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Critiques de Théophile Gautier (521)
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Le Roman de la momie

Un roman enchanteur dans l'Egypte ancienne.

Je découvre la plume de Théophile Gautier pleine de charme qui livre un récit extrêmement documenté. J'avais l'impression d'y être.



Le prologue commence par l'exploration d'un jeune lord anglais au XIXème siècle dans la vallée de bihan-el-Molouk. Lord Evandale, un aristocrate est accompagné notamment d'un égyptologue allemand. Il prend comme guide un grec du nom d'Argyropoulos mais qui m'a fait l'effet aux premiers abords d'un escroc à touristes. Mais celui ci conduit le Lord a une tombe inviolée. Le sarcophage est en fait celui d'une très belle jeune femme et qui contient un papyrus qui conte l'histoire de la jeune femme.

Tahoser est amoureuse de Poëri, un bel esclave hébreux qui lui aime une autre femme. Mais le Pharaon a remarqué la belle Tahoser.



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Charles Baudelaire

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« On peut dire de lui que c’était un dandy égaré dans la bohème, mais y gardant son rang et ses manières et ce culte de soi-même qui caractérise l’homme imbu des principes de Brummell. »



Une amitié…

À la fin des années 1849, les deux poètes Charles Baudelaire et Théophile Gautier se rencontre pour la première fois lors d’une fête à l’hôtel Pimodon. Baudelaire, admiratif, veut conserver l’attitude d’un disciple. Il lui dédicace son recueil des Fleurs du Mal paru en1857 :

« Au poète impeccable

Au parfait magicien ès lettres françaises

A mon très-cher et très-vénéré

Maître et ami

Théophile Gautier

Avec les sentiments

De la plus profonde humilité

Je dédie

Ces fleurs maladives »

Par ailleurs, il publie un long article consacré à Gautier, dans L’Artiste du 13 mars 1859 repris sous le titre « Théophile Gautier par Charles Baudelaire ».



Le 20 février 1868, après la mort de Baudelaire, Gautier écrit à son tour un article nécrologique pour le Moniteur Universel intitulé « Charles Baudelaire ».

Un texte magnifique sur son ami : « Au fond de la poésie la plus sombre souvent s’ouvre une fenêtre par où l’on voit, au lieu des cheminées noires et des toits fumeux, la mer bleue de l’Inde, ou quelque rivage d’or que parcourt légèrement une svelte figure de Malabaraise demi-nue, portant une amphore sur la tête. »

Cette Malabaraise décrite par Gautier est Jeanne Duval, mulâtresse aux charmes vénéneux, source de plaisir et de souffrance, l’image de la sensualité féminine dont le corps éveillera les sens de Baudelaire : « Le serpent qui danse » ; « Sed non satiata », et le mènera au spleen dans « Le démon » ou lorsqu’elle prendra les traits d’un être maléfique « Le vampire ».



Avec d’autres membres de l’élite intellectuelle de Paris, Gautier et Baudelaire faisait partie du Club des Haschischins consommateurs de drogues, dont le Haschich et le cannabis. Selon Gautier : « il est difficile de croire que l’auteur des « Fleurs du mal », malgré ses penchants sataniques, ait rendu de fréquentes visites aux paradis artificiels. »



Sur Baudelaire et l’art :

« On pense bien que Baudelaire était pour l’autonomie absolue de l’art et qu’il n’admettait pas que la poésie eût d’autre but qu’elle-même et d’autre mission à remplir que d’exciter dans l’âme du lecteur la sensation du beau, dans le sens absolu du terme… Ces principes peuvent étonner quand on lit certaines pièces de Baudelaire où l’horreur semble cherchée comme à plaisir ; mais qu’on ne s’y trompe pas, cette horreur est toujours transfigurée par le caractère et l’effet, par un rayon à la Rembrandt, ou un trait de grandesse à la Velasquez qui trahit la race sous la difformité sordide. »



La plume de Gautier fait briller toutes les facettes de la poésie de Baudelaire dont les vers et le style l’enchantent : « Baudelaire y mêle des fils de soie et d’or à des fils de chanvre rudes et forts, comme en ces étoffes d’Orient à la fois splendides et grossières où les plus délicats ornements courent avec de charmants caprices sur un poil de chameau bourru ou sur une toile âpre au toucher comme la voile d’une barque ». Il est admiratif du superbe poème « Les petites vieilles » qui étonna Victor Hugo lui-même : « Le poète, se promenant dans les rues de Paris, voit passer des petites vieilles à l’allure humble et triste, et il les suit comme on ferait de jolies femmes ».



