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Citations de Serge Joncour (2425)


En perdant l'ordinateur je perdais des textes en pagaille, pas tous sauvegardés, ainsi que la poignée de notes prises pour mon feuilleton. En plus de l'outil de travail je perdais l'allier précieux qu'est devenu l'ordinateur, ce vade-mecum qui rattache au monde, une sorte d'interface qui me relie aux autres, à tout un monde superficiel et de savoir, source d'information et d'oisiveté, j'y consigne tellement de notes, de liens, de favoris, de codes d'accès et d'aide-mémoire, des heures de musique qui sont pour moi comme une bande-son, et même des débuts de manuscrits, des petits films faits en voyage, c'est ma mémoire qui s'envolait.
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Le vieux gobait l'air comme un thon qu'on remonte,
suffocant jusqu'à la cyanose,
le vieux qui riait déjà en jurant que tout allait bien, que ça n'était rien,
rien d'autre qu'une blague.
p 32
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Quand d'un coup on s'embrasse, c'est que vraiment on n'en peut plus de cette distance, même collés l'un à l'autre on a la sensation d'être encore trop loin, pas assez en osmose, de là vient l'envie de se fondre, de ne plus laisser d'espace
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C’est un choix démesuré de quitter la personne avec qui on vit, avec qui on est installé depuis des années, avec qui on a des enfants, c’est une décision impossible à prendre, parce qu’elle ouvre sur trop d’abîmes, rompre c’est assumer de défaire son existence mais aussi celle des autres autour, au risque de tout perdre, de les perdre eux-mêmes, au risque de tout déstabiliser. Quitter c’est se redonner vie à soi, mais c’est aussi redonner vie à l’autre, quitter c’est redonner vie à plein de gens, c’est pour ça que les hommes en sont incapables, donner la vie est une chose qu’ils ne savent pas faire. 

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Pour garder un oeil sur tout, elle tenait à faire fabriquer au plus près de Paris, uniquement en France, sur cette règle elle ne transigerait pas.Plus qu'une affaire de principe elle voulait garder la main sur ses lignes de production, tout suivre de A à Z, ne pas attendre trois semaines pour que les marchandises arrivent par conteneurs depuis l'autre bout du monde. Il y a surtout qu'humainement elle ne concevait pas de confier ses modèles en production à des gamines surexploitées qui travaillent soixante-dix heures par semaine. Fabien aurait beau lui sortir tous les chiffres possibles, elle ne lâcherait jamais sur son intention de départ, fabriquer en France.
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Etre au monde, c'est accepter d'entrer dans le tumulte. La vie est une floraison de décisions de tous les instants, on n'est jamais à l'abri d'une demande ou d'une invitation, il arrive même qu'on vous importune en cherchant à vous faire plaisir, il le ressent bien maintenant, ce serait pure folie que de se résoudre à la disponibilité permanente, d'être offert comme le sont les fontaines ou les bancs publics, alors qu'il le sait le calme est là, l'idée d'une volonté est tentante, en tout cas elle lui plaît, il en subodore les bienfaits, il sait aussi que les remparts de cette tranquillité tiennent avant tout à un mot, un simple adverbe par lequel on tient le réel à distance, un mot net et tranchant, le plus souverain et le plus décisif qui soit.
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Leur paye, jusque-là, depuis six mois on la leur verse, la même qu'avant, mais par moments ça fait naître pas mal d'états d'âme, d'être payé comme ça, à ne rien faire, du moins à ne pas travailler. Pour peu qu'on y réfléchisse trop, ça devenait humiliant.
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Entre la ferme et le domaine il n'y avait que huit kilomètres, malgré ça c'étaient deux mondes totalement différents, deux mondes voisins qui ne communiquaient pas.
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Cet homme aussi fort que cet arbre sur lequel il avait posé une main, il ne paraissait pas vraiment mesurer à quel point il l'avait touchée, Aurore était toujours étonnée que ce type l'ait intuitivement devancée, qu'il l'ait comprise sans qu'elle lui parle, ce parfait inconnu lui devenait instantanément proche,
le seul d'entre tous à l'écouter véritablement ces derniers temps, le seul à l'entendre, elle aurait voulu le remercier, le bénir pour son intuition, mais environnée de cette nature humide et froide, dans cette posture insolite, cette situation totalement incommodante, les mots ne lui venaient pas...
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S'il ne s'était pas retourné c'est aussi qu'il en avait marre de se faire piéger par ce réflexe citadin. Depuis qu'il vivait à paris il se surprenait souvent à suivre les femmes des yeux, à contempler des jambes qui arpentaient les trottoirs, à fixer une passagère assise dans le bar, sans intention, mais le regard aimanté.
Il en était écoeuré de cette envie de regarder, fatigué de toutes ces présences, c'est pas naturel de vivre en permanence sous le regard des autres, dans la vallée il ne souffrait pas de ces curiosités, d'autant que ce n'était même pas de la curiosité, à Paris on ne regarde rien d'autre que ce que l'on convoite, le reste on ne le voit pas, on l'ignore, comme on feint de ne pas voir les musiciens qui jouent dans le métro...
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- Il faut donc vivre avant d'écrire ?
- Disons qu'il vaut mieux être en vie pour le faire...

p. 85
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Passé un âge, la lenteur devient un rite, une précaution qui prémunit de tout.
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" Un prix, ça qualifie à vie. Avoir un prix ne dure que quelques heures, mais l'avoir eu dure toute une vie."
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" Toute perte est la promesse d'un bienfait à venir ", on dit ça en Hongrie.
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Écrire, c'est se dénoncer.
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L'amour est une histoire qu'on se raconte, un pacte à deux contre le monde.
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L'enfant, c'est toujours une manière de s'inventer une suite, de se construire un avenir, en dehors de quoi il ne reste plus rien, d'un couple une fois défait il ne subsiste plus rien, sinon des murs parfois, des souvenirs éparpillés dans la tête de chacun, mais les souvenirs, c'est rarement les meilleurs qui dominent, c'est souvent les derniers.
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Qui n’a pas quelque chose à cacher à son voisin, en particulier ceux-là. Dans les deux cas il s’agissait de marginaux, d’êtres limites, pas conventionnels, dans la bâtisse principale il y avait un solitaire au passé tumultueux, et juste en-dessous, près de la rivière, un couple aux revenus douteux qui drainait toute une communauté à géométrie variable. De l’un je retenais qu’il avait un passé enfoui et de l’argent caché, un semblant de famille reparti en Asie, des deux autres je savais qu’ils étaient venus d’ailleurs sous prétexte de réinventer leur vie, de faire un jour du théâtre ou des légumes bio, profitant peut-être de cet isolement pour se livrer à des activités douteuses.
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Tomber amoureux, c'est voir l'autre comme un mystère dont on ne supporte pas d'être exclu, c'est redouter de ne pas l'atteindre, ne plus penser qu'à une chose: le revoir, le côtoyer.p.296
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Son idée de la vie était simple, il y a toujours à faire, ça n'a pas de sens de s'arrêter, se poser c'est se perdre, perdre bien plus que son temps.
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