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Critiques de Philibert Humm (139)
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Roman fleuve

Je ne suis pas fan de récits d’aventures, ni du genre humoristique, mais l’auteur m’ayant fait pouffer de rire lors de son passage à la Grande Librairie en octobre dernier alors que ce n’est clairement pas la vocation première de cette émission, j’ai tout de même décidé de me jeter à l’eau.



J’ouvre donc cet ouvrage qui a visiblement le vent en poupe car il vient d’être récompensé par le prix Interallié 2022 et je découvre dès la première page qu’il est dédié « À mon oncle Agathe ». Le ton est donc immédiatement donné et se confirme très vite une fois embarqué à bord de ce canoë que l’auteur a acheté à bon prix sur le Bon Coin avec un seul objectif en tête : descendre la Seine de Paris jusqu’à la mer, accompagné de ses deux amis, Samuel Adrian et François Waquet.



« Roman Fleuve » est donc le récit romancé de cette péripétie véridique, mais légèrement mise en Seine (ben oui), entreprise lors de l’été 2018 sur une embarcation brinquebalante, qui aurait appartenu à Véronique Sanson selon le vendeur, et que les trois compagnons d’infortune ont agrémenté d’une tringle à rideaux faisant office de mât et d’un vieux rideau de douche en guise de voile. Dès le premier coup de pagaie, je me laisse emporter par ce souffle de liberté, les cheveux aux vents, mais le regard attentif et sur le qui-vive, n’ayant tout de même pas trop confiance en ces trois marins d’eau douce.



Vous l’aurez compris, Philibert Humm ne se prend pas du tout au sérieux et c’est ce qui le rend immédiatement sympathique. Cette aventure d’une banalité affolante, parsemée de non-événements, parvient cependant à créer un exploit : elle ne prend jamais l’eau. Rendant hommage à l’amitié et au passé simple, l’auteur livre en effet un texte foncièrement drôle et d’un légèreté inversement proportionnelle à la surcharge pondérale de cette embarcation prévue pour deux. Un récit décalé, totalement absurde, dont j’ai beaucoup apprécié le sens de la formule et que je conseille vivement à tous ceux qui aimeraient se laisser tenter par une lecture certes totalement inutile, mais truculente de la première à la dernière page.
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Roman fleuve

Tous en Seine !



Un grand divertissement fuvial.

C'est la promesse annoncée par ce grand roman d'Aventures avec un grand A en hommage à "Trois hommes dans un bateau " de Jérôme K. Jérôme.



Marins d'eau douce, tenez-vous prêts. Vous allez ramer à vous en faire des ampoules. Tout le temps, par tout temps, à tous les temps.

Trois hommes et un bateau baptisé BATEAU vont vous faire vivre huit journées extravagantes sur la Seine.

Nul besoin de vous préciser que le bateau en question, chèrement acquis sur le bon coin et hypothétique ancienne possession de Véronique Sanson, est à la base prévu pour deux personnes et qu'il a été agrémenté d'une barre à rideaux en guise de mât et d'une voile dont je vous laisse le soin de découvrir l'origine.

Ne cherchez pas de profondeur à ce roman, les eaux de la Seine sont bien trop troubles pour cela. Mais ne vous inquiétez pas, le style est tout de même suffisamment guindé et érudit.

Le périple de Paris à Honfleur s'annonce fabuleux et digne des plus grands voyages d'Ulysse.

Des chavirages, des naufrages, des pages de calme plat assumées pour le bien-être du lecteur également, vous attendent de pied ferme.

Ces trois hommes pas très dégourdis mais plein de bonne volonté vont devoir affronter tout un tas d'épreuves éprouvantes. Des cygnes aux remous provoqués par les péniches, rien ne leur sera épargné.

Ces trois barges n'hésiteront pas à braver le danger jusqu'à écumer des berges inaccessibles avec un canoë dématé.

Les notes touristiques sont bien entendu parfaitement intégrées à un récit qui tient toutes ses promesses, même celle du énième et ultime naufrage aux alentours de la page 260.

Si vous avez besoin de tromper un vague à l'âme, n'hésitez pas un instant, jetez-vous à l'eau.

Au pire, vous risquez de trouver tout cela très drôle.





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Roman fleuve

Qui ne se souvient du désormais classique Trois hommes dans un bateau, où, il y a plus d’un siècle, Jerome K. Jerome emmenait les doubles littéraires de deux de ses amis dans une descente de la Tamise parsemée d’anecdotes comiques et de réflexions philosophiques sur le cours de l’existence ? En hommage appuyé à son devancier, Philibert Humm s’autoproclame capitaine d’un frêle esquif rebaptisé Bateau, et, pomponné d’un bachi de matelot, se lance à l‘été 2018 sur le cours de la Seine, de Paris à la mer, pour d’authentiques et savoureuses pseudo-aventures, pleines d’humour et d’auto-dérision, en compagnie de deux copains, Samuel Adrian et François Waquet, respectivement promulgués pour l’occasion quartier-maître écopier et major de l’expédition.





