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Critiques de Jim Harrison (1059)
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Bill le héros galactique

Bill est un solide gaillard, bien bâti. Son ambition est de servir au mieux de ses possibilités dans la carrière d'agent technique de fertilisation sur Phigérinadon II.

Pourtant le destin de Bill est d'être un "shangaïer".

Il va être enrôlé de force dans les rangs de l'armée de l'Empereur pour embarquer sur la "Fanny Hill", doyenne de la flotte et promu fusiblier de 6ème classe, partir dans l'espace faire la guerre aux schlingos, seule race non humaine et non primitive découverte dans la galaxie.

Grisé par le prestige de l'uniforme, par une boisson gorgée de drogues et par la perspective de devenir un héros, Bill abandonne à leur triste sort sa pauvre mère et son petit frère Charlie.

Il va, par hasard, devenir un héros, être décoré de la gerbe atomique mais aussi être poursuivi dans la ville comme un renégat pour finalement....

Ce solide roman de science-fiction, écrit d'après l'auteur comme une parodie du célèbre "Starship Troopers" est d'après Damon Knight : "un récit d'aventures bousillé par de mauvaises plaisanteries" dont il conseillait à l'auteur de débarrasser le livre !

Harry Harrison, avec "Bill le héros galactique" utilise sa plume talentueuse et acerbe pour condamner un certain militarisme forcené, un expansionnisme exacerbé et brandit cet ouvrage comme un roman précurseur des idées contestataires des années 70.

A l'aide d'une science-fiction apparemment légère et superficielle, il exprime des idées fortes.

L'humour affiché est celui de la dérision pourtant la description de l'univers militaire et de son idéalisme, que l'auteur connaît bien, est réaliste et impitoyable.

Il décrit la guerre, devenue une guerre totale, comme un système voué à l'échec qui s'autodétruit en emportant l'homme dans sa propre destruction.

Mais Harry Harrison égratigne, aussi, au passage la religion et, conforté par l'histoire du monde, il fait dire à un de ses personnages que tout culte est interchangeable et toujours mêlé aux affaires temporels.

Tout n'est que théâtre et dramatisation : l'instruction militaire hurlée par la bouche sadique du sergent Vivalamuerte Drang, la religion professée par l'aumonier qui est aussi à temps partiel officier de blanchisserie.

Harry Harrison est l'auteur du formidable ouvrage d'anticipation "Soleil vert", avec cet autre roman, "Bill le héros galactique", un peu déconcertant, il n'est pas là où on l'attend mais il signe pourtant un superbe roman de science-fiction passionnant, drôle, quelquefois cynique, souvent pertinent, pacifiste et quelque peu contestataire mais jamais ennuyeux.
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Braided Creek: A Conversation in Poetry

Pas simple de se dire, "ah ben là, je vais me faire un recueil de poésie!" Qui n'a pas de souvenirs atroces de mois entiers à étudier des classiques de la poésie française au lycée... Même les littéraires devraient admettre que pour la majorité d'entre nous, "Le Lac" par Lamartine ou "Nuit du Walpurgis Classique" de Verlaine (ne me demandez pas comment je peux me souvenir de titres de poèmes étudiés il y a une vingtaine d'années et don le contenu a complètement disparu de mon petit cerveau) reste un nœud terrifiant de rimes, rythmes et pieds traduisant des images obscures de sentiments pas plus clairs.



Tout ça pour en arriver au fait: si je vais me lancer dans la lecture d'un recueil de poésie, il va être contemporain (ou vraiment pas loin), pas inutilement alambiqué, et de préférence court et original.

Ce qui est le cas de cette petite merveille de correspondance par poème entre Ted Kooser et son ami, bien plus connu que lui, du moins en France, Jim Harrison.

Correspondance? Comme l'indique le petit "blurb" au dos du livre, les deux hommes s'écrivent depuis des années et glissent quelques poèmes dans leurs lettres. Et ce, jusqu'à ce Kooser tombe malade et les échanges se réduisent presque uniquement aux poèmes.



