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Critiques de Pat Conroy (425)
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Charleston sud

Autant j'avais été ébloui par Le Grand Santini et Beach Music, autant je suis un peu déçu ici ... On retrouve ce qui nous fait aimer Conroy : son amour pour le Sud (et sa belle Caroline), les personnages attachants, les dialogues truculents et plein d'humour, les histoires de famille/amis/apparentés.

Cependant, l'histoire manque quelque peu de réalisme, le début est étrangement ficelé, et les personnages sont un peu caricaturaux (la starlette dévergondée, l'homo efféminé, le couple de policiers noirs, l'aristocrate arrogant, ...).

En conclusion pas le meilleur de ses livres (bien que la fin soit plus intéressante que le début), mais après ses précédents chef-d'oeuvres, on peut lui pardonner.
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Charleston sud

Pour la seconde fois (après le prince des marées), je suis totalement conquise par Conroy .

On retrouve bien son style , sans fioritures ,avec des personnages éprouvés par la vie, un langage assez brut et une très belle leçon d'humanité de bout en bout .On s'attache très vite à "crapaud" ,jeune garçon de Charleston qui voit sa vie bouleversée suite au suicide de son frère et à cette bande d'amis qu'il va se créer lors de l'année 1969. Tous très différents ,par le caractère ,la couleur de peau ou la sexualité mais tous unis autour de valeurs communes . Ce qui est assez difficile en Caroline du Sud alors que la ségrégation se termine tout juste mais reste bien présente dans les mentalités .

De nombreux thèmes sont abordés au travers de l'évolution de cette bande d'amis : le racisme , la sexualité , le suicide, la pédophilie ,la mort d'un proche ,l'abandon etc ...on retrouve d'ailleurs des éléments communs au prince des marées comme la violence sur enfants.

J'ai adoré ,j'en sors bouleversée et définitivement fan de cet auteur !
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Charleston sud

de 1969 à 1989 : chronique d'une génération de jeunes de tous milieux sociaux ; lutte des classes et grande histoire d'amitié
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La mort de Santini

Pat Conroy, qui est mort l’an passé à l’âge de 70 ans, nous laisse une biographie passionnante, riche en évènements et en réflexions.

Il nous raconte son enfance cabossée dans une famille où la violence est coutumière. Son père Don Conroy, pilote de chasse dans l’armée de l’air, fait régner la terreur à la maison, bat sa femme et ses enfants régulièrement. Pat est l’aîné de sept enfants, dont cinq tenteront de se suicider, l’un d’eux finissant par y parvenir. Il évoque les humiliations de ce père haï et la lâcheté de sa mère qu’il vénère malgré tout et tente d’aider alors qu’elle ne fut jamais capable de l’aimer vraiment ni de protéger ses enfants.

Lorsque l’auteur commence à publier des romans, filmés par Hollywood, il se rapproche de son père et le laisse assister et participer aux séances de dédicaces, lui paye un avocat pour son divorce, le fréquente régulièrement, le veille jusqu’à sa mort et semble lui pardonner sa méchanceté, sans pour autant en oublier les nombreux épisodes. Le lecteur est ébahi par un tel revirement, alors même que ce père ne reconnaîtra jamais ses torts et continuera à se comporter de manière inadmissible envers ses enfants, subtilisant par exemple le courrier personnel de l’auteur.

On est happé dès les premières pages par ce récit merveilleusement écrit. L’auteur réussit à être drôle et touchant à la fois. Il nous raconte avec beaucoup de subtilité l’ambivalence des sentiments qu’il nourrit envers son père, haï et pardonné à la fois, dont il cherche à se détacher sans y parvenir en raison de son irrésistible envie d’être aimé de lui. Poignant et passionnant, ce livre se lit d’une traite avec beaucoup de plaisir, malgré une certaine incompréhension pour l’indulgence de l’auteur et son attachement à son père. La couverture du livre est magnifique et en illustre parfaitement le contenu.

Merci à Babelio et aux Editions Le Nouveau Pont pour ce beau moment de lecture.

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La mort de Santini

Etoiles Notabénises : **



The Death Of Santini, The Story of A Father and A Son

Traduction : Marie Bisseriex



ISBN : 9782956012108



Nous remercions les Editions du Nouveau Pont qui, dans le cadre d'une Opération Masse Critique réalisée par le site Babélio, nous ont fait parvenir cet exemplaire à titre gracieux.



On a souvent reproché à Pat Conroy de puiser son inspiration aux mêmes sources. N'ayant lu de lui jusqu'ici que "Le Grand Santini" et son malencontreux "épilogue", et ne m'étant par ailleurs jamais intéressée au "Prince des Marées", son plus gros succès en librairie, je crois, après "Santini", je ne saurais me prononcer. Dans ma fiche relative au "Grand Santini", je laissais entendre que ce livre appelait une suite et une fin qui permettraient d'éclairer un peu plus le caractère pour le moins énigmatique du Colonel Meecham, alias Don Conroy, le père de l'auteur. Ces éclaircissements, à mon avis indispensables, nous eussent permis, à nous, lecteurs, de mieux saisir les tenants et les aboutissants de cette relation d'amour-haine entretenue par le père et le fils et à laquelle Conroy avait su nous intéresser.



J'attendais donc beaucoup de cette "Mort de Santini" et, dans les quatre premiers chapitres, je n'ai pas été déçue. Reprenant cette fois-ci son nom à l'état-civil, l'auteur y décrit sa sortie du lycée, son entrée à l'Académie militaire de "La Citadelle", où il passera quatre ans avant de devenir enseignant dans une région assez désolée du Sud. Il vante son enthousiasme, bien dans le cadre des années soixante-dix, pour les droits civiques, pour ce vent de liberté qui paraît souffler sur le monde occidental. Il ne cache pas que, au contraire des idées conservatrices de sa famille et surtout de son père, il opte avec une volupté presque sadique pour le ticket libéral et démocrate (au sens qu'il avait à l'époque.) Il évoque également les deux ouvrages qu'il publie avant son roman-massue, et qui sont tous deux des récits.



