AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Léa Silhol (208)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Sacra - Parfums d'Isenne et d'Ailleurs, tom..

C’est mon premier coup de cœur de l’année ! J’ai cru qu’il ne viendrait jamais. Vous aimez la poésie, les univers d’une grande sensibilité et le format nouvelle ? Sacra, parfums d’Isenne et d’ailleurs de Léa Silhol est une œuvre aussi distincte qu’hypnotique. L’autrice a un style travaillé, jamais lourd, mais toujours dans le mystère et la délicatesse. Le livre transpire une sensibilité communicative et un sens profond du symbole. Le recueil nous entraîne dans des univers fantastiques qui lorgnent du côté de l’art et de l’artisanat, avec une influence très mythologique et historique. L’autrice pose la question du processus créatif, de l’art et de la magie dans le quotidien, et comment les trois s’intriquent pour influencer les destins. S’il y a une nouvelle à laquelle je n’ai pas accrochée, pour le reste, j’ai trouvé les écrits immersifs et singuliers.
Lien : https://lageekosophe.com/202..
Commenter  J’apprécie          120
Gridlock Coda, tome 1 : Romaji Horizon

Il est extrêmement difficile de résumer les livres de Léa Silhol et il est encore plus difficile de résumer celui-ci sans spoiler le précédent. Je ne m’y risquerai donc pas, je m’efforcerai plutôt de vous le décrire sans rien dévoiler de son intrigue.



Si dans le premier tome nous étions dans un mix légendes – folklores issu des traditions celtiques et japonaises et qu’à ceci s’ajoutait, dans le second tome, une dimension cyber-punk qui s’imposait peu à peu dans un univers habité de faes et de yokais, ici c’est l’aspect cyber-punk qui prend le dessus. La fantasy n’est pas oubliée, mais cette fois on entre réellement de plain-pied dans le Grid et ses nombreuses strates.



Décrire le Grid est aussi compliqué que vous résumé l’intrigue de ce tome. Le comparer à l’univers de Matrix ou à la réalité virtuelle de Belle ne serait vous donner qu’une vague idée de ce qu’il représente, mais là encore, je ne peux pas vraiment vous en dire plus sans spoiler.



Donc, Romaji Horizon serait un mélange de tous ces éléments. Mais aussi de beaucoup d’action, de rencontres d’entités et de technologies que je ne m’attendais à trouver, de la romance (vous le savez, je n’aime pas les romances, mais ici aucun problème), de l’aventure, de l’humour, des références à la culture populaire et bien d’autres choses encore.



La plume de l’autrice est toujours aussi précise, inspirée, poétique. C’est ciselé au détail près, fluide, de haut niveau, mais accessible. J’ai encore une fois été emportée.



Ajoutez à cela les innombrables allusions à la KPop/Jpop en général et à GDragon en particulier, qui ont parlé à mon petit coeur de fangirl et m’ont plaqué un grand sourire sur la figure tout au long de ma lecture, et vous comprendrez pourquoi ce roman est une de mes meilleures lectures, si ce n’est ma meilleure lecture 🙂



Le seul petit point qui aurait pu me déranger est le jeune âge des personnages principaux, mais cela s’explique logiquement.



Pour vous donner une idée de mon engouement pour ce livre, c’est le premier 20/20 que je donne sur LivrAddict: j’avais mis 19 aux précédents et celui-ci est encore meilleur. Mon problème est que je ne pourrai pas donner 21 aux suivants si la série continue de s’améliorer 😆



Excellente lecture, j’ai dévoré les 300 dernières pages d’une traite sans m’en rendre compte ^^
Lien : https://bienvenueducotedeche..
Commenter  J’apprécie          110
Masshiro Ni

Les six nouvelles d’inspiration japonisante qui composent ce recueil racontent des épisodes de l’histoire de la famille Isôkage, marquée par ses rencontres avec des créatures vivant aux frontières de notre monde au fil des siècles.



J’avoue que je commence à manquer de vocabulaire pour traduire ici ma fascination et mon engouement pour les écrits de Léa Silhol ^^ Je ne peux que me répéter et souligner à nouveau l’originalité de ses univers, la diversité des inspirations et des thèmes abordés, la poésie de sa plume.



(...)
Lien : https://bienvenueducotedeche..
Commenter  J’apprécie          110
Sacra - Parfums d'Isenne et d'Ailleurs, tom..

Ce livre est un recueil de 8 nouvelles sur le thème de l’extase et, par extension, des sens. L’ensemble des histoires tourne autour de la ville d’Isenne, même si c’est parfois par un lien ténu.



On oscille entre le fantastique et la fantasy, qu’on soit dans notre monde avec des créatures plus ou moins fantastiques ou dans un monde imaginaire où Isenne dévoile certains de ses mystères, à travers des personnages et des intrigues totalement différentes. Mais l’ambiance et la plume donnent au recueil sa cohérence et au lecteur une impression de continuité. Certains détails accentuent cet aspect et font que l’ensemble des nouvelles se lisent un peu comme un roman.



La plume de Léa Silhol est toujours aussi belle et envoûtante. C’est très soutenu, sans pour autant être difficile d’accès. Le vocabulaire et les images sont riches et originaux, l’autrice a vraiment un style très particulier qui me séduit à chaque fois. On peut lui reprocher des personnages qui parlent un peu trop comme elle écrit, parfois, mais je dirais que ça correspond bien à l’ambiance générale.



Je ne veux pas en dire plus sur le contenu et ses nombreuses inspirations, ça vaut vraiment la peine de se lancer dans cette lecture sans en savoir trop et même sans lire la 4e de couverture. J’ai vraiment passé un excellent moment avec ce livre, je me suis totalement sentie immergée et j’ai très hâte de lire le tome 2.



