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Critiques de Marquis de Sade (320)
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Dialogue entre un prêtre et un moribond

Un texte court très bien résumé par son titre. Ce dialogue où un athée et un religieux tentent de se convaincre l'un et l'autre de la justesse de leurs opinions sert de prétexte à l'auteur pour déployer un texte philosophique qui expose des opinions condamnables à cette époque, alors que très logiques pour qui tente de réfléchir par soi-même. Ici pas d'étalage à travers des scènes crues ou des perversions avant d'atteindre des réflexions intéressantes, c'est le livre idéal pour découvrir les écrits de Sade sans prendre peur et essayer d'aborder l'écrivain plutôt que le phénomène scandaleux.
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Les 120 journées de Sodome

Quatre notables mettent leurs ressources en commun pour s'offrir des semaines de débauche : enlèvement de jeunes garçons et de jeunes filles, recrutement d'hommes et femmes les plus dépravés du pays, tout ce beau monde ressemblé pour un enchaînement de viols, tortures et perversions en tout genre, chaque journée étant encore pire que la précédente.



J'ai tenu environ cinquante pages avant de devoir détourner les yeux, sous peine de devoir vomir dans la seconde qui suivait. J'ai terminé le reste du livre en lecture diagonale.



Après avoir tant entendu parler de Sade, je suis assez dubitatif. Accumuler les horreurs, pourquoi pas... mais dans quel but ? À moins que je ne les aie ratés, il n'y a aucun passage «explicatif», dans lequel l'auteur essaie de faire passer son message ou d'exposer sa philosophie. Le style est inexistant : simples descriptions, et «foutre» «merde» et «cul» à chaque phrase. J'ai eu beau chercher, je n'ai pas trouvé le moindre intérêt à ce texte.
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La philosophie dans le boudoir

Avec « la philosophie dans le boudoir » de Sade on touche ce que la littérature française à de plus sulfureux mais vu le nombre de critique et de notation je ne suis pas le seul à avoir des lectures pas forcement conforme. Il faut bien l’avouer un jeune homme ne recherche pas forcément le coté philosophique dans les écrits de Sade. Mais la sous prétexte de divertir (pervertir) une jeune fille, le narrateur atteint des sommets qui n’ont rien à envié à la pornographie actuelle. Certains même ne sont pas cautionnable. En vieillissant par contre le coté philosophique, de rejet d’une société honnie et détestée, apparaît clairement. Sa pensé se rapproche de celles des philosophes de la liberté de sont époques et il dénonce les travers de la société dans la quel il vit. Il est claire que Sade est un fou mais l’écrit devient ce qu’on veut en faire, il y a un coté qu’aujourd’hui on appellerai « provoc ». Il est claire que Sade ici veut choquer le lecteur, le pousser dans le rejet juste pour le plaisir qu’il en retire. Un livre qu’il ne faut donc pas abordé qu’au premier degré. Il y a des parties ou il développe une vrai pensé en alternance avec des « morceaux de bravoure sexuelle » à lire avec humour, sans ce braquer.
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Les infortunes de la vertu

Vous ne voyez pas votre enfermement ? Vous répétez et répétez encore, mais c'est à votre tour, maintenant, d'être entraîné.e dans la répétition infernale de ce conte, simple lieu de prédilection des crimes en série. Mais à quelle répétition pensez-vous ? Ce conte n'a rien de spécifiquement sexuel. Tout n'est que compulsion, ou accumulation d'argent et de chair fraîche, indifféremment. Bouffer l'autre, l'envahir, et se laisser bouffer. Point de plaisir ici, de rythme, ni de surprise, le temps se remplit jusqu'à se noyer. Tentera t’on de se justifier, de se fonder ? Sophie contre les sophismes ne fait pas la différence, ou peut-être dans une autre vie, laquelle ? Qui est Sophie, qui est Juliette ? Je me suis laissé cueillir, dans une chute religieusement athée.
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La philosophie dans le boudoir

Dialogues philosophiques ou voluptueuses horreurs ? Les deux, monseigneur. Sade, ce sont les Lumières qui aveuglent tant qu'elles replongent dans l'ombre. Sade, c'est le plaisir à son point de bascule dans le dégoût. Sade, ça se lit couché, lubrique, amusé et triste à la fois. Sade, ça se savoure amer. Sade, ça déçoit toujours, parce que le plaisir, plus il est poussé à son paroxysme, plus il déçoit. Sade, au fond, c'est sérieux, et c'est cela qui rend son lecteur si désenchanté.
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Dialogue entre un prêtre et un moribond

Pas de surprise sur le thème de ce bref récit de quinze pages : comme le titre l'indique, un moribond discute avec un prêtre. Ce dernier est venu recevoir la confession du malade et lui donner les derniers sacrements. Mais les choses ne se passent pas comme il le prévoyait ! En effet, le mourant est athée ; il met en cause les arguties du prêtre. Les arguments du subclaquant sont tellement persuasifs qu'il risque de remporter la joute.



A travers ce débat sur l'existence de Dieu, Sade nous entraîne dans une réflexion intéressante sur le libre arbitre.

Les propos (du moribond et, sans nul doute de l'auteur) sont impertinents mais justes, et finalement très moraux et optimistes :

« La raison mon ami, oui, la raison toute seule doit nous avertir que nuire à nos semblables ne peut jamais nous rendre heureux, et notre coeur, que de contribuer à leur félicité est la plus grande pour nous que la nature nous ait accordé sur la terre. Toute la morale humaine est renfermée dans ce seul mot : rendre les autres aussi heureux que l'on désire l'être soi-même et ne leur jamais faire plus de mal que nous n'en voudrions recevoir. Voilà, mon ami, voilà les seuls principes que nous devrions suivre, et il n'y a besoin ni de religion, ni de dieu pour goûter et admettre ceux-là : il n'est besoin que d'un bon coeur. » (page 21).



On est loin de l'auteur pervers des '120 journées de Sodome', même si les premiers propos du moribond semblent expliquer et justifier tous les comportements humains par les forces de la nature auxquelles il serait impossible de se soustraire...

Par la note finale, le débat est tranché avec beaucoup d'humour !



Les deux pages de biographie en fin d'ouvrage rappellent les moments forts de la vie mouvementée de Sade.
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Oeuvres, tome 1

Cet ouvrage commence par le recit le plus immonde et horrible que j'ai eu l'occasion de lire,et se termine par un roman philosophique epistolaire de tres grande qualite

Le marquis de Sade est un grand ecrivain,ayant un potentiel litteraire qui merite d'etre mieux connu

Je ne sais pas ce qui a motive les éditeurs de concevoir ce tome de cette maniere mais ca ne donne pas envie de decouvrir les autres œuvres

Lecteurs accrochez-vous et laissez sa chance a ce grand ecrivain,ca en vaut vraiment la peine

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Les infortunes de la vertu

Sade... Rien que ce nom qui a donné un mot pour désigner le plaisir à faire souffrir quelqu'un, le sadisme, un nom sulfureux, avec un parfum de scandale, de perversion, avec des romans très... dépravées. Donc, j'ai osé, osé je dis-je à lire les Infortunes de la vertu, avec ce mélange d'envie et de crainte, et... curieusement, et étonnamment, je n'ai pas été si heurtée que je le pensais.

