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Critiques de Léa Silhol (208)
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Fées Divers n°1 : Sombre Féerie

Je peux dire merci au site Babelio qui, au gré des critiques, permet de découvrir des livres et des blogs.Cette fois je suis arrivée sur le pseudo puis le blog de "Autre coté du miroir "(Vous qui aimez la Fantasy ,précipitez vous c'est une mine!!! ) grâce à ce titre accrocheur,Fées divers, et qui m'a fait sourire,repensant à mes jeunes années où j'écrivais les" faits d'hiver"... (un peu moins poétique)



Donc je me suis ruée sur le SITE de cette revue qu'on ne peut trouver que là (dommage!!) pour pouvoir me procurer le n°1 et le n°2 ....je sens que le 3 ne va pas tarder à rejoindre les 2 autres...



Tout d'abord l'aspect ,ce qui est important pour un magasine que je qualifierais presque de livre s'il n'y avait son contenu...



Couverture et présentation extrêment soignées,c'est un 1er bon point .



Et quand vous commencez à lire ,vous vous rendez compte de la qualité des articles ,interviews d'auteurs,réflexions autour du conte ,phare mis sur certains ...Vous vous rendez compte que le mythe de la "gentille "fée est complètement mis à mal (et quand on y réfléchit bien ...on n'est pas vraiment surpris) ,on vous décortique les dessous pas toujours très beaux mais évidemment pas révéles aux enfants qui ne voient que le côté féérique ...



Mais on vous fait remonter à la genèse de contes comme Blanche Neige ou la Belle au bois dormant et là ...tout prend son sens ...



N'accusons pas Walt Disney d'avoir édulcoré Blanche Neige ou encore la Belle au bois dormant .les frères Grimm ou Charles Perrault ,inspirés eux mêmes par des contes écrits par d'autres...avaient plusieurs versions car ils contaient leurs histoires devant un public d'adultes (!) mais certaines choses les auraient choqués...Etonnant,n'est ce pas?



Ainsi la belle au bois dormant aurait eu un enfant pendant son long sommeil ....et c'est cet enfant qui en têtant le doigt ,pensant que c'était le sein,



Suite sur mon blog...
Lien : http://lemelimelodepyrostha...
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Fovea

Fo/véa. LE livre de ce début d'année. Des textes, des codes, des jeux de piste... c'est un peu tout ça. Des textes qui remuent l'âme, qui secouent les tripes, qui vous prennent le coeur. On ne reste pas insensible. On est bouleversé, chamboulé, pris au coeur, ici c'est de l'émotion à l'état pur, en pleine intensité. C'est l'effet Fovéa. Le choc Fovéa. Une grande claque dans la figure, une délivrance, un bouleversement. Un chef d'oeuvre. Et oui.

A lire absolument.
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Lilith et ses soeurs

Ce recueil de nouvelles nous présente davantage la Lilith diabolisée par les religions patriarcales que celle que j'aurai voulu croiser vraiment : La Lilith qui a su prendre son indépendance quelque soient les risques encourus, face au désir de domination de son partenaire masculin.

Une seule nouvelle, celle d'Alice Yvernat appelée "Reflets éternels"lui rend cet hommage et c'est un grand plaisir que de voir enfin cet aspect là de Lilith mis en avant.

Sinon les autres nouvelles que j'ai réellement appréciées sont celles du "Refuge" de Ken Rand qui nous montre comment le tissage enchanté d'une couverture peut décider du devenir d'un village entier. Celle de Tanith Lee, " Quand frappe l'horloge" qui revisite le conte de Cendrillon à partir de la description d'une FABULEUSE horloge, et enfin celle de Gary A Braunbeck "d'après les livres d'Alice Redfearn" qui nous montre que l'on peut survivre de bien des façons différentes après avoir subi la bêtise et la méchanceté humaines.



http://labibliothequedefaery.wordpress.com/2010/02/22/lilith-et-ses-soeurs/
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La Tisseuse : contes de fées, contes de failles

Léa Silhol, on aime ou on n'aime pas, mais lorque l'on aime c'est sans modération car son style d'écriture nous emporte dans l'Autre Monde et il est difficile d'en revenir.
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La sève et le givre

Une magnifique histoire d'amour, de haine et de guerre. Léa Silhol réunit et réinvente avec un talent rare les grandes mythologies et légendes, offrant des personnages et des paysages qu'il est difficile d'oublier une fois la dernière page tournée. La première pierre à un univers des plus prometteurs.
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La sève et le givre

On m’avait chaudement recommandé ce roman de Léa Silhol et j’avoue que je n’ai pas été déçue,bien que la détente a été un peu longue à venir...
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De Brocéliande en Avalon

Lucie Chenu nous invite à faire un voyage assez inhabituel, à découvrir les légendes du Roi Arthur, de Morgane et de la Table Ronde sous un oeil nouveau : Que se passerait- il si Preux Chevaliers et Belles Dames débarquaient un jour à notre époque, quel serait leur réaction, leur adaptation ? ...
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La sève et le givre

Une écriture finement ciselée. Un récit envoûtant et merveilleux. Un voyage en Féérie avec des personnages et des paysages dont on tombe irrémédiablement amoureux.
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Contes de la Tisseuse : Cinq Saisons et un ..