Une autrice et des univers qui sortent réellement des sentiers battus et qui valent vraiment la peine d’être découverts. La crème de la crème 🙂
Lien : https://bienvenueducotedeche..
Commenter  J’apprécie          110
Sous le Lierre

Je lis toujours mes propres livres, forcément, au fur et à mesure qu'ils se bâtissent. ;-)

Mais je n'ai pas d'avis à donner sur eux, sinon le montant de plaisir qu'ils me donnèrent, ou pas. Ici : écrit en cinq semaines, non stop, dans un grand élan presque "végétal". Je n'ai jamais autant *ri* en écrivant une histoire (non non, pas même en concoctant le terrible "Winter Wonderland inc.") Si ma personnage est, par certains aspects, à des encablures de ma propre personnalité, la façon dont elle brocarde son milieu fortuné, normé, timoré, et étriqué (entre autres noms en "é") est assez typique de mes propres saltos verbaux, lorsque je me trouve avec les membres de mon clan.

Dans la mesure où les "lecteurs tests" ne cessaient, en cours de lecture, de venir me demander (d'un air à la fois anxieux et menaçant) "comment Ivy allait bien pouvoir s'en sortir"... ne vous inquiétez pas ;-) Selon mes petits codes moraux les créatures élémentaires, les tempêtes et les félins gagnent *toujours* à la fin. Et la Liberté (Liberté chérie) ? Aussi. Et Heathcliff, évidemment. Et l'amour ? Toujours. Il se doit de triompher lorsqu'il est assez féroce, acharné, franc et vital pour aspirer à soulever des montagnes.

Et donc, en ce qui me concerne très personnellement : merci à "Sous le Lierre" de m'avoir offert cet espace vers le "Grand Vert", l'oxygène, l'élan tenace de l'adolescence et le cuir des cavaliers, tandis que je ciselais par ailleurs le très complexe et machiavélique duo de "Sacra" ! Et de m'avoir tout autant donné ce grand délassement des rires grinçants que l'on ne s'autorise (nous autres de la Girl-Nation) que lorsque nous nous montrons particulièrement... bitch. ;-)

Que la chevauchée vous mène, à votre tour, par-delà landes et barrières, vers l'espace immense des paysages insoumis. Ride on !
Commenter  J’apprécie          110
Emblèmes, HS, tome 2 : Les Fées

J''étais très fière qu'un de mes textes fasse partie de la sélection de ce numéro d'Emblèmes consacré aux Fées, d'autant que c'est la talentueuse Léa Silhol qui s'occupait de cette collection. Ma nouvelle "Un si précieux élixir" avait déjà obtenu le Prix Jacques Moriceau mais trouvait là l'occasion d'être publiée.
Commenter  J’apprécie          110
La Glace et la Nuit, Tome 1 : Nigredo

J’ai attendu un moment avant de lire la suite de « la sève et le givre ». Ce premier livre m’avait tellement transporté loin et je suis resté un bon moment après la lecture, l’esprit dans un autre monde, une autre sphère, une autre dimension. Rare et unique le livre qui m’as procurer ces sentiments ! Ce n’est pas peu dire que le défi de donner une suite à ce premier livre était de taille.





Un conseil de ma part : attendez un bon moment avant de lire la suite. Questionnez vous, et restez ouvert. C’est même plus qu’un conseil car, autant le premier livre est rédigé sous forme d’introspection, de contemplation, de poésie, de nostalgie, d’amour et de sacrifice, autant le second est un roman plus actif, plus dans une aventure ou les personnages sont les rôles centraux. Alors que dans « la sève et le givre », le destin était le personnage principal et les autres personnages étaient sous son joug implacable.





Enfin bref, Nigredo est très différent. Tous ces conseils pour que vous ne vous attendiez pas à retrouver la même narration et ambiance que dans le premier livre. Et qu’au moment de la lecture du second livre vous ne soyez pas frustré ou déçu et que vous puissiez appréciez pleinement et différemment l’écriture de l’auteur. Ce serait dommage de gâcher son plaisir. D’autant plus que les narrateurs changent.





On retrouve la plume enchanteresse de la musicienne des mots dans ce second opus. Mais finit la contemplation, place à un peu plus d’action. Pour les conseils que j’ai prodigué auparavant, même si on ne fait pas cette réflexion, j’ai trouvé que l’auteur réussit à nous le faire assez bien comprendre, et pas de manière brutale. Elle arrive bien à nous emmener et à nous transporter dans ce nouveau voyage. Elle ne renie pas ni n’oublie les écrits du passé, mais veut simplement montrer que l’on peut voir le monde qu’elle a créée d’une manière différente mais tout aussi attachante et puissante. Elle y arrive grâce au personnage du barde Kelis demi-cœur, au début sous les ordres de sa reine qui lui confie une quête vitale pour le monde de Féérie : retrouver « La Dame de la Sève et du Givre ».





Personnellement j’ai quand même préféré le voyage émotionnel et la puissance narrative du premier livre. Mais chacun sa sensibilité. Je n’ai pas du tout boudé le livre. Je l’ai laissé s’infuser en moi et apprécier son goût et sa texture différente mais tout aussi intéressante.





Ce roman est et sera une quête et un questionnement continuel pour le personnage de Kelis demi-cœur. Comment se trouver soi-même quand on est une personne différente et mise à part ? Comment changer le regard que l’on a sur soi et par la conséquente, changer le regard des autres ? Il ira de découverte en surprise et prendra confiance en lui et peut être bien plus... Ce livre sera-t-il aussi des retrouvailles ? On se doute bien que oui. Et franchement que sa fait du bien ! Que c’est beau de voir des fées en action et démonstration de leur talents, en combat contre l’inévitable, le néant et le vide de toute chose après l’existence, pour avoir l’espoir de perdurer.





En fait, quand on a lu ce deuxième opus, « la sève et le givre » fait office de magnifique prologue, a une autre épopée qui commence avec la glace et la nuit. On comprend cela quand les personnages décident de leur futur destin commun. On comprend que cela ne va pas tenir dans un seul roman. On comprend que l’auteur a trouvé une trame tenace et prolixe pour d’autre aventures dans ce monde et ses personnages. Mais comme beaucoup se doute, à la fin on reste frustré car l’auteur a cessée d’écrire. Et c’est vraiment dommage. J’étais à la fin dans une situation contradictoire. Enchanté par l’aventure qui venait de se dérouler sous mes yeux, mais à la fois déçu car je ne connaitrais peut être jamais la fin de ces aventures. J’ai été emballé à la fin de la lecture et nostalgique car je n’aurais peut être pas aimé connaitre la suite et rester sur la fin du premier livre qui nous laissé dans le suspens des choix d’ »Angharad la double », de ses sacrifices, et de sa plénitude face au destin implacable.





