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Critiques de Raymond Carver (211)
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Les Vitamines du bonheur

Voici l'objet de ma seconde expérience de lecture des nouvelles de Carver, après Débutants.

La surprise dépassée, mon admiration demeure intacte devant sa prodigieuse maîtrise des techniques de la nouvelle mises au service d'une narration de situations, non d'événements ni de récits surtout pas introspectifs, lesquelles constituent le moyen sans doute le plus efficace de rendre la noirceur du quotidien des classes populaires américaines contemporaines. Moins dramatiques encore que le souvenir que je garde des situations lues dans le recueil premier - encore qu'une nouvelle soit ici reproduite quasiment à l'identique que dans l'autre ("Ce n'est pas grand-chose, mais ça fait du bien") ; plus quotidiennes encore sans renoncer à paraître insolites...

Une encore plus grande subtilité dans la présence-absence de l’œil du narrateur...

Des presque-riens que les thèmes de ces nouvelles, des aperçus qui ne parlent guère mais permettent de deviner presque tout...

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Les Vitamines du bonheur

dans ce recueil de nouvelles de Carver, il ne se passe rien, et pourtant. Un couple vient diner chez un autre couple affublé d'un paon et d'un bébé énorme qui s'entendent "comme cochon".....un alcoolique répenti soutenu par son "chef" reprend la vie commune avec son épouse, tout va au mieux, mais le soutien du "chef" a ses limites......un homme traverse l'océan pour retrouver son fils à Strasbourg qu'il n'a plus vu depuis sa séparation de sa femme, ils se pose plein de questions et, en arrivant en gare, il "oubliera" de descendre du train.....il y en a 12 ainsi.

En quelques années, il s'agit pour moi d'une 3me lecture, avec toujours autant de plaisir et de découverte
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Débutants

Je ne présenterai pas dans ce billet chacune des nouvelles, la lecture en est personnelle. Raymond Carver s'immisce dans l'intimité des relations complexes entre les hommes et les femmes - familiales, amicales, amoureuses - avec un regard perçant et objectif. Il ne juge pas, n'interprète pas, il raconte. L'histoire est une histoire forte et significative sans jouer le jeu de la symbolique ou de l'interprétation; un miroir sans complaisance ni concession, la dureté d'un reflet sans effet de prisme.



Rien d'héroïque ou d'exotique, tout est dans la description, un geste, une attitude, la densité d'un moment, l'intensité d'un sentiment pris sur le vif, un éclat de quotidien brutal et éphémère, ce dérisoire jamais anodin, l'expression juste. Pas de tension dans ces récits, plutôt une rupture, un déséquilibre, un vertige. Ni désespérance, ni décadence, ce n'est pas sex & rock'n'roll, mais détresse et alcool. La vie, à la fois prosaïque et singulière.



Lire Raymond Carver, c'est se perdre dans l'écriture de ce regard en coulisse. Troublant plus qu'émouvant, le style ne peut effectivement pas être qualifié de minimaliste. Certes sobre, dépouillé d'artifice, il témoigne d'une conscience exacerbée des limites et des failles, de l'instant critique, l'inespéré, l'absurde et l'inéluctable, d'une fragilité nue. Une vision amère et éperdue plus que sombre; une vision douloureuse qui bouscule. Le paradoxe Carver est que par l'écriture il parvient à abolir la distance rassurante que peuvent créer les mots, à tomber les armures et les masques, (se) lit et (se) livre sans cynisme, une familiarité dérangeante, une violence complice qui touchent sans avoir l'air d'y toucher. Il brise tous les barrages, libérant un gouffre d'émotions à la lecture qu'il est possible d'en ressentir un réel malaise, quelque chose d'effrayant, de malsain, de déstabilisant; le lecteur parfois perplexe, un peu voyeur, terrassé. Le pire dans le meilleur.



" Bref, ça prouve qu'on devrait avoir honte de parler comme si on savait de quoi on parle quand on parle d'amour. [...] Si c'était à refaire, je choisirais la littérature. " - Débutants -



Pour paraphraser le titre du recueil qui regroupe récits de jeunesse, poèmes, critiques et essais littéraires - " N'en faites pas une histoire "- Point - titre original No Heroics, Please -, je conclus en écrivant que si, il en fait toute une histoire.