Dernier emprunt à la bibliothèque, ce recueil est un véritable coup de cœur. Vous aviez déjà entendu parler de Léa Silhol chez Fashion ou chez Chiffonnette qui ont beaucoup aimé la sèvre et le givre. Pour ma part, c'est avec ces nouvelles aquatiques que je la découvre.

Son recueil est divisé en saisons qui comportent chacune trois nouvelles... et une longue saison : l'éternité. Chaque opus est plus ou moins long mais plonge irrémédiablement le lecteur dans un monde féérique ou mythologique. Beaucoup de femmes, de dryades, de naïades, de déesses ou de monstres dans ce livre, des femmes si belles, si pures, en prise au destin et à leurs révoltes ...et pour porter leur histoire, une langue pure et précise, ciselée comme un cristal de roche. Il y a le monde entier, les légendes celtiques, les superstitions médiévales, la Grèce mythique, l'univers peu après le chaos originel, les forets ou les déserts plus ou moins contemporains... Il y a des dieux envoutants et rusés, beaux comme Solal, et immortels... Et le temps qui s'écoule différemment selon les peuples, les rencontres improbables, mortelles ou délétères. Et mon édition était illustrée, ce qui rend l'ouvrage encore plus onirique.

Je ne résumerai pas chaque nouvelle car mon compte rendu ne sera jamais à la hauteur de la plume qui les a créées. Sachez simplement qu'après cette lecture, vous ne rêverez plus que d'une chose, retrouver l'univers de Léa Silhol.
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De sang et d'encre

Sur les 17 nouvelles réunies ici, il y en a forcément certaines que j’ai appréciées plus que les autres et il y en a aussi certaines que je n’ai pas trop aimées.



La présentation de Léa Silhol n’est pas comptée dans les 17 histoires, mais comme toujours j’ai aimé la plume de l’autrice et la façon dont elle amène le sujet. Elle aurait méritée d’être la 18e nouvelle du livre, puisque le format de celles qu’elle a collectées pour le remplir n’ont pas un format trop strict.



Parmi mes textes préférés, je retiens celui de Neil Gaiman pour l’originalité de sa forme (15 Cartes peintes d’un Tarot de Vampire), justement; mais aussi celles d’Alain Pelosato (Hollywood) pour son personnage principal, de Brian Lumley (La Chose qui venait de la Lande désolée), qui rappelle Lovecraft et propose un type de vampire original (qui m’a aussi rappelé une nouvelle de Daphné DuMaurier), et de Kristine Kathryn Rush (Victimes) pour sa vision féministe et politique du sujet. (...)
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La sève et le givre

Le récit proposé dans ces pages par Léa Silhol est glaçant et en même temps fascinant.

La plume de l’autrice poétique et romanesque nous plonge dans un récit hors du temps, où les protagonistes sont à la fois cruels et magnifiques de par leur nature inhumaine.

C’est une histoire qu’il est parfois complexe à comprendre tant il est tissé de légendes et de contes et parce qu’il est bien difficile d’appréhender des êtres aux comportements si extrêmes.

L’autrice a réussi jusqu’au bout à garder son cap et à ne pas tomber dans des facilités scénaristiques qui auraient à mon sens dévalué son récit.

Cette fin qui peut être comprise comme la fin du conte ou le début d’un autre nous laisse le choix de continuer l’aventure ou non.



Ce roman atypique a été une très belle découverte.
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Hanami sonata

Grande fan de Léa Silhol, je n’ai pourtant pas encore lu toutes ses parutions. Après avoir savouré le premier opus de la saga Seppenko Monogatari, je me suis lancée dans le second, profitant du Hanami Book Challenge. À noter que ce second volume peut se lire indépendamment du premier, qui était un recueil de nouvelles.



La saga suit une famille japonaise, tout au long des siècles, ainsi que ses liens avec le peuple féerique – celui, issu du folklore, croisé dans le Cycle de Vertigen, et celui, plus contemporain mais lié au précédent, croisé dans le Dit de Frontier. Car dans l’oeuvre de Léa Silhol, tout est lié !



Hanami Sonata rassemble deux novellas. La première, Le maître de Kodo, est une version longue de celle parue dans Sacra. C’était déjà l’un de mes textes préférés de ce recueil, j’ai été ravie de le savourer à nouveau ici ! La seconde novella, La maîtresse d’échos, est inédite. Les deux textes fonctionnent en contrepoint l’un de l’autre, restituant l’histoire de Crescent et de Hatsuyuki, d’un pont jeté entre les fays et le Japon, d’un amour qui transcende les siècles et valse au rythme des saisons.



Dans Le maître de Kodo, nous suivons Hatsuyuki Izôkage, qui fait venir des fays des États-Unis pour sauver sa soeur, piégée dans le Grid. Le Grid, c’est un environnement virtuel, mais ces quelques mots descriptifs sont insuffisants pour en dévoiler la nature exacte, nature que je vous laisserai découvrir ! Parmi la délégation fay se trouve Margret, une jeune femme au caractère entier qui n’hésitera pas à risquer de tout perdre, pour sauver la jeune fille. Entre Margret et Hatsuyuki naît un amour qui défie toute mesure. Et qui risque bien d’attirer l’ire de l’Hiver, ennemi de la famille Izôkage…



Une novella placée sous le signe d’un éveil d’importance – celui de Crescent – mais aussi d’un amour digne des tragédies shakespeariennes. Féerie et univers virtuel s’y mêlent, de même que le Japon traditionnel et l’Occident contemporain. Un premier texte qui narre la chute exaltée de ses personnages, leur éveil mais aussi le déchirement.



