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Citations de Marcel Pagnol (1541)


CÉSAR : Quand il est né, il pesait quatre kilos… quatre kilos de la chair de sa mère. Mais aujourd'hui, il pèse neuf kilos, et tu sais ce que c'est, ces cinq kilos de plus ? Ces cinq kilos de plus, c'est cinq kilos d'amour. Et pourtant, c'est léger l'amour ! C'est une chose qui vous environne, qui vous enveloppe, mais c'est mince et bleu comme une fumée de cigarette. Et il en faut pour faire cinq kilos… Moi, j'en ai donné ma part ; elle aussi. Mais celui qui a donné le plus (il montre la porte par où Panisse est parti), c'est lui. Et toi, qu'est-ce que tu as donné ?
MARIUS : La vie.
CÉSAR : Oui, la vie. Les chiens aussi donnent la vie… Les taureaux aussi donnent la vie à leurs petits. Et d'ailleurs cet enfant, tu ne le voulais pas. Ce que tu voulais, c'était ton plaisir. La vie, ne dis pas que tu la lui as donnée. Il te l'a prise : ce n'est pas pareil.
MARIUS : Comment ! toi aussi ! Mais, nom de Dieu, qui c'est le père ? Celui qui a donné la vie ou celui qui a payé les biberons ?

Acte III, Scène 10.
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Monsieur, dans votre famille, on fout le camp ; dans la mienne, on prend congé.
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CÉSAR : Il n'avait pas le droit de partir sans me le dire.
ESCARTEFIGUE : Ça, c'est vrai. Ce qu'il a fait là, ce n'est guère poli.
PANISSE : Mais s'il te l'avait dit, qu'est-ce que tu aurais fait ?
CÉSAR : Je lui aurais expliqué qu'il n'avait pas le droit.
PANISSE : Et même, au besoin, tu le lui aurais expliqué à grands coups de pied au cul ?
CÉSAR : Naturellement. Je te garantis bien qu'en moins d'un quart d'heure je lui aurais fait passer le goût de la marine !
M. BRUN : Vous voyez donc qu'il a " bien fait " de ne rien vous dire
CÉSAR : Il a bien fait ! C'est ça, vous approuvez le révolté, vous félicitez l'ingrat ! Encore un bolchevik, qui veut détruire la famille ! Et il faut entendre dire ça dans mon bar ! C'est inouï !

Acte I, Premier tableau, Scène 9.
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Mais dans les bras d'un églantier, sous des grappes de roses blanches et de l'autre côté du temps, il y avait depuis des années une très jeune femme brune qui serrait toujours sur son coeur fragile les roses rouges du colonel. elle entendait les cris du garde, et le souffle rauque du chien. Blême, tremblante, et pour jamais inconsolable, elle ne savait pas qu'elle était chez son fils.
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- Elle a peut-être eu peur que je lui refuse. Et puis, va savoir: une femme, ça a des idées brusques, des envies...C'est un peu comme les chèvres, tu sais ...

p85
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CÉSAR : Si tu refuses de suivre les conseils de ton vieil ami, alors, je serai dans l'obligation, le jour de la noce, de t'attendre devant l'église !
PANISSE : À la sortie ?
CÉSAR : Non. À la rentrée.
PANISSE : Et qu'est-ce que tu me diras ?
CÉSAR : La première parole que je te dirai, ce sera un coup de marteau sur le crâne ! Et ensuite, je te saisis, je te secoue, je te piétine, et je te disperse aux quatre coins des Bouches-du-Rhône.

Acte II, Scène 7.
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Marcel Pagnol
On ne réalise vraiment qu'une femme contient de la dynamite que le jour où on la laisse tomber.
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Tous les manuels d'histoire du monde n'ont jamais été que des livrets de propagande au service des gouvernements.
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Marcel Pagnol
La circonférence est fière
D'être égale à 2πR;
Et le cercle est tout joyeux
D'être égal à πR².
Et il souriait. Comme pour dire :
Puisque vous êtes des "littéraires",
je vous donne de la poésie