« La pratique du canotage présente un inconvénient majeur : il est nécessaire de ramer pour avancer. » Optimistes et débrouillards, les trois compères ont bien bricolé une voile de fortune. Mais, entre leur maladresse, l’indocilité du vent et la précarité de leur matériel, il leur faudra huit jours de rame pour parcourir les 360 kilomètres jusqu’à la mer, un effort ridiculisé par la vitesse de la route et du rail qu’ils ne cessent de croiser sous la forme d’imposantes œuvres d’art plantées au milieu des détritus : viaducs ferroviaires et ponts autoroutiers. « Nous avions ramé la journée durant et n’étions qu’à neuf stations de la place de l’Étoile. » N’importe, la bonne humeur règne, et, nonobstant une ou deux prises de bec et quelques frayeurs dans les remous de péniches et les écluses, quand survient un orage ou lorsque Bateau chavire, le trio trace sa route entre les bivouacs à la belle étoile – même si souvent parmi les immondices -, et les rencontres inattendues ou programmées, comme ce pique-nique avec la famille Tesson sur l’île de Chatou.





Maniant fort bien la langue française, ses figures de style et son imparfait du subjonctif, l’auteur, faussement léger et très pince-sans-rire, profite des temps calmes de la navigation pour des « ventilations narratives », explorant très pittoresquement, voire même poétiquement, les lieux échelonnés tout au long de la Seine, et convoquant, l’air de rien, maintes références rares et érudites. Toujours drôle et railleur, le reportage de voyage devient jubilatoire lorsqu'avec le plus complet cynisme, l’auteur caricature son propre personnage dans un rôle de meneur autoritaire, arrogant et mesquin - « Je suis assez insensible aux grandes douleurs humaines, celles des autres en particulier » -, et lui fait endosser des réflexions amères, parfois très peu politiquement correctes : « La démocratie est une affaire trop sérieuse pour qu’on laisse s’en mêler n’importe qui. Ce qui met à mal ce régime, c’est qu’il s’adresse aux médiocres, à cause du nombre. (…) La loi du nombre mène immanquablement à la paresse et la ruine. »





L’on s’amuse de bon coeur au long de ce texte entièrement au second degré, dont l’esprit et l’humour ne déparent pas celui de son modèle anglo-saxon : une friandise que la qualité d’écriture et l’érudition de son auteur rendent franchement gastronomique. Coup de coeur.


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Roman fleuve

Monsieur et Madame Humm ont un fils, comment l'appellent-ils? Personnellement, à leur place, j'aurais fait dans le profil bas et le prénom passe-partout et j'aurais choisi une crèche éloignée de tout établissement scolaire proposant l'option latin. Mais Monsieur et Madame Humm ont relevé le gant avec panache et appelé leur fils Philibert, ce qui, on l'avouera, est beaucoup plus classe que Babaor ou Petibone.

Mais que devient-on quand on s'appelle Philibert Humm? On pourrait croire que, tel un Benjamin Millepied voué à la danse ou un Jean Bonnot promis à la charcuterie, Philibert Humm était destiné à devenir écrivain: il avait déjà un nom de plume.

En réalité, son ambition l'a porté bien plus haut. Emmenant deux compères, dont l'un est le talentueux Pierre Adrian qui faillit lui ravir le prix Interallié, descendant jusqu'à la mer un fleuve impassible depuis que le mascaret a disparu et tombant à l'eau plus souvent quoique moins définitivement que Léopoldine Hugo, Philibert Humm a pris le parti de devenir un personnage de roman. Onomastique oblige, tandis que Waquet (du flamand Wagghe: "qui a la charge des poids") prétexte son mal au dos pour ne jamais porter le canoë, Humm, lui, fait honneur à son patronyme en se montrant constamment dubitatif et circonspect. Quant à Adrian, il a en charge le dernier chapitre : personnage se transformant en auteur (qu'il est, du reste), il renvoie Humm au statut de héros livresque, sous le patronage du fondateur de l'abbaye de Jumièges, "pieux cénobite et fin abbé" prénommé Philibert.

Or Philibert est plus qu'un personnage: c'est un type. Entre Bouvard et Pécuchet pour le désir d'apprendre, et Bob Morane pour l'intrépidité aventureuse, aussi sentencieux que Pangloss et amical que D Artagnan, Philibert Humm est le conquistador des temps modernes. Grâce à lui, un jour, j'entendrai moi aussi l'appel de l'aventure, je jetterai mon Pass Navigo par-dessus les moulins et je franchirai les colonnes d'Hercule pour entrer triomphalement dans Mantes-la-Jolie.
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Roman fleuve

L’aventure, c’est l’aventure, on le sait ! Cela a été dit, filmé, chanté, mais on n’est pas plus avancé pour autant, car à chacun sa conception de l’aventure. Les audacieux, comme Sylvain Tesson, vont la chercher au bout du monde, dans les conditions les plus extrêmes. Des romanciers la vivent depuis leur fauteuil, par procuration de personnages auxquels ils peuvent faire prendre tous les risques. Il y a encore une troisième voie ; dans Roman Fleuve — qui avec ses deux cent soixante-dix pages n’en est pas un —, Philibert Humm tente de démontrer que l’aventure peut aussi se ressentir dans une équipée modeste, d’attractivité insipide, par opposition aux catalogues exotiques clinquants des tour-opérateurs spécialisés.