Ce qui est absolument génial, c'est qu'on ne sait pas qui a écrit quoi, on ne sait pas non plus si les poèmes ont été réorganisés, et que certains thèmes, images ou "protagonistes" sont récurrents.

Parmi mes thèmes préférés, vieillir avec humour, toujours, notamment à travers les femmes, quelques références aux chiens, compagnons drôles et tendres, mais aussi à des colocataires inattendus, comme la maman serpent (maman, j'en sais rien en fait) qui passe du placard sous l'évier au tas de vêtements où, tel un chien, elle s'installe confortablement, ou divers animaux sauvages faisant écho aux humeurs des deux amis... et toujours la nature, décrite avec subtilité et amour. Des petits cours de pinceau entre deux syllabes qui ajoutent à la poésie, aux courts poèmes, qui ne font pas moins de deux vers ni plus de quatre, chaque vers lui-même très court. Extraordinaire de finesse.



Malheureusement pas traduit en français, mais heureusement très accessible en anglais! Rien de compliqué dans le mot, et des images qui parlent pour elles-mêmes... à mettre (je crois que je finis toutes mes critiques comme ça, va falloir trouver une alternative...) entre toutes les mains!
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Chien Brun - Intégrale

Quel plaisir de retrouver le meilleur protagoniste du grand et regretté Jim Harrison en un seul livre. L'histoire d'un homme asocial qui était sortit sur 6 essais au total . Un grand merci aux éditions flammarion d'avoir sorti cet intégrale.

A lire absoluement pour tout les amoureux de la nature, de la vie au grand air et de tout ceux qui aiment les histoires de personnages vivant hors la société
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Chien Brun - Intégrale

Un livre incontournable que ce best of des aventures de l'inspecteur Chien Brun.L'ecrityrede Jim Harrison est fluide et bien adaptée aux romans policiers qu'il nous offre Jamais je ne me suis ennuye car les aventures de cet inspecteur se lisent plaisamment et rapidement. Un tres bon page turner a decouvrir.
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Chien Brun - Intégrale

Ce jugement est 100 % subjectif mais Chien Brun c'est le chef d'oeuvre du grand Jim. Attachant, surprenant, original, J'ai eu un coup de coeur pour cet indien, amateur de loufoqueries, de grands espaces, de jolies filles, observateur critique mais jamais méprisant. Je n'ai pas pu laisser le livre un jour seul. Les frères Coen, s'ils n'ont pas copié le personnage de Jeff Lebowski sur Chien Brun, lui ont fabriqué un jumeau. Quant au style, c'est absolument jouissif, Jim Harrison soupoudre les éléments de son intrigue, et on comprend plutôt tardivement ce qui se passe. Dans l'une des histoires Chien Brun passe des journées à rechercher la peau d'un ours que lui a volé un camarade pour la revendre. Il traverse Los Angeles, candide, en fin observateur de la folie de son époque. Foncez si vous aimez voir un amérindiens obsédé par le sexe déguster la contemplation de notre monde !
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Chien Brun - Intégrale

Chien-Brun en trois mots ? Authentique, extravagant, licencieux.

En un seul mot ? LIBRE.



Libre comme un cabot fou (gentiment corniaud sur les bords), comme un bâtard indomptable allant truffe au vent où son instinct le porte.

Libre comme un métis errant, peut-être moitié-indien (à moins que pas du tout ?), grand amateur de schnaps et de fessiers féminins.

Libre comme un sauvage qui ne possède rien si ce n'est le grand sac poubelle qu'il sort de sa poche en cas d'averse, la vieille peau d'ours sacrée offerte par son oncle Delmore, parfois quelques dollars froissés au fond de sa chaussette et bien vite dépensés en bières fraîches ou en article de pêche à la truite.



Sacré bonhomme que celui-là ! Apparu pour la première fois dans l'œuvre immense de Jim Harrison en 1990, et retrouvé à cinq autres reprises jusqu'en 2013, il méritait bien cette grandiose intégrale !

