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Critiques de Jean-Christophe Rufin (3252)
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Les énigmes d'Aurel le Consul, tome 1 : Le su..

Jean - Christophe Rufin est un auteur qui possède " une belle plume " , compte de nombreux ouvrages de grande qualité à son actif , et son lectorat fidèle , dont je fais partie , a pu se montrer surpris de le voir se lancer sur un chemin méconnu de son talent , le genre policier ....Envie de se faire plaisir , de changer d'orientation , je ne sais ,mais le voilà qui nous fait rencontrer un curieux personnage ,Aurel Timescu , Consul de France à Conakry en Guinée.

Un sacré bonhomme , roumain naturalisé français , au look improbable , amateur plus que raison de vin blanc , et ...placardisé dans la chaleur africaine....Voilà posé le début d'une intrigue qui va lui permettre de montrer des qualités de policier insoupçonnées.....

L'affaire :Jacques Mayéres , dont le bateau est à l'ancre dans la marina depuis six mois est assassiné . Bon , dans un polar , s'il n'y a pas de mort , hein , ça fait defaut quand même. .Alors , lui , il avait beaucoup d'argent , fréquentait une jeune femme qui , elle- même avait un copain ....Bon , ça fait un peu désordre mais ...ça n'explique pas le fait que son cadavre ait été hissé au sommet du mât principal du bateau ...Curieux....

Ce que je ne vous ai pas dit , c'est que " Aurel est hardi ", rien ne lui fait peur...enfin sauf les femmes , peut-être .... L'absence d'un responsable fait que ....Le voilà donc parti , ce personnage , sorte de Colombo franco - roumain , à la recherche de la vérité....

Pour être juste , il y a sans doute mieux en matière d'intrigue mais , franchement , on passe un très bon moment en compagnie de ce personnage un peu déjanté mais particulièrement imprévisible et bougrement intelligent .

Alors que je sortais de lectures " plutôt éprouvantes" , j'ai vraiment trouvé une bouffée d'oxygène avec ce polar bien construit et bien écrit . Si Rufin a abordé " un autre genre " , il n'a pas ,pour autant perdu les qualités d'écriture qui sont les siennes.Un vrai grand moment de détente et de plaisir .
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Le collier rouge

Un prisonnier.

Un juge.

Un chien.



Ce dernier aboie mais la caravane ne passe pas pour autant.



On ne sait pas quel méfait à commis le prisonnier et on ne le découvrira qu’à la toute fin. J’ai aimé cette manière astucieuse de garder le secret.

Une plume qui va à l’essentiel. Peut-être trop car je ne me suis pas vraiment attaché aux personnages. Non, je mens, le chien Guillaume, m’a beaucoup touché. Mais c’est sûrement parce que je me suis imaginé mon shih tzu, Kenzo, sur le champ de bataille … Même si Kenzo ne bataille que pour me réveiller pour sa balade matinale. Non, pardon, je ne suis pas là pour raconter ma vie …



Du coup, je ressors un peu déçu. Un bon livre, court, bien écrit mais qui ne m’a pas bouleversé outre mesure. Je devais avoir trop d’attentes.



Allez, Kenzo vous embrasse quand même ! ;-)

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Le collier rouge

Quand vous aurez tout perdu, quand vous ne serez plus vous-même, quand vous serez reflet de honte, quand tous vous auront tourné le dos, il en restera un pour vous soutenir.

Ce compagnon fidèle d’entre les fidèles, c’est votre chien.

Celui du soldat emprisonné aboie jour et nuit dans la chaleur de l’été 1919, comme pour dire à son maître : « tu vois, je suis là, je ne t’abandonne pas ».

Il faut dire qu’ils en avaient partagé des choses ces deux-là, depuis la ferme familiale, jusqu’à l’enfer des tranchées.

Que s’est-il passé ? Pourquoi cet homme est-il incarcéré ?

Nous l’apprendrons dans les toutes dernières pages de ce court roman plein de poésie.

Jean Christophe Rufin signe un magnifique hymne à l’amour, au courage et à la fidélité.

Pour moi, une lecture inoubliable.





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Rouge Brésil

Nicolas Durand de Villegagnon, ça vous dit quelque chose ?

Non, ce n'est pas un nouvel homme politique sorti d'on ne sait quel chapeau !

C'est bien plus ancien...

Allez, je ne vais pas garder le secret plus longtemps ; c'est un explorateur du 16eme siècle. N'essayez pas de remuer vos anciens souvenirs d'école. Parce que vous aurez beau cherché, ce nom là ne vous reviendra pas parmi les Christophe Colomb, Magellan, Vasco de Gama, Jacques Cartier et autres explorateurs célèbres de cette période faste. A moins que vous ne soyez érudit en la matière, bien sûr, ou alors que vous n'ayez déjà lu Rouge Brésil !