Signalons que, déjà et même si l'on cherche à se défendre contre cette idée, l'impression nous vient que, question ego, Pat Conroy est aussi bien servi que son géniteur ...



Torturé - on peut le comprendre - par toutes les questions qu'il continue pourtant à se poser au sujet de son père et dans le désir, on peut le supposer, de tout remettre à plat et au net, Conroy confesse avoir traversé une véritable dépression lorsqu'il écrit "Le Grand Santini". Mais il n'envoie pas moins son manuscrit à un éditeur. Le manuscrit est accepté mais Conroy se garde bien d'en piper mot à sa famille, avec laquelle il demeure en bons termes bien que ses relations avec sa mère se semblent quelque peu refroidies. D'ailleurs, la dame a enfin divorcé pour se remarier avec un autre Marine, mais médecin celui-là, le Dr John Egan.



Quand il voit le titre de l'ouvrage, qui fait référence à la personne pour lui la plus importante au monde, c'est-à-dire lui-même, le père Conroy ne se tient plus de joie. Au bout des cent premières pages en revanche, il téléphone à son fils pour lui débiter un chapelet d'insultes. Le fils accepte tout mais supplie son père de lire l'ouvrage jusqu'à la fin et jusqu'à la phrase où, après la mort de Meecham, Ben trouve enfin le courage d'avouer qu'il aimait (et aime toujours) son père. Nouveau coup de téléphone : Don Conroy est en larmes. Il pleure tellement que c'est à peine s'il peut réussir à dire qu'il a le meilleur des fils et qu'il n'en a jamais douté.



Tout lecteur normal - et je ne vous dis rien de ceux qui ont eu pour père une réplique, à un ou deux détails près, du "Grand Santini" - se frotte alors les mains et se dit : "Enfin ! Enfin ! Voilà le moment tant attendu ! Le père et le fils vont encore se disputer mais le fils va demander à son père, tout ramollo qu'il est maintenant, ce qui l'a fait agir ainsi au temps de son enfance."



Eh ! non, rien de tout ça, mes petits gars (pour reprendre une expression favorite de Santini). Non seulement fils et père s'embrassent et se chahutent un peu - on est des hommes ou on ne l'est pas, Nom de Dieu et rectifiez-moi votre doigt sur la coutume du pantalon ou j'vous ferai regretter d'avoir vu le jour ! - mais mieux : quand arrive l'heure des dédicaces, Pat Conroy invite son père à signer avec lui. Il fait ainsi une vedette de l'homme qu'il aurait, selon lui, détesté alors qu'il portait encore des couches-culottes. Non, assurément, Pat Conroy était un saint, ou il n'en était pas loin ... ;o)



Idem quand le roman est adapté au cinéma. Idem d'ailleurs partout ailleurs. Soupçonnant peut-être le désappointement de ses lecteurs, l'auteur nous révèle tout de même que sa mère - on s'en doutait depuis longtemps, mon pote, si tu veux savoir - n'est pas une authentique "Belle du Sud" mais vient d'une famille de "pauvres Blancs" de l'Alabama. Elle-même a été abandonnée avec ses trois sœurs par sa mère, désormais "grand-mère Stanny", laquelle a fui un mari assez rustre et brusquement illuminé par une foi telle qu'il s'en est allé prêcher la Bonne Parole sans plus s'intéresser à ses rejetons. C'est Helen, l'aînée des enfants, qui a élevé les fillettes jusqu'à ce que Stanny (je crois en fait qu'elle s'appelle Margaret) les fait venir à Atlanta où elle s'est installée auprès de son second mari (ou de l'un de ses amants), d'origine grec mais doué pour les affaires.



Le reste du livre n'est qu'une suite de "découvertes" de ce genre qui, à l'exception peut-être de l'incroyable égoïsme de Stanny, défaut outrancier qui explique en partie le narcissisme tout aussi extraordinaire de Peg (la "Lillian" du "Grand Santini"), n'apporte rien au lecteur en ce qui concerne la famille Conroy. Issus de Chicago, comme on le sait déjà et de souche irlandaise, les Conroys offrent tous, à divers degrés, l'exemple parfait d'hommes qui ne s'expriment que par la brutalité (même celui-ci qui s'est fait prêtre, c'est dire). D'où viennent ce goût pour la violence, cette façon grossière de s'exprimer, ce désir sordide de brutaliser femmes et enfants ? On ne le sait pas et on ne le saura jamais car Pat Conroy a renoncé à l'apprendre et à nous faire part des résultats de son enquête.



Là-dessus, Peg attrape une leucémie. Je devrais compatir - je fais un effort, bien sûr - mais le cancer, quelque organe ou système de votre corps qu'il touche, ne fera jamais de vous une sainte ou un saint. Et Peg-Lillian, femme battue qui aimait ça et manipulait ses enfants, ne fut jamais une sainte - ou alors disons qu'elle le fut à la manière de son fils aîné ... Qui pis est, tout cela se déroule dans la plus franche gaieté : tout le monde fait de l'humour, tout le monde rigole, tout le monde s'esclaffe - sous la violence de la maladie cette fois et les rémissions pleines de malice qu'elle accorde jusqu'à une fin brutale. Il faut bien admettre que, élevés par un père comme "Le Grand Santini", les Conroys ont été à bonne école pour s'esclaffer et faire les clowns quand il fallait !



Evidemment, le benjamin de la fratrie, Tom, fait sa mauvaise tête et refuse de rigoler quand il faut. Le petit doigt sur la couture du pantalon, lui, il n'en a rien à foutre. Résultat : on est obligé de l'interner pour son bien - il est vrai que, vous en étonnerez-vous ? il est d'une rare violence, surtout quand il voit son père ... Ce qui n'empêchera pas Tom, trahi par ses frères et sœurs comme il l'a été par sa mère et son père, de monter un jour sur le toit d'un immeuble et de se laisser tomber d'une hauteur de quatorze étages ...