Six novellas complètes (le format favori de Jim*), presque 600 pages aussi touffues que truculentes, des personnages récurrents et des connexions subtiles entre chacune des histoires : il n'en fallait pas moins pour reconstituer la chronologie des multiples aventures picaresques vécues par C.B et pour faire véritablement connaissance, en profondeur, avec ce personnage ô combien atypique, sans conteste l'un de mes préférés en littérature !

Sous ses airs de filou lubrique et nonchalant situé "aux antipodes de tout ce que la société juge acceptable", animé de pulsions et mû par un désir insatiable, voilà que se révèle au fil des pages un homme simple et vrai, épicurien à sa manière, infiniment plus sensible et complexe qu'il n'y paraît. Toujours partant pour la gaudriole, proche de défaillir à la moindre vision d'une cuisse dénudée, il n'en oublie pas pour autant ses amis - tous plus ou moins laissés-pour-compte, comme lui - et tout au long de ses pérégrinations dans la vaste péninsule Nord de ce Michigan si cher à Big Jim, il ne manquera jamais de rendre service à l'un ou à l'autre, avec une sincérité et une humilité désarmantes.

Évidemment les similitudes sont nombreuses et frappantes entre l'écrivain et son personnage fétiche : les deux me sont pareillement sympathiques, tant dans leurs excès que dans leur façon d'appréhender le monde.



Et que dire de cette nature âpre et sauvage, peuplée d'ours et d'oiseaux, de chiens et de coyotes, que Jim Harrison nous décrit comme personne ?

Comment résister à la furieuse envie de suivre Chien-Brun sur ses chemins de traverse, lui pour qui la vie ne vaut d'être vécue qu'au grand air, au bord d'un lac ou dans les profondeurs d'une forêt ("Quiconque a un peu de plomb dans la cervelle devrait se promener dans les bois glacés éclairés par la pleine lune. C'est en de telles occasions que j'ai appris presque tous les secrets de la vie que je connais") ?

Comment n'être pas tenté de se laisser porter en marge par les vents, à l'image de ce vagabond superbe en roue libre dans l'existence ("contrairement à la plupart d'entre nous, il n'entretenait pas l'illusion d'être au poste de commande") ?



Inutile d'en dire davantage : en un mot comme en cent je me suis régalé !

Voilà du pur Harrison comme je l'aime, voilà compilées six novellas de grande qualité qui se lisent comme autant de fables à la fois burlesques et tendres, délicieusement scabreuses mais bourrées d'humanité.

Une fois encore, pour reprendre les termes utilisés par Brice Matthieussent en conclusion de sa jolie préface, Jim Harrison s'impose en "merveilleux pourfendeur des idées reçues et défenseur de la vitalité essentielle de toutes les espèces, y compris l'humaine".



Tout ça pour dire que si je me trouve un jour confronté à la traditionnelle question "quel personnage de fiction aimeriez-vous rencontrer ?", je répondrai désormais sans la moindre hésitation : Chien-Brun, évidemment !



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* Novella : Roman habituellement court, où tous les événements sont reliés à un seul événement principal, laissant des périodes de repos au lecteur et dont la chute est normalement lente.

Dans sa préface, Brice Matthieussent parle d'un texte de "longueur moyenne, à mi-chemin entre la brève densité de la nouvelle et l'ampleur parfois torrentielle du roman harissonien", d'une "course de demi-fond, ni sprint ni marathon" et d'une "forme littéraire non pas inventée par J.H mais réactivée par lui, dont il est devenu le champion incontesté aux Etats-Unis".
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Chien Brun - Intégrale

Cette intégrale aura été attendue, espérée, rêvée, presque fantasmée. Parue pourtant en 2013 aux Etats-Unis, elle jouait l’arlésienne dans sa version française. La voici enfin, la joie n’en est que plus grande.



Présentation de la bête : Chien Brun – appelé aussi CB - est un type du Michigan né de l’imagination foisonnante de Jim HARRSION en 1990. Il semble qu’à époque l’auteur n’envisage pas de lui donner vie au-delà de la première aventure. D’ailleurs, il utilise la première personne, fait raconter par Chien Bun, style qui ne sera ensuite plus du tout adopté, hormis pour un chapitre de la deuxième aventure.