Une conclusion de Gautier sur son ami : « Baudelaire a pour nous cet avantage ; il peut être mauvais, mais il n’est jamais commun. Ses fautes sont originales comme ses qualités, et, là même où il déplaît, il l’a voulu ainsi d’après une esthétique particulière et un raisonnement longtemps débattu ». La fin de Baudelaire, encore jeune à 46 ans, est décrite par Théophile Gautier comme une épitaphe :

« À quoi bon insister sur les détails de cette triste fin ? Il n’est pas de bonne manière de mourir, mais il est douloureux, pour les survivants, de voir s’en aller si tôt une intelligence remarquable qui pouvait longtemps encore porter des fruits, et de perdre sur le chemin de plus en plus désert de la vie un compagnon de sa jeunesse. »



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Le Capitaine Fracasse

Mon premier livre de poche acheté avec mes deniers; un souvenir qui ne s’effacera pas tellement j'étais contente de mon achat. Depuis j'ai complètement oublié le roman.

Quand on lit beaucoup certains romans sont chassés par d'autres mais rien n'empêche de les relire. Mais j'ai trop de P A Llllllllllll et pas toute la vie devant moi!

Mais Cancie m'a convaincu avec son billet.
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Grenade

Ce n'est pas cette édition que j'ai eu entre les mains ,il y a quelques années, mais certainement le même texte, extrait des voyages en Espagne. Théophile Gautier y décrit l'Alhambra dans ses moindres détails, essayant même de s'imaginer à l'époque de Boabdil, dernier sultan avant la Reconquista en 1492. Ce texte m'a servi de guide pour ma visite. Texte où il enveloppe de mystère ce palais forteresse, à la manière de ses romans fantastiques. La cour des Lions et les salles adjacentes prennent alors une toute autre dimension. Impossible maintenant de s'y laisser enfermer, mais je ne doute pas une seconde que l'expérience doit être inoubliable. Je garde un excellent souvenir de cette visite en compagnie de Théophile Gautier.
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Le Capitaine Fracasse

Depuis ma prime jeunesse, « Le Capitaine Fracasse » est indissociable des noms de Pierre Gaspard-Huit, mais surtout des inoubliables interprètes, Jean Marais et Geneviève Grad, couple ô combien charismatique et adulé du cinéma en ce début des années 60.



J’en étais restée là de cette histoire avec quelques belles images en mémoires, quelques mots d’amour vite, trop vite échangés par une héroïne rougissante avec son beau capitaine, le tout agrémenté de quelques coups d’épées.



J’ai enfin rendu sa véritable paternité au « Capitaine Fracasse » en le redécouvrant sous la plume de Théophile Gautier.



J’ai aimé cette écriture émaillée de termes aujourd’hui disparus.

Aventures et rebondissements s’enchaînent dans un rythme trépident.

L’atmosphère de l’époque est parfaitement rendue par un luxe de détails souvent cocasses.



Même si l’histoire peut paraître parfois invraisemblable j’ai retrouvé mon âme d’adolescente et me suis laissée bercer par une histoire d’amour intemporelle.





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La Cafetière

Cette courte nouvelle, proposée par la prof de français de mon fils, m'a permis de retrouver l'écriture particulière de Téophile Gautier que j'avais lu moi aussi à mon adolescence.

Logé dans une maison qu'il ne connait pas, notre narrateur, déjà légèrement angoissé, s'éveille la nuit àux dongs de l'horloge annonçant des festivités. Les personnages des tableaux de sa chambre s'animent et sortent de leurs cadres, discutent, puis dansent. Parmi eux, immobile et silencieuse, une jeune fille pâle, Angela...

j'ai apprécié retrouver cette ambiance très 19ème siècle, même si le récit en lui-même ne m'a pas vraiment surprise. Je pensais davantage à un extrait de Merlin l'Enchanteur qu'à un récit d'effroi, mais le charme a joué.
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La morte amoureuse et autres nouvelles

La morte amoureuse comme -La cafetière-, est un récit fantastique de Théophile Gautier écrit au 19 ème siècle, il paraît dans le recueil intitulé -Contes fantastiques-.

J'avais envie de relire quelques-unes de ces histoires, c'est tout naturellement vers ce conte qui m'avait laissé un bon souvenir de lecture que je me suis dirigée.

