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Critiques de Jean Racine (765)
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Phèdre

Lors d'une discussion animée au sein de mon groupe de lecture lillois, il est apparu que mes camarades et moi avions des opinions très différentes sur le personnage de Phèdre. Le prochain sujet de nos échanges était donc tout trouvé !



Phèdre est l'épouse de Thésée et la belle-mère d'Hippolyte. Elle nourrit pour son beau-fils un amour interdit, mais non partagé puisque le noble jeune homme est épris d'Aricie, la fille du royaume vaincu par Thésée. Pour cacher son attirance, Phèdre se montre cruelle envers Hippolyte. Mais quand une rumeur annonce la mort de Thésée, la reine se croit libre d'aimer enfin. Hélas, les dieux sont cruels : Thésée rentre chez lui, et l'aveu de Phèdre n'est plus anodin. Pour défendre l'honneur de sa maîtresse, jusqu'où ira la vieille Oenone ?



« Elle est engagée, par sa destinée et par la colère des dieux, dans une passion illégitime, dont elle a horreur la première. » (p. 22) Ainsi parle l'auteur dans sa préface. Phèdre ne serait donc pas coupable, son libre arbitre étant supplanté par la prédestination ? Sa vertu n'est donc point perdue puisque la flamme qui la brûle n'est pas attisée par elle-même ? « Grâce au ciel, mes mains ne sont point criminelles / Plût aux dieux que mon cœur fût innocent comme elles ! » (p. 42) Mouais... Phèdre est le personnage de Jean Racine qui m'agace le plus. Elle accuse d'abord Aphrodite de l'avoir fait succomber, puis sa pauvre servante de l'avoir mal défendue. Ce n'est jamais sa faute, voyez-vous ! Elle n'a que les mots « honneur » et « outrage » aux lèvres, mais elle se laisse surtout porter par les événements. Même la jalousie ne l'aiguillonne pas suffisamment pour la rendre actrice de son destin. « Hippolyte est sensible, et ne sent rien pour moi ! / Aricie a son cœur ! Aricie a sa foi ! » (p. 102) Phèdre a plus d'épaisseur chez les auteurs antiques puisqu'elle accuse Hippolyte du pire des affronts qu'un fils puisse perpétrer envers son père.



Et que dire que la niaise et tiède romance entre Hippolyte et Aricie ? Il est certain que cela contrebalance la passion dévorante de Phèdre, mais quel ennui ! J'avais gardé le souvenir adolescent d'une tragédie molle : mon avis ne change pas vraiment. De Racine, je préfère d'autres personnages, comme Bérénice ou Mithridate.
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Bérénice

Jean Racine, pour moi, cela datait du collège. Pas comme Corneille, surtout pas comme Molière, fréquemment joué.



Et là, je suis tombée sur l'histoire de ce duel Corneille/Racine pour les beaux yeux de la princesse d'Angleterre.



J'ai relu Bérénice. C'est grandiose. La tragédie de Corneille est dépassée. Là où il n'y avait que contingences politiques, voici une analyse des passions humaines.



J'ai évidemment adoré le personnage d'Antiochus et ne comprends guère les critiques faites à ce personnage, essentiel à mes yeux pour ne pas tomber dans la romance.



Bref, une lecture salutaire. J'adore le théâtre dit "classique".
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Phèdre

J'ai dû apprendre à aimer les tragédies classiques et celles de Racine. Leur rigidité formelle, leur sacro-sainte règle de trois… Tout cela me laissait une impression de froideur et pire encore : me laissait froide. C'est que j'avais rencontré le drame romantique, et les tragédies antiques. Et Shakespeare. Surtout Shakespeare.

Un jour de désœuvrement, j'ai toutefois ressorti Racine de ma bibliothèque pour lui redonner une chance, sans trop savoir pourquoi. Je venais de finir le très beau roman « Titus n'aimait pas Bérénice » et je le soupçonne de m'avoir poussé vers les volumes classiques de ma bibliothèque…

Cette fois, je suis entrée dans l'oeuvre sans mal et pour la première fois, la beauté des vers m'a frappé. Je me suis plu à les lire à voix haute, à les chuchoter voire à en répéter certains. Racine est un orfèvre, mais un orfèvre qui fait dans la pureté, dans la limpidité… Et puis, et c'est là le point de où se réunissent ma surprise et mon éblouissement, cette perfection formelle n'est pas sans feu, ni sans douleur. Pour la première fois de ma vie, j'ai été percutée de plein fouet par une tragédie classique, par sa beauté et par sa violence feutrée. J'ai éprouvé la douleur, la colère, la haine des personnages. Avec eux, comme eux, j'ai été engloutie par les passions interdites et aussi interdites soient-elles, je les ai accompagné jusqu'au bout.