Des aventures de Chien Brun, Jim HARRISON en a écrit six, toutes sous formes de novelas, c’est-à-dire le point médian entre nouvelle et roman. Ces histoires sont disséminées dans six recueils, seuls les recueils « Légendes d’automne » et « Nageur de rivière » n’incorporent aucune aventure de Chien Brun.



Chien Brun est de ces personnages auxquels on s’attache immédiatement : bon vivant, rebelle par principe, un peu anar, un peu ivrogne, mais surtout d’une tendresse infinie, d’une entièreté immense. S’il est amoureux des femmes, ce n’est pas par machisme mais bien parce qu’il se sent bien avec elle, qu’elles l’éloignent d’un monde viril et sentant les testostérones. Chien Brun est un hyper-sensible, un hyper-émotif, détestant la violence, l’injustice, et vivant sa vie de manière dégagée, marginale, d’apparence insouciante, se contentant d’aimer la bonne bouffe et les tenues des femmes qui le font grimper aux rideaux. Pourtant, les envolées féministes sont nombreuses dans ces pages.



Je dois me contenir, ne rien dévoiler, ne pas faire le portrait robot de ce diable de Chien Brun, car j’en tartinerais des pages, des chapitres, Chien Brun étant l’un de mes personnages fictifs préférés, par sa présence et son attachement et malgré (ou grâce à ?) ses débordements, ses regards appuyés sur les fesses, les poitrines, qui en font une imperfection flagrante mais revendiquée.



Chien Brun est le double fantasmé de Jim HARRISON, peut-être celui qu’il aurait aimé être, qu’il a d’ailleurs été en partie. Je ne dévoilerai rien ici de l’histoire, sauf que pas mal d’aventures, de rebondissements hilarants, surviennent à notre anti-héros à une cadence infernale, peut-être mi-indien, mais peut-être pas (il n’a pas connu ses parents et ne sait pas grand-chose de son passé), car en plus de ne pas être très éclairé sur ses ancêtres, Chien Brun aime mentir, exagérer la réalité, ou simplement lancer une rumeur. Il est un être qui s’est construit de manière boiteuse, instable.



Au début de ses aventures, Chien Brun a 42 ans, il les termine à 52 ans environ. Amoureux éperdu d’une Gretchen représentant pour lui la femme idéale, mais lesbienne, il ne va cesser de la désirer, peut-être d’ailleurs plus « philosophiquement » tellement il la tient en haute estime. Parallèlement il tente de lire, ouvre régulièrement « Cent ans de solitude » de Gabriel GARCÍA MÁRQUEZ tout au long de ses péripéties. L’histoire ne dit pas s’il le finit un jour…



Chien Brun possède un permis de conduire comme unique document d’identité. Ni passeport ni numéro de sécurité sociale, c’est un marginal, pas par conviction, mais par besoin de la simplicité, ce besoin de se tenir éloigné des instances étatiques, de la bureaucratie, qu’il ne comprend pas. Car Chien Brun n’est pas très instruit, il vit plutôt en être instinctif, impulsif, au feeling, provoquant sans le chercher des bagarres mémorables, dans les bars notamment. Il est entouré de maîtresses ponctuelles, celles avec qui il couche mais sans vouloir les posséder, plutôt d’un commun accord, empli d’amour sans lendemain.



Pas mal de personnages un poil cinglés apparaissent dans ces six histoires, tous représentant une frange des Etats-Unis. Ils peuvent être attachants, répugnants, mais toujours excentriques. Ils font partie de cette recette jouissive des aventures de Chien Brun, jubilatoires autant que tendres, où le personnage principal est une sorte de philosophe qui s’ignore.



