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Critiques de Patrick Besson (207)
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Les Braban

Une famille parisienne, plutôt originale , racontée comme une saga familiale. Un des enfants, Bénito fait de la prison pour avoir violé sa mère. Stuart, compagnon de cellule de Bénito va s'introduire dans la famille et tout chambarder. C'est le début d'un roman cocasse, rempli d'humour, d'amour aussi. Celui (celle) qui raconte est un garçon et quelque fois une fille, au lecteur à se faire son opinion.
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La mémoire de Clara

Besson a fait de magnifique livres (Les Braban, Mais le fleuve tuera l'homme blanc"...). Il a aussi fait un flop avec "La mémoire de Clara" .Clara Bruti, veuve de Brancusi, ancien président de la V République, est âgée de 98 ans. Elle a perdu sa fortune après la guerre mondiale de 2039/2045 et est sénile.

Voilà le décor est planté. Le peu de pages de l'ouvrage nous évite sans doute de l'arrêter en cours de route, tellement c'est petit, plat et finalement peu drôle. Dommage.
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L'indulgence du soleil et de l'automne

La présentation de l’éditeur vous donne l’essentiel des trames des neuf nouvelles de ce recueil. Patrick Besson nous emmène sur tous les continents et même aux limites du rêve et de la réalité. Il flirte avec des personnages connus comme Nietzsche, Rihanna, Danielle Darrieux, Suzy Delair, lui-même, ou inventés comme un présentateur télé, une joueuse de tennis mais les place dans des situations fictives et inattendues.

« Un rêve est-il plus ou moins réel qu’un souvenir ? »

Il y a beaucoup d’étrangeté dans ces nouvelles et je suis souvent restée sur le fil entre le possible et l’imaginaire. L’auteur excelle à nous emmener au point de rupture avec la réalité, avec la norme ce qui donne en général de très bonnes chutes pour ces nouvelles.

La dernière nouvelle ( Le théâtre des enfants perdus ), beaucoup plus longue, propose une histoire plus structurée sur la recherche de origines d’un fils devenu adulte. Mais la découverte du secret de cette famille cadre avec le ton du recueil et laisse aussi un goût étrange.



Si vous souhaitez flirter avec l’étrange, l’inattendu en appréciant un style alerte, un ton parfois humoristique, vous pouvez tenter ce recueil de Patrick Besson.
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La mémoire de Clara

✒ La mémoire de Clara est un roman pour le moins novateur! Propulsé dans un avenir peu glorieux mais saupoudré d'un humour grinçant, l'évolution du monde vu par Patrick Besson est à la fois surprenante et pousse à la réflexion. Le personnage de Clara Bruti, fil conducteur de l'œuvre, est atteint de la maladie d'Alzheimer et va impacter tout le récit. C'est un parti pris qui peut dérouter le lecteur car le rythme général s'en trouve saccadé. Un style qui n'est pas sans rappeler par moments celui de Samuel Becket. Cependant, les événements et les personnages ne sont, pour moi, pas assez développés. Je ne me suis pas attaché à ces derniers et à aucun moment je me suis senti concerné par l'histoire. L'œuvre dans sa globalité se lit avec un intérêt certain, celui de savoir ce que l'auteur réserve à l'ex-première dame en 2060...
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Les Braban

Cinnecittà mesurait un mètre quatre vingt trois.L'un des espoirs de Benito était qu'elle devint mannequin.Il l'aurait accompagnée dans ses voyages autour du monde.Le jour où il lui parla du projet qu'il avait conçu pour elle,elle lui dit,aprés l'avoir dévisagé avec une tendre stupeur d'antilope blessée,que son métier de comptable lui plaisait et qu'elle ne souhaitait pas en changer
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Saint-Sépulcre !

