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Critiques de Robert Louis Stevenson (1194)
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L'étrange cas du Docteur Jekyll et de Monsieu..

Après une tentative malheureuse dans le roman jeunesse, j'ai hésité entre un Jules Verne et ce Stevenson pour me ressourcer aux textes fondateurs...

Bien m'en a pris.

L’histoire, tout le monde la connaît (même moi, c'est dire !) dans ses grands traits, inutile d'en rajouter.

Mais ses ressorts, ses fondements, sont plus profonds que ne laisse supposer la simple évocation distanciée du dédoublement de personnalité.

J'y retrouve sous forme romancée le thème d'une lecture toute récente sur "le monstre tapi en nous" et il est remarquable que Stevenson réussisse à en dépeindre une figure si emblématique.

De plus, l'écriture est simplement magnifique, d'une simplicité et d'une précision... diaboliques.
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Les Aventures de David Balfour, tome 1 : En..

De Stevenson, j'ai lu et apprécié la fameuse "Ile au trésor" mais surtout le moins réputé "Maître de Ballantrae". Comme dans ce dernier roman, "Les aventures de David Balfour" traite de l'Ecosse et de la rébellion jacobite de 1746 et d'une amitié fraternelle entre deux hommes unis par les périls et les aventures.



Des aventures, il y en a tout plein entre ces pages. En mer, sur terre, dans les montagnes de la farouche Ecosse, sur les îles dépeuplées du Nord. Luttes fratricides entre clans ou contre les Anglais, les honnies "tuniques rouges". De l'action, il n'en manque pas et le rythme est rapide, d'autant que les chapitres courts se succèdent rapidement. Hélas, Stevenson, en voulant faire la part belle aux rebondissements, néglige les descriptions, ce qui est très frustrant quand il s'agit des paysages écossais, surtout quand on a eu comme moi la chance d'en contempler les beautés in situ. J'aurais adoré que l'auteur évoque la poésie sauvage qui se dégage de la nature indomptable des vallées encaissées ; j'attendais de ma lecture davantage de dépaysement, un vrai souffle d'évasion.



Toutefois, hormis ce bémol, c'est un roman qui se laisse découvrir avec plaisir.





Challenge XIXème siècle 2019

Challenge NOTRE DAME DE PARIS

Challenge SOLIDAIRE 2019

Challenge PAVES 2019
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Voyage avec un âne dans les Cévennes

Je me réfère à l'édition GF-Flammarion de 1991 avec la préface de Gilles Lapouge.

Plus qu'un voyage dans les Cévennes, c'est surtout un voyage dans le temps que nous offre Stevenson avec son âne. Puisque cette aventure date de 1879. D'abord centré sur ses déboires avec son ânesse Modestine qui n'en fait qu'à sa tête et oblige l'auteur à une extrême lenteur et l'entraîne par des chemins détournés. Les chapitre suivants, au fil du parcours, nous emmènent dans les souvenirs des luttes entre les camisards, qui étaient les protestants de cette région, face aux persécutions dont ils faisaient l'objet par les catholiques. Stevenson étant protestant lui-même, il devra d'ailleurs défendre sa cause religieuse lorsqu'il sera recueilli dans un monastère, face à des religieux catholiques plutôt radicaux. Son rapport à la nature sera également d'une grande importance puisqu'à plusieurs reprises il devra dormir à la « belle étoile ». Nous offrant ainsi de merveilleuses contemplations sur les paysages qui l'entourent. Au détour de son périple, il sera aussi hébergé dans des fermes, constatant alors l'étroite proximité entre les bêtes et les hommes, vivant et dormant parfois dans la même pièce. Bref, c'est toute une époque qui resurgit sous la plume allègre de l'auteur. Comme il est dit en préface, c'est ensuite, qu'il partira pour des destinations plus lointaines, voyageant jusque dans les mers du sud, où il finira sa vie aux Samoa.

