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Critiques de Pat Conroy (426)
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Beach music

Jack MacCall et Shyla Fox sont tombés amoureux à la fin du lycée. Résidant à Waterford (Caroline du Sud), ils se sont mariés (malgré le peu d’enthousiasme des deux familles) et ont eu une petite Leah. Malheureusement, quand celle-ci a atteint l’âge de deux ans, le mal-être de Shyla a remporté la bataille et sa maman a mis fin à ses jours en se jetant d’un pont … Après avoir gagné un procès douloureux (qui a duré deux longues années) contre ses beaux-parents (qui voulaient la garde de Leah) Jack s’est installé à Rome avec sa fille, se jurant de ne plus jamais revoir les deux familles ainsi que son continent natal …



De cette jeunesse perdue, demeurent toutefois présents quelques « fidèles », dans la vie du père et de sa fillette. La belle Ledare (son premier amour) et Mike (aujourd’hui un détestable scénariste parvenu) aux trousses d’un quatrième larron (disparu dans les années soixante-dix et donné pour mort ) un certain Jordan Elliott, le meilleur ami de Jack …



En cette année 1985, cinq ans après la fuite en Europe, bien des choses vont changer dans leur vie, à commencer par la découverte de leur adresse par Martha, la soeur de Shyla … Et l’annonce téléphonique de Dupree (l’un des quatre frères de Jack) à savoir que leur mère se meurt d’une leucémie …



Pat Conroy va nous livrer – sur plus de 900 pages – les souvenirs du passé douloureux de notre héros et narrateur, notamment sa haine indicible pour un ancien élève, lancé dans la politique : Capers Middleton … Haine qu’il éprouve également pour le père de Shyla ainsi que pour le père de Jordan … Sans oublier les relations très complexes entretenues – non seulement avec sa fratrie (Jack est l’ainé) : Dupree, Dallas, Tee et John Hardin (dans l’ordre de naissance …) – mais aussi avec son propre père, juge (alcoolique et tyrannique) et enfin avec sa mère (menteuse et manipulatrice) remariée à un brave médecin fou d’amour … Une mère « dure à cuire » en rechute régulière d’une tenace leucémie depuis sa jeunesse …



Un magnifique récit, sur fond de pogrom Ukrainien (Max Russof, l’ami de son grand-père) d’holocauste, de terrorisme italien (brigades rouges) et de divers secrets de familles (la sienne et celle de ses relations proches) Une intrigue qui balaie toutes vos certitudes et bouscule vos convictions !



C’est tragique, c’est percutant. Extraordinairement humain, superbement bien écrit. De l’excellent, du brillant Pat Conroy ! Indéniablement mon préféré de l’auteur, un roman qui a sa place légitime (et définitive !) dans le TOP 10 de mes coups de coeur, précieusement conservés dans ma bibliothèque …
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Le Prince des Marées

Il y a des livres qu'on ne veut pas quitter tant la vie des personnages nous touchent, nous émeuvent. Ce chef-d'oeuvre en est une illustration. La saga de la famille Wingo, basée sur la vie de l'auteur, est une leçon de vie d'une profondeur qui n'a d'égal que l'humour désinvolte du Sudiste qu'est le narrateur, Tom, venu à New-York aider sa sœur jumelle qui vient encore de tenter de se suicider. Cette famille brisée par la violence du père et les secrets imposés par la mère tente de survivre à ses traumatismes. À travers le récit de leurs vies, Tom espère aider la psychanalyste de sa sœur à la comprendre et la soigner. De chapitre en chapitre, les scènes captivantes se succèdent avec des dialogues d'un naturel désarmant où la situation bascule sans prévenir et dévoilent peu à peu la tendresse, les rêves, les blessures et le désir de rédemption de ces êtres blessés qui étaient nés sur les rives d'une île paisible. Avec poésie et un art de la construction parfaitement agencé, on suit les amours de Tom, les folies de ses grands parents, les fantasmes du père et de la mère, les désespoirs de la sœur hantée par les horreurs de leur passé, la liberté de Luke, ancien GI révolté, les matchs de football de Tom. Les retrouvailles avec sa sœur jumelle devant les Nymphéas de Monet au MOMA sont un des passages qui touche au sublime. Un grand roman qui laisse des traces longtemps.
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Le Prince des Marées

Une lecture incroyable !

