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Critiques de Knut Hamsun (241)
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Pan

« Il peut pleuvoir et tempêter, ce n’est pas cela qui importe, souvent une petite joie peut s’emparer de vous par un jour de pluie et vous inciter à vous retirer à l’écart avec votre bonheur. Alors on se redresse et on se met à regarder droit devant soi, de temps à autre on rit silencieusement et on jette les yeux autour de soi. A quoi pense-t-on ? A une vitrine éclairée dans une fenêtre, à un rayon de soleil dans la vitrine, à une échappée sur un petit ruisseau, et peut-être à une déchirure bleue dans le ciel. Il n’en faut pas davantage. »



Relecture de Pan.



Après son chef d’œuvre La Faim, Pan est considéré comme le roman le plus populaire de Knut Hamsun, prix Nobel de littérature en 1920. Comme à son habitude l’écrivain norvégien met en scène un personnage vivant à la marge de la société, un vagabond à l’esprit fantasque et aux idées poétiques, en rupture avec l’époque moderne. A travers ce roman qui raconte en deux parties distinctes la vie et la mort du chasseur Thomas Glahn, Knut Hamsun célèbre l’authenticité et la simplicité de la vie dans la nature et dénonce la société hypocrite et corruptrice.



Dans la première partie, Thomas Glahn se rappelle l'été 1855 alors qu'il vivait de chasse et de pêche en compagnie de son chien Esope. Glahn habitait dans une hutte, à la lisière d'une immense forêt, non loin de la mer et des montagnes du Nordland.



« De ma hutte, je pouvais voir un fouillis d'îles, d'îlots et de récifs, un peu de la mer, quelques cimes de montagnes bleuâtres, et derrière la hutte s'étendait la forêt, une forêt immense. La senteur des racines et des feuilles m'emplissait de joie et de gratitude, de même que le fumet gras du pin qui rappelle l'odeur de la moelle ; dans la forêt seulement tout s'apaisait en moi, mon âme devenait égale et se gonflait de puissance. »



A Sirilund, petite ville des environs, Thomas Glahn fait la rencontre d'Edvarda, fille du négociant M. Mack. Dès lors, la vie simple et heureuse de Glahn dans la nature est perturbée par ses pensées et ses émotions envers la jeune femme. D'autant que celle-ci souffle le chaud et le froid au pauvre chasseur, homme peu habitué à la vie en société.



« Vous avez raison, je ne sais guère fréquenter le monde. Soyez pitoyable ; vous ne me comprenez pas, je demeure de préférence dans la forêt, c’est là ma joie. Ici, dans ma solitude, cela ne fait tort à personne que je sois comme je suis ; mais, quand je me trouve avec d’autres personnes, il me faut employer tout mon soin pour être comme je dois. Deux années durant j’ai si peu été dans la société des hommes… »



Glahn est soucieux et son amour pour Edvarda le déchire parce qu’il brime son besoin de liberté.



« Tu erres ici et consumes ta vie pour une chétive écolière et tes nuits sont pleines de rêves désolés. Et un air étouffant stagne autour de ta tête, un air empesté d’antan. Cependant qu’au ciel frissonne le plus merveilleux des bleus et que les montagnes appellent. »



Plus tard, Glahn fait la connaissance d’Eva, la fille du forgeron, dont la candeur l’attire et envers qui il va se comporter comme Edvarda à son égard. Finalement, malheureux dans ses relations et ayant achevé son temps dans le Nordland, Glahn quitte Sirilund.



« Aucun souci ne me presse, je me languis seulement vers ailleurs ; où, je ne le sais pas, mais très loin, peut-être en Afrique, aux Indes. Car j’appartiens aux forêts et à la solitude. »



Si le jeu du chat et de la souris entre Edvarda et Glahn m'a paru long et redondant, en revanche j’ai grandement apprécié l’écriture joyeuse, insouciante et poétique qui narre la vie gaie et heureuse que mène Glahn dans la nature, à découvrir et à apprécier ses merveilles.

La seconde partie du roman, dont le narrateur est le compagnon de chasse de Thomas Glahn, rapporte en quelques pages l’étrange et suicidaire attitude du héros alors que tous les deux sont dans un village des Indes à chasser le gibier. N’étant jamais parvenu à comprendre ses semblables et à trouver la sérénité au sein de la société des hommes, Glahn choisira lui-même sa mort. Cette fin, tragique, résonne comme une impossible acceptation de la vie en société, de ses contraintes sociales et de sa fausseté.