Villegagnon, chevalier de Malte, est envoyé au Brésil en 1555 pour y installer une nouvelle France, la « France antarctique », ainsi qu'il la nomme.

Mais pour cela, il faut d'abord se rendre sur place, prendre place et bâtir une place forte destinée à faire peur aux Portugais, déjà en place !



Villegagnon s' entoure alors de quelques personnes de bonne volonté de confession catholique mais aussi protestante, mais croyez-moi, il y en a peu pour affronter ce pays lointain qui grouille de cannibales. Alors, on recrute des débauchés, des brigands, des prisonniers et des enfants aussi qui serviront de « truchements », destinés à apprendre la langue des « sauvages » afin de devenir interprètes et intermédiaires avec les tribus indiennes.

Et Villegagnon part, en conquérant, comme au bon vieux temps des croisades, mû par son esprit chevaleresque et il faut bien le dire aussi par un caractère âpre et peu enclin aux concessions. Il oublie juste les femmes et le ravitaillement...



Après un voyage un peu laborieux, les flottes françaises débarquent dans la baie de Rio de Janeiro, appelée Guanabara par les indigènes et s'installent dans une petite île, proche de la côte continentale, où Villegagnon entreprend la construction du Fort-Coligny et imagine déjà un lieu idyllique où la liberté de croyances ferait foi, une sorte de refuge pour les protestants, alors persécutés en France...

Mais, le rêve va vite tourner au cauchemar !

Bon, je n'en dirai pas plus !



Sachez juste que Rouge Brésil incarne tout à fait l'idée que je me fais du roman historique reposant sur une documentation précise et riche relatant le plus authentiquement possible les événements réels connus, à laquelle se mêle une fiction fondée sur une hypothétique mais fort probable destinée de personnages au demeurant fort attachants (Just et Colombe, deux adolescents embarqués en tant que truchements). En outre, s'ajoute à cela , comme une cerise sur le gâteau, une réflexion philosophique empreinte d'une délicieuse ironie.

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Le tour du monde du roi Zibeline

J'aime le roman historique, depuis la lecture des mémoires d'Hadrien de Marguerite Yourcenar, il y a une vingtaine d'années maintenant. Ce goût ne se démentira pas avec le tour du monde du roi Zibeline de Jean-Christophe Rufin. J'y ai retrouvé la puissance narrative, qui m'a complètement transporté sur les traces d'Auguste Benjowski, cet aventurier totalement absent de ma carte personnelle des grands explorateurs. Je la croyais pourtant pleine des principales épopées. La postface livre la part d'imaginaire de l'auteur et celle de l'Histoire, l'occasion de comprendre la construction des personnages. Le choix du récit à deux voix, d'un couple résolument moderne nourri par la philosophie des lumières, en avance malgré tout sur son époque participe à l'alimentation de la veine romanesque ...
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Les Flammes de pierre

C'est avant tout de la très belle littérature de montagne, celle d'un grand écrivain qui a mis des années, dit-il lui-même, pour "gravir ce mur infranchissable", celui de "la rédaction d'un roman de montagne". Ensuite, viendront quelques nuances qui n'entament pas la qualité globale stylistique de ce roman d'amour et de montagne.



Un début vraiment alléchant avec l'escalade de l'aiguille de la République en compagnie, notamment, de l'arrière-petite-fille du "premier conquérant de ce sommet" et aussi d'un nommé Sylvain, que ses fans reconnaîtront sans coup férir.



Et puis, inattendue, une histoire d'amour, longue, douloureuse, qui par moments s'enlise quelque peu, surtout lorsqu'un guide de haute montagne se retrouve, le pauvre, perdu dans les couloirs du RER ou au pied d'autres sommets, ceux des tours de la Défense.



Heureusement, la montagne reste présente et les descriptions de ses orages, de ses crépuscules, des anneaux de la mer de Glace, de cette forêt d'aiguilles chamoniardes rachètent largement les errements parisiens.



Enfin, une apothéose, dans les Drus, où le mélodrame laisse la place au drame. Et ces dernières pages où l'héroïne des négociations économiques devient gardienne de refuge m'ont semblé les plus belles et font oublier quelques errements dans la jungle de la vie, ou plutôt de l'absence de vie, de l'entreprise, monstre économique servi par courtisans, maîtres et valets.



On peut ne pas goûter l'exercice auquel s'est livré Jean-Christophe Rufin dans cet assaut des flammes de pierres, mais on ne peut contester son talent littéraire capable de donner toute à sa force à ce qui est, finalement, un beau roman.

