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Citations de Jorge Luis Borges (1107)


On dit que tous les hommes naissent aristotéliciens ou platoniciens. Cela revient à dire qu'il n'y a point de débat d'un caractère abstrait qui ne soit un moment de la polémique d'Aristote ou de Platon ; à travers les siècles et les latitudes, les noms, les dialectes, les visages changent, mais non les éternels antagonismes.
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J‘eus le vertige et je pleurai,‭ ‬car mes yeux avaient vu cet objet secret et conjectural,‭ ‬dont les hommes usurpent le nom,‭ ‬mais qu‘aucun homme n‘a regardé‭ ‬:‭ ‬l‘inconcevable univers.
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Le jardin aux sentiers qui bifurquent

Je me rappelai aussi cette nuit qui se trouve au milieu des Mille et Une Nuits, quand la reine Schéhérazade (par une distraction magique du copiste) se met à raconter textuellement l'histoire des Mille et Une Nuits, au risque d'arriver de nouveau à la nuit pendant laquelle elle la raconte, et ainsi à l'infini.
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Jorge Luis Borges
Il y a des défaites qui ont plus de dignité qu'une victoire.
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Parler, c'est tomber dans la tautologie.
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J'éprouvai ce que nous éprouvons tous à l'annonce d'un décès : le regret, désormais inutile, de penser qu'il ne nous aurait rien coûté d'avoir été plus affectueux.
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Il doit exister un livre qui est la clé et le résumé parfait de tous les autres : il y a un bibliothécaire qui a pris connaissance de ce livre et qui est semblable à un dieu.
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UN POÈTE DU XVIII SIÈCLE

Il corrige les brouillons incertains
De son sonnet sans titre, le premier,
Cette page arbitraire où sont mêlés
Des tercets imparfaits et des quatrains.

Lent il les cisèle, plume à la main
Et s'arrête. Lui est-il arrivé
De l'avenir et son horreur sacrée
Une rumeur de rossignols lointains ?

Qu'il n'est pas seul : l'a-t-il senti, au fond,
Que le secret, l'incroyable Apollon
Vient de lui révéler un archétype,

Un avide cristal où tout est pris
De ce qu'ouvre le jour ou clôt la nuit :
Dédale, labyrinthe, énigme, Œdipe ?
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Jorge Luis Borges
Me sera-t-il permis de répéter que la bibliothèque de mon père a été le fait capital de ma vie? La vérité est que je n'en suis jamais sorti.
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Ce que fait un homme c'est comme si tous les hommes le faisaient. Il n'est donc pas injuste qu'une désobéissance dans un jardin ait pu contaminer l'humanité; il n'est donc pas injuste que le crucifiement d'un seul juif ait suffi à la sauver.

Tel que relevé pour : https://filsdelapensee.ch/
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Il n'y a qu'un cas où une oeuvre ne vaut rien :

c'est quand elle correspond aux intentions de l'auteur...
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(...) il mit sa valise dans le filet. Quand les voitures démarrèrent, il l'ouvrit et en tira, après quelques hésitations, le premier tome des Mille et Une Nuits. Voyager avec ce livre si étroitement lié à l'histoire de son malheur, était une affirmation que ce malheur était maintenant annulé et un défi joyeux et secret aux forces maintenant désappointées du mal.

Des deux côtés du train, la cité se diluait en faubourgs. Cette vision, puis celle de jardins et de villas, retardèrent le début de sa lecture. La vérité est que Dahlmann lut peu. La montagne de pierre d'aimant et le génie qui jura de tuer son bienfaiteur étaient assurément merveilleux, mais pas beaucoup plus que la lumière du matin et le simple fait d'exister.
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On ne peut pas écrire un livre. Je déclare
Que pour qu'un livre soit, il y faut les levants,
Les nuits, le choc des fers, les plaines et les vents,
Les siècles - et la mer qui joint et qui sépare.
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Jorge Luis Borges
La littérature, ou tout du moins la lecture, n'a pas été une souffrance mais une joie dans ma vie. Je dirais d'ailleurs que ce n'est pas tant la lecture que le souvenir de la lecture qui m'a apporté la félicité. Plus qu'un livre, c'est le souvenir d'un livre qui compte. Lorsqu'on commence à le changer, à le modifier, à l'imaginer d'une autre façon. Toute cette rêverie autour d'un livre fait partie de sa lecture et compte beaucoup plus en définitive. (Lire, 1980)
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On n'y voyait goutte. Après un moment tout entier consacré à Froussardise, je chopai la vraie vérité. Il n'y avait plus âme qui vive et j'étais resté enfermé à l'intérieur, comme celui qui avait passé la nuit dans le jardin zoologique. A l'évidence, l'heure était venue de jouer le tout pour le tout ; je progressai à quatre pattes vers ce que je croyais être la porte et qui se révéla être un gnon. Les arêtes de la table basse perçurent leur tribut de sang et je faillis me confondre avec les dessous de l'ottomane. Un individu dépourvu de volonté - vous, Ustariz, par exemple - aurait essayé de se redresser sur ses pattes de derrière et d'allumer. Pas moi, je suis un spécimen particulier et ne ressemble pas au dénominateur commun : j’avançai dans l'obscurité le plus quadrupèdement du monde, ma raison sociale Tête S.A. conserve encore le souvenir douloureux des bosses qui ponctuèrent l'ouverture de chaque brèche. D'un mouvement du nez, je tournai le loquet et alors, mamma mia, j'entends monter dans l'immeuble désert l'ascenseur. Un Otis à capacité renforcée !
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[Un] penseur observa que tous les livres, quelque divers qu'ils soient, comportent des éléments égaux : l'espace, le point, la virgule, les vingt-deux lettres de l'alphabet. Il fit également état d'un fait que tous les voyageurs ont confirmé : il n'y a pas, dans la vaste Bibliothèque, deux livres identiques. De ces prémisses incontroversables il déduisit que la Bibliothèque est totale, et que ses étagères consignent toutes les combinaisons possibles des vingt et quelques symboles orthographiques (nombre, quoique très vaste, non infini), c'est-à-dire tout ce qu'il est possible d'exprimer, dans toutes les langues. Tout : l'histoire minutieuse de l'avenir, les autobiographies des archanges, le catalogue fidèle de la Bibliothèque, des milliers et des milliers de catalogues mensongers, la démonstration de la fausseté de ces catalogues, la démonstration de la fausseté du catalogue véritable, l'évangile gnostique de Basilide, le commentaire de cet évangile, le commentaire du commentaire de cet évangile, le récit véridique de ta mort, la traduction de chaque livre en toutes les langues, les interpolations de chaque livre dans tous les livres.

(La Bibliothèque de Babel)
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J'ai souvent caressé l'idée suivante : que la vie d'un homme a beau être composée de milliers et de milliers de moments et de jours, ces instants et ces jours innombrables peuvent se ramener à un instant unique - celui où cet homme sait ce qu'il est, où il se voit face à face.
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Qu’est ce qu’un livre si nous ne l’ouvrons pas ? Un simple cube de papier et de cuir avec des feuilles ; mais si nous le lisons, il se passe quelque chose d’étrange, je crois qu’il change à chaque fois.
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Je me sentis perdu. Le sable me brisait la bouche, mais je criai : "Un sable rêvé ne peut pas me tuer et il n'y a pas de rêves qui soient dans d'autres rêves."
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Le miroir nous guettait du fond lointain du couloir. Nous découvrîmes (à une heure avancée de la nuit cette découverte est inévitable) que les miroirs ont quelque chose de monstrueux.
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