Extraits de la préface par Tess Gallagher :



- " ... le verbe émouvoir était à la racine même des ambitions littéraires de Ray. Il en use fréquemment dans ses critiques de livres et ses préfaces. Il souhaitait que les lecteurs soient " émus, peut-être même un peu hantés ". "



- " Je crois que Ray serait heureux si un écrivain débutant, ou même un écrivain confirmé, avait le sentiment d'être capable de faire mieux, ou au moins aussi bien, en lisant ses premiers écrits ou les conseils qu'il donne dans ses essais. "




Lien : http://www.lire-et-merveille..
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Qu'est-ce que vous voulez voir ?

On m'avait recommandé de lire Carver... Malheureusement, je n'ai pas trouvé d'intérêt à la lecture de ces nouvelles. Peut-être n'ai-je pas choisi la meilleure entrée en matière ? A voir...
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Qu'est-ce que vous voulez voir ?

Ceci est un petit recueil de nouvelles au ton simple et franc, se terminant chaque fois sur un point d’interrogation, laissant le lecteur avide d’une action supplémentaire. Ce goût de l’inachevé fait partie du style de l’auteur.



Les nouvelles racontent des scènes de la vie de quelques couples qui, pour certains, cherchent à renouer et n’y arrivent pas, ou qui, pour d’autres, sont sur le point de se séparer. Une nouvelle décrit aussi un homme en visite chez un couple et qui coupe du bois pour l’hiver. Là-dessus, il fait ses bagages et s’en va. Une autre raconte l’histoire d’un couple dont la femme fait des rêves et les raconte à son mari qui les inscrit dans un calepin.



Les nouvelles m’ont plu, je leur ai trouvé un ton direct et une simplicité que j’aime. J’ai été intriguée par ces personnages qui ne s’expriment pas beaucoup derrière leurs gestes et que l’on peut juste deviner tristes ou fatigués. On veut en savoir plus, mais on ne peut qu’imaginer derrière le peu de mots qui en est dit. Il y a un moteur qui est le naturel de Carver dans tout ça qui est d’une pure beauté littéraire.

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Les Vitamines du bonheur

Une écriture qui a le goût d'un bout d'aluminium glissé dans un sandwich : on entre en pleine confiance en terrain connu, dans des situations stables (travail, relation de couple, enfant, vacances, des gens normaux dans un monde normal) puis Carver crée ce petit décalage obsédant. Un petit rien du tout qui reste en travers de la gorge et pollue les papilles. Des contes de la folie ordinaire subies, imperceptiblement, pas à pas, au rythme des phrases de l'écrivain.
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Tais-toi, je t'en prie

Ces nouvelles de Carver sont la marque d'un très grand. Une vingtaine de textes, souvent une quinzaine de pages, tous incisifs quant à la société américaine des années 70. Dépouillé, taxé de minimalisme, ce recueil est malgré tout d'une précision et d'une acuité rares. Au cinéma Robert Altman avait jadis su saisir la quintessence de Raymond Carvern, Short cuts, titre on ne peut plus approprié. Un autre qui a su capter Carver c'est mon ami Le Bison. Il l'a si bien fait que je ferai moi-même un short cut, ne rajoutant pas grand-chose en dehors d'un lien The Carver's American Way of Life



Carver est un homme de peu, qui ne verse surtout pas dans la surenchère ou le clinquant. Pas plus que dans la lourdeur. Pourtant le quotidien de ces héros (je crois que l'on n'avait pas encore inventé l'antihéros) est de ceux qui valent le déplacement du lecteur, tant ils nous ressemblent. Certes ils sont américains. Et alors? Des couples en leur effrayante banalité, morale ou financière. Une partie de pêche pour un ado en pré-libido. Plusieurs nouvelles sont un titre interrogatif et ce n'est point un hasard. Vous êtes docteur? Pourquoi l'Alaska? Qu'est-ce que vous faites à San Francisco? Pourquoi, mon chéri? Et ça, qu'est-ce que tu en dis? Qu'est-ce que vous voulez? Des gens bien peu sûrs d'eux, qui doutent, jamais loin de la déconfiture. Des vies où bien évidemment il n'est pas vraiment question de partir en Alaska ou d'avoir un vrai chéri dans la vie.