Récit avec une double temporalité qui permet de donner un bon rythme et d’avancer relativement vite dans ces 1070 pages qui me faisaient un peu peur !

Le récit au présent est relativement simple : un homme dont la soeur jumelle est internée, rencontre la psy et lui retrace tous les éléments marquants de leur vie. Toutes les digressions familiales étoffent le roman même si parfois on s’y perd un peu ou on ressent moins d’affinités avec certains personnages.

C’était une très bonne lecture qui m’a menée des marécages de la Caroline du Sud à New York, en passant par différents moments clés de l’histoire des Etats-Unis.

Je me suis attachée aux jumeaux, personnages très abîmés par la vie mais qui s’accrochent grâce à leur force de caractère.

Il y a tellement de choses à dire sur ce roman mais je pense qu’il est préférable de le lire pour s’en faire une idée. Il y a cependant des scènes qui peuvent choquer et que je n’oublierai pas, tout comme cette famille de sudistes.



Cela restera pour moi une lecture très marquante.

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Le Prince des Marées

Juste fascinant !

Une saga familiale extraordinaire, une écriture fluide...

Une fratrie du sud profond des États-Unis, meurtrie par une vie ponctuée de violence familiale, de violence tout court, mais aussi de moments de grâce, une vie racontée par un des frères à la psychiatre chargée de guérir les maux qui consument sa propre sœur jumelle devenue poètesse de génie écorchée vive et enclin au suicide. L'histoire d'un père alcoolique et violent, d'une mère qui rêve d'une autre vie, d'un frère héroïque allant jusqu'au bout de ses convictions, et d'un tigre, héros malgré lui... le tout sur fond d'Amérique en proie à la ségrégation et à l' émergence des droits civiques

Une fresque unique emplie d'amour de tragédie et d'espoir... Sublime
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Beach music

Il y a très longtemps que je n'étais pas venue faire un tour par ici à cause d'une perte de goût pour la lecture et les échanges numériques...

Mais je viens de lire un livre qui m'a sorti de mon marasme et il faut que je vous parle sans tarder de Beach Music de Pat Conroy tellement j'ai adoré !



Beach Music est mon premier Pat Conroy !



Il s'est retrouvé dans ma PAL voilà bien 2 ans suite aux retours enthousiastes de plusieurs membres du #PicaboRiverBookClub sur "Le prince des marées" du même Pat Conroy... mais comme ce livre était épuisé, je me suis rabattue sur un titre qui était disponible.



Alors ? Qu'est-ce que j'ai pensé de Beach Music ?



Et bien sans mentir, c'est un des meilleurs livres que j'ai lu dans ma vie ! J'ai ri, j'ai pleuré ! j'ai adoré beaucoup de personnages et j'en ai détesté d'autres ! Pendant ces 924 pages, j'ai ressenti de la joie, de la colère, de la tristesse, de l'angoisse, du bonheur, de la peur, ... C'est un livre qui m'a "habité" et que je n'ai pas pu lâcher ! Je voudrais presque ne pas l'avoir déjà lu pour pouvoir ressentir à nouveau toutes ces émotions !



Dans Beach Music, Pat Conroy traite principalement de la trahison.



La trahison des parents, soit alcooliques, soit trop sévères, soit traumatisés, soit brutalisés eux-mêmes dans leur jeunesse et qui trahissent leurs enfants en les maltraitant et en ne sachant pas les aimer.



La trahison de l'amitié, de l'amour, de la patrie ou de la religion.



Mais Pat Conroy amène également ses personnages à la rédemption car comment vivre après avoir trahi ?



