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Critiques de Raymond Carver (211)
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Les Vitamines du bonheur

Ces nouvelles ne m'ont pas toutes enchantées. L'écriture est bonne mais je n'ai pas accroché avec les personnages des nouvelles à part une ou deux.
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Les Vitamines du bonheur

Il y a quelques années, j’avais entendu parler de la magie de Raymond Carver. Un charme inexplicable qui vous ferre à ses histoires en apparence banales. Un suspense haletant qui transpire de la page, alors que rien d’extraordinaire n’a l’air de se produire. Aussi, quand je suis tombé chez mon bouquiniste sur Les vitamines du bonheur, j’ai acheté le petit recueil.



Avant tout, une chose à dire : on ne m’avait pas menti.



(suite de la critique sur carnetsdusoussol.com )
Lien : http://carnetsdusoussol.com/..
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Parlez-moi d'amour

L'édition Points réédite avec une nouvelle traduction des nouvelles de Raymond Carver sous le titre Parlez-moi d'Amour, paru en 1986 aux éditions Mazarine. Mais ce livre rend-il homme à l'Amour?



Non, Raymond Carver dans ce recueil ne rend hommage à l'Amour mais plus à la mort, la dépression et la mal-être. Son état d'auteur alcoolique a du contribuer à l'inspiration de ces pauvres histoires d'une fadacité profonde. J'ai cru lire les débuts d'histoires jamais abouties.



Je pourrais inventer une histoire assez semblable comme par exemple : Jacques voulait manger des haricots vert. C'était un fin gourmet. Il profita du marché le matin pour aller faire les courses. Pas de chance, il n'en trouva pas et acheta des champignons. Fin. Passionnant non?



Une des histoires par exemple qui se nomme Aux temps des oies sauvages pourrait se résumer ainsi. Un jeune couple s'installe chez un dentiste qui contre l'entretien des locaux leur offre l'hébergement. Un jour le jeune homme du couple avait prévu d'aller chasser un ami de longue date qu'il n'avait pas vu depuis longtemps. Mais voilà, leur nouveau-né dort mal et la veille qu'il porte, le bébé n'arrête pas de pleurer. Sa femme le menace alors de le quitter s'il ne reste pas avec elle pour gérer le nourrisson. L'homme n'alla pas chasser.



Aucune histoire n'a retenu mon attention. Aucun début, ni milieu et ni fin. Pas de chute, pas de quiproquo, de double sens. Rien qu'une véritable contrainte de lecture malgré la brièveté des nouvelles. Il m'a fallu plus d'une semaine pour lire 184 pages et plus de 10h de transport à ma disposition.



17 nouvelles sans aucun intérêt qui ne m'ont pas convaincu de ne pas rajouter un auteur à découvrir. C'est avec satisfaction que je donne ce livre qui peut-être rendras un lecteur heureux, ou pas.
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Les Vitamines du bonheur

La lecture du magnifique roman de Rodophe Barry "Devenir Carver" m'a vraiment donné l'envie de lire un des plus grands poètes et nouvellistes américains : Raymond Carver.



Mon choix s'est porté sur "les Vitamines du bonheur" un recueil de 12 nouvelles publié en 1983.



Douze nouvelles , douze tableaux de la société américaine à la fin des années 70.

Carver retrace essentiellement des portraits d 'hommes et de femmes et leur réalité tout simplement.



Qu'il s'agisse du chômage, de l'alcool, de l'omniprésence de la télévision,du divorce, nous sommes bien loin ici du mythe américain.



Avec beaucoup de simplicité, il nous livre la réalité quotidienne, la vie des gens tout simplement. Elle est parfois d'une grande platitude, pathétique, ce sont des gens ordinaires.



"Les vitamines du bonheur" , un titre qui fait rêver, une vie qui est loin d'être la vie idéale et ce que l'on lit ce sont des vies sans rêves.



Les disputes conjugales, le divorce, le chômage, l'alcool surtout y sont le centre d'intérêt principal. Des vies plates, sans relief, sans attente.



Les phrases sont courtes, percutantes. L'écriture est juste. Ce qui est fantastique avec Carver c'est qu'il nous décrit des ambiances et les détails du quotidien, un peu comme un tableau d'Hooper, des ambiances c'est cela et on s'y accroche de suite.



Il ne se passe rien, on peut prendre la lecture à n'importe quel moment et ça le fait à chaque fois, on reste accroché à lire jusqu'au bout.



Une plume juste, pointue qui nous donne une vision de l'humanité.