Une autre, qui ne rigole pas quand il faut et prend grand plaisir à invectiver, cracher son venin et pleurer quand elle ne le devrait pas, c'est Carol-Anne, la cadette (la Mary-Anne du "Grand Santini"), devenue lesbienne en grandissant (probablement un rejet de la mère et une tentative avortée d'identification au père) et qui consulte très régulièrement des psys, lesquels, les méchants, l'entretiennent dans la haine des siens. Son seul point intéressant : elle rédige de fort beaux poèmes, dans le genre très noir, et elle est éditée. Néanmoins, malgré toute sa haine envers son père, elle viendra, elle aussi, s'effondrer au pied de son lit de mort, en affirmant avoir toujours été "la seule à comprendre vraiment qui il était."



Dommage qu'elle ne nous en touche pas un mot, à nous, lecteurs : ça nous aurait rendu service. Un peu tard, certes mais enfin, mieux vaut tard que jamais.



Bref, à la fin de "La Mort de Santini", vous pourrez vous dire, à l'instar du regretté Jean Yanne et, je l'espère pour vous, avec la même férocité que lui : "Tout le monde, il est beau, tout le monde, il est gentil."



Si ce qu'a écrit Pat Conroy dans ce livre, ce n'est pas gâcher l'une des plus belles haines qui aient jamais été engendrées, je voudrais bien savoir ce que c'est ... Dommage, vraiment. "Le Grand Santini" était loin d'être un chef-d'œuvre stylistique mais il vivait, il rugissait, il griffait, il mordait. "La Mort de Santini" se contente de papoter et de faire appel aux bons sentiments en se gardant bien de poursuivre l'exploration des mauvais qui firent, justement, le premier succès de librairie de l'auteur.



Bref, même si je l'ai lu jusqu'au bout, je déconseille "La Mort de Santini". Désolée. J'ai le tort d'être franche. Encore resté-je polie parce que, si je laissais aux commandes de mon clavier, s'exprimer la petite fille qui, en moi, a eu un père dans le genre de Bull Meecham, je vous raconte pas ce que vous pourriez lire comme injures et obscénités diverses ... ;o)

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La mort de Santini

La mort du grand Santini

Rarement un livre reçu dans le cadre d’une Masse critique m’aura autant conquise. J’avais depuis très longtemps dans ma PAL Prince des marées, c’est pourquoi le nom de l’auteur ne m’était pas inconnu et que j’ai répondu sans hésiter à l’opération de Babelio et des éditions Le Nouveau Pont.

Pat Conroy revient sur son histoire familiale, en axant son récit sur son père, un marines, narcissique et violent qui fait vivre à sa femme et ses sept enfants des déménagements réguliers et des coups de sang qui le sont tout autant.

Ce climat d’insécurité marque définitivement toute la fratrie, générant chez les uns des dépressions profondes, chez les autres de la maladie mentale. Le récit pourrait être sombre car il décrit des violences physiques et psychiques répétées et destructrices. Pourtant, l’humour de l’auteur, la cocasserie de certaines scènes, le cabotinage permanent du père, son ingénuité dans le déni de la maltraitance passée, font que l’autobiographie se dévore et n’est jamais pesante.

Conroy, comme Duroy dans Le chagrin, raconte comment son premier roman, qui s’appuie aussi sur l’histoire des colères paternelles et révèle au grand jour les brutalités de son géniteur, génère chez le ce dernier et toute la famille un réel chaos. Alors qu’il est l’objet de rejet de la plupart des membres, la réaction de Don, son père, clôt définitivement les conflits. S’amorcent alors de nouvelles relations entre le père et le fils comme si l’ouvrage avait servi d’exutoire et permis la rencontre.

La traduction est plutôt de qualité, les dialogues drôles, le propos est très intéressant car ce père violent est aussi capable, alors qu’il vieillit, d’être un grand-père adoré et un beau-père apprécié. Don Conroy est un sacré bonhomme, ce qui ne l’absout pas des dégâts irréversibles que ses excès ont produits chez ses enfants, qui s’avère un véritable personnage de roman. Son fils, toujours à distance de son sujet en le contextualisant notamment – on a un peu le sentiment que ces militaires qui ont traversé de nombreux conflits, souvent considérés comme des héros, trouvent légitimes d’exercer sur leur famille leur toute-puissance – parvient à émouvoir son lecteur, à le faire pénétrer dans son intimité, joignant même des photos au cœur du livre, sans jamais en rabattre sur la pudeur.

A découvrir sans hésiter !

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La mort de Santini

La boucle est bouclée.



En refermant La mort de Santini, c'est un cycle qui se termine. J'ai lu tout ce qui a été traduit en français de Pat Conroy...

Et ça me peine de savoir que mon anglais n'est pas assez bon pour que je savoure pleinement ses phrases si bien tournées, ses mots source d'émotion, ses romans très largement inspirés de sa propre vie.



Car c'est un fait, Pat Conroy a toujours écrit sur sa famille, il l'avoue d'ailleurs dans le prologue de ce livre, quand il écrit le mot "père", il voit son père Don Conroy, et quand il écrit le mot "mère", c'est bien Peg Conroy qui prend vie sous sa plume.



Cela a pu parfois m'agacer, surtout quand j'ai lu Beach Music juste après Le Prince des Marées.

Mais, néanmoins, jamais Pat Conroy ne m'émeut plus que lorsqu'il parle de lui, ce n'est pas un hasard si, dans son oeuvre, Saison Noire est mon titre préféré après Le Prince des Marées.



Et La Mort de Santini, une autobiographie sous l'angle de la relation complexe qu'il a entretenue toute sa vie avec sa famille, et en particulier avec son père, m'a serré le cœur.

