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Critiques de Théophile Gautier (521)
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Le Capitaine Fracasse

Très bon roman de capes et d'épées, des aventures, des traquenards. Ce livre déborde de longues descriptions, de mots inconnus de nos jours, n'ayez pas peur de vous lancer et de faire quelques recherches sur des mots que vous ne connaissez pas. C'est sympa de lire et d'apprendre du nouveau vocabulaire (ancien certes mais pas grave 😁). Bonne lecture à toutes et à tous 🥰🙂

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Le Capitaine Fracasse

J’ai lu Le Capitaine Fracasse de Théophile Gautier il y a fort longtemps… Ce roman d’aventure publié en 1863 est un véritable fleuron du genre… Il est malheureusement un peu oublié de nos jours ; peut-être se souvient-on davantage du film des années 1960, adapté de ce livre par Pierre Gaspard-huit, avec Jean Marais dans le rôle-titre et, entre autres, Jean Rochefort, Louis de Funès, Philippe Noiret…



Un roman de capes et d’épées sous le règne de Louis XIII…

Le jeune baron de Sigognac, désargenté, offre l'hospitalité à une troupe de comédiens ambulants dans son château délabré… Sans avenir, il décide de les suivre dans leurs aventures et de tenir désormais le rôle du capitaine Fracasse. Amoureux d'Isabelle, la jeune première de la compagnie, il va se découvrir un rival en la personne du duc de Vallombreuse, prêt à tout pour séduire la comédienne...

Des péripéties entrainantes : embuscades, poursuites, enlèvements, intrigues amoureuses, etc…

Une immersion dans la vie des comédiens itinérants et dans le quotidien d’une troupe constituée de rôles stéréotypés : une ingénue, un jeune premier, une soubrette, une coquette, un valet, un barbon, un chevalier, etc…

Une plongée dans une avalanche de grands sentiments…



C’est captivant, drôle, avec un petit côté commedia dell’arte et roman d’apprentissage…

L’écriture mêle des descriptions précises, très visuelles et une succession de mésaventures burlesques et trépidantes. Souvent caricaturale ou satyrique, la plume de Théophile Gautier force le trait à dessein pour livrer un pastiche des travers littéraires de son époque : romantisme, codes de la comédie… On peut lire aussi dans ce roman une mise en scène de la déchéance de l’aristocratie.

Le retournement de situation final est un peu convenu mais dans la logique du genre.



Un roman foisonnant qui ne devrait pas être seulement classé dans la littérature jeunesse.

À relire à tout âge. Pour ma part, je l’ai récemment redécouvert grâce à une adaptation radiophonique sur France Culture.



Lien vers "Le Capitaine Fracasse" sur France Culture :

https://www.franceculture.fr/emissions/fictions-le-feuilleton/le-capitaine-fracasse-de-theophile-gautier?xtor=EPR-3


Lien : https://www.facebook.com/pir..
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La Morte Amoureuse - Avatar et autres Récits ..

Dans cette courte nouvelle, Théophile Gautier nous propose une version du vampire touchante et romantique. Il s'agit d'ailleurs davantage d'une histoire d'amour teintée de fantastique que d'une nouvelle horrifique.



Ce texte est très agréable à lire car il est fort bien écrit, concis et facile d'accès même pour les plus réfractaires au genre. Et Romuald et Clarimonde forment un couple émouvant car leur histoire d'amour est impossible (je suis une grande romantique ;-) ).



Le texte a cependant vieilli sur un point : sa vision extrêmement misogyne des femmes et de leur sexualité. Théophile Gautier charge la mule : les femmes sont des démons qui font perdre la tête aux hommes et les écartent du droit chemin, les transformant en brebis égarés.



« Ne regardez jamais une femme, et marchez toujours les yeux fixés en terre, car, si chaste et si calme que vous soyez, il suffit d'une minute pour vous faire perdre l'éternité. »



Autre époque...