On parle souvent à propos des textes de Carver d'oubliés du rêve américain. C'est réel et c'est même devenu très courant dans la littérture étatsunienne. Le Banalland carverien en est effrayant entre querelles de voisinage minables, maquillages ratés, chiens devenus indésirables et couples en déroute. C'est donc ça la vie? C'est donc ça notre vie? C'est dire à quelqu'un de très proche Tais-toi, je t'en prie. Ou c'est l'entendre.



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Débutants

J'ajoute un avis novice mais conquis par la plume de Raymond Carver. J'avais ce recueil de nouvelles depuis un petit moment, mais voilà, les nouvelles, ce n'est pas forcément ce que je préfère. Mais là, j'ai eu l'envie de les enchainer, tant c'est bien écrit. Le style est pourtant simple, mais efficace, dès les première lignes de chaque récit, on y est, dans le salon des ces pauvres âmes -pour la plupart. Il y a beaucoup d'amour au milieu de ces tristes vies.

Une première lecture qui en appelle d'autres.
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Les Vitamines du bonheur

Les héros de CARVER sont «  des petites gens » simples, assaillis par les soucis, les problèmes, on est souvent proches de la tragédie. On est souvent dans l’état de Washington, ils sont ouvriers, elles sont secrétaires, coiffeuses, ils voient passer le rêve américain mais peu arriveront à l’attraper. Douze nouvelles illustrent ce milieu, la première étant peut-être la plus emblématique où un couple est invité chez des collègues et ils découvrent un bébé hideux et un paon qui hurle toute la soirée. . L’horreur tempérée heureusement par un aspect burlesque.
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Parlez-moi d'amour

On peut dire que Raymond Carver sait mettre l'ambiance. Il la plombe mais avec brio !

Je n'ose pas dire qu'il sait parler d'amour car c'est le genre de lecture qui ne laisse pas indemne puisqu'il qu'il montre les fêlures de ceux qui vivent ensembles avec une grande profondeur.

Alors, sans dérision ce livre intitulé "Parlez-moi d'amour" est d'une réalité crue, pas du point de vue du sexe mais de la difficulté d'aimer, la réalité d'une Amérique meurtrie. On rentre dans l'intimité des couples ou de la famille, un homme et une femme qui se sont parfois connus très jeunes, trop jeunes ou ont des difficultés intergénérationnelles. Ils se séparent, tentent de renouer, se battent, font face à la mort, s'éloignent, espèrent…

Dans ces dix-sept nouvelles, Raymond Carver montre des gens qui cherchent le bonheur ou du moins à comprendre les autres, sans y parvenir. Ce recueil m'a bouleversée parce que l'auteur a une façon particulière d'ancrer les personnages dans des lieux dès les premières lignes. Ce n'est pas donné à tout le monde et je comprends mieux sa réputation de nouvelliste hors pair.

Je suis toujours impressionné par la qualité d'écriture de certains auteurs, à savoir la façon dont ils réussissent à décrire une situation précise en quelques mots. Et dans ce domaine, Carver excelle.



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Parlez-moi d'amour

C'est un recueil de dix-sept courtes nouvelles qui mettent en scène des américains ordinaires, le plus souvent de la classe moyenne, en prise aux aléas de la vie quotidienne : une séparation dans un couple, un enfant renversé par une voiture ou, plus banalement, un couple qui, en jouant au bingo, s'aperçoit que leurs voisins sont en train de tricher ou un photographe qui passe faire des photos des maisons du quartier. Le motif est souvent très ténu, mais à chaque fois Carver trouve un angle de vue qui rend la scène intéressante, avec une économie de moyens qui est remarquable. le seul regret c'est qu'à peine le livre refermé, on a déjà oublié les trois-quarts de ces nouvelles et on sait que le quart restant va vite s'envoler à son tour. Il faut faire avec le souvenir de ce petit bonheur de lecture.
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Les Trois Roses jaunes

Pas de surprise en découvrant les nouvelles de ce grand écrivain méconnu de moi jusqu'à ce que je lise "Devenir Carver" de Rodolphe Barry. Une écriture concise qui va droit au but et nous touche par sa simplicité et sa vérité. D'un mot, d'un geste, Carver en retire une émotion intense. Du grand art pour ce nouvelliste disparu trop tôt.
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Débutants

Ce recueil de nouvelles est une pure merveille. Je lis peu de nouvelles car je suis souvent déçue. Je suppose que c'est un exercice très difficile. La nouvelle ne doit pas être un "petit roman" ou encore un roman concentré.

