Citations de Robin Cook (II) (296)
En attendant, la séance est close. (J'ajoutai après coup :) La maison aussi.
Alors, je mis mes mains dans mes poches et je suivis le sergent jusque dans la rue où il pleuvait à verse. C'était l'uabe du premier mars, une saison de tempêtes, et une sorte d'ouragan soufflait de l'est, remontant la Tamise. Pour la première fois de ma vie depuis que je m'étais cassé le bras, à l'âge de seize ans, en jouant au football, j'avais les larmes aux yeux. Mais mes larmes n'étaient pas pour moi - elles étaient pour la colère légitime du peuple.
Là, au bout de ce chemin je vais tourner
Et m’enfoncer dans notre chagrin ;
J’ai peur qu’aujourd’hui ne soit perdu
Et que nous n’ayons hypothéqué demain.
A travers l’obscurité et le tonnerre
Je nous ai fait prendre le chemin du chagrin ;
Je vais faire briller nos lumières une fois encore
Mais je sais que nous sombrons.
Ne mettez pas de noir pour notre douleur,
Ne portez pas de voile,
Mais priez pour nous, nous vous en supplions,
A mesure que pâlissent les nuits,
Soulève-nous et sauve-nous tous deux, Dieu,
Après l’horreur,
Nous avons échoué aujourd’hui,
Et ne réussirons point demain.
Comme la vie était douce,
Comme étaient profonds sa vérité et son amour,
Telle l’eau auprès de laquelle nous nous embrassions
Sous le soleil d’août.
Nous avons donné tout ce que nous avions
Et nous avons dû emprunter ;
Maintenant nous sommes seuls et tristes
Dans le bosquet de notre chagrin.
Adieu, douces heures de la nuit
Adieu, doux air ;
Les autres sont là-ba&s dans la lumière
Mais nous n’y sommes point.
L’aide n’est jamais venue.
Et maintenant l’aide ne pourra jamais venir ;
Priez pour l’âme de mon ami
Priez pour l’homme.
Un bon couteau et un aiguisoir, un marteau également pour briser les os comme ça tout rentrera dans les casseroles. Tu aiguises le couteau et tu tranches la colonne vertébrale en deux ou trois endroits, aux vertèbres. Tu coupes la tête, les pieds, les mains. Surtout la tête et les mains. Tu fais sauter les dents également; voilà le marteau; tu transperces la mâchoire au couteau et tu les fais sauter. Bon tu attends que tout cuise. Tu parles d'un goûter!
Le roman noir est une vocation, pas une profession. C’est l’aboutissement d’un long noviciat ; dès que vous commencez à en écrire un, vous avez opté pour les ténèbres. Vous vous débarrassez de tout ce dont vous aviez besoin autrefois pour vivre dans la lumière, vous n’en aurez plus usage, puis, dans un étrange état second, l’écriture vous fait descendre un escalier froid et obscur jusqu’à une porte que vous ouvrez et que vous franchissez ; elle se referme derrière vous.
Le doute possède un double tranchant. Il vous incite à en apprendre davantage sur vous-même, et au cours de ce processus, vous découvrez que vous ouvrez des portes à l’intérieur de doutes anciens qui donnent sur les ténèbres de nouveaux doutes.
– Vous êtes un type épouvantable, dit Jollo. Ce n’est vraiment pas la délicatesse qui vous étouffe. […]
– C’est parce que je fréquente les morts, Jollo, expliquai-je. Vous devriez faire comme moi, un de ces jours, au lieu de vous déguiser en commissaire et de lécher les culs et des timbres-poste.
Je suis heureux de ne jamais m'être rencontré quand j'étais jeune.
MÉMOIRE VIVE, chapitre 9.
Le Chemin du chagrin
Là, au bout de ce chemin je vais tourner
Et m’enfoncer dans notre chagrin ;
J’ai peur qu’aujourd’hui ne soit perdu
Et que nous n’ayons hypothéqué demain.
A travers l’obscurité et le tonnerre
Je nous ai fait prendre le chemin du chagrin ;
Je vais faire briller nos lumières une fois encore
Mais je sais que nous sombrons.
Ne mettez pas de noir pour notre douleur,
Ne portez pas de voile,
Mais priez pour nous, nous vous en supplions,
A mesure que pâlissent les nuits,
Soulève-nous et sauve-nous tous deux, Dieu,
Après l’horreur,
Nous avons échoué aujourd’hui,
Et ne réussirons point demain.
Comme la vie était douce,
Comme étaient profonds sa vérité et son amour,
Telle l’eau auprès de laquelle nous nous embrassions
Sous le soleil d’août.
Nous avons donné tout ce que nous avions
Et nous avons dû emprunter ;
Maintenant nous sommes seuls et tristes
Dans le bosquet de notre chagrin.