Une belle découverte.Ma note 8/10


Lien : http://nathavh49.blogspot.be..
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Parlez-moi d'amour

Suis pas trop fan, l'écriture ne m'a pas fait planer. Bon c'est aussi une traduction, j'aurais peut-être du le lire direct en anglas. Là, j'ai eu l'impression de lire un blog dans les années 50.



Un bon point, clair et concis, j'apprécie grandement.
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Débutants

La version "restaurée" selon ses vœux des premières nouvelles de Raymond Carver.



C'est l'excellent "Ciseaux" de Stéphane Michaka qui m'a attiré vers ce premier volume des oeuvres complètes de Raymond Carver, publié en 2010 en français par les éditions de l'Olivier, correspondant au "Beginners" de l'édition américaine Jonathan Cape de 2009.



Le volume regroupe 17 nouvelles dans une "version originale restaurée", libérée des coupes et de la réécriture menée vigoureusement à l'époque de leur première publication (sous une forme que l'on peut lire dans le volume 2 des oeuvres complètes, "Parlez-moi d'amour") par l'éditeur Gordon "Ciseaux" Lish, et que Raymond Carver, dans une lettre extrêmement émouvante, annexée au volume, indiquait regretter, tout en reconnaissant à son éditeur le mérite d'avoir "su le faire publier".



Il y a donc bien entendu deux lectures de ce volume : l'une directe, plongeant corps et âme dans ces tranches de quotidien de la classe moyenne américaine soigneusement disposés en abîme, sur des moments où tout peut basculer, s'effondrer, disparaître, ou au contraire, sur ceux où quelque chose de bon a été, comme par miracle, préservé... Mes préférées sont ainsi "Une petite douceur" (l'atroce télescopage d'une commande de gâteau d'anniversaire et d'un accident de la circulation survenu à l'enfant auquel il était destiné), "La tarte" (le harcèlement terrible d'un ex-mari ivrogne envers son ex-femme), "À moi" (une très brève et tragique empoignade à propos d'un bébé) et "Débutants" (une longue conversation entre deux couples d'amis à propos de la nature de l'amour). L'autre lecture consiste à "comparer" la version restaurée et celle "de Gordon Lish" : je vous en dirai donc plus en parlant de "Parlez-moi d'amour".



" "Tenez, sentez-moi ça, dit le boulanger, brisant une miche de pain noir. C'est un pain lourd, mais riche." Ils le humèrent puis il le leur fit goûter. Il avait goût de mélasse et de céréales non raffinées. Ils l'écoutaient. Ils mangeaient tout ce qu'ils pouvaient. Ils avalaient le pain noir. La lumière était comme celle du jour sous les plaques d'éclairage au néon. Ils bavardèrent jusqu'au petit matin, quand monta la pâle lueur dans les fenêtres, et ils ne pensaient pas à s'en aller." ("Une petite douceur")

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Parlez-moi d'amour

Les 17 premières nouvelles de Carver, dans la forme minimaliste et épurée due à son éditeur.



Publié en 1981, et en 1986 en français, ce second tome des œuvres complètes de Raymond Carver que publie l'Olivier correspond à l'édition américaine définitive des 17 premières nouvelles ayand rendu l'auteur mondialement célèbre.



Une double occasion, ainsi : celle, d'abord, d'apprécier à sa pleine mesure ces créations qui, saisissant un instant difficile, trouble, ou simplement oscillant, au sein des vies ballottées d'adultes "ordinaires", puisées dans cette classe moyenne américaine toujours "à risque", pour de multiples raisons, d'être éjectées du système social et économique, alcool, adultère, chômage rôdant terriblement à l'arrière-plan...



Celle, ensuite, à l'instar du formidable travail romanesque mené par Stéphane Michaka dans son "Ciseaux", et grâce au tome 1 de cette édition de l'Olivier (nous proposant le même recueil, mais dans l'édition "Director's Cut", correspondant aux souhaits de Raymond Carver avant les interventions massives de son éditeur à l'époque des premières publications), d'apprécier et de mesurer la différence entre l'écriture "naturelle" de l'auteur et celle, infiniment plus concise, promue avec le succès que l'on connaît par Gordon Lish.



Mes préférées dans ce recueil, "Gloriette", "Toutes les petites choses que j'ai pu voir" ou "Le bain", gagnent beaucoup, à mon sens, à cette concision minimaliste qui fait la part belle au travail du lecteur et à ses propres projections. En revanche, curieuses exceptions, quelques nouvelles telles "Bingo !" ou "Parlez-moi d'amour" me semblent au final plus riches et plus poignantes dans la "version longue" qu'en proposait donc initialement Raymond Carver.