Don Conroy, Le Grand Santini, père maltraitant, mari maltraitant, qui a poussé tous ses enfants à la folie, à la dépression, au suicide ; c'est lui qui est au cœur de l'oeuvre de son fils, c'est lui qui est au cœur de sa vie, ce père à qui il n'a jamais pu pardonner totalement.



J'ose espérer que l'écriture et la publication de ce livre ont été une catharsis pour son auteur, là où le roman Le Gand Santini pouvait plus s'apparenter à un règlement de comptes.

En tout cas, ça a été une lecture très forte pour moi, et j'imagine qu'elle le sera pour toute personne connaissant et admirant la vie et l'oeuvre de Pat Conroy.



Semper Fi, ô Grand Santini.

Semper Fi, Pat Conroy.
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La mort de Santini

Déçu par cet ultime livre de Pat Conroy. Il manque quelques repères généalogiques en annexe pour arriver à se retrouver dans les familles des parents, des amis sans oublier les trois mariages de l’auteur. Ce livre autobiographique est brouillon et c’est dommage. Il ne peut pas, de toute manière , être compris si l’on n’a pas lu les autres livres de Pat Conroy . J’ai été très impressionné par la relation violente de la mère, Peg, avec sa fille Carol Ann. On est proche de la haine. On reste surpris par le déni des frères et sœurs et on se dit que Pat Conroy nous a donné au fil de ses romans « sa vérité » sur l’histoire de cette famille de « timbrés ». On aurait presque aimé un roman choral où chacun des membres de la famille se serait exprimé pour raconter sa version. Il n’en reste pas moins que dans l’œuvre de cet auteur « le Prince des marées » reste une pure merveille de lecture.
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La mort de Santini

J'ai connu Pat Conroy avec l'excellent "Prince des marées". Je n'ai d'ailleurs rien lu d'autre de cet auteur.

Babélio m'a proposé de me faire découvrir "la mort de Santini", et j'ai sauté sur l'occasion.

Belle couverture, joli dessin, cela se présente sous les meilleurs auspices.

Il s'agit là d'une autobiographie de l'auteur, décédé l'an dernier.

Celui-ci est né dans le sud des Etats-Unis, là où la ségrégation raciale n' a pas encore pris fin, dans une famille où il sera l'aîné des sept enfants de Don et Peg Conroy.

Don, le père est un aviateur de guerre qui de mutation en mutation, traîne sa famille de ville en ville. En dehors de son travail de militaire, où il est unanimement reconnu, il rentre chez lui pour harceler et battre sa femme et ses enfants. C'est un homme bourru, irascible qui maltraite les siens sans relâche.

En fait, on s'aperçoit en lisant cette autobiographie, qui ressemble davantage à un vrai roman, que Pat Conroy s'est très largement inspiré de sa propre vie pour écrire ses romans. Même si je ne connais (pour l'instant) que "le prince des marées", il n'est pas difficile de deviner que "le grand Santini" est pratiquement une copie conforme de sa propre vie et par conséquent de ce livre-ci.

J'ai toutefois apprécié la lecture, même si il me tardait de voir la fin arriver, un peu longue à mon goût.

Bizarre aussi, ce retournement de situation entre un père détesté, tyrannique, et par la suite, l'amour porté par l'auteur dans les dernieres années de la vie de son père. Mais là, ce n'est pas de la fiction.

Bonne lecture, et je lirai certainement "le grand Santini", mais il va falloir laisser passer un certain temps, car j'aurai trop peur de relire une copie de "la mort de Santini".
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La mort de Santini

Un grand merci à Babelio pour m'avoir sélectionné pour ce titre lors de la dernière opération Masse Critique. Pat Conroy demeure l'un de mes auteurs favoris.

A l'instar de ses autres romans, ce récit autobiographique poignant ne serait pas ce petit bijou s'il n'avait été magnifié par l'esprit caustique et la plume acérée de son auteur.

Son œuvre s'appuie quasi exclusivement sur des schémas familiaux au mieux difficiles ; violents physiquement et psychologiquement dans tous les cas. Et avec La mort de Santini on se voit confirmer d'où lui venait son inspiration.

J'ai toujours été admirative de son style, de la manière dont il décrit avec tant de brio les relations filiales entre amour et haine de ses personnages. Quelques soient les tensions et les violences, les drames et la tristesse de ses romans, Pat Conroy arrivait toujours à y glisser cette pointe d'humour, noir certes, mais qui vous prenait aux tripes. Lire ce livre s'est voir se matérialiser Le Grand Santini. C'est voir mon livre préféré prendre vie au-delà de tout ce que le film avait pu générer comme émotion. C'est comprendre qu'il s'agissait de plus, bien plus qu'un récit inspiré de ses souvenirs : l'exorcisme de sa souffrance d'enfant, sans aucun doute, mais surtout d'une main tendu d'un enfant vers l'homme qui reste son père.

Au-delà de la violence familiale, Pat Conroy dresse également un portrait doux-amer de sa patrie, la Caroline du Sud, à travers l'histoire de sa famille, de ses racines.

J'ai adoré ce livre, je l'ai dévoré en ayant bien conscience qu'une fois la dernière page tournée je ne pourrai que relire son oeuvre.

Le Grand Santini est mort et désormais son fils aussi.

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La mort de Santini

Merci à Babelio et aux éditions Nouveau pont pour l'envoi de cet ouvrage.

J'ai lu et apprécié la plupart des romans de Pat Conroy mais, quand j'ai vu qu'il s'agissait de mémoires et d'une sorte de biographie de son père Don Conroy, j'avoue que j'ai un peu craint de m'ennuyer car je n'aime que les fictions. Et, en fait, je dois dire que j'ai changé d'avis. ça se lit facilement, comme un roman. Il faut dire que la vie familiale de Pat Conroy est riche en personnages remarquables et en tribulations de toutes sortes.