La maîtresse d’échos, le second texte, c’est l’élévation, tel les fleurs renaissant au printemps. Plusieurs années se sont écoulées depuis les événements survenus dans Le maître de Kodo, et l’on retrouve ses personnages pour découvrir les conséquences des dits-événements. L’ombre du tsunami qui frappa si tragiquement le Japon en 2011 apparaît aussi dans ce texte, qui se déroule à la même époque.



Je n’en dirai pas plus pour ne pas déflorer l’intrigue, mais cette seconde novella fut tout aussi intense que la première, car chez Léa Silhol, les personnages expriment leurs sentiments dans la démesure, une démesure poétique et à gestes comptés, mais on perçoit bien toute l’emphase qui les emporte à travers leurs mots.



La symbolique de la danse des saisons comme celle de l’Hanami parcourt les pages, entre frimas impitoyable de l’Hiver et fragilité des pétales des fleurs de cerisiers. Autant dire que le fait de l’avoir lu dans le cadre du Hanami Book Challenge a apporté une saveur particulière à cette lecture !



Et, comme toujours avec la plume de Léa Silhol, les mots coulent de façon somptueuse. J’ai noté bien des citations, été transportée ligne après ligne par la pure poésie des phrases. Hanami Sonata a été une lecture marquée par la beauté, celle des mots comme celle du printemps. J’avais le souffle coupé, par cette plume, par ces histoires, par ces personnages.



Un coup de coeur, que dis-je, un coup au coeur !
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La glace et la nuit, tome 3 : Cauda Pavonis

Seuil.

Seuil, enfin. La cité indocile, évasive, hermétique. L’objet d’une si longue quête — dont nous autres lecteurs auront pu apprécier la route, et les multiples et passionnantes étapes, constellées de défis posés aux quêteurs, en premier lieu Angharad & Finstern : joutes d’esprit, duels au chant ou à l’épée, parties d’échecs, sacrifices mystiques et négociations essentielles. Seuil, clef de la résistance au projet despotique de la Haute-Reine de Féerie Titania — à condition de trouver les clefs pour en ouvrir les portes, et, plus encore… pour lui parler, et l’apprivoiser.



Les portes sont ouvertes, à l’heure où Kelis rédige les premières pages de cet opus. Son récit, démarré aux premiers jours du retour de Seuil, alors qu’arrivent les nouveaux hôtes de la cité, va nous mener sur huit années, jusqu’aux portes de la guerre, prédite pour la neuvième.

Ce sont des temps étranges qu’il nous relate, une parenthèse pour les plus guerriers des fées, une période de transition, d’ajustements, de tensions pour les habitants qui doivent apprendre à vivre ensemble (y compris avec des humains !), et peinent, pour nombre d’entre eux, à renoncer tant à leur Cour qu’aux millénaires coutumes de Féerie.

Une période de test, aussi, de la part de Seuil, féroce et fantasque comme un fauve, au point qu’il devient dangereux d’y vivre. Qui saura la convaincre de rentrer ses griffes, et la faire ronronner ? La réponse tira un grand sourire à cette féline de lectrice, qui guettait depuis longtemps la rencontre qui s’ensuivit.



J’ai perdu le compte du nombre de relectures, intégrales ou partielles, que je fis de cet opus.

Revenant méditer sur les échanges et réflexions autour du pouvoir, de son poids dans un monde féerique figé et structuré de longue date par l’adoration du souverain par son peuple, des chaînes et de la solitude que cela implique. Sur l’utopie, sa force dynamique et ses failles critiques…

Passant saluer, encore et encore, les personnages de cet opus, en ces temps d’épreuve. Des êtres connus, soumis au creuset de l’évolution (ou refusant de s’y soumettre) ; de nouvelles rencontres qui furent autant de coups de cœur, qu’il s’agisse de prometteurs oisillons, corbeaux ou pinsons, ou de personnes marquées par la beauté de l’adéquation…

Aimantée par la puissance narrative des coups de tonnerre qui vinrent secouer le statu quo de ces huit années. Les confrontations avec Titania et ses allié.e.s, magistralement orchestrées ; l’intensité d’une scène d’attaque contre des populations civiles, du point de vue d’un témoin et combattant qui n’a rien d’un guerrier mais refuse, et il n’est pas seul, de tourner les talons et détourner le regard ; la tension dramatique d’un procès sur lequel se joue le devenir de Seuil — ou sur lequel Seuil joue l’avenir de ses hôtes…



Me lasserai-je un jour de cette « queue du paon », cette étape alchimique délicate, et de ce qui s’y reflète dans l’espoir que représente Seuil ? Comme dirait dans Cauda Pavonis un certain A. : je ne crois pas, non.
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La glace et la nuit, tome 2 : Albedo

Il est des chants dont on ne veut sortir, des visions auxquelles on ne saurait s’arracher sans y laisser un bout d’âme, comme ces lambeaux de peau qu’il faut laisser en sacrifice à la morsure de la glace.



