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Critiques de Thomas Mosdi (179)
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Xoco, tome 1 : Papillon obsidienne

Il est de l’autre côté maintenant.

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Ce tome est le premier d’une tétralogie, composé de deux cycles illustrés par deux artistes différents, comprenant chacun deux albums. La parution originelle de ce tome date de 1994. Il a été réalisé par Thomas Mosdi pour le scénario, et par Olivier Ledroit pour les dessins et les couleurs. Il comprend deux pages d’introduction sous forme de fiche de police, et cinquante-quatre pages de bande dessinée. Les deux premiers albums ont fait l’objet d’une réédition : Xoco - Cycle 1 : Tomes 1 et 2.



Rapport de police du vingt novembre 1921, rédigé par le lieutenant de police Vincente Lazzari. Objet : homicide commis sur la personne d’Ambrose Griffit, né le vingt mai 1872, assassiné le dix-sept novembre 1921. Ce jour, le commissariat de police recevait le témoignage de sir Aleister Weilling, pour le meurtre de son gendre, Ambrose Griffit, survenu le même jour dans sa boutique d’antiquités, sis 4 impasse Mulberries, à Manhattan. Il indiquait dans sa déclaration, avoir été prévenu par des voisins de ladite boutique d’antiquités, du décès de son gendre. Il s’était ensuite rendu sur place, et avait constaté es faits. Une étude des lieux par les agents de police permit de découvrir le corps de la victime, ligoté à un fauteuil et bâillonné. D’après la raideur cadavérique, il a pu être estimé que le mort remontait à la fin de l’après-midi. Une recherche effectuée auprès de l’administration compétente a permis d’apprendre qu’Ambrose Griffit n’avait plus de proche parent direct, hormis sa fille, Mona Griffit. Entendu à plusieurs reprises au cours de l’enquête, sir Aleister Welling reconnut avec tristesse que son gendre était un excentrique, un faible qui s’était montré incapable de faire face au décès de son épouse, comme d’éduquer correctement sa progéniture. Un interrogatoire du voisinage ne révéla rien quant aux possibles inimitiés dont la victime aurait pu être l’objet. Une perquisition effectuée à son domicile, ne permit pas de découvrir d’indices intéressants pour l’enquête. Il n’avait pas contracté d’assurance à son nom. Il a été conclu à un homicide volontaire durant un cambriolage.



New York, à l’automne 1931. Un individu, en imperméable avec un chapeau dont l’ombre lui masque le visage, entre dans la boutique d’antiquités d’Ambrose Griffit. Un homme est assis au bureau, il s’adresse à l’inconnu lui montrant le couteau d’obsidienne qu’il tient dans la main. Il l’assure que c’est l’arme dont l’inconnu rêve. Ce dernier n’a qu’un geste à faire pour qu’elle soit à lui, pour rallumer le feu qui couve en elle. S’il sait s’y prendre, elle lui donnera beaucoup de plaisir. Dans une zone désertique du Mexique, de nuit autour d’un grand feu, des Amérindiens font le point sur la situation : Il est de l’autre côté maintenant ! Juan échange avec Miguel : ils ne savent toujours pas s’ils ont bien fait de le laisser partir, car New York est une ville immense. Ils doutent, mais ils devaient réagir après ce qui est arrivé à Lucio. Mescalito a désigné Xoco pour être leur bras. À New York, le Saigneur de Brooklyn assassine Luigi Pellone et Rita Esperendo selon un rite sacrificiel.



En 1994, Olivier Ledroit a réalisé les dessins des cinq premiers tomes de la série Les chroniques de la Lune noire, scénario de François Marcela-Froideval. Pour ce diptyque, il passe de pages encrées à la technique de la couleur directe. Quant à lui, Thomas Mosdi a déjà réalisé la série L’île des morts (cinq tomes) avec Guillaume Sorel. Le lecteur entame l’ouvrage, un peu confus : la quatrième de couverture fait état d’un récit se déroulant en 1921, mais en fait la première page en bande dessinée référence l’année 1931. Un individu entre dans la boutique d’antiquités qui devrait être abandonnée, et ni lui ni l’antiquaire ne sont nommés, laissant le lecteur dans le doute quant à leur identité. Tout du long de ce tome, les auteurs jouent avec les non-dits et une narration visuelle qui privilégie les sensations à l’explication. Le lecteur se retrouve souvent à se demander quelle est l’identité du personnage principal d’une scène, à devoir laisser en suspens son envie de compréhension, les liens de cause à effet n’étant pas clairs. Dans un premier temps, cette volonté de déstabiliser le lecteur, de lui faire perdre pied peut s’avérer aussi réussie qu’irritante. Finalement, c’est qui l’antiquaire qui remet le couteau d’obsidienne à on ne sait pas qui ? Pourquoi c’est une entité non incarnée qui s’oppose à un homme tout nu dans sa chambre ? Mince, le monsieur en planche vingt-trois ne serait-il pas celui en planche trois ? C’est quoi cette image récurrente sur le visage grimaçant qui orne le corbin du couteau ? À qui appartient le corps du Saigneur de Brooklyn abattu par un policier ? Combien y a-t-il de personnes dans le hangar désaffecté, trois, quatre, deux ?



