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Critiques de Jean-Michel Calvez (42)
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Aliénations

Excellent.



Une mission d’exploration interstellaire est déroutée. 5 des membres de l’équipage sont réveillés pour une rencontre hors du commun, un vaisseau extraterrestre évidemment bien mystérieux.



De la hard science dans toute sa splendeur. Que j’ai par ailleurs trouvée très digeste. Si le rythme est lent (on n’est pas dans le space opera classique) les événements s’enchaînent malgré tout et on ne s’ennuie pas une seule seconde.

Si on ajoute à cela la réflexion qu’induit le texte sur les transformations bio-informatiques de l’humanité, on a ici un roman complet qui mérite qu’on s’y arrête.



Mon seul reproche : un siècle d'hibernation et seulement à 24 heures lumière de la terre (temps de latence des échanges) alors qu'ils doivent aller découvrir une exoplanète avec arrivée après deux siècles d'hibernation). Ou j'ai loupé quelque chose ?



Vu la quantité de critiques sur le site, (celle-ci n’est que la seconde) je trouve réellement dommage qu’il n’ait pas trouvé son lectorat.

Messieurs Dames de la SFFF, à vos livres. Vous ne le regretterez pas.
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Huis-Clones

Ce texte est le fruit du travail d'un auteur talentueux ,mais ce roman hélas, ne convaincra pas grand monde que c'est bien le cas.

L'écriture n'en est pas brillante. Elle tente de rythmer de manière outrée un récit certes potentiellement trop statique .Mais sincèrement beaucoup de phrases ne mènent nulle part et même elles sont pénibles à lire ,voir affreuses. On comprend néanmoins sans problème l'utilité d'un phrasé vigoureux pour contrebalancer une situation structurellement et par nature statique.

Le thème et l'environnement sont intéressant et le traitement est malin. Le dénouement est modeste malgré quelques effets mais franchement, pourquoi pas ce dénouement car le relationnel entre cet homme assez revendicatif et son ordinateur de bord au caractère bien trempé est tout à fait convaincant et avenant. Mon humble avis c'est que c'est le fond du texte d'ailleurs.

L'ordinateur de bord à une personnalité bien trempée mais le ton est à ce propos juste et crédible . Je n'ai pas eu le sentiment désagréable d'être dans une fable opportuniste sur le fond.

L'être humain de ce récit est un auxiliaire de la machine dans ce vaisseau qui est un vaisseau d'exploration et disons qui est aussi un poste avancé mobil . Le titre annonce bien la couleur. C'est un huis-clôt au milieu de l'espace profond avec un vécu difficile pour le personnage humain qui est curieux et qui s'efforce se rester opérationnel dans son mouchoir de poche. La relation entre les deux compères se façonne ,évolue se construit au gré des années lumières et au gré d'autres considérations .

Une expérience est en court qui transcende et surdétermine le vécu de l'IA et celui de l'être humain. La personnalité de l'ordinateur de bord est intéressante à suivre et elle nourrit le récit sans pathos.

Toujours les thèmes de toujours dans ce type d'univers: l'identité , la raison d'être d'une existence autour du contexte qui dépasse et où une autorité dispose froidement des personnages.

L'ordinateur ne dit pas tout à son coéquipier qui fait plus que s'en douter.

Bon … Dommage que les loupés de l'écriture viennent perturber la fluidité et l'approche d'un texte autrement intéressant, bien construit et qui repose sur des bases solides (univers et personnages).

Au risque d'être trop culotté ,je serais presque à dire qu'il faut le réécrire et que cela vaudrait le coup , et pi sé tout !

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Éthique du contact

Comme un poisson dans l’eau , je suis , : Voici un roman sur le contact et un bon svp !

Je prends mon pied et je ne le lâche que pour rédiger ce commentaire , car j’ai embrayé sur : IF 837 immédiatement , l’épisode précédent qui est diffèrent , car il traite d’une planète jungle et d’une espèce andromorphe .



Cet ouvrage qui précède , nous fait rester dans le cadre d’un vivant structuré autour d’une chimie du carbone , ce n’est pas le cas de ZC 789 , le monde de ce roman , qui est autre ...

C’est un monde étrange et totalement aride , un de ceux qui font , qu’on se demande pourquoi on est pas resté au chaud sur terre à observer les fourmis sous la pluie ou bien les poulpes .



C’est un bon roman qui exploite la biologie et l’éthologie principalement et qui va assez loin dans la mobilisation des conclusions qui portent sur les potentialités d’une vie reposant sur le Silicium .

Une vie minérale ou bien quasi telle , en fait . D’où la référence à T. Sturgeon . Non ne riez pas ce n’est pas idiot du tout ...



Je voudrais dire que c’est un véritable roman d’exobiologie . Ce n’est pas si courant je pense !?

Il faut donc le signaler à son potentiel lecteur .



L’exobiologie en est évidement à ses balbutiements ( bio-astronomie et analyses rares in situ des prémices d’une chimie pré-biotique ou pas tout à fait ... ) .

Voilà en gros tout ce que l'on semble savoir actuellement , mais cette jeune science a déjà une riche littérature , sur les briques du vivant et les chimies pré biotiques , terrestres ou bien potentiellement plus exotiques .



Par ailleurs , de nombreuses réflexions théoriques qui vont loin réfléchissent et cadrent une réflexion prospective sur les aspects variés que pourraient avoir la vie sur d’autres mondes .

Que cette vie soit à base de Carbonne , de silicium ou autres , et associée à des échanges gazeux qui reposeraient sur l’oxygène , le méthane , l’ammoniac , l’azote en passant par le Calva et la Poire William , comme éléments potentiellement constitutifs et de bases ....



Ce roman force son lecteur à se demander ce que signifie être vivant , il réclame pour être compris ce qu’est potentiellement une vie en rapport poussé avec le silicium d’un point de vue théorique ( très basique ) .



Ce n’est pas un roman facile parce que les personnages existent principalement de par leurs fonctions et de par leurs compétences , et ce n’est pas étonnant si on pense que le roman est le récit d’une mission spatiale exigeante , complexe et risquée , sur un monde absolument étranger ....



Le suspens , la recherche appliquée, les accidents , les périls , des personnages touchants mais curieusement , assez elliptiques tout en ayant une présence suffisante , font le succès de ce roman très solide comme roman sur l’exploration spatiale et l’exobiologie .



Le texte traite fondamentalement de manières très avenantes , de la démarche scientifique et du doute structurel et nécessaire de nature méthodologique qui est le seul moyen de se prémunir des jugements de valeurs et des aprioris , plus ou moins conscients , qui biaisent potentiellement l’observation , l’élaboration du cadre expérimental et la réflexion autour d’hypothèses scientifiques ..



Des aléas risqués , qui peuvent détruire toute compréhension et même s’avérer très dangereux , comme ce sera le cas dans ce roman qui est : sympathique , solide , dramatique , tragique aussi , et très exigent .



Une conclusion personnelle pour mesurer tout cela :



j’ai déjà fait une rencontre du troisième type , oui oui , ...

Cet alien véritable se cache au fond de l’océan et il s’agit du poulpe , de la pieuvre , du calamar , qui me trouble intimement . Je vous déconseille de manger du poulpe , du calamar et autre pieuvre , car je suis intiment convaincu que ce petit pépère ( assez gros très souvent ) est assez finaud pour avoir les boules à l’idée de finir dans un bain de sauce tomate ...