Le narrateur, un prêtre, y raconte les souvenirs de la vie qu'il a mené en rêve, « toutes les nuits » précise-t-il, et ce pendant 3 ans. Il a commis l'irréparable, il est tombé amoureux. Chaste le jour, il mène une vie de débauché la nuit. le Malin s'est immiscé en lui, pense-t-il, lui qui a mis toute son énergie pour entretenir sa vocation d'ecclésiaste

Pourtant, un jour à l'église il voit une femme belle comme « une déesse ». La description qu'il en fait n'est pas celle de la Vierge Marie… Lors de cette cérémonie il est pourtant submergé par l'angoisse du désir qui l'envahit lui le prêtre de campagne. Il est fasciné, attiré comme un aimant, déchiré entre le devoir et l'amour. C'est un chant de sirène qu'il entend. Comme Ulysse il doit être pieds et poings liés. C'est le coup de foudre entre eux. La jeune femme semble mourir lors de la cérémonie pourtant. Il sera obsédé par cette apparition et n'aura de cesse de vouloir la retrouver mais cette femme existe-t-elle ? le reste du récit est un peu comme Roméo et Juliette, la Béatrice de l'enfer de Dante ? Cléopâtre ? Une femme vampire ? Une courtisane ? avec le surnaturel en prime. Cette femme est le visage de l'amour et de la séduction. Toutes les amantes mythiques sont convoquées.

On se demande si ce sont des visions chimériques ou un amour réel. Rêve ou réalité ?

C'est un récit empreint d'angoisse mais aussi de lyrisme et de mysticisme, le vocabulaire de la douleur, de la blessure à vif et du déchirement parsème le texte, celui du désespoir aussi. On y voit beaucoup d'actions aussi. le conte interroge également la vocation religieuse et le paganisme, l'amour impossible, la mort, la frontière entre le réel et le surnaturel. C'est un très beau conte.





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Spirite

"Spirite", ou "Spirit" à l'origine, est l'histoire d'un amour d'outre-tombe comme Gautier en a tant écrit. Ce thème se rencontre souvent dans ses contes marqués par le Romantisme : deux amants parviennent à s'aimer par-delà des obstacles infranchissables du temps et de la mort. Si la trame du récit de cette longue nouvelle n'étonnera pas un lecteur de Gautier, les splendeurs du style, en revanche, arrêteront son attention. D'une part, le texte est plus long que celui d'Arria Marcella, par exemple, ou de La Morte Amoureuse : l'art verbal prodigieux de Gautier trouve plus d'espace pour se faire admirer. On est plus près de la poésie descriptive que de la prose narrative, et les pages de Gautier pourraient se diviser facilement en morceaux, comme des poèmes en prose de son contemporain, admirateur et quasi-disciple Baudelaire. Son style ne paraîtra "ronflant" qu'à des lecteurs habitués aux misères de la prose française d'aujourd'hui, où la pauvreté, l'ignorance linguistique, voire le ressentiment contre la beauté de la langue, passent pour de la sobriété. Un tel lecteur, déshabitué du luxe littéraire et de la jouissance des images, risque de prendre ces qualités pour de l'emphase. Malgré tout ce qui les sépare, on rappellera la dédicace des Fleurs du Mal à Théophile Gautier : "Au poète impeccable, au parfait magicien ès lettres françaises, à mon très cher et très vénéré maître et ami Théophile Gautier, ... je dédie ces fleurs maladives".
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Une nuit de Cléopâtre

Quand on parle de l'Egypte antique, forcement toute attention devient alertée, surtout quand il s'agit de Cléopâtre, cette reine égyptienne dont le simple nom est l'objet de plusieurs mythes. Théophile Gauthier nous fait voyager dans une séquence de la vie de Cléopâtre où elle est à la quête de l'amour, aussi l'auteur nous relate une terrible histoire d'amour, d'un amour vraiment inaccessible car d'une part reine n'est pas une femme comme toute autre qu'on pourrait aimer aussi facilement, le devoir de la couronne la rend sacrée comparable à une déesse, et d'autre part la reine se méfie de toute déclaration d'amour, elle soupçonne qu'elle soit adressée à sa couronne plutôt à elle-même en tant que femme...





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La cafetière et autres contes fantastiques

Début du résumé (pour ne pas raconter toute la nouvelle !) :

Arrivé chez un ami en Normandie, le narrateur, Théodore, gagne sa chambre. Il se couche et observe les personnages de la tapisserie et des tableaux. Tout à coup, ces derniers prennent vie et se mettent à danser. Le narrateur remarque alors Angéla...



Mon avis :

Il s’agit d’une brève nouvelle fantastique française. Le texte se lit facilement, l’auteur ajoute des pointes d’humour dans cette histoire d’amour et le lecteur hésite jusqu’au bout entre l’explication réelle et l’explication surnaturelle. A mon avis, il est bien de lire cette nouvelle pour sa culture des classiques français et même ceux qui n’aiment pas la lecture devraient l’apprécier pour sa brièveté et les thèmes abordés.

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Le Roman de la momie

Un roman de jeunesse récupéré dans mes cartons de livres,très vieux( Librairie Gründ ,Paris).