Les aventures commencent alors qu’il pille une épave au fond du lac Supérieur et y extrait le cadavre d’un vieux chef indien qu’il va transporter à bord d’un fourgon frigorifique volé qu’il a repeint. Tout s’emballe ensuite à un rythme effréné. Car sans doute jamais HARRISON n’a fait autant bouillir la marmite à idées que dans cette saga. Son inventivité est totale, il ne cesse de trouver une nouvelle anecdote, une nouvelle situation grotesque, idiote, jouant de bons mots, débordant de créativité. On se marre franchement (parfois avec une certaine culpabilité).



Chien Brun, cet être improbable ayant par exemple gagné un concours de mangeur de tarte sans les mains alors qu’il n’avait que 13 ans, déclame subitement que « cheval qui chie ne chie pas longtemps », ce chien Brun est une réussite quasi inespérée, il EST ce type que l’on a toujours désiré rencontrer pour rire avec, trinquer jusqu’au bout de la nuit, mais aussi pour se confier ou pour l’épauler lorsqu’il est pris d’un accès mélancolique. Il est ce frangin virtuel qui nous fait nous sentir mieux.



Jim HARRISON crée chien Brun en 1990. Il lui donne vie jusqu’en 2013 (il décède en 2016). Il me paraît évident que si le père Jim avait vécu plus longtemps, il l’aurait fait aux côtés de son comparse Chien Brun. Ironie du calendrier, coïncidence sordide : la toute dernière aventure de Chien Brun est publiée en France alors que son géniteur vient tout juste de s’éteindre. En France, on peut dire que Chien Brun a survécu à son créateur, ce qui aurait fait marrer l’auteur. Ce recueil qui est pourtant une suite logique, faisant de ces six historiettes une seule, bien en place et cohérente, est une grande émotion à tous points de vue. Il permet de lire à la suite les aventures de ce héros décalé, dans la même traduction que les premières publications, celle de Brice MATTHIEUSSENT, traducteur historique de Jim HARRISON, et ici préfacier tendre, respectueux et redevable.



Cette intégrale vient de paraître, elle est sans conteste l’un des événements majeurs de cette année 2022. Il y aurait tant à dire sur ce livre de 600 pages grand format. Mais Chien Brun ne se raconte pas, il se lit, il se vit, aussi je préfère m’éclipser et laisser le dernier mot à celui qui durant 23 ans a accompagné Jim HARRISON : « Je suis né pour ne pas coopérer avec le monde ».



https://deslivresrances.blogspot.com/
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Chien Brun - Intégrale

S'il fallait caractériser Chien Brun en un mot, ce serait "libre"

Libre d'aller où il veut

Libre d'être en communion avec la nature, d'errer en forêt, d'y dormir avec juste la protection d'un sac poubelle

Libre d'habiter temporairement des refuges inoccupés

Ivre de grands espaces, de rivières, de pêche à la truite et de cieux étoilés.

Enfin, libre, mais pas trop tout de même car sacrément tenaillé par sa libido et son goût pour l'alcool.

6 histoires qui nous ouvrent les yeux sur l'essentiel et, c'est clair, pour Chien Brun, l'argent n'en fait pas partie.

On le sent, il y a beaucoup de l'auteur dans ce personnage. Quant au livre, c'est une bouffée de fraîcheur qui nous donne envie de nous allonger en forêt, regarder le ciel et écouter couler la rivière,... bref, de vivre!
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Chien Brun - Intégrale

Je n’ai jamais beaucoup aimé l’automne, ses atmosphères entre deux, hésitantes, douteuses, voire fourbes, quand certains jours viennent te titiller la zone cervicale de la réminiscence estivale puis te rappeler avec fracas que c’est du passé et que tu vas morfler.



Se raccrocher alors à quelques lectures doudous est un palliatif. Pas suffisant mais apaisant. Un peu… Ouvrir un Jim Harrison notamment, comme avec Chien Brun, traduit par le grand Brice Matthieussent.



Juste deux pages et te voilà déjà transporté dans le Michigan, près des lacs. Et tu chopes ta dose de grands espaces, de liberté, d’indianitudes, d’esprits, d’alcool et de bitures, d’indifférence au temps qui passe, de liberté absolue.