L'argument de la pièce est connu, Racine l'a emprunté. Il l'a sculpté à sa manière. Phèdre, l'épouse du roi Thésée s'est éprise d'Hyppolyte, le fils de ce dernier. Amour incestueux et donc impossible… Pour la souveraine, la passion côtoie l'épouvante, puis le dépit… car le jeune homme la rejette : aimer l'épouse de son père ? Trahir son père et son roi du même coup ? Faire rougir les dieux ? Et puis… quand bien même… il n'aime pas Phèdre, qui l'effraie avec sa déclaration et l'amour fou qui surgit de son regard et son instinct de possession. Non, lui, c'est Aricie qu'il aime, la jeune et belle, et pure Aricie. Leur amour est bien réel et sans noirceur… Phèdre alors passe du désespoir à la haine et ce qui pourrait être un triangle amoureux banal touche au sublime et à la fureur, magnifié par la langue de Racine.

J'avais dit « jamais ! » et pourtant, je me suis inclinée… Et pourtant, j'ai aimé ! La deuxième chance fut la bonne.

Toutefois, ce nouvel amour n'en replace aucun et c'est un amour sage et sans tempête, quand je le compare à ma passion pour Shakespeare et les drames romantiques…



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Phèdre



Oui, c’est beau. Oui Racine sait écrire des vers qui marquent. Mais que j’ai trouvé la première scène indigeste avec toutes ces références à la mythologie que je ne connais pas assez bien pour n’être pas obligée à tout moment de lire les notes. Bien sûr monsieur Racine n’est pas responsable de mon ignorance et le public auquel il destinait ses vers devait être familier des dieux grecs et romains, de leurs amours et de leurs actions. Mais aujourd'hui il est difficile de vraiment apprécier de façon naturelle cette pièce à moins d’avoir une riche culture classique.

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Iphigénie

Une malédiction pèse sur les Grecs, rassemblés en Aulis afin d'attaquer les Troyens. L'absence de vents favorables les empêche d'envoyer leur flotte. L'oracle Calchas est consulté : le sang d'Iphigénie, fille d'Agamemnon, doit couler sur l'autel pour que les dieux leurs envoient les vents tant espérés. La jeune fille est promise à Achille, elle est heureuse et pure... Le roi ne sait que faire : privilégier son intérêt personnel ou celui de son peuple ?

C'est la troisième pièce de Racine que je découvre, après Phèdre et Andromaque. Celle-ci m'a encore beaucoup plu. Le roi Agamemnon est face à un dilemme déchirant : faut-il sacrifier sa fille qu'il aime de tout coeur ? Ici, le suspense a pour moi été véritablement présent puisque je n'avais aucune idée de la fin. Ainsi j'ai pu tremblé pour la vie de la jeune fille, jusqu'au bout. Le roi est confronté à ses deux rôles antagonistes : l'exercice du pouvoir et son statut de père, et un choix impossible.

L'amour entre Iphigénie et Achille est fort, beau, puissant. Achille se bat pour sa belle, envers et contre tous, tout comme la reine qui refuse de la laisser mourir.

J'ai retrouvé avec plaisir l'épure racinienne, la beauté des vers que j'ai déjà louée dans mes deux précédentes critiques. Là encore j'ai véritablement été transportée par la pièce, qui vise juste et se révèle redoutablement efficace. Rien n'est manichéen, tout est subtil. Le père ne cesse de se raviser, de changer d'avis. Il est réellement torturé. Le personnage d'Eriphile est magnifique également, femme jalouse, prête à tout pour parvenir à ses fins, une femme que l'on prend finalement en pitié. Et que dire de l'héroïne : encore un sublime personnage féminin, courageuse, elle qui a pourtant la vie devant elle.

Tous les éléments sont là : des personnages royaux face à leur destin, la passion, la jalousie, la trahison...

Décidément j'aime de plus en plus l'oeuvre de Racine. Ici, c'est une tragédie qui se termine bien puisque Racine arrive à sauver Iphigénie par une pirouette. Mais ce n'est pas plus mal je trouve, on évite ainsi le côté caricatural que la tragédie peut parfois avoir.
Lien : http://lantredemesreves.blog..
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Andromaque

ISBN : 9782035868091



A Louis XIV, qui lui demandait quel était le plus grand auteur de son règne, Boileau répondit sans hésiter : "Molière, Sire." Le Roi-Soleil, dit-on, parut surpris mais n'insista pas, estimant sans doute qu'à chacun sa partie et que Boileau s'y connaissait mieux que lui en cette matière. Mais si le monarque, lisant dans l'avenir le surnom qui resterait au siècle qu'il avait marqué de son éclat, lui avait demandé qui en était l'auteur "le plus Grand Siècle", nul doute que le célèbre critique et théoricien de la littérature ne lui eût répliqué : "Racine, Sire."