CHALLENGE LE TOUR DU SCRABBLE EN 80 JOURS

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Le Capitaine Fracasse

Théophile Gautier pour le grand public c’est surtout « Le Capitaine Fracasse » et cette récitation qui vient du fond de nos enfances :

« Mars qui rit parmi les averses

Prépare en secret le printemps… »

(« Premier sourire du printemps »)



En fait, Théophile Gautier, c’est un petit Victor Hugo. Attention, je ne compare ni l’homme ni l’œuvre : en quantité comme en qualité, Théo ne peut pas lutter avec Totor (qui le pourrait, d’ailleurs, chez les contemporains de Hugo ?) mais à un moment tous deux ont été chefs d’école, et d’autres se sont rangés derrière leur bannière. Souvenez-vous de la dédicace des « Fleurs du mal » :

« Au poète impeccable, au parfait magicien ès langue française, à mon très-cher et très-vénéré maître et ami, Théophile Gautier, avec les sentiments de la plus profonde humilité, je dédie ces fleurs maladives. C. B. »

Et puis l’œuvre de Théophile Gautier est loin d’être négligeable : son principal recueil de poésies « Emaux et camées » (1852-1872) est un incontournable du XIXème siècle. Ses romans « Mademoiselle de Maupin » (1835), « Le Roman de le la momie » (1858), et « Le Capitaine Fracasse » (1863) sont devenus des classiques. On ne cesse de redécouvrir ses nouvelles fantastiques, dignes de Hoffmann, et ses chroniques littéraires et artistiques, de premier ordre, sont un document inappréciable sur la vie culturelle à son époque.

Paru en 1863, « Le Capitaine Fracasse » vient s’inscrire dans la longue tradition des romans de cape et d’épée qui depuis le « Cinq-Mars » de Vigny (1826), et le « Latréaumont », d’Eugène Sue (1837), a vu fleurir les innombrables succès d’Alexandre Dumas (« Trilogie des Mousquetaires » – 1844-1848), de Paul Féval (« Le Bossu » – 1855) ou d’Amédée Achard (« Belle-Rose » – 1847, « Les Coups d’épée de M. de la Guerche » – 1863).

« Le Capitaine Fracasse » offre un mélange entre deux genres : le roman d’aventures, historique, de cape et d’épée (choisissez ou prenez le paquet, c’est le même prix) et la « comedia del arte » qui au XVIIème siècle avant que Corneille, Molière et quelques autres n’en fassent un art majeur, était la seule expression théâtrale connue du grand public.

Le baron de Sigognac se morfond dans son château en ruines, avec son chien, son chat, son vieux serviteur. Un soir une troupe de comédiens ambulants s’arrête au château. Le baron tombe amoureux de la belle Isabelle et suit la troupe. Le Matamore étant mort de froid, le baron le remplace et prend le nom de capitaine Fracasse. Il partage dès lors la vie des comédiens et devient le protecteur n° 1 d’Isabelle, poursuivie et harcelée par un jeune noble le duc de Vallombreuse. Fracasse et le duc s’affronte à plusieurs reprises, avant de s’apercevoir qu’Isabelle est la demi-sœur du duc. Dès lors tout est bien qui finit bien.

Gautier nous livre un bon roman « à l’ancienne » avec duels, chevauchées, trahisons, complots, romance, comme dans les meilleurs Dumas ou Féval. Il y ajoute une bonne part de pittoresque, notamment dans la description de la troupe, qui nous fait penser à la jeunesse du jeune Molière sur les routes de France, la documentation est de premier ordre. Et comme on peut s’y attendre, le style est enjoué, les descriptions suffisamment nombreuses, et suffisamment peu nombreuses, pour qu’on puisse à la fois capter l’action et le décor.

A la rigueur, vous pouvez voir le film de 1961 de Pierre Gaspard-Huit, avec Jean Marais. La même année, à la télévision, dans le cadre du Théâtre de la Jeunesse, un film de François Chatel avec Bernard Woringer (disponible sur le site de l’INA, le téléfilm, pas Bernard Woringer)