Je viens de voir que le périple de Stevenson est toujours d'actualité puisqu'il fait l'objet d'en sentier de randonnée répertorié. Avis aux amateurs.
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L'Île au trésor

Livre que j'ai vraiment dévoré quand j'étais ado, qui m'a probablement happé pour longtemps dans le monde de l'aventure et qui m'a servi d'abri contre le quotidien que je n'avais pas envie de vivre. Ensuite quand j'ai lu Le Maître de Ballantrae, puis La Flèche noire .. je fus conquis par le monde de Stevenson définitivement, à en devenir mon jardin secret ; j'ai littéralement décollé dans un monde peut-être plus étrange, plus curieux encore, je tournais les pages avec une avidité peu courante ; je suis allé sur ses traces écossaises dont je me sens proche, à Edimbourg, comme à Dumfries avec Robert Burns, et à chaque fois que je revois ces livres à la couverture jaune de chez Albin Michel que j'avais dû chiner chez un bouquiniste, j'ai l'impression de me retrouver avec une partie de moi-même que les dédales de la vie m'ont fait parfois oublier ..
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L'Île au trésor

« Bonjour les Babélionautes. Aujourd’hui, on va parler d’un roman de Stevenson titré L’Ile au trésor. Un classique du XIXe siècle.



Or donc Jim Hawkins, fils de patrons d’auberge, travaille dans ladite auberge auprès de ses parents. Un jour, ils reçoivent un curieux hôte, un certain Billy Bones. Ce monsieur ne tarde pas à recevoir des visites louches… Lorsqu’il meurt, Jim s’empare d’une carte au trésor et part à sa recherche avec deux notables de sa ville : le docteur Livesey et le châtelain Trelawney.



Et voilà. C’est parti pour l’aventure. En avant.



-Waaah, mais quel enthousiasme débordant, Déidamie !



-Mmf.



-Et sinon ?



-C’est très bien écrit.



-Bon, Déidamie, si je ne fais rien que te soutirer à grand-peine les renseignements, je m’en vais…



-D’accord, d’accord. Alors j’ai un problème avec Stevenson. Depuis petite, je ne l’ai jamais ou presque approché, pensant vaguement que les histoires de pirates, c’était pour les garçons, et puis c’était pas intéressant.



Et me voilà, essayant de dépasser mes préjugés, encouragée par les critiques élogieuses… et rien à faire : une gigantesque vague grise d’ennui me submerge à chaque page.



-Pourtant Déidamie, il y a plein de trucs bien dans ce livre ! Tiens, les descriptions des gens, de Billy Bones, de Silver ! Voilà des persos marquants ! La prose est fluide, précise…



-Et n’éveille aucun sentiment dans mon petit cœur. Je ne me sens pas happée par l’histoire, je ne me sens pas attachée aux persos principaux, les persos négatifs me font peur… et je me suis énervée quand le narrateur spoile lui-même la suite.



-Ah bon ? Quand ça ?



-Quand ils constituent l’équipage. Tu vois les ennuis arriver à dix mille kilomètres grâce aux indices plus ou moins subtilement semés çà et là. « Super ! me dis-je. J’adore, et un enfant ne le remarquerait peut-être pas. » Puis, Stevenson se dit qu’il va en faire plus et ruine tout l’effet en annonçant ce qui va suivre. Alors qu’ils n’ont même pas encore embarqué. Aaaah, Robert, mais fais semblant, au moins !



-Déidamie, tu peux quand même pas dire que le livre n’est pas écrit pour accrocher les lecteurs ! Les chapitres se finissent pile au bon moment pour créer le suspense…



-Certes. Ben je me sens pas accrochée. J’aurais pu abandonner le roman n’importe quand sans éprouver un gramme de frustration. Peut-être parce que le roman est trop centré sur l’action, justement, au détriment de l’émotion. Je reste donc spectatrice de la belle structure, de la belle articulation, sans m’impliquer plus avant dans l’histoire.



-Moi, j’ai bien aimé retrouver l’ambiguïté de Pirates des Caraïbes ! Les pirates peuvent se montrer tour à tour fous, braves, couards, fiables, fourbes, admirables, pitoyables…



-Mouais… mais ça ne me suffit pas. Peut-être aussi qu’après l’intensité et la richesse de Fahrenheit 451, je ne pouvais que me sentir déçue du livre qui allait suivre. Bloody pirates ! »
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L'étrange cas du Docteur Jekyll et de Monsieu..

En jumelant ces deux êtres de laboratoire, Robert Louis Stevenson a crée la peur...

Ce livre, superbe réussite de la collection 10/18, débute par une préface brillante de Pierre Mac Orlan, nous offre le texte du formidable roman, qui est suivi de six nouvelles fantastiques écrites entre 1878 et 1893 (Will du moulin, Janet la revenante, Ollala, Markheim, Histoire de Tod Lapraik et Thorgunna la solitaire).

Et pour clore ce petit bijou Francis Lacassin nous offre une postface - Robert Louis Stevenson ou le fantastique de l'expiation - ainsi qu'une bibliographie des textes proposés.