Encore à la fin de se livre, et comme à la fin du premier, c’est très dur d’exprimer ce que l’on ressent par des mots. Car justement il n’y a pas de mots pour expliquer l’engouement pour cette histoire dans le premier livre. La fusion de deux êtres opposés mais qui ne font qu’un, différents, incompatibles mais pourtant ne formant qu’un. L’auteur a été très forte pour cela. Bravo.


Lien : http://templedulivre.centerb..
Commenter  J’apprécie          114
Sacra - Parfums d'Isenne et d'Ailleurs, tom..

Ce recueil de 7 nouvelles est plus un tome compagnon qu’une suite au premier, à l’exception de la dernière histoire, qui fait écho à la première du tome précédent. Ce n’est pas par hasard que j’utilise le terme d’écho. Les nouvelles de ce recueil créent une résonance non seulement avec Aucun Coeur inhumain, mais également avec les autres univers explorés par l’autrice dans l’ensemble de son oeuvre.



Il n’est pas indispensable d’avoir lu les autres séries de Léa Silhol pour comprendre celle-ci, mais je regrette de ne pas avoir lu ses précédents ouvrages, de préférence dans l’ordre, pour avoir le plaisir de voir ses univers se développer et prendre de l’ampleur. Je pense me rattraper dès que possible!



Que dire sur ce recueil que je n’ai pas encore dit sur mes précédentes lectures de Léa Silhol? C’est imaginatif, original, poétique, onirique… La plume a plus que largement les moyens de soutenir les ambitions élevées des récits proposés. C’est ciselé dans le moindre détail, exigeant, mais accessible. Je me suis délectée autant du style que des histoires. C’est à la fois lent et palpitant, sombre et flamboyant.



Un pur délice!
Lien : https://bienvenueducotedeche..
Commenter  J’apprécie          100
Masshiro Ni

Seppenko Monogatari est une saga japonaise dans laquelle Léa Silhol marie tous les genres de l'imaginaire et entrelace la lecture des deux premiers tomes, Masshiro Ni, recueil de nouvelles et novellas, et Hanami Sonata, roman scindé en deux âmes.

Deux autres tomes composent ce cycle : Gridlock Coda - Rōmaji Horizon et Hangul Express – et bouclent le jeu des transmigrations des âmes débuté dans la vaste Trame de l'auteur dans les branches du Vertigen (La Sève et le Givre, et le cycle de trois tomes de la Glace et la Nuit) et de le Dit de Frontier (Musiques de la frontière et Possession Point).



Dans ce conte merveilleux d'encres et de neige, de sang et de flocons, la Trame se dévoile. Les échos se répondent, les zones d'ombres s'éclaircissent, en s'incarnant dans la légende traditionnelle de la Yuki Onna, la Femme de Neige, personnification de l'Hiver qui marque et traque le Seppenko jusqu'aux confins de la Matrice : le Grid…



Seppen Izôkage and ko (ses descendants) sont également frappés d'une geis, l'âme de chacun est coupée en une deuxième âme soeur. Les amoureux que le destin promet l'un à l'autre se reconnaissent immanquablement jusqu'à ce que la mort les sépare… et les réunit dans l'éternel cycle des réincarnations.

Cette merveilleuse injonction est une malédiction pour nombre des membres de cette éminente famille japonaise, composée sur chaque génération de Trésors Nationaux Vivants, garants des arts traditionnels du kōdō, de la forge de sabres, de la céramique (Mashikoyaki et Hagi-yaki), ou encore du manga et de la photographie. Un malheur inéluctable pour ces êtres d'exception, incarnation idéale de toutes les valeurs et règles du parfait samouraï, en perpétuelle lutte entre leur devoir social : le giri, et leur sentiment humain : le ninjō. Un déchirement entre deux formes de destructions différentes, car sous leur martiale impassibilité, les Izôkage ont des passions bien trop grandes pour le monde. Quelle que soit l'époque, du moyen-âge à la rébellion de Satsuma, de la première guerre mondiale au XXIème siècle, le Seppenko vit chaque jour selon les antiques concepts de perfection du Bushidō parfois incompatibles avec sa véritable essence, celle non seulement de trouver mais de saisir sa moitié dans l'éternelle réincarnation de ses âmes à travers les âges.



Des feuilles de métaux précieux colmatent les failles d'une âme brisée selon la méthode du Kintsugi. Ajointer ses morceaux sans en masquer la ligne de bris, la surligner au contraire. Conserver une trace de son passé, sans pleurer sur une perte ou un dommage. La réinterpréter et la rendre plus précieuse. Mettre en valeur sa fragilité et son impermanence. Accepter que certaines blessures ne guérissent pas. Devenir sa propre oeuvre d'art. Rechercher l'accomplissement de soi pour soi. Vouloir l'Art dans cette pureté et cette intransigeance qui meurtrissent l'âme d'un auteur, sans compromission, sans cette trahison qui mène tout samouraï au seppuku.



Des photos couleurs (du jardin japonais de l'auteure) insérées, avec d'autres illustrations (de Dorian Machecourt), entre les pages noires et blanches, s'obstinent à se soulever par les coins révélant une autre nature que celle de l'ornement. Objectif à hauteur du visage, l'oeil se dédouble. Clac. Figer l'image pour épingler l'impermanent à l'éternité jusqu'à ce que le cliché – parfois flou, la vérité, tout comme les fays, n'est pas photographiable – devienne tout blanc (Masshiro Ni), la couleur du deuil. La décoloration de l'existence, cet art éphémère.