Car autant le génie de Molière demeure aisément accessible et naturel - même dans ses pièces les plus complexes, celles qui, finalement, sont plus des tragédies que des comédies, comme "L'Avare" pour ne citer que lui - s'il se révèle aussi efficace en prose qu'en vers et surtout s'il ne dédaigne ni l'ironie, ni le comique, celui de Racine s'avance sur scène avec toute la dignité, toute la majesté, toute la grandeur terrible de la Tragédie - et de la Tragédie seule car l'unique pièce comique de l'auteur, "Les Plaideurs", fut un véritable "four." Avec sa rectitude, son assurance tranquille et, on peut l'écrire, sa perfection achevée, l'univers racinien reprend avec panache le flambeau des meilleures tragédies antiques. Certains lui reprocheront un sérieux que ne trouble jamais l'ombre d'un sourire, une soumission systématique de la Passion aux lois si peu excitantes de la Raison et même une certaine rigidité des personnages, tant dans leurs vertus que dans leurs vices. Mais qu'importe : on lit deux vers de Racine et c'en est fini des a priori : l'enchantement se fait.



Représenté pour la première fois en 1667, "Andromaque" fut un véritable triomphe. Pourtant - et cela lui fut reproché - Racine y prend des libertés avec le mythe. "Andromaque", nul ne l'ignore, célèbre le rôle-titre comme le modèle des veuves et des mères héroïques. La veuve d'Hector, le chef troyen qui, ayant tué Patrocle en combat singulier, déchaîna contre lui l'ire du grand Achille, y est présentée acceptant d'épouser le vainqueur qui la retient captive - Pyrrhus-Neoptolème, fils justement d'Achille - afin de préserver la vie du seul enfant qu'elle a eu d'Hector : Astyanax. De son côté, en préférant Andromaque à Hermione, fille de Ménélas et de son épouse volage, Hélène, Pyrrhus inflige aux Grecs un affront tel que leur ambassadeur, Oreste - fils d'Agamemnon et de Clytemnestre, qui vient d'ailleurs, en accord avec sa soeur Electre, d'assassiner leur mère parce que celle-ci avait mis à profit une Guerre de Troie qui n'en finissait plus pour batifoler avec son beau-frère Egisthe - se voit contraint d'abattre le roi d'Epire. Si l'on ajoute à cela qu'Oreste est amoureux depuis toujours de sa cousine Hermione - leurs mères étaient demi-soeurs - on comprendra que cette exécution ne lui coûte guère. Le piège racinien est en place car, comme de juste, à peine Oreste a-t-il tué Pyrrhus que Hermione se retourne contre lui et lui crache au visage qu'elle ne l'aime pas et qu'elle n'a jamais aimé que Pyrrhus. Le malheureux Oreste sombre alors dans une crise de démence et son ami Pylade est obligé de l'emmener au plus vite afin d'éviter la vengeance du peuple d'Epire.



Mais à la vérité, Pyrrus avait jeté Astyanax du haut des remparts de Troie et c'est veuve, certes, mais sans enfant, qu'Andromaque était devenue sa captive, puis sa concubine. Elle lui donna d'ailleurs trois enfants dont l'un mourut très jeune, victime de la malédiction d'Apollon. On suppose donc que ce fut pour défendre les fils qu'elle avait eus de Pyrrhus qu'Andromaque se dressa contre Hermione. Astyanax, comme on le voit, n'a rien à voir en l'affaire. Andromaque devait même se marier une troisième fois avec Helenos, un jeune frère de son premier mari qui, comme elle, avait été emmené en captivité en Epire. Quant à la mort de Pyrrhus, si Racine choisit l'assassinat par Oreste, une deuxième version veut que Néoptolème ait été tué par les habitants de Delphes, après qu'il eût cherché à piller le temple de l'Oracle.



Evidemment, on comprend que la pensée racinienne ait à tous prix exigé la survie d'Astyanax : cela simplifiait pas mal l'intrigue et unifiait le thème, l'exemplarité d'une mère qui sacrifie la douleur d'avoir perdu un époux bien-aimé pour préserver la vie de l'enfant qu'il lui a laissé. Voilà qui, sans conteste, est racinien. Alors qu'une Andromaque entrant en conflit avec Hermione pour défendre les trois enfants qu'elle a eus de son remariage avec le meurtrier de son premier époux et de son fils, est nettement moins glorieux.



Or, qu'ils soient bons ou mauvais, les personnages de Racine, à l'image du Roi-Soleil, se doivent de sacrifier à la gloire plus qu'à n'importe quelle autre vertu.