Cet ouvrage est un petit bijou pour les amateurs de Robert Louis Stevenson et de sa littérature originale et inventive.
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L'étrange cas du Docteur Jekyll et de Monsieu..

« Un monstre rôde dans les brumes victoriennes de Londres », nous dit la quatrième de couverture. Quelle ambiance ! le « monstre », la brume, les ruelles obscures de Londres… voilà qui pose le cadre de ce récit fantastique. Et le brouillard, omniprésent dans ce court roman, s'épaissit au fur et à mesure, ce qui renforce le mystère… et l'ombre, la présence de ce monstre qu'on appelle Hyde.



Fascinant ce récit de Stevenson. Fascinantes surtout les réflexions du docteur Jekyll sur les notions de bien et de mal, sur la dualité de l'être humain. Ce sont elles qui font tout l'intérêt de ce grand classique de la littérature fantastique : « l'homme est toujours double » et « le bien et le mal (…) composent la double nature de l'homme », de tous les hommes (chapitre 10), et ce à des proportions différentes chez chacun d'entre nous. le Dr. Jekyll est donc un personnage fort intéressant pour ses méditations et son introspection que l'on retrouve dans le tout dernier chapitre du livre. Elles répondent aux questions que l'on se pose tout au long des neuf chapitres qui précèdent, notamment sur le mystérieux Edward Hyde qui, lui, incarne le mal pur et dur. Qui est-il, cet être sans pitié, habillé trop grand et qui inspire de la répulsion et de la crainte à tous ceux qui s'approchent de lui ? Et la vérité éclate à la fin du récit, à travers deux lettres, l'une rédigée par le docteur Lanyon et l'autre par le docteur Jekyll, à la figure d'Utterson, le personnage principal de ce récit, en même temps qu'à la nôtre.



Cette histoire du docteur Jekyll et de Mr. Hyde est très connue. Il y a même des gens qu'on qualifie de « docteur Jekyll et Mr. Hyde » parce qu'ils sont lunatiques, sujets à des changements d'humeur ou de personnalité. Mais le propos de R.L. Stevenson va bien au-delà de ça, il s'agit en fait d'une réflexion profonde et passionnante sur le bien et le mal, sur l'hypocrisie et la sincérité et sur les difficultés que l'on peut éprouver à choisir son « camp ». Si l'intrigue m'a moyennement plu (je n'ai pas apprécié le personnage d'Utterson notamment, que j'ai trouvé très froid), ce sont vraiment ces réflexions qui m'ont intéressée, accrochée. Dr. Jekyll et Mr. Hyde fait partie de ces grands classiques qui font réfléchir.
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L'Île au trésor

« Pièces de huit ! pièces de huit ! »



Des boucaniers, une carte au trésor, sept cent mille livres en pièces d’or et lingots cachés sur une île déserte, une goélette baptisée l’Hispaniola, une mutinerie, un pirate unijambiste et du rhum qui coule à flots : tels sont les nombreux ingrédients de L’Île au trésor de Stevenson – ingrédients qui en ont fait un roman d’aventures bien mené et palpitant.



J’ai bien aimé suivre le jeune Jim Hawkins depuis l’auberge familiale britannique où il donne un coup de main à ses parents à cette petite île de la mer des Caraïbes où est caché un trésor. J’ai eu un peu de mal à entrer dans l’histoire. Je ne sais pas trop pourquoi même si je pense que c’est parce que j’ai été un peu gênée par le vocabulaire marin dont le roman est parsemé d’un bout à l’autre. Mais peu à peu, le récit, mené presque entièrement par Jim Hawkins, m’a paru intéressant puis passionnant. Le voyage en mer, l’ombre d’une mutinerie, la chasse au trésor attisent la curiosité : les pages ont fini par se tourner toutes seules : mais que va-t-il se passer ? Le trésor est-il bien là où il est indiqué sur la carte ? De quel côté va se tourner le terrible (et versatile) Long John Silver ? L’Hispaniola va-t-elle reprendre le chemin de l’Angleterre ? Toutes ces questions trouvent leur réponse dans ce livre qui est devenu un classique du genre et a contribué à développer le mythe du pirate qui vit d’aventures, boit des quantités affolantes de rhum et passe beaucoup de temps à étudier des cartes où sont indiqués des trésors…



« Ils étaient quinze sur le coffre du mort…

Oh, hisse ! et une bouteille de rhum ! »
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L'Île au trésor