Il paraît que Le prince des marées (qui vient enfin d'être réédité en poche) est considéré comme le chef-d'œuvre de Pat Conroy... pourtant c'est l'écriture de Beach Music qui aurait provoquée une profonde dépression à son auteur (dixit Wikipedia). Peut-être parce que Pat Conroy explore encore plus sa vie dans Beach Music que dans ses autres livres ?



Je ne dirai rien de plus sauf qu'il faut ABSOLUMENT lire ce livre !

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Le Prince des Marées

Dans cette fresque familiale de plus de 1000 pages pour le format poche, nous rencontre à travers le récit de Tom la famille Wingo. Le père, la mère, Luke l'ainé ainsi que Tom et Savannah, les jumeaux. Ces derniers, nés une nuit de tempête, auront une perception différente de leur enfance, leur éducation.



Le père est un homme rude, qui travaille dur et qui se montre autoritaire sur sa famille. La mère est dans son monde, ses espoirs et ses mensonges. Elle s'occupe de ses enfants mais à un côté absent.

Luke est téméraire, attaché à ses racines tandis que Savannah ne rêve que de quitter l'île, la poésie l'aidant. Tom lui n'a pas d'ambition, il reste une victime, un survivant aux tragédies successives touchant les siens.



Sa rencontre avec la psychiatre de sa jumelle va lui permettre de mettre des mots sur ces évènements, de les décortiqués et de se délester.



Nous grandissons donc aux côtés de ses trois enfants avec un récit immersif, des situations loufoques ou émouvantes, une atmosphère empli d'air marin et des personnages très attachants.



Une belle lecture !
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Le Prince des Marées

Le titre « Le prince des marais » aurait tout aussi bien fait l’affaire . Un marais stagnant où l’écriture s’enlise, où les personnages et l’histoire sont peu originaux.

Le duel pseudo-amoureux entre Tom, le narrateur et la psychiatre de sa soeur, Susan, est interminable et sans intérêt . Les rôles et les répliques sont convenus : le petit gars du Sud contre la belle intellectuelle new-yorkaise juive . Bien-sûr, Ils se découvrent l’un l’autre et cetera …



J'ai d’ailleurs failli arrêter là .



Le retour dans la maison familiale sur une île de la Caroline m’avait laissé espérer une embellie, voire la disparition de Tom . Que nenni, l’auteur y tient. C’est dommage car les autre membres de la famille sont plus intéressants que Tom qui persiste à résister au cyclone, à la pêche en haute mer, à la ségrégation raciale, aux matchs de Football américain et à Maman.



J’avoue que j’ai pris en grippe Tom, le narrateur de l’histoire, le style boursouflé de l’auteur, les digressions psychologiques pesantes et des extraits de poèmes de 4ème B.



J’ai donc lâché l’affaire au chapitre 19 et ai décidé de plaquer là le narrateur et l’auteur.



En conclusion, il faut toujours lire attentivement la quatrième de couverture.

Sic : Pat Conroy une immense conteur digne de William Styron ou de John Irving .

Je ne commenterai que la référence à John Irving . J’avais lu en son temps l’hôtel New Hampshire , suite à des critiques élogieuses comme celles qui accompagnaient ce livre . Le livre ne m’avait pas emballé à l’instar de celui-ci.





Je regrette mais je ne suis vraiment pas de l’avis de l’écrasante majorité des lecteurs . Je suis très déçu par cet auteur dont le style et le talent de conteur me semblent très surfaits au vu de ce livre.

La sage du clan Wingo : pour moi ce n’est pas Bingo.