Ces détails exposés, il faut admettre qu'"Andromaque" est une pièce somptueuse, à l'intrigue solide et somme toute très freudienne (surtout du côté d'Oreste le Matricide et de sa relation avec Hermione), avec des personnages forts et qui ne lésinent pas sur la puissance des coups portés. La fureur, les flammes et les innombrables frustrations dues à la Guerre de Troie sont encore bien présentes et le spectateur, pourvu qu'il ait un minimum de culture antique et qu'il ait lu Homère, ne peut manquer de percevoir leurs spectres. La tension atteint à son sommet - en tous cas à notre avis - dans la scène qui voit Oreste, rejeté par Hermione, sombrer dans la folie et halluciner sur les Erinyes (les Furies). Ici encore, Racine arrange les faits car, en bonne logique, les Furies poursuivent Oreste depuis qu'il a tué sa mère et il faudra que le Conseil d'Athènes l'absolve de ce crime pour qu'il soit enfin délivré. Ce n'est qu'après cette délivrance que, selon certaines versions grecques, il s'en serait pris à Néoptolème. Mais dans la pièce de Racine, c'est bien le meurtre de Pyrrhus qui déclenche les horribles visions d'Oreste.



Que dire d'autre ? Sinon : lisez "Andromaque" et même, faites-vous plaisir et lisez-le à haute voix. Rien que pour la beauté des vers : il est rare d'atteindre à une telle perfection. ;o)
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Iphigénie

Bien que l'histoire d'Iphigénie soit très connue, on ne se lasse pas de lire cette pièce de Racine en vers qui explore toute la profondeur du sujet avec de longues tirades déchirantes. Ainsi Agamemnon doit sacrifier sa fille pour partir assiéger les Troyens et choisir entre son rôle de père et son rôle de dirigeant. Dilemmes et passion amoureuse sont donc au programme avec l’apparition d'un personnage féminin étonnant : la perfide Eriphile qui fera tout pour trahir Iphigénie.
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Phèdre

"Je ne sais où je vais, je ne sais qui je suis"

Ce conflit intérieur, cette confusion relative au coup de foudre incestueux qu'éprouve Phèdre (aveuglée,passionnée,inconsciente mais capable d'introspection) pour son beau-fils Hippolyte (homme d'honneur puis victime) est l'un des pivots de la tragédie (drame en V actes basé sur la légende mythologique de Phèdre fille de Minos et Pasiphaé) de Racine (poète tragique dramaturge du XVII° siècle). Il a également, avant Racine, inspiré une tragédie à Euripide (Hippolyte couronné) et à Sénèque.

C'est la fausse nouvelle de la disparition de son mari Thésée, roi d'Athènes, et les mauvais conseils de sa nourrice possessive Oenone, qui poussent Phèdre à déclarer l'amour qui la culpabilise ("J'aime. Ne pense pas qu'au moment que je t'aime/ Innocente à mes yeux je m'approuve moi-même..". Mais Hippolyte aime Aricie et ce sera le rejet de son côté, la jalousie (jusqu'à la démence) et les fausses accusations (de viol) de l'autre qui mèneront ces personnages principaux vers la mort et l'empoisonnement.

Racine, par des procédés de style, sait rendre avec lyrisme la force de la passion destructrice de Phèdre pour Hippolyte (qu'il oppose à l'amour lumineux d'Hippolyte et Aricie) et la lente descente aux enfers de Phèdre embourbée dans la honte, la souffrance, l'ignominie et le remords. Il sait créer une atmosphère mystérieuse et poétique, faire monter la tension par des coups de théâtre et retournements de situation sur fond de mythologie aux dieux cruels et impitoyables. Il sait manier la psychologie des personnages, même secondaires comme Thésée tour à tour crédule,méfiant, jaloux, impulsif; ou Aricie courageuse princesse retenue captive..

Cet impasse de l'amour non partagé rappelle celui de Madame de Rénal dans Le Rouge et le noir de Stendhal.

Cet amour incestueux impossible rappelle celui d'Amélie dans René de Chateaubriand mais la trop grande emphase des déclamations (de ce classique incontournable) m'a quelque peu rebutée.
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Britannicus

A travers cette tragédie, Racine dresse le portrait terrifiant d'un despote, homme sanguinaire et machiavélique : Néron, arrivé au pouvoir grâce à sa mère Agrippine. Il fait enlever Junie l'amie de son frère Britannicus et lui impose un ignoble marché, la vie de Britannicus contre son amour. Pièce d'une grande noirceur, ou tout espoir est vain. Un texte qui traverse les siècles, pièce qui se joue régulièrement, un classique qui se lit avec grand plaisir. Certainement présenté trop trop dans les manuels scolaires pour en apprécier toutes les subtilités. A relire donc.
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Bajazet

Créée en janvier 1672 à l’Hôtel de Bourgogne, la pièce va connaître un franc succès, mais se maintiendra moins longtemps à l’affiche que d’autres pièces de Racine, et elle ne figure pas parmi les œuvres de l’auteur les plus jouées. Elle sera publiée pour la première fois quelques mois après sa création. Racine a déclaré s’être inspiré d’un fait historique réel, rapporté par l’ambassadeur de France à Constantinople, le comte de Cézy, l’assassinat de deux de ses frères par le sultan Murat IV. Ce récit a d’ailleurs inspiré avant Racine, Ségrais dans les Nouvelles françaises. C’est Ségrais qui a introduit le motif de la sultane amoureuse dans l’histoire. Il est aussi probable que Racine ait utilisé pour bâtir son intrigue un épisode du roman d’Héliodore, Théagène et Chariclée.