L'histoire : deux jeunes sœurs orphelines quittent le couvent un peu trop tôt et prennent des chemins qui les séparent. L'une, Juliette, cède au vice et parvient à devenir une personne distinguée et mondaine tandis que sa sœur Justine décide de prendre la voie de la vertu. Quelques années plus tard, Juliette retrouve sa sœur justement (excusez-moi, c'est un spoiler vue qu'on ne l'apprend qu'à la fin qu'elle n'est que Justine mais bon, on s'en doute déjà au début ), bien désespéré et éprouvée. Justine lui raconte alors toutes ses horribles mésaventures...

Ecrit en quinze jours, ce récit se trouve en fait être une première de Justine, où les malheurs de l'infortune, qui sera suivit d'une troisième version, la nouvelle Justine (que là, j'ose pas vu que contrairement au premier et à la seconde version, celle-ci est hautement pornographique) et se trouve un peu soft et très philosophique.

En effet, tout au long du roman, il y a la réflexion autour du Mal et de la vertu qui y est posé et débattu, avec surtout une pensée de Sade qui est effroyablement vraie encore aujourd'hui : celui où la vertu est toujours punie et où le vice est récompensé... Il y est aussi réflexion de la religion, des rapports hommes-femmes mais surtout de la conception du Bien et du Mal, dont ce dernier remporte souvent.

Justine peut apparaître comme naïve, prude et écervelée mais elle nous touche parce que malgré les horreurs qui lui arrive, elle garde toujours tête; reprends courage et se voue toujours au Bien (ce qui est admirable tout de même). Et aussi parce qu'elle semble être la seule personnage véritablement voué au Bien vue que tout autour règne le vice.

Des vices, elle en rencontre ! Vol, meurtres... et abus sexuels aussi. Mais le miracle est que les viols qu'elle subit et autres perversions qu'elle assiste sont souvent suggérés où quand elles sont décrits, par une écriture et langue magnifique, splendide, précieuse, joliment prude et nous facilitant la vision des horreurs. Sade sait très bien écrire, quoi qu'on dit sur sa vie.

Bien que ce roman a l'aspect du conte philosophique avec ses paysages digne de conte de fées, il reste réaliste puisqu'on voit toutes les catégories sociaux : les moines, les marchands, les marquis...

En revanche, je l'ai trouvé un peu trop court, mais bon, il a été écrit en quinze jours donc...

Et que dire de la célèbre fin ? Tragique mais apportant aussi un curieux sentiment de soulagement. Qui porte un symbolisme...

Les infortunes de la vertu est en tout cas la version "soft" des mésaventures de Justine, je pense qu'elle peut être accessible à plein de gens puisque comme je le dit, les instants "sexys" sont souvent décrits avec suggestion et pudeur. Mais n’empêche, ses idées du Mal et du Bien nous restent en tête... Bien qu’évidemment, je n'oserais pas voir les autres œuvres de Sade !
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Ernestine

Encore un que je voulais me faire depuis bien longtemps: le divin marquis... Je ne le connaissais que de réputation, comme tout le monde et je m'attendais donc à un festival de fesses et de perversités sans nom... Hé ben que dalle!!!!

Le livre est court, très court. Et sur l'ensemble du livre il y a en tout et pour tout une et une seule relation sessouelle que je vais de ce pas vous recopier. Oui je suis un fou, je suis un dingue, j'ai pas peur de me faire censurer, virer de bloguez.com et trainer devant les tribunaux pour avoir mis des horreurs devant les yeux de chtis enfants! Attention, vous êtes prêts? "Tout précipite alors les perfides projets d'Oxtiern... il saisit cette malheureuse, et, sans effroi pour l'état où elle est, il ose consommer son crime, il ose faire servir à l'excès de sa rage la respectable créature que l'abandon du ciel soumet injustement au plus affreux délire. Ernestine est déshonorée sans avoir recouvré ses sens;" Voilà, je l'ai fait! Oui je sais, c'est abominable et je vais sans doute, comme le Marquis himself, me retrouver en prison pour ce geste totalement immoral, mais j'assume!
Lien : http://marcanciel.over-blog...
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Justine ou les malheurs de la vertu

J'ai beaucoup aimé ce livre, d'abord parce que Sade (modernisons son nom en enlevant son titre) écrit très bien. Il est de ces écrivains qui sont agréables à lire, qui ne lassent pas mais au contraire savent prendre le lecteur pour lui raconter une histoire. Sade est très moderne et aussi fort ancien, ce qu'il raconte est hors du temps. Il a résolu le problème d'Achille dans l'Iliade concernant l'immortalité. Sade n'a pas besoin d'une vie courte et glorieuse pour rester dans les mémoires, non, il lui suffit d'une plume. Sade c'est la prison, peu importe le régime, il déplait à tous les pouvoirs en place, sauf aux lecteurs. Pourquoi ne plait il pas à ceux qui sont en haut des pyramides de pouvoir? C'est tout simplement parce qu'il parle de ce qui ne devrait jamais être raconté. Seul le fou du roi pouvait ainsi parler librement mais pourvu que ce soit pour faire rire et jamais contre le roi. Sade montre que c'est le plus criminel qui est en haut, le plus cynique, le plus impitoyable. Les agneaux eux ont juste droit de bêler et de se faire tondre. La vertu conduit au malheur...Mais non, les moutons ont besoin d'illusions pour bien bêler. A eux l'herbe, aux dominants leurs viandes bien rôties. C'est amusant, pas de quoi mettre un Sade en prison, sauf que les dominants n'ont aucun humour et Sade connaîtra presque la prison à vie. Oui, j'aime cette liberté de l'écrivain, qui parle de ce dont il a envie de parler et ne se refuse rien, peu importe les conséquences. Ce courage là, méritait bien l'immortalité !
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Histoire secrète d'Isabelle de Bavière, reine d..

C'est pour moi le meilleur livre du Marquis de Sade. Pour une fois, il ne part pas dans des délires de cul, des fantasmes inassouvis de prisonnier. Comment a-t'il pu écrire un livre aussi précis et documenté depuis son cachot? C'est vraiment mystère. Ce qui est certain c'est qu'il perçoit parfaitement la folie d'Isabeau de Bavière, la folie de son époux et tout ce que cela a entrainé pour la France qui a failli se perdre et devenir anglaise. Je préfère croire que Jeanne, faussement appelée Jeanne d'Arc était bien la Reine de France.



Une thèse trouvée sur le web:

http://the-morning-post.blogspot.com/2009/10/jeanne-reine-de-france.html



Jeanne, Reine de France, 1407-1431.