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Le collier rouge

“Comme partout ailleurs, les stigmates de la Der des Ders sont omniprésents dans notre p'tite ville du Bas-Berry écrasée de chaleur en cet été 1919.

Comme partout ailleurs, les gens en ont assez de cette hiérarchie militaire imperméable aux malheurs des pauvres bougres qui ont tant donné pour une Patrie si peu reconnaissante. V'là-t'y pas qu'elle a mis au trou, pour une peccadille, un des héros qu'elle s'empressa de décorer pour ses actes de bravoure sur le Front d'Orient voici moins de deux ans !

Ce brave Jacques Morlac, ce p'tit paysan têtu que tout le monde ici apprécie, il nous a bien fait rire avec son chien Guillaume lors du défilé devant toutes ces sommités civiles et militaires scandalisées pour un rien.

Et cet Hugues Lantier du Grez, ce juge militaire descendu ce matin à notre hôtel avec ses airs de grand bourgeois parisien, ce n'est même pas sûr qu'il ait vu un Berrichon avant aujourd'hui celui-là. Ce n'est pas lui qui va calmer Guillaume dont les aboiements devant la prison depuis deux jours me fendent le cœur.

C'est tout de même bizarre que la jolie Valentine ne rende pas visite à son Jacquot, le père de son p'tit garçon à ce qu'il parait.

C'est pas tout ma p'tite Georgette mais faudrait p't-être que t'arrêtes de rêvasser et d'extrapoler, il est plus que grand temps de préparer le déjeuner…”



Ce court roman de Jean-Christophe Rufin, paru en 2014, dispose de tous les ingrédients pour plaire à un large public : des personnages entiers, un contexte historique sur le territoire grec que beaucoup de lecteurs découvriront sans doute, un animal d'une incroyable fidélité et pour couronner le tout un final d'une humanité bouleversante.



“Le collier rouge” : une histoire pour le moins... attachante !







P.-S. : Georgette, la vieille cuisinière de l’hôtel, apparaît très brièvement à la page 50. Ce que pense Georgette est pure invention de ma part. Il m’a plu pour les besoins de cette critique de me mettre un petit moment dans la peau de cette brave femme.







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Globalia

A lire ! A lire ! A lire ! J’ai à la fois adoré et détesté ce livre. Adoré parce que ce livre est d’une part très bien écrit, et d’autre part, parce qu’il fait prendre conscience de ce que pourrait devenir le monde. Je l’ai détesté pour les mêmes raisons ! En le lisant je me suis dit à plus d’une reprise : « mais c’est ce qui est en train de se passer », à savoir une uniformisation de la pensée, un nivellement par le bas, un culture qui va s’appauvrissant inexorablement. Dans Globalia le pouvoir n’est plus aux mains des politiques mais aux mains des grands patrons et si l’on regarde bien autour de nous…


C’est un livre essentiel car il fait réfléchir et prendre conscience que l’on peut encore se battre pour ne pas, à notre tour, être enfermés dans Globalia…


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Immortelle randonnée : Compostelle malgré moi

Je connais pas mal de marcheurs de Compostelle qui n'ont pas aimé ce livre car ils trouvent que Jean-Christophe Rufin est trop donneur de leçons. pour ma part, j'ai apprécié son cheminement intérieur qui évolue au fil des kilomètres.



Il part sans trop savoir pourquoi, il donne l'impression de revenir comblé. Et c'est bien l'intérêt de son livre que de suivre l'évolution de sa pensée, de sa réflexion métaphysique, de son approche religieuse.



Son épopée est une oeuvre littéraire ce qui n'est pas le cas de tout ce qui a pu être écrit sur le chemin. Je trouve aussi que le texte est d'une longueur appropriée. Ainsi, cette méditation personnelle de Rufin entrera et pourra demeurer dans la mémoire du lecteur même s'il ne partage pas tous ses points de vue.
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Les Flammes de pierre

Les Flammes de pierre n'ont pas suscité chez moi un ardent enthousiasme. Elles ont plutôt fait l'effet d'une douche froide. Je suis restée de marbre en suivant les péripéties de cette bluette qui trouverait mieux sa place dans la collection Harlequin que chez Gallimard.



Nos héros sont façonnés comme des figurines stéréotypées : d'un côté, un beau guide-moniteur musclé-bronzé qui séduit sans états d'âme ses clientes. De l'autre, une svelte et sportive Parisienne, qui maîtrise la godille en hors-piste aussi bien que les déhanchements sauvages sur le dance-floor.