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Charles Baudelaire

Sandor Marai, dans son Journal de 1944 (p. 84), écrit un si grand éloge de l'essai de Gautier sur Baudelaire, que j'ai été lire le texte en question. Gautier n'est pas seulement le dédicataire des Fleurs du Mal, l'ami de l'auteur et un esthète parfait. C'était aussi un pauvre écrivain attaché à la "roue du journalisme" qui écrivait, pour gagner sa vie, des critiques d'art, de théâtre et de littérature, si nombreuses qu'on n'en fait pas le tour. En 1868, il rédige cette étude de Baudelaire pour "Le Moniteur Universel", et pose les bases et les principaux éléments du discours critique (pré-linguistique et pré-stylistique) sur Baudelaire, les Fleurs du Mal, le fameux procès de 1857, les traductions d'Edgar Poe, et le grand livre sur l'opium et Thomas de Quincey ("Les Paradis Artificiels"). La grandeur des Petits Poèmes en Prose, parus peu de temps avant cette étude, lui échappe totalement. Gautier n'a rien d'un penseur ni d'un critique littéraire bien pertinent : il ne comprend pas grand chose à la poésie de Baudelaire et, dix ans après le procès pour immoralité, se croit obligé de défendre la moralité profonde de l'homme et de l'oeuvre, comme si cela avait la moindre importance. Mais il est un artiste : il sait merveilleusement parler du vers baudelairien, de la langue du poète, de sa métrique et surtout de ses images. Gautier est un écrivain peintre : incapable de penser, il voit avec génie formes et couleurs. Et sa maîtrise du style imagé, luxueux, de la description, font de ce livre une oeuvre de prose française magnifique.
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Saint-Pétersbourg

Quoi de plus excitant que de se mettre dans la peau d'un voyageur du XIXè siècle pour se sentir une âme d'aventurière romanesque?

Sur les pas d'un poète, me voici emportée au temps du Tsar Alexandre II, qui échappa à sept tentatives d'assassinat et périt tragiquement dans un attentat à la bombe en 1881.



Mais lors de son séjour, en 1858, Théophile Gautier ne voit que les splendeurs de la ville, le miroitement des ors, des cristaux, des bijoux, le luxe des pelisses de zibeline et de renard bleu, l'élégance des dandys en calèche et la magie des traineaux qui filent sur la Néva gelée. Son regard se pose sur toutes les curiosités de cette cité hybride, si européenne et tellement russe.



Il ne pressent rien des drames à venir et s'émerveille devant le cortège formé par la famille impériale, suivie des dignitaires en tenue d'apparat, des princesses vêtues de soie et de brocart, des seigneurs et des généraux chamarrés d'or et de décorations. Tandis que son Altesse ouvre le bal et convie ses hôtes à souper, que la jeunesse dorée passe des nuits blanches à boire du champagne et à déguster du caviar, l'étudiant pauvre grelotte dans sa mansarde et médite des songes meurtriers. Bientôt la hache s'abattra sur l'usurière et la colère du peuple fera trembler l'Empire des Romanov.



Mais pour l'instant, la lune brille dans un ciel d'une pureté de cristal et le confortable traineau du voyageur glisse sur le marbre blanc de la perspective Nevsky tandis qu'au loin luit la flèche d'or de l'Amirauté.
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Le Capitaine Fracasse

Je ne connaissais pas Gautier (sauf par l'école), avant de lire le capitaine Fracasse. Je l'ai lu en me délectant de cette belle langue, quoiqu'un peu maniérée. L'histoire reste classique et la psychologie des personnage ancrée dans les normes du 19è siècle, mais on joue rapidement le jeu et j'ai vécu l'histoire d'amour et de "capédépée" comme un film qu'on se fait, grace aux descriptions détaillées et imagées de l'auteur.
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La Comédie de la Mort et autres poèmes

Le dandy du romantisme s'abandonne à sa verve macabre, érotique et fantastique..non sans humour- souvent très noir, l'humour!- et avec un sens certain de la provocation. Piquant!
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Le Capitaine Fracasse

Enfin l'ouragan tomba, et la neige, suspendue en l'air, put descendre moins tumultueusement sur le sol. Aussi loin que l'oeil pouvait s'étendre, la campagne disparaissait sous un linceul argenté.

"Où est donc Matamore, dit Blazius, est-ce que par hasard le vent l'aurait emporté dans la lune ?

- Nous ne l'avons pas vu, dirent les comédiens, et comme les tourbillons de neige nous aveuglaient, nous ne nous sommes point autrement inquiétés de son absence, le pensant à quelques pas de la charrette.