Adieu, douces heures de la nuit
Adieu, doux air ;
Les autres sont là-ba&s dans la lumière
Mais nous n’y sommes point.
L’aide n’est jamais venue.
Et maintenant l’aide ne pourra jamais venir ;
Priez pour l’âme de mon ami
Priez pour l’homme.
Là, au bout de ce chemin je vais tourner
Et m’enfoncer dans notre chagrin
J’ai peur qu’aujourd’hui ne soit perdu
Et que nous n’ayons hypothéqué demain
Ce serait ridicule de dire qu'il présente les symptômes d'une personnalité en voie de désintégration, pensais – je ; cet homme est parfaitement sain d'esprit. Il était même trop sain d'esprit… il laissait paraître une maladie différente, si la santé mentale est une maladie. Comme tous les gens sains d'esprit, il avait recherché la réalité dans l'existence. Il avait commis l'erreur habituelle : il ne s'était pas rendu compte un seul instant que les conditions de l'existence n'autorisent aucun absolu. Ainsi, lorsqu'il avait fini par se trouver face à face avec la réalité, il avait craqué. Comme Persée aurait pu le lui dire, l'homme n'est pas bâti pour supporter toute la vérité. S'il l'était, il n'existerait pas. Il mettrait fin à ses jours en quittant le berceau.
Le seul réconfort ici, c’était l’alcool, un abri douteux et cher ; difficile de trouver la paix dans une petite salle mal éclairée quand vous étiez entouré par le système nerveux central, ruminant sans cesse l’idée de paix sans jamais la trouver, à l’exception peut-être des souvenirs larmoyants réveillés par le tourne-disque derrière le bar.
Les Européens ont la réputation d’être subtils et brutaux. Je le sais, je l’ai lu. Les Médicis et les Borgia faisaient ce qu’ils voulaient de leurs femmes, ils les mariaient à qui bon leur semblait, et les Britanniques en ont fait tout autant.
— Tout le haut du crâne éclaté, expliqua Stevenson. Il n'y a plus que la mâchoire inférieure, le reste décore le papier peint, sans supplément de prix.
- Ce n'est pas toi qui comptes pour ton journal, Tom, dis-je.Qu'est-ce que les directeurs des ventes savent des tragédies et qu'est-ce qu'ils en ont à fiche ?
- Tu pourrais dire la même chose de la police.
- Je sais, fis-je, et je le dis souvent. Voilà pourquoi je reste au grade qui est le mien.
- Tu es un type étrange.
- Pourquoi étrange ? Elle me semble parfaitement évidente, la différence entre ce qui est honnête et ce qui est malhonnête.
Dans un roman, on trouve généralement la possibilité au moins de regarder vers l’avenir, une évolution future latente, si éloignée soit-elle. Dans des mémoires, cet élément est absent. Le fouillis des voix et des bruits humains, les pubs londoniens à dix heures du soir, mon père jouant du piano dans le couloir, ma grand-mère accoudée à la rampe et chantant, tout cela n’a plus aucun rapport avec l’individu que je vais devenir, mais uniquement avec celui que j’ai été, que je fus.
Interrompu par la vieille, venue voir ce qui se passait dans la pièce d'à côté, alors qu'il n'en avait pas encore terminé avec la fille, le tueur se rua sans un mot sur l'intruse, l'empoigna comme un paquet de linge sale, puis l'expédia à travers le panneau frontal de son horloge à balancier, située à l'entrée de l'appartement, avec, avec une violence dont lui-même ne se savait pas capable. Il vit tout de suite qu'il avait bien travaillé; la vieille mourut sous le choc. Après le vacarme que provoqua son corps en brisant l'horloge - le fracas soudain du bois qui éclate, le bruit de linge mouillé d'un cerveau heurtant le fond d'un crâne - elle poussa un unique soupir, macabre réplique d'un sanglot; et ce son qui franchit ses lèvres, tandis qu'elle mourrait, la tête dans l'horloge, éclipsa tous les autres bruits de la pièce.
Et pourtant il n’est de pire meurtre à découvrir qu’un corps mort de froid contre une porte.
Le but du roman noir, dans ce qu'il y a de mieux, a toujours été de détruire le mal en le décrivant ; c'est une littérature positive et non pas négative, ne serait-ce que parce qu'elle montre tout ce qui dans notre société est négatif.
Le langage n'est pas encore mort […].
Ce n'est pas le langage qui est mort, ce sont les gens qui l'utilisent. Ou plutôt, quand le langage écrit ne correspond plus à la façon dont on le parle, il meurt sur la feuille ; il y a un grave problème quelque part. Une langue qu'on ne peut pas parler ne peut pas s'écrire. Sinon, peu importe le bruit que vous faites avec, c'est toujours le silence.
Chapitre 7.