Nous sommes à Constantinople, dans le sérail du sultan Amurat ( Murat IV). Ce dernier est à la guerre, et il a délégué une partie de son pouvoir à sa favorite, Roxane. En particulier, elle doit veiller sur Bajazet, un jeune frère du sultan, en sursis, pouvant être exécuté à toute heure, selon le bon plaisir du sultan, qui craint d’être un jour détrôné par son frère. Mais Roxane est tombée sous le charme de Bajazet, et envisage d’utiliser son pouvoir pour mettre ce dernier sur le trône à la place d’Amurat. Elle est encouragée à le faire à la fois par le grand vizir, Acomat, qui quelque peu en disgrâce, craint l’avenir que lui réserve Amurat, mais aussi par Atalide, une jeune fille de sang royal, en réalité amoureuse et aimée de Bajazet, qui essaie de le sauver et de le faire accéder au pouvoir, en entretenant la flamme de Roxane dans une forme de duplicité. Tout ce petit monde est en attente de connaître le sort de la bataille décisive que doit livrer Amurat, sa mort ou sa victoire pouvant changer la donne.

Roxane finit par se décider à franchir le pas, et soutenir Bajazet, appuyée par les soutiens d’Acomat, mais elle demande à Bajazet de l’épouser. Ce dernier ne veut pas, même pas faire semblant, et Roxane est prête à le faire tuer. Atalide, malgré sa jalousie, pousse Bajazet à feindre, en le menaçant de mourir avant lui. Roxane se laisse facilement tromper, et tout semble fonctionner comme prévu. Mais la jalousie d’Atalide se manifeste, et Bajazet se montre de nouveau froid avec Roxane, qui est par ailleurs sur pression, suite à la victoire d’Amurat, et l’arrivée d’un de ses serviteurs, venu surveiller l’exécution des ordres de son maître. La pièce se dirige vers sa fin tragique et sanglante.



Au final, le personnage le plus important de la pièce, est un absent, Amurat. C’est lui qui a mis en place la situation initiale : Bajazet enfermé et promis à la mort, le pouvoir donné à Roxane, la semi disgrâce d’Acomat qui le pousse à comploter. C’est lui aussi qui provoque en fin de compte le dénouement. Les personnages en présence en paraissent quelque peu dépourvus de consistance. Sauf Acomat, qui a clairement fait son choix et se montre très conséquent dans l’exécution de ses projets, les personnages principaux sont tous en face à un dilemme insurmontable. Roxane, hésite entre la voie confortable de rester la favorite d’un homme qu’elle n’aime pas, et risquer de tout perdre en faveur d’un homme qu’elle aime. Atalide est partagée entre son amour, qui la pousse à encourager Bajazet à courtiser Roxane, et sa jalousie et sa crainte de le perdre. Bajazet, qui même s’il est le personnage titre, est peut-être le plus pâle, répugne à se montrer malhonnête avec Roxane, qu’il méprise, à mentir et tromper, même s’il sait que sa vie et le pouvoir sont en jeu. Ce sont quelque part les femmes et Acomat qui le poussent à adopter un comportement qu’il désapprouve, et qui se livrent à travers sa personne à des jeux de pouvoir, qui lui échappent en grande partie. Roxane et Atalide sont finalement perdue par la passion, qui les empêche d’analyser la situation avec lucidité, et qui les fait agir de manière impulsive et qui les mènera à leur perte.



La situation est très ramassée, l’unité de lieu (une pièce du sérail), de temps (la journée où les personnages attendent de connaître le sort d’Amurat) et d’action (la mort ou l’accès au pouvoir de Bajazet) se justifient pleinement, sans rien d’artificiel ni forcé. Le sérail, lieu d’enfermement, labyrinthique et étouffant, où les choses se décident entre deux teintures qui étouffent les voix, où des assassins muets peuvent à n’importe quel moment transformer n’importe qui en cadavre, est un endroit extrêmement propice à la tragédie.