L'Hanami. Contempler la danse des flocons comme celle chorégraphiée par les pétales se séparant des corolles des sakura. Apprécier l'envol de la fragilité et sa lente chute pour colorer de blanc le monde et renouveler la vie dans l'impermanence des saisons. Accepter la fin en état de parfaite sérénité. La fleur et le flocon ne vivent pas ce bref espace entre leur naissance et leur chute mais dans l'éternité, tout comme les Fays et les Izôkage…



Léa Silhol entrelace tous les genres de l'imaginaire et toutes les formes littéraires pour tisser avec un talent remarquable l'essence même de l'existence. Ses histoires d'Amour sont certes inoubliables, très cinématographiques et photogéniques, mais son focus sur le monde d'aujourd'hui et notre société occidentale amène son lot de réflexions d'autant plus intéressantes et pertinentes. Cependant, point de critique acerbe, pas de jugement. A chacun sa maya bouddhique. Elle vit son Art pleinement et sincèrement, sans compromission. Elle tombe le masque, une véritable Fay guerrière dans le cycle le Dit de Frontier, un honorable samouraï dans le Seppenko Monogatari…



Seppenko Monogatari est un hymne à la culture et au folklore japonais chers à l'auteure, à ses arts traditionnels qui font échos à la propre qualité d'artiste de l'auteure et à son rapport avec son lectorat.

Masshiro Ni et Hanami Sonata sont deux oeuvres passionnantes qui vous jettent coeur et âme dans le Grid, plugués par la chevelure à la recherche de Néo, heu Neko…
Commenter  J’apprécie          100
La sève et le givre

Grace à Léa Silhol, j'ai eu le sentiment d'avoir trouvé le livre qui me correspondait. Pour moi, lire cette merveille est devenu au fil du temps un moment intime, tant l'auteur parvient à m'émouvoir. A force, je connais l'histoire par coeur, bien sûr, mais l'émerveillement est toujours de mise. Je murmure le mots en même temps que je les relis, je les anticipe même tellement j'ai relu ce livre.



L'auteure a une écriture emplie de poésie, les mots résonnent comme des notes de musique. La beauté du livre réside donc dans cette harmonie des phrases, chacune étant formulée avec soin comme une rime.



la suite sur mon blog:


Lien : http://les-travaux-d-elo.web..
Commenter  J’apprécie          90
Hanami sonata

Hanami Sonata est un recueil qui contient deux novellas : Le maître de Kodo et La maîtresse d’Echos.



Dans Le maître de Kodo, nous suivons Hatsuyuki Izôkage, qui fait venir une délégation de 5 fays américains pour sauver sa sœur Fuyue, piégée dans le Grid pour retrouver son âme sœur. Le Grid, c’est la Matrice de Neuromancien et de Matrix. Cependant, sa modélisation diffère un peu, et d’ailleurs elle est décrite dans ces pages. Je vous laisserai découvrir cela. Parmi la délégation Fay on retrouve des personnages croisés dans Le dit de Frontier : Priest, Jay, Margret/Crescent, et on aperçoit aussi indirectement Shade, qui mène la révolte et la mise en sécurité des Fays aux USA, vers Frontier.

On est donc, au début du recueil, dans un univers bien cyberpunk. Un monde contemporain, résolument urbain; une technologie dangereuse, mal maîtrisée, terrain de jeu favori des pirates du Darknet; un réseau de Fays et de changelings, dont le sort aux USA et au Japon est sujet de tensions. C’est d’ailleurs tout l’enjeu de La Maîtresse d’Echos, où les deux personnages principaux endosser des rôles politiques et diplomatiques dans ce grand échiquier.

Il y a plusieurs rythmes dans ce roman. Tout ce qui est lié au Grid (son explication, sa modélisation, les différentes tentatives d’y pénétrer pour retrouver Fuyue) est traité de manière très directe. Factuelle, sans digressions. Droit au but. Et entre ces différentes scènes, coupées souvent d’ellipses, l’autrice insère des scènes de dialogues assez longs. Comme si elle zoomait et appuyait sur le bouton pause en même temps. Ces échanges sont beaucoup plus poétiques, et surtout tragiques, au sens théâtral du terme. J’en parlerai plus bas.



Recueil cyberpunk, et pourtant, donc, assez contemplatif. Les deux novellas se lisent comme une pièce musicale en deux mouvements, soulignés par le passage du temps. Léa Silhol nous offre des pages de toute beauté, assorties de photographies (magnifiques, avec des macros impeccables) de son jardin japonais, pour souligner la fugacité du temps.

Le Maître de Kodo est comme une poussée de sève; les personnages sont vifs mais ploient sous un destin lourd, implacable. Puis La maîtresse d’échos apporte la renaissance. La floraison réapparait. Léa Silhol nous invite à apprécier le Hanami, cette coutume japonaise qui consiste à apprécier la beauté des fleurs de sakura, particulièrement au printemps lorsqu’elles sont en pleine floraison. Toute l’histoire d’Hatsuyuki et de Crescent est illustrée par ces saisons qui passent, ce renouvellement perpétuel, et la fugacité de la beauté, soulignant les rares moments de grâce qu’ils partagent.

Et au-delà du Hanami, l’autrice nous offre un regard sur la culture, l’intimité et l’esprit japonais. Il n’est pas seulement question d’apprécier les beautés d’une Nature environnante. Il y a dans Hanami Sonata une ode à la vie japonaise. Ce qui définit les individus, leur état d’esprit, leur philosophie, leur regard sur le monde. Il y a quelque chose de très intime dans ces pages, à travers à la fois les dialogues mais aussi les silences reposants dans le jardin d’Hatsuyuki. J’ai particulièrement aimé le contraste entre les manières d’être très discrètes, empruntées, et la fougue des personnages, résolus, entiers, droits et presque sauvages, sous leur réserve première.





Le mariage cyberpunk et sakuras donne déjà quelque chose d’assez singulier. Mais il faut rajouter à cela d’autres éléments qui donnent au recueil une coloration plus complexe, kaléidoscopique. D’abord, les clins d’œil permanents à la quête de Seuil et à ces temps anciens/alternatifs. La fantasy celtique et mythique n’est jamais loin, et est même inextricablement liée à ces temps modernes.

Et puis magie, avec l’Eysh et l’art du tatouage. Cela donne au roman une dimension supplémentaire, et complètement reliée au Grid puisque cette magie est incontournable pour aller délivrer Fuyue. C’est aussi elle qui parvient à recréer les ponts entre les époques et à générer la renaissance de Margret. On est dans quelque chose de presque alchimique, ésotérique. J’ai énormément aimé cet aspect-là, en plus de sa beauté visuelle. En bref, Léa Silhol mélange dans Hanami Sonata plusieurs genres et sous-genres et crée là une association réussie.