Une faune urbaine pas très sympathique qui s'offre de coûteux séjours dans des tanières de luxe à Megève, Couchevel ou Val d'Isère.

On devine facilement la suite: notre brave moniteur perd tous ses moyens devant cette amazone blonde "à la beauté hiératique". Il est devenu docile comme un cabri et cède aux appas de cette déesse au "sourire énigmatique".

Celle-ci retourne rapidement à son job dans une banque d'affaires, après quelques galipettes dans les bras du beau montagnard.



Une histoire banale, dont l'originalité pourrait se trouver ailleurs. Car le troisième personnage du récit, c'est.......Je vous laisse deviner......

La Haute Montagne ! Nous sommes conviés à un séjour dans

le cadre majestueux du massif du Mont-Blanc, dont aucun sommet ne nous est épargné. Pics, aiguilles, glaciers, névés et moraines, crampons, baudriers et mousquetons, descentes en rappel, tout l'univers de l'alpiniste est convoqué pour camper le décor, faire souffler sur le lecteur le vent des cimes et l'odeur de la magnésie.

L'ensemble à un je ne sais quoi d'artificel, de factice, de convenu. Même les péripéties dramatiques font partie de la mise en scène. Un peu comme dans un film tourné en studio.



Sans compter les épisodes invraisemblables où on voit l'héroïne, plutôt tailleur strict et escarpins, se mettre à pratiquer l'escalade en deux coups de cuillère à polenta. Un vrai conte de fée !

Ensuite, c'est au tour du Chamoniard de vouloir quitter sa veste en gore-tex et ses godillots pour endosser un costume-cravate afin de rejoindre sa dulcinée. le monde à l'envers !



J'ai été gênée aussi par des effets stylistiques assez maladroits, comme "l'athanor de son coeur", ou par certains mots peu usités qui ne semblaient pas à leur place.



J'ai envie de conclure cette sévère critique en faisant valoir qu'elle est à la hauteur de ma déception. À croire que le talent est soluble dans les honneurs, et qu'une épée d'académicien n'est d'aucun secours pour atteindre les sommets dans l'art décrire. Dans cette ascension, la cordée s'est emberlificotée les brodequins dans la pâte de guimauve.

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Immortelle randonnée : Compostelle malgré moi

Après le chemin de « Dolce agonia », douce agonie, que j’ai suivi lors de ma précédente lecture, j’ai suivi pas à pas l’immortelle randonnée de Rufin, sur le chemin de Compostelle.

Ce fut une lecture pleine d’humour et mâtinée de réflexions personnelles, autant pour l’auteur que pour moi.





Rufin, ancien ambassadeur de France au Sénégal, académicien, reconnu par les Grands de la littérature, s’est « abaissé » au rang de simple marcheur, s’est dépouillé de tous ses oripeaux de célébrité et de richesse pour se plier à la dure loi du « Chemin », comme on dit.

Ne parlons pas des maux de dos, de pieds, de la fatigue, de la saleté, des nuits peuplées de ronflements...

Citons plutôt les différentes étapes par où passe le pèlerin : d’abord exaltation, ensuite découragement, puis mysticisme exacerbé suivi d’un détachement de pur bouddhisme, et à la fin...une grande fatigue et une fierté immense d’avoir parcouru 800 km depuis Hendaye jusqu’à Santiago de Compostela, en suivant « El camino del Norte ». Celui-ci traverse San Sebastian, Bilbao, Santander, Oviedo, Lugo, où le rejoint « El camino francés », parallèle au premier mais beaucoup plus usité.

En quête de solitude et de méditation sur lui-même, Rufin n’a pas été récompensé tout le temps, notamment en Cantabrie, où le Chemin côtoie d’innombrables pavillons de banlieue, des routes rapides, des usines... Les Asturies par contre l’ont enchanté par leurs forêts profondes et leurs grands espaces.

La ville de Santiago elle-même l’a déçu par son tourisme de masse et ses marchands du temple.





Si vous désirez partir pour ce grand voyage intérieur et social qu’est le Chemin de Compostelle ( social car il ne faut pas négliger les rencontres avec les autres pèlerins et avec les religieux les accueillant dans leurs monastères, ainsi qu’avec les tenanciers des auberges), je vous recommande ce livre, car les clichés tombent et les yeux se dessillent.

Le vrai convaincu du bien-fondé du Chemin y trouvera envers et contre tout la confirmation de ce qu’il désire ; celui qui veut faire du tourisme, par contre, sera dégoûté de ce pèlerinage pédestre.