P.S. : J’ai lu une autre critique mitigée sur ce livre où est émise l’hypothèse de la traduction. Je tiens à préciser que, à mon humble avis le pauvre traducteur n’y est pour rien.
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Le Prince des Marées

Livre lu en audio. Il y avait très longtemps que je ne m'étais pas immergée dans un roman de Pat Conroy, le grand auteur américain du Sud des États-Unis. C'est un auteur que j'adore. J'aime sa poésie, son style échevelé, sa façon de dérouler les histoires de ses personnages de façon très détaillée, de rentrer dans leur plus extrême intimité. Ce sont des histoires toujours très tourmentées. Et celle-là ne fait pas de exception à la règle. Nous suivons Luc Tom et Savannah Wingo, une fratrie qui évolue dans une famille dysfonctionelle. Y règne un climat de violence mais il n'en règne pas moins aussi un amour fort et solide qui en unit les membres. Le père est pêcheur de crevettes et la mère d'une sublime beauté s'occupe de sa famille Elle n'a de cesse que de vouloir intégrer le club fermé des gens chics qui règnent sur ce petit coin de paradis de la Caroline du Sud. Le père malgré l'amour qu'il porte à sa famille fait régner un climat de violence. Nous suivons l'enfance l'adolescence et la vie d'adulte des trois frères et soeurs. Chacun combat ses zones d'ombre comme il peut et suivra son destin. Savannah entre autre deviendra la grande poétesse du Sud et va souffrir toute sa vie de troubles psychiatriques. C'est un livre où sont abordés beaucoup de thème, la famille, l'amour filial,l'amour fraternel, la guerre du Vietnam, la seconde guerre mondiale, la sauvegarde des animaux rares, l'alcoolisme, l'amour que les héros éprouvent pour leur Caroline du Sud chérie, et tout ça avec des personnages hauts en couleur dont l'histoire de chacun est déroulée très minutieusement (d'où la longueur de ce pavé). Nous évoluons donc dans des époques différentes et l'auteur a réussi à dérouler cela de façon très fluide. Voilà que vous dire de plus, sinon malgré le temps que l'on passe à lire ce roman on referme le livre avec regret chagriné que l'on est de quitter les héros de cette histoire magnifique ?
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Le Prince des Marées

Ce roman est vraiment très long et bien plus long qu'il aurait du être pour plaire au lecteur que je suis.

Pat Conroy usait indéfiniment des adjectifs : des qualificatifs, des démonstratifs, des possessifs, des numéraux, des indéfinis, des interrogatifs... et je me demande si il n'en a pas inventé de nouveaux usages pour l'occasion tellement il en abusait. 200 pages au minimum sont superflues en détails inutiles !



Sous cet atour lourdaud il y a une histoire assez pataude et datée inscrite dans les sentiments américains des années 80.

Les nombreuses évocations à la poésie new-yorkaise sont strictement insaisissables en français : la traduction nuit elle ou bien le fond est-il déjà nul en anglais ? Ce ne sont pas des poèmes qu'écrit Savannah Wingo mais des charades mal trouvées.

Pour terminer avec ce qui est difficilement digeste dans ce bottin, ce sont des dialogues brodés sans soucis de réalisme tant la répartie dasn chaque discussion est artificielle et forcée qui que soient les protagonistes, mention particulière pour les enfants s'exprimant comme des académiciens.



Il reste néanmoins une fresque familiale forte, une panoplies de profils bien barrés, une trame sinueuse qui délivre vers la fin du livre après des détours scénaristiques abscons une cohésion réjouissante.



Il me reste à voir à l'écran ce que Barbara Streisand à fait en soap de cette histoire. Elle aura dans tous les cas démontré qu'un film suffit à compacter les 1000 pages du pavé.



Si vous aimez le genre, Karoo de Steve Tesich est une bonne référence au genre de l'américain mature tourmenté par ses émotions familiales et ses échecs face à la vie.
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Le Prince des Marées

Tom, entraîneur de foot dépressif, a eu une enfance difficile. Un père pêcheur de crevettes brutal et bourru, une mère aimante mais égocentrique et sudiste jusqu’aux bouts des ongles, des grands parents excentriques. Entre mépris de classe, violence domestique et violence sociale, le petit Tom tente de survivre.