Voilà pourquoi Albedo — l’œuvre — reste depuis des mois, ici, en cours de lecture (de relecture, et de re-relecture, ad lib.), tandis que le livre, incarné, dispute à mes chattes, nuit après nuit, une place tout contre mon oreiller.

Par quel angle aborder cette alchimie, ce coup de foudre de lectrice ?

La merveille d’explorer un univers fascinant, et qui se dévoile toujours plus complexe à chaque roman. Découvrir, dans les terres de Vertigen, de nouvelles cours féeriques, qui s’incrustent dans le regard avec une force élémentale, qu’elles inspirent la révolte ou l’adhésion farouche.

Rencontrer des personnages d’une présence à couper le souffle, et en accompagner d’autres, déjà aimé.e.s, sur les voies de l’accomplissement comme à travers les épreuves et le poids des responsabilités assumées. Saluer la splendide puissance, la férocité et l’intégrité des Corbeaux de Bataille.

Et… bon sang, voir Isenne. S’émerveiller de l’histoire d’amour qui relie un être à une cité. Je mourrai, c’est un fait, sans avoir vu Venise, mais j’aurai senti vivre et vibrer et se battre Isenne, sa frangine jaillie de la passion et de la vision d’une écrivaine, cette magnifique hybride conjuguant la magie d’un héritage féerique et les aspirations politiques de nos luttes humaines. Isenne, cité d’Artisans aux talents exceptionnels, de familles où l’on se voue à un art et à son pouvoir comme à un sacerdoce. Isenne, dont la résilience, l’art de vivre, l’esprit furent un coup de foudre pour Angharad, et certainement une étape cruciale vers le rapprochement des immortels et de l’humanité.



La plume et l’esprit de Léa Silhol sont redoutables, et filent comme des flèches sans épargner ni le lecteur, ni ses magnifiques personnages. Cela fait des années que je guette, de parution en parution, les avancées et l’avènement de l’un des enjeux majeurs des œuvres liées à Vertigen : la courtise de Seuil, cette cour rétive qui fait le lien entre les temps anciens et le retour des fays en notre époque contemporaine, fruit d’une quête immense et que l’on croirait impossible, si elle n’était portée par le formidable duo que forment Angharad et Finstern.

Mais à la lecture d’Albedo, à portée de pages de cet enjeu tant attendu, à portée de pas, toujours plus, du passage vers Seuil, voilà que je me suis laissée hypnotiser à chaque étape, à chaque rencontre, au point que tourner les pages tient tant de la pulsion irrésistible (en mode page-turner) que de l’arrachement et du crève-cœur.

Brava à l’auteure pour ce geis littéraire !
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Le Dit de Frontier, Tome 1 : Musiques de la..

Le recueil de Frontière se lit – se vit – comme une course effrénée, un élan, une impulsion. C’est le délice douloureux du corps poussé à bout, des souffles de forge depuis des poumons en feu et de la tension dans les muscles. La frénésie, l’urgence, l’obsession. Une mission qui enflamme toutes les passions. Une chimère folle au goût d’absolu, un désir souverain qui justifie tout. Une telle volonté ne peut que donner naissance qu’à des individualités trop fortes pour accepter les compromis, des individualités trop entières pour ne pas être vraies, dans tous les sens possibles.

Ainsi sont-ils. Mus par une poussée unique, une même révolte, une cause partagée. Ils refusent l’oppression, sans concession aucune, et s’en vont en croisade avec des chants de guerre, réunis dans une clameur unique. Sans plus de regard en arrière, faisant face à l’avenir, leur fierté comme une couronne sur leurs têtes hautes. Vifs comme des couteaux, aussi éblouissants que la lumière sur les lames sorties de leur fourreau, et tout aussi meurtriers : les regards sont acérés, les gestes sont incisifs et les paroles tranchantes. Les mots du recueil ne sont qu’une arme supplémentaire mise à leur contribution ; chaque phrase est aiguisée et ne laisse de place qu’à l’émotion mise à nue, qu’à une sensibilité à fleur de peau. A quelque chose d’instinctif et de primal, de primordial en nous. Nulle pitié ici, non, jamais. Mais une juste colère, qui vient alimenter leur feu. Dents et poings serrés, on se lève, on les rejoint. Courant avec la meute. Pour combattre pour nos droits, pour défendre nos rêves.