Philibert Humm est journaliste au Figaro. Ce jeune trentenaire a déjà publié plusieurs livres, des recueils de chroniques d’expériences personnelles menées sur les chemins de France. Son dernier opus, récompensé par le prix Interallié 2022, s’inscrit dans le même registre. Mon expression « chemins de France » s’y entend au sens le plus large, incluant les voies navigables.



Roman Fleuve est le récit d’une expédition menée quelques années plus tôt par l’auteur et deux camarades de son âge : la descente de la Seine à la rame sur un petit canot, depuis Paris jusqu’à la mer ; du pont du Garigliano au vieux bassin de Honfleur. Etape par étape, tout au long des rives, les paysages, les localités, les curiosités sont présentés et expliqués à la manière d’un guide touristique. Un pastiche qui pourrait échapper aux lectrices et aux lecteurs ne dépassant pas le premier degré, lesquels pourront aussi s’extasier sur la richesse humaine des rencontres entre les « aventuriers » et le « peuple » des rives de la Seine, des gens qui vivent ou travaillent là, avec leurs singularités pittoresques. L’amateurisme des navigateurs est assumé avec une autodérision drôle et sympathique.



Le texte est surtout l’occasion pour un homme jeune spirituel et cultivé d’exprimer avec humour des avis critiques tous azimuts sur les mœurs et les pratiques de nos compatriotes contemporains. La critique s’étend aux clichés littéraires et aux façons de parler, ce qui ne manque pas de lui donner un ton pataphysique et oulipien. L’auteur dispose d’une verve inépuisable, alimentée par un vocabulaire très riche, lui permettant d’intégrer ses aphorismes drolatiques avec fluidité, sans baisse d’intensité, ce qui donne au récit une unité, un vrai caractère.



L’humour loufoque et absurde, un peu potache, du récit fait sourire les vieux singes de ma génération sans vraiment les surprendre. Nous prenons du plaisir à déceler les facéties et les jeux de mots en filigrane, tout en saluant la démarche respectable consistant à engager des réflexions sérieuses sans se prendre au sérieux. En revanche, la répétition insistante de péripéties insignifiantes finit par être lassante.



Alors, Roman Fleuve est-il un grand roman ? Ce fut probablement l’avis du jury du prix Interallié. D’ailleurs, son président, Philippe Tesson, et son fils, l’écrivain voyageur Sylvain Tesson déjà cité, sont présents dans le récit, un peu à la manière des guest-stars des téléfilms américains.



Porté par l’originalité, le talent de plume et la vivacité d’esprit de son auteur, Roman Fleuve est plutôt ce que j’appellerais un brillant exercice de style. Espérons qu’il sera suivi, un jour, d’un roman pur jus, fondé sur une véritable intrigue.


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Roman fleuve

C'est une fantaisie littéraire, une farce, une poilade que ce Roman fleuve de Philibert Humm, récit d'aventure au passé simple (et parfois même davantage) relatant la descente de la Seine de Paris à Honfleur en barquasse par l'auteur et ses compères, Adrian et Waquet.



C'est la preuve par l'absurde que l'aventure est au pied de chez soi, pour qui veut se donner la peine de s'interroger sur les vrais défis du monde moderne. Car affronter le courant fluvial, les péniches et les tankers, le mascaret et les autochtones séquaniens, c'est quand même autre chose !



Dans ce périple en absurdie, on croise bizarrement Véronique Sanson, les Tesson fils et père, le grand Olivier Frébourg, le respectable Gerard Larcher, l'incontournable Jean-Pierre Pernaut, le regretté Charles Aznavour ou le fantasque Alain Souchon.



On y vante les vertus des yaourts La Laitière ; on y rappelle le plaisir d'écouter Autoroute FM hors autoroute ; on y fustige le confort facile de l'homme moderne ; on y apprend le concept de décharge de vie ou de servitude de marchepied.



On y révise ses bases historiques, de l'origine de « la jolie » après Mantes aux liens entre un pont et un sèche-linge, en passant par les Énervés d'une ville de ruines qui n'en sont pas vraiment. Et c'est bien. On y dit aussi beaucoup de mal de Rouen et des Rouennais. Et c'est moins bien.



Entremêlant (un peu de) sa réalité et (beaucoup de) fiction, Humm signe un LOFNI (Livre-Objet Flottant Non Identifié) où le loufoque masque souvent quelques réflexions plus sérieuses et contemporaines.



