AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Lucien Jerphagnon (149)


Tyrans ou démocrates, les gens de pouvoir ont toujours eu le souci d'une uniformité allant dans le bon sens ,le leur.
Commenter  J’apprécie          40
Lucien Jerphagnon
Il arrive que la sagesse coïncide parfois avec le rêve. Un certain rêve peut vous conduire à vivre mieux, et c’est là qu’elle devient utile. Elle peut être une éthique ou plus exactement, elle conduit à une éthique. Par exemple on ne se promeut pas, on ne se cravate pas soi-même, on ne s’impose pas aux autres, on doit au contraire essayer d’être utile aux autres sans s’imposer. Si vous me demandiez à quoi m’a servi cette sagesse dans ma vie, je vous dirais, à être utile aux autres, à leur enseigner des choses, à leur faire visiter des choses, à leur dire, « attention il y a une marche ! » Il y en a qui s’y sont fait prendre, qui se sont cassés le col du fémur pour être tombés entre les mains de tel ou tel philosophe, dans telle salle philosophique, et qui ne s’en sont pas remis ! C’est tout à fait ça, c’est une éthique.
Commenter  J’apprécie          41
Lucien Jerphagnon
Le savoir authentique n'est pas accumulation, obésité intellectuelle en quelque sorte, mais continuelle aspiration, à partir de ce qu'on apprend, à contempler ce qui fait que le monde, perceptible par ses images, est présent, et donc existe.
Commenter  J’apprécie          40
Mais attention: en ce temps-là, la philosophie, ce n'était pas une matière parmi les autres, en terminale. Philisophia, en grec philo tès sophias, cela veut dire "amour de la sagesse".
Commenter  J’apprécie          40
Que nul ne souffle plus haut qu'il n'a d'esprit. (p.61).
Commenter  J’apprécie          40
L'autorité peut décourager les gens, molester ou tuer des personnes, brûler des livres, les idées ne meurent jamais que de leur belles mort, quand elles n'intéressent plus personne et ne produisent plus d'effet.
Commenter  J’apprécie          40
Il ne fait pas de doute qu’à la charnière des XIe et XIIe siècles, un renouveau de la spéculation philosophique se fait jour, et il va s’épanouir avec le temps. Comme si après un si long hiver, on retrouvait un bonheur à penser et à dire, dont on voyait l’exemple entraînant chez les auteurs des âges révolus à mesure qu’on les redécouvrait. Ce revival ne faisait du reste que suivre d’autres bouleversements dans les structures, considérées jusqu’alors comme immuables, de la société. Mise en minorité de la grande féodalité par les jeunes royautés à mesure qu’elles s’affirment, essor des communes, émancipation relative des plus basses couches rurales de la population, croisades aussi, entraînant une mobilité des esprits comme des troupes : le monde bouge. On y invente de nouvelles manières de vivre, autant que possible plus heureux, les yeux plus ouverts. On reprend goût à la langue latine par-delà le sabir, on retrouve une certaine familiarité avec le droit romain, on étoffe le peu de science médicale dont on disposait. En face des vieilles écoles monastiques, les écoles urbaines imposent leur dynamisme tout neuf. Comme Le Goff, on peut dire qu’avec le développement des villes, une nouvelle sorte d’homme apparaît, que nous appellerions aujourd’hui l’intellectuel. Son esprit entreprenant, parfois frondeur, n’est pas sans rappeler, par son souci de rationalité, par son goût de renouveler les problématiques, celui des sophistes aux temps lointains de Socrate et de Platon.
Commenter  J’apprécie          30
Une philosophie est toujours une parole originale; elle n’est jamais pour autant une génération spontanée. Quand en 232, à l’âge de 28ans, Plotin entreprit, comme plus d’un, sa conversio ad philosophiam, ce qui à l’époque représentait un changement de vie, il ne manqua pas de faire le tour des grandes marques de philosophie qu’on trouvait à Alexandrie, comme du reste à Athènes ou à Rome. Toutes avaient leurs concessionnaires, et ceux d’Alexandrie étaient réputés. Ils enseignaient des sagesses systématisées: platonisme, aristotélisme, stoïcisme, cynisme, épicurisme... Ils expliquaient le monde, la vie, la mort, la connaissance, tout. Et la vie étant ce qu’elle est, vouée à ne pas finir très bien, ils délivraient des techniques, censément pour atteindre au bonheur, en fait, en vue du moindre mal. Ces modèles avaient fait leurs preuves depuis des siècles, et pourtant, Plotin gardait l’impression déprimante que rien de tout cela ne répondait à ce qu’il attendait de la philosophia. Ça le laissait, dit Porphyre, «morne et chagrin». Il n’était du reste pas le seul à qui c’était arrivé. Lucien de Samosate en avait même fait un roman drôle, l’Icaroménippe, et Justin l’Apologiste raconte qu’il avait connu cela avant de finir par se faire chrétien. Christianisme mis à part, qu’il n’aimera guère et ne connaîtra d’ailleurs qu’au travers de sectes gnostiques, Plotin en était là lorsqu’un camarade lui vanta les cours d’un certain Ammonios Sakkas, qui d’ailleurs s’enveloppait d’un halo de mystère, à la façon des pythagoriciens…
Commenter  J’apprécie          30