Essayez de comprendre pourquoi son mode de reproduction et la longévité des femelles , l’empêche de construire une société malgré des comportements intelligents indéniables . En plus c’est une brute épaisse et solitaire , mais il possède plusieurs cerveaux et ses sens perçoivent la réalité de manière conceptuellement tellement différente de nous , qu’elle en est presque inconcevable pour nous les primates bipèdes .

Un poulpe peut vous reconnaître , il peut vous aimer , ne pas vous aimer , jouer avec vous avec des jeux impliquant une synchronisation alternée des mouvements , se reconnaitre dans un miroir . Il peut ramper hors de l’eau car il est curieux . Il peut ouvrir un bocal fermé . Il a systématiquement conscience de ses proportions corporelles et il sait évaluer s’il passe entièrement ou pas , par un trou donné .

Il peut utiliser ponctuellement et utilement des objets , se planquer dans une noix de coco coupée en deux par exemple et se cacher dedans si vous essayez de le regarder dans le blanc des yeux et il peut aussi détaler avec ni vu ni connu pour se lover dedans en d’autres eaux ....



Le poulpe est un véritable alien , contact ! ...

Il n’est pas beau , mais il peut faire beaucoup de choses avec ses tentacules , au contraire du dauphin par exemple .

Jouer avec un poulpe est une des rares expérience de SF , à la portée de toute personne motivée .



Les personnages de ce roman jouent avec de plus grosses pointures , pour notre plus grand plaisir .

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Aliénations

Voici un voyage bluffant dans l'espace profond .

Un texte crédible de hard science assez agréable , aux accents infiniment réalistes .

Voilà une ballade loin dans la nuit , à des millions de kilomètres , dans un futur pas , trop lointain , dans un remarquable vaisseau , beau et fonctionnel .

En compagnie de personnages également fonctionnels et assez réels pour nous émouvoir , nous faire réfléchir et même , nous faire rêver . Ces gens sont des scientifiques compétents , bien à leur place mais n'étant pas excessivement définis par elle .

Dans ce futur lointain l'espèce humaine est modifiée par la bio ingénierie , l'informatique et les nanotechnologies . Elle est donc spectaculairement augmentée et régulièrement mise à jour .

La vie dans ce vaisseau est contingente de diverses contraintes très étudiées , illustrées et examinés par l'auteur : les supports de vie , la technologie , les environnements .

C'est ainsi que la sortie d'hibernation est décrite par exemple avec une précision au millimètre dans un cadre pleinement intimiste , très visuel et intensément ressenti par le lecteur .

Le « pitch « est sophistiqué car il est à deux paliers . L'intrigue ne vise pas qu' à poser et à explorer l'altérité extrême . Elle cherche aussi à aborder des préoccupations en rapport avec l'éthique et les sciences appliquées .

Le fond du roman contient une mise en garde cinglante quant aux progrès technologiques qui pourraient contrarier l'éthique tout en étant eux-mêmes très difficiles à cadrer par nature et par nécessité , et je dirais à contenir voire à endiguer en fait et tout simplement .

C'est un beau voyage dans le futur , car l'auteur à bien creusé les potentialités technologiques . C'est au-delà du simplement crédible du point de vue romanesque et c'est manifestement de l'archi probable pour ce qui est des aspects civilisation post humaine .

La tension monte au grès des développements , le drame est donc dans les coursives , mais il l'est de manières assez posées .

On est fréquemment dans le registre d'énigmes subtiles , vraisemblables , complexes bien amenées et intensément préoccupantes .

Il y a aussi un fossé technologique entre la terre et le vaisseau qui se creuse . En effet l'équipage est parti il y a plus d'un siècle et demi , c'est long et de l'eau a coulé sous les ponts , au point que les mises à jours des ressources , ne sont plus que partiellement possibles à distance , du fait des écarts de ports , de prises , de logiciels , de réseaux , de matériaux , de matériels embarqués ...

Dans ce roman , le grand méchant loup est lâché dans les bois , les technologies et leurs procédures d'utilisations sont au cœurs des problématiques , de même pour leurs implications éthiques .

Sachez le .

Le problème qui se pose à l'équipage assez rapidement est double , et le volet alien relève pour sa part du rarement vu dans le genre SF , du moins sous cet angle d'approche très spécifique et très argumenté de surcroit .

Personnellement je pense au film Virus avec William Baldwin qui est sur une thématique analogue et qui n'a été compris ni par le public , ni par la critique , et qui pourtant , se trouve être à mon humble avis , un bon film d'action du genre SF ( un huit clos en mer tout en partant de l'orbite terrestre , bien rythmé et intense ) .

C'est un superbe roman de hard science que Aliénation , un qui vous colle bien les boules , et ça tombe bien on approche de noël .

Alors disons : Noël ! , les Boules !

Allez on prend ses neurones , on se fait quelques étirements intellectuels , et hop ... hop .. hop et on ne chouine pas pendant la lecture SVP .

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Celui qui venait du froid

J'ai lu cette nouvelle d'une trentaine de pages pour faire connaissance avec le style d'écriture de Calvez : langage certes soigné, mais peut-être un peu prolixe.

Plus connu pour ses romans et recueils de SF, ce texte-ci est par contre résolument fantastique.



Une jeune femme, doctorat de l'histoire de l'art en poche, accompagne un groupe de cinq enfants aveugles dans la réserve au sous-sol d'un musée afin de leur faire "lire" avec leurs doigts, l'art de la sculpture...

Mais au fond du local, un des garçons découvre une "statue" au texture incompréhensible...



L'intérêt de cette nouvelle ne se trouve pas dans l'élément constitutif du genre fantastique (somme toute de facture classique, bien qu'on reste captivé parce qu'on craint pour les enfants) mais bien plus dans l'approche de percevoir et de voir la cécité.



L'auteur à sûrement exagéré les autres perceptions sensorielles, relayant un sens manquant. Or, il sait, d'une façon pertinente, nous ouvrir les yeux sur ce handicap...et nous laisse songeur...



"Car le bout des doigts ne se partage pas, c'est une exploration intime ; il lui faudrait la parole pour les extérioriser, bien que les mots soient assez pauvres dans le domaine tactile, plus encore à leur âge, lorsqu'il s'agit de communiquer l'émotion."





(Lu en numérique)
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IF 837

IF 837 , deux lettres , un numéro , pas de nom ....



Un monde à découvrir , une planète à théoriser , sur laquelle une espèce au moins est intelligente .

Cette espèce possède un langage sophistiqué mais il y a quelque chose qui cloche .



Une première mission d’exploration , sombrera brutalement dans une catastrophe tragique et spectaculaire . La mission de secours , qui devait normalement faire partie de la seconde vague d’exploration , se présente . En compagnie de ce personnel de renfort , le seul survivant de la mission précédente , se lance activement dans l’exploration des paradoxes , des faux-semblants et des ambiguïtés de ce monde , sous la direction d’un chef d’expédition déterminé .



Il est impossible de dévoiler l’histoire , sinon au prix d’anéantir tous le suspens soigné que contient ce roman assez long .

Les personnages sont solides . Ils sont compétents . Ils se livrent à une exploration scientifique rigoureuse et diversifiée de ce monde jungle . Ils font des erreurs fatales à un moment donné , mais ils ont de bonnes raisons de les faire si on se place du point de vue de leur cadre de référence .



