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Citations de Romain Gary (5294)


Romain Gary : le rebelle indomptable.

Je suis a priori contre tous ceux qui croient avoir absolument raison. […] Je suis contre tous les systèmes politiques qui croient détenir le monopole de la vérité. Je suis contre tous les monopoles idéologiques. […] Je vomis toutes les vérités absolues et leurs applications totales. Prenez une vérité, levez-la prudemment à hauteur d'homme, voyez qui elle frappe, qui elle tue, qu'est-ce qu'elle épargne, qu'est-ce qu'elle rejette, sentez-la longuement, voyez si ça ne sent pas le cadavre, goûtez en gardant un bon moment sur la langue – mais soyez toujours prêts à recracher immédiatement. C'est cela, la démocratie. C'est le droit de recracher.
L'Affaire homme de Romain Gary.
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Je ne dis ici que ce que chaque couple a connu, ce sont là choses qui ont creusé notre plus vieux chemin sur la terre. Je vous parle d'une bienheureuse absence d'originalité, parce que le bonheur n'a rien à inventer. Rien, dans ce qui nous unissait n'était à nous seuls, rien n'était différent, unique, rare ou exceptionnel, il y avait permanence et pérennité, il y avait couple, nous étions plus anciens que mémoire humaine. Je ne pense pas qu'il y ait bonheur qui n'ait goût immémorial. Pain, sel, vin, eau, fraîcheur et feu, on est deux, et chacun est terre, et chacun est soleil. (p.44)
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Elle aimait les jolies histoires, ma mère. Je lui en ai raconté beaucoup.
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On peut me dire tant qu'on voudra que la liberté, la dignité, l'honneur d'être un homme, tout ça, enfin, c'est seulement un conte de nourrice, un conte de fées pour lequel on se fait tuer. La vérité, c'est qu'il y a des moments dans l'histoire, des moments comme celui que nous vivons, où tout ce qui empêche l'homme de désespérer, tout ce qui lui permet de croire et de continuer à vivre, a besoin d'une cachette, d'un refuge. Ce refuge, parfois, c'est seulement une chanson, un poème, une musique, un livre. Je voudrais que mon livre soit un de ces refuges, qu'en l'ouvrant, après la guerre, quand tout sera fini, les hommes retrouvent leur bien intact, qu'ils sachent qu'on a pu nous forcer à vivre comme des bêtes, mais qu'on a pas pu nous forcer à désespérer. Il n'y a pas d'art désespéré- le désespoir, c'est seulement un manque de talent.
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La vie est jeune. En vieillissant, elle se fait durée, elle se fait temps, elle se fait adieu. Elle vous a tout pris, et elle n’a plus rien à vous donner.
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Lady L. savait aujourd’hui qu’il y avait une contradiction entre ce qu’Armand lui enseignait et sa façon d’être, entre cette liberté absolue qu’il invoquait et son propre asservissement à une idée. Il y avait une contradiction même entre l’idée de la liberté absolue et un dévouement absolu à cette idée. Il y avait une contradiction entre la liberté de l’homme dont il se réclamait et sa soumission totale à une pensée, à une idéologie. Il lui semblait aujourd’hui que si l’homme devait être vraiment libre, il devait se comporter librement aussi avec ses idées, ne pas se laisser entraîner complètement par la logique, pas même par la vérité, laisser une marge humaine à toute chose, autour de toute pensée. Peut-être même fallait-il savoir s’élever au-dessus de ses idées, de ses convictions, pour demeurer un homme libre.
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Renato Zaga mourut sans avoir revu son fils, mais convaincu que l'aîné, ayant fait peau neuve, allait porter l'art de tromper son monde à des sommets nouveaux, en procurant aux peuples des visions enivrantes, et en leur révélant un avenir radieux, sans nulle aide des astres et des tarots, et par la seule puissance des idées.
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Je consultai sur ce problème scientifique notre cuisinière, Evdotia, grande spécialiste de sauces, et elle me confirma en effet que tous les hommes étaient des svolotch, des salauds. Mais ayant réfléchi, elle se reprit et me rassura, en ajoutant que les femmes ne valaient guère mieux, ce qui ne me parut point arranger les choses.