Hanami Sonata, je l’ai dit plus haut, c’est le récit d’une métamorphose. Celui de Margret, qui renoue avec ses origines. Le fil rouge de ce roman, c’est elle. Venue des Etats-Unis au Japon, ce pays qu’elle ne connait pas, c’est là qu’elle va (re)trouver du sens. Sa moitié, sa patrie, sa Terre. Alors le chemin n’est pas linéaire, loin de là, et le roman s’étire sur une durée assez longue.

Une quête, donc, de soi. De son identité, de ce qui est au fond de nous. Crescent n’est pas une jeune femme, c’est une femme de pouvoir qui a traversé les époques. Intéressant de la voir de nouveau renaître ici sous une autre forme, comme un phénix. Et intéressant aussi de voir comment elle finit par balayer ce qui l’a tant de fois contrainte. Une sorte de maturité qui permet au personnage de clamer, enfin, qui elle est et surtout ce qu’elle veut. J’ai beaucoup aimé cette métamorphose, qui se fait à travers un cheminement difficile, fait de séparations, de douleurs tant physiques que psychologiques… Il y a des scènes d’une très grande intensité et d’une beauté pure, dans ce roman; je pense notamment à la révélation que reçoit Crescent lors de son marquage, à certains dialogues et surtout à beaucoup de silences et de non-dits, comme pour éviter de mettre des mots sur la douleur. Parfois, le silence a une force bien plus redoutable que tous les mots.



La relation entre Crescent et Hatsuyuki m’a un peu fait penser à la chanson de Jeanne Moreau dans Jules et Jim : « On s’est trouvés, on s’est retrouvés, on s’est perdus d’vue, on s’est r’perdus d’vue… »

Une petite ritournelle qui a accompagné ma lecture pendant ce pas de deux entre Margret/Crescent et Hatsuyuki. Un pas de deux subtilement souligné par la division en deux parties du roman : Le Maître de Kodo//La maîtresse d’Echos. La chute, avant la renaissance.

Une tragédie en deux actes : voilà ce qu’est Hanami Sonata. Une histoire d’amour poignante, faite d’impossibilité, contrainte par le Destin, les menaces extérieures et le sens des responsabilités et du devoir de chacun. C’est beau, c’est vibrant, et c’est puissant, aussi. Moi qui clame sans arrêt que je n’aime pas les romances, hé bien j’ai adoré la relation entre Crescent et Hatsu. Il est vrai que leur histoire personnelle est magnifique, mais j’ai aussi aimé parce que les deux personnages font un pont entre les espaces (Etats-Unis, Japon), les cultures et le temps. Le lien, c’est eux. Et ils ouvrent des perspectives fort intéressantes pour la suite. Il va donc sans dire que je vais me plonger dans les autres chants du cycle très rapidement…



La chronique complète figure sur le blog avec un peu plus de points de repère qui replacent le recueil dans la Trame.
Commenter  J’apprécie          80
Rêves d'Ulthar : 21 Histoires de Chats Fantas..

Ne vous attendez pas à remonter la rivière Skai pour parvenir à Ulthar, vous n'arpenterez pas Les Contrées du Rêve. Dans ce recueil, c'est essentiellement dans le monde de l'éveil que vous croiserez la route de cette énigmatique créature proche des choses de l'étrange, que son familier l'humain ne peut percevoir : le Chat.

Rêves d'Ulthar ce sont vingt nouvelles fantastiques, horrifiques, inspirées de l'oeuvre de H.P. Lovecraft - et une en ouverture de celui qui aura été une source d'inspiration du maître de Providence : Edgar Allan Poe - d'une grande et étonnante originalité. Les auteurs ont su faire peau neuve des superstitions et pouvoirs que l'on confère à cet animal, honoré comme un Dieu dans l'Egypte Antique et objet de haine au temps du Moyen-âge, avec une bonne dose d'humour, noir.

Au fil de ces mauvais rêves et cauchemars de cette chympathique anthologie vous ne pourrez vous empêcher de porter un autre regard sur la boule de poils aux deux morceaux de soleil qui ronronne à vos côtés…



Le chat ouvrit les yeux

Le soleil y entra

Le chat ferma les yeux

Le soleil y resta.



Voilà pourquoi, le soir,

Quand le chat se réveille,

J'aperçois dans le noir

Deux morceaux de soleil.



[Maurice Carême]



Commenter  J’apprécie          80
340 Mps

Ce livre est un recueil de 9 nouvelles précédées d’un prologue racontant la genèse de l’ouvrage.



ça ne partait pas très bien: le 1er texte, très court, m’avait laissée dubitative parce que je le trouvais assez abscons. Du coup j’étais un peu inquiète pour la suite, surtout que les nouvelles, en général, ce n’est pas trop mon truc (c’est pourquoi, en toute logique, je continue d’acheter des recueils 😆 ). Mais j’avais déjà lu Léa Silhol et je savais qu’il fallait lui laisser le temps de m’alpaguer.



Et dès la deuxième nouvelle, j’étais à fond dedans. C’est original, imaginatif, souvent cruel et glauque, mais c’est parce que c’est si sombre que ça fonctionne aussi bien.



Les histoires sont assez variées, même si elles tournent toutes autour du même thème de l’obsession. On a du contemporain comme du fantastique et même des incursions dans la fantasy là où on ne l’attendait pas. Il y a énormément de références, notamment à la musique ou à la littérature. Certaines m’ont échappé, mais ça ne m’a pas empêchée d’apprécier ce que je lisais.



Léa Silhol, c’est aussi et surtout une plume. Une très belle plume. Le style est plus exigeant que dans la plupart des livres du genre et quel pied! C’est ciselé au millimètre près, c’est précis, c’est beau, c’est envoûtant.



Ce livre, c’est une pépite, j’ai adoré! ça ne plaira clairement pas à tout le monde, c’est trop « différent » pour faire l’unanimité. Mais c’est le genre de différent qui m’accroche à fond, c’est totalement ma came! J’ai un autre livre de l’autrice dans ma PAL, il ne va pas y rester longtemps 🙂



Un énorme kif de lecture!
Lien : https://bienvenueducotedeche..
Commenter  J’apprécie          80
Le Dit de Frontier, Tome 1 : Musiques de la..