Moi, ce que je retiens, comme Rufin lui-même, d’ailleurs, c’est la « philosophie de la mochila », càd du sac à dos: « le poids, c’est la peur », donc allégeons notre sac à dos le plus possible, car si l’on prend beaucoup de bagages, c’est que l’on a peur des aléas du voyage (un bon plan pour faire ses valises quand on part en vacances ! )

« Pendant plusieurs mois après mon retour, j’ai étendu la réflexion sur mes peurs à toute ma vie. J’ai examiné avec froideur ce que littéralement je porte sur le dos. J’ai éliminé beaucoup d’objets, de projets, de contraintes. J’ai essayé de m’alléger et de pouvoir soulever avec moins d’efforts la mochila de mon existence ».





Si ce n’est pas la philosophie du bouddhisme, cela, qu’on me le dise.

Saint-Jacques de Compostelle, un chemin catholique ? Pas que ça ! Un chemin personnel, initiatique.

Et plein d’ampoules aux pieds...

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Les énigmes d'Aurel le Consul, tome 2 : Les t..

C'est grâce à un concours organisé par les espaces culturels Leclerc ( que je remercie vivement au passage ) que j'ai eu le plaisir de lire la " suite " des aventures du Consul adjoint à l'ambassade de France , Aurel Timescu ...Ce diplomate plutôt original , placardisé pour son plus grand plaisir , se trouve à Maputo , la capitale du Mozambique , où il compte bien couler des jours heureux aux frais de la Nation . Hélas pour sa tranquillité , le patron de l'hôtel où il a séjourné quelques jours , est retrouvé mort , flottant dans la piscine . Brillant enquêteur , Aurel va se lancer à la recherche du coupable et s'intéresser de prés aux trois femmes qui gravitent autour de la victime , un homme au passé sulfureux .....

J'ai déjà eu l'occasion d'exprimer mon ressenti quant au " suspendu de Conakry " et ce roman est de la " même veine ".On ne se permettra tout de même pas de contester la qualité d'écriture de monsieur Rufin , c'est un bonheur d'apparente simplicité et d'efficacité, une écriture fluide , claire et précise.

L'intrigue est , elle aussi , bien menée , logique et tourne autour d'un nombre restreint de personnages qui semblent tous ou plutôt toutes , avoir de bonnes raisons de faire " passer le bonhomme de vie à trépas " , un bonhomme peu présent , évidemment , mais suffisamment tout de même pour focaliser toutes les inimitiés sur sa personne .Un mort peu regretté , en somme.

Personnellement , j'ai ressenti une certaine lenteur dans les propos , des lieux peu variés qui entraînent un certain "ronron "parfois ennuyeux . C'est bien construit , certes , mais sans dynamisme .

Quant au personnage d'Aurel , bien entendu , on le connaît depuis le premier opus et , si ses qualités d'enquêteur restent intactes , on ne découvre rien ou pas grand chose de plus de ce qui a été révélé précédemment.

Jean- Christophe Rufin a écrit des romans forts , plébiscités par un public qui attend toujours ses écrits avec impatience .Avec Aurel , on est très loin du " Collier rouge ou d'Immortelle randonnée " , c'est un sympathique divertissement , un bon moment de lecture mais je ne suis pas certain que ce soit vraiment ce qu'attendent les lecteurs de ce formidable auteur . Ce n'est là, évidemment , que mon modeste avis . Je suis heureux , franchement , d'avoir rencontré Aurel , oui , mais je ne suis pas certain de vouloir le suivre dans ses éventuelles nouvelles aventures .Rufin , par contre , oui , il est et reste " dans le fichier " , comme on dit .
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Le Grand Coeur

Ce roman riche et documenté exalte un destin exceptionnel, celui de Jacques Coeur : un simple roturier qui devient noble à la cour du roi Charles VII et l'un des hommes les plus puissants de son époque.



Ayant connu la splendeur et puis la disgrâce, ce marchand aventurier, ambitieux est l'exemple de la réussite par la force du travail mais aussi de l'intelligence, de la ruse et de « l'arrivisme ».



Par son écriture fluide et soignée, Jean-Christophe Rufin parvient à conjuguer histoire et érudition pour un résultat d'une étonnante modernité.



On retrouve sa langue élégante, son sens de la société et des thèmes qui lui sont chers et dans lesquels il se reconnaît.



A la croisée entre fiction, biographie et sociologie, Jean Ruffin frappe d'abord par l'acuité avec laquelle il retranscrit le parcours aussi savoureux que tumultueux de Jacques Coeur.







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Les Flammes de pierre

Depuis Rouge Brésil, Christophe Rufin est un auteur que je lis régulièrement et dont j'apprécie les romans, excepté sa série de polars.

Dans « Les flammes de pierre », titre magnifique et mystérieux, j'espérais retrouver le plaisir que j'avais éprouvé, adolescente, lorsque je dévorais les livres de Frison-Roche.