Livre,que j'avais lu ,il y a bien longtemps,qui m'a apporté fraîcheur et ressourcement juste ce qu'il me fallait après ces mois difficiles psychologiquement.

Malgré de très nombreuses descriptions qui parfois alourdissent le récit c'est avec plaisir que j'ai retrouvé l ' histoire de cette reine: Tahoser.

Mais notre jeunesse actuelle prendrait-elle autant de plaisir à lire ce roman,cela j'en doute.

Un bon moment d'évasion , à recommander.⭐⭐⭐⭐
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Le Capitaine Fracasse

Il ne faut pas lire ce chef-d’œuvre avec les yeux et l’esprit d’un lecteur du XXIème siècle. Pourtant la description du château de Sigognac, au 1er chapitre, ressemble à un traveling-avant digne des meilleurs films d’aujourd’hui, car comme l’écrit Umberto Eco dans Six Promenades dans les bois du Roman : « par l'association de deux techniques cinématographiques, le zoom et le ralenti (...) en vérité, ce sont les cinéastes du XXème qui connaissent les techniques de la narrativité du XIXème siècle ». Et puis bien sûr, certains dont je suis, trouveront que le romantisme précieux et mièvre de l’amour du Baron de Sigognac et d’Isabelle est définitivement passé de mode et franchement lourdingue.

Mais il ne faut pas s’arrêter là, la force de ce roman, le génie de Théophile Gautier c’est son style. La langue française était alors d’une richesse incomparable, son vocabulaire, mais aussi sa syntaxe, ses références et son inventivité. Je me suis d’ailleurs surpris à lire à haute voix pour mieux en apprécier la qualité. Je pense être quelqu’un d’assez modéré pourtant j’ai trouvé certains passages sublimes.

Le siècle de Louis XIII est ici idéalisé ; L’honneur du gentilhomme, l’amour courtois ... La cape & l’épée. C’est aussi un hommage au monde du théâtre au XVIIème siècle. « En effet, le théâtre n’est-il pas la vie en raccourci, le véritable microcosme que cherchent les philosophes en leurs rêvasseries hermétiques ? », ainsi le rôle de chaque comédien est une extension de son caractère propre. On sent aussi parfois, poindre le romantisme gothique du XIXème dont Théophile Gautier fût un représentant majeur.

Je pense qu’il faut lire ce roman dans sa version originale et intégrale et non dans une des nombreuses éditions pour la jeunesse, même si c’est un peu plus long et si certaines tournures de phrase semblent désuètes.

Je ne lirai pas (hélas) les Trois Mousquetaires ou Notre-Dame de Paris, pollués qu’ils sont par leurs adaptations cinématographiques, mais il n’existe que peu de versions cinéma du Capitaine Fracasse (5 dont 3 avant 1945) et c’est tant mieux, alors profitez-en pour lire ce grand roman classique*****. Allez, salut.

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Emaux et Camées

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Grand ami de Théophile Gautier, Charles Baudelaire se passionne pour le romantisme. En 1859, il dédit un de ses poèmes « Les petites vieilles » à Victor Hugo qu'il avait connu avec Gautier au moment de la bataille d'Hernani en 1830 et les escarmouches des représentations.

En 1861, admirant profondément le peintre Eugène Delacroix, Baudelaire écrit au sujet de son Héliodore de l'église Saint-Sulpice qu'il vient de terminer : « Un tableau de Delacroix vous pénètre déjà d'une volupté surnaturelle. Il vous semble qu'une atmosphère magique a marché vers vous et vous enveloppe. »

Mais le véritable maître de Baudelaire est Théophile Gautier, son « maître et ami », « poète impeccable, parfait magicien de lettres françaises. En 1857, il lui dédit ses « Fleurs du mal » et lui envoie son recueil accompagné d'une lettre dédicace :

« À mon très cher et très vénéré maître et ami Théophile Gautier

Bien que je te prie de servir de parrain aux Fleurs du mal, ne crois pas que je sois assez perdu, assez indigne du nom de poète pour m'imaginer que ces fleurs maladives méritent ton noble patronage. Je sais que dans les régions éthérées de la véritable Poésie, le Mal n'est pas, non plus que le Bien, et que ce misérable dictionnaire de mélancolie et de crime peut légitimer les réactions de la morale comme le blasphémateur confirme la Religion. Mais j'ai voulu, autant qu'il était en moi, en espérant mieux peut-être rendre un hommage profond à l'auteur d'Albertus, de la Comédie de la Mort et d'Espana, au poète impeccable, au magicien ès langue française, dont je me déclare, avec autant d'orgueil que d'humilité, le plus dévoué, le plus respectueux et le plus jaloux des disciples. »



Figure marquante, gloire de la vie littéraire au 19e siècle, Théophile Gautier est un touche à tout dans le domaine des arts. Il aborde tous les genres : critique d'art, conte, poésie, nouvelle, roman, théâtre, et même le livret du ballet « Gisèle ». Il est un des membres de ce mouvement parnassien qui considère que l'art doit être impersonnel, sans engagement politique et social.