« Plusieurs années durant j’ai pensé pouvoir lire dans les âmes de tous les hommes. Peut-être n’en est-il rien… »



Une très belle lecture.

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Mystères

De quels mystères s’agit-il ? Insaisissable le personnage central est une énigme.

A travers sa complexité, ses paradoxes, Nagel est toujours source de surprises et d’inconsistances dans ses propos et ses actes.

Altruiste puis manipulateur, voire méchant parfois, poète souvent, déconcertant, touchant….. Le chaos mental de Nagel nous invite à prendre des chemins de traverse sur la pensée humaine, j’ai aimé parfois m’y perdre comme dans une forêt sombre et parfois pourtant incroyablement belle et surprenante.

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La Faim

Cela m'a beaucoup rappelé les premiers romans de Gogol et Dostoïevski : un personnage principal errant sans fin dans la ville, des monologues fébriles et toutes sortes de délires. Dans ce cas, Hamsun a choisi de se concentrer sur la faim permanente de son "homme-sans-nom", un écrivain sans le sou qui tente de survivre au jour le jour et qui est extrêmement inventif en matière d'argent et de nourriture. Je n'appellerais pas cela vraiment naturaliste (la fin laisse ouverte la possibilité du salut), mais vous ne devenez pas joyeux par la faim rongeante du personnage principal. J'ai l'impression que Hamsun a également pris en compte une lecture symbolique : la soif de l'homme pour la reconnaissance et plus encore. Et cela, bien sûr, le rapproche encore plus de Dostoïevski.
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La Faim

Livre intrigant, je ne voyais pas où l’auteur voulait en venir, j’ai trouvé ce livre ennuyeux mais je ne pouvais pas l’arrêter me disant, il va quand même faire quelque chose pour s’en sortir. J’ai su plus tard que c’était une autobiographie, la misère de cette époque me glace!
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La Faim

À Christiania (Oslo), le jeune Knut peine à vivre des gains de rares articles donnés à un journal local. Il a bien essayé de se faire engager chez les pompiers, mais il a été rejeté, car il portait des lunettes. Ses habits sont si sales et si misérables qu’il n’ose plus se présenter pour une place « convenable ». Il n’a même pas de quoi s’acheter un livre pour tromper son ennui. Et le pire, c’est que la faim le tenaille en permanence. Pour la calmer malgré tout, il en est réduit à mâcher des copeaux de bois. Et les rares fois où une bonne âme lui donne quelque chose à manger, son estomac rétréci le rejette systématiquement. Il tente d’obtenir un peu d’argent du Mont de piété en mettant en gage ses lunettes, une couverture prêtée par un ami et même les cinq boutons de sa redingote, mais le préposé les refuse. Et comme les malheurs n’arrivent jamais seuls, se retrouvant sans toit, il est arrêté par la police et passe une nuit au poste, les articles dont il espérait beaucoup sont rejetés par son rédacteur en chef et il est renversé par la charrette du boulanger qui lui écrase le pied…

« La faim » est une autobiographie ou une autofiction assez émouvante et qui sent bien son vécu. Par petites touches assez impressionnistes, l’auteur nous fait partager le quotidien aussi glauque que pénible d’un jeune écrivain en voie de clochardisation. Pas d’intrigue à proprement parler, pas de développement romanesque. Même la rencontre de la belle inconnue reste du domaine de l’évanescence, presque de l’onirisme. Même chose pour la fin avec l’embarquement sur un navire russe. Hamsun se fait engager sur sa bonne mine alors qu’il ne connait strictement rien aux choses de la mer. Le capitaine le prend à l’essai en se réservant le droit de le débarquer en Angleterre s’il n’est pas à la hauteur de la tache. Le lecteur restera lui aussi sur sa faim, car il ne saura jamais si l’auteur a fini par s’en sortir. Il comprendra que l’auteur ne voulait pas lâcher son thème central, la faim et surtout l’échec qu’il attire comme l’aimant le fait de la limaille, car il est à la fois trop naïf, trop honnête et trop généreux. Il va donner son gilet à un miséreux, un gâteau à un gamin de la rue et un billet de dix couronnes qui aurait pu l’aider pour un bon moment à une pâtissière peu avenante. Cette « Faim » aurait aussi pu s’appeler « La poisse » ! Lecture un brin déprimante quand même…
Lien : http://www.bernardviallet.fr
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L'éveil de la glèbe