L'autrice est dans un travail titanesque de reprise de ses textes, de réédition, et Musiques de la Frontière n'échappera pas à sa griffe (on ne peut que l'attendre, à nouveau).

J'ai lu ce recueil de nombreuses fois et j'ai toujours une impression différente à chaque fois, pourtant jamais je ne m'étais fendue d'un petit mot sur le site.

Je le fais aujourd'hui pour garder une trace et avoir un point de repère pour une n-ième relecture lors d'une nouvelle sortie prochaine.



J'aime ce recueil. Cet univers. Ces personnages mais également tout le reste, ce qui est sous-tendu, esquissé. Pourtant, j'ai, cette année, choisi de le relire à la suite de ma découverte de Possession Point et je dois dire que ce dernier a totalement éclipsé les Musiques dans mon cœur, au moins pour un temps. Mais c'est injuste.



Musiques est un recueil d'histoires individuelles qui, dans le désordre, vont nous conter Frontier et ce qu'elle représente. Pour les changelings et les humains, pour les premiers et les suivants.

A travers ces textes, on va toucher au cœur de la ville et des premiers. On côtoiera Shade comme jamais. On apprendra Gift et Hunter comme on ne le soupçonnerait pas dans Possession.

Des histoires individuelles, qui vivent pour elles seules, mais qui ont une force collective.



En refermant ce recueil l'autrice nous a tissé une réalité alternative pas si éloignée de notre quotidien. Une réalité où la différence blesse et peut tuer. Une réalité où il faut se battre pour conserver son identité, être et garder ce qu'on aime. Une réalité où le lâcher prise est parfois plus important que la lutte.



Ce recueil peut ne pas plaire à tout le monde, notamment par sa chronologie aléatoire, pourtant il est une présentation unique et parfaite de Frontier. Cette ville de Seuil esquissé par ailleurs.

Un incontournable pour les amateurs de LS et de ses créatures.


Lien : http://www.nyx-shadow.com/20..
Commenter  J’apprécie          80
Conversations avec la mort

Ce qui est agréable dans ce recueil composé de douze nouvelles, c’est que chaque nouvelle est différente de la précédente. Que ce soit dans la narration, dans le thème ou dans le style. En effet, le lecteur déambule d’un genre à l’autre, du fantastique à la fantasy en passant par la science-fiction.



De plus, la thématique de la mort est abordée avec originalité. Un écrivain converse en tête à tête avec la mort elle-même, personnifiée sous les traits d’une jeune femme, avant de lui conter, chaque nuit, une histoire mêlant la réalité à l’extraordinaire. Il est le fil conducteur qui relient ces douze nuits. De la nativité à l’épiphanie. Ces récits dont la finalité est de retarder l’inéluctable, en charmant la mort, mais aussi de lui démontrer les bizarreries de la vie. Et chaque nuit, assise au pied du conteur, la mort revient pour écouter. L’écriture y est poétique, envoûtante et bien maîtrisée.



Léa Silhol ouvre le bal avec « Assassin », un écrivain possédant un miroir qui le mène au bord de la folie. « Le lied d’Intransigeance » et « Lucifer Opiomane » ont la saveur de la littérature du XIXe et de son style décadent. L’une nous amène dans l’univers du grand opéra de Vienne et d’une cantatrice au destin tragique tandis que l’autre nous égare dans les fumées chimériques d’une discussion entre un jeune homme et un Lucifer aux allures de Dorian Gray. « Sur la terre comme au ciel » se tourne vers la SF : la science met au monde une créature angélique qui n’est pas sans conséquence. Dans « Dialogue avec les ombres » et « Nos funérailles », l’amour et la mort sont intimement liées. La première est teintée de deuil avec en toile de fond un chat qui perce l’invisible. La seconde, plus terrifiante, mène dans un élan de folie et d’amour, un couple à une mort atroce. Retour à la SF avec deux récits, « L’ordalie des matriarches » qui relate un lien entre sœurs mis à mal par une froide société matriarcale autoritaire et « Xolotl » qui narre à la façon d’un conte, la relation entre une enfant et une créature extraterrestre offerte par un père aimant. Poursuivons avec une histoire vampirique « Discours direct : un baiser de vampire », le lecteur assiste à la transformation d’un jeune couple en vampires. « Maillon d’une ancienne chaîne » a des accents d’Indiana Jones. En effet, une équipe de chercheurs découvre un tombeau égyptien inviolé et qui cache des secrets oubliés. Suivent deux dernières histoires tournant autour de la mythologie. Dans « Une Hécate et son chien », un homme croise la route d’une sibylle accablée d’un lourd fardeau et dont elle cherche à échapper. « De nuit, de glace, d’argent » est la rencontre étonnante entre une jeune mortelle et la mort à la beauté troublante.



Nous refermons ce recueil sur « Fins de siècle », une longue postface aux airs de confidences. Léa Silhol y décrit la naissance de ses nouvelles et cette passion pour l’écriture qui l’anime tant.
Commenter  J’apprécie          80
La glace et la nuit, tome 3 : Cauda Pavonis

Mais, mais, mais ? Que se passe-t-il ?

Un roman de Léa Silhol auquel je mets moins de 4 étoiles ? Comment est-ce possible ?

Hé bien, cet opus m'a semblé nettement moins bon que les autres. Disons plutôt : il m'a beaucoup moins plu.



Déjà, il y a des coquilles et des problèmes typographiques dans le texte, ce qui est inhabituel. l'autrice ne nous a pas habitués à cela, ses textes habituellement sont nickels. Là, il manque clairement une relecture.



En ce qui concerne l'histoire, j'avoue m'être un peu plus ennuyée. Je retrouve les longs dialogues typiques de Nigredo et Albedo, mais là ça passe moins bien. Peut-être parce qu'un tome ça va, deux ça va encore, mais trois, pff pff. Je m'essouffle.

D'autre part, de nouveaux personnages secondaires apparaissent sans être suffisamment développés, alors que certains principaux sont relégués au second plan. L'introduction d'un nouvel artefact qui débarque comme un cheveu sur la soupe manque pour moi d'originalité et de cohérence par rapport aux événements précédents.

