Citations de Jeanne Benameur (2355)
On n'oeuvre pas. On fabrique. En série et pas cher. Toujours plus. Pour quoi?
Il ne sait pas ce que ses paroles deviendront mais il l'a accepté, il y a longtemps. Il laboure chaque année, il sème. Comment savoir ce que sera la récolte?
Elle n'a jamais été douée pour l'avenir. C'est une femme de présent. Le présente renouvelé c'est un temps qu'on n'apprend dans aucun manuel et c'est dommage. C'est son temps à elle, dans une grammaire où se conjuguent les odeurs et les gens, les pas qui s'éloignent et la voix qu'on aime, qui ne peut plus résonner qu'à l'intérieur de soi.
Quand j'écris je participe. C'est ma façon. S'il suffit qu'un homme soit libre pour que tous le soient, alors je m'efforce, puisque je veux le partage, à la liberté avec moi-même.
D'abord, je m'y dois.
Ecrire requiert ma liberté d'être humain et la fonde.
Je marchais. Je sentais qu'un nouvel ordre de vie était en train de réagencer toutes mes perceptions.
C'est ça, une révolution?
J'ai posé la question à Marcel un soir. Il a hoché la tête.
- Pendant longtemps tu sais, Antoine, j'ai cru que la révolution, c'était tout le monde ensemble, à la même heure, au même endroit. Le grand soir ou le grand matin. Et puis j'ai compris que c'était solitaire, ce qui se passait vraiment. A l'intérieur de chacun. Et ça, ça ne peut pas se faire tous ensemble, à la même heure. C'est dans chaque vie quelque chose de possible, on y va ou on n'y va pas. Après, si on peut, on se rassemble avec les autres...
- [...] Tu te sens, Antoine. C'est tout. Tu te sens. Et point. Pas besoin d'adjectif derrière. Tu respires. Tu oses être juste là, présent. Tu crois pas que c'est important, ça?
- Et les autres?
- Les autres, tant que toi, tu n'es pas vraiment dans ta vie, les autres, eh bien tu crois que tu fais des choses pour eux mais c'est tripette, mon gars... tu te cours après à travers eux et tu te rattrapes jamais... alors crois-moi, s'arrêter, traverser le temps mort, ça vaut le coup...
Je sais que l'amour ne sauve pas de la mort.
L'amour,c'est fait pour vivre,c'est tout.Et c'est bien.
Qu'est-ce qu'elle est devenue cette femme qui pleurait?
Et que sont-elles devenues,mes larmes,celles que je n'ai jamais versées?
Après une séparation,il y a toujours ci ou là à régler quand on veut jouer les prolongations et Anton voulait.
Je regrette qu'on n'ait pu avoir une seule matinée tout entière au lit.Un financier,ça travaille trop.
Tu as déjà aimé vraiment?
En voilà une question! J'ai horreur qu'on me pose tout haut ce que je me hante tout bas.
J'en redemandais? Eh bien il en redonnait!
Il était parfait.Avec juste l'air torturé qu'il fallait pour que mon coeur palpitât.
Pierre avait l'air d'un poisson sur la berge.Pâle,retiré dans sa souffrance là-bas,si loin des plaisirs de la vie.
Tout pour me plaire!
La mort,c'est immense.
Je me suis mise à explorer. Je ne finis pas. Est-ce que ça peut finir?
Là il a vu lu que je sache parler français. Rien que le français . Il fallait que je fasse comme si je n'était pas italienne. Il ne voulait pas qu'on me parle. Et il disait que les Allemands, ils aimaient ça, le français. Il m'apprenait des mots tous les jours. Il ne voulait plus de mon accent . Mais ça .. il n'a pas pu. L'accent, il reste...