Il écrit là un bel hommage à son père, pilote d'avion au grand charisme et apprécié sur le plan professionnel mais faisant preuve d'une grande violence au sein même du foyer. Il narre le quotidien de cette famille de 7 enfants, de sa mère à la personnalité très forte également, il parle de lui bien sûr, de sa formation d'écrivain, de sa vie privée, de ses dépressions.

Ce qui est frappant c'est l'évolution de ses sentiments pour son père. Il passe une partie de son enfance et adolescence à le craindre et le détester pour finalement par la suite, apprendre à mieux le connaître et lui porter un grand amour.

Cependant, j'avoue que la lecture m'a un peu laissée à côté car je n'éprouvais aucune sympathie ni attachement pour cet homme qui a battu sa femme et ses enfants pendant des années sans manifester le moindre remords et a en partie gâché leur vie.

Pas un grand coup de coeur, disons que j'ai été intéressée plus que passionnée.
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La mort de Santini

Pat Conroy fait partie des auteurs qui savent me transporter dans un autre monde et dans un autre genre de vie. J’ai lu tous ses romans et sa mort m’a touchée. Le monde dans lequel il me transporte, c’est la Louisiane ou l’Alabama. Il sait me faire aimer les états du Sud, pourtant souvent peu sympathiques. Il faut dire qu’il vient d’une famille pour le moins non-conventionnelle : sa mère qui se veut être une « parfaite dame du Sud », n’est absolument pas raciste, car si elle est en vie, c’est grâce à une pauvre famille de fermiers noirs qui l’a nourrie alors qu’elle et ses frères et sœurs mouraient de faim pendant la grande dépression. Le racisme, l’auteur le rencontrera autant à Chicago dans la famille irlandaise qu’à Atlanta mais sous des formes différentes. L’autre genre de vie, c’est sa souffrance et sans doute la source de son talent d’écrivain : une famille « dysfonctionnelle », un père violent et des enfants témoins d’une guerre perfide entre parents dont ils sont toujours les premières victimes.

Ce livre est donc paru (en France ?) après la mort de son auteur et explique à ses lecteurs pourquoi malgré cette enfance absolument abominable il s’est réconcilié avec ses deux parents. Il montre son père « le grand Santini » sous un jour différent grâce au recul que l’âge leur a donné à tous les deux. Cet homme aimait donc ses enfants autant qu’il les frappait. Il était incapable du moindre mot de gentillesse car il avait peur de les ramollir. Plus que quiconque le « grand Santini » savait que la vie est une lutte terrible, lui qui du haut de son avion a tué des milliers de combattants qui menaçaient les troupes de son pays. Un grand héros pour l’Amérique qui a eu comme descendance des enfants qui sont tous pacifistes.



Pat Conroy a fait lui même une université militaire, et il en ressort écœuré par les comportements de certains supérieurs mais aussi avec une certaine fierté de ce qu’il est un … « Américain » . Il décrit bien ces deux aspects de sa personnalité, lui qui pendant deux ans est allé enseigner dans une école où il n’y avait que des enfants noirs très pauvres. Il dit plusieurs fois que l’Amérique déteste ses pauvres et encore plus quand ils sont noirs. Mais il aime son pays et ne renie pas ses origines.



On retrouve dans cette biographie l’écriture directe et souvent pleine d’humour et dérision de cet écrivain. Il en fallait pour vivre chez les Conroy et s’en sortir. On reconnaît aussi toutes les souffrances qu’il a si bien mises en scène dans ses romans. On peut aussi faire la part ue romanesque et de la vérité, enfin de la vérité telle qu’il a bien voulu nous la raconter. Ce livre je pense sera indispensable pour toutes celles et tous ceux qui ont lu et apprécie Pat Conroy




Lien : http://luocine.fr/?p=8616
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La mort de Santini

J'ai fini hier soir ce si beau livre. Très émue après l'avoir refermé, par l'éloge funèbre de Pat Conroy, pour son père martyrisant, égoïste à l'extrême, enfin, un père comme personne ne souhaiterait en avoir et que tout fils – ou fille – sensé fuirait comme la peste et laisserait à ses turpitudes, dès son indépendance gagnée. Mais pas Pat Conroy !



le récit qu'il fait de son enfance, sacrifiée, de ses relations familiales et de tous les excès de violence de son si célèbre père – Colonel des marines, aviateur multi-décoré, héros de trois guerres qui ont secouées l'Amérique – est captivant.



"Je ne pouvais pas supporter l'idée d'avoir écrit un roman de cinq cents pages seulement parce que j'avais besoin d'aimer mon père. Il ne m'était jamais venu à l'esprit que j'étais né avec un besoin d'aimer mon père. Que mon père puisse un jour faire en sorte de m'aimer me paraissait le fantasme le plus fou."



Et pourtant… Je suis restée bien souvent interloquée, incrédule, devant sa capacité à « pardonner », a toujours aimé ce père qui a mené à la dépression – voire à la folie – la majorité de ses enfants.

Je ne sais si c'est par faiblesse ou par grandeur d'âme qu'il ne rejette pas son géniteur. Sans doute, faut-il l'avoir vécu pour savoir quelle serait notre réaction : fuite et rejet, à l'image de Carol Anne, la soeur poète de Pat, qui « crache » tout ce qu'elle peut, au point d'en devenir folle, sur cette famille toxique et ses bourreaux – père et mère confondus, sans oublier Pat, fidèle défenseur d'une mère qu'elle exècre – , suicide comme Tom le dernier de la fratrie ou pardon et réconciliation comme le reste des sept enfants ?



Je n'ai pu m'empêcher de me poser cette question, mais cela n'enlève rien – au contraire – à l'intérêt et à la découverte de ce livre et de cet auteur. C'est un récit personnel – l'histoire aurait été tout autre racontée par Carol Ann, notamment quant à la figure maternelle, que Pat met sur un piédestal, là où on devine que la réalité était bien souvent tout autre… Mais ce n'est pas seulement cela : l'auteur nous donne une vision forte et juste « du sud », de la ségrégation et des combats menés pour en sortir, de ce racisme et de cette violence latente qui explique pour beaucoup les traits de caractère de ses parents, même si cela n'excuse rien.