Dans "Le temps des Amours"
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— Mes amis, j'ai passé la journée aux Infirmeries du Port, en compagnie de M. Croizet, chirurgien-major de l'Hôpital des Galères, et de M. Bozon, un autre chirurgien de mérite, qui a fait plusieurs voyages au Levant, et qui connaît bien les maladies de ces pays, qui sont fort malsains. Les échevins nous avaient convoqués pour examiner les cadavres de trois porte-faix des infirmeries, dont on craignait qu'ils ne fussent morts de la peste.
À ce mots, tous s'entre-regardèrent, et une grande inquiétude marqua les visages .
— Et alors ? demanda Maître Passacaille.
— Eh bien, mes collègues ont été formels ! Il ne s'agit pas de peste, et ils l'ont dit fort clairement dans leur rapport à Messieurs les échevins.
— Mais vous, qu'en pensez-vous ? demanda le capitaine.
Maître Pancrace hésita, puis dit :
— J'ai refusé de conclure. Certes, je n'affirme pas que ces malheureux sont morts de la peste. Mais j'ai vu certains bubons qui m'ont laissé quelques doutes…
Il vit que ses amis s'écartaient un peu de lui, comme effrayés.
— Rassurez-vous, leur dit-il. Pour examiner cette pourriture, nous avions quitté tous nos habits, et revêtu des blouses trempées dans du vinaigre si puissant que le peau m'en cuit encore. Et de plus, avant de partir, nous avons fait grande toilette médicale. D'ailleurs, c'est peut-être à tort que je m'inquiète, car depuis que j'ai bu ces deux verres de vin, il me semble que mes confrères ont eu raison.
— Il y a tant de maladies qui nous viennent par les navires ! dit le capitaine. Je connais cent sortes de fièvres, et c'est toujours la même chose : une grande chaleur de la peau, des plaques rouges, des plaques noires, du pus, des vomissements, et on n'y comprend rien… Quand il en meurt beaucoup, on fit que c'est la peste, et ceux qui restent meurent de peur. […]
— Je comprends, dit le clerc, que ces souvenirs soient un peu effrayants. Mais cependant, nous ne sommes plus à l'époque de l'ignorance, et les bateaux n'entrent plus dans les ports aussi librement qu'autrefois… Il y a des visites, des patentes nettes, des quarantaines…
— Il est évident, dit Maître Pancrace, que nous sommes mieux protégés qu'autrefois, et que notre science a fait d'immense progrès… Et il me semble tout à fait certain qu'en cas d'épidémie…
À ce moment s'éleva la voix rauque et puissante du marchand drapier, qui venait d'arriver.
En cas d'épidémie, dit-il, il est tout à fait certain que la volonté de Dieu sera faite, comme toujours, et que tous vos soins n'y changeront rien…

Chapitre 9 : Les pestiférés.
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PANISSE : Voilà la toile que je vous ai choisie. Touchez-moi ça, monsieur Brun, ça a du corps, c'est léger, c'est solide, et ça ne mouille pas dans l'eau. Et regardez-moi le grain.
M. BRUN : Oui, ça me paraît bien, mais c'est un peu raide, vous ne trouvez pas ?
PANISSE : Écoutez, monsieur Brun : c'est une voile, que vous voulez ou bien un pantalon pour madame ? Si c'est un pantalon, ne prenez pas ça. Mais pour une voilure, je vous le conseille : une voile, ça supporte de l'épaisseur. Et puis, cette toile, ça va vous faire des voiles qui vont claquer dans le vent : chaque fois que vous changerez de bord, vous allez entendre s'envoler toute une compagnie de perdreaux. (Il imite le bruit d'une compagnie de perdreaux « Frr… Frr… ») C'est poétique.
M. BRUN : Oui, c'est poétique. Mais qu'est-ce que ça va me coûter, pour une voilure complète ?
PANISSE : Mille francs.
M. BRUN : C'est poétique, mais c'est cher.
PANISSE : Un tout petit, mais tout petit billet de mille francs. Le plus petit billet de mille francs possible.
M. BRUN : Qu'est-ce que c'est, le plus petit billet de mille francs possible ? Un billet de cent sous ?
PANISSE : Oou ! Non, non ! Je veux dire que, comparé à une voilure, c'est si petit un billet de mille francs, monsieur Brun ! Plié en quatre, c'est rien du tout ! Pensez que, pour ce petit bout de papier, je vous fais tout ça ! Réellement, c'est un cadeau entre amis.
M. BRUN : Un cadeau, pas précisément. Mais enfin, tout de même…

Acte II, Scène 2.
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M. BRUN : Ce qui lui fait le plus de mal, c'est qu'il ne veut pas l'avouer à personne : voilà le pire.
PANISSE : Naturellement. Il se garde tout son chagrin sur l'estomac, alors, ça fermente, ça se gonfle, et ça l'étouffe.
ESCARTEFIGUE : Au fond, voyez-vous, le chagrin, c'est comme le ver solitaire : le tout, c'est de le faire sortir.