(...)

On résolut d'attendre quelques minutes, lesquelles passées, on irait à sa recherche. Rien n'apparaissait sur le chemin, et de ce fond de blancheur, quoique le crépuscule tombât, une forme humaine se fût aisément détachée même à une assez grande distance. La nuit qui descend si rapide aux courtes journées de décembre était venue, mais sans amener avec elle une obscurité complète. La réverbération de la neige combattait les ténèbres du ciel, et par un renversement bizarre il semblait que la clarté vint de la terre. L'horizon s'accusait en lignes blanches et ne se perdait pas dans les fuites du lointain.

(...)

" Il faut l'aller chercher sans attendre, dit Blazius, avec la lanterne dont la lumière lui servira de guide et d'étoile polaire s'il s'est égaré du droit chemin et vague à travers champs ; (...)

L'orage avait bouleversé la neige de façon à effacer toute trace ou du moins à en rendre l'empreinte incertaine. La nuit rendait d'ailleurs la recherche difficile, et quand Blazius approchait la lanterne du sol il trouvait parfois le grand pied du Tyran moulé en creux dans la poussière blanche, mais non pas le pas de Matamore, qui, fût-il venu jusque-là, n'eût pas marqué non plus que celui d'un oiseau.

Ils firent ainsi près d'un quart de lieue, élevant la lanterne pour attirer le regard du comédien perdu et criant de toute la force de leurs poumons : "Matamore, Matamore, Matamore !"

(...) le silence seul répondait ou quelque oiseau peureux s'envolait en glapissant avec une brusque palpitation d'ailes pour s'aller perdre plus dans la nuit. Parfois un hibou offusqué de la lumière piaulait d'une façon lamentable. Enfin, Sigognac, qui avait la vue perçante, crut démêler à travers l'ombre, au pied d'un arbre, une figure d'aspect fantasmatique, étrangement roide et sinistrement immobile.

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Le Roman de la momie

Voici une oeuvre qui revient de loin pour moi. Texte imposé au collège, j'avais vite abandonné la lecture. Et en redécouvrant le texte, j'ai compris.

Il y a peu d'action et il ne faut pas chercher un grand travail sur les personnage, non c'est une suite de descriptions très riches pour que le lecteur puisse se faire une image mentale très précise de l'Egypte ancienne.



Théophile Gautier est pointilleux et cherche le mot juste (parfois un peu trop, si l'on ne connait pas le vocabulaire on doit se référer au dictionnaire régulièrement) et il dépeint avec des mots des tableaux superbes. Le lecteur est un peu dans un musée à regarder ses toiles avec minutie.



Il m'a tout de même fallu de la volonté pour terminer ce court roman, car totalement à l'opposé de ce que j'attends habituellement d'un livre. Maintenant adulte, j'ai eu le recul adéquat et le bagage culturel pour comprendre que ce roman publié au 19ème siècle dans les journaux avait pour but premier de faire voyager les lecteurs qui ne pouvaient à cette époque le faire comme on peut maintenant.



Je regrette qu'à l'époque où je devais le lire au collège, personne ne nous ai guidés en donnant cette information afin de susciter plus d'interêts. J'ai maintenant un avis beaucoup plus favorable même si j'avoue que je ne pourrai pas lire ce type de roman très souvent.
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Le Roman de la momie

Un roman passionnant certainement né d'une rêverie orientaliste dont Gautier avait le secret et la passion.

Comme un très grand nombre d'écrivains du XIXe siècle parmi lesquels on compte Zola et Flaubert, Gautier propose un roman qui repose sur une très importante documentation et laisse le reste à son talent et à son imagination. On remarque quelques lieux communs : triangle amoureux, histoire d'amour impossible et tourmentée, etc.

Mais ces topoï n'enlèvent rien à la qualité du roman et au plaisir de la lecture. L'écriture de Gautier rend l'œuvre singulière et captivante.

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Arria Marcella - Le pied de momie - La Vénus ..