Ainsi du renversement des pouvoirs et des limites de la démocratie, « une affaire trop sérieuse pour qu'on laisse s'en mêler n'importe qui (…) Dans ce pays, tout le monde a un avis sur tout (…) moins l'opinion de votre interlocuteur est catégorique, plus il faut s'y fier. En d'autres termes, plus il pérore, moins on doit accorder de crédit (…) Celui qui vous dira : “Je ne sais pas“ est à prendre au sérieux ».



Ou de cette société du partage absolu : « Nous ne prîmes pas de photo, ne partageâmes aucun contenu ni ne fîmes la moindre story susceptible d'être likée, commentée puis relayée (…) “Être heureux seul n'est pas à la portée de tout le monde, soliloqua Bobby. C'est pourquoi tant de gens exhibent leurs instants de bonheur. Ils ne peuvent jouir que si on les envie“ ».



Un livre atypique et rafraîchissant mais dont le ton badin et décalé aura toutefois fini par me lasser au fil des pages, bien content finalement de voir que - dernière pirouette - ce roman fleuve n'en était pas un.

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Roman fleuve

Bateau, tu es le plus beau des bateaux



Samuel, François et Philibert sont montés dans un canot à Paris, direction la mer. Ce remake de Trois hommes dans un bateau est drôle, nous en apprend beaucoup tout au long des berges de la Seine et a été couronné par le Prix Interallié.



En se promenant sur les quais de Seine et en s’exclamant «que d’eau !», Philibert Humm, l’auteur-narrateur, se dit qu’il serait peut-être bien d’aller voir jusqu’où va cette eau qui traverse Paris, de monter dans un bateau direction la mer. Une idée qu’il va partager avec ses amis Samuel Adrian, enthousiaste à l’idée de lever l’ancre, et François Waquet, beaucoup plus réticent. Mais quelques tournées de bière finiront par le convaincre. Voilà le trio à la recherche d’une embarcation, bien décidés à mettre leur projet à exécution, même si leurs compagnes respectives ne sont pas de cet avis.

Sur leboncoin et pour 200 euros, ils dénichent un vieux canot en piteux état. Dans un magasin de bricolage, ils trouvent une tringle à rideaux pour faire office de mât et un vieux rideau de douche pour servir de voile. Reste à baptiser leur embarcation. L’idée la plus simple étant souvent la meilleure, voilà le bateau appelé «Bateau». Et vogue la galère… Une expression à prendre ici au sens propre.

Car les quelques jours passés à bord sont loin d’être une partie de plaisir. S’il n’y avait que le fait que cette navigation demandait autorisation, passe encore, mais la méconnaissance du fleuve, des règles et de la navigation entraîneront plusieurs fois ces nouveaux pieds nickelés au bord de l’accident. Mais n’allons pas trop vite en besogne, car «il convient de ménager ce lecteur, de lui réserver des temps calmes qu’on appelle entre nous ventilations narratives. Sans quoi celui-ci s’essouffle, perd haleine, suffoque et meurt parfois. Par conséquent je serai dans les pages qui suivent économe en rebondissements.»

Avec un journaliste, un professeur d’université et un croque-mort à bord, attardons-nous plutôt sur les aspects culturels du voyage. Les bords de Seine nous livrent en effet de nombreuses occasions d’enrichir notre savoir. La géographie et l’environnement ont ici rendez-vous avec l’Histoire, les beaux-arts avec la littérature. L’auteur, qui est friand d’anecdotes, va nous en livrer une palanquée, de la plus futile à la plus enrichissante. Et nous réserver quelques surprises comme cette rencontre du côté de Chatou avec «un aventurier de ses relations» : « Ce qui serait bath, m'avait écrit Sylvain Tesson la semaine précédente, c’est de vous apporter un panier de cochonnailles à Chatou quand vous y passerez. On pique-niquerait devant l’île des impressionnistes, là où venaient Tourgueniev et Maupassant. Ainsi tout le monde saura que la jeunesse rame. Je t'embrasse mon petit vieux, en espérant saluer les valeureux canotiers vendredi…»

Si Philibert Humm fait de ce récit de voyage truculent un hymne à l’amitié – j’y reviendrai – c’est aussi beaucoup une invitation à la rencontre. Tout au long de ce périple, on va croiser de drôles de français, mais fort souvent ils vont se révéler sympa, secourables et même, dans le cas d’un représentant des autorités fluviales, prêts à fermer un œil sur une violation éhontée des règles du tourisme fluvial. Au cours de leurs digressions, on relira Maupassant, on croisera tout à la fois Napoléon et Jean-Pierre Pernaut, les impressionnistes, Clovis et Hector Malot.

Mais voici venu le moment de l’un de ces rebondissements dont il ne faut pas trop abreuver le lecteur.

En arrivant à Mantes, notre trio avise un ponton pour y faire une halte, un ponton trop haut pour leur frêle esquif. Ajoutons-y des courants d’une rare traîtrise et c’est le drame. Le canoë se retourne. «Je m’efforce de décrire cet épisode avec détachement, sans lyrisme excessif, mais son évocation me glace encore le sang. Voir d’un coup d’un seul mes hommes basculer dans les eaux noires est un souvenir franchement pénible. Nos affaires s’éparpillèrent en surface, d’autres coulèrent à pic. (…) Je tirai péniblement Bateau à la berge pendant que les deux autres sauvaient ce qu’ils pouvaient de notre chargement.»