« Quinze mat'lots sur la malle du mort

Yo-ho-ho, une bouteille de rhum ! » (chant marin)





Rien de meilleur sur la plage qu'une bonne vieille lecture de pirates et d'île au trésor ! Ce voyage commence dans une auberge de la côte, lorsqu'un marin balafré, patibulaire mais presque, débarque avec une mystérieuse malle qu'il n'ouvre jamais, et ordonne à l'aubergiste et à son fils de le prévenir de tout éventuel passage d'un unijambiste. L'histoire se corse lorsque son ancien équipage retrouve sa trace et lui délivre « la marque noire ». Sous le coup de l'émotion, ainsi que d'un excès quotidien de rhum, il décède non sans révéler l'existence du trésor à Jim, fils de l'aubergiste, avant d'exhaler son dernier soupir…





A présent, tous les pirates recherchent Jim qui, avec les adultes qu'il a mis dans la confidence, recherche lui-même le trésor. C'est alors une course à l'équipage, pour partir en mer en toute sécurité… Mais certaines personnes peinent à tenir leur langue, et les pirates sont prêts à tout pour retrouver leur part du magot. Y compris à tuer. Et même à s'entretuer !

On embarque alors avec un capitaine autoritaire, un équipage d'amateurs et une belle bande de mutins en puissances, un perroquet lanceur d'alerte, un enfant malicieux, quelques couteaux et de la poudre à canon - ainsi bien sûr que quelques tonneaux de rhum, pour pimenter tout ça !





Robert Louis STEVENSON emmène petits et grands chercher le trésor enfoui sur l'île au squelette, tenir des sièges, combattre, creuser des trous, négocier avec des maronnés, et enfin : naviguer en eaux aussi troubles que celles du fameux mojito… Car dans cette histoire, tout le monde n'est pas tout blanc ou tout noir : Certains retournent leur veste au gré du vent. Un membre de l'équipage nommé Silver notamment, comme son nom l'indique, est aussi gris que l'argent après lequel il court, et qui est son seul maître !





Un roman efficace et dépaysant, même s'il n'égale pas tout à fait mon coup de coeur de l'année dernière : « L'Île », le magnifique roman de Robert MERLE, très étrangement méconnu (je vous mets le lien dessous).





Sur ce, je repars à l'aventure avec Robinson puis Jules Verne : je vous en dirai des nouvelles !





Je vous souhaite à tous de très belles vacances !





« Sauf un mat'lot, tous étaient morts

Sur soixant'-quinze montés à bord »


Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Le Maître de Ballantrae

En 1745, les Jacobites souhaitent chasser les Hanovre du trône de Grande-Bretagne pour y restaurer les Stuart. Lorsque le prince Charles débarque en Ecosse avec ses hommes, les Duries, une grande famille installée dans le Sud-Ouest du pays, doivent choisir un camp. le vieux Mylord décide de ménager la chèvre et le chou. Un de ses fils rejoindra les rangs des insurgés tandis que le second donnera des gages de fidélité à la couronne. Quant à savoir lequel des deux, personne ne s'entend, cela sera tranché à pile ou face. Il faut dire que tout oppose les deux frères. Henry n'est ni très mauvais, ni très capable ; c'est un garçon neutre et discret. James, son aîné, surnommé "le Maître de Ballantrae", est bagarreur, joueur, libertin et rusé. Ses défauts ne le privent pas des faveurs de ses proches. C'est lui que le sort désigne pour partir à la guerre. C'est le début d'une longue série d'aventures à travers le monde mais surtout d'une haine farouche qui consumera les deux frères.



L'histoire nous est narrée par MacKellar, le régisseur du domaine. Il raconte des événements dont il a été directement témoin ou qu'ils lui ont été rapportés, quitte à reproduire les lettres de tiers. Engagé dans ces péripéties, partie prenante pour Henry, on voit son regard sur les personnages évoluer au cours du récit. Il faut dire que l'histoire est truffée de stratégies et de calculs sournois, de surprises et de renversements. Le livre permet de se plonger dans l'Histoire de la seconde moitié du XVIIIème siècle : agitation politique et religieuse en Grande-Bretagne et guerres opposant les puissances européennes en Amérique du Nord et en Inde. "Le Maître de Ballantrae" est à la fois un roman psychologique avec des longueurs dans lesquelles je me suis empêtré et un récit d'aventures passionnantes se déroulant sur trois continents. Mais bon, si j'ai préféré les chapitres sur la piraterie et les guerres indiennes à ceux approfondissant l'analyse de l'évolution psychologique des personnages, c'est sûrement parce que je suis resté un grand gamin.
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Le Maître de Ballantrae

Quel roman magnifique ! Ephraïm McKellar (pardon : Robert-Louis STEVENSON, aidé en France par la grâce de son merveilleux traducteur Alain JUMEAU) est un sacré conteur !



