Citations de Jean-Louis Fournier (1466)
Tu ne verras plus pousser les roses sur les rosiers que tu avais taillés, tu ne te feras plus bronzer au soleil.
J'ai été choqué que le printemps arrive alors que toi, tu étais déjà partie. J'ai souhaité un moment que le printemps ne revienne jamais, qu'il n'y ait plus de printemps, plus d'été. Tu n'étais plus là, j'étais malheureux, il fallait que la terre entière soit triste.
Le bébé qui gazouille
peut devenir, à quinze ans,
l'adolescent qui zigouille.
Pourquoi mettre le verbe aimer à tous les temps, à toutes les modes, à toutes les sauces? J'aime Mozart, j'aime ma mère, j'aime les frites... Il ne faut pas s'en servir à tout bout de champ, à l'avoir toujours dans la bouche, il va perdre son goût, comme le chewing gum.
Quand j'étais petit, comme beaucoup d'enfants, j'ai surveillé un haricot en train de germer dans de la ouate humide. Je le voyais se fendre en deux, le petit germe sortait. Chaque matin, j'étais émerveillé, la tige se déroulait, s'allongeait.
Il ne faudrait pas que les animaux, déjà malades de la peste, soient malades de l'ingratitude des hommes.
Dans ma maison à la campagne, j'ai des chambres d'amis, mais je n'ai plus d'amis.
Un jour une lectrice qui aimait bien ma -Grammaire impertinente- m'avait demandé où je trouvais mes idées. Je n'ai pas su lui répondre.
J'avais des idées parce que ma tête était mal rangée à l'intérieur (...) (p. 138)
Et Dieu dans tout ça ?
Dieu , il est capable du pire et du meilleur, j'aime pas tout.
je connais pas tout, c'est inégal. (p. 62)
Si vous voulez laisser un bon souvenir, attention à ne pas mourir trop vieux.
Françoise va toujours mettre des fleurs au Père-Lachaise. (...) Moi, je n'y vais jamais, je n'ose pas, et puis je ne pense pas que l'essentiel de toi soit là-bas.
Thomas essaie de s'habiller tout seul. Il a déjà mis sa chemise, mais il ne sait pas la boutonner. Il est en train maintenant d'enfiler son pull-over. Il y a un trou à son pull-over. Il a choisi la difficulté, il s'est mis dans l'idée de l'enfiler en passant sa tête non pas par le col, comme l'aurait fait un enfant normalement constitué, mais par le trou. Ce n'est pas simple, le trou doit mesurer cinq centimètres. Ca dure longtemps. Il voit qu'on le regarde faire, et qu'on commence à rire. A chaque essai, il agrandit le trou, il ne se décourage pas, il en rajoute d'autant qu'il nous voit rire de plus en plus. Après dix bonnes minutes, il a réussi. Son visage radieux sort du pull, par le trou. Le sketch était terminé. On a eu envie d'applaudir.
Avant, je brûlais ma vie à feu vif. Maintenant, je laisse mijoter, à feu doux.
C’est plus long, mais c’est meilleur.
Je me souviens de canadiennes faites maison, pas très bien coupées, on a dû les garder plusieurs hivers parce qu'elles étaient chaudes, et surtout des caleçons tricotés à la main, en coton perlé, qui nous grattaient et qu'on n'osait pas montrer à la visite médicale. Moi je rêvais d'un slip kangourou.
Aimer n'est pas un verbe pour tous les jours. C'est un verbe fragile, on a très rarement l'occasion de l'utiliser. Comme le service en cristal de bonne-maman. On le garde précieusement dans le buffet de la salle à manger.
Je m'ennuie à mourir.
Pour me sauver, j'ai pris un crayon et un papier blanc.
Confiance en moi
je n'ai aucune raison de me faire confiance. Si je devais faire confiance à quelqu'un, c'est pas moi que je choisirais. (p. 71)
"Je dois porter la poisse" dira-t-elle en arrivant… Elle ignorait qu’elle avait été la plus grande chance de ma vie. Je n’ai pas osé le lui dire, elle m’avait appris à taire mes sentiments.
Avoir une santé de fer, ça n’empêche pas de rouiller.
Un coup de vieux, ce n'est pas un coup que donne un vieux. C'est un coup qu'il reçoit.