C'est un livre que j'ai lu à sa sortie mais qui m'a laissé un bon souvenir de lecture. Une autre manière de voir le Moyen-Âge à travers les yeux de deux compagnons lors de la première croisade.
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Être père, disent-ils

Trois écrivains se plient à l'exercice qu'on leur a demandé : écrire sur leur sentiment de père, leur paternité, ce qui les anime à l'évocation de leur enfant. Un Philippe Claudel qui parle de sa fille en émotion, en tendresse déferlante, en amour débordant, avec la gravité de celui qui réalise ne plus pouvoir quitter la monde. Un Olivier Adam, toujours en gravité, se remémorant une précédente naissance délicate, où l'espoir côtoie la peur de la mort, le risque, des heures éprouvantes et l'esprit tourné vers l'enfant et la compagne. Enfin, un Philippe Delerm qui parle d'enfance, celle de son fils Vincent, un garçon qui fut sensible pour son plus grand plaisir ; une inévitable réflexion sur l'éducation et sur les instants privilégiés de l'enfance.

Ce n'est pas un Librio comme les autres qu'on tient dans ses mains. Ce sont des voix qui vous confient de précieuses choses, par des mots dont on se délecte. Une parenthèse pour les auteurs qui se sont livré au jeu des souvenirs, de l'hommage, de l'intimité. Une parenthèse pour le lecteur, des témoignages sensibles qui parlent vrai et transpirent à la fois des sentiments et des styles littéraires de chacun. Une parenthèse, ou plutôt trois parenthèses, trois auteurs qui parlent de leur paternité par des angles différents.



Pour Philippe Delerm, c'est évidemment son fils unique Vincent qui la symbolise. Une enfance rouennaise, une sensibilité au monde du spectacle, l'obligation pour les parents de combler cette attente de Vincent, qu'il voit et fasse ce qui l'épanouit. Et le souvenir des instants à deux, à trois. Le ton est presque scientifique, on y parle d'éducation, d'épanouissement, et puis de permettre l'envol en dehors du nid. C'est le texte que j'ai le moins aimé.

Olivier Adam, lui, ne déroge pas à sa règle, à ses coutumes : il parle de ses angoisses qui resurgissent, de la mort qui peut rôder même autour des gens qui s'aiment. Il parle de sa paternité, ses paternités, à travers l'événement premier : l'accouchement, et comment il le vécut. Quelles pensées allaient vers sa femme et vers le nouvel être qui lui tardait d'accueillir. L'environnement médical aux promesses parfois douloureuses, et puis toutes les divagations intérieures, inquiétantes ou pleine d'espoir, qui se glissent dans son corps fatigué. C'est le récit le plus physique à lire, tant Olivier Adam s'applique à retranscrire les sentiments poignants de souffrance et d'impatience.



Mais aussi et surtout, il y a ce texte de (......)
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Come Baby

Souvent, un livre de Patrick Besson ça n’a l’air de rien. C’est souvent court et ça ne révolutionne pas la littérature (mais après Proust et Céline peut-on encore la révolutionner ?). Il y a pourtant quelque chose qui pénètre, qui infuse indéniablement après lecture. Une sorte de douce amertume, une mélancolie diffuse et poignante. Ca n’a l’air de rien donc, et pourtant, pour reprendre l’expression fétiche de Jacques Chardonne, ce n’est pas rien.
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Belle-soeur

L’histoire se déroule autour de trois personnages. Gilles tombe amoureux d’Annabel, la future femme de son petit frère Fabien. Poussé par le désir d’avoir ce qu’il n’a pas, Gilles va tout mettre en œuvre pour séduire Annabel. Fascination, obsession la jeune femme devient l’unique objet des pensées de Gilles. Mais un drame survient au sein de la famille, et personne ne ressortira indemne de cette histoire…
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Dara