Le texte est un thriller dans un contexte d’exploration . C’est assez réussi d’un point de vue strictement romanesque ( roman d’aventure scientifique exigent ) .



Les protagonistes de cette mission , ne cherchent pas seulement à déterminer et à localiser des espèces intelligentes .

Il est aussi question de faire entrer ces espèces dans une classification qui leur ouvre éventuellement des droits , qui peuvent aller jusque l’égalité pleine et entière avec l’humanité .



Ce qui fait la différence dans ce texte , c’est qu’ il ne s’agit pas seulement de repérer et de définir l’intelligence acquise ou bien simplement à venir chez une espèce .

Il est aussi question de conférer un statut légal d’humanité par analogie , à une espèce animale étrangère .



L’auteur ne se base pas seulement sur ses connaissances scientifiques pour argumenter . Il exploite avec bonheur des précèdents historiques où il a déjà été question de définir ce qui est humain ou bien ce qui ne l’est pas , au-delà de l’intelligence et dans d’autres cadres culturels et civilisationels que les nôtres .



Pour conclure je dirais que l’auteur est doué ( sourires ) pour écrire des textes passionnants autour du thème du contact .

Cependant , ce roman est aussi un thriller rondement mené , sur fond de biologie et d’éthologie , du suspens et de l’imprévisible crédible , ce qui ne gâche pas le plaisir , au contraire .



On va où la prochaine fois ?

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Dimensions Galaxies Nouvelles

Une fois n’est pas coutume, la collection Fusée de Rivière Blanche n’accueille non pas une anthologie issue d’un appel à textes sur un sujet précis (comme Dimension de Capes et d’Esprit ou Dimension Antiquité, par exemple), mais plutôt une anthologie issue d’une revue. En effet, Pierre Gévart nous dégote ici un condensé de nouvelles déjà publiées une première fois dans les premiers numéros de Galaxies, nouvelle série (quand il en a repris la direction).





Le casting réuni pour cet ouvrage a de quoi faire des envieux, jugez plutôt : Xavier Mauméjean (« Engadine ») ; Frédéric Serva (« Hommes d’équipage, les papillons tissent les voiles de vos vaisseaux ») ; Daniel Paris (« Les Baobabs de Mars ») ; Jean-Michel Calvez (« Méduses ») ; Timothée Rey (« Boulonnaille ») ; Laurent Queyssi (« Nuit noire, sol froid ») ; Alain Dartevelle (« La Vie Synchrone ») ; André Ruellan (« Devoir d’achat ») ; Jacques Barbéri (« Le Génome et la mort ») ; Martin Winckler (« Alice in Wonderland ») ; Fabien Clavel (« Le Printemps des murailles ») ; Pierre Stolze (« Mon ascenseur parle avec un accent allemand ») ; Sybille Fairmach (L’Avocat et la Prisonnière ») ; Dominique Douay (« Le Prisonnier en son royaume ») ; Christian Vilà (« Rosée des lianes ») ; Sylvie Denis (« Les Danseurs de la Lune double ») ; Aliette de Bodard (« Chute d’un Papillon au point du jour »).



Indéniablement, je n’ai eu, au premier abord, que peu de véritables coups de cœur parmi ces nouvelles. Dans ces moments-là, je m’interroge sur l’intention de cette anthologie : il s’agit de retracer les premiers numéros dirigés par Pierre Gévart et non de faire un ouvrage où nous progressons au fur et à mesure dans un thème donné. Et c’est là que le lecteur peut davantage retourner sa lecture pour en sortir autre chose. La thématique de l’emprisonnement, du cloisonnement, se fait jour, mais de façon lentement amenée ; l’anthologie n’est pas du tout construite autour de cela, dans ce but, ce qui change tout à fait notre appréciation, mais qui empêche le lecteur de lire les nouvelles dans l’ordre ? Il y a forcément un auteur ou une référence que vous connaîtrez, et tout simplement je conseillerais de commencer par ce bout-là. Personnellement, c’est la nouvelle de Fabien Clavel qui a débloqué ma lecture.



Outre que nous retraçons plutôt précisément la construction progressive de cette revue, Galaxies nouvelle série (nouvelle formule donc), nous avons là une vraie anthologie faite pour mettre en avant ses auteurs : c’est non seulement l’occasion de découvrir rapidement l’œuvre d’un auteur qui nous est inconnu, mais surtout de prolonger l’aventure avec d’autres qui peuvent nous être plus familiers. De ce point de vue-là, la nouvelle de Fabien Clavel est très intéressante et m’a parfaitement convenu, puisqu’il nous narre un conte sur l’oppression insidieuse, le conditionnement et la routine assassine : « Le Printemps des murailles » est un récit efficace et implacable (tout en l’insérait dans ses différentes thématiques habituelles). Egalement un peu connaisseur de Xavier Mauméjean, j’avoue que l’auteur m’a un peu perdu dans sa courte nouvelle, « Engadine », sur une « solitude du majordome » un peu étrange dans un univers où l’on ne peut que deviner un certain automatisme contraignant. Pour le reste, je pourrais vous parler de l’ascenseur infernal façon Pierre Stolze ou bien « Le Prisonnier en son Royaume » d’un Dominique Douay que je découvre et que je ne tarderai pas à relire chez Les Moutons électriques. L’intention de certains auteurs pour nous introduire dans leur univers particulier : citons ainsi au débotté, la « Rosée des lianes » psychédélique et onirique de Christian Vilà, les touchants et uchroniques « Danseurs de la Lune double » de Sylvie Denis où l’auteur crée une histoire jeunesse pour adultes avec juste ce qu’il faut de subversif, les étranges « Méduses » de Jean-Michel Calvez qui recèlent une angoisse bien maîtrisée, donnant ainsi envie (là aussi) de découvrir cet auteur reconnu, et enfin l’ultime nouvelle « Chute d’un Papillon au Point du Jour » où Aliette de Bodard (une habituée des prix littéraires reçus pour ses nouvelles et ça se ressent parfaitement ici) dévoile une enquête parfaitement maîtrisée dans un univers aztéquo-asiatique qui est probablement très proche de ce qu’elle développe dans sa saga en cours des Chroniques Aztèques. Veillons malgré tout à ne pas trop déflorer cette quantité d’entrées en des univers complexes dont la fenêtre d’exploration nous est finalement bien petite.





Merci donc à Rivière Blanche, car découvrir ces anthologies est toujours enrichissant dans la connaissance d’auteurs méconnus ou débutants, et également (bien sûr) d’auteurs déjà familiers mais par des textes à part dans leur bibliographie. En lecteur averti, il faut savoir s’approprier ce matériau pas forcément accessible très facilement ; c’est un effort à faire, mais qui rapporte à hauteur de ce qu’il coûte.



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Aliénations

Amis de la hard-science, bonjour !!!

Un vaisseau interstellaire est détourné de sa mission d’exploration vers Orion par la décision des financeurs du projet restés bien au chaud sur Terre. Cinq des vingt membres de l’expédition sont arbitrairement réveillés après 100 ans d’hibernation et doivent prendre contact avec un artefact extraterrestre qui a eu le malheur de croiser la route de nos valeureux explorateurs.