Surpris par le style et le ton employé. Je m'attendais à quelque chose de beaucoup plus solennel, de plus lyrique aussi, et aussi allant beaucoup plus dans le détail des travaux accomplis, dans le détail du quotidien, et dans l'explicitation de la difficulté et de l'effort. Cependant Knut Hamsun a étonnement choisi un ton très neutre, descriptif, avec aussi une voix très à l'humour, comme pour apporter un peu d'autodérision à son texte, sans trop le prendre au sérieux. En découle un texte au ton finalement très léger, et non pas du tout édifiant. Étonnant. Je trouve que ça traîne en longueur sur la seconde partie mais on a envie connaître les rebondissements.
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Auguste le marin

Deuxième volet de la trilogie qui s’est ouverte avec les Vagabonds, August le marin nous donne l’occasion de retrouver les mêmes personnages, quelques vingt ans plus tard, après qu’August, parti aux États-Unis pour découvrir le nouveau monde, a ramené de ses voyages pléthore d’histoires fantasques qui peuplent désormais ses conversations, un esprit bouillonnant à la recherche de toutes les meilleures combines et une dépendance pour cette forme d’émulation des sens qui s’appelle le progrès technologique et social. Les rares autochtones revenus comme August des États-Unis jusque dans leur pays natal semblent désormais déracinés. Ils ne sont pas américains mais ils ne peuvent plus vivre comme ceux dont ils se sont durablement séparés. Ils flottent dans un irréel composé de rêveries fantasques, de déceptions réelles, d’espoirs capricieux. August est devenu « léger comme l’argent, la mécanique, le commerce, l’industrie, toute l’évolution. »





Dans les deux premiers volumes de cette trilogie, nous voyons évoluer non seulement des individus et des familles mais également une culture et une économie. Ici, plus encore que dans les Vagabonds, devient flagrante la grande misère morale et spirituelle qui s’empare de ce peuple lorsque les transactions bancaires commencent à remplacer les échanges traditionnels. Le travail et les besoins en deviennent plus abstraits, les rêveries plus mécaniques. La lassitude s’abat sur le village de Polden-sur-Mer à mesure qu’il devient pourtant sans cesse plus rutilant. August, propagateur des rêves de progrès, disparaît une fois de plus mais, des États-Unis, c’est la peste qu’il a amenée avec lui.

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La Faim

La faim, c'est celle qui tenaille le Narrateur. Pas une fringale intermittente entre deux repas, pas l'appétit devant un plat, pas le petit creux au ventre. Non, la faim qui dure, plusieurs longues heures, plusieurs jours, et qui revient de façon régulière. La faim qui tord les entrailles, qui donne la fièvre et le délire, qui fait perdre les cheveux, qui creuse les côtes. Cette faim vient d'une pauvreté massive, où tout devient problématique : il faut trouver de quoi manger, où dormir et comment pour être à l'abri du froid et de la pluie, de la lumière aussi pour s'éclairer et continuer à travailler... A ce point, tout peut être une ressource, de l'erreur de l'épicier qui rend trop de monnaie, à des boutons de gilets à vendre pour quelques centimes, à une nuit en cellule pour dormir au chaud quelques heures, ou à la générosité de certaines personnes.

La lecture est éprouvante, on sent et on ressent dans notre chair les souffrances du Narrateur, on partage ses pensées, ses délires et ses souffrances.

J'ai parfois pensé à Jack London. Le Narrateur du Peuple de l'abîme "expérimente" la pauvreté, c'est un journaliste qui passe quelques nuits dehors, mais retourne ensuite chez lui, retrouver une vie plus confortable. Ici, le Narrateur aimerait certes être un écrivain, mais ne peut se dévouer à l'écriture quand sa vie même est menacée. Il pourrait être Martin Eden, il ne peut qu'être qu'un ventre.

Un texte fort, une belle découverte.
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Esclaves de l'amour

Décidément, je ne comprends que bien rarement le travail des éditeurs. Il y avait vraiment de quoi faire un recueil plus qu'intéressant, balayant l'attachement, l'amour et ses effrois, joies, etc. en tous sens avec ce regard terrible de Hamsun. Malheureusement, on y a ajouté des nouvelles qui ne remplissent pas pour moi ce cahier des charges, n'ont en fait rien à faire dans ce livre. Rendant le tout décousu, et presque sans intérêt.