En 1852, son recueil de poèmes « Émaux et Camées », qui se situe à la croisée du romantisme et de la poésie parnassienne, illustre idéalement les principes esthétiques de l'artiste et son exigence de perfection.



Gautier est celui qui manie le mieux la langue française. Ces poèmes sont des petits bijoux joliment ciselés qu'il faut déguster lentement, mot à mot. Leur unique but est une recherche de beauté et d'exigence esthétique. « Il n'y a de vraiment beau que ce qui ne peut servir à rien. » Je donne, ci-dessous, quelques extraits du recueil, courts aperçus de son exceptionnel talent :



Quel plaisir, la vision de cette main de courtisane en plâtre chez un sculpteur « Etude de mains » :

« Dans l'éclat de sa pâleur mate

Elle étalait sur le velours

Son élégance délicate

Et ses doigts fins aux anneaux lourds »



Description d'une « Rose-Thé » aux couleurs subtiles :

« On dirait une rose blanche

Qu'aurait fait rougir de pudeur,

En la lutinant sur la branche,

Un papillon trop plein d'ardeur. »



Quelques hirondelles parlent « Ce que disent les hirondelles » :

« La pluie au bassin fait des bulles ;

Les hirondelles sur le toit

Tiennent des conciliabules :

Voici l'hiver, voici le froid ! »



A Venise « le Carnaval » se prépare :

« Venise pour le bal s'habille.

De paillettes tout étoilé,

Scintille, fourmille et babille

Le carnaval bariolé. »



Le printemps arrive « Premier sourire du printemps » :

« La nature au lit se repose ;

Lui, descend au jardin désert

Et lace les boutons de rose

Dans leur corset de velours vert. »



Et des fleurs éclosent « Camélia et pâquerette » :

« Un papillon blanc qui voltige,

Un coup d'oeil au hasard jeté,

Vous fait surprendre sur sa tige

La fleur dans sa simplicité »



Les femmes ne sont jamais bien loin « le poème de la femme » :

« Glissant de l'épaule à la hanche,

La chemise aux plis nonchalants,

Comme une tourterelle blanche

Vint s'abattre sur ses pieds blancs. »



Ces vers sont entrés dans la poésie populaire.

En parcourant les mots de ce grand poète, il m'arrive parfois de penser aux peintres impressionnistes dont les recherches auraient pu être les mêmes : lumière, couleur, chatoiement, rythme, sensibilité.





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Le Roman de la momie

Après avoir déchiré ‘Mademoiselle de Maupin’, il est juste que je rende à Théophile Gautier ce qui lui appartient ! Car voici un roman brillant et léger, l'oeuvre du digne porte-oriflamme du Parnasse !



Quand il l’écrit, il n’a encore jamais mis un seul pied en Égypte. Mais il s’est solidement documenté, et a probablement rencontré des gens l’ayant visité. Peut-être un lord anglais, comme son héros, lord Evandale. Cet ami aurait-il vraiment organisé des fouilles sauvages ? Théophile Gautier semble un peu trop bien connaitre le sujet et le petit monde des trafiquants d’antiquités ! En tout cet ami a cas visité des tombes, à l’évidence. Ce sentiment de pénétrer dans un lieu inviolé depuis des milliers d’années est trop bien décrit. Du reste beaucoup d’entre elles étaient déjà visitables à l’époque, et offraient à l’œil leurs magnifiques peintures, reproduites dans des ouvrages qu'il a pu consulter.



Mais pour le reste l’égyptologie était nettement mois avancée qu’aujourd’hui, et Théophile Gautier a donc puisé dans les deux sources à sa disposition : la Bible, et sa belle imagination !



La belle égyptienne qui est l’héroïne de l’histoire, et dont c’est la tombe qu’on visite, est donc amoureuse d’un Hébreux, et le cadre du récit la fuite des Juifs hors d’Égypte. Pour le reste notre écrivain s’en est donné à cœur joie ! Libéré de la contrainte de la réalité, il a pu imaginer un monde à sa convenance, régi par ses canons esthétiques et son idéal de beauté. Le paradis des parnassiens en quelque sorte ! Ses personnages sont tous indescriptiblement beaux, vivent dans des palais somptueux et sont du plus grand raffinement. Mais une gigantesque évolution s’est faite depuis ‘Mademoiselle de Maupin’ : la beauté peut maintenant se trouver même au milieu de la misère !