*Ce livre recueil 4 nouvelles :

-Arria Marcella de Théophile Gautier (3 étoiles)

-Le pied de momie de Théophile Gautier (3,5 étoiles)

-La Vénus d’Ille de Prosper Merimée (3,5 étoiles)

-Petite discussion avec une momie de Edgar Poe (3 étoiles) *



*Arria Marcella*

Trois amis, Max, Fabio et Octavien, visitaient un jour le musée des Studj à Nantes. Octavien, regardait les vestiges et découvre un corps de femme moulé dans la lave de l’éruptions du Vésuve. Il en tombe... amoureux !

Le lendemain, ils partent pour Pompéi. Et la nuit, Octavien n’arrivant pas à dormir, sort se promener et la ville a changer...



*Le pied de momie*

Un homme, cherchant un presse-papiers dans une brocante, demande à un monsieur de lui montrer des modèles et ce monsieur lui montre un pied dans des bandages... cet homme décide de l’acheter...



*La Vénus d’Ille*

En déterrant un arbre gelé, 3 hommes découvre une statue de Vénus. Il la garde, mais cette statue ne va apporter que des malheurs... est-elle maléfique ? Veut-elle du mal des autres ?



*Petite discussion avec une momie*

Un jour, un docteur décide avec l’autorisation du maire de la ville et du directeur du musée de faire revivre une momie en lui remettant ses organes dans les canopes (je crois que c’est ça !) et elle lui mettant une décharge électrique. Ce docteur invite juste un de ces amis. La momie recommence à vivre et les 3 personnes s’entretient pendant un long moment sur la science et autres choses très intéressantes...



Mon préféré est le pied de momie car j’ai vraiment bien aimé ! Je trouve que c’est une bonne idée de rassembler ces 4 nouvelles dans le même recueil car ça prend moins de place !
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Grenade

Théophile Gautier nous dépeint, dans cet extrait du "voyage en Espagne de Madrid à Jerez" publié en 1843, une Andalousie pittoresque et avenante en pleine mutation.

Il décrit avec force détail et une poésie colorée, une Grenade aujourd'hui disparue. Pour avoir plusieurs fois séjourné dans ses murs, je peux vous assurer qu'il dépeint la vraie Grenade immortelle que seuls perçoivent de nos jours les yeux des poètes, des romantiques et d'autres doux rêveurs.



Un magnifique récit de voyage romantique pour les amoureux de Grenade et pour tous ceux pour qui voyager veut dire découvrir.
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La Morte Amoureuse - Avatar et autres Récits ..

Des nouvelles mêlant amour et fantastique. Et toutes plaisantes à lire. Je trouve que Théophile Gautier mériterait un plus grand succès et une plus grande reconnaissance. Son aptitude à mélanger parfaitement les genres et un vocabulaire riche font de ce recueil de nouvelles, un des meilleurs que j'ai lu jusqu'à présent.
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Le Capitaine Fracasse

Il me souvient d'avoir lu Le capitaine Fracasse, enfant, mais dans une version de 200 pages. Ce livre édité dans la collection La bibliothèque des Classiques d'Archipoche en compte 700. Certes, l'ouvrage est de petit format, mais je me rends compte que je n'avais lu qu'une version condensée. Ce qui est très compréhensible, car Théophile Gautier décrit, décrit et décrit encore. On ne rencontre le premier humain qu'après avoir lu une vingtaine de pages décrivant le château et les alentours. Puis, à chaque fois qu'un personnage entre en scène, l'auteur fait de lui un portrait détaillé, de pied en cap, vêtements inclus. Pareil pour tous les lieux traversés, si bien que l'on peut se faire une idée très précise du voyage de Sigognac et de ses rencontres. Cela peut parfois paraître long, mais la langue est belle et les mots tombés en désuétude voire totalement oubliés ajoutent un charme suranné oh combien irrésistible : "... le gros homme, étendu à jambes rebindaines...", "... un bélître parvenu, concussionnaire et simoniaque...", "Le beau Léandre, pensant toujours à la châtelaine, s'adonisait de son mieux...", ... Voilà un très court échantillon des joyeusetés que l'on trouve dans l'écriture de Théophile Gautier. Pour le reste, eh bien, nous sommes dans un roman d'aventures historique, tous les ingrédients sont là : le jeune homme désargenté, la belle jeune fille, l'amour, la trahison, les bagarres, ... un roman qui fera les belles heures du cinéma dit de cape et d'épée (je me souviens de la version de Pierre Gaspard-Huit avec Jean Marais), il y eut aussi des séries animées, et même du théâtre. Je ne suis pas sûr que ce roman fera les délices des adolescents de maintenant, parce que sans doute pas assez actif, nerveux, mais il fera sans nul doute celui de leurs parents-ex-adolescents qui en plus de trouver une histoire romanesque à souhait, emplie des codes du genre auront un réel plaisir de lecture dans les descriptions, le vocabulaire et les envolées lyriques du Pédant, l'un des personnages de la troupe de comédiens qui ne peut s'exprimer que dans l'outrance et l'emphase.