Acte I, Premier tableau, Scène VIII.
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ESCARTEFIGUE : Honoré, si tu es un homme, dis-moi tout de suite, et devant tout le monde, que tu me prends pour un menteur.
PANISSE : Mais naturellement, que je te prends pour un menteur.
ESCARTEFIGUE : Bien. Dans ce cas, c'est tout différent.

Acte I, Premier tableau, Scène 2.
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Vers le 10 août, les vacances furent interrompues, pendant tout un après-midi, par un orage, qui engendra, comme c'était à craindre, une dictée.
L'oncle Jules, dans un fauteuil près de la porte vitrée, lisait un journal. (...) Mon père, assis devant la table, tout en aiguisant un canif sur une pierre noire, lisait à haute voix, en répétant deux ou trois fois chaque phrase, une histoire incompréhensible.
C'était une homélie de Lamennais, qui racontait l'aventure d'une grappe de raisin.
Le Père de Famille la cueillait dans sa vigne, mais il ne la mangeait pas : il la rapportait à la Maison, pour l'offrir à la Mère de Famille. Celle-ci, très émue, la donnait en cachette à son Fils, qui, sans rien en dire à personne, la portait à sa Soeur. Mais celle-ci n'y touchait pas non plus. Elle attendait le retour du Père, qui, en retrouvant la Grappe dans son assiette, serrait toute la Famille dans ses bras, en levant les yeux au Ciel.
Le périple de cette grappe s'arrêtait là, et je me demandais qui l'avait mangée, lorsque l'oncle Jules replia son journal, et me dit sur un ton grave :
"Voilà une page que tu devrais apprendre par coeur." (...)
"Pourquoi ?
- Voyons, dit l'oncle, tu n'as donc pas été touché par le sentiment qui anime ces humbles paysans ?" (...)
Il insista :
"Pourquoi cette grappe a-t-elle fait le tour complet de la famille ?"
Il me regardait, de ses yeux pleins de bonté. Je voulus lui faire plaisir, et je concentrai toute mon attention sur ce problème : dans un éclair, je vis la vérité, et je m'écriai :
"C'est parce qu'elle était sulfatée !"
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M. BRUN : Allez, on ne meurt pas d'amour, Norine. Quelquefois, on meurt de l'amour de l'autre, quand il achète un revolver — mais quand on ne voit pas les gens, on les oublie…
HONORINE : On ne les oublie pas toujours, monsieur Brun. J'en ai connu au moins deux qui sont mortes d'amour. Par pudeur, pardi, elles ont fait semblant de mourir de maladie, mais c'était d'amour !