Pourquoi de la hard science me direz-vous ? Parce que nos humains du roman sont bio-informatisés et que l’auteur prend un malin plaisir à expliquer en long et en large, le fonctionnement des nanotechnologies qui fleurissent désormais dans le corps de ces hommes du futur (l’action se passe en 2189). Mais rassurerez-vous l’explication passe bien et les rebondissements du scénario nous permettent de rendre le tout digeste et agréable à la lecture. Nos personnages bio-informatisés restent malgré tout attachants et on tremble pour eux tout au long de l’histoire. Enfin pour terminer, l’Alien qui deviendra l’ennemi à abattre ; est suffisamment original et exceptionnel dans sa conception pour en faire l’argument principal de lecture. On est bien loin du film de Ridley Scott de 1979.

Avec Aliénations, Jean-Michel Calvez montre que la hard-fiction française peut-être aussi un page-turner comme on les aime. Une originalité qui n’a pas encore été assez récompensée à ce jour au vu du faible nombre de lecteurs recensés sur notre site.

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La Voie Rubis

Décidément les romans de SF aux éditions Lune Écarlate ont le don de me plaire, c'est la première fois que je lis Jean-Michel Calvez (et j'en ai un autre à lire IF837) et je suis surpris de la qualité globale de cette histoire.



Pour peu que vous aimiez un minimum la Hard Science, vous passerez un très bon moment. En effet le côté technique est très développé, mais aussi bien compréhensible, ce qui n'est pas le cas de tous les ouvrages de ce type.



De plus, nous avons un complot planétaire, des pirates spatiaux, de l'action, de la trahison et une once de romance très légère mais qui apporte un petit peu de féminité dans le récit.



Les personnages sont assez sympas, pas forcément très charismatiques mais intéressants et avec pas mal de muscles et de sueur, mis à part notre narrateur qui est un jeune stagiaire, frêle, novice, mais malin et intelligent.



Pour l'histoire c'est assez classique mais comme c'est bien écrit elle tient la route de bout en bout et pas une minute d'ennui ne vient s'immiscer entre les pages.



Je conseille ce titre bien entendu aux fans de SF, de Hard Science (ou ceux qui veulent s'y frotter pour la première fois), mais également et surtout aux adeptes de Space Opera et Planet Opera et de piraterie spaciale.



Voir la chronique sur mon blog :


Lien : https://unbouquinsinonrien.b..
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Dimension de Capes et d'Esprits, tome 2 : A..

Athos, Porthos, Aramis, d'Artagnan, Richelieu... autant de noms rendus célèbres par les récits de Dumas et autres romans de cape et d'épée qui auront marqué n'importe quel lecteur amateur d'histoire et d'aventure. C'est à ces histoires qu'Eric Boissau entend rendre hommage dans ce second volume de « Dimension de capes et d'esprits », anthologie de fantasy historique consacrée à la période moderne et mettant en scène mousquetaires, alchimistes, soldats ou encore héros littéraires. Bien que sympathique, le premier opus ne m'avait pas particulièrement emballé et malheureusement le second se révèle encore moins convaincant. La première raison est à chercher du côté du manque de diversité des décors, la quasi totalité des nouvelles se déroulant dans la France de Louis XIII ou Louis XIV et mettant en scène des héros déjà célèbres tels que Lagardère, Cyrano ou encore Don Juan. Autre problème, la plupart des auteurs paraissent essentiellement miser sur l'ambiance au dépend de l'intrigue : on incorpore au récit deux ou trois personnages historiques, on soigne le style afin qu'il colle le plus possible à celui des récits de Dumas et autres, on saupoudre le tout d'un peu d'action, et on obtient des textes souvent creux reposant sur une idée bancale.



Mais n'exagérons rien, car certaines nouvelles restent malgré tout très agréables à découvrir. C'est notamment le cas de « Traverso » de Jean-Michel Calvez, récit consacré aux mésaventures d'un soldat musicien devenu cul-de-jatte suite à un curieux incident survenu sur le champ de bataille. Le style y est soigné, l'intrigue pour une fois originale, et même si le final se révèle plutôt convenu, le tout demeure malgré tout de très bonne facture. Xavier Penin nous offre également un texte sympathique avec « Cent Âmes pour un roi » consacré à la conception du célèbre Louis XIV et au rôle qu'y aurait joué Satan. On peut également saluer les contributions de Fabien Clavel qui reprend dans « Une aventure de Don Juan » son héros fétiche, déjà mis en scène dans le roman « L'Antilégende », et de Lionel Davoust qui signe avec « Les Questions dangereuses » une nouvelle qui, si elle n'est pas parvenue à me séduire, n'en demeure pas moins amusante et originale. Petite déception toutefois en ce qui concerne Michel Pagel, auteur que j'affectionne d'habitude beaucoup mais qui m'a semblé ici un peu en panne d'inspiration.



Bien que composée de quelques bons textes et malgré la présence d'auteurs chevronnés, cette seconde anthologie de fantasy historique peine à se hisser au niveau du premier volume de « Dimension de capes et d'esprits ». L'initiative de la maison d'édition Rivière blanche demeure cela dit louable et semble d'ailleurs porter ses fruits puisqu'un troisième volume serait actuellement en préparation. Affaire à suivre, donc...
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Aliénations

Dans sa préface d’Histoires galactiques, Demètre Ioakimidis range les récits de rencontres du troisième type selon trois catégories : à domicile (oh un ovni !), chez les ETs (exploration de mondes exotiques) et… à mi-chemin : dans le froid et le vide de l’espace.

En bon spécialiste du « Contact » qu’il est, Jean-Michel Calvez a exploré en long la première catégorie (L'arène des géants, Sphères) et en large la seconde (IF 837, Éthique du contact).

Avec Aliénations, on est pile poil dans la troisième catégorie. Dans le troisième type aussi, si vous suivez…





Je déconseille la lecture du résumé, qui en dit un peu trop.

Le pitch en deux mots : Un groupe d’astronautes initialement missionné pour aller étudier la lointaine Orion (un voyage d’un siècle, sans retour) se voit réassigné lorsqu’à mi-parcours, leur vaisseau croise opportunément la route d’un mystérieux ovni. Entre les ordres provenant de la Terre en temps décalé, et l’urgence de la situation, ils vont rapidement devoir improviser.





Sans être mon préféré de l’auteur, je dirais que ce roman est important dans sa bibliographie si on s’intéresse spécialement au thème du Contact.

Un roman charnière a plus d’un titre.

Charnière pour ce qui est de la catégorie, comme je le disais dans mon introduction.

Charnière chronologique puisque, fait remarquable, il a été publié en 2011, soit juste après les thrillers scientifiques « L'arène des géants » et « Sphères » (2008 et 2009), et juste avant les Planet opera « IF 837 » et « Éthique du contact » (2012 et 2013).

Charnière, enfin, pour certaines idées développées, comme celle de faire vivre l’intrigue à travers un petit groupe de scientifiques spécialisés. On sent cette idée en germe dans le présent roman. Elle fera l’objet d’une plus grande formalisation dans les Planet opera qui suivront.

Charnière, pour l’avancée technologique des humains dans les différents romans. Et d’une certaine façon, l’épilogue d’Aliénations annonce l’évolution de la recherche scientifique qui va engendrer le contexte de IF 837 (sans que ces deux romans soient liés).



Un roman central, aussi, parce qu’il reprend et préfigure des thèmes présents dans les autres récits de l’auteur. Des thèmes communs, que je cache ici car ils font partie du plaisir de découverte.







En sus du thème du Contact, et sans trop révéler, Aliénations traite abondamment du thème de la biotechnologie, avec des développements très poussés et détaillés ainsi que de bons questionnements.