De tels moments peuvent ruiner un projet. Ils peuvent aussi souder un groupe. C’est le cas ici, le voyage parviendra à son terme et notre trio devient ainsi héroïque !

S’il faut lire ce roman burlesque, c’est d’abord parce qu’il vous assure de passer un bon moment. C’est ensuite une invitation à (re)lire Three men in a boat (Trois hommes sur un bateau) de Jerome K. Jerome. L’histoire des trois gentlemen qui remontent la Tamise aura en effet inspiré l’auteur qui en partage la fantaisie et l’humour. Enfin, parce qu’une telle expérience ne s’oublie pas.

Oui, décidément, Roman fleuve aurait pu s’appeler Les copains d’abord.


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Roman fleuve

Trois amis décident de faire, durant une semaine, la descente de la Seine de Paris à Honfleur. Recherche d'un canoë et organisation. Parce que l'aventure n'est pas toujours à l'autre bout du monde. J'étais moi-même partante d'autant que l'auto-dérision me plaisait également. Et puis au fil des pages ou de l'eau, mon attention décrochait et s'ennuyait. J'aurais aimé qu'ils parlent plus de leur campement de la nuit au lieu de la fameuse rencontre avec Sylvain Tesson et son père. Et franchement ce trio de trente ans est vraiment mal organisé. Un jour ils n'ont pas d'argent, le lendemain ils claquent dans les boissons ou de jeux de hasard. Je n'ai toujours pas compris l'intérêt de la perte de son pucelage qui arrive comme ça sans prévenir et qu'à trente ans il est enfin un homme. Des informations intéressantes sur la Seine. Remake de Trois hommes dans un bateau de Jérôme K. Jérôme ?
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Les tribulations d'un français en France

Entre deux confinements de Covid, Philibert Humm, critique d'Art dramatique pour Le Figaro, a dû trouver à s'occuper autrement. Il a proposé de faire un tour du monde sans quitter la France ! L'Hexagone regorgeant de régions, villes et villages se targuant d'être "La Venise du Gâtinais", "La Monaco du nord" et autres "Amazonie"voire "Colorado" !



Pendant une semaine il est parti en stop sans destination définie, sa pancarte indiquant “n'importe où” !



Il raconte ce que les habitants pensent être la singularité qui vaut le surnom de leur région. C'est assez amusant, bien vu et bien analysé mais chaque anecdote régionale est très courte, trop courte !



Dans la seconde partie du livre il parle des conducteurs qui se sont arrêtés, ce qu'il a saisi de leurs personnalités, de leurs rêves, envies ou regrets.



C'est sympathique et facile à lire mais j'ai trouvé que tout était survolé, pas assez développé, même si une semaine c'est court pour voyager malgré un périple assez long ! Ce qui peut passer pour une rapide communication pendant le voyage n'est pas, à mon goût, assez fourni pour un livre. Je suis restée sur ma faim.



#LestribulationsdunFrançaisenFrance #NetGalleyFrance



Challenge RIQUIQUI 2021

Challenge ATOUT PRIX 2021
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Roman fleuve

Comme il est bon de rire, merci !



3 amis, à peine 30 ans, adeptent du "Ne demande jamais ton chemin à celui qui le connaît car tu risquerais de ne pas t'égarer" décident sur un coup de tête d'une randonnée sur la Seine de Paris à Honfleur, au crépuscule de l'été. Ils embarquent à bord d'un canoé négocié sur le Bon Coin et voguent la galère.



A tous ceux dont l'aventure est au fond du jardin,

ou mieux encore sur le trottoir d'en face,

cette époquée nautique ravira votre goût pour le voyage de proximité.



Le long de la Seine, là où on rencontre des gens très ordinaires et plein de particularisme. C'est l'aventure du non-évènement.



C'est très drôle, absurde, enchanteur et avec le sens de la formule.

Certain reconnaitrons un hommage au classique britannique "3 hommes dans un bateau" de Jérome K Jérome. Et d'autres comme moi se suffiront d'une épopée non ordinaire mais tellement loufoque et fringuante !











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Les tribulations d'un français en France

Merci à Netgalley et aux Éditions du Rocher pour cette lecture

Dans la première partie du livre, le narrateur part à la recherche de la Suisse normande, de la Tolède du Cotentin ou encore de la Toscane-sur-Loire. La promesse est séduisante mais faute de descriptions précises, je ne me représente pas vraiment l’Amazonie auvergnate. Il n’y a pas d’anacondas. Dont acte.

J’ai préféré la deuxième partie du livre. Le narrateur part en stop pour « n’importe où ». Une galerie de portraits savoureux, très agréables en cette période où les rencontres nous sont comptées.

Un petit ouvrage qui se lit facilement, sans autre prétention que de nous emmener ailleurs.