Arrivé tant bien que mal à l’âge adulte, il se retrouve confronté au mal être de sa jumelle, Savannah, poétesse new yorkaise reconnue. Alors quand celle-ci tente de mettre fin à ses jours, il part aider sa psychiatre à recomposer le puzzle de leur enfance abîmée, et se retrouve ainsi malgré lui sur le divan…

J’ai aimé cette plongée dans les marais de Caroline du sud, l’âpreté de la vie à bord des crevettiers, les méandres des histoires familiales de Tom et plus généralement l’ambiance conformiste et étriquée de cette bourgade sudiste où la lutte pour le pouvoir des uns rejoint l’ambition démesurée des autres.

J’ai un peu moins aimé le ton larmoyant de notre petit prof raté, ses idées ambiguës sur le droit des femmes, son humour cynique très agressif, la petite guerre intestine qui oppose, dans son discours, les new yorkais prétentieux aux pèquenauds sudistes.

Trop d’envolées lyriques dans cette écriture pour moi, et quand même pas mal d’auto apitoiement, de la part d’un personnage principal que j’ai eu du mal à apprécier.

Au final, raconter son analyse c’est un peu comme raconter ses rêves : Trop intime, trop personnel, ça gonfle un peu les autres.

Mais malgré mon agacement par moment, et malgré les 1100 pages de ce gros pavé, j’ai été poussé jusqu’à la fin par la plume entraînante de Pat Conroy, qui reste un excellent conteur.
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Beach music

Ouf Ouf, enfin je suis arrivé à terminer ce bouquin.

J'ai l'impression que j'ai mis une éternité pour le lire, il est vrai que j'ai fais de nombreuses pauses et que parfois même j'ai songé à l'abandonner.

Pour ma défense, il s'agit de ce que l'on peut qualifier de gros pavé.

Alors la taille n'est pas toujours ce qui compte , mais elle a son importance.

Ici le souci n'est pas l'écriture ni le style, mais bel et bien la masse d'informations qui vous sont apportées.

On suit une histoire principale qui se divise en plusieurs histoires, qui vous font oublier la trame principale.

Je trouve aussi qu'il y a des similitudes avec "le prince des marées " un autre livre du même auteur .

Je le répète le style et l'écriture sont très agréables, donc si vous avez le courage de vous embarquer dans des histoires intenses en émotions, alors foncez .
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Charleston sud

Une formidable saga dans laquelle nous suivons un groupe d'adolescents, dont le pivot central est Leo King, le crapaud, jeune homme au physique difficile et à l'enfance perturbée par le suicide de son frère.

Il arrive à regrouper autour de lui des personnes très disparates : des bourgeois de la ville, des orphelins sans le sou, des jeunes noirs (attention nous sommes en 1969 et la ségrégation n'est pas très loin!) ou encore des jumeaux fantasques.

Des personnages très attachants qui se démènent entre religion, racisme et barrières sociales, avec cette ville de Charleston en toile de fonds. L'auteur ne peut cacher son amour pour ce lieu.

Le ton est fluide et rythmé et c'est avec regret que j'ai quitté cet univers.
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Beach music

Ce livre est une ode à la beauté de la vie. A dévorer en une semaine ou à picorer et savourer sur un mois, c'est vous qui voyez, chacun y trouve son compte.

Ces descriptions de chaque instant, goût, lieu, moment, tout est beau mais sonne si merveilleusement vrai. Les auteurs masculins m'ont parfois mise mal à l'aise ou agacée en décrivant la beauté féminine. Pat Conroy lui trouve les mots justes.

Je pense que ce qui m'a poussé à retirer 0,5 points à ma note est la façon dont se joue le dénouement final. Non pas que je sois déçue de la fin qui est magnifique mais la mise en scène ne m'a pas convaincue. Comme si on replaçait volontairement les personnages à sa guise pour pouvoir annoncer un final. C'est d'ailleurs probablement une volonté de Pat Conroy.