L’écriture est particulièrement soignée, surtout en comparaison du dernier roman que j’ai lu de l’auteur (Le miroir du temps), qui souffrait d’un petit manque de finition.





Au-delà des grands thèmes classiques de la science-fiction, j’ai été ravi de retrouver dans ce roman tout ce qui fait la force de Calvez : de la Hard SF bien dosée, des mystères étudiés à travers le prisme scientifique (raisonnement scientifique), la mise en exergue des conflits, dilemmes et paradoxes, le style logique, le focus sur la psychologie des personnages, le scénario, le suspense et les rebondissements.





Comme bémols pour finir :



- J’ai trouvé la mise en route du récit trop lente et trop longue. D’ailleurs, j’ai mis 5 jours à lire les 100 premières pages, alors que 2 jours m’ont suffi pour expédier les 300 restantes. Un début trop bavard avec de nombreuses répétitions.



- Un peu trop de romances à mon goût. L’auteur a la gâchette facile pour intégrer de la romance de situation dans ses romans (sans bouder non plus l’érotisme).



- La chute ne m’a pas renversé, disons que je m’attendais à quelque chose de plus vertigineux, connaissant les autres romans de l’auteur. En fait, j’ai passé une partie du roman à imaginer toutes sortes de scénarios encore plus dingues, mais c’est aussi le signe d’une réussite, quelque part.



- Pas tout à fait d’accord avec la justification du titre, mais je chipote !



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Sphères

Tout comme le précédent titre de l’auteur (L’arène des géants), Sphères est un thriller scientifique de facture classique ayant pour thème le Contact. Un thème récurrent chez Jean-Michel Calvez, si ce n’est son thème favori.





Le récit commence avec l’apparition soudaine d’une sphère grise opaque, comme en lévitation au-dessus de l’océan Atlantique. C’est un navigateur anglais qui, le premier, fait cette découverte renversante. Pour autant, la taille gigantesque de la sphère la rend visible depuis les côtes atlantiques, et bientôt c’est la planète tout entière qui apprend la nouvelle et se demande comment réagir.



Comment réagir ? Ces deux mots pourraient résumer le roman entier.

Comment réagir face à une telle intrusion, d’origine extra-terrestre selon toute vraisemblance ?

Mais de quelle sorte d’intrusion parle-t-on, au juste ? Est-elle fortuite ou au contraire planifiée ? L’intention est-elle amicale ou bien hostile ? À moins qu’elle ne soit neutre, tout comme semble l’être cet artefact insondable.





Sphères n’est nullement une suite à L’arène des géants. Toutefois les deux romans (sans doute écrits dans la foulée) explorent un certain nombre d’idées communes : la réaction terrienne face à la découverte d’artefacts extra-terrestres monumentaux ; des artefacts mystérieux, relativement passifs et pour autant inaltérables ; la conduite à adopter face à l’Autre ; Une lourde menace qui pèse sur la Terre. Le tout sous l’angle scientifique : on est bien ici dans de la hard SF. Des thèmes qui ne sont pas sans rappeler la trilogie à succès de Liu Cixin, j’y reviendrai.



Sphère se distingue de L’arène des géants par sa taille réduite, sa structure narrative plus simple et sa moindre envergure retenue sur le plan cosmique. L’histoire est aussi complètement différente, comme le sont les concepts scientifiques traités. Bref, ces deux romans, assez proches selon moi, offrent une belle complémentarité.





J’ai malheureusement retrouvé plusieurs des défauts que j’avais notés dans le précédent roman de l’auteur.

L’intrigue principale repose sur la (lente) compréhension de l’artefact étranger : la sphère. C’est une véritable enquête menée par la communauté scientifique mondiale, et en particulier par les deux principaux personnages qui sont des journalistes scientifiques. Le problème est que l’enquête progresse vraiment très lentement, et qu’elle occupe tout de même les deux premiers tiers du roman. Chaque chapitre apporte une petite avancée, certes, mais tellement maigre… À côté de cela, l’intrigue est ultra classique, avec des protagonistes plus ou moins éparpillés qui s’échangent des informations et alternent les découvertes. On sent dès le début qu’aucun danger ne menace aucun d’entre eux, et que les intrigues ne sont qu’un habillage, le seul enjeu étant l’élucidation du mystère Sphère.

Les personnages fonctionnent, mais sont parfois peu crédibles dans leur langage et leurs interactions.

Enfin, la géopolitique mondiale m’a un peu agacé (bipolarisme et manichéisme, angélisme otanien et onusien, France et États-Unis qui collaborent main dans la main, d’égal à égal). Rien de rédhibitoire cependant, puisque ce background ne vise qu’à apporter au scénario un peu de relief et d’ancrage dans le réel.



Côté réussites, on retrouve les grands points forts de Jean-Michel Calvez, notamment sa capacité à se concentrer sur une idée bien précise, la développer de manière très logique et proposer un dénouement qui décoiffe.

Le côté hard-SF est très bien servi par le style personnel de l’auteur (j’y reviendrai dans la référence à Liu Cixin).

Enfin, Jean-Michel Calvez fait dans ce roman un bien bel hommage à son métier premier (il est ingénieur en constructions navales) et son ancrage (le Finistère). On a également droit à une courte postface de l’auteur lui-même très intéressante.





Il y aurait beaucoup de parallèles à faire entre ce roman (mais aussi le précédent de l’auteur) et la trilogie de Liu Cixin : Le problème à trois corps.

- Le thème du Contact, traité sous l’angle scientifique et dans la forme du thriller.

- La théorie de la forêt sombre, centrale dans l’œuvre de Liu Cixin, transparait également chez Calvez.

- L’étude de la réaction de l’humanité et de ses paradoxes, à l’échelon individuel comme à l’échelon communautaire. (Par exemple, dans la dernière partie de Sphères, on retrouve la thèse que seul un groupe très restreint est en mesure de prendre efficacement certaines décisions concernant l’humanité entière. Cela fait écho au rôle central échu au « porte-épée » dans la trilogie du Problème à trois corps).

- La sphère de Calvez possède des similarités avec les intellectrons de Liu Cixin. Les deux auteurs ont particulièrement bien développé la nature et le comportement de ces artefacts, notamment sur le plan dimensionnel.

- Quelque part, les deux œuvres représentent chacune une véritable ode à la science, mais de manière différente : alors que Liu Cixin s’emploie à vulgariser avec talent une quantité impressionnante de phénomènes ou de théories scientifiques (au risque parfois de l’overdose), Jean-Michel Calvez se cantonne à quelques concepts et préfère mettre le focus sur la démarche scientifique elle-même. Questionner cette démarche, l’expliquer, l’expliciter, montrer (et démontrer) sa diversité (extrapolation, intuition, empirisme…). Assurément l’un des rares auteurs de SF capable de mettre si bien le lecteur dans la tête d’un scientifique.





Pour conclure, Sphères (comme L’arène des géants) reste un bon roman, mais pas sans défauts. De l’auteur je préfère nettement ses romans dont l’intrigue se situe dans le futur sur une exoplanète, comme IF 837 ou Éthique du contact.

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Le Miroir du Temps

Parmi les astronomes, les spécialistes du « Contact » semblent particulièrement en proie à la frustration. Quelles perspectives réelles pour mettre leurs audacieuses théories en pratique ?