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Roman fleuve

Drôle de jeune homme que ce Philibert, à le voir, à l’entendre(Grande Librairie) et à le lire.

Avoir fait ses « Humanités » comme on disait au siècle dernier , permet de déguster la prose de P.Humm dans le confort de son érudition, ses digressions littéraires , latines et romanesques.

C’est que partir à l’Aventure, ne serait ce qu’à partir du pont de Garigliano à Paris et ce jusqu’au Havre, accompagné de deux zigotos du même acabit, et sur une coque de noix munie d’une voile en toile cirée n’est pas à la portée de tout le monde !

Ils font des rencontres pittoresques, sont ravitaillés à Chatou par la famille Tesson (bel épisode), craindront le mascaret ...qui a disparu. Bref »Trois hommes sur un bateau » façon pastiche.

C’est une lecture jubilatoire, MAIS, c’est comme manger un excellent gâteau, il arrive un moment où on risque l’indigestion, et au bout de 275p le trop plein d’humour très fin ou potache commence à peser.

Ce jeune homme prometteur est déjà auréolé de 3 Prix littéraires, attendons la suite !
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Roman fleuve

3 jeunes hommes décident de se lancer dans une aventure hors du commun : descendre la Seine en canoé jusqu'à l'océan. Armés de leur courage, d'un canoé nommé Bateau transformé en voilier précaire par le truchement d'un mât tringle à rideau et d'une voile en rideau de douche, et d'une bonne dose d'humour, ils vont nous narrer leur périple et leurs rencontres.



On l'aura compris à la lecture du résumé de cet ouvrage, voici un roman qui ne se prend pas au sérieux et qui joue plutôt la carte de l'humour pour séduire son lecteur. Titres de chapitres loufoques, vraies fausses aventures, fausses vraies citations latines, jeux de mots approximatifs et autres aphorismes déroutants ("qui va à la chasse perd sa place, qui va chez Auchan la reprend"), on se régale à chaque page et il faudrait même presque lire ce livre plus lentement pour je pense ne pas rater toutes les allusions ou pastiches glissés de ci de là par l'auteur. Mais derrière tout cet humour et ces effets de style travaillés, c'est bien à un récit de voyage qu'on a à faire et nos trois aventuriers improbables vont bel et bien partir, voyager sur la Seine, chavirer une ou deux fois, dormir à la belle étoile ou chez des amis de passage et finalement arriver à l'océan.



C'est peut-être là finalement que le bât blesse : l'humour et l'ironie omniprésents font qu'on finit par ne plus savoir ce qui est sérieux, ce qui est inventé et ce qui est totalement invraisemblable dans ce récit. La distance instaurée par ce style loufoque fait que j'ai eu du mal à m'intéresser vraiment aux aventures de nos navigateurs en herbe, d'autant que celles-ci restent assez banales à part quelques beaux portraits de personnages atypiques qui viennent de temps en temps briser un peu la monotonie du récit. Les petites touches culturelles ou anecdotes historiques de ci de là sont certes intéressantes mais elles aussi très distanciées et pas suffisamment originales ou loufoques pour passionner le lecteur. Enfin, on ne peut pas vraiment s'inquiéter des éventuelles mésaventures rencontrées en route tant nos aventuriers sont mal équipés et autoproclamés bras cassés de compétition. Passé le plaisir des premiers chapitres, j'ai donc fini par m'ennuyer un peu et par avoir hâte que nos compères arrivent au bout de leur périple.



Je reste donc un peu mitigée sur ce roman fleuve : pas vraiment roman, pas complètement récit de voyage, tantôt pastiche, tantôt sérieux, j'ai trouvé que ce livre pâtissait de ces références multiples sans que l'auteur trouve un rythme ou choisisse franchement son camp. Peut-être aurait-il fallu lire ce titre plus lentement à raison d'un ou deux chapitres par jour pour savourer pleinement la fantaisie du propos et ne pas me lasser. Ce fut malgré tout une découverte originale avec quelques passages ou paragraphes franchement excellents mais une lecture qui se termine finalement un peu en queue de poisson... un comble pour une aventure maritime !
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Roman fleuve

Voilà un écrit qui renouvelle totalement le genre "roman d'aventures". Il va sans aucun doute faire de l'ombre aux récits du célèbre voyageur qu'est Sylvain Tesson. Pas rancunier pour un sou, ce dernier a tout de même accepté d'y jouer les "guest star".



A la fois guide touristique, guide de survie en milieu hostile et bible du marin néophyte, son achat est un investissement rapidement amorti, surtout si vous avez pour projet de descendre la Seine jusqu'à la mer, à la rame sur une coquille de noix, accompagné de deux énergumènes encore plus incompétents que vous (si cela est possible...).



Le style employé par l'auteur (qui pourrait faire pâlir de jalousie un Académicien) contribue grandement à mettre en valeur le côté sérieux de l'aventure. Les nombreuses références de qualité, littéraires ou autres, enrichissent fort justement le texte. Je me souviens notamment de l'une d'elle à propos d'un livre dont on ne parle pas assez souvent : "Martine prend le train".