Quoiqu'il en soit on est pas loin du coup de cœur et ses autres romans trôneront bientôt à côté de Beach Music, sur l'étagère de ces livres qui marquent et dont on ne veut se séparer.
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Le Prince des Marées

Quel livre !

Tom Wingo, 36 ans, est le narrateur. Dans le début du roman, il vit en Caroline du Sud et est marié à Sallie, il est père de trois filles et au chômage depuis un an. Sa mère leur rend visite : un grand moment de dialogue (famille, je vous hais!). Elle leur apprend que Savannah, la soeur jumelle de Tom a fait une deuxième tentative de suicide.

Le roman va alors alterner passé et présent pour expliquer comment ces personnes en sont arrivées à ce stade.

Ce roman-fleuve (1000 pages en poche) est époustouflant : les personnages sont tous très fouillés et crédibles : des grands parents, jusqu’aux petits enfants et aux personnages secondaires. Les parents sont toxiques et les trois enfants, Luke, Tom et Savannah sont très solidaires.

L’histoire est captivante (l’auteur sait parsemer l’intrigue de rebondissements savoureux), le contexte historique est toujours évoqué fort à propos (guerre du Vietnam, lutte pour les droits civiques dans cet état très raciste).

Le lien passé /présent se fait dans le cabinet du Docteur Lowenstein, psychiatre de Savannah, qui fait écouter à Tom le délire de Savannah lors d’entretiens après sa tentative de suicide.



Enfin la mer a une place à part entière et m’a emportée ….



Pour une fois la comparaison avec John Irving sur la quatrième de couverture ne m’a pas paru usurpée (ah l’épisode du tigre de Conroy vaut bien tous les épisodes d’ours d’Irving)…
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Le Prince des Marées

Un de mes livres préférés car c'est une plongée dans un monde à part (le Sud), avec ses propres codes, mais surtout une exploration des sentiments humains. On ne choisit pas sa famille ni ses origines et visiblement on ne peut pas les ignorer. C'est logique on porte cela en soi et tout le monde sait que l'on ne peut pas combattre sa nature. Un chef d'œuvre !
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Le grand Santini

Le Grand Santini, c’est « Bull » (Wilbur) Meecham, lieutenant-colonel chez les Marines. Époux exigeant, père strict qui élève ses quatre enfants comme des soldats. Chrétien fervent mais raciste. Misogyne irrécupérable et vulgaire (il surnomme ses deux filles « les fendues » et ses fils « les babouins » …) Nous sommes dans les années soixante, époque où les machos régnaient encore sur l’Occident …



Pratiquement chaque année, la famille Beecham doit changer de lieu de résidence pour une nouvelle ville de garnison – où les enfants n’ont guère le temps de se faire des amis avant le prochain déménagement … Jusqu’à leur l’arrivée à Ravenel (Caroline du sud) Si le « grand patron » donne l’impression de tolérer les insolences de sa progéniture ou les railleries à peine déguisées de sa femme, tous savent qu’il ne faut pas trop « tirer sur la corde », la patience de Bull Beecham étant plutôt limitée … Cet homme brutal, fait régulièrement preuve de violence morale et physique avec les siens (jusqu’au sadisme le plus éhonté) aussi bien qu’avec ses compagnons d’armes … Insultant et tyrannisant ses semblables qu’il utilise tels des défouloirs …



Un roman très dur, qui pousse rapidement le lecteur à exécrer ce personnage particulièrement odieux ! Des enfants qui poussent (hélas! mais logiquement …) de « travers »… L’esprit forcément déformé par une haine grandissante – au fil des ans – pour ce père dénaturé et par une rancoeur tenace pour cette mère bien trop passive … Cette mère et épouse qui malgré son mépris total (voire son dégoût) n’a pas eu le cran de le quitter …



Une lecture – par moment insupportable – devant autant de méchanceté et bêtise gratuites (qui semblent avoir plus ou moins « contaminé » et terriblement cabossé la descendance du Grand Santini …) Un livre choc (et autobiographique) d’un formidable auteur sur qui un père maltraitant a laissé des traces indélébiles ! Pour ma part, ce ne fut pas vraiment un coup de coeur, toutefois un très grand plaisir de lecture !
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Le Prince des Marées

On dirait le Sud.