À cette question terre à terre, Nathalie A. Cabrol donne quelques clés dans son excellent ouvrage de vulgarisation sur l’astrobiologie « À l'aube de nouveaux horizons ». L’on y apprend que pour étudier la vie extraterrestre, il suffit d’observer la vie sur Terre. Et inversement, étudier les conditions de la vie sur les planètes qui nous sont actuellement accessibles peut s’avérer riche d’enseignements sur notre propre écosystème.

Lui-même auteur spécialiste du Contact, Jean-Michel Calvez explore plus avant ces modalités d’étude et imagine un scénario absolument renversant dont il a le secret !



Le pitch : au cœur de la Finlande, un scientifique et son associé font une découverte théorique majeure remettant en cause ce que l’on sait de la vitesse de la lumière. Coïncidence ? Quelques jours plus tard, ils sont chaudement « invités » à prêter main-forte à une équipe d’astronomes sur le tout récent télescope orbital européen Tycho Brahé. Une opportunité unique à saisir, mais pour qui ?





À cette trame principale menée de façon classique s’intercalent de petits récits a priori déconnectés, situés dans différentes périodes de l’Histoire. Un vrai thriller scientifique comparable à d’autres titres de l’auteur comme « Sphères » ou « L’arène des géants » (ce dernier reposant sur deux trames intercalées, avec un principe différent). Je me souviens encore de Régression, de Fabrice Papillon, excellent thriller scientifique également, et exploitant exactement la même structure narrative, mais dans un but différent.





Le miroir du temps n’est pas une lecture difficile mais… Il faut s’accrocher au début. La trame principale commence de façon abrupte par un traité mathématique autour de la relation D = v.t. C’est court mais dense. Comme la présentation d’un lemme qui éclaire la suite du propos… Je rassure : si on peut parfaitement qualifier ce roman de hard SF, le reste est bien plus digeste. Quant aux épisodes historiques, ils débutent de façon déroutante, avec ce récit hellénistique à la tonalité fantastique et poétique. Récit qui sera bientôt poursuivi de façon plus énigmatique encore en conviant la dimension onirique.

Sur plus de cent pages, on avance avec ce sentiment de passer du coq à l’âne et d’un genre à l’autre. Il faut faire l’effort car effectivement, arrivé au premier tiers du livre, la lumière – véritable reine dans ce roman – commence à éclairer les nombreuses zones d’ombres. Et la suite n’est qu’une succession de révélations, savamment distillées, jusqu’à la chute finale.





Personnellement, ces difficultés pour rentrer dans le roman ne m’ont pas trop gêné car je commence à connaître l’auteur et il n’a pas pour habitude de balancer mystère sur mystère sans raison. Avec Calvez, tout est logique, tout est pensé, il suffit d’attendre, et en général quand ça vient, ça vient fort !

Je n’ai pas non plus ressenti de grosses longueurs comme dans « Sphères » et « L’arène des géants ».

Les faiblesses que j’ai notées se situent plutôt dans le style et l’écriture. Des coquilles et des maladresses facilement évitables. Des développements souvent laborieux pour le narrateur comme pour les dialogues avec une tendance à s’enliser dans les justifications et les raisonnements.

Encore dans les bémols :

- J’ai trouvé le second personnage féminin (la blonde spécialiste des moteurs) sous-exploité. C’est dommage car sur la fin il y avait une bonne fenêtre de tir pour en tirer un peu plus, puisqu’elle commençait à lâcher ses confidences. J’aurais aimé quelques révélations plus concrètes et apportant des surprises.

- La relation entre le « commandant » et son bras droit est fondamentale et représente l’une des intrigues, mais elle reste floue au final. Je n’aurais pas craché sur un chapitre supplémentaire, ou au moins quelques paragraphes, centrés sur eux vers la fin, peut-être l’occasion aussi d’expliciter les circonstances de la chute finale.

- L’épisode sur la Seconde Guerre mondiale m’a fait forte impression. Dès lors, j’aurais bien vu le « commandant » sous influence de réseaux néonazis, avec des développements tout autres !

- Parfois, un peu trop hard SF, inutilement.





Les qualités de ce roman sont, comme d’habitude chez Calvez :

- Un concept original (ici une double extrapolation scientifique), simple et fécond à la fois.

- Un développement de ce concept sous le prisme du raisonnement scientifique.

- Le déroulement d’un scénario à rebondissements offrant un divertissement de qualité.

- Une critique sous-jacente des dérives de la science elle-même, comme la tendance moderne à avancer plus vite que la science elle-même (ce qui s’apparente à de l’alchimie). On retrouve cette préoccupation chez d’autres auteurs comme Michael Crichton.

- Une critique de la nature humaine évidemment, qui s’illustre de bien des façons dans ce roman.



Le thème du paradoxe temporel est central dans ce roman. L’auteur en avait fait une démonstration impressionnante dans Sphères. Ici, c’est à la fois plus simple à comprendre et plus vertigineux.



Le thème du Contact, cher à l’auteur, est bien sûr au cœur du roman. L’originalité ici repose sur ce chassé-croisé entre deux types de Contacts, différents et semblables à la fois.



Ce qui m’a le plus enthousiasmé dans ce roman, c’est cette poignée de liens entre les récits. Des liens qu’on n’entrevoit que tardivement, qu’on découvre sur le fil de l’histoire et celui de l’Histoire. Des liens ténus qui prennent forme, touche après touche. Des liens improbables, poétiques, des liens qui laissent songeur ou béa. Il y a ces liens évidents et ces autres liens qui bouclent et qui donnent le tournis. Alors j’ai repensé à Cloud Atlas, ce formidable ovni de la Science-Fiction avec ces personnages qui se font écho. Le concept n’est pas le même mais, indubitablement, il y a du Cloud Atlas dans Le miroir du temps… ou l’inverse !





Avec Styx, Jean-Michel Calvez nous proposait une réflexion humaniste autour du mot « compatir ». La réflexion ici sera autant humaniste que scientifique avec ce mot de la fin : « projeter » !

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Chair à Canon

Le récit se découpe en trois parties : guerre, horreur, fantastique. le glissement d'un genre l'autre s'opère sans heurt ni transition artificielle.

J'émets une réserve sur la partie fantastique qui mériterait des explications, ou au moins des hypothèses, enfin quelque chose. Je n'ai rien contre les récits qui demandent au lecteur un travail d'imagination sur les blancs et les silences. N'empêche, ce serait pas mal d'avoir un bout de début d'amorce d'embryon de base pour lancer la machine.



Côté style, du bon et du moins bon. Trop d'erreurs de débutant pour un auteur qui n'en était plus à son coup d'essai avec ce texte. Une phrase interminable par-ci, une lourdeur par-là, pas mal de scories, trop d'adverbes en -ment… Et je ne parle pas de répétitions faciles à éviter.

Dommage parce qu'on trouve aussi dans le texte des fulgurances quand l'auteur se lâche.



Chair à canon contient des choses intéressantes. J'en retiens surtout un mélange des genres bien fichu. Son gros défaut, je crois, réside dans le manque d'aboutissement.
Lien : https://unkapart.fr/chair-a-..
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Huis-Clones

Voilà un roman original de part son titre et son contenu.

Cela fait cinq ans que Delta voyage solo dans l'espace, cinq ans sans même apercevoir une présence humaine. Il est seul avec WHY, le computeur polyzythal intégré à son vaisseau IVG, et cette solitude commence à lui peser, comme un cadavre sur ses épaules...Jusqu'au point de vouloir mettre un terme à sa vie monotone et déprimante.