J'espère que vous aurez compris que ma critique est à prendre au second degré tout comme le récit totalement décalé de cette aventure loufoque. J'ai accepté de me laisser porter au fil du courant (l'esquif n'avance pas vite), faisant le plein d'une multitude de non-évènements avec bonheur grâce à l'auto-dérision dont fait preuve l'auteur. Une parenthèse drôlissime qui invite à lâcher prise et qui fait du bien. J'accorde un 19/20 à ce livre lu dans le cadre de la sélection pour le Prix Passeurs de Mots 2024, auquel participe ma médiathèque, et dont le thème est pour cette année l'humour. Un bien beau programme...

C'est finalement vers ce roman que va se diriger mon vote. Il est en compétition avec "SamouraÏ" de Fabcaro (j'ai hésité avec celui-ci), "Les autres ne sont pas des gens comme nous" de J. M. Erre, "Miracle à la combe aux Aspics" de Ante Tomic et "Petiote" de Benoit Philippon.
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Roman fleuve

Déjà le nom et le prénom de l'auteur, puis la couverture et le titre, prêtent plutôt à la légèreté et à l'humour ; Non ? de fait si ce récit est d'aventure, il est surtout fait d'autodérision et de drôlerie. Car on est plus proche d'Oreille Rouge d'Éric Chevillard que des textes de Sylvain Tesson.

Jacques Dutronc se demandait si l'aventure est au coin de la rue, ici elle est au bout de la Seine, à trois dans un canoë pour deux, au départ de Paris. Le plus dangereux sur la Seine c'est de boire la tasse ; dysenterie assurée ! Si vous cherchez ce genre de petites aventures, goûtez plutôt à la Loire … mais je m'éloigne 😉. Quelques rencontres, des anecdotes, des digressions philosophiques ou poétiques, le lecteur se laisse emporter par une écriture « relevée » mais infiniment légère. du coup les jolies citations pleuvent :

« Je crois que je serais très envieux des Français si je ne l'étais pas moi-même …»,

« de toutes les aventures, l'aventure amoureuse est sans conteste celle qui m'aura le plus dépaysé »,

« On trouve bien des enseignements dans les livres mais rien ne vaut à mon avis l'expérience personnelle »,

« … l'insouciance est l'un des ingrédients du bonheur, laquelle insouciance cesse d'être à l'instant même où on prend conscience de celle-ci … (il) raisonnait depuis des hauteurs qui me sont inaccessibles »,

« Je date d'ailleurs le déclin de l'Occident à l'essor des couleurs fluo, au début des années 1980 » …

Je vous recommande aussi une réflexion sur la démocratie et ses limites (et pas seulement à 3 sur un bateau) p.140/141, et une autre sur les loisirs, qui ne sont plus ce qu'ils étaient (décidément notre société capitalisto-libérale pourrit vraiment tout), p.188/189.

Un très chouette bouquin (qu'on m'a offert), que je compte prêter autour de moi, mais façon balle de Jokari, c'est-à-dire qu'il reviendra dans ma bibliothèque 😉.

Allez, salut.

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Roman fleuve

Embarquement immédiat sur Bateau !

Le capitaine Philibert convie son lecteur à embarquer à ses côtés avec le major Waquet et Bobby l'écopier.

Ces trois amis ont décidé de remonter la Seine à la rame et sans assistance. Le périple commence dès sa préparation dont l'artisanat n'égale que son enthousiasme.

C'est ainsi qu'ils partent dans cette aventure, pas aussi loufoque qu'elle y paraît de prime abord.

Empruntant aux feuilletonistes, le compte rendu de cette expédition est très savoureux. le contraste du niveau de vocabulaire avec la banalité de la chose relatée engendre un humour décapant, reflet de l'autodérision constante de ce récit. Ma lecture a été bloquée par certains passages, tant je riais aux larmes.

Derrière cet exercice de style se cachent une vraie curiosité des autres, une forte volonté de dépassement, l'envie puissante de se détacher des formes de vie de notre époque.

Les touches passionnantes de culture générale distillées entre deux blagues de potache achèvent de convaincre le lecteur qu'il a affaire avec un auteur de qualité qui, sous couvert d'humour, déploie ici sa grande capacité à manipuler notre langue pour le plus grand bonheur du lecteur.



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Roman fleuve

Pastiche ou hommage on ne sait trop que penser à la lecture de ce roman de Philibert Humm qui ressemble incroyablement à Trois hommes dans un bateau, le roman culte de Jerome K. Jerome. Même intrigue, même ironie sur l'aventure que cela représenterait, même type de chapitres avec le même type de présentation. Bref trois aventuriers de pacotille, mais qui se prennent au sérieux, décident de descendre la seine en canoë, et nous allons vivre des aventures incroyables à Mantes-la-Jolie, entre autres....

