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Critiques de Léa Silhol (208)
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Possession Point

J'aime cette autrice, j'aime cet univers. Et pourtant à chaque nouvel opus je suis soufflée par le "coup de poing" que provoque la lecture. Je me laisse totalement charmée, séduire et embarquée. La Plume, l'histoire, les personnages, tout concorde à me capturer... et je ne souhaite pas m'arrêter. Je ne veux jamais que s'arrête l'expérience.



J'avais adoré "Musique de la Frontière" et j'aime encore plus "Possession Point".

Cette fois-ci on quitte le format "recueil" pour avoir l'histoire complète de l'un des duos de personnages évoqué dans Musique, mon duo préféré je crois : Jay et Anis.

On découvre leur histoire depuis ses prémices, comment ils se sont changés l'un l'autre et ce qui les a conduit sur cette routes dans Musique. Enfin, on aura la réponse finale : comment Anis a-t-elle finalement atteint Seuil.



C'est une romance et en même temps c'est tellement plus que cela.

Léa Silhol va nous conter l'histoire des premiers changelings de Seattle, va nous dresser un portrait doux-amer de la situation, de ce que c'est que de rejeter une frange de la population...

Un récit bouleversait où le sang et les larmes ont tout autant leur place que les sourires et les baisers d'un couple d'amoureux.



Un récit de beauté, de cruauté, d'amour et de loyauté. Un récit bouleversant et heureux, et pourtant, en filigrane, on ne peut que constater à quel point c'est également un récit d'actualité. Une histoire qui nous confronte à des faits que l'on refuse de voir. Anis est guidé par son amour, tout comme sa famille et celle de Jay, mais nous ? Que ferions-nous dans sa situation ?



J'ai aimé découvrir les fays par les yeux d'Anis, j'ai aimé en savoir plus sur Jay et, je me répète, j'aurai voulu ne jamais les quitter...

Merci pour ce voyage ♥
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Possession Point

Et ainsi va Anis, vers Frontier en aval et la validation de son épreuve. Égrenant ses souvenirs au rythme des kilomètres (tandis que nous avalons les pages sans pouvoir, nous non plus, nous arrêter), revenant sans arrêt, dans la douleur décapante de la séparation avec l’homme qu’elle aime, vers l’amont, l’étincelle initiale et l’embrasement de leur relation, chaque station de leur parcours passionné l’un vers l’autre. (...) Et ces deux-là mettent à abolir les distances, les frontières, les prudences, les peurs, une intégrité renversante, à l’œuvre jusque dans leurs failles, et une ferveur féroce, propre à renvoyer au rayon des soupes lyophilisées toutes ces insipides romances paranormales que l’on voudrait nous faire avaler en série en guise d’urban fantasy. Propre à nous faire tomber en amour pour le couple qu’ils forment, fans de leurs véloces passes verbales et de leurs pas de danse en beauté, et à éveiller en nous des sentiments un peu (farouchement) protecteurs. On veut cogner des murs pour demander raison des laideurs insupportables que leur inflige l’univers, et tout autant claquer des bises sonores aux frères qui veillent sur eux, Fallen, Priest, Crescent, Faol, toute cette tribu superbe d’anges et de furies dont la lumière brillait déjà comme un fanal dans Musiques de la Frontière, et qui fracture le récit d’éclats de rire qui sont autant de fulgurances dans un ciel des plus noirs, d’abolitions de la gravité sous un horizon plombé. Comme un exorcisme, et il en faut, car cette histoire est pleine de monstres, et ils ne résident pas dans les terra incognita des cartes géographiques (là où se cache la merveille de Frontier) : ils sont parmi nous, avec pignon sur rue, vernis de respectabilité, et bénédiction des autorités. Alors on rit aux larmes en même temps qu’on chiale sa race, la tête renversée vers le ciel tandis qu’un uppercut nous cueille au plexus. Double mouvement pour un monde complexe, KO magistral, du genre dont on se relève avec rage et gnaque, une sainte colère et un sentiment de grâce.