C'est justement le talent de Raymond Carver: en quelques pages, quelques scènes, on comprend tout de ses personnages, leurs espoirs, leurs blessures et leurs souffrances. C'est souvent profondément désespéré mais il y a aussi énormément d'amour et d'émotion brute dans ces histoires. Le style est sobre, juste, et fait mouche à chaque fois. Toutes m'ont touchée, mais s'il faut en citer deux, ce serait: "Une petite douceur" (dont une adaptation très réussie se trouve dans le film "Shorts Cuts" de Robert Altman) et "Débutants".

Il faut savoir qu'il s'agit là du manuscrit non remanié.

C'est pour moi un des meilleurs de la littérature américaine.
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Tais-toi, je t'en prie

je découvre l'auteur et c'est un condensé de tout ce que j'apprécie en littérature: efficacité de l'écriture, poésie du quotidien quand la sensibilité de l'auteur fait écho à la mienne, ouverture sur le monde et sur soi par le trou de la serrure ou les miettes de vie, pas de bla bla bla.
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Parlez-moi d'amour

J'avoue que j'ai été décontenancée par cette lecture. Ce sont des nouvelles plutôt courtes, avec des histoires très dures, parfois même dramatiques. Toutes se passent aux Etats-Unis et presque toutes dans le cadre familial.

Il y en a qui m'ont bien plu, d'autres dont je n'ai pas compris la chute, mais toutes laissent une impression tellement sombre et parfois glauque. En tout cas c'est bien écrit, très réel, très incisif. La plume de l'auteur me donne envie de le suivre davantage.
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Les Trois Roses jaunes

Tchekhov, mon chouchou de la dernière année, m’a conduite à Carver, ce dernier ayant été surnommé le « Tchekhov américain ». Force est de constater la parenté littéraire, mais pas que. Les deux auteurs proviennent de milieux prolétaires et ils sont morts trop jeunes, l'un de la tuberculose l'autre d’un cancer du poumon, deux grands maux de leur époque respective. Surtout, ils excellent tous les deux dans l’art de la nouvelle minimaliste, sans un mot de trop, mettant en scène de petites gens qui n’en vivent pas moins de vastes tourments.



Sans surprise, ma rencontre avec Carver relève du coup de cœur. Les sept nouvelles du recueil sont excellentes. J’ai beaucoup aimé la nouvelle éponyme, Les trois roses jaunes, qui raconte les dernières heures de Tchekhov, mais ce sont toutes les autres, au « je », qui m’ont le plus frappée. Le bout des doigts est ma préférée. Son histoire est simple et banale : une femme quitte son mari. Son traitement est fantastique : un mélange parfaitement orchestré d’angoisse, de folie, de tristesse et de résignation, avec une touche d’humour. Pour n’en retenir qu’une, l’image de l’apparition dans le brouillard d’un cheval échappé broutant la pelouse du couple est d'une beauté saisissante.

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Tais-toi, je t'en prie

Recueil de vingt-et-une nouvelles dont les titres sont des reprises de motifs ou de phrases qui apparaissent dans chacune d'elle, çà vous a un petit côté ludique. Hormis cela, ce n'est guère un tableau réjouissant qui nous est fait ici de la médiocrité ordinaire de vies sous le boisseau des contingences journalières. Difficile de plonger dans ces petits textes qui par leurs sujets et leurs personnages n'ont pas vocation à ressortir d'une banalité commune, même pour ceux, enclins à la lecture du format spécifique des nouvelles, assez peu couru des lecteurs d'aujourd'hui, il faut l'avouer. Sans allez jusqu'à prétendre qu'il faille lire d'urgence cet opus et qu'il ne vous laissera pas indemne comme l'affirme pompeusement la quatrième de couverture, on peut mettre en avant la réussite de certains de ces textes, et concéder que la certaine homogénéité thématique du volume apporte une image très évocatrice du quotidien pas toujours enthousiasmant, que l'on a, de quelque manière, en partage.
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Débutants

État de Washington, le long de la rivière Naches dans un décor tristement banal, les habitants sont livreur de lait, comptable, vigile, coiffeur, directeur de supermarché, pêcheur, chasseur... des gens normaux...