Mais WHY a trop besoin de Delta pour laisser se produire une telle chose. Car si le vaisseau IVG est efficace, c'est uniquement grâce au binôme homme / machine...C'est prévu par le Centre !

En revanche, si le computeur refuse de laisser crever son unique et précieux équipier, il refuse aussi de dévoiler les détails de leur longue et ennuyeuse mission dans l'espace. Car Delta ne sait pas grand chose, et hormis le poste de commande, l’accès aux autres parties de son module IVG lui sont interdit. Jusqu'à ce que....

Voilà ( à peu prêt ) pour le résumé ! Les lois de la robotique d' Asimov sont titillées dans ce livre et j'ai bien aimé cette étrange association homme / computeur au cœur de l'espace. La fin peut ravir comme elle peut décevoir, mais une chose est sûre : elle est assez surprenante ! Le style de l'auteur est sympa, les termes techniques inventés sont crédibles et sonnent bien. Par contre, carton jaune à la ponctuation ( et aux éternelles fautes de frappe... Grrr ) qui m'a donnée du mal par moment...

À noter que les éditions Lokomodo propose une version revue par l'auteur.



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STYx

STYx est un roman sorti en 2007 mais il a été retravaillé par son auteur et réédité cette année.



D’une certaine façon il annonce les thèmes de prédilection de Jean-Michel Calvez et que l’on va retrouver dans IF 837 et Ethique du contact. Il y a d’abord une dénonciation de l’avidité des multinationales qui convoitent les ressources naturelles et qui sont prêtes à éliminer les autochtones pour s’en assurer la mainmise. Mais bon ça on le trouve aussi chez Laurent Genefort. C’est surtout les contact avec l’Autre qui sont intéressants. Ce contact peut créer de l’incompréhension, de la haine, au mieux de l’indifférence. On se rend compte que le comportement des deux parties est en cause, l’humain peut être condescendant envers une population amorphe et qu’il va juger arriérée; et les autochtones, les lutins, sont lymphatiques, peu intéressés par ce qui les entourent.



Le récit est divisé en deux parties. La première est le récit par Orfeu d’une vengeance. Il veut se venger des lutins qui ont massacré son amant alors atteint de STYx. Sa vengeance se fait car il y a une indifférence de la part des autorités. Orfeu oscille entre de nombreuses émotions qui vont de la haine à la compassion. Ça donne un personnage difficile à saisir mais qui ne laisse pas indifférent. La deuxième partie est le récit de Lucio, le frère d’Orfeu. Il vient sur la planète avec une solution à STYx mais aussi pour comprendre ce qu’a fait son frère. Et en découvrant les motifs de son frère, il va aussi découvrir ce qu’est réellement STYX. La leçon est que si on s’intéresse à un groupe d’individus pour se ressources sans vraiment s’intéresser à sa culture voire la dédaigner, il n’est pas étonnant qu’il y ait des comportements extrêmes.



STYx est un roman qui n’est pas facile d’accès, surtout sa première partie, mais qui transmet, d’une manière peut-être un peu violente, un message de tolérance.
Lien : http://lecturesdechiwi.wordp..
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L'arène des géants

Le début du livre est vraiment bien : la découverte du mystérieux network souterrain, l'introduction du personnage principal, puis les événements au Pôle Nord, l'ensemble accroche bien le lecteur. Par contre, à partir du moment où la Terre part en voyage dans l'espace, les faits sont racontés uniquement par le narrateur, avec pas mal de détails scientifiques, intéressants oui mais trop abondants d'un coup (même si l'auteur prend toujours soin d'expliquer en des termes que le lecteur lambda peut comprendre). Il n'y a peu de dialogues, ce qui donne un récit un peu froid, sans émotions, sans intensité dramatique alors que les événements le sont ! Ça manque d'action, on ne vit pas l'instant présent, on a l'impression de lire un compte-rendu scientifique des faits et de la situation après coup et c'est un peu dommage. Mais je me suis accrochée, parce que je voulais connaître le fin mot de l'histoire et, ayant déjà lu un autre roman que j'avais aimé de l'auteur (Sphères), je savais de quoi il était capable et que ça pouvait en valoir la peine. Et j'ai bien fait !

On accroche à nouveau lorsque les astronomes découvrent la deuxième planète qui fonce droit sur la Terre, et plus encore au moment où on sait qu'elle est habitée. Beaucoup de questions sont alors soulevées : ces extraterrestres sont-ils à l'origine du network et du « décollage » de la Terre ou sont-ils eux aussi victimes du même phénomène ? Qui tire les ficelles et dans quel but ? Quel lien y a-t-il entre ces événements et l'étrange jeu « L'arène des géants » mis en place par une mystérieuse « espèce vivante » (mise en scène par l'auteur dans les Intermèdes entre chaque chapitre) ? L'auteur réussi à partir de là à éveiller l'intérêt du lecteur jusqu'au bout, les dialogues, les coups de théâtres, les rebondissements s'enchaînent jusqu'à la fin. Les révélations arrivent à la toute fin et les réponses à certaines questions ne sont pas explicitement données, laissant au lecteur la liberté d'interpréter à sa manière les divers éléments donnés, de chercher ses propres réponses. L'auteur aborde aussi des questions intéressantes, notamment comment réagirions-nous lors d'un premier contact avec des extraterrestres ? Comment réagiraient nos politiques, les militaires ? Les lois qui s'appliquent aux êtres humains s'appliqueraient-elles aussi à eux ou serions-nous libres de les exterminer ?

Un roman vraiment intéressant, original et pointu, qui malgré ses petits défauts, se lit avec plaisir.
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STYx

Dès le premier chapitre, j’étais ébahie!!!Cette scène d’ouverture est d’une rare beauté, électrisante et artistique servie par une écriture de haute voltige!!!! Dès fois, je note certaines phrases pour que l’on se rende compte de la qualité, mais là il aurait fallu que je retransmette près de 9 pages, de pure grâce. Keith m’a troublée, j’ai ressenti une envolée magique et tragique dans le meme mouvement, un vrai moment de bonheur! A découvrir, rien que pour cet ultime instant suspendu…



Mais bien sur ce livre va bien au delà de cela, il nous montre un monde riche, mais impitoyable, où coexiste bêtise affligeante de l’Homme, et totale immersion dans les mœurs des Lutins. Et forcement, la cohabitation ne va pas être le paradis rêvé, plus le début d’un cauchemar.



En ce moment, il ne fait bon d’avoir les yeux ouverts dans mes lectures…Mais là, c’est plus de voir l’imbécilité humaine qui fait mal aux yeux!!!! Leur course au profit, leur a ouvert l’univers et la colonisation d’autres planètes, mais finalement ils n’en deviennent pas meilleurs pour autant..Si jamais, (par le plus hasardeux des hasards), je me serais retrouvée sur cette planète, il aurait été évident que j’aurai été une des premières à succomber à Styx…..



Tolérance, compassion, liberté et ouverture d’esprit sont autant d’éléments et de valeurs que l’auteur sait mettre à l’honneur et avec génie pour servir son histoire et nous sensibiliser sur les dérives humaines. J’ai adoré cette planète de Lutins, leurs philosophies, une magnifique originalité!