"Nous nous étions retrouvées au sein d'une famille dans laquelle personne ne nous avait montré comment aimer. Pour nous, l'amour était un cercle et un labyrinthe dont tous les passages et les culs-de-sacs étaient gardés par des monstres, créés par nous mêmes."



J'ai aimé aussi, suivre au fil du récit, l'écriture et la sortie des livres de Pat Conroy, découvert avec ce livre, l'impact sur sa famille, sa ville et cet incroyable revirement que fut le tournage du film « le Grand Santini » !



Est-ce là un des nombreux pouvoirs de la création artistique, de l'art ?



En tout cas, ce fut un beau moment passé en compagnie de cette famille plus que déjantée et une belle découverte littéraire que je poursuivrai avec « le prince des marées » qui va venir grossir ma PAL.



Un grand merci à Babelio et aux éditions du Nouveau Pont pour l'envoi de ce livre.
Lien : http://page39.eklablog.com/l..
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La mort de Santini

Merci à Babelio et aux éditions Le nouveau pont pour m'avoir fait parvenir ce livre.

Je connaissais Pat Conroy à travers ses romans Beach Music et Charleston Sud, j'avais vu Le prince des Marées... Je ne connaissais pas l'auteur, ce livre m'a permis de découvrir l'homme derrière ces histoires.

Ce livre est entre l'autobiographie et le journal de création d'un romancier. Il nous livre l'histoire de sa famille et le lien avec son écriture. Contrairement à ce que je croyais, ce n'est pas un écrivain pur jus du Sud des États Unis mais le fils d'un irlandais de Chicago et d'une fille du Piedmont qui joua toute sa vie à être une fille du Sud. La famille Conroy est haute en couleurs que ce soit du côté de son père ou de sa mère. Si en plus on y ajoute l'alchimie de ses parents, il semble que les sept enfants du couple n'avaient aucune chance d'en sortir indemne. Pour compliquer les relations familiales, il faut ajouter que ce père était un pilote de chasse Marines centré sur lui et violent avec sa famille au complet, femme et enfants compris. Pat Conroy étant l'aîné, il a souvent pris le parti de défendre sa mère puis ses frères et sœurs.

La haine qu'il développa pour son père se ressent dès les premières pages. Le récit accumule les liens entre ses romans et son histoire. Il fait part de ses hésitations artistiques et des conséquences de ses romans sur la vie de sa grande famille. Les relations ne sont pas plus faciles avec ses frères et sœurs. Carol Ann et Tom ont hérité des faiblesses familiales et se révèlent tout aussi perturbant que leur père.

Ce qui est étrange, c'est l'amour de ce fils pour un père dur et maltraitant qui se développe au fur et à mesure des chapitres. Comment un enfant peut toujours aimer ses parents ? Pat Conroy en donne une illustration à travers son chemin de vie. Il ne donne pas les clés pour pardonner ou accepter l'inacceptable mais son histoire.

L'éloge à son père est émouvant et juste, il clôture le récit en beauté.

Un excellent moment lecture pour les amoureux de Pat Conroy ou pour ceux qui s'interrogent sur les relations familiales.
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La mort de Santini

En premier lieu, je tiens à remercier sincèrement les Éditions le Nouveau Pont pour m'avoir adressé gracieusement ce livre que, sans cette aubaine, je n'aurais pas hésité à acheter.

Je salue au passage l'excellente traduction de Marie Bisseriex. Il faut aimer les auteurs et la littérature pour s'acquitter de cette tâche avec brio et, force est de constater, que tous les traducteurs ne sont pas animés de ces louables motivations. Il convient donc de le souligner quand, comme présentement, la traduction est réalisée avec talent et respect de l'esprit de l'oeuvre et de son auteur.



Alors, sans doute est-ce parce que l'histoire de cette relation avec son père a pour moi une résonance particulière, mais j'ai trouvé que Pat Conroy avait très habilement mené son autobiographie. Il a, en effet, réussi à me faire passer par toute la palette des sentiments.

Avec lui, et graduellement, j'ai éprouvé : la détestation, la rage, l'acceptation, l'indulgence, l'empathie, la considération et, aussi inattendu que cela puisse être, une certaine tendresse pour cet homme invivable qui se serait pourtant contrefoutu de mon opinion, ou de celle de quiconque, à son encontre.



Aîné d'une fratrie de sept, Pat Conroy a très vite compris que le seul moyen de sortir plus ou moins indemne de cette relation destructrice était de se blinder, de prendre de la distance. À la violence, les vexations, les humiliations paternelles, il a opposé l'ironie, la dérision, la désinvolture, l'humour. Il s'est forgé une carapace sur laquelle Don n'a plus trouvé la moindre faille pour le dégommer.

Dans ce jeu de massacre qu'il avait lui-même instauré, le Grand Santini qui ne respectait que la force a, j'en suis persuadée, fini par nourrir de la fierté pour ce fils qu'il n'était pas parvenu à démolir et dans lequel il se retrouvait.



J'aurais aimé lire ce livre il y a vingt ans. Cela m'aurait permis de connaître la seule stratégie efficace dans ce genre de situation tordue. Je n'aurais pas attendu l'impossible, ne me serais pas bercée d'illusions, n'aurais pas offert le flanc par une attitude de fillette vulnérable... J'aurais eu conscience des véritables règles du jeu et pu poursuivre la partie jusqu'à son terme au lieu de déclarer forfait en fuyant cinq ans avant la fin.