Pas besoin d’en dire plus. Chien Brun, c’est tout ça, et un peu plus encore. De quoi oublier en tout cas qu’ils pourront toujours continuer à nous faire changer l’heure, le temps peut s’arrêter dès lors qu’on le décide.

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Chien Brun - Intégrale

J’ai lu, il y a quelques temps « De marquette à Veracruz » du même auteur.

Lire un seul livre ne permet pas de se faire une idée précise d’un auteur, raison pour laquelle j’ai lu « Chien Brun, l’intégrale ».



Je ne peux pas affirmer aimer cet auteur.

Je ne peux pas non plus dire que je n’ai pas aimé ce livre.



J’ai apprécié la description de la vie de cet homme simple qu’est Chien Brun , son coté libertaire ainsi que son amour de la nature.

Beaucoup moins son obsession pour les femmes et les rapports sexuels sans que le personnage ne soit jamais agressif avec elles.



J’ai donc un avis mitigé sur cet ouvrage et sur cet auteur.

Je pense lire dans l’avenir un autre livre de Jim Harrison pour compléter ma « connaissance » de cet auteur américain célèbre.

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Chien Brun - Intégrale

« Signale à droite, Clyde !" Clint Eastwood, dans : Doux, Dur et Dingue





Il y a CB (Chien Brun) : ceux qui ne savent pas, croient qu’il a du sang d’indien, les autres, se moquent de savoir ce qu’il y a dans ses veines. Il aime bien se promener dans ‘’les bois glacés éclairés par la pleine lune’’, ’barboter au fond du lac en regardant autour de soi’’.

Parfois (enfin, assez souvent, en vrai) avec ses copains, ils s’assoient autour de quelques canettes de bières. Il aime bien les ‘’filles’’ aussi.

Il se laisse à inventer des histoires vraies ou fausses.

Pas de toit, pas de numéro de Sécurité sociale. C B ne possède qu’une vieille camionnette et beaucoup d’humanité.

Il y a aussi Shelley, sa petite amie, chargée de sa liberté conditionnelle et sa cousine (bizarre mais vous finirez bien par savoir pourquoi et comment). En réalité, elle cache son jeu, elle fait partie d’un groupe des ‘’têtes chercheuses’’ qui voudrait bien que CB lui dévoile l’endroit où se cache un vieux tumulus indien chippewa et devenir une ethnologue célèbre.

Il y a aussi son grand-père qu’il aime bien, qui est mort mais lui donne toujours de bon conseils : « quand on s’attarde trop sur la voie de chemin de fer, un train vous écrase forcément un jour ou l’autre, disait souvent grand père ».

D’autre personnages aussi : qui viennent de Chicago.

L’aventure commence quand CB trouve au fond du Lac Supérieur, un grand sachem aux cheveux longs, mort.

Il finit par l’enterrer !

Il y a du ‘’souffle cosmique’’, des pulsions sexuelles, le gout de la liberté sans culpabilité, les joies de l’indécence, de l’hilarité.

Il y a des personnages drôles et pathétiques, proches, sans psychologie de cuisine.

Formules percutantes, situations loufoques, sensations et idées abstraites dans un même paragraphe.

Bien sûr, ceux qui préfèrent les discours technocrates, ceux que les discours aseptisés rassurent, n’apprécieront peut-être pas, ni ceux qui ne connaissent pas la position du mort flottant.

Dommage, car c’est de la grande littérature, de la très grande.





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Chien Brun - Intégrale

Chien Brun, l’intégrale de Jim Harrison.

Six nouvelles reprenant la totalité des apparitions de Chien Brun dans l’œuvre d’Harrison.

1.Chien brun

2.L’homme aux 200 grammes

3.En route vers l’ouest

4.L’été où il faillit mourir

5.Chien brun le retour

6.Le chien

Je ne parlerai ici que du deuxième et du sixième, les autres nouvelles faisant partie de livres déjà chroniqués.

L’homme aux 200 grammes.