"J'ai cessé de nettoyer la piscine. Elle s'est remplie de mousse verte, de sorte que la clientèle l'a boudée. Je n'ai plus réparé aucun robinet, plus posé aucun carrelage, plus donné aucun coup de pinceau. La vérité, c'est qu'on n'y allait pas de main morte avec la bouteille. Boire demande beaucoup de temps et d'effort quand on s'y consacre à fond."

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Parlez-moi d'amour

Dix sept nouvelles largement inspirées de la vie de Raymond Carver, où l'alcool tient un grand rôle. Avec une écriture froide, dénuée de sentiments, Carver nous emmène dans une Amérique déshumanisée, où il semble que le drame est le quotidien de ceux qui vivent là.

Chaque nouvelle est peinte comme un tableau de Hopper, dans une lumière souvent crue où les personnages semblent fatalement voués au malheur.

C'est une vision assez pessimiste de l'existence et l'on peut dire que Carver excelle dans le genre.

La 16° nouvelle, Parlez-moi d'amour, fait exception pourtant. Quatre personnages, deux couples, dissertent sur l'amour tout en buvant. Pour une fois, on connait les sentiments de ces êtres qui s'aiment et qui s'interrogent sur les différentes façons d'aimer.

J'aurais préféré le livre papier, mais c'est la version lue par Pierre Tissot qui m'a été offerte par Babelio. Je ne suis pas fan et préfère largement le livre, tourner les pages, avoir une vision globale de la nouvelle, y revenir. Les mots écrits ont une plus grande portée, et il est plus facile pour moi de lire que d'écouter. Mais cela peut avoir d'autres avantages...
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Les Vitamines du bonheur

Excellent nouvelliste que je viens de découvrir avec cette nouvelle édition retraduite. J'ai pu constater chez les critiques et les anciens admirateurs de Carver des avis partagés sur ces traductions complètes. L'éditeur de l'époque avait en effet coupé des passages entiers de certaines nouvelles. Toujours est-il que ces nouvelles, racontant des moments de vie de gens ordinaires face à leurs quotidiens et leurs relations sociales parfois difficiles, sonnent juste. Elles témoignent d'une réelle connaissance de l'auteur de ces vies parfois brisées et solitaires dont il apparait évident que Carver a vécu certains de ces moments de vie racontées.
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Les Feux

Les feux/Fires 1984

Raymond Carver

essais, poèmes, nouvelles

traduit de l'américain par François Lasquin, 1991

éditions de l'Olivier, 267p





Carver est né en 38 et mort cinquante ans plus tard. Il a eu des problèmes avec l'alcool. Les enfants à nourrir, trouver des boulots, la frustration de ne pas pouvoir écrire l'ont amené à boire. Vaincre cette dépendance fut une grande fierté.

Voici ce qu'il pense de l'écriture : Tout écrivain a du talent. Mais une vision des choses unique et précise, et l'art de trouver le contexte qui permet d'exprimer cette vision sont une autre paire de manches. Un écrivain qui a une façon spéciale de voir les choses et qui donne une forme artistique à cette manière de voir est un écrivain qui a des chances de durer.

On peut placer dans un dialogue une petite phrase d'aspect anodin, mais qui fera remonter un frisson le long de la colonne vertébrale d'un lecteur (réaction qui est, selon Nabokov, le signe de la jouissance esthétique. ) C'est la manière d'écrire qui m'intéresse le plus.

Il aime Hemingway, Flanery O'Connor, John Cheever. Il aime parler des losers. Il écrit aussi pour les écrivains du passé, qu'il admire.

Sur la première de couverture, figure la reproduction d'un tableau de Hopper, Carolina Morning. Parce que l'écriture de Carver, concrète et visuelle, s'ancre dans des ambiances tranchées, séparant l'intérieur de l'extérieur, reflétant le quotidien des Américains: Carver a l’art de capter du coin de l’œil un détail d’un intérieur, une babiole, un petit évènement, un silence, un geste, trois mots, détails réalistes qui retranscrivent les moments intimes de ses personnages par des instantanés de vie éphémère. Chez Hopper et Carver, on retrouve le vertige que donne la vacuité du quotidien.

Ses poèmes sur l'Antiquité me plaisent. J'apprécie aussi beaucoup son humour.

C'est un livre dont la lecture m'a franchement intéressée.

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Parlez-moi d'amour

Nous étudions les nouvelles de ce recueil en atelier d’écriture. Il faut repérer le personnage principal, et le déroulé des scènes. C’est intéressant de lire ces nouvelles avec ce regard. Il reste que je suis souvent déçue par la chute ; surtout s’il n’y en a pas.