Je vais peut-être arrêter un peu avec Patrick Besson. Décision brutale me direz-vous, mais provoquée par l’extrême lenteur avec laquelle j’ai lu l’un de ses romans a priori les plus abouti, Dara, salué en 1985 par le Grand Prix du roman de l'Académie française. Et pourtant, c’est vrai que voilà là un magnifique portrait de femme. Dara mystérieuse, envoûtante, enivrante qui fuit la Yougoslavie au moment où l’un des proches du victorieux Tito l’a demande en mariage. Rêvant de devenir une grande couturière à Paris, on la suit à travers différents témoignages dans ses pérégrinations, avec ses amis, ses amants, ses amours, en Italie puis à Paris…

Il m’a semblé voir dans ce roman la fuite de la violence des hommes pour la recherche d’une vie simple rangée, qu’on ne trouve finalement jamais quand l’Histoire a décidé…

Voilà, c'est évidemment proprement écrit, c'est bien documenté et on lit sans déplaisir...mais j'avoue que je suis un peu resté sur ma faim....



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Albertine Sarrazin, la fugitive

Albertine, c'est cette fille née au début du 20e siècle qui jonglait avec les mots comme personne. Autodidacte, amoureuse des mots ... AMOUREUSE tout court.



Insoumise, elle a toujours vécu à 1000 à l'heure, enlaçant chaque opportunité à bras le corps. Elle brise son "astragale" et se relève, toujours.

Elle court pour transformer sa vie peu reluisante, nourrir ses rêves de grandeur et ainsi s'écarter de l'insatisfaction galopante, semeuse de doutes, fuyant tout remord



Dans, cette biographie prétexte aux échos de sa propre vie, Patrick Besson explore l'insoumise. Et moi, j'en redemande -fan de première heure-.



"Les seuls regrets doivent naître des choses que l'on n'a pas pu accomplir."



Brûlant la vie par tous les bouts, Albertine s'est éteinte, sous le joug d'une erreur médicale à 29 ans. Elle est "repartie sur la pointe des pieds, échappant au bagne des livres à écrire. Intacte dans son bonheur et sa beauté".

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L'Orgie échevelée

A la façon d'un Serge Doubrovsky, nous voici dans ce qui pourrait aisément paraître pour une autobiographie, tant on sait le goût de l'auteur pour les femmes et leur importance dans sa vie.

Ce roman, est celui d'un auteur romancier à succès français, mal en couple, vivant ses fantasmes avec une attachée de presse, la belle Sophie, qu'il retrouve lors d'escapades durant les salons littéraires de province. Il se prend "d'affection" pour une actrice de porno, Monica la brune. Le thème du livre est cela : le passage de l'épouse à la maîtresse, et de la maîtresse à l'actrice X, hyper fantasmée, qui devient finalement bien réelle. La fin du roman est tout à l'honneur de Patrick Besson,elle est bien amenée et constitue une semi-surprise qu'il ne convient pas de dévoiler ici.

Nous y voilà donc, c'est un livre où l'on parle beaucoup de sexe, évidemment, de façon crue, parfois très crue, tout en dévoilant ce rapport à l'intime, à l'expérience personnelle, aux fantasmes,à l'interdit. Contrairement aux romans érotiques, le sexe n'est pas fantasmé ici; P. Besson se limite à un discours descriptif, factuel. Il nous épargne toute la grammaire et les mots de ces romans tentant de décrire l'inaccessible de la relation sexuel, par un vocabulaire autant fantasmé que désolant de platitude. Ici rien de tout cela, au contraire, très paradoxalement une certaine pudeur presque, les choses sont simplement ainsi, semble dire en permanence l'auteur.

Naturellement il n'y a aucun "je" au sens autobiographique dans ce roman, mais le décor et les personnages posés, on se demande vraiment s'il s'agit ou non d'une autobiographie tant certaines analyses psychologiques sentent le vécu comme l'on dit.