Sous prétexte d'aider la psychiatre de sa sœur à mieux cerner son passé et ses traumas pour l'aider dans sa maladie mentale, c'est surtout lui-même que le narrateur raconte, sa propre jeunesse, ses aspirations et sa vie.

Le récit alterne ainsi entre passé et présent, entre nostalgie (sans masquer la réalité crue de l'enfance) et les conséquences sur le présent, sur ce que ces enfants sont devenus maintenant.



Le roman s'ouvre sur un prologue très poétique qui chante l'amour pour sa terre natale, son fleuve, sa mère. Mais le premier chapitre opère une rupture de ton immédiate, avec ce style terre à terre,

ces répliques mordantes, cyniques, très drôles.

Malheureusement, passé un certain stade, l'histoire tourne en rond et l'intérêt s'émousse grandement face à ce protagoniste qui geint beaucoup et impute tous ses problèmes à ses parents sans jamais se remettre en question.

Mais doucement, il évolue, et l'intérêt revient au galop, avec de vrais moments de bravoure qui ont beaucoup de cœur, ou saisissants et proprement effrayants (Callanwolde), passionnants. Alors les pages défilent, on est totalement embarqué, ça touche au génial même si l'auteur en fait parfois trop, à chercher à faire de grandes phrases grandiloquentes, il se regarde un peu écrire.



On sent tout l'amour profondément enraciné de ses terres du Sud baignées de soleil, pour ce fleuve et ses eaux vertes. Le goût du sel et l'odeur des crevettes, l'odeur végétale des marais et marécages, la bouffe, la sueur, qui marquent les vies là-bas. Ce Sud qui l'a vu grandir et a façonné celui qu'il est devenu.

Un gars des basses terres, d'une petite ville, qui s'enferme parfois dans ses clichés par facilité, pour titiller l'autre quand il l'a pris en grippe. Car la région a sa façon de penser et de vivre, et il l'aime aussi pour ça, sans gommer et atténuer ce qu'elle a aussi de plus mauvais, mais aussi de plus vibrant.

Et puis l'amour pour son frère et sa sœur, indéfectibles, les sentiments plus troubles pour ses parents (adoration pour sa mère en même temps que haine tenace, beaucoup de colère et de haine contre son père, mais aussi un peu d'amour et pas mal de pitié pour ce loser).



C'est une famille ô combien dysfonctionnelle, où chacun est brisé à sa façon, où la haine s'entremêle à l'amour jusqu'à ne plus pouvoir faire la distinction. Mais ce sont des personnages vivants, avec de l'épaisseur, de la chair. On est avec eux, on vit avec eux, on vibre avec eux, on se brise avec eux.

Des vies marquées par des bonheurs simples, de petits exploits éclatants, et des tragédies dignes d'enfants nés un jour d'ouragan.
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Le Prince des Marées

Un chef-d'oeuvre.

Cette saga familiale prend place en Caroline du Sud et le territoire, les paysages et surtout la mer sont les principaux protagonistes de ce roman. Issus d'une dynastie de pêcheurs, et soudés par une indéfectible solidarité fraternelle, trois enfants tentent tant bien que mal de construire leur vie sur les souvenirs douloureux d'une famille dysfonctionnelle. La beauté de ce livre tient à la construction méticuleuse de la personnalité de chacun, évoquant par petites touches les évènements tragiques qui les conduisent à leur perte ou à leur rédemption. le sort du frère aîné, sorte de zadiste avant l'heure, est particulièrement poignant.

L'écriture sensible de Pat Conroy est parfaitement traduite par Françoise Cartano.