Son écriture est superbe et pleine d’humour. On profite de la magnificence de ses descriptions, qu’il a entre temps également appris à (un peu) écourter, et qui se greffent sur une action décrite avec un art qui préfigure le ‘Capitaine Fracasse’.



J’ai apprécié ce livre, qui malgré sa fantaisie historique m’a rappelé la Valée des Rois, dont il retrouve la beauté sans l'avoir vue. Combien fut couteuse en vies humaines la campagne d’Égypte, mais combien on est redevable à Napoléon d’avoir fait naitre l’égyptologie !
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Le Roman de la momie

N’ayant jusqu’à présent lu que des nouvelles fantastiques de Théophile Gautier, c’est par ce roman que je touche enfin pleinement du doigt l’Art pour l’Art dont il se voulait le principal chantre, et qu’il a remarquablement théorisé dans sa Préface à Mademoiselle de Maupin bien des années plus tôt.



En effet, d’histoire et d’intrigue proprement dites, de sens vraiment porteur donné à celles-ci, il n’y en a que peu dans ce Roman de la momie, récit enchâssé qui nous conte la découverte d’une momie tenant en son cœur un papyrus qui contient son histoire, histoire que le jeune lord anglais qui l’a découverte va s’empresser de lire.



Mais de descriptions éminemment précises et documentées, parfois en action, parfois sous forme d’un tableau digne des plus grands peintres, des personnages et des lieux de cette Égypte antique si chère à l’orientalisme du XIXème siècle, il y en a en nombre, et elles sont toutes plus magnifiques les unes que les autres, fonctionnant par petites touches comme un coup de pinceau, ciselées délicatement comme un bijou. Et ce sont ces descriptions qui deviennent personnages principaux, éclipsant finalement l’histoire de Tahoser, jeune Égyptienne amoureuse de Poëri, esclave Hébreu travaillant pour le Pharaon, lui-même amoureux de la jeune femme. L’histoire, en effet, devient art et poésie au sein même d’une Histoire antique orientale, source de tous les rêves et de tous les fantasmes, alors que les recherches archéologiques, tournant bien souvent au pillage, sont légion à cette époque.



Un classique que je ne regrette donc pas d’avoir enfin lu, qui m’a enfin montré toutes les potentialités stylistiques de Théophile Gautier.
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Oeuvres & Thèmes : Le Veston ensorcelé et autre..

- La cafetière de Théophile Gautier

- Le portrait ovale d'Edgar Allan Poe

- Qui sait? de Gui de Maupassant

- Le veston ensorcelé de Dino Buzzati

- Le jeu du bouton de Richard Matheson

- Fonds d'écran de Pierre Bordage



Cette courte anthologie retrace en six points l'évolution du genre fantastique, depuis le début du XIXème siècle jusqu'au XXIème.



Chaque nouvelle est suivie d'un questionnaire et de points clés pour mieux appréhender les récits. En fin de volume, quelques pages retracent également les grandes figures du fantastique, dans les livres puis au cinéma ou à la télévision.



J'avais déjà lu les histoires de Gautier, Maupassant et Matheson auparavant. Relecture qui m'a apporté du plaisir, qu'il s'agisse de l'attrait romantique de la chute de La cafetière, des bizarreries mobilières de Qui sait? ou de la moderne version de la tentation d'Eve du Jeu du bouton.



Il me restait donc la moitié à découvrir. L'ensemble montre bien les tenants du fantastique, avec cette difficulté à déterminer si l'on est bien en présence du surnaturel ou s'il existe une explication rationnelle à des événements inattendus.

Le thème faustien est mis à l'honneur : quel que soit l'époque, l'être humain reste fortement soumis à des envies fortes pour lesquelles il serait prêt à donner beaucoup. Veston, boîte ou smartphone, peu importe, c'est toujours le mécanisme de convoitise qui mue la main si tentée.

De quoi nourrir de belles réflexions sur la permanence des caractères humains, sur le consumérisme qui attise envie et jalousie ou tout simplement s'octroyer une délicieuse soirée de lecture en compagnie de six grands noms de la littérature.
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Mademoiselle de Maupin

Il nous est tous arrivé un jour de tomber sur un classique et de se dire « non sérieux c’est X qui a écrit cette daube ? S’il n’y avait pas son nom sur la couverture il y a longtemps qu’elle aurait sombré dans l’oubli ! » J’ai trouvé le mien avec ‘Mademoiselle de Maupin’.