Les récits que je préfère sont « Toutes les petites choses que j’au pu voir » où une femme rencontre son voisin et « Au temps des oies sauvages » où un jeune couple se réconcilie. Ce sont des moments positifs après lesquels la vie s’améliore. Les histoires qui avancent vers une détérioration de la vie m’ont attristée. Je ne suis pas enthousiaste comme je l’espérais en lisant cet auteur.

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Les Vitamines du bonheur

Philippe Djian l'ayant cité comme l'auteur américain qui avait motivé son désir d'écrire, j'ai cherché à découvrir Raymond Carver. Voila qui est fait avec ce recueil de nouvelles.



On développe rapidement de l'empathie pour les personnages tant on s'identifie facilement à eux. On se débat comme eux dans nos petites misères du quotidien, nos petites lâchetés, nos a priori.



Cette collection de 12 nouvelles se picore facilement et la qualité d'écriture est indéniable mais toutes n'ont pas retenu mon attention. Celles qui m'ont marqué sont plutôt « La maison de Chef », « C'est pas grand chose mais ca fait du bien », « La d'où je t'appelle », « La bride» et « cathédrale ».
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Les Vitamines du bonheur

Dans « Plumes » la première nouvelles il est question d’un couple qui rend visite à un autre couple …et le pressentiment de la catastrophe règne au point que je me rends compte que je tiens la tête rentrée dans les épaules comme en attente d’un coup … et je garde cette posture après la fin de ma lecture …C’est cela Carver : il vous emmène dans ses micro-univers ,vous y infuse sa violence, sa désespérance , sa compassion,son humanité …C’est cela Carver ,c’est cela la littérature.Chacune de ces nouvelles ,taguée sur la membrane d’une bulle de savon ,isole un espace d’humanité souffrante où ,l’espace d’un moment d’empathie, le lecteur se perd…. Et l’on est pris d’envie de retourner encore la fine sphère pour voir neiger encore et encore la peine et l’espérance sur l’âme solitaire des femmes et des hommes .
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Les Vitamines du bonheur

Pour être sincère, je n'ai pas été enthousiasmé par ce recueil de nouvelles... peut-être parce que je ne suis pas habitué à en lire. Et donc, je n'ai pas le temps d'y rentrer que j'en suis déjà sorti!

Je n'ai donc pas accroché aux nouvelles de Raymond Carver mais je reconnais qu'il possède un vrai style singulier. Il peut être déroutant dans sa façon de raconter les histoires, de s'introduire subrepticement dans la vie de ses personnages et de nous raconter des fragments de leur vie dissolue.

En fait, il est bon de se renseigner au préalable sur la vie de l'auteur, sur son parcours original et marginal, sur ses problèmes notamment liés à l'alcoolisme. On comprend ainsi mieux la génèse de ses nouvelles.
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Parlez-moi d'amour

"Parlez-moi d'amour" nous dit Raymond Carver, mais plus facile à dire qu'à faire ! Couples à la dérive, retrouvailles d'un père et de son fils, amitiés qui se défont, jeune couple qui se cherche, vieux couple qui essaie de se retrouver... Pas de scènes dramatiques, seulement la vie (presque) quotidienne et ses aléas. C'est sobre, minimaliste, bouleversant, souvent désespéré. A lire absolument comme tous les recueils de nouvelles de Raymond Carver.
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Parlez-moi d'amour

Quelques mots sur un recueil de nouvelles que j'ai laissé tomber en cours de route. Des personnages en perdition, qui boivent et se laissent aller à la dérive, voilà ce que je retiens de cette lecture. Une semaine après avoir fermé définitivement le livre, je ne me souviens précisément d'aucun personnage, d'aucune histoire.

Autre raison de mon abandon, la construction des nouvelles. Pas de chute, comme habituellement dans ce genre littéraire, mais des fins ouvertes et énigmatiques (et que je n'ai pas comprises, la plupart du temps).

Sur la quatrième de couverture, Raymond Carver (1938-1988) est présenté comme le "Tchékhov américain". Voilà qui ne m'a pas donné envie d'aller à la rencontre de l'oeuvre de Tchékhov...

Je crois bien qu'entre Raymond et moi, c'est déjà fini...
Lien : http://sylire.over-blog.com/..
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Les Vitamines du bonheur

[Livre audio lu par Julien Allouf]



Le titre est très drôle. Quand on connaît les nouvelles de Raymond Carver, « vitamines » et « bonheur » sont irrésistibles de décalage atmosphérique.



De fait, chômage, alcoolisme, bouchons de cérumen propres ou figurés, parsèment la vie des protagonistes. Comment font-ils pour se lever le matin dans un tel vide d’existence ?