Très belle idée de réédition. Très belle collection, même si les -très- petits caractères peuvent gêner la lecture des ex-adolescents dont la vue baisse.
Lien : http://www.lyvres.fr
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Emaux et Camées

Contralto : sa lecture gagne à se prolonger par une écoute du duetto :

Philippe Jaroussky/Max Emanuel Cencic/

Musique Giovanni Bononcini/

"Chi d'Amor tra le catene"/

Les arts florissants/William Christie/2011
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Le Capitaine Fracasse

J'ai lu récemment ce classique de la littérature française.

Ce roman va être joué dans ma ville, adapté au théâtre par un certain Caradoc de la série Kaamelott.

Il fallait que j'aille voir cette pièce. Il fallait donc que je lise ce livre.



Et c'est un très beau récit, au rythme enlevé, qui alterne les scènes épiques et les magnifiques descriptions.

Car là est le point fort de ce texte. La beauté de ses mots.

L'auteur nous emmène sur la grandeur (celle qui élève) de ses phrases.

C'est un peu suranné, parait-il, mais c'est merveilleux, le suranné, ce superbe français qui ne se parle plus ainsi.



Un grand merci, donc, à Théophile Gautier pour son flamboyant Capitaine Fracasse
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Le Capitaine Fracasse

Je jubile d'être retournée en enfance avec ce roman de capes et d'épées. "Le capitaine Fracasse" a beau dater de 1863, Théophile Gautier reste un jeune homme à mes yeux.

Petite je voulais m'appeler Isabelle, le doux prénom de la belle comédienne qui va par les routes et dont est follement amoureux le baron de Sigognac alias le capitaine Fracasse. Celle qui joue sur scène la jeune ingénue sera sauvée par son chevalier servant mais aussi par la petite Chiquita la petite voleuse qui lui sera redevable parce qu'un jour, Isabelle lui a donné son colier plutôt que de la punir.

Et puis derrière les attaques de brigands, il y a le redoutable duc de Vallombreuse.

Bien évidement il y a des histoires de sang noble qu'on ne peut éviter. Mais ce qui triomphe dans cette aventure, en plus de l'amour, c'est le théâtre avec ses rodomontades et un beau clin d'oeil à Pierre Corneille et "L'illusion comique" ce qui n'est pas un hasard puisque cette pièce est elle même un hommage au théâtre.







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La Cafetière

Etoiles Notabénistes : ******



ISBN : inconnu tout à fait à l'époque puisque "La Cafetière", sous son premier titre d'"Angela", parut en 1831 - Le texte que nous avons lu est tiré de "Récits Fantastiques", chez Garnier-Flammarion sous l'ISBN 9782081207219



Eh ! oui, celui qui, sur une caricature célèbre, figure en croupe du cheval d'un Hugo partant droit pour la Bataille d'"Hernani", avait un faible accentué - la liste de ses œuvres le prouve - pour le conte fantastique. Il nous en reste donc de très nombreux récits, certains parfaits, d'autres moyens, d'autres moins accessibles et moins réussis, dont les meilleurs ou tout simplement les plus populaires se croisent et se recroisent dans les anthologies spécialisées. Citons par exemple "Aria Marcella" ou "La Morte Amoureuse" et osez me dire que vous ne les connaissez pas au moins de titre même si vous confondez le premier avec une version latine et le second, avec une nouvelle de Poe. ;o)