"Charles VII de France, dit Charles le Victorieux ou encore Charles le Bien Servi, né à Paris le 22 février 1403 et mort à Mehun-sur-Yèvre (dans l'actuel département du Cher) le 22 juillet 1461, fut roi de France de 1422 à 1461. Il met fin en 1453 à la guerre de Cent Ans sur une victoire française. Son nom reste principalement attaché à l'épopée de Jeanne d'Arc, qui lui permit de renverser une situation compromise et d'être sacré à Reims (17 juillet 1429). Très contesté dans sa légitimité même, Charles devient roi (1422) en pleine guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons, compliquée d'une intervention militaire anglaise victorieuse depuis la bataille d'Azincourt (1415). Chef de fait du parti Armagnacs, il avait été déshérité par son père Charles VI au traité de Troyes (1420), au profit du roi Henri V d'Angleterre puis du fils de ce dernier Henri VI. Replié au sud de la Loire, le « roi de Bourges », comme on le surnommait par dérision, voit sa légitimité et sa situation militaire s'arranger nettement grâce à l'intervention imprévue de Jeanne d'Arc. Celle-ci délivre Orléans et conduit Charles, non sans réticences ou hésitations de sa part, à la cérémonie du sacre à Reims. Charles VII fut souvent critiqué par la postérité pour avoir ralenti la reconquête de la France initiée par Jeanne et pour l'avoir abandonnée à son sort après sa capture à Compiègne (1430). Néanmoins, il la fit aussi réhabiliter solennellement en 1456 et laver de toute accusation d'hérésie. Il fut par ailleurs un souverain efficace, achevant de chasser les Anglais du royaume, et s'employant à rétablir l'économie grâce à Jacques Cœur (qu'il ruina), tout comme le gallicanisme et l'autorité royale. Il est le père du roi Louis XI."





Quelle sacré femme il aurait eu ! Mais le Roi en avait peur, il a préféré l'utiliser, puis s'en débarrasser pour la réhabiliter ensuite. Pourquoi avait-il peur de Jeanne ? Sauf que Jeanne dont Charles était amoureux ne pouvait devenir sa femme, c'était sa demi sœur.



C'est dans ce château que le 25 février 1429, une jeune fille lui demande audience. Cette dernière lui dit : "Gentil dauphin, je te dis de la part de Messire Dieu que tu es vray héritier du trône de France." (Le propagande de Yollande D'aragon !). Charles VII était marié à Marie d'Anjou. Son mariage lui apportera beaucoup de part les qualités politiques de sa belle-mère. Sur le plan privé, Charles VII connaîtra une grande passion avec Agnès Sorel. De cet adultère , il naîtra trois filles. Mais cette liaison s'achèvera en 1449, Agnès Sorel est emportée par un flux de ventre (probablement suite à un empoisonnement). Charles VII en sera profondément atteint.



Décembre 1413: Charles se fiance avec Marie d'Anjou, fille de Yolande d'Aragon et de Louis II d'Anjou, roi de Naples. Sa belle-fille l'élève en Anjou et en provence.



Août 1422: Charles et Marie d'Anjou se marient à Bourges.



31 octobre 1422: après la mort de son père Charles VI, le dauphin Charles se proclame roi de France.



11 novembre 1422: Henry VI est proclamé roi de France et d'Angleterre.



6 mars 1429: Jeanne d'Arc rencontre Charles VII à Chinon.

28 avril 1429: Jeanne d'Arc arrive à Orléans et force les anglais à lever le siège de la ville.

18 juin 1429: Jeanne d'Arc est victorieuse à Patay.

17 juillet 1429: Charles VII est sacré à Reims.

23 mai 1430: Jeanne d'Arc est arrêtée par les anglais à Compiègne.

30 mai 1431: Jeanne d'Arc, accusée d'hérésie, est brûlée à Rouen.



Les dates ne collent pas et pourtant je vois bien Jeanne en Reine de France. Et Charles VII s'en débarrasse presque. Une rivale ? Et si ce message était un faux de propagande ? "Gentil dauphin, je te dis de la part de Messire Dieu que tu es vray héritier du trône de France."



Si l'on fait exception de la loi salique qui n'a pas lieu d'être puisque le Roi d'Angleterre revendique le trôné de France, voir si sur le plan juridique l'argument est valable et donc si l'on peut retenir les critères anglais pour les successions et non ceux purement machiste français.



Qui était le plus légitime pour revendiquer le trône de France ? Henri VI, Charles VII ou bien.....Jeanne ! Jeanne d'Orléans?



J'ignore ou et pourquoi, mais je vois bien Jeanne en Reine légitime de France. Henri VI et Charles VII se sont-ils entendus pour l'éliminer après sa victoire spectaculaire à Orléans? Un régicide à t-il été commis par deux prétendants ? Quelle est la nature du message véritable de Jeanne à Charles VII ? la révélation de ses origines véritables? c'est très probable. Il existe beaucoup de propagande, d'intoxications et de manipulations dans cette histoire qui est dramatique, bien plus qu'on ne pourrait penser.



Jeanne était schizophrène, c'est certain. Donc si elle pouvait entendre des voix, elle était en fragilité dans un monde ou les "normaux" sont dominants. Peut être lui aurait-il fallu un avocat d'exception, s'il en existait un, un vrai je veux dire, pour faire reconnaitre ses droits. "La légitimité de son dernier fils survivant, le Dauphin Charles, héritier de la couronne, est contestée, du fait des aventures qu'aurait eues Isabeau de Bavière, sa mère (en particulier avec Louis d'Orléans)." Depuis l'assassinat de Louis d'Orléans en novembre 1407...



ADMETTONS QUE JEANNE SOIT FILLE D'ISABEAU ET DE LOUIS D'ORLEANS ...ELLE SERAIT MORTE A 24 ANS ENVIRON ?



Ce qui est confirmé par ceci:



"une plaque apposée sur le parvis de la cathédrale de Toul indique que « s'étant présentée seule lors d'un procès matrimonial intenté par son fiancé en 1428 », elle aurait été donc majeure à ce moment-là, 20 ans selon le droit local et n'est plus sous la responsabilité parentale . Elle est brûlée vive à Rouen le 30 mai 1431."

SON EXTRAIT DE NAISSANCE A-T'IL ÉTÉ TRUQUE POUR QU'ELLE NE SOIT PAS FILLE D'ISABEAU ET DE LOUIS ?



Du fait des prétentions sur la France d'Henri VI d'Angleterre, la loi salique pouvait-elle s'appliquer en France? Juridiquement probablement non. Il suffit d'un faux pour que tout soit faux et les anglais ont bien des Reines. Jeanne, une fille d'Isabeau de Bavière et de Louis d'Orléans, le sens réel de son message confidentiel au Dauphin? Il était courant à l'époque de confier une enfant en nourrice. Charles VII et Henri VI se sont ils entendus pour éliminer une rivale ? C'est pour moi très fortement probable.