Un vague malaise transpire. Une angoisse sourde s'installe insidieusement et se fait oppressante. L'atmosphère devient étouffante sans cause apparente. Étrange sensation de dissociation : on est dans l'instant dense et pourtant on est à distance. On est là, complètement là et on est absent et ailleurs à la fois. On ne sait si la situation va dégénérer ou non. On n'a plus prise sur le réel.

Des événements anodins prennent une tournure inquiétante quasi obsessionnelle: un hippie qui joue au bingo, une danseuse de flamenco, un pâtissier qui rappelle sa cliente pour une commande passée. Les objets eux mêmes participent de ce sentiment d’étrangeté, un cendrier plein de mégots dans un couloir d’hôpital, ou un autre cendrier, lourde pièce de grès bleu détournée de son usage initial de plat, des limaces dans un jardin, du vent dans les herbes...

La crise atteint son paroxysme, le malaise est exprimé, verbalisé, la pression peut redescendre évacuée, on ressort apaisé, rasséréné. La vie normale peut reprendre son cours. Quelque part on s'est libéré.

Les nouvelles nous troublent. Elles relatent des histoires tourmentées de lentes descentes aux enfers. Un moment de tension émotionnelle plus ou moins vive provoque une prise de conscience, une réaction salutaire. La plupart des nouvelles obéissent à ce schéma.

Il faut pénétrer dans cet univers insipide, terne, dénué de sens apparent pour accéder aux vibrations sourdes mais intenses de l’œuvre de Carver.
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Tais-toi, je t'en prie

En allant à Dublin, j’avais apporté avec moi "Tais-toi je t’en prie" de Raymond Carver. Ce n’était pas une découverte, mais j’en ai fait une lecture complètement différente de "Les débutants". C’est peut-être le lieu, ou peut-être le film d’Altman qui en dévoilait l’intrigue, reste que l’expérience de "Tais-toi je t’en prie" m’a fait considérer Carver comme l’un des très grands. En fait, c’est plus ou moins toujours la même intrigue, comment s’en sortir malgré tout, sachant qu’il n’y a aucune issue possible. Il ne se passe presque jamais rien dans les nouvelles de Carver, mais ce «presque» est composée d’une matière très étrange. Ce n’est pas véritablement des rêves ou de l’espoir, mais un possible changement qui, par contre, n’est jamais ressenti comme tel. En fait, il ne se réalise jamais. Le changement est toujours dissipé dans l’attente qu’il faut subir afin d’y arriver. L’attente, l’engourdissement et les contraintes qu’imposent la vie font que peu importe si le changement advient, ou pas, le cheminement pour s’y rendre à tellement perturbé l’attente initiale, qu’on finit par se lasser du résultat, avant même sa résolution. Les personnages arrivent à destination en ayant oublié les intentions de départ.
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Parlez-moi d'amour

17 nouvelles, …17 nouvelles ou il ne se passe rien…un homme installe tout ce que contient sa maison sur la pelouse, un jeune couple en quête de mobilier s’arrête, l’homme leur propose un…verre, ils dansent, ils rachètent le tout, ils boivent…..pourquoi ?? tout va bien, il a vu sa mère de 65 ans s’envoyer en l’air avec un type…oooh ce n’est rien son père est mort, ivre, il y a longtemps, dans son sommeil, sa femme se paie un chômeur qu’elle a rencontré aux A.A., lui n’y va plus…mais cache ses bouteilles…tout va bien : « chérie, un petit câlin et puis tu nous prépares à diner ? » ... un bruit de grille…elle se réveille, son mari dort, saoul, elle descend, ouvre la porte et va vers la grille, elle y retrouve le voisin célibataire qui tue des limaces. Les hommes étaient amis avant mais un soir, trop d’alcool, la dispute….elle remonte, son mari dort…..il y en a 17 pleines d’alcool, de non dit, de douleurs, de solitude.
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