Déjà que sur le plan purement littéraire, franchement Hamsun c'est pas exceptionnel. Il l'est plus par son ton et son "choix" de thématique que par un style.

Certaines des nouvelles auraient pu être écrites par Poe, je n'aurais pas été capable de les distinguer. Bref, je ne trouve pas que Hamsun construit et mis en place de cette façon apporte une plus-value. Pas du tout essentiel.
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Vagabonds

Un village presque autarcique en Norvège à la fin du 19e siècle. Se rendre dans la vallée voisine ou débarquer au port d’une autre ville de la côte représentait déjà une expédition en soi. Il suffisait de prendre le bateau et de faire colportage de marchandises d’un bourg à l’autre pour se voir désigné : explorateur. Ramener un morceau d’étoffe à ses proches égayait durablement le cœur. Posséder trois vaches et un cheval constituait la certitude d’une vie confortable.





Parmi les vies paisibles qui se consacraient à la transmission de la flamme vitale d’une génération à l’autre, les vagabonds tenaient le rôle indispensable du marginal vivant d’expédients dans l’errance investie d’âme, semblant vivre plus intensément que les autres mais accusant le coup de l’âge sans famille, sans possessions et les projets se raréfiant. Knut Hamsum décrit le destin du vagabondage à travers les histoires d’Edevart et August à l’époque où le vagabondage s’enchaîne à la fatalité du progrès : le vagabond se sent désormais pressé de s’exiler jusqu’aux États-Unis.





Edevart, vagabond selon l’ancienne loi, ressent le poids de cette nouvelle angoisse. Quoi que ses quêtes l’amenassent à trouver de formidables trésors et à s’enivrer de captivants amours, chacun de ses triomphes paraît obscurci par l’ombre d’un doute nouveau : ces merveilles n’auraient-elles pas plus de valeur si elles étaient américaines ? Les norvégiens de retour des États-Unis l’affirment d’un air entendu : les richesses qui attendent les européens sur le nouveau continent sont inimaginables. La Norvège est un pays arriéré. Pour la première fois peut-être, les villageois se demandent : serions-nous pauvres ?





Les vagabonds ne sont que le premier volume d’une trilogie.

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La Faim

« 24h d’une journée d’un homme »… en galère.



La faim est là car l’argent manque pour s’acheter ne serait-ce qu’un morceau de pain, mais ce n’est pas vraiment une réflexion sur ce thème. Il s’agit bien d’une œuvre littéraire sous forme d’un long monologue, dont l'intensité et la constance du débit est ce qui m’a le plus impressionné, particulièrement novateur pour l’époque. J’ai trouvé le début un peu lent et les scènes de la fin (par ex. la logeuse…) particulièrement réussies.



L’ensemble fait parfois penser à la fièvre d'un Dostoïevski, à la rage d'un Lautréamont, à la solitude d'un Kafka ou aux errances d’un Kerouac. Tout cela donnant un livre tout à fait à part, sombre mais atypique (« faim » - sans l'article 'la' - est la traduction du titre original, ce qui rend mieux l’âpreté du livre).
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La Faim

LA FAIM de Knut Hamsun, lauréat du Nobel de littérature 1920 " Georges Sautreau éditeur 1926 - traduis du norvégien 1890" 285,- pages







Une œuvre particulièrement difficile à lire qui décrit le dénuement complet de l'auteur car ce texte est auto biographique.

Se retrouver sans abri à errer le ventre vide, sujet à des hallucinations et douleurs atroces dues à la faim. A tel point qu'il devient impossible de s'alimenter. Le corps et l'esprit se fanent mais l'auteur garde une morale qui l'honore.

Ce cauchemar Knut Hamsun, celui qui a obtenu un Nobel de littérature, l'a vécu et le narre avec une précision mathématique.

Un roman dure, presque effrayant qui met le lecteur dans un malaise tout au long du parcours.

L'honneur dont la fierté ont probablement le "va-tout" de cette situation désespérée



il faudra qu'il s'expatrie aux Etats-Unis pour connaître le succès.

Durant la seconde guerre mondiale il soutient ouvertement le parti nazi, ce qui vaut l’opprobre à la fin du conflit mais ne fut pas mis à l'index.