"la malheureuse est pourtant belle". Ce furent les mots de l'infâme Duc de Bedford au sujet de Jeanne. Il aurait du dire: "la malheureuse est pourtant Reine".La fille du Duc Louis d'Orléans, assassiné en novembre 1407, était la plus légitime pour le trône de France. Le pire est que sa propre mère, Isabeau de Bavière, Dans sa folie paranoïaque, semble avoir voulu qu'elle soit brulée vive. Charles VII ne fit rien pour sauver sa demi soeur, et ce, malgré les accords qu'il avait passé avec elle.



Sur wiki: "En outre, une thèse affirme que le 12ème enfant d'Isabeau de Bavière, serait illégitime et qu'il s'agirait en fait de Jeanne d'Arc, fille d'Isabeau de Bavière et de Louis d'Orléans." l'enfant "philippe " soit disant mort en 1407 est en fait une fille Jeanne confiée à la famille d'Arc et mise au secret. Ses fiançailles dont Jeanne ne veut pas, étaient une façon de lui ôter toutes prétentions sur le trône. Une reine peut elle épouser un homme ordinaire? Alors pourquoi cette folie qui a consisté à vouloir ensuite faire supprimer sa fille? Elle a même semble t-il été à offrir une rançon aux archers anglais pour qu'ils l'abattent. Elle semble aussi mêlée à l'assassinat de son amant, le Duc Louis d'Orléans. Une personne particulièrement habile a t'elle tirée les ficelles sur fond de folie, par de savantes manipulations, en entretenant aussi bien la paranoïa d'Isabeau que la schizophrénie de jeanne ? s'agit-il de la belle mère de Charles VII, rusée en politique?



Entre Henri VI, Charles VII et Jeanne, c'est Jeanne qui est la plus légitime car Charles VII n'est pas en filliation royale par le père. l'adn pourrait-il encore le montrer? Faut-il rouvrir cela? Reste-t'il des traces adn de Jeanne?



Philippe de France né le 10 novembre 1407, (fils de Charles VI de France) et d' Isabeau de Bavière. Il meurt quelques heures après sa naissance à l'Hôtel de Barbette le 10 novembre 1407. Une substitution ce jour là ? C'est très fortement probable. Isabeau n'a pu se résoudre à tuer sa fille, Jeanne, confiée à la famille d'Arc. La rupture avec Louis d'Orléans qui devait se terminer par l'assassinat de ce dernier était déjà planifiée.



Je ne vois en elle qu'une Reine qui veut reprendre et son royaume et le pouvoir !!! Et elle joue sa partie, un blitz, de façon fulgurante et fort habile. Elle cherche à s'allier avec son demi frère, CharlesVII, bien moins légitime qu'elle par le sang, et peu importe si elle le fait sacrer roi, pour essayer d'avoir son armée à elle en échange. Elle sait depuis sa victoire spectaculaire d'Orléans qu'elle peut bouter les anglais hors de France, s'assurer une grande gloire, un immense prestige auprès de son peuple. Ensuite elle pourra se retourner contre Charles VII et faire valoir ses droits sur la couronne. Personne n'est dupe de cela. Et tous vont se liguer contre elle très vite. CharlesVII, Henri VI, Isabeau de Bavière, Yolande d'Aragon, le Duc de Bedford, ....ont comprit le Danger que représente Jeanne. Elle voulait faire comme Bonaparte lors de sa campagne fulgurante d'Italie, où il s'était glissé entre génois et autrichiens pour les battre à tour de rôle. Jeanne de France, c'est ainsi qu'il faut l'appeler, voulait éliminer d'abord les anglais puis forte de son prestige se retourner contre son frère pour prendre la couronne. La faille dans laquelle elle s'était glissée, avec une grande audace s'est refermée sur elle.





"Sa mère Isabeau et les Bourguignons répandent la rumeur que Charles est en réalité le fils naturel de Louis d'Orléans dont il aurait voulu venger le meurtre et, le 17 janvier 1420, un décret le bannit du royaume." Isabeau souffrait de paranoïa. Elle était impliquée dans l'assassinat de Louis d'Orléans et elle avait compris que Jeanne voulait venger son père, Louis d'Orléans. C'est Isabeau de Bavière et elle seule, qui réclamera le bucher pour sa fille. Yollande D'Aragon aura toute l'habileté nécessaire pour jouer de cela et ne pas apparaitre comme voulant sacrifier Jeanne. Pour agir sur un paranoïaque, il faut lui insuffler l'idée d'un complot, d'un danger. Le reste se fait seul.



La bonne, la brute et la truande.



La bonne, c'est Jeanne, Reine de France, 1407-1431. Une Reine valeureuse au combat et très pieuse. Brulée vive.



La Brute c'est Isabeau de Bavière, une vraie tueuse en série. Elle rendra fou son époux, tuera son (ses?) amant, et une (plus?) de ses filles.



La truande c'est Yolande d'Aragon qui sut fort habilement avancer les pions de CharlesVII, époux de sa fille Marie d'Anjou. C'est elle qui nous a servi cette soupe truquée, truffée d'images d'Épinal sur "Jeanne d'Arc".

Un problème d'Oedipe au féminin particulièrement meurtrier? Probablement bien plus dans le cas de la psychopathe Isabeau de Bavière. Finalement Yolande d'Aragon joue de façon magistrale le coup du sacrifice de la Reine sur l'échiquier de la France. Elle en retirera tous les avantages ensuite en faisant de Jeanne une sainte. Cela rappelle le coup de Staline contre Lénine par certains cotés. Puis Yolande d'Aragon, visiblement d'une intelligence hors normes, neutralisera complètement la psychopathe Isabeau de Bavière. Comment? En faisant comme il faut faire avec les fous paranoïaques, ne plus leur accorder aucune importance, les isoler et les rendre insignifiants.



Le plus amusant dans cette histoire c'est que Charles VII était amoureux de Jeanne. Agnès Sorel en fut très jalouse. Yolande comprit le danger et sut y mettre une barrière par un rappel à l'ordre de son beau fils. Faut-il dire: "pauvre Jeanne" , pour conclure? Je ne le pense pas. Elle aurait pu accepter le deal du marriage avec un homme quelconque. Elle a préféré vivre intensément et se battre. Elle a joué, mais a t-elle vraiment perdu? Là encore, je ne crois pas. Elle a peut-être gagné au change bien plus qu'un royaume terrestre. Et si ....



Quel est le bon profil psy de Jeanne?



1.Une bergère schizophrène qui entend des voix et se croit investie d'une mission?



2. Une fille du Duc d'Orléans qui fait dans l'oedipien pour venger l'assassinat de son père?



3. ../... autres



J'ai attendu la fin du "scan" pour défendre l'hypothèse d'une fille de souche royale, aussi bien par le père que par la mère et qui se rend compte que même spoliée de tous ses droits, isolée, elle a une faible chance de prendre le pouvoir et la couronne. Une aventurière très habile mais contrée par Yolande d'Aragon qui a compris, après la victoire spectaculaire d'Orléans, le stratagème de jeanne et qui va le déjouer et l'utiliser à son profit et celui de charlesVII. Donc ni une schizophrène délirante, ni une vengeresse oedipienne, ...non, une vraie militaire de grand talent avant tout.