Acte I, Premier tableau, Scène 3.
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CÉSAR : Oui, peut-être. Mais moi, il y a une idée qui me tracasse : Le Bon Dieu d'Elzéar, — le nôtre, enfin — SI ÇA N'ÉTAIT PAS LE VRAI ?
ESCARTEFIGUE : Oh ! couquin de Diou !
HONORINE : Mais qu'est-ce que vous dites ?
CÉSAR : Je veux dire que je connais des musulmans, des Hindous, des Chinois, des nègres. Leur Bon Dieu, ce n'est pas le même, et ils ne font pas comme nous !… Nous, nous avons des péchés, que chez eux c'est une bonne action, et versi versa… Peut-être qu'ils ont tort, remarquez bien… Seulement ils sont des millions de milliasses… S'ils avaient raison, monsieur Brun ?
M. BRUN : Il est certain que la question peut se poser.
CÉSAR : Le pauvre Honoré est tout préparé, bien au goût du Bon Dieu d'Elzéar. Et si, en arrivant au coin d'un nuage, il se trouve en face d'un Bon Dieu à qui on ne l'a jamais présenté ? Un Bon Dieu noir, ou jaune, ou rouge ? Ou un de ces Bons Dieux habillés en guignol, comme on en voit chez l'antiquaire, ou celui qui a le gros ventre ? Ou bien celui qui a autant de bras qu'une esquinade ? Le pauvre Panisse, qu'est-ce qui va lui dire ? En quelle langue ? Avec quels gestes ? Tu te vois, toi, déjà fatigué par ta mort, et tout vertigineux de ton voyage, en train de t'expliquer avec un Dieu qui ne te comprend pas ? Et tu as beau lui faire des prières, il te dit : « Quoi ? Comment ? Qu'est-ce que vous dites ? » Et il te le dit en chinois ?
ESCARTEFIGUE : Situation terrible. Là, tu me donnes le grand frisson.
HONORINE : Taisez-vous, grand mécréant. Et la Sainte Bible, alors, c'est des mensonges ? Et les Évangiles ? Vous n'avez pas honte de dire des choses pareilles devant l'enfant de chœur ?
CLAUDINE : Si vous alliez un peu plus souvent à l'église, au lieu de boire tant de pastis, vous sauriez qu'il n'y a qu'un Dieu ! Et ce Dieu, c'est le nôtre.
CÉSAR : Oui, évidemment, le bon, c'est le nôtre. Mais alors, sur toute la terre, il y a beaucoup de gens qui sont couillonnés. Ça me fait de la peine pour eux. N'est-ce pas, monsieur Brun ?
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Marcel Pagnol
Il est parfois difficile de savoir qui, dans une famille, commande : le mari, la femme, la belle-mère ou la cuisinière. Mais le chien de la maison, lui ne se trompe jamais.
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César : [...] Tu mets un tiers de curaçao. Fais attention : un tout petit tiers...Bon, Un tiers de citron. Tu vois, Un BON tiers de Picon. Tu vois. Et alors, un GRAND tiers d'eau.

Marius : Et ça fait quatre tiers.

César : Et alors ?
il boit une gorgée du mélange)

Marius : Dans un verre, il n'y a que trois tiers.

César : Mais, imbécile, ça dépend de la grosseur des tiers !
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HONORINE : Ne pleure pas, vaï. Ça ne sert à rien. Après tout, l'honneur, c'est pénible de le perdre. Mais quand il est perdu, il est perdu. Que voulez-vous y faire ?
CLAUDINE : Et puis, tant que personne ne le sait, il n'y a pas de déshonneur ! Si on criait sur la place publique les fautes de tout le monde, on ne pourrait plus fréquenter personne !

Acte I, Deuxième tableau, Scène 6.
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LE CHAUFFEUR : Chaque fois que le facteur passe là-devant sans s'arrêter, c'est une scène de tragédie. Oui, monsieur Brun, de la tragédie. Il devient pâle comme la mort. Et quand il n'y a personne dans le bar, il vient regarder ce chapeau.
PANISSE : Oui, le chapeau de Marius.
LE CHAUFFEUR : Il est resté là depuis le départ. Il lui parle, il lui dit des choses que ça vous met les larmes aux yeux. C'est vrai que moi je suis beaucoup sensible…
PANISSE : Peuchère ! Et la petite Fanny, c'est la même chose !
LE CHAUFFEUR : Oh ! elle, elle va sûrement mourir d'estransi. Té, ils vont mourir tous les deux !
ESCARTEFIGUE : C'est curieux tout de même que son fils ne lui ait pas encore écrit.
M. BRUN : Mais non, capitaine, c'est tout à fait naturel. Il est parti sur un voilier, et leur première escale, c'est Port-Saïd. Il est donc logique de penser que sa première lettre…
LE CHAUFFEUR : Attention, le voilà…
M. BRUN : Cet homme-là va certainement mourir de chagrin.
PANISSE : Écoutez, monsieur Brun, il ne mourra pas, non. Mais si cette lettre tarde encore quinze jours, il deviendra fada. Tu verras ce que je te dis.
ESCARTEFIGUE : Oh ! je le crois ! il va de plus en plus pire. Moi, j'en ai connu un comme ça, que son cerveau se ramollissait… Ça se fondait tout, là-dedans… Et à la fin, quand il remuait la tête, pour dire « non », eh bien, on entendait « flic-flac… flic-flac… ». Ça clapotait.
M. BRUN : Voilà un cas extrêmement curieux.

Acte I, Premier tableau, Scène 2.
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