Mais mon père n'était pas le Grand Santini, pilote de chasse dans les Marines et, surtout, surtout... je ne suis pas Pat Conroy.
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La mort de Santini

Après le succès remporté par son roman porté à l'écran, Le Grand Santini, dans lequel il dénonce le caractère violent du père avec sa femme et ses enfants, son père décédé, il écrit La Mort de Santini, un livre réconciliation en forme de mémoires. Dans ce livre, il évoque sa vie familiale, sa jeunesse, ses études, son métier d'instituteur dont il fut renvoyé au vu de ses méthodes controversées, Pat n'ayant pas le caractère raciste des gens du Sud. Suite à sa carrière d'enseignant interrompue, il se consacre à l'écriture. Lors des séances de dédicaces du roman Le Grand Santini, livre tout d'abord décrié par son père et toute sa famille, Pat et son père, le Colonel à la retraite, Don Conroy, se sont rapprochés. La présentation de ses romans le conduira à Chicago où vit la famille de son père et en Irlande leur pays d'origine. La maladie et la mort de Peg, la maman, et ensuite celle de Don, le père, rassemblent la fratrie et tous les membres de la famille.

En épilogue, le magnifique éloge funèbre de Pat Conroy pour son père, le Grand Santini, Colonel US Marine Corps.

L'écriture est fluide, une autobiographie qui se lit comme un roman.

La couverture est très belle, une aquarelle sur carton dessin, les pages en papier blanc de bonne qualité en font un bel objet livre.

Un grand merci aux Éditions Le Nouveau Pont pour cet envoi et à Babelio pour l'organisation de cette Masse critique.



Charleston Sud étant dans ma PAL, c'est avec plaisir que je retrouverai la plume de Pat Conroy.

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La mort de Santini

La mort de Santini

Pat CONROY



Pour ceux qui ne connaissent pas Pat Conroy et son effroyable père, il y a « le grand Santini », un roman inspiré ( très fortement) de son enfance auprès d’une brute épaisse, tyrannique et odieux.



Dans ce roman « La mort de Santini » il est toujours question de sa famille mais cette fois plus de fiction : il s’agit d’une autobiographie.

Santini étant le surnom du père de l’auteur (qui s’appelle Donald surnommé Don) pilote de chasse dans l’armée américaine : les marine’s corp.

Pat et ses 6 frères et sœurs ont vécu une enfance auprès d’un monstre ultra violent qui s’en prenait aussi à leur mère.

Leurs touts premiers souvenirs sont des scènes de cris, de coups et de sang.

Difficile de s’épanouir dans une telle ambiance.

Facile de comprendre les personnalités dépressives et suicidaires des enfants.

Un récit qui ne cache rien des tensions de la dynamique familiale.

Entre enfants, entre parents et entre enfants et parents.

Un récit qui va chercher du côté des origines irlandaises du père, de l’abandon dans son enfance de sa mère.

Et l’incompréhension pour moi devant cet adulte qui malgré tout pardonne à son tortionnaire.

Je reste interdite devant les souvenirs si différents des uns et des autres et choquée par Don qui niera jusqu’au bout avoir violenté femme et enfants.

Mais pour moi le plus difficile à accepter c’est cette relation père-fils alors que ce père l’a tellement massacré physiquement et psychologiquement !



Pas mon roman préféré de Pat Conroy.

Finalement je lui préfère la fiction autobiographique parce que je peux me dire que tout n’est peut-être pas vrai...

Mais ça reste un écrivain à lire !
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La mort de Santini

Merci à Babelio pour cette Masse Critique privilégiée, à Marie Bisseriex (traductrice) et aux Editions du Nouveau Pont. Félicitations à Claire Mollaret, illustratrice pour cette très belle couverture à l'aquarelle d'un avion de chasse qui semble vous frôler.



Pat Conroy confirme son style précis, imagé et parfois sarcastique. Il est l'un de ces bons auteurs sudistes, comme William Faulkner et Tennessee Williams, qui excellent dans les drames et adorent le Sud américain.



Mes compliments s'arrêtent ici.

J'ai détesté ce livre et si je n'avais pas eu un engagement vis-à-vis de Babelio, je l'aurais abandonné. Je me suis donc appliquée à lire 360 pages en rageant.



Voilà un auteur qui puise dans les ravages de sa famille, causés par un père égocentrique et violent, pour écrire des livres. Rien d'anormal ou d'illicite sauf quelques égratignures pour les uns et les autres. Après tant de succès, autant de dépressions récurrentes et quatre adaptations cinématographiques, Conroy trouve qu'il n'en a pas fait assez et le voilà qui s'attelle à son autobiographie.



Et tout revient : le père, Irlandais de Chicago, pilote de chasse et héros de trois guerres, apprécié à l'extérieur et haï chez lui, mari et père qui bat sa femme et ses sept enfants pour un oui ou pour un non, qui les humilie et les insulte à tour de bras. Normal que tous soient un peu déstabilisés par cette vie chaotique, en raison des affectations du père, d'une part, et de la peur qu'il suscite dès qu'il atterrit, d'autre part.



Pat Conroy est l'aîné, il est en première ligne pour les gifles, les coups de poing et les tirs de ballon dans la figure. « Mon père était fait de la pire étoffe, mais comme je suis son fils, je suis fait de la même » (p. 102).

Le « Me, Myself and I » est omniprésent. Vous me direz que c'est une autobiographie, OK, c'est aussi de l'auto-flagellation, de l'autosatisfaction et très souvent c'est même Superman et Steve Austin réunis.



Sa mère, qu'il adule et qui fait connaître la littérature à ses enfants, finit par demander le divorce. Et là, changement de ton. le Grand Santini, surnom qu'il s'est donné lorsqu'il était pilote, du nom d'un type qui sort vainqueur de toutes les situations, commence à chialer. Dès qu'il est retraité du Marine Corps, il vient habiter près de chez Pat, marié, trois filles, ancien instituteur qui s'est mis à écrire. Et chaque jour, ce père s'invite à prendre le café avec son fils comme si de rien n'était. Lorsque paraît le Grand Santini, qui sera adapté au cinéma, le père redouble d'insultes mais accompagne son fils aux séances de dédicaces de son livre. Il arrive que le père ait de plus longues files que le fils. Pathétique.