Oui, Rufin n'a pas son pareil pour décrire la montagne qui devient sublime à force de beauté. Il sait aussi nous entrainer dans de folles courses, nous faire ressentir l'adrénaline de la grimpe et l'apaisement que procure aussi la montagne dans sa solitude. Rufin aime la montagne et sait nous transmettre cette passion éprouvée par le grimpeur

« le rocher était enthousiasmant de pureté et de solidité. L'environnement de glaciers s'accordait comme un écrin de soie blanche à cette paroi élégante, taillée dans la matière cristalline et que Rémy offrait à Laure comme un bijou ».

Si la montagne est au coeur de ce roman, les héros en sont Rémy et Laure. Rémy, séduisant guide de montagne et bourreau des coeurs. Laure, une parisienne cadre dans la finance et amoureuse des sports de glisse et d'ascension. Entre ces deux-là, bien sûr, nait une romance sans violons mais avec le vent frais des cimes. Nous assistons à moults rebondissements plus ou moins crédibles dont je ne révèlerai rien. Après le cadre majestueux de la montagne, son air pur on découvre Paris et sa faune dans la grisaille citadine.

De l'histoire sentimentale entre le guide et la parisienne, je n'en retiens pas grand-chose. Par contre, on trouve au gré de sa lecture quelques morceaux d'anthologie sur des escalades célèbres et des sommets mythiques autour du Mont Blanc comme, les Drus, les aiguilles rouges, les aiguilles vertes, la chaîne des Ecclésiastiques, les pointes du Midi et d'autres qui évoquent les romans de Frison-Roche. C'est aussi l'occasion pour JC Rufin, d'évoquer en passant l'exploit de grands alpinistes comme Rebuffat.

Le lecteur, s'il n'est pas alpiniste, doit se familiariser avec la technique et le vocabulaire : crampons et baudriers, système d'assurage, chaussures d'approche et chaussons d'escalade, magnésie et tant d'autres. Bon, le néophyte s'y retrouve quand même et j'avoue avoir apprécié les passages sur l'histoire de l'alpinisme.

Une partie du roman se déroule au refuge de la Charpoua perché à 2841 mètres au pied des Drus. Cette cabane construite en 1904 n'a qu'une seule pièce et propose 12 couchages. Pas de douche mais un tuyau d'eau froide. Et son gardien…est une gardienne qui aura sans doute inspiré notre romancier. Sarah la gardienne capte l'eau et refuse les bouteilles en plastique, elle cuisine à partir de produits bios et locaux. Si vous êtes curieux, allez donc faire un saut sur le site du refuge de la Charpoua, pas besoin d'être alpiniste et ça vaut le détour.

Parfois, il n'y a qu'un pas entre fiction et réalité. Parfois, aussi, la réalité peut se révéler plus enthousiasmante que la fiction.







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Les énigmes d'Aurel le Consul, tome 1 : Le su..

Après des lectures graves, j'ai pris plaisir au dernier livre de J.C Rufin, dont j'apprécie toujours la plume et le parcours...

Ce livre reste une distraction, tout en offrant quelques vérités et observations caustiques sur les mondes des consulats et des ambassades...



J'ai eu dernièrement l'occasion d'écouter l'auteur parler de la création de

son nouveau personnage, un anti-héros, une sorte de luluberlu de Colombo, que les enquêtes criminelles passionnent bien plus que ses tâches de Consul- potiche...

Un personnage de J.C. Rufin a imaginé pour avoir la liberté de raconter

mille choses de son propre parcours, et de ses propres expériences ...



"Dupertuis aimait sincèrement l'Afrique et il entretenait de véritables amitiés avec ses collègues guinéens. On l'aurait beaucoup étonné en lui faisant remarquer qu'il parlait d'eux avec une condescendance qui n'était pas tout à fait sans évoquer la mentalité coloniale." (p. 38)



Un roman est à la fois distrayant, nous emportant sur les rives guinéennes...comme infiniment rempli de mélancolie, d'empathie... de la part de cet enquêteur original, Aurel, qui s'attache à cet homme mystérieux, assassiné sauvagement sur son bateau... Homme retraité, riche chef d'entreprise, qui a tout quitté, femme, maison et amis... pour un dessein inconnu... Aurel va creuser, enquêter ce crime incompréhensible,

et se battre contre l'injustice, et les conclusions trop rapides des institutions du lieu... pour la mort violente de cet homme...dont l'existence va se dévoiler progressivement à nous, lecteurs....