« l’oncle (qui) s’était mis au lit 23 ans plus tôt et y était toujours » semble le plus avisé des hommes.



L’image du bébé moche qui joue avec son paon m’a interpellée. Mais comme toujours, Raymond Carver brode ses chutes en sous-entendus qui m’échappent totalement. Peut-être n’est-ce qu’un genre qu’il se donne, entourloupe qui fait bisquer le lecteur pointilleux et se rengorger le fan qui-crois-tout-comprendre-contriarement-aux-non-initiés.



La nouvelle « Le boulanger » a un petit air fort goûteux de Stephen King.



Le lecteur est merveilleux de liberté. Il ne semble pressé par aucun impératif. Nul un choix interprétatif, nulle durée de l’enregistrement ne le taraudent. Il n’en fait qu’à sa tête, lit tranquillement, hésite parfois, puis se lance avec justesse.



[Écouté dans le cadre du Prix Lire dans le noir 2013]
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Parlez-moi d'amour

«Ce matin-là, elle me verse du Teacher’s sur le ventre et se met à le lécher. L’après-midi, elle essaie de se jeter par la fenêtre.

Je lui dis : "Holly, ca ne peut plus durer, Il faut que ça s’arrête."

Nous sommes assis sur le canapé dans une des suites de l’étage.» (Gloriette)



Il suffit de quelques lignes et tout Carver est là, ici dans un motel quelconque géré par un couple, un lieu qui devient sordide avec l’infidélité, l’alcoolisme et leur déchirement.



Crise économique, abaissement, enfoncement, concavité, partie creuse, état mental pathologique caractérisé par de la lassitude, du découragement et de l’angoisse, il y a toutes les dépressions dans les nouvelles de Carver, dans le fond et dans la forme, ici éditée par les ciseaux de son éditeur, Gordon Lish.



Au-delà de "Gloriette", je retiens évidemment "Le Bain", immortalisé en 1993 par Robert Altman dans Short Cuts avec l’inoubliable pâtissier psychotique incarné par Lyle Lovett (personnage d’ailleurs beaucoup moins présent dans la nouvelle de Carver), "Et si vous dansiez ?", car l’essentiel est ici dans ce qui n’est pas dit, "Toutes les petites choses que j’ai pu voir", "Bingo", où la rancœur d’une soirée gâchée par le retard, la malchance au jeu, et par un couple de tricheurs qui gagne, vient s’agglomérer au désarroi causé par la maladie pour former une pelote d’angoisse inextricable, et enfin "Toute cette eau si près de la maison".



Dans ces nouvelles qui nous font rencontrer des personnages de la classe moyenne américaine toujours en risque de tomber du mauvais côté de la barrière, le génie de Carver (et de son éditeur) est de rendre en quelques mots - ou absences de mots - les non-dits qui remplissent tout l’espace, et l’incapacité à communiquer quand la situation dérape.



«J’étais au lit quand j’ai entendu le bruit de la grille. J’ai tendu l’oreille. Il n’y a pas eu d’autre bruit. Mais la grille, j’étais sûre de l’avoir entendue. J’ai essayé de réveiller Cliff. Il était saoul. Alors, je me suis levée et j’ai été à la fenêtre. Une grande lune dominait les montagnes qui entourent la ville. Une lune blanche, couverte de cicatrices. N’importe quel imbécile aurait pu y voir un visage.» (Toutes les petites choses que j’ai pu voir)
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Qu'est-ce que vous voulez voir ?

nouvelles sans grand intérêt ; plutôt déprimant. d'où perte de temps.
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Neuf Histoires et un Poème

Neuf histoires de héros du quotidien. Neuf histoires sans héros.

Des gens que l'on croise dans nos vies, des gens que l'on est. La banalité voire la médiocrité a infiltré leur vie. Le chômage, la pêche, la mort, le stress. Rien d'extraordinaire.

Rien d'extraordinaire non plus dans ces histoires. Certaines nous paraissent plates, à peine une réflexion inspirée au lecteur à la fin de la nouvelle. D'autres réellement sans intérêt.

Pourtant, me suis-je habituée à la banalité des vies ou au style de l'auteur en avançant dans mes lectures? Toujours est-il qu'en découvrant une à une ces histoires, mon intérêt a grandi petit à petit. Ces histoires très ordinaires, sont devenues des miroirs.

Un livre que je conseille lorsqu'on n'a pas d'envie particulière, lorsqu'on attend rien d'une lecture. Un livre qui, je pense, est à relire à différentes périodes de nos vies.
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