Un jeune noble un peu trop esthète, d’Albert, prend pour maîtresse une comtesse surnommée Rosette. Il ne l’aime pas vraiment mais pense qu’elle l’aime. Ils reçoivent la visite d’un jeune chevalier, Théodore, dont la beauté correspond exactement à l’idéal de d’Albert. Il réalise vite que c’est de Théodore que Rosette est réellement amoureuse, et commence à soupçonner qu’il s’agit d’une femme déguisée en homme... Le roman adopte trois points de vue suivant les moments : celui de d’Albert via les lettres qu’il envoie à un ami, de Théodore via également des lettres, et celui du narrateur dans les intervalles.



Il est normal que, de notre point de vue moderne, un classique du XIXème présente des longueurs. Normalement elles ne me dérangent pas. Mais là ! C’est bien simple, les lettres d’Albert sont interminables. Il y décrit sa vie, ses états d’esprit, ses sentiments, ses conceptions de l’art et ses idéaux de beauté avec un luxe et une profusion de détails à faire passer les ‘Mémoires d’Outre-Tombe’ pour débordantes d’action !



Et quant à l’action d’ailleurs, quel ennui ! Théophile Gautier nous fait pénétrer dans la vie d’un petit maître du XVIIIème avec tout ce qu’elle peut avoir d’égoïste, de superficiel, d’hypocrite et surtout d’inintéressant. Le héros est tout simplement insupportable. Il présente ses hautes conceptions artistiques et son idéal de beauté qui, paraît-il l’empêchent de jouir de cette vie où tout n’est pas beau et bien arrangé – mais où il vit dans le luxe et la plus complète oisiveté. Et son entourage approuve. On a juste envie de lui coller deux baffes, et de lui crier de se secouer un peu et d’arrêter les enfantillages. Rosette est la pire des cruches, et Théodore n’a pris l’habit d’homme que pour adopter avec enthousiasme tout ce qu’il y a de plus détestable dans leur vie.



Et c’est dommage, car il y a une vraie réflexion sur les rapports hommes – femmes au XVIII-XIXème, assez creusée et assez dure ; beaucoup d’ironie et de qualités dans l’écriture qu’on retrouvera par la suite dans ses grands romans. Mais rien à faire, l’histoire m’a horripilé, et c’est la curiosité seule qui m’a mené jusqu’à la dernière page. Spoiler : ça finit en eau de boudin.



En revanche, ce livre apportera une réponse à ceux qui parlent de la pudibonderie des siècles précédents : qu’ils se rassurent, interdits de l’Église ou pas les gens de l’époque avaient une vie sexuelle largement aussi active que la nôtre, voir plus, et le grand sujet de conversation, aujourd’hui comme hier, était de savoir qui couche avec qui. Mais en cherchant bien, on arrivait toujours à trouver une personne ou deux avec qui discuter de poésie. Simplement il fallait se débrouiller sans Babelio.
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Le Roman de la momie

Au 19ème un goût pour l'orient s'est emparé des arts. La peinture surtout a montré des odalisques et autre manifestation des fantasmes de l'occident. Beaucoup d'écrivains ont aussi fait le voyage d'orient et rapporté le récit de leurs pérégrinations. Le Roman de la momie s'inscrit dans ce mouvement et a fait rêver les lecteurs contemporains de Théophile Gautier comme il nous fait encore rêver aujourd'hui. Mais il a aussi les défauts de cette époque, et si l'auteur manifeste une admiration certaine pour les Égyptiens, il relaie l'opinion de l'époque sur les africains subsahariens.

Ainsi peut-on lire : « Quelques rares esclaves de la race Nahasi, au teint noir, au masque simiesque, à l'allure bestiale, bravant seuls l'ardeur du jour, portaient chez leurs maîtres l'eau puisée au Nil dans des jarres suspendues à un bâton posé sur l'épaule » ou encore « Après la musique arrivaient les captifs barbares, à tournures étranges, à masque bestial, à peau noire, à chevelure crépue, ressemblant autant au singe qu'à l'homme, et vêtus du costume de leur pays : une jupe au-dessus des hanches et retenue par une bretelle unique, brodée d'ornements de couleurs diverses. »

Ceci dit, pour qui est sensible au style plus qu'à l'histoire c'est un pur bonheur. le vocabulaire est d'une grande richesse, outre les termes propres à l'Égypte tels calarisis qui désigne un vêtement, ou amschir, sorte d'encensoir, vous rencontrez des mots comme hiéracocéphale qui signifie à tête d'épervier. Même en dehors du contexte certains termes sont assez peu usités, j'ai appris pour ma part le sens de conculcateur ; pas sûr pour autant que je puisse le replacer dans une conversation. Les descriptions sont très nombreuses particulièrement dans le premier tiers et d'une grande précision, rejoignant l'art pictural.