Une enquête criminelle qui ressemble plus à une quête existentielle et au recouvrement d'une dignité bafouée tant pour notre Luluberlu de Colombo , Aurel, que pour la victime assassinée, Jacques Mayères, au destin chahuté !



Un vrai suspens... en dépit d'un ressenti de quelques longueurs !!



Des personnages très attachants dont Aurel, notre Consul atypique, méprisé par ses collègues, à la dégaine indescriptible, un passé de pianiste de bar, une vie de célibataire pas très folichonne... qui prend de l'épaisseur au fil du récit..., nous devenant sympathique..., et même digne d'une véritable estime ...



- "Il n'y a pas besoin de mourir pour être un héros. "(p. 277)







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Check-point

A mon sens, le dernier roman de Jean-Christophe Rufin est plus intéressant pour comprendre la diversité et l'ambivalence des motivations des gens qui s'engagent dans les ONG et le rôle ambigu de ces mêmes ONG dans les conflits que pour l'histoire elle-même, un peu légère au regard de la guerre en Bosnie qui lui sert de toile de fond.



Le « French doctor » sait de quoi il parle pour l'avoir vécu. Son rôle de pionnier de MSF et son expérience de terrain dans les pays en guerre, les Balkans, le Nicaragua, l'Afghanistan, les Philippines ou le Rwanda donnent à son récit (hormis l'histoire d'amour un peu godiche) toute sa valeur et sa crédibilité.



PS : je pense que Gallimard devrait se séparer du stagiaire qui commence la quatrième de couverture par : Maud, vingt et un ans, cache sa beauté et ses idéaux derrière de vilaines lunettes. :-)

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Check-point

Un livre plein d'authenticité qui retrace l'épopée d'un convoi humanitaire dans la Bosnie en guerre au cours de l'hiver 1995.

Jean-Christophe Rufin, membre de l'Académie française depuis 2008, a su utiliser son expérience de French Doctor de l'Humanitaire pour rendre ce récit très vivant. On est très loin des visions romantiques autour de l'Humanitaire. Dans cette équipe de cinq personnes, une seule femme et quatre hommes. L'entente est loin d'être cordiale entre les différents membres de l'équipe. Très vite des tensions fortes apparaissent, en raison des personnalités très contrastées et des motivations différentes et qui ne sont pas toujours très claires.

Maud est une jeune femme charmante mais qui s'est embarquée dans l'Humanitaire pour mieux fuir ou tenter de fuir un mal-être certain, en raison surtout du climat familial qu'elle a connu.

C'est certainement la plus idéaliste du lot.

Le chef de l'équipe s'enfile joint sur joint. On va voir que un des personnages est agent de renseignement, un autre est un barbouze.

Tout ce petit monde va se tirailler dans les pattes, et encore plus quand on apprend que des explosifs ont été embarqués dans le convoi.



La question essentielle, et qui est toujours d'actualité: comment aider les populations de ces zones en guerre?

Faut-il uniquement leur apporter de la nourriture ou des vêtements, ou faut-il leur apporter aussi des armes et de quoi se battre?

La question a toute son importance avec les conflits que nous connaissons maintenant, au Proche Orient par exemple.

Le titre anglais peut surprendre sous la plume d'un académicien, mais ici cela sonne encore plus vrai.

Dans cette Bosnie en guerre, les check-points, points de contrôle, sont des limites entre des zones ethniques mouvantes, obéissant à l'autorité de petits chefs locaux.

Le but du voyage est de rejoindre Kakanj, après l'enclave du Bihac,.

Là des populations se sont réfugiées dans des mines.

C'est un livre prenant, loin des idées reçues et c'est ce qui fait sa force.

Il nous éclaire sur un conflit pas si lointain et qui a déchiré l'Europe, près de chez nous, à à peine deux heures d'avion.

Un grand roman d'un écrivain dont on connaît depuis longtemps le talent.
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Les énigmes d'Aurel le Consul, tome 3 : Le fl..

Je deviens une inconditionnelle d'Aurel le consul. Tout le génie de son créateur est de cacher un brillant original sous les traits d'un raté : quelqu'un "qui n'est rien" pour paraphraser l'une des lumières de notre époque. Une vive intelligence et une sensibilité excessive planquées sous l'apparence d'un pauvre type et voici notre héros qui se faufile dans les coulisses des ambassades. A part ne rien faire, jouer du piano, se doper au vin blanc, notre homme se passionne pour les énigmes de morts suspectes non résolues. Ce troisième volume est plein d'humour, d'inventivité, de dépaysement. On se demande (ou pas) si tout cela n'existe pas réellement. Un excellent moment... et quelle belle écriture ! (lu en une journée, c'est tout dire...)