Challenge USA : un livre, un État (Caroline du Sud)
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Le grand Santini

Conroy et moi, c'est pour la vie. C'est mon 4e roman de cet immense écrivain et à chaque fois, je me régale de son humour décapant, je savoure l'enracinement de ses personnages en Caroline du Sud, je goûte l'émotion intense qui émane des vies qu'il dépeint. Même si quand il décrit la violence, la brutalité des relations familiales, j'ai la gorge nouée, Conroy possède l'art de désamorcer les drames avec des dialogues qui claquent et tellement de tendresse. Et « Le Grand Santini » a confirmé mon amour pour lui.

Dans sa première œuvre de fiction, Conroy raconte une famille complètement atypique (qui ressemble intimement à la sienne), celle de Bull Meecham, aviateur des Marine Corps, "Le Grand Santini". Fort en gueule, tyrannique, bagarreur, il est la caricature du colonel des Marines. Il trimballe de base en base femme et enfants au gré des affectations. L'éducation de ses enfants, il la fonde sur les mêmes principes que le dressage des recrues dont il a la charge. Il bouscule, maltraite, humilie ses petits comme il le ferait avec des soldats. Ca ne rigole pas tous les jours chez les Meecham. Et pourtant, ils sont tous (y compris le père) tellement attachants.

Conroy nous raconte cette famille à travers le regard de Ben, l'aîné, alors que la famille s'installe en Caroline du Sud. Du déménagement dans leur nouvelle maison au premier jour d'école des enfants, des exploits de Ben dans l'équipe de basket-ball du lycée aux soirées hallucinantes au mess, Conroy nous immerge dans la vie des Meecham, et en profite pour dénoncer l'esprit de corps du père, la bigoterie d'une mère trop passive, le racisme du Sud, et bien d'autres maux de cette Amérique des années 60.

Et puis il y a les enfants, qui grandissent malgré tout et se rebellent avec des réparties bien senties contre l'autorité de leurs parents, même si les larmes et les souffrances ne leur sont pas épargnées.

Mention spéciale au personnage de Mary Anne la grande sœur, drôle et émouvante et au merveilleux proviseur, Mr Dacus.

Révoltant, tendre et décapant, du très bon Conroy.
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Le grand Santini

Bull Meecham est un pilote de chasse, grande gueule mais émérite. Cependant, le respect dont il fait l'objet, de par ses compétences, sinon par ses poings, il a l'habitude de l'obtenir de la même manière au sein de son foyer.

Il gère sa femme, Lilian, et leurs quatre enfants, comme une de ses escadrilles, sous la menace constante des représailles du "Grand Santini".



Ben, l'aîné,  le plus sujet à la vindicte du père, est partagé entre sa sensibilité propre et la pression de Bull pour faire preuve de virilité dont les propres notions sont très "basiques". Il se sent peu à peu à la hauteur pour l'affronter d'égal à égal, sachant qu'il prendra son envol pour l'université l'année suivante.



Cette famille, aux membres déracinés au gré des affectations du père, se serre les coudes et résiste tant bien que mal aux sautes d'humeur alcoolisées du patriarche, faisant preuve d'une résilience hors du commun, car l'amour affleure toujours entre eux, sous les brimades et les châtiments.

En filigrane de sa propre vie, Pat Conroy est un habitué  des romans denses, sur des familles aux pères le plus souvent violents, ou abusifs. S'il sait creuser au plus profond de l'ambivalence des relations amour-haine au sein d'une famille, il sait l'adoucir avec des dialogues enlevés, à l'humour sarcastique et dévastateur.  Son grand talent est de créer des monstres pleins d'humanité,  de désamorcer des scènes terribles par des réparties mordantes qui vous font passer de l'émotion à un fou-rire.

Ce n'est pas mon préféré, il n'est pas au niveau de son "Prince des Marées " pour moi, mais c'est un roman qui montre encore une fois toute l'étendue du talent de Pat Conroy pour nous conter les familles torturées du Sud...
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Thème : Le Prince des Marées de Pat ConroyCréer un quiz sur cet auteur

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