Et tout défile dans cette ruée éperdue : les rails à la symétrie fascinante et la toile qu’elles tissent, les routes perdues et poussiéreuses brûlant sous le soleil, les allées enfumées des villes-labyrinthes. Faisant fi des barrages des voitures de police, des murs des prisons, des entraves de fer. Sur un même rythme, que l’on soit proie ou chasseur. De page en page, de foulée en foulée, de vie en vie. A travers le feu et l’eau, à travers les yeux des Fay et des « reg(ular)s », à travers son propre reflet et le miroir de l’autre – deux à deux, toujours, parce que c’est par la confrontation – la différence – que les choses se révèlent. Car c’est aussi cela, Frontière : des histoires de liens. Ceux que l’on tisse, ceux qui nous enchainent. Ténus parfois peut-être, mais d’une force invisible résistant jusqu’au Temps. Les fils d’Ariadne dans les dédales de nos vies, les trames des destinées enchevêtrées. Le fil (le cheveu) pour recoudre la plaie, qu’elle soit sur le corps ou dans l’âme. La loyauté, donc, et son prix. L’acte de foi. L’abandon. Être capable de tout donner et risquer de tout perdre, parce qu’il y a bien plus encore à gagner : la liberté, la réponse à son existence et l’amour, sous toutes ses formes. Et la Féérie est là. Sur la peau, sous la peau (l’aiguille, le tatouage, son motif). Dans les cœurs. Elle est bien là. Elle s’exprime simplement à l’intérieur, dans le langage silencieux qui est le sien, flocons de neige au mitan de l’été.

« Ce qui fait de nous des frères, ce n'est ni le sang versé, ni le sang partagé. C'est l'amour. Tu ne le savais pas ? » (Runaway Train, p.28)



A bout de souffle, à bout de course, il convient peut-être de s’arrêter un court instant. Le temps de perdre et de retrouver tout à la fois sa respiration, de laisser l’oxygène se frayer un chemin et de tout emplir. De sortir la tête de l'eau lorsque les poumons n'en peuvent plus et brûlent de tout ce vide quand le cœur éclate sous tout ce plein. De savourer sa fatigue et sa faiblesse. Ca gonfle à faire mal, empêchant l’air de passer par une gorge nouée, oppressé sous tout ce qui n'a jamais été dit, sous tout ce qui a dû être ravalé par trop de fois.

Frontier. Que l'on n’ose toucher du bout des doigts, en une caresse évanescente, amoureuse. Une offre absurde et pourtant si simple, de celle à laquelle on n'osait plus croire tant les espoirs portés sont grands - lourds de sentiments refoulés, d'une force violente qui tournait et retournait. La réponse aux prières muettes formulées dans nos rêves. L'invitation à un Ailleurs et à toutes ces choses auxquelles on n'a jamais vraiment su renoncer dans le secret de notre âme. Comme une justification toujours attendue, une confirmation, une reconnaissance.

Les épaules tombantes, l'on croit alors lâcher un soupir de soulagement et c'est avec stupéfaction que montent à nos oreilles le lied d'un sanglot étranglé.

« Quand tu es là, je me sens comme une gosse. Et ça fait mal, Blue, ça fait mal. Ces temps sont loin. Laissons-les reposer en paix.

— Ils ne peuvent pas être en paix. Ils sont vivants là-dessous.

[...] Et moi aussi, petit frère, moi aussi je suis toujours vivante là-dessous ; qui aurait pu le croire ? » (Faire surface, p.66)

La reconnaissance, oui. De tout ce qui a été vécu. De la source de nos joies et de la morsure de nos souffrances. Enfin.



Frontier et ses fay.

Frémissements à la surface de l’eau vive de nos âmes tenues au silence.

Echo de quelque chose qui se brise à l’intérieur de nous.

Beauté ineffable, dont la contemplation seule est une brûlure ; une chaleur propre à faire fondre la glace qui emprisonne nos cœurs engourdis par le froid. C’est là que git l’invitation, que retentit l’appel, que monte l’adrénaline. Les battements indiquent le chemin de retour, la route à suivre pour rentrer. Rappelle à notre souvenir qui nous sommes, ce à quoi nous aspirons. Nous rend à nous-mêmes.

Alors nous éclatons de rire. Pris de vertige, ravagés, désespérés presque. Pris de fièvre, ivres de leur vin des rêves. Un besoin irrépressible se met à courir dans tout notre corps, à travers les sentiers de nos veines, plus fort à chaque page - à chaque pulsation. Une soif impossible, une extase lancinante, une exaltation impérieuse. Une douleur tellement pure qu’elle en devient un plaisir.

Nous sommes là, au bord du monde, à la limite de tout. Le souffle court, prisonnier. La voix, perdue à jamais. Les yeux immenses, noyés de larmes dérisoires, irrépressibles. Renaissant à cette vision difficile à endurer, sous un nouveau nom, lavés de tout, libres. Libres et entiers.

Et nous nous élançons.
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La glace et la nuit, tome 3 : Cauda Pavonis

Troisième opus de La Glace et la Nuit, mais quatrième de la saga Vertigen, Cauda Pavonis nous présente les conséquences de la conquête de Seuil. Car ce nouveau royaume va bouleverser l’échiquier politique des Cours Féeriques, et contrarier les plans de Titania, la Haute-Reine. Mais comme si cela ne suffisait pas, Angharad et Finstern vont également être confrontés à un problème venu de l’intérieur : Seuil étant ce qu’elle est, entrer en ses murs n’était pas la seule étape. Il leur faut, à présent, apprivoiser la ville elle-même. Et rien ne sera plus difficile, là où tant d’autres ont échoué avant eux.



J’ai retrouvé avec grand plaisir la plume toujours aussi superbe de Léa Silhol dans ce nouvel opus, où l’on continue de suivre la quête d’Angharad. À peine a-t-elle remporté une victoire qu’un autre obstacle se dresse sur son chemin !