Publiée en 1889 sous forme de roman historique, une exploration patiente des manifestations du mal, cette entité si banale...



Finesses descriptives qui ancrent en nous ce sentiment d'évidence de sa haute contagiosité : l'habileté "diabolique" de l'aventurier écrivain Stevenson saisit l'âme du lecteur au long de ces douze vertigineux chapitres, patiemment ciselés.



Bien sûr, le remake étoffé et subtil de "L'étrange cas du Docteur Jekyll et de M. Hyde" (1866), soit seulement trois années après le révolutionnaire et bien court roman que l'on sait, qui fut magistralement adapté au cinéma par Rouben MAMOULIAN (en 1931) puis par Victor FLEMING (en 1941).



James, "Le Maître de Ballantrae", est une fripouille de grande envergure dont l'éducation fut parfaite.

Henry, son cadet jalousé, sera donc sa victime perpétuelle... jusqu'au moment où il devra se munir des mêmes armes sournoises que son Diable de frère, au fond si humain... !



"Un est deux", ou "Deux est un" : mystères d'une (pas trop sainte) dualité.

Gémellités cachées, d'évidence indissociables...

La mort, peut-être ? Et encore...



Aussi fantastique et "noir" que le premier roman désarçonnant de Thomas TRYON ["The Other", 1970], brillamment adapté au cinéma par Robert MULLIGAN en 1972...



A propos du fonctionnement de la psyché, on y découvrira évidemment 1.000.000.000 fois plus de subtilités qu'en se forçant à ingérer tel ou tel brouet contemporain fabriqué à la sauvette, binaire et poussif, "fort" de sa seule vulgarité, ses truismes et autres antagonismes à 2 euros 50, aux vertus si faiblement sérotoninergiques pour certains patients/lecteurs strictement non-répondeurs... :-)



Du temps pas si lointain (1889) où "oeuvrer en littérature" signifiait s'atteler à une entreprise artistique d'envergure...



Vivent donc le talent et l'exigence de R.-L. STEVENSON mais aussi ceux de son génial traducteur au classicisme magistral !
Lien : http://fleuvlitterature.cana..
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L'étrange cas du Docteur Jekyll et de Monsieu..

Malgré tout ce que j'ai pour entendre, et malgré ce que je connaissais de cette histoire, il n'y a rien de mieux que d'en découvrir l'original... Et sincèrement, je ne pensais vraiment pas prendre autant de plaisir à découvrir ce texte de Stevenson. Un classique qui se lit vite, et bien... et qui est vraiment très captivant... avec ce mélange de roman policier et cette grosse dose de fantastique. Une histoire qui gagne en puissance jusqu'au dernier chapitre, où nous avons enfin la vision interne de ce dédoublement de personnalité matérialisé. Franchement, une très bonne lecture !
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En canoë sur les rivières du Nord

« Après une bonne femme, un bon livre et une bonne pipe, rien n’est plus agréable sur terre qu’une rivière. » Au cours de l’été 1876, Stevenson entreprend avec un ami une traversée de la Belgique et du Nord de la France en canot. Le canotage est le mode idéal pour la contemplation, la rêverie et la découverte de contrées intérieures encore fermées au monde. Les compères quittent Anvers pour une croisière qui va vite perdre tout agrément. Ils doivent affronter les intempéries d’une Nature splendide mais qui sait se rendre terrible, les caprices des eaux et l’hostilité des indigènes. Si les canotiers nourrissent leur goût du voyage par la découverte de paysages, de monuments et de rencontres insolites, ils suscitent aussi une vive curiosité chez les autochtones peu habitués à ce type d’éclectismes. Deux messieurs anglais qui ne voyagent non pas pour le commerce mais pour leur plaisir sont des intrus « étranges et picaresques » dans ces campagnes. L’accueil est parfois cordial, parfois plein de méfiance et les portes se ferment. Si les canotiers croisent le peuple des eux : pêcheurs, lavandières et bateliers, sur terre, ils partagent le sort des tribus de la route : vagabonds, colporteurs, baladins et gitans. L’auteur est d’ailleurs victime du délit de sale gueule, ce qui va lui poser des déconvenues auprès des aubergistes, douaniers et autres gendarmes. Stevenson fait une chronique pleine de charme de ce périple. Son récit comprend de nombreuses ellipses, il s’arrête parfois sur une anecdote ou un détail et éclipse la description d’une sous-préfecture. Il décrit un pays qui prépare sa revanche au lendemain de la défaite face à la Prusse : troupes et réservistes sont en manœuvre, les civils entonnent des chants patriotiques. Ce protestant admire les cathédrales mais regarde avec ironie le culte catholique, ses miserere, ex-voto et autres indulgences. Ode à la Nature, descriptions de paysages, rencontres insolites, anecdotes humoristiques, petits bonheurs et grandes déconvenues, divagations philosophiques, chaque page de cette chronique pittoresque et pleine d’intelligence se déguste avec plaisir. Tant et si bien que je suis parti descendre une rivière en kayak pour partager – le cul mouillé et à grands coups de pagaie maladroits – une part de cette joyeuse oisiveté et de ce doux onirisme.
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L'étrange cas du Docteur Jekyll et de Monsieu..