Ce sont nos péchés qui font la force des Barbares; ce sont nos vices qui ont vaincu notre armée.
Jérôme le chrétien
Commenter  J’apprécie          30
Le vrai savoir ne consiste pas à débiter par cœur un résumé de physique, ni à trouver l’argument qui porte, vrai ou faux. Le vrai savoir consiste à poser les bonnes questions.
Commenter  J’apprécie          30
"Si Rome m'était contée..." C'est vrai : depuis l'enfance, j'y ai pris un plaisir extrême - et aussi, depuis l'âge mûr, quelques coups de sang toutes les fois qu'il me faut constater l'insignifiance ou la niaiserie de ce qu'on entend dire couramment "des Romains". Considérés en bloc, bien sûr, toutes époques, toutes origines, toutes catégories sociales confondues. Rome avait pourtant, elle aussi, ses propriétaires et ses prolétaires, ses directeurs de sociétés et ses manœuvres-balai. Ils ne buvaient pas le même vin, ne mangeaient pas la même cuisine et leurs enfants ne faisaient pas précisément les mêmes études. Faute de le dire, que de clichés passe-partout ! Imaginez plutôt ce qu'on racontera "des Français" dans vingt siècles, si du moins on en parle encore. On mêlera les troubadours, les chauffeurs-livreurs, les seigneurs féodaux, les poilus de 14-18, et tout ce monde évoluera dans un temps fait de toutes les époques superposées : celle de Jeanne d'Arc, de Charles de Gaulle, du bon roi Dagobert. C'est exactement ce qu'on fait à propos de la Rome antique : douze siècles d'Histoire, si complexes, si délicats à cerner, réduits à quelques fadaises, inusables poncifs à base d'orgies, de gens couronnés de roses et qui se font vomir, de premiers chrétiens dans leur catacombes et d'amphithéâtres bourrés de lions. A part quelques noms : Jules César (à cause des "chaussés" ? A cause d'Astérix ?), Néron, bien sûr, avec sa lyre et son incendie, et pour les plus âgés, Vespasien, je ne vois pas grand monde émerger, au hasard des conversations, des ruines de cette civilisation dont la langue même est en train de mourir pour la seconde fois faute d'être plus largement enseignée.
Commenter  J’apprécie          30
A méditer sur le "phénomène Auguste", une idée s'impose : tout se passe comme s'il avait réfléchi, au cours de ses lectures, dans ses fréquentations, dans les entretiens qu'il avait avec ses amis et ses philosophes, sur l'homme de gouvernement, sur le chef qui sait se faire obéir sans problèmes. Le modèle, c'est celui qui gouverne par la persuasion et la vertu. Savoir diriger une cité, un empire, c'est connaître exactement les procédés qui rendent les ordres efficaces, et donc acceptables de l'intérieur par chaque sujet. Or, comme en matière d'art de vivre et d'art tout court, cela vient des Grecs qui, bien avant les Romains, avaient disserté du politique, sans toujours avoir réalisé leurs idéaux.
Commenter  J’apprécie          30
Savoir parler en public ne signifiait pas seulement s’exprimer sans bafouiller, mais aussi et surtout capter l’attention de l’auditoire et décocher comme une flèche l’argument qui fait mouche s’il est pointé où et quand il faut.
Rien de plus grec que le mot d’ordre Kairon gnôthi, « Repère le moment » ! Aussi cette denrée nouvelle et surfine que proposait l’enseignement des Protagoras, Gorgias, Hippias, Prodicos, Antiphon, Thrasymaque et autres, suscita-t-elle dans le monde politique une formidable demande, un remaniement complet des habitudes de pensée, et aussi une violente réaction allergique dont les effets, comme nous venons de le dire, se font encore sentir de nos jours.
Commenter  J’apprécie          30
Redira-t-on jamais assez le mot de Paul Veyne: "La vérité est plurielle". (p.64).
Commenter  J’apprécie          30
L'histoire des hommes est une chronique de l'éternel présent. (p.39).
Commenter  J’apprécie          30
L'idéologie, c'est ce qui pense à votre place.
(p.151, Jean-François Revel, La Grande Parade).
Commenter  J’apprécie          30
Athènes est morte parce qu'Athènes voulait mourir. Les classes qui meurent meurent de leur propre abandon et les nations qui meurent meurent d'abord de leur cancer intérieur.
(p.129, André Malraux, 17 avril 1948, cité par Claude Mauriac, Le Temps immobile).
Commenter  J’apprécie          30
Tout le monde se plaint de sa mémoire, et personne ne se plaint de son jugement.
(p.75, François de La Rochefoucauld, Maximes, LXXXIX).
Commenter  J’apprécie          30
Nous feignons d'oublier que chaque génération d'enfants porte en germe tous les goujats, toutes les crapules et tous les mufles de demain.
(p.37, François Mauriac, Bloc-Notes).
Commenter  J’apprécie          30
« Nul ne souffle plus haut qu’il n’a l’esprit »
Commenter  J’apprécie          30



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Lucien Jerphagnon (774)Voir plus

Quiz Voir plus

C'était mieux avant...

« Mon Dieu, protégez-nous de ceux qui nous veulent trop de bien ! » Indice : philosophe et musicologue

Henri de Montherlant
Jean d’Ormesson
Roger Martin du Gard
Vladimir Jankélévitch

16 questions
218 lecteurs ont répondu
Thème : C'était mieux avant suivi du Petit livre des citations latines de Lucien JerphagnonCréer un quiz sur cet auteur

{* *}