Une très bonne pièce, qui mériterait d’être plus jouée.
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Phèdre

C’est toujours avec une certaine appréhension que je pense à l’œuvre de Racine. Mauvais souvenirs d’école ? Peut-être. Cependant, en lisant un roman, j’ai découvert quelques répliques de Phèdre et j’ai tout de suite trouvé la langue magnifique. Ayant cette pièce de théâtre dans ma bibliothèque, j’ai décidé de prendre mon courage à deux mains et de me lancer dans ce classique.



Au commencent, il y a Phèdre. Elle est mariée avec Thésée, le roi d’Athènes mais elle est secrètement amoureuse de son beau-fils, Hippolyte.

Cet amour la ronge de jour en jour, il est impossible pour elle d’oublier ce qu’elle ressent. Pourtant, un évènement va survenir dans sa vie : on lui annonce la mort de Thésée qu’elle n’a pas vu depuis plusieurs mois.



Oenone, sa nourrice et confidente tentera de lui faire avouer ce secret qui l’affaiblit de jour en jour. Phèdre lui confiera. Et de discussion en discussion, Phèdre va se laisser convaincre par Oenone qu’elle doit avouer son amour à Hippolyte. Enfin « se laisser convaincre » est un bien grand mot car Phèdre a tendance à accuser les autres dès que les choses ne se passent pas comme elle le désire.

Si elle aime Hippolyte, elle se retournera contre les dieux qui ont osé lui faire cet affront. Quand elle avouera à son beau-fils son amour, elle en voudra à sa nourrice de l’avoir poussé à le faire. Ses actes ne semblent jamais venir d’elle-même.



Cependant, c’est une histoire magnifique, pleine d’amour et de force. La langue de Racine est sublime. Le texte en alexandrins pourrait en effrayer certains, pourtant il est fluide et le lire à haute voix, c’est une vraie mélodie pour l’oreille.

La tragédie peut déplaire mais il faut avouer que dans ce genre, il y a une profondeur que l’on ne retrouve pas dans n’importe quel texte.

N’ayons plus peur de ce classique, apprécions le pour la beauté des mots.

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Andromaque

Ce fut un plaisir de se plonger dans cette pièce de Jean Racine à la lecture aussi exigeante que plaisante. Je ne rappellerai pas son intrigue mais je vais seulement vous donner les raisons qui m’ont fait aimer cette lecture et vous la conseiller.



Il y a tout d’abord la langue de Racine. Une langue magnifique avec ses sonorités, ses vers, ses rimes qui donnent envie de lire la pièce à voix haute ou tout simplement d’avoir la chance de la voir sur scène interprétée par des comédiens.



Il y a également le contexte de la pièce. Quel plaisir de retrouver des personnages issus des tragédies grecques et de se replonger par la même occasion dans leur histoire ! Cet épisode fait suite à la guerre de Troie et m’a rappelé les plus grands passages de l’Iliade, notamment la mort d’Hector (me donnant par la même occasion l’envie de relire le chef d’oeuvre d’Homère).



Il y a ensuite l’ambiance tragique créée par Racine qui monte crescendo tout au long des actes jusqu’à son aboutissement final. Les personnages sont habités par leurs passions qui les conduisent inexorablement au drame.



Il y a enfin la psychologie des quatre personnages principaux qui tissent eux-même la toile de leur malheur. Andromaque, veuve éplorée, est indifférente à tout sauf à son fils et à sa fidélité à Hector. Hermione est folle de jalousie face à l’indifférence de Pyrrhus et capable des pires extrémités à cause de son amour éconduit. Pyrrhus quant à lui s’illusionne sur les sentiments de ces deux femmes. Et enfin Oreste éperdument amoureux d’Hermione est prêt à tout pour la conquérir.

La douleur habite tous ces personnages et nous fait prendre part à leur destin tragique grâce à la beauté de la langue de Racine. La boucle est bouclée...
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Phèdre - Britannicus

Voilà deux pièces qui sont souvent considérées comme les meilleures de Jean Racine. L'auteur lui-même affirmait d'ailleurs que "Britannicus" était sa pièce la plus "travaillée". Il s'agit de pièces fort distinctes ; et, à mon avis, "Britannicus" est, si ce n'est la meilleure pièce de l'auteur d'"Andromaque", du moins la plus mûre, la plus mature. On sent bien que cette pièce est très travaillée. A mon sens, c'est la pièce la plus complexe de Racine, aussi bien du point de vue de l'intrigue et de ses développements que du point de vue de la psychologie des personnages. On y retrouve, bien entendu, le verbe, le verbe unique, le verbe inimitable, de ce cher Racine.

Les personnages y sont tous complexes, très travaillés et profondément ambigus. Tous ces personnages sont travaillés par des conflits internes, et c'est ce qui confère à cette pièce, sa puissance.

La fin est particulièrement dramatique, même pour une tragédie. Elle est même véritablement monstrueuse.