J’ai apprécié de retrouver d’autres Faes dans cet opus, ainsi que quelques petites références subtiles à d’autres mythologies. Il n’y a guère de suspense, on sais qu’Angharad surmontera tous les obstacles, mais l’intérêt de l’histoire est tout autre : on assiste à la construction d’un nouveau monde féerique, à un changement majeur dans leur structure même. Un bouleversement qui crée soit l’adhésion, soit le refus, soit encore une attitude neutre de la part des autres Faes. Une ombre reste au tableau : le fameux ennemi encore caché, issu d’une guerre millénaire, et qui avait déjà cause la chute d’Angharad dans sa précédente incarnation. Cet ennemi-là est encore lointain, mais je m’interroge sur ce qui adviendra le jour où Angharad y sera à nouveau confrontée !



Quelques intrigues amoureuses viennent aussi se mêler de la grande intrigue politique, et vont parfois risquer d’envenimer les choses – ou de les apaiser. Elles apportent aussi au récit, qui à l’aspect des grandes sagas mythiques, avec ses personnages distants car trop inhumains, une certaine douceur et une sorte d’humanité, si je puis dire, considérant que l’on parle de personnages non humains.



Le titre de chacun des opus trouve aussi son éclairage dans ce volume – il s’agit d’une référence à un procédé alchimique. N’y entendant goutte à l’alchimie, j’ai apprécié que, au cours d’un dialogue, on ait l’explication de ces titres. Et cela fait sens !



J’ai hâte, à présent, de connaître la suite des événements, dans le 4e et dernier opus de La Glace et la Nuit, Rubedo, qui devrait paraître d’ici la fin de l’année.
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La glace et la nuit, tome 2 : Albedo

Angharad et Finstern ont réuni les clés qui leur permettront d’accéder à Seuil, la mythique cité perdue des Tuatha. Mais encore faut-il la trouver et, pendant ce temps, échapper à l’ire de Titania, qui voit de plus en plus d’un très mauvais oeil la seule existence d’Angharad, née de deux Clartés différentes… ce qui enfreint un tabou.



Après Nigredo, voici Albedo, petit pavé que j’ai dévoré en quelques jours, hypnotisée par la plume toujours aussi poétique de Léa Silhol. Une plume parfaitement assortie aux personnages dont elle raconte l’histoire, puisque Angharad et Finstern sont des Faes.



Léa Silhol a toujours dit que ses oeuvres étaient liées. Au fil de mes lectures de sa production – je crois que je lis ses récits depuis 2004, année où je découvris cette autrice – j’avais déjà pu noter des liens, ténus, subtils, mais des liens. Et, à mesure que Léa Silhol dévoile de nouveaux textes, ces liens se font de plus en plus visibles. La Trame se dessine avec davantage de clarté sous nos yeux enchantés.



Au folklore féerique celtique (Écosse, Irlande, Pays de Galles, Bretagne…) se mêlent une touche de mythologie nordique, une excursion dans les Alpes, des évocations du peuple angélique et des références, évidemment, aux oeuvres du dramaturge Shakespeare. De fait, comme son opus précédent, Albedo recèle un terreau solide de références, à partir duquel Léa Silhol construit sa propre saga féerique. Et quelle saga ! Le souffle des grandes tragédies parcoure la trajectoire et les dialogues de ces personnages qui n’appartiennent pas à l’humanité, personnages grandioses, et dont on suit la route avec une fascination semblable à celle de Kelis, le barde mi-fae mi-mortel qui s’attache aux pas d’Angharad.



Figure aussi un long séjour en Isenne d’Angharad, Finstern et leur suite. Isenne, ville fictive imaginée par Léa Silhol, et dont j’aime à parcourir les rues. Ville d’artistes et d’artisans, creuset de tant d’oeuvres singulières égrenées au fil de nouvelles, jusqu’alors. Isenne, que j’ai été ravie de retrouver ici !



Ma chronique me paraît bien courte, et bien peu représentative de la richesse de ce petit pavé que j’ai dévoré avec tant de gourmandise, mais je ne voudrais pas vous priver du plaisir de la découverte, et risquer de spoiler le contenu par inadvertance.



Si vous aimez la fantasy féerique, les plumes ciselées, les grandes sagas où la complexité des écheveaux politiques se mêle de celle de l’organisation de la société Fae, les tragédies de Shakespeare, le folklore féerique et la mythologie, aucun doute : vous aimerez la saga Vertigen !



C’est une lecture exigeante, certes, mais la récompense – un moment de lecture comme suspendu hors du temps, perdu en Féerie – en vaut largement la peine !
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La glace et la nuit, tome 2 : Albedo

Voici le troisième volume, très attendu des fans, de la « suite majeure » du cycle « en fractales et morceaux » de Vertigen, l'opus magnum de Léa Silhol. Une clé nous permettant de relier entre-eux des espaces-temps aussi différents qu'une dystopie voyant l'émergence de changelings dans nos sociétés contemporaines, les brumes et les forêts mystérieuses des Cours Seelie et Unseelie du folklore gaëlique, mais aussi les guerres qui opposent anges déchus et serviteurs de l'Empyrée.



