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Citations de Serge Joncour (2425)


Que les autres soient décevants, c’était fatalement concevable, mais s’y surprendre soi c’était mortifiant.
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Avec la musique tout devient spectacle.
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Au-dessus de la ferme, la lune n'était pas encore levée. Dans le triangle noir, les étoiles se confondaient aux lumières clignotantes qui filaient en ligne droite, celles des avions qui partaient vers le sud. Il y en avait de plus en plus, jour et nuit le ciel en était plein. Alexandre se représentait ces voyageurs dans leur tube de lumière, des cargaisons de dépaysés qui se jouaient des latitudes et enjambaient les continents.
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Aujourd’hui on ouvre sa porte au monde pour ne pas savoir ce qui se passe chez soi.
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Total, tu te décides pour un gevrin-montrachet, en te fiant vaguement au patronyme, au prix aussi, cher mais pas trop, un critère qui ne trompe pas.

Une fois exhumée sa merveille, le sommelier s’avance vers vous comme s’il sacrifiait un gosse, portant amoureusement sa trouvaille dans un petit panier, un genre de berceau. Dans le genre sommelier c’est un grand type, amidonné de noir, un prêtre à l’office, quasiment inabordable, peut-être même pédant. … Après deux trois manipulations il se plante là, juste au-dessus de toi, et te flanque sa relique sous le nez. À ce stade-là il faut se montrer coopératif. Il énonce gevrin-montrachet, tel que c’est écrit sur la bouteille, et tu trouves la subtilité d’annoncer l’année, tel que c’est écrit sur la bouteille.
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La petite bande devant elle doubla un autre groupe, une cinquantaine de militants postés devant un car, ils attendaient qu'on leur ouvre la porte, le chauffeur s'était endormi sur son siège. Pour le réveiller ils chantaient en coeur l'hymne du parti socialiste de Herbert Pagani, mélange de Bella Ciao et de chant russe: " Ne croyons plus aux lendemains qui chantent. Changeons la vie ici et maintenant. C'est aujourd'hui que l'avenir s'invente..."
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C'était la première fois que Caroline mettait les pieds dans un stade, il était rempli de à ras bord, trente cinq mille personnes vociférant et hurlant des "Mitterrand, Mitterrand", avec de grandes lettres blanches dessinant sur la pelouse " Mitterrand président".

