Citations de Rachel Hausfater (229)
Donna, jamais je n'oublierai ton regard bienveillant, ton écoute respectueuse et ta grande foi en moi. Merci de m'avoir sorti du camp, trouvé quand j'étais perdu nulle part, et redonné une maison et mon âme.
Je demande s'il y a quelqu'un parce que souvent il n'y a personne. En fait, il n'y a jamais personne
"Mais là il y a toi.
Que toi.
Mon Aimé.
Mon bébé."
Chapitre 9
Pauvre petit funambule trébuchant sur un fil, retenu à un bout par les chers souvenirs, accroché à l'autre bout à mon fragile avenir.
Tout un mois passé dans son passé, à tenter de boucher les trous de sa mémoire-passoire, retenir les souvenirs qui lui coulent sur les joues, empêcher les noms de s'envoler, les noms de s'envoler, les mots de l'abandonner, toute sa vie de fuir et s'enfuir. A lui rappeler qui il est, à le rappeler à maintenant.
Pour survivre, pour s'en sortir, faut pas sourire : faut mordre.
Juifs contre Juifs : nous sommes nos meilleurs et plus féroces ennemis.
Et ça, je trouve ça bête : on en a déjà tant !
Le car repart et, en regardant les panneaux, je réalise que la route sur laquelle nous roulons s’appelle la « Route de la Liberté ». J’aimerais bien y habiter… Elle doit aller vite, cette route, elle va sûrement loin, elle ne s’arrête jamais, et elle sauve, peut-être !
- Il était ?
- Tellement différent de ceux que je connais.
- C'est sans doute la raison pour laquelle ça te fait cet effet-là, comme tu dis. (p.55)
J'ai la tête pleine de notes (de musique) qui papotent et tricotent. C'est plus beau que les mots, et plus doux que des souvenirs.
Je sais bien que j'aurai toujours faim, avec plein à manger. Je serai toujours abandonné, avec plein de gens à aimer. Mes nuits seront un cauchemar toujours recommencé. J'aurai toujours peur de me faire arrêter. Déporter. Gazer. Brûler.
Ma guerre ne s'arrêtera jamais.
Mais je veux quand même essayer de profiter un peu de ma petite paix...
A l'école, à la maison, partout il faut obéir.
C'est normal, dire bonjour, regarder avant de traverser, respecter la maîtresse, aider la maman, faire ses devoirs, ne pas exagérer avec la télé, manger des légumes verts bons pour la santé au lieu de se gaver d'un tas de saletés, dire la vérité, ravaler les gros mots, ranger sa chambre qui est un dépotoir, dérouler ses chaussettes, rentrer droit de l'école, se coucher à l'heure dite, se laver dans son bain, ne pas répondre au papa quand on se fait gronder, ni donner de coups de pieds quand on s'est disputé, ne pas être en colère à s'en faire étouffer, ne pas vouloir...
...éclater, exploser, tout casser, tout quitter!
Ça on n'a pas le droit.
On a bien aimé la phrase que Macha dit souvent: "Ma grand-mère dit souvent:
Ne remets pas à demain ce que tu peut faire le jour même" (p 114 ligne 3)
On a bien aimé la phrase que Macha dit: "Je suis comme je suis, je suis faite comme ça" (p 131 ligne 13)
On a bien aimé aussi la phrase de Macha: " mais qui se ressemble s'assemble me disait grand-mère" (p 21 ligne 5)
Moi, le vieil enfant, je ne sais plus pleurer. Et je n'ai que onze ans...
Mais en vrai j'ai cents ans.
Ou bien je suis mort-vivant.
Car j'ai tout oublié, des larmes et des rires, des jeux et de la vie.
ça commence maintenant. Parce que avant, ce qu'il y avait avant, ce qu'on etait avant et ce que l'on faisait, ça n'existe pas....
ça commence maintenant. Parce que avant, ce qu'il y avait avant, ce qu'on etait avant et ce que l'on faisait, ça n'existe pas....
et soudain, catastrophe ! Une pile de livres posés sur le rayonnage du haut me dégringole dessus ! Aïe ! Je suis attaqué par une bande de livres en furie ! Je savais bien que c'était dangereux la lecture...
Mme Wiener a entendu le boucan et s'inquiète d'une voix pressante . Je la rassure :
- C'est rien, madame, je voulais juste prendre un livre et ses copains me sont tombés dessus.
- Et comment s'appelle ce livre qui a tant d'amis ?
- C'est... c'est...
J'en ramasse un par terre, au hasard, et lit :
- ... L'attrape-coeurs de ... Sal... Sali... Salinger.
- Très bon choix, mon garçon, Je vous écoute.
p123 Mais, merde, Sacha! Ça veut dire quoi ça ? Je pensais pourtant qu'au point où nous en sommes tu pouvais tout me dire ! Qu'on se disait tout ! Je te sers à quoi alors ? Juste à recueillir tes larmes ? J'en ai marre, Sacha!
Je croyais que pour moi la nature, c'était fini, que j'en aurais plus jamais, qu'elle ferait que me narguer.
Mais non, je me trompais. Elle veut bien de moi.
Alors avec les copains je descends du train qui attend tranquillement. Je cours cours cours dans le vent caressant, me roule dans le vert de l'herbe, embrasse le tronc fort des arbres et cueille un petit bouquet.
J'ai de nouveau le droit d'avoir les mains en fleurs!
Non ! C'est horrible ! Ce n'est plus moi ! J'avais tant de projets, tant de rêves... Je voulais passer mon bac, devenir avocate, vivre en Amérique ! Pas être grosse, p. 31
Je ne suis pas Y moi ! Je suis son père !