Dans le précédent volume, nous avions laissé Finstern, ex-messager de El et Roi de la Nuit, prendre la route avec Angharad, dont la particularité jusque-là était d'être le fruit d'une union interdite entre les clartés féériques et la seule ayant réussi à toucher le coeur de l'Obscur. On se rappelle que cela avait provoqué une guerre, mais aussi la ruine et le chute du royaume de son amant, et la perte de son fils unique. Or, on apprend ici qu'elle est encore plus que cela. En outre, ce personnage d'une perfection sans faille, qui arborait un égoïsme terrifiant dans le premier opus, évolue grandement dans ce récit. Cela permet d'accepter plus facilement qu'elle remporte encore des couronnes supplémentaires et continue à ravir tous les coeurs qui passent. À chaque volume, une nouvelle victime, qu'elle laisse éplorée mais toujours grandie, car elle est la « Souveraineté ». Pour les mâles qui entrent dans son lit, la Dame Blanche est un rite initiatique, le passage vers un état autre. le creuset dans lequel s'opère la transmutation alchimique...



Tous ceux qui me connaissent savent que je suis une grande fan de Léa Silhol. J'aime la démesure, l'ambition de son projet, sa vision sans concession du monde. Sa connaissance encyclopédique du folklore, de la mythologie et du symbolisme. Son amour et sa conception du Beau, dans le sens grec, comme quelque chose de forcément terrible. Pour moi, le caractère unique de cette auteure dans le paysage de l'Imaginaire français tient aussi dans le fait qu'elle soit en plus l'héritière en ligne directe de Tanith Lee, une autre conteuse que j'adule. Un lignage à la manière japonaise, car elle s'inscrit dans une « école de pensée » commune et reprend le projet de quelqu'un qu'elle considère comme un maître (je me base pour dire ça sur les thèmes parallèles et les reprises, qui feront peut être l'objet d'un prochain article). Je respecte d'autant plus son oeuvre qu'elle n'est pas exempte de failles. Et ce volume les résume bien.



La Sève et le Givre était un véritable bijou, un ovni littéraire inclassable, entre la fantasy et la poésie, plus proche de Shakespeare, de Yeats et de Keats que de Tolkien et consorts. Une écriture ciselée, magnifique, qui nous plongeait dans un monde cruel et onirique. du jamais vu. le suivant, la Glace et la Nuit, était plus ordinaire, mais toujours jouissif. le plaisir de retrouver les personnages, de les voir évoluer vers l'évènement qui allait permettre de tout expliquer, de relier les morceaux de cet univers si envoûtant, était si grand qu'il permettait de soutenir la comparaison avec l'inimitable premier. Ici, les choses m'ont semblé encore différentes.



Le niveau d'exigence est toujours le même : la langue est somptueuse, travaillée à l'extrême. Vous ne trouverez pas une répétition dans les formules et aucune place n'est laissée à la paresse ou la facilité. C'est trop, même. Parfois, j'aimerais que les jeux de mots et de langue s'effacent un peu au profit de l'histoire. Cet opus est très verbeux. Les dialogues courent sur des chapitres entiers, au fil d'interminables joutes verbales qui finissent par lasser. Pourtant, il s'en passe des choses dans les coins, pendant que les personnages se défient, bombent le torse et se crêpent le chignon ! Mais l'action et les intrigues potentielles sont délaissées au profit de monologues qui feraient passer un cours magistral pour un livre de conseil wattpad.



De toute façon, le lecteur n'est jamais inquiet pour les personnages : on sait que Finstern et surtout Angharad sont parfaitement bullet proof. Partout où ils passent, ils ne suscitent qu'admiration et reddition inconditionnelle. Leurs ennemis sont de ridicules fantoches qui perdent toute leur superbe face à la grandeur de la cause des protagonistes. C'est dommage. J'aurais aimé avoir au moins un méchant charismatique (j'y ai cru avec Fear Dorocha), capable de leur tenir tête, remporter l'adhésion du lecteur, de le faire douter. Un homme, un seul, capable de se refuser à Angharad (j'y ai cru avec Tyrian). Une femme non amoureuse de Finstern (qui, je dois le reconnaître, perd un peu de sa superbe ici, ce qui le rend de nouveau intéressant). Et que ces deux-là ne monopolisent pas toutes les cocardes, en étant à la fois ange, haute-fée, et être primordial. J'ai souvent eu l'impression que les personnages secondaires – qui ont pourtant tellement de potentiel ! – n'étaient là que pour leur servir de faire-valoir et chanter leurs exploits (c'est le cas de Kélis, d'ailleurs). J'aurais également aimé que Seuil se défende plus. Cette ville mythique a un côté sinistre qui pourrait donner lieu à de très bonnes choses. Je trouve d'ailleurs que l'auteur a limé ses griffes. Quand on se rappelle de la cruauté de la Sève et le Givre, de « Mille ans de Froid », de « Comment la Nef vint au Fou » ou d'« À Travers la fumée » ! Maintenant, elle tend la main à ses personnages. À l'instar d'Angharad, elle s'est adoucie.