Résumé :

Habitué aux destinations calamiteuses, Aurel, le petit Consul, est pour une fois affecté dans un lieu enchanteur : Bakou, capitale de l'Azerbaïdjan, est une ville pleine de charme au climat doux, au luxe élégant. Mais la tranquillité d'Aurel sera de courte durée... Le chef de poste de l'ambassade semble décidé à se débarrasser de lui. Quel secret peut bien cacher cet homme brutal et autoritaire ? Y aurait-il un lien avec la mort de son épouse, récemment victime d'un tragique et mystérieux accident, et dont le spectre plane au-dessus de l'ambassade ? Il n'en faut pas plus pour qu'Aurel se lance dans une enquête plus folle que jamais. Ce qui ne sont au départ que de fragiles intuitions prendront, entre mafias locales et grands contrats internationaux, l'ampleur d'une affaire d'État.
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Les énigmes d'Aurel le Consul, tome 2 : Les t..

Toujours aussi bien écrite que la précédente, cette enquête d'Aurel le consul est passionnante. Ce héros est on ne peut plus atypique et Rufin a l'excellente idée de lui donner la nationalité roumaine. Un consul de France qui a grandi sous le règne de Ceausescu n'a pas la manière de penser et d'agir qui serait celle d'un clampin lambda de France (consul ou non)... C'est de la littérature policière distrayante et originale, sans violence gratuite. On passe un très bon moment à suivre un héros qui évolue sans arrêt sur le fil du rasoir dans sa quête de vérité et de justice et c'est infiniment dépaysant puisque ça se passe dans des contrées et des pays que l'on ne connaît pas.



Résumé :

A Maputo, capitale du Mozambique, aucun client n'ose s'aventurer à l'hôtel dos Camaroes. le patron est un vieux Français odieux, connu pour son goût du whisky. Quand il est retrouvé mort dans sa piscine, la police soupçonne arbitrairement une des trois femmes qui gravitaient autour de lui. Aurel Timescu, consul à l'ambassade de France, décide de s'en mêler. Calamiteux diplomate, il se révèle un redoutable enquêteur lorsqu'il pressent une injustice. Il va plonger dans le climat trouble de ces passions africaines. Et nous faire découvrir un des grands drames écologiques de la planète...
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Immortelle randonnée : Compostelle malgré moi

Je me suis déjà vanté ici des liens d'amitié qui m'unissent à Jean-Christophe Rufin et de mon absence subséquente d'objectivité à commenter ses livres.

C'est avec la même subjectivité assumée que j'ai pris et refermé son journal de bord du pèlerinage de Compostelle. Je l'ai trouvé trop court - alors que j'avais trouvé le grand Cœur trop long. Preuve que je ne suis jamais content !

Comme tous les livres de l'académicien, celui-ci est déjà un best-seller qui truste les premières places des listes des meilleures ventes de l'année 2013 : qu'il traite du terrorisme islamique (Katiba) d'histoire médiévale (Le grand Cœur) ou de marche à pied cantabrique (Immortelle randonnée), Jean-Christophe Rufin rencontre à chaque coup un très large public - dont je me demande s'il s'agit du même public ou s'il varie d'une fois à l'autre.

Ce best-seller sera en plus un long-seller. Comme le grand Cœur qui sera vendu pour les siècles des siècles au syndicat d'initiative de Bourges, Immortelle randonnée sera en bonne place au Vieux campeur et à toutes les étapes du chemin de Saint-Jacques, disponible dans les formats les moins encombrants pour se glisser aisément dans la besace des pèlerins. Joli coup de marketing !



Qui y cherchera un guide de voyage pour accompagner son cheminement le long du chemin de Saint-Jacques sera inévitablement frustré. Sans doute ce carnet de route a-t-il pour cadre le Camino del Norte que l'écrivain sexagénaire mais néanmoins toujours ingambe a arpenté des Pyrénées jusqu'à Saint-Jacques. Mais au fond, Jean-Christophe Rufin y parle autant sinon plus de lui-même que du chemin qu'il parcourt.

Paradoxalement, il n'y met aucune morgue. Ce serait presque le contraire. Loin de se donner le beau rôle, il se donne le mauvais non sans masochisme : ampoule aux pieds, insomnie, ronflement des compagnons de nuitée, rien ne nous est épargné des tracas quotidiens du grand marcheur.

Les jaloux y verraient de la fausse modestie. Il n'en est rien. Rufin est dans ses livres comme il est dans la vie : curieux de tout et solitaire, ronchon et enthousiaste, sportif et hypocondriaque ... Tout est résumé d'une phrase : "En partant pour Saint-Jacques, je ne cherchais rien et je l'ai trouvé".
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