Les amateurs de romans seront déçus par le côté intimiste. Les aficionados de la littérature érotique la plus sulfureuse seront évidemment déçus, les passages de l'espèce sont trop brefs, plus suggérés que détaillés. Enfin les lecteurs de Patrick Besson découvriront chez ce bel auteur, outre sa plume dont on ne peut que se délecter, un autre aspect de sa personnalité littéraire, assez intéressant même s'il est moins éblouissant que ses autres romans.
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Scènes de ma vie privée

Plongée dans l'entre-soi de quelques couples intellectuels germanopratins.

En l'occurrence, il s'agit d'un groupe d'amis dont tous les hommes ont des épouses beaucoup plus jeunes qu'eux.

Et malheureusement, quelquefois elles partent.

L'infortuné narrateur découvre alors la solitude et lutte comme il peut contre l'apitoiement.

Un critique d'un journal Breton a résumé son avis sur le roman par un "On s'en fout" sans réserve.

Bon, c'est vrai qu'en cherchant bien, j'ai déjà dû rencontrer des sujets plus captivants.

Pour autant, l'auteur sait rester tout à la fois léger et percutant.

Les phrases sont courtes. Les aphorismes savoureux et les réflexions sarcastiques abondent.

Pour peu qu'on ne s'arrête pas à l'esprit un brin nombriliste et, il va s'en dire, très parisien, l'ensemble se lit donc sans déplaisir.

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Les petits maux d'amour

Avant : un fatras de rien et de tout;

Après : un fatras de tout et de rien.

Seule la partie médiane du livre m'a intéressée : le récit de l'échappée à Biarritz où Laurent rejoint Aude, Mélaine, Florent, période dans laquelle les personnages se livrent un peu.

Ainsi qu'un peu plus tard, l'épisode entre Laurent et son père, et les rapports qu'il entretient avec lui.



Laurent prépare le baccalauréat et on peut supposer qu'il a environ 17-19 ans; sans aucun doute atteint par le suicide de son ami Xavier, son seul ami connu;

le jeune homme se cherche, fluctuant entre sexualité homo et hétéro, s'échappant de bras féminins adultes pour se frotter à ceux graciles et frêles d'une gamine impubère (10 ans), tour à tour sale, crasseux, négligé …

Sans originalité aucune, qui aurait pu, ne serait-ce que fugitivement, interpeler le lecteur.



Les femmes sont légion : Florence, Aude, Mélaine, et celles de passage, et les inconnues, ou encore autres Martine, Brigitte, Catherine, Elisabeth.

N'oublions pas la fameuse Odile, citée deux fois (dans "avant" et "après") et dont finalement on ne saura strictement rien.



Mis à part Florent et le père de Laurent, rôles secondaires, impossible de s'attacher à un personnage !



Aucun de ces petits maux d'amour n'a su me toucher.

Ni aimé, ni détesté.

Simplement, Absence Totale d'Intérêt !

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Didier dénonce

Didier,un collégien, a le culte de la délation.Il surveille tous les faits et gestes de ses camarades qui le haïssent et renseigne des fiches sur chacun deux.Aucun ne lui adresse la parole hormis Néïla,qu'il aime secrètement.Seulement Néïla est retrouvée assassinée dans les toilettes du collège et l'inspecteur Marcheret s'emploie à découvrir le coupable parmi ses camarades.Et Didier est prêt à l'aider fort des renseignements qu'il a collecté sur tout le monde.
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Mais le fleuve tuera l'homme blanc

Voici une plongée dans l’Afrique sous la forme d’un roman qui vaut bien beaucoup d’analyses de géopolitique !
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Tout le pouvoir aux soviets

Tout le pouvoir aux soviets est le premier roman que je lis de Patrick Besson, un auteur dont j’avais déjà entendu parler mais que je n’avais pas encore eu l’occasion de lire. Il ne doit évidemment pas être confondu avec son semi-homonyme Philippe Besson, mon romancier préféré dont j'ai déjà très souvent parlé ici. J'ai eu l'occasion de découvrir cet auteur et ce roman grâce à la plate-forme NetGalley.fr, sur laquelle j'ai sollicité et reçu la version Kindle du livre en service de presse après avoir été attiré par le synopsis :