Une Gylippe au féminin. Les similitudes sont flagrantes, amusantes même. Sauf que Gylippe arrivé avec son seul manteau et son bâton de Lacédémonien, dira de lui Plutarque, trouva tout de même une armée démoralisée, un restant de marine à Syracuse. Et avec ces débris d'armée prête à capituler, il ira de victoires en victoires. Bonaparte fera de même avec son armée d'Italie qu'il trouva en guenilles. Jeanne voulait cette armée, même en lambeaux. Elle ne l'aura jamais! Yolande savait que mettre à sa disposition l'armée c'était de fait lui donner la couronne. Elle avait très bien compris, trop bien même.... Dommage, il aurait été amusant de voir les anglais retraverser la Manche à la nage!



Peut-on reprocher quoi que ce soit à Yolande d'Aragon? Non, assurément ! Elle n'a fait que défendre les intérêts de sa fille Marie d'Anjou et de son clan, ceux de Charles VII. Et jeanne ne faisait pas partie de ce clan.



Jeanne était elle pucelle ? Oui assurément. La sexualité de ceux, plus que rarissimes qui appartiennent à ce que je nomme la classe Théano n'est ni gay, ni lesbienne, ni classable dans aucun des critères qui servent pour décrire les types de sexualité humaine. C'est vraiment quelque chose à part et il faut remonter à l'origine de cette classe et je ne veux pas révéler cela ici, pour comprendre. La classe Théano n'est pas la seule à avoir ce type de sexualité mais c'est une infime minorité, ce qui crée tout de même des compatibilités. On comprend pourquoi Jeanne est allé s'opposer à ses fiançailles forcées.



JEANNE, REINE DE FRANCE.



Une certitude pour moi !






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Les infortunes de la vertu

J'apprécie beaucoup Le Marquis de Sade par son originalité, sa manière de penser et son audace. Il incarne bien le 18e siècle. Cependant, comme pour ses autres œuvres, il faut lire Sade avec du recul, un deuxième degré et surtout une bonne idée de ce qu'il tente (avec emphase!) de démontrer. Sa prémisse que la vertu n'est jamais récompensée, ce qui n'est pas le cas du vice. Pour lecteur averti seulement!
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Justine ou les malheurs de la vertu

Le Mystère du billet froissé



En 1942, le biographe de Sade, Pierre Dommage, reçoit un billet, très court et dans un état lamentable, que l'expéditeur inconnu prétend être écrit par le marquis de Sade. L'écriture est minuscule pour tenir sur 10cm sur 15, presque illisible, semblant être rédigée dans la précipitation, pourtant selon les experts graphologues à qui le biographe montre le billet, tout concorde pour l'attribuer au marquis de Sade : l'écriture empâtée et irrégulière, presque frénétique, le type de papier correspondant à celui utilisé par l'auteur (une date figurant sur le revers avec le nom de son destinataire, le comte Dubois, permet de connaître sa date exacte et de le comparer avec des lettres écrites et des manuscrits de la même époque). Le destinataire, dont la famille aurait retrouvé cet unique exemplaire et l'aurait détenu pendant un siècle, était de la petite noblesse, avait suivi les errements de l'époque comme une feuille ballottée par le vent et c'était incroyablement enrichi tout au long de sa vie profitant des incessants retournements de pouvoir. Tout laisse à penser que le comte Dubois avait connu l'écrivain à Paris en 1776, sinon avant ; une proximité qui expliquerait la nature familière du ton employé par l'auteur de Justine.



Pierre Dommage aurait pu porter peu d'intérêt à l'authenticité de ce billet, toutefois les informations qu'elle livrait sur son auteur étaient d'une nature telle qu'il était crucial pour lui que ce qu'il tenait entre les mains ne soit pas un faux. Dommage avait en effet toujours trouvé étonnant qu'un libertin aussi affirmé que le marquis de Sade prenne le parti d'une victime comme l'était Justine, au lieu de ses tortionnaires. Il lui semblait à la fois qu'il devait être plus compliqué, mais aussi moins efficacité, moins conforme à la « morale » de Sade, de se mettre à la place d'une jeune fille venant à découvrir sur son parcours les pires horreurs possibles. Si son intention avait été de défendre les étranges mœurs qu'on lui prêtait, pourquoi aurait-il pris le risque de les montrer à travers les yeux de la plus inoffensive des créatures ? Et ce billet non signé, écrit en hâte, apportait une réponse à ses interrogations.



Le biographe juge l'authenticité de ce billet trop incertaine, et préférant ne pas suivre l'avis des experts graphologues, laisse dans sa biographie, « Sade l'assassin », la question en suspens.



C'est seulement vingt ans après qu'on reparle de ce billet dans le bimensuel SM « Salaud, masochiste ! » aujourd'hui disparu. Il est présenté alors comme sans contestation possible écrit de la main du marquis. D'autres experts depuis (historiens non sadiques) estiment que le texte est « incontestablement un faux », son seul tort pourtant semble d'avoir été publié dans un journal SM. Les spécialistes de Sade connaissaient pourtant bien le bimensuel pour y avoir publié des articles comme en attestent les numéros 14, 16, 23, 42 et 54, les seuls que j'ai pu me procurer ; certains ont même prétendu que Pierre Dommage évoqué dans l'article de Salaud, masochiste ! était passé à la postérité plus pour ses aptitudes à jouer de la croupière dans certains milieux libertins que pour la reconnaissance dont il pouvait jouir auprès de ses pairs historiens ; quand pour d'autres experts sadiques, Dommage ne pouvait être qu'un nom prédestiné au canular (Pierre Dommage n'est par ailleurs l'auteur que d'un mémoire sur les grandes défaites françaises de l'ère contemporaine).



Depuis, le billet en question a disparu, la veuve de Dommage dit l'avoir remis à son notaire dijonnais qui n'en a pas souvenir, et le numéro 58 de Salaud, masochiste ! étant épuisé, c'est dans la revue littéraire américaine « The New York Review of Books » parue le mois dernier qu'on peut retrouver la trace de ce texte, présenté cette fois comme « probablement écrit de la main de l'auteur des Cent vingt journées de Sodome ». L'auteur de l'article, William Shame, a refusé de me citer sa source.



The New York Review a reproduit dans son article deux versions, l'une traduite en anglais, et l'originale. Voici le texte tel quel en français, avec l'autorisation de la revue :



« J'ai fait publier ces derniers mois une nouvelle version de ma Justine et j'en saisis l'occasion pour vous faire, comte Dubois, l'aveu des raisons de son écriture.