J'ai moins apprécié "Phèdre", que je trouve beaucoup moins abouti. Les vers de Racine sont toujours aussi beaux, mais l'auteur d'"Andromaque", écrit ici une pièce où les personnages ont une psychologie moins travaillée, à mon goût… Hélas, un beau vers ne suffit pas à faire une belle pièce.
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Britannicus

Cette pièce de Racine aurait pu s'appeler "Néron" puisqu'elle concerne la métamorphose d'un homme de pouvoir en tyran. Les propos de Néron, empereur de Rome, résume bien le sujet : "L'impatient Néron cesse de se contraindre, las de se faire aimer, il veut se faire craindre."

Néron cherche le pouvoir absolu et refuse d'être sous la coupe de sa mère Agrippine. C'est pourtant grâce à elle qu'il est empereur, au détriment de Britannicus son demi-frère qui va devenir son ennemi. Pourtant ce dernier n'a pas de haine et ne réclame pas le trône. Il est amoureux de Junie qui sera enlevée par Néron et prétexte à l'assassinat de Britannicus.

On peut dire que le texte en vers de Racine qui date de 1669 reste d'actualité. Les ambitions politiques affichées par les protagonistes sont étroitement mêlées à la sphère intime par les liens filiaux, par les haines ou les amours qu’ils se vouent. D'ailleurs la Comédie Française ne s'est pas trompée en proposant une version contemporaine de "Britannicus" mise en scène par Stéphane Braunschweig qui revisite le passé à l’aune du présent. J'ai eu l'occasion d'aller la voir mais j'ai malheureusement trouvé le texte assez inaudible. Cela n'enlève rien à sa qualité que j’ai appréciée à sa lecture.





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Phèdre

Racine nous emmène dans le thème houleux de la passion amoureuse, nous introduisant dans l'histoire de Phèdre. Alors, Thésée et Phèdre sont mariés, or Thésée a un fils Hippolyte, amoureux d'une princesse, Aricie mais il se trouve que Phèdre se morfond d'amour pour son beau-fils. Un peu tordu, non? L'amour est un beau sentiment, mais également destructeur, pas toujours réciproque et qui rend fou. C'est le cas de Phèdre, qui finira par s'empoisonner. Coup de coeur racinien :)
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Andromaque

Andromaque semble de prime abord être une tragédie en mode mineur, tant elle est tempérée par l'élégiaque plainte d'une mère craignant pour son enfant, le thrène endeuillé d'une veuve pleurant son irremplaçable époux. La "plaintive Andromaque" comme la nomme, agacée, la bouillante Hermione, marque de ses pleurs perpétuels la tonalité de cette tragédie.



Que de passions pourtant! Jamais l'équation A aime B qui aime C qui aime D, n'a été aussi vraie:Oreste aime Hermione qui aime Pyrrhus qui aime Andromaque qui aime...Hector, mort et le fils qu'elle a eu de lui.



En revanche, si l'on parcourt la chaîne à rebrousse-poil, Andromaque est révulsée par Pyrrhus, fils d'Achille, meurtrier d'Hector, saccageur de Troie, Pyrrhus n'a qu'indifférence pour cette Hermione au cœur violent qui lui ressemble trop, et Hermione, enfin méprise cordialement le trop fragile Oreste, guetté par la folie des Erynnies, et vraiment trop border-line...



Le maillon faible - le seul lien affectif où réside la réciprocité-- est donc l'amour fusionnel qui lie Andromaque et son enfant. Cruellement, cet enfant aimé et aimant deviendra le pivot de la tragédie et l'instrument de chantage idéal..Qu'Andromaque cède à Pyrrhus et son fils est sauvé, sinon...



Une fois encore, les caractères forts ébranlent l'espace tragique de leur emportement superbe et la forme parfaite du vers racinien sertit leur violence comme l'or le diamant brut...Mais on découvre avec les pleurs d'Andromaque la résistance obstinée du chagrin et sa force passive d'opposition...qui met à mal la violence brutale des prédateurs..



Racine est le seul poète capable de faire entendre et de mêler symphoniquement ces deux musiques-là: le grondement d'orage de la violence brutale et la petite musique frémissante des larmes ..



Dans "Andromaque" ces deux modes s'entremêlent jusqu'à la perfection...
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Les Plaideurs

La seule comédie écrite par Racine souffre un peu d’être comparée aux onze autres pièces de cet auteur, qui sont toutes des tragédies, et dont la majorité sont des chefs-d’œuvre du patrimoine classique. Et c’est bien dommage, car c’est une pièce qui tient la comparaison haut la main avec la plupart de celles de Corneille, qui a eu en son temps un très grand succès, et qui au fil du temps, s’est effacée devant ses consœurs tragiques que sont « Phèdre », « Andromaque » ou « Britannicus ».