Quant au rythme du récit, c'est inégal, avec des scènes qui semblent disjointes et un texte qui comporte des ellipses maladroites. Je dois bien avouer la grosse déception de voir l'épisode Carfax balayé en deux lignes et une ellipse entre deux chapitres. Un tel enjeu pour n'en rien dire ! Quelle frustration…



Cela dit, je me suis demandé si ces choix narratifs n'ont pas été réfléchis et choisis exprès de la part de l'autrice.

Le titre lui-même, "Cauda Pavonis", indique la nature instable et intermédiaire du récit, par analogie avec une étape alchimique. Alors, la confusion et les scènes décousues pourraient être une représentation de la division et du chaos présents dans l'intrigue et dans Seuil. Ainsi, comme le dit si bien Angharad, l'arc en ciel n'est-il pas cohérent et somptueux, bien plus qu'une ensemble d'identités fondues dans une terne homogénéité ? Dans ce cas, le texte révèlerait la beauté qui réside dans l'instabilité et la diversité plutôt que dans l'uniformité ennuyeuse.



Ce n'est qu'une hypothèse de ma part, mais je me dis que l'autrice ne faisant rien au hasard, c'est une piste possible. D'autant que cet opus marque bien la différence avec ses tomes précédents. J'imagine alors que cette étape intermédiaire créera aussi une rupture avec le dernier tome très attendu, Rubedo.


Lien : https://zoeprendlaplume.fr/l..
Commenter  J’apprécie          70
La Glace et la Nuit, Tome 1 : Nigredo

1er opus de la saga La glace et la nuit, Nigredo commence directement après la fin de La sève et le givre. Au royaume d’Hiver, la Reine des Neiges envoie le barde Kélis sur les traces d’Angharad, qui a quitté les Dix-Neuf Royaumes depuis deux siècles. Il doit la retrouver et la ramener, car d’elle, tout dépend. Titania, Haute-Reine de Faërie, est sur le point de prendre une décision irrévocable. Angharad pourrait la contrer et apporter une réponse moins radicale. Mais elle choisit une autre voie, au risque de fracturer davantage le royaume déjà très fragilisé. Commence alors une quête de clefs, de passages et de chemins semés d’embûches, de pactes, de promesses et de compromis.



Nigredo forme avec Albédo, sa suite, un duo uniforme, une duologie complète.

- Dans la manière de raconter, déjà.

Ossian rapportait, dans La Sève et le givre, les événements qui s'y déroulaient. Ici, c'est Kélis qui s'y colle. Il est pleinement barde : archiviste, témoin de temps à marquer dans les mémoires, mais aussi poète. La structure en cantos des deux romans complète cette position. Le récit alterne donc deux voix : un point de vue omniscient, et celui de Kélis dans son journal. On jongle entre l’extérieur et l’intérieur de ce qui se trame. Cela permet d’élargir le point de vue forcément plus restreint de Kélis, et de remettre ce qui se joue en perspective avec quelque chose de plus large.

- Et dans le rythme, également.

Nigredo amorce un rythme binaire, qui se poursuit avec Albédo ensuite. Une division par cantos, deux par tome. Comme les deux faces d'un miroir, une parfaite symétrie. toute la symbolique du 2 et du 4 se retrouve dans les pages de Nigredo.

Poésie en deux temps avec une mise en scène très théâtrale. Comme une sorte d'épopée qui se joue sur scène, réunissant les plus grands des Royaumes. Nigredo constitue les deux premiers actes de ce récit hautement épique.



Avec Nigredo, on est dans de la fantasy celtique assez classique, dans le fond. Un royaume de faës, des codes, des valeurs, des cours et des monarques, de la grandeur, du sublime, des émotions contenues, des chants et des jeux, des bastons XXL, des lieux connus. Un univers qui semble familier donc, mais ce background est à un niveau de détails et de peaufinage rarement atteint. Parce qu'il s'étoffe de tome en tome, de texte en texte, comme un fil rouge. L'autrice tisse sa toile au fil des mots.

La quête est également un schéma assez classique. La baston majeure qui se profile aussi. Malgré tout, tout ceci est superbement bien pensé, mené, structuré. L'autrice nous offre des pages d'anthologie qu'on ne voit pas venir.

Et puis tout ceci revêt une symbolique très alchimique, ce qui donne un sens supplémentaire à l'œuvre.



Un roman dans la suite de La sève et le givre donc, un peu plus classique dans sa facture mais mené avec un souci du détail et une plume d'une merveille absolue, et surtout qui nous offre un enchantement total.




Lien : https://zoeprendlaplume.fr/l..
Commenter  J’apprécie          70
Hanami sonata

Izôkage Hatsuyuki a fait appel aux Fays pour sauver sa soeur Fuyue. Celle-ci s’est égarée dans le Grid, cette réalité virtuelle dangereuse et immense, et refuse d’en sortir avant d’avoir retrouvé la personne qu’elle y cherche.



Ce roman est la version longue d’une nouvelle originellement parue dans le recueil Sacra, Parfum d’Isenne et d’ailleurs: Nulle Âme invincible, sous le titre Le Maître de Kodo.



Sous ce format, l’histoire est encore plus immersive. A mi-chemin entre les traditions et le folklore japonais et la mythologie celtique et féérique, l’intrigue ne se contente pas de mixer des inspirations différentes, mais offre un univers original, avec ses propres règles, et s’aventure également dans un cyberpunk onirique. Déjà présent dans d’autres livres de l’autrice, cet aspect ajoute une strate supplémentaire à un ensemble de royaumes et d’univers juxtaposés, ceux que nous explorons un peu plus à chaque lecture.



Comme toujours, la richesse de ces univers est servie par la plume si personnelle de Léa Silhol.



Seul bémol: je regrette de ne pas avoir lu l’ensemble des livres de l’autrice, qui forment un entrelacs d’univers partagés, dans l’ordre d’écriture, certaines références qui étaient faites au passé des personnages, si elles ne m’ont pas totalement échappé, étaient un peu vagues, j’aurais voulu en savoir plus.