[Coup de coeur développé — imparfaitement, sans en avoir fini de déplier les rencontres et secrets de ce road trip — sur le blog : ]
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Contes de la Tisseuse : Voix de Fées

(...) Fut un temps où les leçons du folklore rythmaient et nourrissaient la sagesse du calendrier. Sur les pages du mien coule, avec les grains du sablier, l’encre des créations de Léa Silhol — élémentale, connectée aux courants naturels, et charriant toute la puissance de ses intuitions. Elle coule, et l’on se laisse porter, immerger, entraînés par la profondeur de ces eaux, et confiants que le fond y fait sens. Un sens tendu vers le questionnement du Destin et l’exploration des failles fatales, vers le dépassement et l’accomplissement, vers ces espaces sublimes où les êtres d’humanité et les créatures mythiques parviennent à la rencontre.



[Impressions de lecture, et de dérive, développées en lien...]
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Contes de la Tisseuse : Cinq Saisons et un ..

Je suis une très grande amatrice de cette auteur, je dois l'avouer. Quand elle sort un nouveau texte, je ne résiste en général pas longtemps avant de l'acheter (si possible dans sa plus belle version - relié c'est mieux - quitte à casser ma tirelire).

Lorsque j'ai vu que l'auteur rééditait ses textes j'ai un peu hésité : j'en ai déjà un exemplaire à la maison, devais-je racheter cette nouvelle édition (parce que je dois dire que la couverture ne me convainc pas plus que cela) ? Et puis bon, outre mon côté fan, je veux qu'elle sorte les suites des aventures d'Angharad alors j'achète et je prie :)



C'est donc un recueil de nouvelles que nous avons ici. Toutes suivent un fil directeur, la magie mais également la poésie propre à l'auteur. Elle réussit à infuser dans ces nouvelles quelque chose qui la démarque nettement des autres et permet de regrouper des histories aussi variées qu'ici.

On se laisse tout autant envoûter par la plume de l'auteur que par le contenu même de ces nouvelles.



On retrouve des nouvelles fantastiques de type conte médiéval, mais aussi des nouvelles qui vont plus toucher à la religion et à la vision qu'à l'auteur de certains faits religieux.

Je dois avouer que j'ai autant aimer l'un que l'autre, alors qu'elles sont très différentes les unes des autres.

Si, à ma grande surprise, j'ai beaucoup aimé la nouvelle sur les anges et l'Apocalypse, j'ai un énorme faible pour la nouvelle sur Thanatos ♥



Cette édition a le mérite d'être accessible, tandis que les précédents romans de l'auteur sont très durs à trouver (surtout à un tarif abordable).

On peut lire une nouvelle par-ci par-là ou tout d'un coup (comme moi). Il n'y a pas de meilleure façon de faire. La diversité des nouvelles rend les deux options accessibles.



Bref, ce furent de parfaites retrouvailles avec la plume de l'auteur, et je suis maintenant dans l'attente de textes inédits.
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La sève et le givre

Lu il y a quelques temps déjà, ce roman m'est toujours resté comme un merveilleux moment de lecture. Le style de Léa Silhol est plein de poésie, enchanteur, et vous transporte littéralement dans ce monde féérique, tantôt beau, tantôt cruel. On vacille entre ombre et lumière. Loin des stéréotypes du genre, loin des chemins bien tracés par les grands noms de la littérature fantastique, l'auteur affirme son style bien à elle. C'est tout en légèreté, en subtilité. Une pure merveille, un petit joyau !
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La sève et le givre

Le début d'une longue histoire d'amour entre ce livre et moi, à chaque Samhain, je repars en voyage avec Angharad, Finstern, la Cailleach et les 3 tisseuses. Je ne peux m'en défaire sans souffrir tellement j'aime ce roman féerique réellement écrit d'une main guidée par les cours de faerie.
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Sous le Lierre

Ce roman m’attendait sur mes étagères depuis quelque temps, et Léa Silhol faisant partie de mes autrices favorites, je savais, en me plongeant dans sa lecture, que j’en savourerais chaque page.



Ce que je n’avais pas prévu, c’est que je serais tellement happée par le roman que je le dévorerais en 3 jours seulement, alors qu’il s’agit d’un pavé !