C’était un des étés les plus froids qu’on avait connu dans la Péninsule nord, les ours étaient tout maigrichons. Chien brun s’en moquait, il était plus préoccupé par son manque d’amour et d’argent. Sa voiture, sa Dodge bien aimée, Rose l’avait bousillée en allant travailler. Il vivait avec elle, son fils de 10 ans, Red et Baie sa fille attardée mentale qu’il avait adoptée. Il y avait aussi Doris, la mère de Rose. Il avait dépensé ses derniers dollars dans l’achat d’une télé, de la bière et des litres de schnaps au caramel. Il passe souvent à l’agence pour l’emploi mais n’ayant pas de numéro de sécurité sociale, les entretiens tournent courts. Malgré tout c’est là qu’il a connu Gretchen qui veut l’aider ainsi que sa fille Baie. Un soir débarque Fred le copain de Rose, il doit déménager dans un chalet que lui prête Delmore, un ami de son grand père qui lui trouve un boulot dans le bucheronnage.

Il a 42 ans trouvé Marcelle 15 ans au bowling, se mettent ensemble…

Le chien.

La tempête faisait rage en cette froide et venteuse nuit de mars et la cabane où Chien Brun abritait les chiens avait été soufflée, cinq bêtes avaient pris le large dont Bruno un mâle alpha, fox terrier à poil dur, petit et teigneux qui avait la sale habitude de mordre ses propriétaires. Il avait obtenu ce travail car Rollo s’était cassé des membres en faisant le malin avec sa moto neige. Chien brun part avec Rllo et sa demi sœur pour rejoindre sa mère vers l’Ouest, évidemment il n’a pas de permis de conduire…

Ce recueil permet de connaître l’histoire de Chien Brun, personnage emblématique de l’œuvre de Jim Harrison, indien métis ( ou pas), fort buveur, amateur de filles faciles, amoureux fou d’une lesbienne, fâché avec tout ce qui touche à l’administratif, recherché à l’occasion par les flics, mais terriblement attachant. Peut-être une bonne entrée en matière pour ceux qui ne connaissent pas Jim Harrison.
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Dalva

De grands espaces, l'histoire des indiens, une femme incroyable, une histoire d'amour, des histoires de famille, un roman qui mêle passé et temps présent...que demander de plus?
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Dalva

La cata ce bouquin !

Dès la première phrase, le style de Jim Harrison m'assomme.

50 pages plus tard, j'en viens à appréhender le moment où je vais "devoir" reprendre Dalva.

En plus de me paraître insipide et rasant, ce bouquin me filait mauvaise conscience. Celui de perdre mon temps et de me sentir "obligée" à une lecture qui ne m'apportait aucun plaisir.
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Dalva

Le roman de l'Amérique. Jim Harisson tient toutes ses promesses, et pourtant, j'en avais entendu sur ce livre : le plus beau de tous les temps, le meilleur que j'ai jamais lu, etc. Eh bien, je n'ai pas été déçue. Du style, des idées, de l'humour, tout pour plaire. Un grand moment de lecture et, osons le mot, de littérature...
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Dalva

Le sujet :

Santa Monica, 1986. Parce qu’elle est menacée de mort pour avoir pris la défense d'un jeune garçon violé, Dalva décide de quitter Santa Monica pour le Nebraska, berceau de sa famille.

Son proche départ est l’occasion pour elle de se mettre à écrire une sorte de journal testament destiné à ce fils qu'elle a dû abandonner dès sa naissance.



Lire la suite de cet article :


Lien : http://monbiblioblog.blogspo..
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Dalva

lu il y a longemps

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Dalva

En cours de relecture pour le plaisir. J'adore.
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Dalva

Un livre lu il y a quelques années mais qui m'évoque un souvenir ému à chaque fois que je vois quelqu'un le lire.
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Dalva

J'ai retrouvé Dalva avec beaucoup de plaisir.

Cependant, avec l'age ce roman m'a encore plus touché.

C'est un magnifique "road movie" associé à une très belle histoire d'Homme. C'est toujours aussi touchant. Je le relirai surement...

Mais plus tard.
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