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Rêveurs

Une histoire qui m’a charmée, autant par son ambiance norvégienne, un lieu situé entre les villes de Bergen et les îles Lofoten, sur la côte avec ses chalutiers, sa pêche aux harengs et son nouveau pasteur intérimaire, que par son personnage principal Ove Rolandsen le télégraphe.



Même si ce personnage semble assez seul, peu considéré et en quête d’amour, il m’a touché avec ses faiblesses, sa volonté et sa persévérance parfois un peu lourde. J’ai apprécié également le marchand Mack, bienveillant au grand coeur, ainsi que les relations qui se nouent entre les protagonistes. Sans compter une fin inattendue qui me laisse une agréable impression de joie



Je ne m’attendais pas à apprécier autant ce petit roman, d’une lecture fluide et prenante.
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La Faim

Étrange, déconcertant, angoissant et hypnotique .

Un personnage ,dont on ne connait pas le nom ,ni le prénom va nous faire déambuler dans une ville triste de la norvège:Christiana.(Actuellement Oslo)

La déambulation ,pour tromper une faim tenace qui le ronge et exacerbe ses sens .Il est écrivain et si parfois il arrive à noircir quelques pages ,l'éditeur d'un journal lui achète et il est sauvé pour quelques jours ; mais c'est un cercle infernal et il nous emmène avec lui dans une spirale d'impressions difficilement soutenable au fur et à mesure de cette faim grandissante.Une descente en enfer une lecture presqu'hypnotique ,une lecture très originale car déroutante, à conseiller pour les curieux qui aiment à sortir de temps à autre des " sentiers battus" .Je recommande chaleureusement,cet écrivain norvégien. ⭐⭐⭐⭐⭐

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Pan

Que dire sinon que c'est beau, que c'est magnifique ? Qui veut découvrir la grâce lit ce livre, car mes mots seraient idiots à le décrire et je ne le ferai donc pas.



Voilà que l'on ne peut publier de "critique" inférieure à 250 caractères... Nous répèterons donc seulement que c'est beau, beau, beau, beau, beau, beau, beau...
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L'éveil de la glèbe

‘Poussière tu es, à la poussière tu retourneras'. Façonné entre les mains divines, le dérisoire morceau d'argile ouvre soudain les yeux. Un geste, un seul, par lui-même. le pantin a acquis sa volonté propre, sa conscience, sa mémoire. Il est devenu un individu à part entière. Que va-t-il faire ?



Fouiller la glèbe.



Quelque part dans la grande forêt de Norvège surgit un homme, un colosse. Il s'appelle Isak. On ne sait pas qui il est. On ne sait pas d'où il vient. Mais il a choisi cette terre pour y enraciner sa vie. Il laboure, sème, dort à la belle étoile puis dans une hutte de terre. Il abat des arbres, transporte les troncs à la ville, les vends. Un jour une femme robuste mais défigurée par un bec de lièvre le rejoint. Ils auront un fils. Puis deux. La Genèse dans les montagnes de Norvège….



Sur ce, le texte n'est pas précisément ce qu'on peut appeler moderniste. le racisme envers les Lapons, décrits littéralement comme de la vermine, est édifiant. le rôle de la femme vu par Hamsun n'est pas non plus des plus attrayant : quand les lumières de la ville les détournent de leur rôle de bonnes ménagères et du goût du dur travail des champs, rien de telle qu'une bonne raclée pour les remettre dans le droit chemin ! Cela dit, toujours selon Hamsun, quand la même chose arrive à un garçon il est fichu et n'est plus bon à rien. La seule route qui lui reste pour devenir un homme, c'est le chemin de l'exil. Sinon il est condamné à devenir une caricature endimanchée dépensant l'argent mais incapable de le gagner faute d'être capable de travailler dur – un homme de la ville, quoi…



Mais ce qui se dessine aussi dans ce texte, c'est un rejet total de l'existentialisme et du consumérisme. Si vous voulez sortir du nombrilisme et arrêter de n'exister qu'à travers les gadgets que vous collectionnez, abandonnez la ville et prenez une fourche ou une cognée. L'accomplissement d'un individu se fait dans la dureté de ses tâches, dans sa proximité avec la terre et sa capacité à produire directement ce qu'il consomme ; pas dans les livres ou dans une quête du soi ne pouvant déboucher que sur le nihilisme, proclame Hamsun…