( 24 avril 1981 à Toulouse)
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Pour que tout pète comme prévu le 1er janvier 2000 à 0h00 , Anton et Xabi lui avaient filé un précieux coup de main.Ils lui devaient bien ça. D'ailleurs ils n'avaient même pas bronché quand il leur avait demandé de l'aide et expliqué son plan. Leur seule exigence au départ, ç'avait été de ne surtout pas mettre les pieds aux Bertranges, histoire de ne pas s'y faire repérer par les gendarmes ou on ne sait qui.
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Ce qu'Alexandre et ses soeurs avaient toujours entendu de la bouche de leur père, c'est que l'ammonitrate il fallait le protéger de l"humidité, le mettre à l'écart de tout fil électrique, de toute baladeuse, et surtout ne jamais jouer avec des pétards ou des fusées de feu d'artifice à côté. Les jours d'orage,il fallait veiller à ce que les portes de la grange soient bien fermés, si par malheur la foudre tombait sur un des sacs ça déclencherait une explosion gigantesque, une déflagration qui ferait voler en éclats la grange et tous les autres bâtiments, mais aussi les arbres tout autour...
Manier l'ammonitrate c'était pire que le DDT, interdit depuis longtemps, mais dont on écoulait toujours les vieux stocks pour ne pas les jeter.
A la ferme, mine de rien, il y avait tout un arsenal.
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Le père avait descendu les bêtes sur les terres d'en bas, chez Lucienne et Louis. Pourtant ce n'est jamais bon de laisser les vaches boire au fil de la rivière, les bêtes se froissent les pattes sur les rives, ou bien elles chopent la douve ou se refilant la tuberculose en en côtoyant d'autres, mais depuis leur pavillon neuf les grands-parents gardaient un oeil sur le cheptel.
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- Vous ne pourriez pas mettre la radio, ou de la musique, ou je ne sais quoi?
-S'il n'y a que ça pour vous faire plaisir.
Le patron alluma son grand poste et tourna la molette, jusqu'à ce qu'il trouve une station qui diffusait de la musique, Dancing Queen d'Abba, une rengaine fiévreuse de boîte de nuit qui dans ce décor revêtait des airs de petit matin.
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Par moments, ce vieux fou le désespérait. Alexandre était bien le seul à aller le voir à sa fermette. Certains disaient qu'il lorgnait ses terres, voilà pourquoi il rendait visite à l'ancêtre, alors qu'Alexandre s'en foutait pas mal de tous ses prés à cailloux.
A travers ce bonhomme, il avait le sentiment de trouver l'inspirateur de tous les contestataires qu'il avait rencontré, aussi bien les activistes anti nucléaires que les révolutionnaires généralistes de Toulouse, ou la bande d'Anton, ces fermiers hippies du Larzac chez lesquels il était retourné l'été dernier.
A travers Crayssac, il trouvait une sorte de filiation....
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Maintenant qu'il avait vendu ses chèvres, Crayssac ne retirait plus rien de cette nature qui l'avait toujours fait vivre.A cause de ses hanches, il avait dû arrêter le potager en plus des fromages, il avait renoncé à toute cueillette,et à la chasse évidemment. Cette nature qui l'avait toujours nourri, elle ne lui donnait guère plus que des champignons.Pour le reste l'épicier ambulant faisait l'affaire. Tant que la camionnette blanche ferait le détour et secouerait sa camelote pour monter jusqu'ici, il s'y ravitaillerait.
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Boris continuait de plus belle, visant de sa vague les voiliers alentour, ciblant les plaisanciers pour passer au plus près, chahutant les coques de son sillage nerveux, comme s'il balayait là tous les souvenirs de plage qu'il avait de son enfance, ces moments de rancoeur à regarder les bateaux depuis le bord, et ses parents qui ne ressentaient rien de l'insolence, trouvant déjà extravagant de pouvoir perdre une poignée de jours au soleil.
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- Agate, bon sang, viens manger!
De toute manière Agathe était au-dessus de ça, elle s'en foutait pas mal de savoir si ce nuage passerait ou non par là, pas plus qu'elle ne s'intéresserait à la finale de la Coupe de France que le père et Alexandre avaient prévu de regarder demain, ce qui voulait dire que toute la soirée ils monopoliseraient la télé, avec ces commentateurs qui hurlent et ces bruits de stade, ce son toujours trop fort au moment des matchs. A présent qu'il y avait six chaînes, Agathe voulait une deuxième télé parce que chaque soir c'était la guerre pour savoir quel programme on regarderait, de façon absolument pas démocratique...
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Constanze trouvait en Alexandre un homme originel et simple, le supposant libre parce qu'il vivait en pleine nature, il était son seul point fixe et fiable...
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En refermant le grand fût, le regard d'Alexandre de porta sur les énormes sacs blancs au fond de la grange, trois sacs de cinq cents kilos d'engrais. Chaque fois qu'il les voyait il ressentait un scrupule atroce. En fin de compte, il leur en avait déjà filé près de cinquante kilos.
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grâce à la rivière le maïs poussait bien, les rendements étaient bons, les Bertranges étaient une vraie mine d'or végétale, la vallée de l'or vert...
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Alexandre se réveilla à quatre heures du matin sans pouvoir se rendormir. Il ne savait plus ce qui dominait chez lui, le vertige de se retrouver avec Constanze ou l'angoisse de se compromettre davantage, de se faire manipuler par cette bande. Mais il ne pouvait plus faire marche arrière. Il rejoindrait Constanze à quatorze heures devant la petite gare de Dieupentale...
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Lire, c'est voir le monde par mille regards, c'est toucher l'autre dans son essentiel secret, c'est la réponse providentielle à ce grand défaut que l'on a tous de n'être que soi.
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