Marc Martouret, jeune banquier né d’une mère russe antisoviétique et d’un père communiste français, porte en lui ces deux personnes énigmatiques dont on découvrira les secrets tout au long du roman qui nous emmène du Paris de Lénine en 1908 au Moscou de Poutine en 2015, ainsi que dans l’URSS de Brejnev pour le cinquantième anniversaire d’octobre 17. L’épopée révolutionnaire, ses héros et ses martyrs, ses exploits et ses crimes, ses nombreuses ambiguïtés, sont ressuscités au fil des pages. Trois histoires d’amour se croiseront et seule la plus improbable d’entre elles réussira.



Tout le pouvoir aux soviets est aussi une réflexion, chère à l’auteur, sur les rapports entre le pouvoir politique quel qu’il soit et la littérature. Le titre est de Lénine et on doit la construction aux célèbres poupées russes.



Le roman est construit comme un récit à tiroirs avec trois lignes temporelles qui s’emboitent l’une dans l’autre à l'image de poupées russes, comme l'indique l'éditeur dans son résumé.



A l'époque contemporaine, Marc, un banquier français, séjourne à Moscou pour affaires et y rencontre Tania, une restauratrice sibérienne. De retour à Paris, il parle de cette rencontre avec son père René, qui raconte à son tour son séjour en URSS en 1967 lorsqu'il faisait partie de la délégation du Parti Communiste Français invité pour les célébrations du cinquantenaire de la Révolution d'Octobre. Lors de cette visite au coeur du régime soviétique, René fait la connaissance d'un apparatchick russe, ancien écrivain désormais à la tête d'une institution politico-littéraire à la solde du pouvoir. Celui-ci lui raconte alors, dans un troisième récit, ses années à Paris au début du siècle aux côtés de Lénine puis les grandes étapes de la vie du père de la Révolution bolchevik en Russie.



La narration n'est pas linéaire, puisqu'on alterne entre les trois récits à trois époques différentes : le séjour de Marc à Moscou en 2017, celui de son père René en 1967, et les années 1908 à 1924 de Lénine sous le regard d'un écrivain raté. J'ai bien aimé cette construction, qui transforme le roman en simili-enquête sur le passé des personnages et permet de dresser des parallèles intéressants entre les époques évoquées.

- Le monde communiste est petit.



- De plus en plus petit, soupire l'adhérent du PCF (depuis 1963).



Le roman aborde plusieurs thèmes à la fois, et le fait plutôt bien dans ce récit à plusieurs voix.



D'abord, il interroge sur la parentalité et l'héritage, à travers le personnage de Marc, banquier d'affaires, fils d'un Français militant communiste convaincu et d'une Russe farouchement anti-soviétique. Tout semble opposé le père et le fils ; l'un est toujours attaché à l'idéal communiste, alors que l'autre a totalement embrassé le capitalisme en choisissant de la finance son métier, poussant le trait jusqu'à travailler avec des oligarques dans la Russie de Poutine.

- Je ne lis pas les romans.



- Pourquoi ?



- Je suis banquier.



Dans une moindre mesure, c'est un livre qui nous parle des relations franco-russes, avec cet exil de Lénine à Paris au début du siècle, l'emprunt russe non remboursé que la bourgeoisie française n'a jamais pardonné, l'accueil des Russes blancs après 1917, et bien sûr les liens entre le PCF et le parti-frère (ou plutôt père, ou maître) en URSS.

Être communiste en France, ce n'est pas comme être communiste en URSS.



C'est un argument de mon père, toujours accueilli par ma mère ex-soviétique avec le même grincement de mots : "C'est pire parce qu'en URSS, ils ont une excuse : ils n'ont pas le choix."