« Les Plaideurs » d’ailleurs ressemble assez à une comédie de Molière : d’une part, c’est la description d’une manie, et même une monomanie qui, sans être un vice, est de nature à perturber quelque peu celui qui en est atteint et son entourage. Et justement, c’est son entourage (son fils, et ses valets) qui vont profiter de ce dérangement à des fins personnelles et sentimentales. Et d’autre part, c’est l’attaque d’une institution – la justice – qui, comme la médecine, trouve dans ses excès la source même de son ridicule.

L’histoire, tirée toute droite des « Guêpes », d’Aristophane, est celle de Dandin, atteint de tribunalite aiguë. Pas méchant bougre, mais que voulez-vous, il faut qu’il juge et prononce une sentence, en frappant avec son petit marteau. Et ça tombe bien, voici deux plaideurs qui eux ont la manie de chicaner, vu qu’ils sont procéduriers en l’âme : ce sont Chicaneau (le bien nommé) et la Comtesse de Pimbesche. Or il se trouve que Léandre, le fils de Dandin, est amoureux d’Isabelle, la fille de Chicaneau. Les tourtereaux, aidés par Petit-Jean, le portier, et l’Intimé, le secrétaire, vont monter un faux procès autour d’un chien qui aurait mangé un chapon, et par la ruse, obtenir le consentement du juge à leur mariage.

C’est donc une farce, dans la plus belle tradition, servie, on s’en doute, par une langue admirable, et truffée de vers immortels qui sont passés à la postérité :

Certains sont inscrits dans la pièce elle-même :

« Point d’argent, point de suisse, et ma porte était close ».



« Mais j’aperçois venir madame la comtesse

De Pimbesche ; elle vient pour affaire qui presse ».



« Hé! Monsieur,peut-on voir souffrir des malheureux ?

- Bon! cela fait toujours passer une heure ou deux ! »



« Si vous parlez toujours, il faut que je me taise ».



« Qu'est-ce qu'un gentilhomme? Un pilier d'antichambre ».



« …il s'agit d'un Chapon,

Et non point d'Aristote et de sa Politique ».



Et parfois ce sont de vrais adages ou proverbes qui voient le jour

« Ma foi, sur l’avenir bien fou qui se fira :

Tel qui rit vendredi dimanche pleurera. »

« Qui veut voyager loin ménage sa monture ».

« Sans argent l'honneur n'est qu'une maladie. »

« On apprend à hurler ... avec les loups »

Un des joyaux du patrimoine théâtral, un peu oublié, mais qui mériterait, par la qualité de sa composition et l’excellence de son texte,

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Andromaque

Que serait la tragédie racinienne sans le personnage d'Andromaque?

Andromaque, c'est une héroine à sa manière, qui n'a que les mots comme seule défense. C'est l'exemple plus que typique de l'épouse fidèle et de la mère de famille, tentant de sauver ce qui reste de l'héritage Troyen, à travers son fils Astyanax. C'est celle qui dit non à Pyrrhus, fils d'Achille et c'est d'ailleurs ce qui aura de facheuses conséquences pour la suite de l'histoire et des autres personnages (Hermione, Oreste...)

C'est aussi celle qui aime une ombre disparue, Hector, tel un souvenir dont elle restera fidèle jusqu'à ses derniers instants.

C'est l'exemple de la loyauté et du sacrifice.
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Phèdre

Si "Phèdre" est sans doute la pièce la plus lue de Racine, c'est à mon avis la moins bonne, de toutes les pièces de Racine, moins bonne, même qu'"Alexandre le grand". Si le vers n'est pas ici moins beau que dans "Andromaque" ou dans "Britannicus", si Racine n'a rien perdu de son sens de la formule, il a en revanche perdu une part considérable de ce qui a fait son talent, et, notamment, de la vérité humaine, de ces personnages.

Racine, en grand psychologue, avait toujours réussi, dans toutes ses tragédies depuis "Andromaque", à mettre en scène des personnages complexes, ambivalents.

Certes, il faut admettre que "Phèdre" est passionnée ; mais… Comment dire ?... D'une passion qui m'a semblé inesthétique, qui devrait être un peu plus travaillée. Dans les autres tragédies de Racine, excepté peut-être ses deux premières et ces deux dernières, les personnages incarnent la passion dans toute son ambivalence, dans toutes ses ambigüités, s'humiliant devant l'être aimé, avant de lui faire subir les pires violences, incarnant la passion dans sa complexité et son ambiguïté.

La moins bonne pièce de Jean Racine.
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Andromaque - Britanicus

Que de talent ! Que de talent ! Les vers se déversent, lyriques, tragiques et pathétiques à la fois. Le lecteur, enchanté, voit se débattre les personnages, avec l'inéluctable destin. Magnifique, sublime, superbe, et tous les superlatifs que l'on trouvera.
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