Une jolie pépite, que j’ai dégustée avec plaisir, autant pour l’intrigue que pour la plume.
Lien : https://bienvenueducotedeche..
Commenter  J’apprécie          70
La sève et le givre

Ah, 18 ans que ce livre me fascine; troisième lecture, et pourtant, toujours autant de surprise, d'émotion devant la beauté de la langue, de ce chant poétique.



Œuvre musicale, dansante et pièce de théâtre tout à la fois, la sève et le givre mêle mythologie irlandaise, folklore écossais, références littéraires. Léa Silhol puise, s'inspire, réinterprète, refaçonne… tous ces matériaux, et en fait une œuvre poétique et de langage complète et unique.



Truffée de clins d'œil, de symboles, cette œuvre reste pour moi le parfait exemple de ce que j'attends de la littérature : une œuvre de langage, qui balade et perd son lecteur, tisse des fils, croise les chemins de sens, et façonne un monde à part entière. Mieux encore, ce livre me surprend toujours, je découvre sans cesse d'autres interprétations, d'autres sens, d'autres facettes… et ne cesse de me demander à côté de quoi je suis passée, si ce que je pensais avoir touché du bout du doigt est bien ce qu'il faut comprendre…



Pour moi, c'est un sans faute, une œuvre de perfection.
Lien : https://zoeprendlaplume.fr/l..
Commenter  J’apprécie          70
Masshiro Ni

Un souffle hivernal en cet été chaud et ensoleillé, ça vous dit ? Me voici de retour sur les sentes tracées à l’encre par Léa Silhol. Seppenko Monogatari n’est pas sa seule série d’ouvrages marquée par l’Hiver – j’espère d’ailleurs trouver le temps de lire son autre série hivernale cet été, mais vous connaissez le problème : so many books, so little time… Tellement de livres, si peu de temps libre !



Bref, revenons à ce premier volume de Seppenko Monogatari. Il s’agit d’un recueil de nouvelles, comportant 6 textes dont 2 inédits (les textes précédemment parus étant indisponibles depuis longtemps). La particularité de ces nouvelles, c’est que, rassemblées en un même ouvrage, elles offrent la mise en place de la lignée des Izôkage, avec notamment l’origine de leur malédiction. Le sommaire ne présente pas dans l’ordre chronologique les différents membres de cette lignée, mais permettent d’entamer l’emboîtage des pièces du puzzle formé par cette famille japonaise marquée du sceau de l’Hiver.



Nous entamons le recueil avec Différentes couleurs (Cinq prières japonaises). Ce texte, formé de cinq très courts récits, chacun autour d’une couleur, sont comme les éclats de verre colorés offrant un prisme, d’un point de vue différent, avec un motif différent, sur la saga familiale qui va nous être contée au fil de cette série.



La Loi du Flocon est la nouvelle suivante. Où un rônin raconte au narrateur son histoire, une histoire terrible, celle de ses affrontements réguliers avec la Yuki Onna, la femme des neiges, affrontements singuliers car ils ne nécessitent ni lame, ni combat physique… Cette nouvelle narre, également, le point de départ de la lignée des Izôkage. Pétrie du folklore hivernal japonais, cette histoire à la fois magnifique et terrible porte en elle les germes des événements qui frapperont les descendants de ce rônin.



La novella Gold nous projette quelques siècles plus tard, au début du XXe siècle très précisément. Cette novella figurait dans le recueil Sacra, où j’avais pu la lire précédemment. Où l’on retrouve un descendant lointain du rônin de La Loi du Flocon. La marque de l’Hiver s’y fait discrète, le sujet principal du roman étant l’art et ce qui en découle : les affres de la création, les effets pervers du succès, le refus de la compromission quand elle implique la trahison de la conception de ses oeuvres… mais elle transparaît, elle est rappelée subtilement au fil du texte. Comme à la précédente lecture, j’ai beaucoup aimé ce texte riche en réflexions, fort bien écrit et sans concession.



Honne Cantata est le premier inédit de ce recueil. C’est aussi la seconde novella. Nous retournons dans le passé, cette fois au moment où un pacte est noué entre les fays occidentaux de Seuil, sous la houlette d’Angharad (personnage principal de La Sève et le Givre, qui initie l’autre série de romans hivernaux de l’autrice dont je vous parlais en préambule) et ceux du Japon. Quand un samouraï issu de la lignée des Izôkage rencontre une souveraine fay. Une histoire d’amour tragique, une histoire qui forme aussi un pivot. Pour celles et ceux qui auront lu Le Maître de Kodo, l’importance de cette histoire leur sautera aux yeux. Si vous ne l’avez pas lue, pas d’inquiétude, elle figure au sommaire du second volume de la série Seppenko Monogatari. Malgré la mélancolie et la fatalité qui planent sur ces personnages, j’ai aimé cette novella aux airs de tragédies anciennes, avec son écriture poétique, ciselée, presque détachée, comme un conteur rapporterait une légende ancienne, mais à la portée aussi intense qu’intacte.



Macula Lutéa est une courte nouvelle qui fait écho au récit centré autour du jaune, dans le texte en préambule. Une nouvelle triste, autour du deuil d’un amant.



Le recueil se clôt sur Black Ice, nouvelle cyberpunk qui augure de la suite de la série, sise dans un contexte où le Grid prend le pas sur la réalité. Mais le virtuel est-il exempt de glace, d’hiver ? Rien n’est moins sûr…



Au final, ce recueil placé sous le signe de l’Hiver comme du Japon est un régal qui se savoure à petites bouchées. Un premier volume qui promet une belle série et nous permet d’y entrer par des textes plus ou moins courts.
Lien : https://lullastories.wordpre..
Commenter  J’apprécie          70




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Léa Silhol (456)Voir plus

Quiz Voir plus

Un quiz plein d'étoiles (titres en littérature)

Quel écrivain, auteur de "Croc-Blanc", publie, en 1915, un roman fantastique intitulé "Le vagabond des étoiles" ?

Jack London
Romain Gary
Ernest Hemingway

10 questions
95 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature française , littérature américaine , bande dessinée , culture générale , poésie , étoile , littérature , livres , romanCréer un quiz sur cet auteur

{* *}