Me voyant injustement enfermé à Vincennes comme je vous l'ai déjà décrit, sans l'appui de ma famille, rejeté par mes gens, mes maîtresses, trompé par mes avocats, victime d'une réputation qui me flattait par ses excès mais me condamnait encore plus par l'invraisemblance de ces accusations, j'avais d'abord entrepris l'écriture de « Confessions » que j'avais voulues honnêtes, et qui, tout en ne cherchant pas à nier les vices dont je m'étais toujours enorgueillis, visaient à rétablir une vérité trop souvent souillée d'ignominie lors de mes procès. La rédaction de ces « Confessions », comme dans toute entreprise réclamant l'honnêteté des braves et la sincérité des justes, avait été rapide, à peine perturbée avouerais-je par l'inconfort matériel qui était alors le mien ; mais m'étant trouvé dans la situation rarement productive pour un écrivain de pouvoir les relire plusieurs mois avant que de pouvoir les céder à des mains dignes de confiance capables de les porter à mon éditeur, je compris qu'aucune vertu, isolée des preuves que réclame la raison, n'arriverait à convaincre mes juges. En écrivant « juges », je ne considère pas seulement ces ingrats serviteurs des bonnes mœurs qui avaient vu en moi l'occasion de montrer la sévérité du prince à l'égard de ces frondeurs libertins qu'il fallait châtier en présence de la foule ; non, c'était bien, vous l'avez compris, l'opinion, ces juges que sont les Lecteurs, que je voulais convaincre : ces « confessions », trop honnêtes pour être vraies aux yeux du public qui ne voyaient en moi qu'un ignoble satyre, n'auraient jamais atteint les desseins que j'avais ambitionnés pour elles.



J'eus alors la conviction qu'il fallait jouer le rôle que l'on m'avait attribué et servir à mon profit les diverses affaires fâcheuses qui m'avaient valu ces éclats et ces trahisons. Si mes juges s'étaient chargés de mes priver des libertés les plus naturelles, je voulais être encore le seul maître de ma fortune et de ma renommée. J'entrepris donc l'écriture de cet ouvrage que vous connaissez maintenant sous le titre de « Justine ou les malheurs de la vertu » avec un empressement tel, là encore, qu'il fut achevé en moins de deux mois. J'ai lu depuis beaucoup de critiques, sur ce que j'appelle encore un roman, et qui sont si éloignées de la vérité qu'elles me font un grand plaisir, autant j'imagine que je peux en prendre en apprenant dans les nouvelles du matin qu'untel ou untel s'est vu la tête coupée par la machine de notre bon Guillotin, pour autant que les diverses inventions qui traversent ces critiques, et que j'ai moi-même incitées, puissent cette fois être à mon avantage.



On raconte donc que j'ai eu le plus grand mal à finir cette tendre Justine. Cela me ferait comme je vous l'écris beaucoup de plaisir, et flatterait l'endurance qui s'est depuis mes belles années libérées d'un corps rendu impotent par des longues années d'oisiveté forcée ; en réalité, il a surtout été question depuis notre première rencontre, Justine et moi, d'ajouts réclamés par mes éditeurs seuls qui ne se voyaient jamais vendre autant de feuillets que quand les malheurs de mon héroïne devenaient aussi terribles et nombreux que possibles. J'écris, et m'exécute, toujours, comme le meilleur des étalons, soyez-en rassuré. Ainsi, quand mon éditeur sonne et qu'il me réclame des sévices nouveaux pour Justine, ou une entrée plus en profondeur, plus brutale encore, dans l'enfer des supplices et des vices, bref, de persécuter toujours plus la vertu de mon héroïne, ce n'est jamais qu'avec une joie sans faille que je me remets à l'ouvrage, car faire peser sur ma malheureuse toujours plus d'infortunes, voyant qu'à chaque coup de fouet mon plaisir s'échauffe, ainsi que celui des Lecteurs, c'est autant de bonheur que je donne aux autres sans risque de me perdre, et surtout, de mal, autant que je puisse l'espérer, porté à l'égard des libertins.



Étais-je un libertin ? Je vous le confesse. N'ai-je jamais eu comme vertu que l’honnêteté de satisfaire sans fard à mes vices quand d'autres ne font que les imaginer à l'ombre de leur hypocrisie ? Je vous l'accorde. Mais diable, que cette étiquette de libertin m'a fait du tort comme s'il était question d'une secte byzantine ou araméenne ! Sachez que je n'ai jamais répondu que d'une chose : de ma philosophie. Justine est bien une réponse à ceux que l'on me prêtait pour frères, à ce qu'ils m'avaient fait. Ou pas fait. Car ces damnés n'ont jamais levé le petit doigt que pour me l'enfiler dans le puits de Vénus quand j'avais autrement besoin que ma réputation soit lavée de toute l'infamie dont elle était alors la cible. Mon dessein était tout simple avec Justine : je voulais me servir de cette réputation pour porter un coup fatal à ces libertins. Juillet s'était déjà bien chargé de leur faire payer ce que j'avais subi par leur silence ; mais je voulais leur porter le dernier coup, le plus rude, le plus vicieux, et devrais-je dire, le plus digne de moi. Rien ne m'aura autant aidé que la disgrâce de la couronne. Bien que las encore que tous ces dévots puissent malgré la révolution se frayer un chemin jusqu'au temple de la République pour faire valoir la morale de leur dieu, mon éditeur m'a confié plusieurs fois pour me rassurer que mes œuvres avaient d'autant plus de succès qu'on se les offrait entre amants derrière les paravents à l'arrière des boutiques, au pied des autels, dans les confessionnaux, qu'on se les lisait sur la couche parentale où ils avaient été conçus entre frères et sœurs, ou qu'elles se cachaient sans difficulté coincées entre le missel et la blague à tabac ; j'étais rassuré en somme sur les bonnes mœurs du citoyen français. Qui oserait en effet faire chercher par ses valets le dernier ouvrage de ce vicelard de marquis auprès de son libraire ordinaire et laisser voir dans sa bibliothèque ses œuvres touchées du sceau de l'infamie ?



Ces œuvres, mon petit Nicolas, je me flatte qu'on se les arrache pour les lire, puissent-elles mettre en accusation cet esprit de libertinage dont j'accepte avec humilité en être devenu l'icône, non pour les exposer dans des vitrines comme pour des idoles de fumée. Les libertins ont cessé d'exister le jour où ils se sont reconnus, organisés et rassemblés comme une secte. Puissent ceux qui veulent suivre l'instinct que leur dicte la nature s'accoupler comme ils le désirent, et que les autres aient la paix comme ils le demandent ; mais que tous entendent parler de moi, lisent et se tourmentent en lisant les horreurs que je leur offre ; que chacun boive l'infecte résidu du mensonge qui m'a conduit à les trahir à mon tour ; qu'ils paient par leurs sarcasmes sans cible, leur dégoût et leurs vices dont ils n'ont jamais eu, eux, à répondre ; qu'ils paient par ces lectures le désastre injuste qu'ils m'ont causé en me privant de mes meilleures années.



Je n'aurais qu'un seul argument pour vous convaincre de l'ingénieuse fourberie de mes calculs : si on peut me reprocher, et j'en serais ravi, d'avoir calqué ma philosophie à celle de mon Dolmancé, pourrait-on me reprocher d'être tout autant Justine ? Eh bien oui, si l'on me croit sans mal quand je dis : « Dolmancé, c'est moi », pourquoi ne me croirait-on pas si je dis : « Justine, c'est moi » ? Tournez Thérèse, vous y trouverez Justine, et retournez-la encore, vous m'y verrez tout nu !...