Dans un prologue, l'auteur nous raconte la découverte par un Lord anglais accompagné d'un savant allemand et guidé par un « entrepreneur de fouille » grec d'une sépulture inviolée et qui contient contre toute attente, vu sa richesse, le corps d'une très jeune femme, admirablement conservée à tel point qu'on peut encore en admirer la beauté. Dans le sarcophage, un papyrus qui retrace l'histoire de cette jeune femme et la raison de sa présence dans cette vallée des rois. Il faut reconnaitre que ce texte sensé être écrit par un grammate trente-trois siècles auparavant sonne de façon étonnamment moderne. Peu importe. Ce n'est pas un roman historique mais plutôt un songe où tout est possible. Mais que d'amours contrariés dans ce récit, celui de Pharaon pour Tahoser, celui de Tahoser pour Poeri, celui d'Ahmosis pour Tahoser… et celui de Lord Evandale pour Tahoser.

Théophile Gautier a toujours été très attiré par l'Orient, il écrit à Gérard de Nerval : « On n'est pas toujours du pays qui vous a vu naître, et, alors, on cherche à travers tout sa vraie patrie […] moi, je suis Turc, non de Constantinople, mais d'Égypte. Il me semble que j'ai vécu en Orient. ». le roman est dédié à Ernest Feydeau, (père de Georges) dont l'Histoire des usages funèbres et des sépultures des peuples anciens l'a beaucoup inspiré.



Lu dans le cadre du challenge XIXè siècle 2015



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Le Capitaine Fracasse

Le Capitaine Fracasse, c'est un retour à l'aventure, quand on a dix ans au fond de son lit avec lampe de poche. De l'Amour, de l'Amitié, de l'Honneur (Importance de la Majuscule), des traversées de la France à cheval, en charrette, en carriole, des embuscades, des duels... dans un français châtié, responsable de ricanements intempestifs, et parfois de quelques blocages de lecture, le temps de comprendre où sont le début et la fin de la phrase, sans parler de son milieu.

Pour l'histoire, elle est très simple : Le Baron de Sigognac, noble désargenté vivant en son château en ruines en Gascogne, se morfond en parcourant la lande. Une troupe de comédiens demande asile un soir, et malgré sa pauvre table, Sigognac les reçoit comme le lui intime son rang. Parmi la troupe, la belle Isabelle touche le cœur du Baron. Sigognac s'engage alors à suivre la troupe par monts et par vaux jusqu'à Paris, remplaçant au pied levé l'un des membres qui meurt tristement en chemin, et se parant d'un masque à gros pif pour qu'on ne reconnaisse pas l'homme de grande lignée. Sigognac devenu le Capitaine Fracasse, ne reste plus qu'à broder jusqu'au dénouement heureux.

Il n'y a pas de temps morts, la galerie de personnages déployée ne cesse de s'allonger, à Poitiers, à Paris, et l'ambiance changeante permet une petite plongée dans l'Histoire (le beau monde de Province, les bandits de grands chemins, la pègre parisienne, la foule cosmopolite du Pont-Neuf, les châteaux de rase campagne, les codes du duel, etc).

Une parfaite lecture de vacances, où l'on se prend à guetter le programme télé, des fois qu'on y trouverait une diffusion du Bossu ou de toute autre adaptation réjouissante de livre de capes et d'épées.
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Premières Poésies - 1830-1845

Far-niente



Quand je n'ai rien à faire, et qu'à peine un nuage

Dans les champs bleus du ciel, flocon de laine, nage,

J'aime à m'écouter vivre, et, libre de soucis,

Loin des chemins poudreux, à demeurer assis

Sur un moelleux tapis de fougère et de mousse,

Au bord du bois touffu où la chaleur s'émousse.

Là, pour tuer le temps, j'observe la fourmi

Qui, pensant au retour de l'hiver ennemi,

Pour son grenier dérobe un grain d'orge à la gerbe,

Le puceron qui grimpe et se pend au brin d'herbe,

La chenille traînant ses anneaux veloutés,

La limace baveuse aux sillons argentés,

Et le frais papillon qui de fleurs en fleurs vole.

Ensuite je regarde, amusement frivole,

La lumière brisant dans chacun de mes cils,

Palissade opposée à ses rayons subtils,

Les sept couleurs du prisme, ou le duvet qui flotte

En l'air, comme sur l'onde un vaisseau sans pilote ;

Et lorsque je suis las je me laisse endormir,

Au murmure de l'eau qu'un caillou fait gémir,

Où j'écoute chanter près de moi la fauvette,

Et là-haut dans l'azur gazouiller l'alouette.



(Thérophile Gautier)
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