D’un autre côté, le lecteur peut se raccrocher au fil directeur de l’intrigue qui forme une dynamique limpide : des crimes rituels commis par une entité surnaturelle, vaguement dérivée de la mythologie aztèque. En outre, même si elle donne l’impression d’être confuse, la narration visuelle, bousculée plutôt que posée, en met plein la vue au lecteur. Tout commence avec une magnifique vue de nuit, des gratte-ciels de New York, avec l‘Empire State Building en fond, un jeu sophistiqué sur les façades des immeubles du premier plan, détourées à l’encre avec un haut niveau de détails (cheminées, briques, vitrages de puits de lumière, réservoir d’eau, etc.), puis au fur et à mesure que la perspective s’éloigne, des taches de lumière pour les fenêtres avec seulement la silhouette noire du building qui se détache sur le ciel. Tout du long de l’album, la mégapole bénéficie de représentations qui en font un personnage à part entière. Un dessin en pleine page de nuit où le noir des bâtiments contraste avec le rouge des lumières de voitures, pour une vision où le sang affleure à chaque pore de la ville. Des plongées vertigineuses sur des ruelles comme pour sonder des abysses. Des scènes de jour où chaque case est saturée d’informations visuelles : la forme et la texture des matériaux des façades, les escaliers de secours métalliques, les fenêtres, la circulation automobile, la foule des piétons, les déchets à terre et les poubelles, les fumerolles sortant des égouts, et la pluie qui s’abat. Le lecteur se rend vite compte que l’artiste prend grand plaisir à représenter les sites célèbres de Manhattan en choisissant des angles de vue pour les rendre plus impressionnant, et en déplaçant insensiblement le curseur de la mise en couleur vers l’expressionnisme pour lui donner plus de caractère, et la faire apparaître comme un lieu mythique.



L’artiste combine à la fois la composition très sophistiquée des planches avec la mise en couleurs appuyée, et les cadrages penchés pour créer cet effet de déstabilisation constant. D’un côté, le lecteur peut éprouver la sensation de devoir parfois lutter pour garder pied dans cette narration visuelle ; de l’autre côté elle produit des effets saisissants. Une case de la largeur de la page cadrée sur le couteau en obsidienne présenté à plat, la pointe vers la droite : à la fois une forme de respect pour cet objet attestant de son importance, à la fois un plan induisant qu’il peut s’enfoncer ainsi dans un mouvement de gauche à droite. Une case occupant les deux tiers inférieurs de la page : une vue du dessus du cadavre de la prostituée dans une ruelle très sombre, et des cases en incrustation comme des éclats effilés dans une teinte rouge sang, montrant le Saigneur de Brooklyn en train de s’acharner, comme autant de coups de poignard. Le père de Mona (ou une entité maléfique) raconte à sa fille son passage de l’autre côté : une case où sa chair élastique est comme arrachée de la structure du squelette pour évoquer la matière corporelle (ce qui constitue l’individu) enlevée de force par une puissance qui l’aspire. La vision du hall gigantesque du muséum d’histoire naturelle, en pleine page avec cinq cases en insert : noyée de lumière, avec les squelettes de dinosaure démesurément grands, les deux personnages étant réduits à deux silhouettes insignifiantes, évoquant l’existence de forces disparues réduisant l’être humains à une quantité négligeable.