Tout cela pour dire que le second (troisième, quatrième degré...) règne en maître que le roman n'est pas d'un grand réalisme. Il distille toutefois un réel plaisir à force d'être ironique, définissant des mots que tout le monde connaît (football !), convoquant des Guest stars inattendues (Véronique Sanson ou Sylvain Tesson !)...Un livre un peu difficile à décrire, il faut y être ! C'est à la fois vieillot, intelligent, drôle sans être hilarant, mais on sourit tout le temps, ce qui n'est pas mal ! Pas mal de phrases à relever quand même , mais que penser d'un livre tout de même si proche de son modèle ? Je reste un peu coi.
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Le tour de la France par deux enfants d'auj..

Pierre et Philibert, deux amis d'enfance originaires de Phalsbourg et devenus journalistes, décident de partir faire un Tour de la France sur les traces d'André et Julien Volden, les deux jeunes héros du livre d'Augustine Fouillée, emblématique de la IIIème République.

Ils partent donc dans une vieille voiture depuis la fameuse Porte de France, avant de terminer leur périple en train et même en bateau.

C'est un plaisir de les suivre dans leurs différentes étapes, même si toutes ne présentent pas le même intérêt (j'ai notamment particulièrement apprécié les premières étapes en Lorraine évidemment!).

Ce livre est particulièrement bien écrit, le style est léger et plein d'humour, la lecture agréable. On partage des tranches de vie avec les deux auteurs et on se sent bien en leur compagnie. Leur sens de l'observation est remarquable, tout comme leur façon de dresser des parallèles avec le livre d'origine.

Car c'est ce que j'ai le plus apprécié dans ce livre: les deux auteurs connaissent parfaitement l'oeuvre d'Augustine Fouillée et s'appuie dessus avec intelligence, en en gardant les bons côtés sans tomber dans la facilité de se moquer de son côté moralisateur et désuet. A ce titre, j'ai été vraiment agréablement surprise par la qualité de cette adaptation.

Quand j'avais découvert ce titre dans les livres proposés lors de la dernière opération Masse critique, j'avais trouvé l'idée excellente, mais j'avais vraiment peur d'être déçue car le livre d'origine m'était particulièrement cher. Cela n'a pas été le cas, bien au contraire. J'ai été ravie de cette lecture et je remercie Babélio et les éditions Pocket pour leur envoi et pour cette belle découverte.
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Roman fleuve

Mon Dieu,pour ramer,j'ai ramé sur la lecture de ce roman!

Ce périple sur un fleuve ,en l'occurrence la Seine ,que je connais bien ,habitant près du Havre,m'a semblé un calvaire: Trois hommes partis à l'aventure dans un canoë ,pas très fiable ,avec pour voile une tringle à rideau et un rideau de douche,de Paris au Havre ,sur la Seine;Cocasse ,me direz-vous ,et cela aurait dû me faire sourire ,hélas, mes zygomatiques sont restés de marbre.Je n'ai pas été réceptive à l'humour de Philibert Humm.

J'ai peiné à finir son roman ,lu dans le cadre de : Terres de Paroles : élection du prix: 1er roman.

Mais j'avoue que si le fond ne m'a pas conquis ,la forme ,le style a été pour moi excellent,l'écriture, parsemée parfois de mots nécessitant de regarder la définition à été positif.

Je regrette de ne pas avoir apprécié ce genre d' humour ,il en sera peut-être autrement pour vous si vous lisez ce 1er roman de Philibert Humm.⭐⭐⭐

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Roman fleuve

« Disons-le tout net, s’il n’est pas formellement interdit de descendre la Seine à la rame sur un canot à voile, cela n’est pas très autorisé non plus. (…) En d’autres termes, la Seine n’est pas prévue à cet effet. Mais n’est-ce pas cela que l’aventure : quitter les rails et mordre la ligne blanche, sauter les barrières, voyager où l’on ne voyage pas? Réponse : oui. »

Philibert Humm, autoproclamé capitaine, et ses matelots Samuel Adrian, quartier-maître écopier et François Waquet, major, s’embarquent sur un canot baptisé Bateau, afin de rallier Paris au Havre par la Seine. Les jours défilent par tous les temps (canicule, pluie, fort vent, orage), entrecoupés de rencontres inattendues et parfois drôles, de quelques chavirements et, toujours, à la fin du harassant travail à la rame, de nuitées passées sur les nombreuses îles et îlots parsemant le cours du fleuve.

C’est réellement le ton et l’écriture qui font de ce récit un petit bijou littéraire. Car il ne se passe pas grand-chose pendant le périple nautique de nos trois marins d’eau douce. Sauf à écouter l’auteur nous livrer ses apartés historiques sur les bourgades entrevues depuis la rive, ses anecdotes personnelles et ses réflexions anodines sur ses compagnons. La promiscuité et l’étrangeté de l’aventure poussent aussi parfois à l’envolée philosophique et le trio ne s’en prive pas.

J'ai beaucoup aimé; la partie n’était pas gagnée, cependant, car les premières pages ne sont pas accrocheuses. Il faut forcer un peu et dès lors que j’ai craqué le code, je suis montée avec eux dans le Bateau et vogue la galère!

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