Sous le Lierre nous entraîne dans l’Angleterre rurale du début du XXe siècle. L’héroïne et narratrice, Ivy, a toujours été attirée par les bois sauvages du domaine familial, en dépit de l’interdiction formelle de s’y rendre. Une interdiction dont elle n’a cure : Ivy a beau être élevée comme une jeune fille de classe sociale aisée, elle possède un caractère fort, intraitable, et surtout observe son entourage comme la société d’un oeil incisif. Un jour, elle rencontre Fern, fils bâtard d’une duchesse et élevé par le forgeron local. Fern, qui aime aussi à se promener dans les bois interdits.



Sous le Lierre marie différents genres – c’est à la fois une romance impétueuse et sauvage et un roman de réalisme magique, infusé de folklore féerique.



La romance entre Ivy et Fern est superbe, honnêtement, tous deux sont magnétiques, j’ai littéralement été suspendue, le souffle coupé, par la force des sentiments qui les lient comme par la tension créée par les obstacles qui s’abattent entre eux, et la crainte d’une fatale destinée.



Léa Silhol aborde, dans ce roman, plusieurs thématiques qui m’ont complètement transportée. Les anciennes croyances païennes, le folklore féerique et sa survivance, le dévoiement de certaines traditions, la rigidité des codes sociaux qui étouffent et enferment les individus, la place de la femme dans la société – aussi peu désirable qu’elle soit de l’aristocratie ou du commun – la lutte des classes, et bien d’autres, apparaissent au fil des pages, sous la voix acerbe et lucide d’Ivy, qui ne s’en laisse pas compter.



Sous le Lierre est quasiment un huis-clos, à ciel ouvert, certes, mais la majorité du récit se situe dans le comté du Wiltshire. Un lieu qui vit en vase clos, renforçant la sensation d’étouffer d’Ivy, qui se débat comme un cheval trop plein de vie pour rester au sein d’une stalle étriquée.



Pour mon plus grand bonheur, l’ouvrage fait ouvertement référence aux soeurs Brontë (notamment le roman Les Hauts de Hurlevent d’Emily Brontë), aux poètes Yeats, Whitman et Wordsworth – Fern déclame même, vers le début, l’un de mes vers préférés de Yeats :



"Marche doucement, parce que tu marches sur mes rêves."



Tread softly because you tread on my dreams.



Des vers qui capturent le coeur d’Ivy – et qui ont achevé de conquérir le mien, déjà bien harponné par la mention d’Ivy qui annonce avoir préféré les oeuvres des soeurs Brontë à celle de Jane Austen (je suis une inconditionnelle de Jane Eyre). Ce n’était alors que les premières pages, et j’étais plus que conquise ! Je le suis restée jusqu’au bout !



Je regrette juste que nulle part, dans les avis que j’ai trouvés ou la présentation de ce très beau roman, le mot « romance » ne soit prononcé – alors qu’il peut tout à fait être classé aussi dans ce genre, du fait de la relation passionnée et interdite entre Ivy et Fern, qui a une place centrale, Ivy et Fern que tout le monde s’échine à vouloir séparer. Cela n’a rien d’un gros mot, et c’est bien dommage car Sous le Lierre est bien une preuve supplémentaire que la romance a ses chefs-d’oeuvres littéraires !



Car oui, pour moi, Sous le Lierre est un chef-d’oeuvre. Profondément ancré dans le folklore féerique des bois, j’y ai retrouvé avec plaisir, même si sa présence n’était que fugace, l’un de mes personnages préférés de Vertigen (mais le roman est tout à fait indépendant de la saga Vertigen). La plume de Léa Silhol est toujours aussi poétique, pleine de références, notamment à Shakespeare, dont les tragédies influencent l’atmosphère de l’histoire.



En résumé, Sous le Lierre est un roman impétueux et sauvage, comme les bois millénaires, et ancré dans le folklore féerique forestier ; un roman dont on peine à quitter les pages, happés par l’étreinte aussi passionnée que végétale de la plume de l’autrice comme par la relation forte qui se tissé entre les personnages. Un énorme coup de coeur absolu !
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Le Dit de Frontier, Tome 1 : Musiques de la..