Alors, évidemment, Théophile Gautier, en principe, c'est un Romantique. Mais, en ce qui me concerne, je l'ai souvent trouvé proche, en tout cas dans l'écriture à défaut des idées, du réalisme. Non pas un réalisme un peu sec, trop "léché" comme celui, parfois, de Flaubert, non pas cet autre, qui est aussi un miracle d'équilibre avec le lyrisme, et que l'on trouve dans certains ouvrages de George Sand, mais un réalisme qui lui appartient en propre, dont il ne se rendait peut-être pas compte lui-même quand il écrivait, et qui rend si vivantes les ruines où flâne Aria Marcella comme cette chambre tapissée de Jouy où pénètre le narrateur de "La Cafetière", Théodore, cela par une nuit assez sombre des années 1830, au cœur d'une antique maison où il se retrouve avec tout une bande d'amis.



Pour obtenir ce résultat, Gautier n'utilise que le détail, mais un détail assez précis pour que le lecteur soit à même de le "voir" mais pas trop nettement limité cependant pour que cette vision au millimètre près - ou presque - n'en vienne à l'aveugler et, pire encore, à le lasser.



Car enfin, cette délicieuse petite "Cafetière" en porcelaine, nous sommes en 2018, sous l'Ere d'un pseudo-Jupiter qui se croit tout permis (on se demande d'ailleurs pourquoi mais ... je m'abstiens d'aller plus avant afin de ne pas souiller ce petit joyau qu'est cette nouvelle, à la fois simple et élégante, une véritable aristocrate de la Littérature française) lorsque nous ouvrons les pages qui nous content son histoire : or, à peine suivons-nous Théodore dans la chambre où il va passer la nuit que nous voici transportés non seulement au XIXème siècle, siècle de l'écriture du texte, mais encore au XVIIIème, siècle où est censée avoir vécu la petite cafetière.



Le tour de force est magistral et pourtant, comme les plus grandes illusions jamais inventées par les meilleurs magiciens, il n'a l'air de rien. Mieux : il nous annonce, sans que nous en ayons conscience, que la fin de la nouvelle nous prépare une autre virevolte (plus exactement une double-virevolte), confondante de malice ... et de fantastique. L'Art sacré de la Chute, si difficile à atteindre et cependant commun - songez à la simplicité tranquille, à la vulgarité même que dissimule ce dernier adjectif, quand on le prend dans un sens qui n'inclut pas la connotation du partage - aux meilleurs nouvellistes et conteurs : cet Art est quasiment au summum dans l'humble petite "Cafetière" de Théophile Gautier.



D'ailleurs, c'est tout-à-fait banale, commune quoique mignonne, qu'apparaît tout d'abord à notre narrateur l'héroïne du récit. Il s'agit d'une cafetière, une petite cafetière en porcelaine, posée sur une table, d'où il la voit bientôt se lancer fort habilement sur le sol pour, sans nul doute, se rendre jusqu'à la cheminée et y faire réchauffer son contenu. A ce moment-là, Théodore n'est déjà plus le jeune voyageur frigorifié mais hautement cartésien que la pluie et le bourbier auxquels il venait d'échapper avec ses amis étaient les seuls à préoccuper. Cela fait bien une heure qu'il est couché dans cette chambre qu'on lui a donnée pour la nuit et dans laquelle, dès qu'il y est entré, il lui a semblé que la vie venait tout juste de s'arrêter, comme si quelqu'un l'y avait précédé et était sorti à l'instant pour s'en aller vaquer à d'autres affaires.



Et puis, en contemplant, pour s'endormir, les personnages de la tapisserie - de la toile de Jouy, qui fait toujours très XVIIIème - voilà que, peu à peu, il découvre - on devine avec quelle stupeur d'abord, puis avec quelle épouvante - avec quelle vivacité et quel ... réalisme ;o), les petites marquises et les petits marquis qui s'y ébattent se mettent à bouger vraiment. Ils discutent même entre eux, c'est très clair. Le lit, de son côté, donne l'impression de bouger, de s'animer. Quant aux portraits qui ornent les murs, eux aussi se mettent à faire des leurs.