Comme ce livre se découpe entre deux personnages, je dois dire que j’ai largement préféré la sensibilité et l’investissement de Orfeu. Son histoire et son chagrin m’a bouleversée, j’ai été triste de le voir quitter la scène, meme si la relève de Lucio est bien assurée…



En bref, un monde de SF bien réussi, une écriture riche, d’une qualité honorable pour le souligner, des personnages tous plus passionnants les uns que les autres, et une histoire pleines de rebondissements avec une fin qui laisse sans voix de par sa beauté et son originalité…Pour moi, une réussite sur toute la ligne! Une révélation encore pour cette maison d’éditions!!!!



Le petit plus: La première scéne est d’une beauté quasi divine!



Le petit bémol: Un tout petit peu de longueurs (certes nécessaires ) dans la seconde partie.
Lien : http://fairystelphique.wordp..
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L'arène des géants

2009. Une série d'« occurrences » inédites et inexpliquées frappe la Terre. Erwann Portanguen, jeune océanographe, se retrouve malgré lui plongé au coeur de l'enquête. Mais celle-ci patine et, rapidement, les évènements prennent une tournure catastrophique, modifiant brusquement la destinée de la planète bleue et, avec elle, celle de ses habitants.



Je poursuis ma découverte de l'oeuvre de Jean-Michel Calvez, mais ce roman-là ne m'a vraiment pas convaincu. Une histoire noyée dans les détails techniques, un déroulement trop lent et monotone, peu de frissons et pas de chute finale : je n'ai pas retrouvé toutes les qualités qui m'avaient marqué dans STYx, IF 837 ou encore Ethique du contact.





Avec ses 460 pages, l'Arène des géants n'établit pas un record, mais il contraste nettement avec le reste de la production romanesque de l'auteur français (habituellement 300 pages). Très possible que ce gros format lui convienne mal – il est d'ailleurs un spécialiste des nouvelles. Peut-être aussi qu'il y avait une demande en ce sens émanant de son éditeur. Toujours est-il que l'histoire m'a paru bien trop étirée.



J'ai souvent ressenti un abus des descriptions techniques, notamment pour des détails sans importance. Je n'avais pas éprouvé cette gêne dans IF 837 ou Ethique du contact, qu'on peut pourtant aussi classer hard SF. Là encore, c'est peut-être une conséquence de l'étirement exagéré de l'histoire, l'auteur ayant alors peut-être fait du remplissage avec ce qu'il maitrise : des descriptions techniques.



On voit que les nombreux chapitres sont censés dynamiser la lecture en en renouvelant sans cesse l'intérêt. Il y a en effet un certain suspense entretenu très régulièrement, à la façon des page turners. Mais la structure de l'intrigue est toujours la même et finit par lasser.



Côté narration, on alterne entre une trame principale qui se déroule exclusivement sur la Terre à notre époque, et une trame secondaire située en un lieu indéfini de la galaxie. Celle-ci est l'une des forces du roman. Par son côté mystérieux (elle met en scène une civilisation a priori omnipotente et toute puissante), elle intrigue forcément. On comprend rapidement la nature du lien entre ces deux trames, et ce lien fonde d'ailleurs l'idée maitresse du roman. Malheureusement, j'ai trouvé cette deuxième trame extrêmement difficile à suivre. Il faut avoir quelques notions de statistique pour espérer comprendre quelque chose. Même avec ce bagage (ce qui est mon cas), ce n'est pas gagné. C'est fort dommage, car j'ai eu l'impression que l'intérêt majeur de l'histoire était de comprendre comment chaque épisode de cette trame lointaine se répercutait (s'illustrait) très précisément dans la trame principale. Je dois avouer que je n'y suis pas toujours parvenu.



Les personnages ne sont pas géniaux. le jeune océanographe sert de fil conducteur narratif, mais il a des réactions parfois naïves, et la façon dont il tient tête aux hommes de pouvoir (les militaires) est peu crédible. Ces derniers sont trop caricaturaux et je les ai souvent confondus entre eux, ce qui m'a rapidement conduit à les réduire au « groupe des méchants ».

La géopolitique terrienne aussi ne m'a pas convaincu, même si ce n'est aucunement l'intérêt du livre.



Plutôt qu'un « techno polar », je parlerais d'un roman « catastrophe » vu sous l'angle scientifique qui s'ouvre rapidement à la dimension du space opera. Parmi les principaux thèmes, on retrouve celui du premier contact avec une espèce extraterrestre intelligence – thème de prédilection chez Calvez. Les déconvenues et la démonstration de l'arrogance des hommes sont au programme, comme de coutume chez cet auteur.



Le dénouement, enfin, fait un peu flop. On lit les cinquante dernières pages avec l'espoir d'un grand oh ! Surtout quand on connait l'auteur. Mais finalement il n'y en a pas, car si on comprend le principe logique qui relie les deux trames narratives et qu'on suit bien la trame secondaire, on a une idée du dénouement avant l'heure. Malheureusement, la trame secondaire est si abstraite que je ne suis pas certain d'avoir compris ce qu'il advient de cette civilisation supérieure…





Malgré ma déception et le fait que je me sois ennuyé dans ce roman, il y a du bon. Cette façon logique (scientifique) d'explorer les hypothèses et les raisonnements. Ce regard critique (pessimiste ?) sur la psychologie humaine. Cet humanisme, paradoxalement si bien questionné à travers la confrontation avec l'Autre. L'originalité de l'histoire. Et puis, le plaisir de lecture d'un des rares auteurs français de hard SF (qui d'autre ?). Rien que de voir avec quelle facilité et quelle maitrise il parvient à nous plonger dans un environnement scientifique et technique précis tout en restant compréhensible, ça vaut le détour !





Edit:



Ma récente lecture de l'ouvrage de vulgarisation sur l'astrobiologie : À l'aube de nouveaux horizons, de Nathalie A. Cabrol, m'a conduit à reviser à la hausse mon appréciation de ce roman ! Un éclairage nouveau qui m'a fait réaliser le talent de l'auteur pour donner vie à des théories incroyables mais bien réelles de cette science, comme l'échelle Échelle de Kardachev. La théorie de la "forêt sombre" (Cabrol : p266), quant à elle, donne du grain à moudre au point de vue des militaires terriens.
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Éthique du contact

Ethique du Contact est une sorte de continuation d’IF 837. On y retrouve les mêmes thématiques. Après des contacts avec des espèces intelligentes qui ont tourné à la catastrophe, les humains ont adopté une charte pour déterminer les grands principes du Contact avec une autre espèce. Avant tout Contact est mise en place une phase d’observation. C’est cette phase d’observation qui plombe un peu le rythme du début du roman. Il ne se passe pas grand chose et on prend de plein fouet les termes techniques. Chose qui ne m’était pas arrivé avec IF 837 où les termes techniques bien que très présents étaient noyés dans la découverte de la planète. Il faut arriver à l’agression des crabes envers les humains pour avoir une certaine satisfaction dans la lecture, avoir un peu plus d’action.



Alors malgré un protocole d’approche bien déterminé, des moyens techniques sur développés, l’homme aura toujours des a priori dans la découverte des êtres vivants surtout lorsqu’on les dote d’un minimum d’intelligence. L’homme aura soif de découvrir d’autres horizons mais il tombera peut être chez quelqu’un qui ne veut pas forcément de lui et ça il le comprendra toujours à ses dépens.
Lien : http://lecturesdechiwi.wordp..
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