Il y a peu, j’ai profité de la gratuité en ebook des grands classiques de la littérature pour parfaire un peu mon éducation littéraire. Ayant déjà lu Dracula et Frankenstein, dans ma jeunesse, L'Étrange Cas du docteur Jekyll et de M. Hyde me paraissait un bon choix pour m’attaquer à mon projet. Je ne connaissais que vaguement l’histoire, notamment par le biais de certaines adaptations diverses et variées, et je ne savais pas du tout à quoi m’attendre, même si j’espérais quelque chose comme les œuvres de Mary Shelley et Bram Stoker.



Alors, oui, si vous l’avez déjà lu, vous vous attendez sûrement à voir écrire que j’ai été un peu déçue, ce qui est le cas. L’œuvre en elle-même est courte, bien tournée, mais j’avoue que je n’ai rien trouvé de transcendant dans ma lecture. Je m’attendais à un peu de frisson, à un petit peu de suspens, un soupçon d’horreur, mais non rien. Du coup, à cause de mes attentes, je pense que je n’ai pas forcément apprécié l’œuvre à sa juste valeur, ce qui est dommage, même si ma lecture a été agréable.



Le fait que l’on vive l’histoire à travers les yeux de M. Utterson y est aussi peut-être pour quelque chose. Nous ne sommes pas vraiment dans l’histoire du Docteur Jekyll mais de simples spectateurs qui progressent doucement grâce aux « investigations » de ce cher M. Utterson. Notre héros n’est pas déplaisant, loin de là. J’ai beaucoup aimé cet homme simple, juste dont l’amitié le pousse à agir. Il est neutre tout en restant un héros que l’on suit avec plaisir. J’aurais cependant préféré vivre l’aventure à travers le Docteur Jekyll, ce qui à mon avis, m’aurait donné ce que je recherchais. Nous en avons un faible aperçu dans le dernier chapitre, mais cela n’a pas été suffisant.



L’histoire reste malgré tout intéressante. D’abord pour le choix de narration. Je sais que je viens de dire que j’aurais préféré autre chose, mais il n’en reste pas moins que l’auteur par le biais de tranches de vies ordinaires et des correspondances arrive à donner une dynamique où le lecteur se plonge en voulant connaître le pourquoi du comment. Nous sommes intrigués, à la recherche de cet événement qui chamboule toute cette normalité. Il y a aussi une certaine morale scientifique, qui m’a laissé un peu de marbre même si elle a tout à fait sa place de nos jours. A trop vouloir pousser la science, on en oublie qu’elle peut-être très dangereuse. Là où les choses sont pour moi le plus intéressant, et j’espère avoir une bonne vision du roman, est que cette histoire est pour moi une métaphore d’un drogué succombant à son addiction. Je n’ai jamais vu le Docteur Jekyll autrement qu’avec cette image, j’irai même jusqu’à dire que le côté surnaturel du roman ne l’est pas vraiment pour moi. Que ce soit dans le comportement du docteur ou de M. Hyde, de la transformation physique, du changement de personnalité, tout pour moi, rejoint à une prise de drogue qui ronge la personne au point où celle-ci ne se reconnait plus ni physiquement, ni moralement. C’est un conte où un homme sans reproche se laisse succomber, croit pouvoir se guérir lui-même, pour tomber dans une spirale infernale. La duplicité de l’être humain se révèle alors beaucoup plus difficile à cacher, à gérer aussi à cause de cette fameuse drogue. D’ailleurs le choix de Hyde, petit clin d’œil que notre héros, Mr Utterson prend à la lettre en décidant durant son enquête d’être M. Seek, est aussi parfait quant au personnage que l’on découvre et surtout sa « face cachée » dans tous les sens du terme. Hyde est la partie sombre (celle que l’on veut cachée derrière les bonnes apparences) mais aussi un personnage qui se cache ou du moins essaye de se cacher durant tout le roman. On ne le cerne d’ailleurs que très peu ou alors par le biais d’autrui. Sa dissimulation est presque complète.