Premier tome du Dit de Frontier. Ce roman choral reprend et développe le thème et la symbolique de la frontière, du seuil, des passages. Frontière entre fays et humains, toujours aussi nette, malgré un mélange (peu couronné de succès). Frontière entre monde réel et monde rêvé, Frontier, enjeu d'une quête comme celle de Seuil. Au-delà du passage vers "autre chose", il y a le chemin pour y accéder, le cheminement personnel, le dépassement et la compréhension de soi, l'acceptation. Et c'est surtout ça finalement, ce qui importe : plus que Frontier, c'est le chemin pour l'atteindre qui compte. Se pose toujours cette question : "et après… ?" Qui nous dit qu'une fois Frontier atteinte, ce sera aussi idéal que prévu ?



On retrouve ici, à travers les personnages (d'une beauté toujours aussi remarquable), les thématiques abordées, des traces de l'ancien temps, des correspondances, des échos, des jeux de miroir. On pourrait croire que musiques de la frontière est un palimpseste, et qu'en grattant un petit peu, on retrouverait des traces du récit épique de la suite majeure.



Ce roman choral ajoute cette touche musicale par sa construction; 12 nouvelles s'entremêlent, changent de voix, et l'on sait l'importance de la musique pour Léa Silhol et dans ce tome en particulier. Il propose un kaléidoscope de couleurs, de tons, d'atmosphères et de portraits, qui se succèdent comme des figures de cartes de tarot. Frontier est quelque chose de différent pour chacun des personnages; ce tome en est une déclinaison musicale et picturale.



Particulièrement remarquable aussi est la façon dont le langage de Léa Silhol crée et façonne. La suite majeure se caractérisait par un chant poétique, ossianique et sublime. Ici le texte se fait aussi rude, saccadé et tranché, que l'est son contexte contemporain, avec toute sa violence, urbaine, visible ou non, extérieure et intérieure. Tranchant comme une lame, dur comme l'acier : cette métaphore est filée tout au long du texte, et se retrouve dans le caractère des personnages, avares en paroles.



Ce texte d'urban fantasy planque la magie (avec ses légendes, ses rites…) dans les sombres recoins de la ville, l'encercle dans la culture underground mal comprise et rejetée des fays, et dans la sphère personnelle et intime de chaque personnage.



Oui, j'aime énormément les oeuvres de Léa Silhol, je lis ses oeuvres doucement, je m'imprègne de leurs atmosphères, de leur langage magique, et je les relis aussi, pour en trouver d'autres sens, découvrir d'autres chemins.



Mon jugement pourrait ne pas être totalement objectif quand j'estime que cette oeuvre est un petit bijou littéraire. Mais quand même…
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La glace et la nuit, tome 2 : Albedo

Dans ces temps troublés il est encore des choses qui procurent un bonheur certain. Et pouvoir (enfin) lire la suite d'un livre très aimé et plus qu'attendu en fait incontestablement partie. Surtout qu'ici le plaisir de lire la suite d'une histoire aimée est doublé (dépassé, peut être...) par la joie de retrouver des personnages devenus au fil des lectures précédentes plus que de simples héros d'encre et de papier (dites moi que Kélis n'est pas fait que d'encre et de papier, s'il vous plait...!). Pour ceux qui ont aimé le précédent Opus, Nigredo, l'histoire est tout ce que nous souhaitions, et plus encore...Les 50 premières pages contiennent plus de matière à réflexion Mythologique que bien des livres écrits sur le sujet, les chevauchées à travers Faerie sont parsemées de retrouvailles avec avec des personnages aimés dans les opus précédents tout aussi bien que de découvertes de nouveaux plus que fascinants,la rencontre "officielle" et si attendue avec Isenne tient toutes les promesses que les nouvelles la concernant laissaient entrevoir et certains passages sot tout simplement crucifiants de beauté ou d'émotion...L'intrigue n'est pas en reste, et la quête entreprise dans Nigredo s'avance vers sa conclusion sans que l'on puisse imagier si celle-ci sera amère ou joyeuse. Les seules consolations en terminant cette lecture sont: un, de pouvoir recommencer; deux, d'apprendre que la suite se profile déjà à l'horizon!
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Gridlock Coda, tome 2 : Hangul Express

Le Grid, dites-vous? C'est un lieu-concept, entre l'intangible et le réalisme, juste assez familier - avec ses buildings, ses avenues et ses crêpages de chignon - pour ne pas nous perdre dans nos repères. Et juste assez étranger pour faire monter l'adrénaline, avec ses combats de rue entre avatars, ses armes de toutes époques, ses chasseurs de prime haut en couleurs, et l'effondrement de ses strates comme un ébranlement du monde, comme des étages géants qui tomberaient, du haut sur le bas, à la Final Fantasy 7.