Ne vous amusez pas mon cher ami, on me reproche bien plus l'effroyable infortune que je fais subir avec insistance à mon personnage que la philosophie, l'intention, ou peut-être le réquisitoire, que l'on me prête à travers cet ouvrage ; du reste, que Justine soit l'œuvre d'un infâme libertin, ce n'en est, si j'ose l'écrire, que la cerise sur le gâteau. On me reproche de n'être qu'un diable, et je suis pourtant bien l'auteur d'une sainte. Suis-je encore ce diable ? Eh bien soit, la Justice n'y a rien voulu entendre que les injures et les mensonges ; alors, voyez donc, Lecteurs, mes juges, comment ce vilain vit, promptement présenté au temple du bonheur, se décalotte comme il se doit devant une dame qui lui dit bonjour et qui pollue déjà ; pressez-donc que je vous décharge, Lecteurs, de vos fourbes angoisses et de vos menus-plaisirs. Il serait inconvenant de se refuser à vous. Vous vous présentez, fortuitement, je l'espère, à travers la plage arrière, alors pressez que je vous serve : les femmes à bâbord, les hommes à l'arrière ! Que chacun suce aveuglement le miel de ces infâmes simulacres, cher comte, mais j'en serais cette fois le seul juge !...



Remarquez que l'effet aurait été tout autre si je ne m'étais pas mis à la place de Justine ; car, écoutons les dames de vertu : Justine n'est rien d'autre que la victime des crimes de cette indécente crapule, le « comte » de Sade. Bien jugée, pour l'avoir accompagnée depuis ces premiers tourments, les Lecteurs, n'auront besoin d'aucune autre preuve de son innocence ; et pourtant... Y a-t-il plus d'innocence chez un personnage tiré de l'imagination d'un dépravé que chez ce dépravé lui-même ? Justine n'a jamais existé ; j'existe. Seule l'innocence de cette ingrate apparaîtra au grand jour ; soit, mais je la tuerai, j'ai déjà tout prévu ; et ce sera la raison de ma future visite chez vous, comte Dubois. Je la tuerai comme ma propre fille ; et je l'offrirai à vos plaisirs lascifs avant que d'en finir.



Déjà, j'usais d'un stratagème identique dans « La Philosophie... » dont je vous sais grand admirateur ; mais je prends Justine comme mon chef d'œuvre, justement parce qu'elle ne fait que relever la grande lâcheté de ceux qui se révèlent incapables de voir l'évidence : les mêmes hier, qui m'enfermaient sur la bonne foi des apparences, sont les mêmes aujourd'hui, aveugles, me traitant de fou, d’ennemi du Pape, de la France, de la République et que sais-je encore, et ils ne peuvent s'opposer à Justine comme modèle de vertu. Et ce modèle c'est le mien. Aussi téméraire, fraîche et naïve que Jeanne, aussi délaissée, bafouée, molestée, méprisée, que la France, et son peuple avec elle. Oui, mon cher comte, Justine, ce n'est pas seulement moi, celui qu'on a enfermé pour ses convictions érigées contre la tyrannie et la morale religieuse, c'est la France ! Que voudriez-vous d'autre après la lecture de cette nouvelle version sinon sauver Justine de son triste destin ? Sauver la France de ces voyous qui vouent leur vie au libertinage et qui ne feraient rien pour arracher un des « leurs » des mains de l'injuste providence ?... Chaque fois que ma Justine est mise au feu, au fer, au pilori, c'est un libertin qui disparaît en implorant à genoux que je l'excuse de s'être tu.



J'ai été honnête une fois, on s'est alors joué de moi, et cela m'a conduit droit à la cellule. Comme tant d'autres, j'ai pris goût à me cacher en préférant la voie de derrière où le plaisir est plus grand et le risque moindre. Profitez donc, cher comte, de cette nouvelle version, mon éditeur la répand en faisant dire à ceux qui la lisent, qu'elle est plus cruelle encore que les précédentes. Laissez couler autant les larmes sur Justine que de coups de fouet supplémentaires sur ses cuisses, ses mains, sa gorge, sa croupe, vous pourrez en compter ; des coups du sort, intensifiés par mes soins délicats, pour en parachever finement l'ouvrage. Mais pleurez un peu sur moi aussi. Sans votre confiance, je ne suis rien. »



Après cette date, on sait que le marquis de Sade, arrêté à Charenton chez les fous, ajouta au moins deux nouvelles versions à sa Justine. Il y mettait l'accent moins sur les sévices physiques que sur les trahisons, les mensonges, les filouteries, et Justine n'avait plus rien d'un roman libertin.



Alors après deux siècles, le mystère de la réputation de Sade réapparaît donc avec la découverte de ce billet. Le marquis y a évoqué son désir de révéler bientôt au public les intentions secrètes cachées derrière « sa philosophie » ; on sait qu'il n'en fera rien. Qui pourra encore croire après ce billet que Sade et Justine, ce n'est pas la même chose ?



Jusqu'à la fin, Sade aura été trahi. Parce qu'il était sans doute plus commode pour tout le monde, y compris pour ses amis, que Sade reste Sade. Parce que tout innocent qu'il pouvait être, il était indéfendable. Le défendre, s'était se perdre soi-même. Sade devait rester ce symbole de la décadence aristocratique. Ainsi, comme pour son héroïne, c'est sa confiance et sa naïveté qui auront raison de lui. Et c'est parce que la famille du comte Dubois n'ignorait pas cette triste réalité, que ce billet, gardé comme un secret méprisable et honteux, ne fut jamais rendu public.



« Celui qui veut remonter un fleuve parcourra-t-il dans un même jour autant de chemin que celui qui le descend ? » (La Dubois à Thérèse) Sade a-t-il descendu le fleuve ou cherché toute sa vie à le remonter ? A-t-il suivi le chemin de la Dubois ou celui de Thérèse ?
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La philosophie dans le boudoir

Attention, ne nous y trompons pas, apprécier une lecture de Sade n'est pas quelque chose de donné à tout le monde. Beaucoup penseront que c'est un livre vulgaire, choquant, pornographique et immoral, mais ils se trompent complètement (bon, peut-être pas "complètement").

La sexualité à outrance est clairement montrée comme un désir et un plaisir que la nature a crée, et les protagonistes tentent d'expliquer à Eugénie que la culpabilité n'a aucune place dans ce que la nature a fait. En parallèle, outre ces orgies, beaucoup de discours et débats philosophiques anti-cléricaux et en l'honneur du libertinage émergent et laissent à réfléchir au lecteur. Notons parmi ceux-ci une vision très moderne sur l'avortement et le droit de la femme à faire ce qu'elle souhaite de son corps (alors que, paradoxalement, la femme est tout de même décrite comme "faite pour les désirs de tous les hommes" -et non d'un seul- quelques pages après).