Déployer un univers aussi splendide et riche pour y insérer si peu d'action m'a également semblé décevant. Le point faible de ce récit, c'est la narration. Les personnages vont de monde en monde, de péril en péril, mais on peine à sentir l'enjeu derrière. On ne sait pas vraiment ce qu'ils cherchent, et la façon dont ils doivent l'atteindre. Eux non plus, ne le savent pas. Nous, lecteurs de longue date de Léa Silhol, nous connaissons déjà le résultat de leurs actions. Heureusement, connaître ce dénouement contribue à rendre ce récit excitant, avec ses grands moments. Mais que pensent ceux qui n'ont pas lu le Dit de Frontier ? Bon, vous me répondrez qu'il y en a peu. Léa Silhol est de ces auteurs-mondes qui ne se lisent pas comme ça, par à-coups et en dilettante. C'est tout, ou rien !



Malgré tout, fidèle à son habitude, Léa Silhol continue à cacher des gemmes, des pépites qui font que j'y reviens toujours et continue à m'abreuver à la même source. Quelques pages splendides, à faire monter les larmes aux yeux, jetées ça et là du bout de la plume. La subtilité malicieuse est probablement ce qui caractérise le plus cet auteur : après nous avoir assommé avec des chapitres d'intrigues politiques très décevantes (tout le séjour à Isenne, qui occupe la majeure partie du bouquin et dont je me faisais toute une montagne, de la page 167 à la page 332), elle nous réveille avec quelques pages d'une beauté absolue (« Au Seuil des Chemins Sans Retour », avec la sous-intrigue Alsen et Adresh, que j'aurais aimé voir plus développée) ou fascinants au niveau du lore (« de la Trajectoire Coruscante des Météores » avec Nicnevin, puis Titannia, deux personnages également très intéressants). Puis tout s'emballe à la fin, dans les dernières pages. Et me voilà rassurée. Léa Silhol n'a rien perdu de son éclat ! Elle a juste rangé sa paire de ciseaux. Elle se fait plaisir.



Quand on aime, on est plus sévère. C'est ce que racontait Stephen King dans Misery. Que cet exposé des points négatifs de cette oeuvre ne vous fasse pas croire que je ne l'ai pas trouvée magnifique. Comme tous les livres qui apparaissent dans cette chronique, je le recommande. De toute façon, les fans trouveront la porte tous seuls : une fois qu'on a débouché le flacon Léa Silhol, on est obligé de tout boire !
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Sous le Lierre

Souvent quand je lis un bouquin de cette auteure, je suis obligée de le reposer par moments, et de revenir dessus plus tard. Malgré cela, j'ai réussi à lire celui-là en 3 jours. Cela veut dire qu'il m'a passionné, et que, tout en reconnaissant certains personnages et ficelles utilisées, je n'avais aucune idée de comment il allait se terminer.



D'ailleurs, j'ai aimé la fin plus que tout le reste. Certaines explications sont arrivées, des fils se sont dénoués. Malgré certaines longueurs (quelques dialogues et monologues de l'héroïne), j'ai trouvé la construction parfaite, et je n'aurais pas aimé que l'auteur "coupe", même dans les passages "équestres" avec l'étalon un peu Disney qui m'ont (un tout petit peu) gonflés. Mais ça, c'est complètement personnel, et je sais qu'il y en a d'autres qui au contraire vont adorer.







Quand je dis que je mets du temps à lire un bouquin ou une nouvelle de Léa Silhol, ce n'est pas parce que je l'histoire m'ennuie ou m'insupporte. Bien au contraire. C'est parce que je veux prendre tout mon temps pour savourer ces perles rares. Et parce que ce sont des perles dans du vinaigre, et que l'auteur a les qualités de ses défauts (ou le contraire) : l'intensité des sentiments, la sensualité suave jamais vulgaire ou facile, le fracas byronien de l'intrigue, le côté tellement "over the top" de tout ça me prennent tellement aux tripes que je suis obligée de faire des pauses pour respirer (en plus il fait chaud là où j'habite) Comme beaucoup de ses héroïnes phares, celle-ci m'a dérangé. Je me suis dit, "ah, encore un protagoniste masculin parfait et une héroïne parfaite qui envoie chier tout le monde" (souvent, le type est plus sympa) Je me suis même dit que ça allait être le seul vrai défaut de ce livre.



Je ne compte pas l'écriture un peu lacunaire et manichéenne des persos secondaires et des "méchants", forcément maltraités







De toute façon on s'en fout, c'est efficace, et puis, ce qui nous intéresse, c'est l'intrigue entre les deux héros et les personnages "surnaturels", on ne va pas se mentir ! Si je voulais lire un roman de moeurs avec des vrais gens, j'irais piocher ailleurs.



Puis les révélations finales sont arrivées. Les côtés "mary-suesques" de l'héroïne ont été justifiés (trope adverted) Pareil pour les plot-holes éventuelles. Et c'est dans le tout dernier chapitre, l'épilogue, que la mayonnaise monte vraiment, que tout prend sa place comme lorsqu'on pose la dernière pièce du puzzle



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La sève et le givre

Quelle plume, c'est tout simplement sublime, une grande poésie, une vraie finesse, et une grande connaissance de la féerie. Une histoire très belle, une grande lecture.
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