Un bon moment de littérature qui pousse à la réflexion quant à la complexité cachée de l’œuvre. Le style de l’auteur m’a beaucoup plu et je poursuivrai certainement mes découvertes avec d’autres œuvres de M. Stevenson.
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Voyage avec un âne dans les Cévennes

En septembre 1878, le jeune R. L. Stevenson entreprend de traverser à pieds les Cévennes, seul avec son âne. Pendant douze jours, sur les chemins des bergers, il note les lignes sensuelles et pittoresques de la nature qu'il prend pour refuge.



Invitation au voyage, ode à la liberté, ce livre sert d'éclatant prélude à la poésie d'un des plus grands romanciers en devenir.



Dans ce récit, remis au gout du jour grâce au film Antoinette dans les cevennes qui a connu un vrai succès l'an passé, l’auteur nous emmène sur les sentiers, traversant les Cévennes en compagnie de sons ânesse, Modestine. Il s’agit de notes qu’il a prises consciencieusement chaque jour tout au long de son périple.



Robert Louis Stevenson nous raconte ses démêlés avec Modestine, sa manière de l’apprivoiser, passant du gourdin à l’aiguillon



On prend énormément de plaisir à traverser les Cévennes, avec lui, sous la pluie, dans les sous-bois, à la rencontre de certains lieux : le Cheylard, le Gévaudan et sa fameuse bête, la Lozère, le Tarn…, tous ces formidables lieux traversés par l’écrivain à son époque!
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Voyage avec un âne dans les Cévennes

Stevenson ... quel auteur ! quelle hauteur ! Il créé des images avec les mots, les couleurs jaillissent, le récit coule comme l'eau d'une fontaine et nous voyons, vraiment, par ses yeux. Nous y sommes, les bruits, les craquements, on entend tout. Les lumières qui percent à travers le feuillage d'automne, les animaux, les fruits sauvages, nous les voyons. Nous cheminons le long du Tarn en compagnie de Modestine à laquelle nous nous attachons.

Cela faisait des années que je me promettait de lire ce carnet de voyage (où de voyages comme le dit le titre original). Je suis encore ébloui. C'est exceptionnel pour un écrivain de passer du récit d'aventure (l'île au trésor) au Thriller fantastique (Docteur Jekyll) ou encore au récit à chaud d'une équipée dans les Cévennes, avec le même talent, le même bonheur.

Un ultime conseil : ignorez le prélude de Jean Courrier, il vous gâche la découverte sans le talent de conteur de Stevenson. Une post-face pour éclairer certains points aurait été plus judicieuse.

Suis-je dithyrambique ? Oui bien sur et, est-il utile de le préciser, j'adore Stevenson, c'est un vieil ami.

Je ne peux que vous conseiller ce livre qui, cerise, peut être lu à haute voix à des enfants (les chapitres sont courts). D'ailleurs, ceux-ci adorent les ânes (un animal certes têtu mais très loin d'être stupide, je peux en témoigner).

Bon trek comme on dit aujourd'hui même si je préfère : bon voyage.
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L'Île au trésor

Quelle aventure que celle que vit le jeune Jim Hawkins !



Se retrouvant en possession de la carte au trésor d'un vieux flibustier, une expédition s'organise pour cet intrépide et honorable jeune garçon à bord de l'Hispaniola en compagnie de deux de ses amis, afin de débusquer et rapporter ce fameux trésor. C'est l'embarquement pour la grande aventure, mais le danger rôde car de terribles lascars sont également intéressés par ce trésor dont le non moins charismatique Long John Silver…



Je comprends que cet ouvrage ait pu toucher et faire rêver tant de petits et grands enfants… On prend plaisir à suivre ce jeune Jim dans ses aventures. Si vous aimez les histoires de flibustiers, de course au trésor, de filouterie et de voyage, vous devriez y trouver votre bonheur.