Patrick Besson évoque également à plusieurs reprises les liens entre littérature et pouvoir, à travers plusieurs figures d'écrivains proches du Parti ou au contraire hostiles au régime et victimes de sa censure, ou pire. J'ai également noté quelques réflexions attribuées à Lénine ou Staline sur la littérature et l'art en général.

La révolution, c'est le livre. Voilà pourquoi, dans les pays dits libres, on décourage la lecture par diverses distractions obligatoires comme le sport, la télévision ou le spectacle. Les prolétaires n'y trouveront aucune méthode pour se débarrasser de leurs exploiteurs qui, par surcroît, s'enrichissent grâce au post, à la télévision ou au spectacle. Le révolutionnaire est un lecteur, ce qui le sépare de l'élection qui ne lit même pas le programme bidon proposé par son candidat bourgeois.



C'est aussi, bien sûr, une critique acerbe du communisme, et en particulier du régime soviétique et de la complaisance du PCF à son égard. Il y a beaucoup de cynisme de la part des personnages du roman, qui pour la plupart ne croient pas ou ne croient plus au grand idéal marxiste y compris ceux rencontrés en 1967 et qui sont pourtant des bureaucrates bien installés du régime.

A une révolution comme au tournage d'un film, personne ne comprend rien sauf le metteur en scène. Notre metteur en scène, c'était Lénine. Il était bon, c'est-à-dire mauvais. "Comment peut-on faire une révolution sans fusiller ?", c'est de lui. A quoi répond la phrase célèbre de Trotski : "Il est impossible de faire régner la discipline sans révolver." Selon eux, la Commune a perdu de ne pas avoir assassiné assez de bourgeois.



Je dois dire que je m’attendais à un roman totalement à charge contre le communisme, mais j’ai été agréablement surpris. Bien sûr, l'auteur dénonce le régime totalitaire et liberticide de l’ex-URSS et la complicité du PCF et de ses dirigeants, mais ce n’est pas outrancier comme je le craignais. C’est un regard sans concession sur le communisme réel du XXème siècle, tel qu’il a été vécu en Russie et dans les anciens pays satellites de l’URSS. Ce n'est pas pour autant une ode au capitalisme, dont les travers (de porc ?) sont également dénoncés.



Même si les thèmes abordés sont sérieux, le ton du livre est parfois enjoué, avec un humour efficace, des formules qui tombent juste et un point d'ironie appréciable. J'ai pris beaucoup de plaisir à lire ce livre, à la fois plaisant et enrichissant. S'enrichir avec un livre sur le communisme, c'est suffisamment remarquable pour le signaler !
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Dis-moi pourquoi

150 pages : Une famille 5 personnages hauts en couleur, un huis clos, de l'humour beaucoup d'humour très spécial un peu acide, tout va partir en vrille à la limite de la folie. On pourrait aisément en faire une pièce de théâtre, original et léger à lire.
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La paresseuse

La paresseuse est une fille enjôleuse qui attire dans ses filets les jeunes de son âge, lesquels ne demandent pas mieux. Donc, un petit roman d'amour sans grande prétention. Heureusement, il y a Paris, le cadre de tant d'histoires d'amour.
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Cap Kalafatis

On ne peut contester la qualité d'écriture de Patrick Besson, c'est entendu ! Grande maîtrise du style, de la syntaxe et de la structure. Cependant, j'ai trouvé les trois protagonistes d'une prétention sans nom. L'histoire de ce trio amoureux ou pseudo-amoureux aurait pu être passionnante malgré la banalité du sujet (je pense, par exemple, à Jules et Jim) mais les personnages, et plus particulièrement, Barbara, la jeune fille blasée, n'ont pas de profondeur ; ils m'ont semblé totalement artificiels et inconsistants (Barbara et sa culotte au début du roman, ce n'est vraiment pas possible, c'est tellement cliché !). Sans oublier les quelques grossièretés ça et là et le tour est (mal) joué. Sans intérêt pour moi (cela fait une belle jambe à Patrick Besson, c'est certain !).
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