Bref, concevoir ce genre de monde parallèle est tout... Silholien.

Après avoir traversé les mythologies (des Celtes aux Turcs), décrit une diversité impressionnante de peuples ou d'âmes, voyagé parmi les cultures, et exploré - surtout - la notion de marginalité et d'identité, voilà l'ultime création 2.0 de l'écrivaine: la grille - le Grid.



Cette création informatique fonde tout un monde sous le monde réel. Quelque chose dont beaucoup (de geeks, notamment) ont sans doute rêvé: un endroit accessible, tout prêt du réel, où le commerce donne lieu à négocier des vies et des enjeux immatériels, mais aussi un chemin dangereusement planant, où l'on peut se sentir suffisement libéré et puissant pour y faire des conneries irréparables, voire y rester "coincé", ou pire, devenir un fantôme errant numérique à jamais - et mort dans le réel. Un fantasme qui ne pardonne pas toutes les errances, en somme. Une sorte de second monde, qui influe sur les sociétés réelles et le physique, où les avatars cachent des individus qui sont tout autre ailleurs, quelque part.



Ce drole de cosmos, que de fascinants personnages arpentent, déroulant le fil d'une histoire complexe, entre l'IRL (le monde réel) et l'IntraGrid, s'entrechoquant parfois même avec d'autres réalités, comme celle de ceux que l'on appellent les Fays, humains différents, améliorés (?), anormaux et aux pouvoirs invasifs. Un monde forcément attirant, hors du réel, pour ces êtres rejetés comme des parias par une civilisation qui n'aime pas le différent, encore moins s'il se sent inférieur.



Pour les lecteurs réguliers de l'auteure, ce volume savoureux d'Hangul Express, voit là aussi plusieurs des sagas de Léa Silhol se croiser à nouveau, et notablement. Tendus vers les mêmes buts, les Fays de la citadelle-forteresse de Frontier, connectés au Grid, aident les citoyens tokyoïtes ultra-connectés, dans la grille, pour établir des stratagèmes salutaires.

Des vies en jeu, encore, et des croisements de destinées, auxquelles il faut échapper ou se soumettre -un peu.



Mais ce n'est pas tout, certains intrus de l'autre saga s'invitent, car tout est finalement en écho: comme une autre strate d'un même univers gigantesque (avec la présence de Seuil, des royaumes d'Ombre et d'Hiver, féroces partenaires de lutte, ou ennemis, selon le joueur). Quoi de plus terrible que de croiser un esprit ancien d'outre-tombe, quand on était parti chercher des données avec l'aide de son IA sur la grille?



Du scénario, qui se joue depuis plusieurs volumes dans la saga japonaise-coréenne de Gridlock Coda, surgissent des légendes japonaises, où le gout du sang du samouraï retrouve son écho dans les frénésies des meilleurs Runners de la grille: cette soif, cette maitrise de soi, de tout ce qui nous entoure, cette perfection du geste et de la nature pour devenir "meilleur", "autre que soi", bref, une sorte d'incarnation de la vitalité pure, tendue vers l'affrontement.



A travers les aventures de Saeru et Neko, on décode le monde féroce où nos amis cohabitent avec toutes sortes d'ennemis hostiles: leurs congénères "simples" humains, avides, jaloux, matérialistes; mais aussi quelques dieux ou entités, comme la Yuki-Onna, esprit de glace antique, lancée aux trousses d'un iconique descendant de samourais, le lettré et incroyable maitre Hatsuyuki, aussi discret que passionné et ancré dans les traditions de sa lignée.

Les meilleurs samouraïs, tout comme les "Ones" du Grid, sont de la partie, et cela va aussi vite et intensément qu'une partie de jeu haletante, émotionnellement forte; entre l'humour bagarreur de Saeru, incroyable Runner, Neko la grande maitresse de ce foutoir et informaticienne géniale, et les différents protagonistes plus ou moins érudits sur l'histoire de la grille qu'ils parcourent, et plus ou moins symbiotiques avec ce curieux univers de code et de serveurs.