Je ne l'avais jamais lu et ce fut l'occasion d'y remédier en partageant cette lecture avec un de mes loulous qui était très tenté par une histoire de pirates.



Ce que je n'avais pas prévu, malheureusement, c'est que le texte soit vraiment trop difficile pour lui. Il a seulement 10 ans et n'est pas un gros lecteur à la base : le vocabulaire, les descriptions et les tournures de phrases ont eu raison de sa volonté et surtout de sa compréhension. Il a bien essayé de s'accrocher en s'appuyant sur nos échanges, mais j'ai bien vu que c'était trop laborieux pour lui. Sans doute trop tôt, mais j'espère qu'il reprendra cette lecture dans quelques années…



« Yo-ho-ho ! et une bouteille de rhum ! »
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Voyage avec un âne dans les Cévennes

Les chagrins d'amour sont souvent une source d'inspiration chez les auteurs. C'est justement à cause (ou grâce, pour notre plus grand plaisir) d'une peine de cœur que Stevenson, écrivain écossais, entreprend ce périple. Il lui fallait effacer l'image de cette belle américaine dont il était tombé fou amoureux, Fanny Osborne, lors d'une rencontre à l'auberge de Grez-sur-Loing, en Seine et Marne. Car bien qu'écossais, Robert-Louis passait le plus clair de son temps en France. Son médecin lui conseilla de se changer les idées. Stevenson partit alors à la campagne, au Monastier-sur-Gazeille. C'est l'ennui qui le poussa à effectuer cette longue randonnée à travers les Cévennes.



Nous sommes loin ici de L'Île au trésor ou de L'Étrange Cas du Dr Jekyll et de Mr Hyde. En toute simplicité, l'auteur nous décrit son périple, ses émotions, ses difficultés, notamment avec son ânesse, Modestine, à laquelle il est profondément attachée, l'accueil qu'il reçoit. Il s'interroge sur les camisards et nous fait revivre ainsi l'Histoire de ce lieu où baignent encore mystères et religions. Ce livre est un véritable hymne. L'amateur de randonnées pourra parcourir à la lettre les chemins empruntés par Stevenson. Le lecteur lambda sera, quant-à-lui, transporté dans cette région dont on ne parle pas assez.



Cette lecture fut un grand moment. Je ne peux que vous la conseiller.
Lien : http://www.lydiabonnaventure..
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Voyage avec un âne dans les Cévennes

Un must read pour les amoureux des wild trip et du slow travel. Trop d'anglicismes en une seule phrase, désolée, mais c'était pour rendre hommage à la langue natale de l'auteur bien sûr !



Sinon, il s'agit d'un agréable carnet de voyage, tout en sincérité, sans mise en scène, dans des décors montagnards de toute beauté, et grâce auquel on en apprend plus sur la guerre des Cévennes, un soulèvement de paysans protestants début 1700.







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Le creux de la vague (Le reflux)

Il y a une vague dans les affaires des hommes.(Shakespeare)



Un peu de noirceur à Tahiti, voilà qui modifie l'image de carte postale. Ce pavillon jaune qui est dressé sur le port indique une épidémie: l'influenza (la grippe) qui amène son lot de quintes de toux dans la population de Papeete.

C'est même devenu un peu trop bruyant pour les trois pauvres types allongés sur la plage, dans le froid et la pluie, sans rien à manger. Herrick, Huish et Davis, se sont retrouvés là par hasard et forment depuis des semaines un trio de parias.



Mais l'illégalité d'un procédé va leur permettre de se trouver sur un bateau et de partir à l'aventure sur l'océan Pacifique. Pacifique qui n'a rien de tranquille comme l'on s'en rendra compte par la suite.



J'ai été épaté par la tension et le rythme du livre et me suis esbaudi de la complexité des personnages, surtout le quatrième du quatuor: un caractère déroutant.



Après avoir redouté une introduction un peu longue, vous surprendra un suspense, tout en suspension hydraulique et terrestre, avec trois à quatre personnalités bien différentes, qui m'a tenu en haleine jusqu'à l'issue.



Ce livre est une découverte et, par bien des aspects, fait penser à "L'île au trésor" mais aussi à "L'Étrange Cas du docteur Jekyll et de M. Hyde".



C'est au sommet du plaisir et de la vague que vous serez avec R.L. Stevenson.
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