Aujourd'hui, ses thèses et sa vision du monde se retrouvent quasiment à l'identique dans un nombre considérable de mouvements écologistes. Si Hamsun avait compris que la négation de l'individu était exactement la même dans le fascisme que dans le communisme, il n'aurait sans doute pas vu l'accomplissement de son idéal nietzschéen dans un petit homme avec une moustache en brosse à dent. Il n'aurait pas été bouté dans l'oubli. Et il aurait, je le pense vraiment, tenu dans le monde des idées une place bien plus importante. Une place que Sartre occupa sans complexe.
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L'éveil de la glèbe

Isak se retire dans une région reculée de Norvège avec pour ambition la culture d’une terre en friche. Lorsqu’il rencontre Inger, Isak perçoit sous son physique disgracieux et « son bec de lièvre » un caractère laborieux. Il décide de s’unir à elle et ils construisent ensemble une vie éloignée du monde.



Grâce à leur union, ils vont réussir à bâtir une ferme florissante. Entre concupiscence, jalousie ou infanticide, le couple lutte et l’amour que porte Isak pour Inger se renforce avec le temps.



Au fil des années, la ferme s’étend et doit coexister avec son milieu. D’autres cultivateurs s’installent dans la région et l’influence de la ville se fait de plus en plus prégnante. Le progrès qui éclôt dans la région éloignera-t-il Isak de la nature ?



Cette fresque familiale raconte la lente progression d’un couple de fermiers. Knut Hamsun parvient à faire évoluer ses personnages et à construire un portrait de femme puissant sous les traits d’Inger. Je confirme mon attrait pour la plume de Knut Hamsun qui nous propose un très bel éloge de la nature.
Lien : https://memoiresdelivres.wor..
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Sur les sentiers où l'herbe repousse

Après la capitulation de l'Allemagne nazi, Knut Hamsun est arrêté en raison de ses sympathies pour Hitler. D'abord placé en maison de retraite, puis en asile psychiatrique, l'écrivain attend sans jamais se renier un procès qu'on ne cesse de repousser. Comment la Norvège, jeune nation indépendante, doit-elle traiter ce vieux Monsieur, prix Nobel de littérature ? Puisqu'une condamnation semble impossible, elle se tire d'affaire en déclarant que ses facultés intellectuelles sont "affaiblies de façon permanente". Un verdict qui sauve la face de la Norvège mais qui est un déshonneur pour Hamsun. Il publie alors ce texte, à mi-chemin entre journal de ses années d'enfermement et retour sur son parcours. Alors certes, le point de vue est biaisé, certes l'homme est de mauvaise foi, mais ce texte est un monument à découvrir absolument. L'étude de Régis Boyer qui suit le texte d'Hamsun fait le point sur les différentes pistes qui ont été explorées pour expliquer l'énigme Hamsun.
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La Faim

Je reste dehors. Ne suis entrée que par moments dans cette intériorité agitée.

Quelles en sont les raisons? Je crois que cela tient en grande partie au fait de m'être sentie piégée dans la subjectivité du personnage (un Je au ras de la sensation de faim). Cela exacerbe ma claustrophobie, et mes réticences à trop d'émotions !

Cela dit je reconnais le tour de force de composer un récit aussi imagé et riche de personnages hauts en couleur avec une telle austérité dans l'intrigue.

Je pense aussi que les nerfs irrités jusqu'à la folie de cet homme, à cause de la faim, sont très justement décrits.

Et j'apprécie aussi le rapport tendu et obsessionnel d'un écrivain à son texte (le personnage tente sans cesse de terminer des articles et passe de l'exaltation inspirée à la laborieuse composition ).

Donc pas de plaisir de lectrice mais reconnaissance du bel ouvrage!
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Victoria

"Victoria" est un roman, un mélodrame, écrit en 1898, par le futur Nobel de Littérature norvégien , Knut Hamsun.



C'est une histoire d'amour impossible entre le fils d'un meunier et la fille du château. L'époque ne permet pas le mélange les classes sociales et les châtelains ont besoin d'apport d'argent neuf. La fille sera donc fiancée à un autre jeune homme, plus prometteur. L'auteur fait durer le suspense sur les véritables sentiments de la jeune fille jusqu'à la fin. Entretemps, elle souffle le chaud et le froid et ses rapports avec le jeune Johannes sont chaotiques, parfois cruels.



J'ai beaucoup aimé l'écriture du roman, mais le côté mélodrame de l'histoire, dû à l'époque je suppose, ne m'a pas plu.

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