Alors qu'il ne s'est jamais préoccupé de ses enfants, le grand Santini, une fois retraité, décide de rassembler le maximum de documents à leur sujet, jusqu'à constituer deux cents dossiers bourrés de photos, de bulletins scolaires, de correspondance, de coupures de journaux. Lorsque Pat Conroy décidera d'écrire la présente autobiographie, longtemps après la mort de son père, il consultera ces archives et constatera que son père passait derrière le facteur pour subtiliser son courrier. C'est ainsi qu'il trouve une lettre de Barbra Streisand suite à son adaptation du Prince des Marées, une lettre du président Jimmy Carter, une autre du metteur en scène Martin Scorcese, plusieurs de maisons d'édition ou d'amis qu'il a ensuite perdus de vue. A part quelques noms d'oiseaux à titre posthume, que pouvait-il faire ?



Il paraît que ce livre est celui de la réconciliation. C'est là où je n'adhère pas du tout. C'est évidemment un beau sentiment que le pardon – encore que ce mot ne soit jamais écrit - mais sur 360 pages, j'ai acquis la conviction qu'il s'agissait davantage de l'acceptation par le fils du déni total du père.



Lorsqu'il lui dit qu'il aurait dû être plus sévère, comprenez, plus cogneur ; lorsqu'il pleure comme un veau à n'importe quelle occasion et surtout lors du suicide de son plus jeune fils, la coupe de l'hypocrisie est pleine pour moi. Si Pat Conroy estime que père et fils ont finalement trouvé l'amour, ça le regarde, mais qu'il n'écrive pas trois pages plus loin qu'il garde une rancoeur inguérissable de ses souvenirs d'enfance. Et tout est de la même eau, une chose et son contraire. Amour et haine ont mille visages.



Le déni jusqu'au bout. Alléluia.





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La mort de Santini

Dans mon petit larousse en couleurs que je traine depuis mon enfance la définition de famille me fait plutôt rire : "Le père, la mère et les enfants", groupes d'êtres ou des choses présentant des caractères communs"



Cette phrase faisait partie de mon avis sur Beach Music, elle est valable pour cette autobiographie. Et cela m’étonne toujours autant : comment ces sept enfants peuvent avoir l’esprit de famille en ayant subi violence et maltraitances en sillonnant le pays en long en large selon les affectations du père militaire ?



Dans la fratrie un se suicidera, une aura des problèmes psychiatriques importants et Pat, le narrateur et l’aîné traînera sa vie d’adulte de dépressions en dépressions.



Malgré tout, ils resteront proches de leurs parents. Pat vouera un amour inconditionnel à sa mère, alors qu’elle est aussi responsable que son mari de la situation. Elle poussera le bouchon à demander le divorce, alors que les enfants sont devenus des adultes.



Le grand Don qui a frappé et maltraité femme et enfants en sera tout penaud et malheureux ne comprenant pas les raisons de son épouse. Il arrivera même à devenir célèbre à travers les romans de son fils en niant la réalité.



Pourtant ce récit, loin d’être un conte de fée, est une déclaration d’amour, une réconciliation entre Pat et Don. Autour d’eux gravite la famille au sens large du terme.



Un style tendre et cynique, des situations cocasses, des souvenirs douloureux et une acceptation de ce qu’on ne peut pas changer. À lire !



Un grand merci à Babelio et aux Éditions Le Nouveau Pont pour cette lecture passionnante.




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La mort de Santini

J'ai lu le grand Santini il y a longtemps mais je me souviens de la famille de Pat Conroy : un père violent et 7 enfants soumis à une pression omniprésente mais très loquaces avec un humour qui leur permet de rire dans des situations dramatiques. Si j'ai retrouvé ces enfants, j'ai eu l'impression de faire connaissance avec un autre Santini, affaibli avec lequel Pat Conroy a créé une relation plus saine mais toujours ambigu car le passé ne s'est pas effacé, il a même été décrit dans un livre qui a eu beaucoup de succès.

Pat Conroy reprend l'histoire de sa famille avec son entrée à l'université la Citadelle. Une université qu'il n'a pas pu choisir puisqu'il n'avait postulé nul part. Il revient sur sa vocation d'enseignant puis sa carrière d'écrivain mais cette carrière n'est pas mise en avant malgré son succès qui apparaît dans le livre. Ce qui est révélé, c'est une sorte de réconciliation avec son père et toute la souffrance des enfants Conroy car il est difficile de sortir indemne de l'enfance violente décrire dans le grand Santini.

Je m'étais attachée à cette famille à l'humour cinglant (la bouée de survie en quelque sorte) et je la retrouve ici complètement rancunière et endolorie mais aimante et solidaire. Pat Conroy réussi à nous livrer toute la nuance des relations au sein de sa famille : la folie, la dépression la violence physique mais aussi orale car chacun sait répliquer, chacun a une vision différente de son enfance, a vécu les événements différemment mais malgré toute cette violence il y a beaucoup d'amour. Pat Conroy était l'ainé de la famille et avait pour mission de protéger ses frères et soeurs des coups de leur père mais une fois adultes, ces frères et soeurs ne cachent pas leur rancoeur contre leur mère, leur père mais également contre Pat Conroy.

C'est assez impressionnant comme un homme qui a grandi sous cette violence, qui avait une mission énorme pour un enfant dans cette famille de 7 enfants, qui a connu la dépression qui a fait des tentatives de suicide, a réussi à être un écrivain reconnu aux Etats Unis et sait décrire avec une telle lucidité ses relations familiales, ses relations avec les femmes, la complexité de sa relation avec son père et à nous transmettre à travers son écriture tant d'amour au sein de sa famille.





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