A mettre entre toutes les mains, ce bijou d'action, d'aventure, d'humour et d'émotion vous fera - j'espère - autant vibrer que moi durant de longues heures, au point d'oublier quelques heures de sommeil (encore pour cette auteure...) pour terminer ce scénario plus haletant que 24h Chrono!

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La sève et le givre

Cette histoire commence par une prédiction, ou plutôt trois. Les Parques ont parlé. Les trois soeurs ont annoncé à Finstern, roi de Dorcha, qu'il va mourir. A moins que…

Elle s'appelle Angharad mais ce n'est pas son seul nom. Née d'une union inédite, fille de l'Hiver et du Printemps, elle tient entre ses mains le destin de Finstern. Mais elle l'ignore. Et Finstern refuse de lui enlever la possibilité de choisir, quitte à en payer le prix.



Léa Silhol a une plume vraiment féérique – pardonnez-moi le jeu de mot un peu facile. Elle nous emporte en quelques phrases dans un autre univers, un univers qu'on ne quitte pas avant qu'elle ne l'ait décidé.

Oui, son style n'est pas toujours facile. Mais c'est cela qui fait le charme et la beauté de ce roman, cette sensation d'irréel qui semble naître de ces pages. Je croyais que les mythes avaient déjà tous été racontés ; Léa Silhol nous prouve le contraire et nous offre un conte magique qui ferait presque de l'ombre à ses compagnons plus anciens.
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Le Dit de Frontier, Tome 1 : Musiques de la..

L'autrice est dans un travail titanesque de reprise de ses textes, de réédition, et Musiques de la Frontière n'échappera pas à sa griffe (on ne peut que l'attendre, à nouveau).

J'ai lu ce recueil de nombreuses fois et j'ai toujours une impression différente à chaque fois, pourtant jamais je ne m'étais fendue d'un petit mot sur le site.

Je le fais aujourd'hui pour garder une trace et avoir un point de repère pour une n-ième relecture lors d'une nouvelle sortie prochaine.



J'aime ce recueil. Cet univers. Ces personnages mais également tout le reste, ce qui est sous-tendu, esquissé. Pourtant, j'ai, cette année, choisi de le relire à la suite de ma découverte de Possession Point et je dois dire que ce dernier a totalement éclipsé les Musiques dans mon cœur, au moins pour un temps. Mais c'est injuste.



Musiques est un recueil d'histoires individuelles qui, dans le désordre, vont nous conter Frontier et ce qu'elle représente. Pour les changelings et les humains, pour les premiers et les suivants.

A travers ces textes, on va toucher au cœur de la ville et des premiers. On côtoiera Shade comme jamais. On apprendra Gift et Hunter comme on ne le soupçonnerait pas dans Possession.

Des histoires individuelles, qui vivent pour elles seules, mais qui ont une force collective.



En refermant ce recueil l'autrice nous a tissé une réalité alternative pas si éloignée de notre quotidien. Une réalité où la différence blesse et peut tuer. Une réalité où il faut se battre pour conserver son identité, être et garder ce qu'on aime. Une réalité où le lâcher prise est parfois plus important que la lutte.



Ce recueil peut ne pas plaire à tout le monde, notamment par sa chronologie aléatoire, pourtant il est une présentation unique et parfaite de Frontier. Cette ville de Seuil esquissé par ailleurs.

Un incontournable pour les amateurs de LS et de ses créatures.


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Possession Point

C’est un livre intelligent, qui vous fait réfléchir sans que vous ne vous en rendiez compte. De l’excellente fantasy avec un message.
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La sève et le givre

Ce roman nous parle de légendes celtes et irlandaises. De faës comme dans les contes noirs, d'Unseelies et de Seelies qui n'ont rien à voir avec ceux de Merry Gentry.

On suit le fil du destin, la chute d'un roi, les fracas des royaumes.

Léa Silhol a un réel talent de conteuse et nous transporte sans peine dans son univers. Tout à une texture particulière, qui est rendu par les mots. On se passionne pour les aventures de cette enfant de la sève et du givre. J'ai tremblé pour elle, rit avec elle.

Passionnant, captivant, troublant.