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Un salaud noir n'est pas un salaud parce que c'est un noir. C'est un salaud parce que c'est un salaud.
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Le Noir américain est ce qu'il y a de plus traditionnellement américain. La population noire est d'un américanisme encore proche de la source. La raison en est évidente. Parce qu'elles ont été oubliées par la culture et l'éducation, les masses noires croient encore au rêve américain, à l'American way of life, à l'Amérique telle qu'on la parle. Dans la mesure même où ils ont été maintenus dans les couches sociales inférieures, la majorité des Noirs américains croient encore aux valeurs dont ils n'ont jamais été affranchis par un intellectualisme sophistiqué...
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Mon dernier voyage ici date du temps où j'étais consul général à Los Angeles. Couve de Murville fut mon premier ambassadeur ici, et je suis probablement le seul homme au monde à penser à Couve de Murville à la vue des cerisiers en fleurs. Un bref moment de nostalgie. Je ne peux pas dire qu'il me manque, Couve de Murville n'est pas un homme dont on puisse dire qu'il vous manque, amis j'appréciais sa froideur bien habillée et cet air glacial qui dissimule sans doute des violences secrètes et un tumulte intérieur excessivement contrôlé, que ne trahissent que de fugaces agacements.
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Je suis un faible, je le dis sans me vanter. Je n'ai aucun mérite à ça, je le constate, c'est tout. Il y a même des moments où je me sens si faible qu'il doit y avoir erreur et comme je ne sais pas ce que j'entends par là, c'est vous dire son étendue. (p.16)
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Mon fils a six ans, et nous pouvons nous permettre de faire des projets ensemble. Nous décidons qu'après mon retour nous allons emmener Batka en France, pour le marier à une jeune fille française, et ils auront beaucoup de petits. Mon fils, qui a toujours eu de jeunes camarades noirs, ne sait pas que les Noirs existent. Jamais, pas une fois, il ne m'a demandé pourquoi ce monsieur, ou Jimmy, ou sa maman ont la peau noire. Mon fils n'a pas encore été dressé. (p.166)
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Lorsque les anciens colonisateurs se moquent des échecs africains, ils se moquent d'eux-mêmes.
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Je serais désolé si on concluait de tout ce qui précède que je n'ai pas été un homme heureux. Ce serait là une erreur tout à fait regrettable. J'ai connu et je connais encore dans ma vie des bonheurs inouïs. Depuis mon enfance, par exemple, j'ai toujours aimé les concombres salés, pas les cornichons, mais les concombres, les vrais, les seuls et uniques, ceux qu'on appelle concombres à la russe. J'en ai toujours trouvé partout. Souvent, je m'en achète une livre, je m'installe quelque part au soleil, au bord de la mer, ou n'importe où, sur un trottoir ou sur un banc, je mords dans mon concombre et me voilà complètement heureux. Je reste là, au soleil, le coeur apaisé, en regardant les choses et les hommes d'un oeil amical et je sais que la vie vaut vraiment la peine d'être vécue, que le bonheur est accessible, qu'il suffit simplement de trouver sa vocation profonde, et de se donner à ce qu'on aime avec un abandon total de soi.
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J'ai toujours eu tendance à avoir faim devant le spectacle de la beauté, devant les paysages, les couleurs et les femmes. Je suis un consommateur-né.
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Le vie est pavée d'occasions perdues.
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Mon Dieu, pensait-elle, pourquoi faut-il que j’aime un idéaliste, pourquoi ne suis-je pas tombée amoureuse d’un cochon comme tout le monde. On aurait été tellement heureux. » Mais elle savait que ce n’était pas vrai. Elle était au contraire attiré par la beauté de cette flamme qui le dévorait, torturée par un désir impérieux, instinctif et très féminin de détourner vers elle cette tendresse qui était en lui, de la posséder, de ne pas laisser à une autre, fût-elle l’humanité toute entière, cet être exceptionnel, capable d’une telle ferveur, d’une telle fidélité…
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Je rêvais peut-être que j’étais un enfant, que je m’étais perdu dans la forêt la nuit, et j’avais peur. j’imagine que lorsqu’un homme pleure, il y a toujours un enfant qui se paume quelque part…
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Lorsque je me réveille je pense d'abord à rien et j'ai ainsi du bon temps.
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