A travers diverses théories très bien argumentées, Sade réussit malgré tout à justifier toutes les pires horreurs dont l'homme est capable (viol, meurtre...) et il met le lecteur face à ses propres limites de "l'acceptable". L'oeuvre démarre gentiment et termine sur un acte clairement immoral et absolument horrible (qui me perturbe encore quand j'y repense), c'est l'apothéose d'une oeuvre qui, à l'image de son titre, se veut provocante mais surtout réflective.
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La philosophie dans le boudoir

La réputation du Marquis de Sade n'est plus à faire, et cet écrit le confirme.

J'ai aimé sa lecture pour la richesse littéraire qu'il propose, étant une œuvre classique à part entière, mais j'ai été tout de même choquée par le choix des mots, surtout à l’époque, et son caractère nettement érotique voire même parfois largement pornographique.

J’avoue que cet aspect du livre m'a un peu dérangée et déstabilisée mais je ne m'attendais pas à autre chose en ouvrant cet ouvrage.

Il est et restera un classique à lire mais pour un public adulte et averti.
Lien : http://emysbooks.blogspot.fr/
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Français, encore un effort si vous voulez être ..

Incroyable : Tant d’érudition, de logique et de philosophie, mises toutes entières au profit de la perversion pure ! C'est du jamais vu jamais lu, et une chose est sure, quel qu’en soit le lecteur, il ne pourra pas rester indifférent face à cette diatribe philosophique à la prose engagée et aux idées très... particulières...



Étudiant tout à la fois la liberté, la religion, la monarchie, et les mœurs, c'est une réflexion philosophique poussée que le divin marquis mène ici sur le rôle de la société face à la nature humaine et sur l'importance d'inventer des lois qui correspondent à cette dernière.



Mais attention, ne vous y trompez-pas : si en effet c'est de réflexion de de lois qu'il s'agit, la plume libertine de Sade ne cache à aucun moment les affres de son esprit provocateur, cruel et obsédé... Ici c'est donc notamment à une apologie du viol, du meurtre, et de la pédophilie que nous invite le philosophe!



Autant dire que ce pamphlet n'est pas toujours facile à lire, ni à digérer... Je ne le conseille pas aux âmes sensibles, mais il pourra cependant intéresser les curieux et les penseurs avertis car, tout en horreurs, il nous apporte cependant un joli aperçu de la pensée et de la personnalité de son auteur dont l'intelligence autant que la totale déraison valent le détour...



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La philosophie dans le boudoir

« La Philosophie dans le boudoir » est un livre à la mesure de la réputation du Marquis de Sade, digne d’être classé X et par moment très choquant ou dérangeant (par exemple les passage sur l’inceste, l’infanticide ou la pédophilie).



Pour autant, les parties philosophiques tellement radicales et opposées à toute forme de norme m’ont terriblement intéressées.



Le Marquis de Sade me fait penser au fond à un anarchiste, un penseur révolutionnaire, un rebelle avec du fond, l’église pouvant même le qualifier d’Antéchrist en personne.



Son amour de la liberté trouve je le crois une intense résonance dans la culture républicaine française.



Les passages ou le Marquis s’attaque à la religion sont prodigieux.



Et dois je l’avouer, j’admire profondément son anticonformisme, sa soif de liberté.



Suivant sa sensibilité et son éducation on aimera ou on rejettera « la Philosophie dans le boudoir » mais c’est un livre qui pour moi fait réagir, interpelle, et fait figure d’incontournable référence littéraire.
Lien : https://lediscoursdharnois.b..
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Journal inédit

Le 2 décembre 1814, mourut le marquis de Sade à l'hospice d'aliénés de Charenton. Il y était enfermé depuis onze ans pour "démence libertine", après une énième arrestation.

Durant sa détention, il écrivit très régulièrement dans son journal. Deux cahiers manquent et ce livre contient le premier, qui va de juin 1807 à août 1808, et le quatrième, de juillet 1814 à trois jours avant son décès. Il y donne, en langage codé et parfois incompréhensible, des indications sur ses occupations, ses rapports avec le directeur de l'asile, l'avancement de ses affaires, et dans les derniers temps sa relation avec la jeune Magdeleine. Il aura, jusqu'au bout, espérer être libéré.



J'ai acheté ce livre un peu par hasard, intriguée de savoir ce que pouvait bien raconter "l'auteur de Justine" dans son journal personnel. De ce point de vue-là, j'ai été déçue : comme je le disais plus haut, le langage codé rend la compréhension ardue dans plus d'un passage. Par ailleurs, l'intérêt de ce que rapporte le marquis m'a semblé assez limité pour un lecteur lambda.

La partie du livre qui m'a paru la plus intéressante est en réalité celle qui n'est pas de lui. L'édition que je possède contient un rapport qu'Hypolite de Colins, ancien Officier de Cavalerie, fit quant au fonctionnement de l'asile de Charenton, dans lequel il avait avec de grandes difficultés réussi à s'infiltrer. Ledit rapport est un témoignage de premier ordre sur la façon dont les "aliénés" ont été traités jusqu'à une époque qui n'est pas si lointaine, la vraie révolution de la prise en charge psychiatrique n'ayant lieu qu'après la Seconde Guerre Mondiale. Ne cherchez point d'humanité dans les méthodes des médecins et infirmiers de l'époque, elle en était quasi-absente ! Cerise sur le gâteau : le rapport de Colins est suivi par les passages du Traité médico-philosophique sur l'aliénation mentale du grand Philippe Pinel, sur lesquels il s'appuie.

En d'autres termes, ce Journal inédit du marquis de Sade s'est révélé être en fait une mine d'informations pour quiconque s'intéresse à l'histoire de la psychiatrie !
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Toutes les oeuvres majeures

Le peu qu'il nous reste de son œuvre qui n'a pas succombé à l'autodafé administratif et familial nous est ici présenté,commenté et sérieusement valorisé en nous rappelant que le Marquis de Sade est un écrivain de grand talent.

Sans être obsédée ou sado-masochiste,j'aime les écrits de Sade;c'est en tant qu'homme frustré par la morale de son époque,par sa sequestre sous la férule de sa belle-mère que je lis ces ouvrages.Ce n'est pas avec un regard salasse mais aves à la pensée l'image d'un homme prisonnier,en pleine capacité intellectuelle,et en pleine possession de son corps et de ses émotions.

Le marquis est injustement critiqué,incompris et villipandé.

Je dis merci à Lely d'avoir pris le temps de compiler les œuvres de Sade et de nous donner l'occasion de comprendre qui a été cet homme considéré moins qu'une bête,moins qu'un homme,pire qu'un assassin;et finalement il n'en est rien.

Bonne lecture et belles découvertes littéraires.
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Dialogue entre un prêtre et un moribond

Petites pensees philosophiques sur la religion,les hommes,sur la facon de conduire sa vie.

Tres beau texte sans fioriture;pour moi,c'est du tres grandSade,respectueux de la vie et des hommes

A lire ou a decouvrir
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