On en veut toujours plus, et c'est jouissif
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Conversations avec la mort

Que la Mort, car il s’agit bien d’elle, s’introduise dans une maison, et son hôte peut s’attendre à être emporté. Mais lorsqu’elle apparaît, par une glaciale nuit d’hiver, sur le seuil de la demeure d’un auteur à succès, et s’installe en silence près de la fenêtre, l’écrivain se voit offrir l’occasion d’une étrange et dangereuse conversation. Au fil des douze nuits qui séparent la Nativité de l’Epiphanie, alors que les frontières entre les mondes s’amincissent, il se fait conteur et porte-parole de l’humanité pour livrer à son invitée tout ce qu’il sait d’elle-même. Douze nuits déclinées en nuances de gris, douze nuits pour décliner les aspects de la mortalité : douze nuits pour instruire la Mort, et peut-être la séduire…



[Impression développée sur Psycheinhell :]
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La sève et le givre

Finstern, le sombre roi de Dorcha de la Cour unseelie, rencontre au cours d’une chasse les Parques venues décider de son destin comme tous les sept cent ans. Et voici leur oracle : par trois fois les siens le renieront, par trois fois son élue le rendra à lui-même, par trois fois elle devra se renier elle-même afin de le reconnaître. Cette élue entre les mains de laquelle repose le salut de Finstern, c’est Angharad, née de l’union du printemps et de l’hiver, de la sève et du givre. Angharad qui peut sauver Finstern… ou le conduire à sa perte.



La Sève et le givre est le premier roman publié de Léa Silhol. Il fut couronné en 2003 par le prix Merlin. La Sève et le givre, c’est l’histoire d’Angharad la Dame Blanche et de Finstern l’Obscur. L’histoire d’un destin, d’un amour, d’une chute. [Lire la suite de la critique sur le site de Fées Divers]
Lien : http://feesdivers.fr/chroniq..
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La Tisseuse : contes de fées, contes de failles

Edité en 2004 dans la collection Moirages de la défunte maison d’édition de l’Oxymore, ce recueil nous ouvre ses portes sur une introduction de Léa Silhol. Cette dernière nous envoûte au travers de quatorze nouvelles dont une novella, toutes construites au rythme des saisons - Etreintes d'Eté, Lumières d'Automne, Morsures d'Hiver et Frissons de Printemps pour se clore sur l’Eternité. Chacun des quatorze textes est relié par un fil conducteur, l’eau, élément récurrent que l’on retrouve dans les rivières et sources, neige et givre, pluie et larmes, étroitement lié à nos héroïnes Silholiennes.



Puisant son inspiration dans la mythologie et autres légendes folkloriques du passé - Hard fantasy - Léa Silhol tisse de sa plume toute personnelle, poétique et baroque, un univers onirique et puissant où la destinée est au cœur de toute chose. En sort une palette de personnages à la fois fragiles et cruels où se côtoient mortels et immortels, où les figures féminines sont à l’honneur - Gorgonnes, Banshee, Roussalka, Parques, Fata, Dryade et autres déesses -.



La prose de la fée Silhol nous charme par ses nombreuses métaphores pleine de lyrisme et d’autant plus sublimée par une écriture empreinte de symbolique. "Son cheval, cette nuit-là était blême comme l’os ou les rayons de la lune, et tout aussi inexorable."



Pour finir, Natacha Giordano nous invite dans une longue postface à une étude riche et argumentée pour qui veut explorer le monde fascinant et l’œuvre d’une grande conteuse française. Ce livre est à lui seul un petit bijou tant par son écrin dont l’illustration est extraite d’une nouvelle (En tissant la Trame) que par les précieux textes qu’il contient.
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La glace et la nuit, tome 2 : Albedo

Et voici les deux derniers actes de la duologie Nigredo/Albedo. Je continue de penser que ces deux tomes fonctionnent complètement ensemble, comme deux faces d'une même pièce, se répondant sans cesse.



On retrouve dans Albedo tout ce que j'avais noté dans Nigredo : la présence d'une poésie menée avec finesse, une plume qui nous ensorcelle, une mise en scène théâtrale donnant au récit des airs épiques. Les protagonistes poursuivent leur quête, sachant que l'acte 1 est bouclé. Voici donc l'acte 2 qui démarre, et qui, ce faisant, s'éloigne des schémas de fantasy qu'on a l'habitude de voir.