Visiblement, pour tout ce petit monde, l'heure de se divertir et de faire salon est arrivée. L'occupant de l'une des toiles, qui semble préposé à cette charge importante, s'extirpe de son cadre et s'en va élargir, à l'aide d'une petite clef, ceux de ses voisins, afin qu'ils puissent prendre pied dans la chambre et le rejoindre. Que ces fantômes rematérialisés le temps d'une nuit aient un invité surprise, partagé entre la peur et le besoin de comprendre, n'a pas l'air de les déranger le moins du monde et, précisons-le d'emblée, aucun d'eux n'a la mauvaise grâce de chercher querelle à Théodore. On fait simplement comme s'il n'était pas là - après tout, il n'a pas été officiellement présenté - on bavarde, on papote, on boit du café (savez-vous, à ce propos, que Louis XV, symbole par excellence du XVIIIème siècle français, n'aimait rien tant que préparer tout seul son café matinal ?) et certains vont même jusqu'à danser.



Théodore est fasciné. Dans la pénombre, entre les nuages passant devant la lune et la lueur affaiblie de la bougie, le spectacle est merveilleux, à vrai dire plus merveilleux qu'inquiétant. Toute la grâce, toute la beauté disparues d'un siècle qui s'engloutit dans le sang de Thermidor se raniment sous les yeux d'un jeune homme né sous l'Empire.



Certes, commencée aux douze coups de minuit dans le rythme encore solennel des menuets d'antan, la danse a fini par ressembler, pour chaque couple de danseurs, à une sorte de tourbillon, toujours gracieux mais infiniment rapide. (On notera d'ailleurs que tous les objets ayant servi à prendre le café, y compris la cafetière en porcelaine, au profil si particulier, ont disparu tous d'un seul coup quand a sonné l'heure du bal.) Mais tout demeure aussi étrange qu'éblouissant pour notre héros. Néanmoins, si obsédé qu'il soit par ces couples tourbillonnants, il finit par remarquer, assise dans un fauteuil, un peu à l'écart, une jeune fille au profil bien découpé et qui semble regarder avec nostalgie vers l'extérieur. Elle est jeune, elle est jolie, il voudrait bien faire sa connaissance, ce qui se fait dans les règles, il voudrait même risquer une danse car - de cela il ne s'en apercevra qu'à son réveil - il est (depuis quand donc ?) habillé comme un gentilhomme du siècle précédent.



La jeune personne, d'abord, décline aussi gentiment que poliment, jusqu'à ce que la voix qui avait annoncé l'heure du début des réjouissances - la "voix d'argent" - s'adresse à elle, comme intemporelle, et lui dit : "Angela, vous pouvez danser avec monsieur, si cela vous fait plaisir, mais vous savez ce qui en résultera." Ce à quoi, d'un air boudeur, Angela répond : "N'importe !"



Et notre couple heureux, heureux, oh ! mais heureux ! de valser, de valser, de valser jusqu'au chant de l'alouette. Alors, Angela pousse un cri et veut s'enfuir, elle tombe ...



... et je vous laisse découvrir la fin, bien entendu. Une chute remarquable et qui, il faut bien le dire et le redire, n'a pourtant l'air de rien alors qu'elle nous abandonne à tant de questions - trois très précisément. Mais vous en découvrirez peut-être d'autres. Quoi qu'il en soit, j'espère que vous trouverez plaisir à lire et à relire cette exquise nouvelle, pourtant si brève, qui fait honneur non seulement au talent de Théophile Gautier mais aussi à notre Littérature. ;o)
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La cafetière et autres contes fantastiques

J'avais failli passer à côté de ce grand classique. Cela aurait été bien dommage. Il s'agit de contes de facture "gothique" avec un vocabulaire riche et d'époque. Néanmoins la narration ne subit pas certaines lourdeur que l'on peut avoir chez certains textes du même type. Les contes vont droit au but et supporteraient très bien le passage à l'oralité, telle une trame de conte traditionnel. J'ai particulièrement apprécié "Deux acteurs pour un rôle". L'histoire est très simple, la chute est très rapide et expéditive, mais le propos demeure intéressant. À lire.
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