Léa Silhol nous fait voyager dans Albedo. Elle poursuit son Opus Magnum avec cette seconde étape, qui symbolise la Renaissance. Je trouve que Seuil est une sorte de promesse de renouveau, d'espoir. Par ailleurs, l'ouvrage est résolument centré sur Angharad, qui s'épanouit pleinement ici, faisant d'Albédo un titre en phase avec ses couleurs.

Malgré tout, j'ai commencé à ressentir les effets du Nigredo dans ces pages; une sorte de petit picotement dans le cou, précurseur d'un danger certain. Les personnages s'affirment davantage, les caractères de chacun aussi : de ce fait, certains personnages s'éloignent les uns des autres, créant une faille, le début d'une fracture que l'on ressent très bien dans Albedo.

Deux faces d'une même pièce : le blanc ne va pas sans le noir, et Angharad la Blanche ne va pas sans Finstern l'Obscur; pourtant, pourtant...



La fracture suprême vient avec Isenne, une autre ville; une anti Seuil, en tous points. Et pourtant une étape nécessaire dans la quête de Seuil. Que j'ai adoré ces pages… Me promener dans cette ville d'inspiration Renaissance Italienne, m'épater comme Angharad devant le talents d'artisans de ses habitants. La ville est l'occasion d'une formidable réflexion sur la manière de gouverner, la liberté et les choix, la conception du pouvoir… Deux points de vue s'opposent ici, radicalement différents. Et au-delà de ça, quelle beauté dans ces murs… !



Un bouquin que j'aime et que j'adore, mon préféré de la série pour l'instant, un ouvrage que j'ai lu, relu et rerelu et qui m'apporte à chaque fois d'autres réflexions, d'autres points de vue... Une totale réussite pour moi.
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Sacra - Parfums d'Isenne et d'Ailleurs, tom..

Et voilà donc le volume qui emporte ma préférence sur les deux. Car c'est ce volume qui m'a permis de "voir". De saisir les liens, les échos, les renvois, les références.



Ce volume est complètement lié au premier, du coup je vois vraiment les deux volumes de Sacra comme un tout. Parallélisme de construction, renvois de contes… Ce volume complète le premier sur certains points, et renforce les liens avec le reste de la Trame.



J'ai encore eu quelques trous, notamment devant le texte "Emblemata", qui m'a laissée de marbre, mais ça n'a rien enlevé à mon ravissement devant ce recueil de textes, variés, colorés, parfumés, sonores, Beaux.



Léa Silhol a réalisé là un somptueux travail d'architecture, qui m'a vraiment bluffée. Mais je savais en ouvrant ses œuvres que j'allais me prendre plein de baffes dans la figure. Ca n'a pas raté.



Et je tiens aussi à préciser que les couvertures et illustrations intérieures de Dorian Machecourt sont magnifiques, et accompagnent à merveille les nouvelles. C'est là une œuvre d'art complète qui se regarde, autant qu'elle se lit.
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Sacra - Parfums d'Isenne et d'Ailleurs, tom..

C'est avec plaisir que je me suis plongée dans Sacra. J'avais reçu les deux volumes pour Noël, j'avais attendu LE bon moment pour les lire. Car j'ai besoin d'un alignement des astres pour me plonger dans une œuvre de Léa Silhol. Du temps de lecture devant moi, notamment car je lis doucement, lentement, les textes de la Dame. Je les laisse infuser tranquillement…



Donc je me suis plongée dans ce recueil, en ce début de février tout gris. C'était parfait, cette lecture a coloré mes journées. Parfumé, même. Car ce recueil de nouvelles embaume une pièce. C'est un mélange de voix, de lieux, de personnages, et d'effluves, qui créent à la fin un bouquet floral harmonieux.



On approche Isenne, on l'aperçoit, on la parcourt, on l'entend, on la raconte, on s'en souvient. De près ou de loin, elle est là, comme une boussole. Elle se fait légende, conte, mythe.



J'ai eu un peu de mal à m'y retrouver. Il me manquait des références à d'autres œuvres dans la Trame pour bien tout saisir. Rien qui ne nuise à l'excellence de ce recueil cependant, toujours mené avec une écriture riche en images, en sonorités et en poésie. Il gagnera une seconde lecture, plus tard, quand j'aurai lu davantage d'œuvres de la Trame.
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