Subjugué par la narration visuelle, le lecteur subit à son tour les événements, leur survenance qu’il ne parvient pas à réordonner dans des séquences de cause à effet. Les pièces du puzzle s’imbriquent progressivement, incitant parfois le lecteur à revenir en arrière pour vérifier un visage ou une réplique. L’intrigue s’avère assez basique : une entité maléfique du dehors possédant des individus pour commettre des meurtres dont on peut supposer qu’ils lui permettront de s’incarner pleinement sur le plan physique. Les références aux mythes aztèques semblent relever d’une utilisation assez lâche. L’orthographe retenue de l’entité serait plutôt Itzpapalotl, et les auteurs ne font pas mention du paradis de Tamoanchan, ni de son fils Mixcoatl. Le lecteur peut alors envisager l’utilisation de la mythologie aztèque comme un artifice narratif pour une histoire à la manière de Arthur Machen (1863-1947), un précurseur de Howard Philips Lovecraft (1890-1937). Il peut également considérer que cette mythologie fait office de métaphore pour la pulsion de meurtre, une forme de chaos arbitraire détruisant aussi bien la vie des victimes que celle de leurs proches, un surgissement de l’inconscient envisagé comme le siège de forces mystérieuses, incompréhensibles et irrépressibles, ne pouvant au mieux qu’être contenues grâce au savoir ancestral des peuples indigènes qui ont combattu ces entités depuis la nuit des temps, mais dont le savoir a été tourné en dérision par la civilisation et les sciences de l’homme, ce dernier se retrouvant bien incapable de faire face à ces forces qu’il ne sait pas appréhender parce que sa culture en nie l’existence.



Une lecture paradoxale : à la fois difficile à comprendre, et immédiatement parlante. Les auteurs optent sciemment pour une narration qui donne la sensation au lecteur d’être confuse. Dans le même temps, la narration visuelle constitue un spectacle extraordinaire, nécessitant également l’implication du lecteur pour exhaler toutes ses saveurs. Ainsi les auteurs déstabilisent le lecteur, lui faisant éprouver la confusion des personnages, source de peur et de terreur, dans une métropole indifférente si elle n’est pas vraiment hostile. Ils ont su créer une force étrangère à l’humanité dont les actions lui sont fatales.
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Xoco, tome 2 : Notre Seigneur l'écorché

Ces armes servirent de psychopompes, ensuite de cocons.

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Ce tome fait suite à Xoco, tome 1 : Papillon obsidienne (1994) qu’il faut avoir lu avant pour comprendre quelque chose. Il est le deuxième d’une tétralogie, composé de deux cycles illustrés par deux artistes différents, comprenant chacun deux albums. La parution originelle de ce tome date de 1996. Il a été réalisé par Thomas Mosdi pour le scénario, et par Olivier Ledroit pour les dessins et les couleurs. Il comprend soixante-deux pages de bande dessinée. Il se termine avec une lettre manuscrite de deux pages : Don Pedro Lhoyà de Contreras, évêque de Mexico, écrivant au gouverneur de Cuba pour l’informer du chargement de la Santa Luciana qui s’apprête à quitter Veracruz à destination de Cuba. Les deux premiers albums ont fait l’objet d’une réédition : Xoco - Cycle 1 : Tomes 1 et 2.



Le blizzard s’était abattu sur la cité, l’ensevelissant sous un épais linceul de glace. New York, hiver 1931. Dans une allée enneigée, un chat a aperçu un rat : il s’en approche doucement se voyant déjà en faire son dîner. Mais un coin de pancarte s’abat violemment sur son crâne : un sans-abri l’a tué net, avec la ferme intention d’en faire son dîner, lui aussi a trop faim. Il laisse sa pancarte par terre et sort de la ruelle avec le chat sous le bras, quand il avise un dollar par terre dans la neige. Il se penche pour le ramasser, et il se fait assommer à son tour. Deux hommes traînent le corps inanimé et l’un d’eux le met dans le coffre de leur voiture. Ils portent des gants, et le conducteur a une bague passée à son annulaire gauche avec un motif d’as de pique. Ils ne leur restent plus qu’à faire un saut au campement. Sur un journal, un titre annonce des disparitions mystérieuses de sans-abris. Dans un bureau dans le dernier étage d’un gratte-ciel, plusieurs individus discutent : l’un d’eux demande si l’autre est sûr de pouvoir le localiser. Son interlocuteur indique qu’il a déjà répondu. Oui, il est en mesure de le localiser pour peu qu’on le laisse se concentrer. D’une certaine manière, Itzlapalotl a été emprisonné et neutralisé, mais son essence est si particulière que sa seule présence perturbe l’équilibre du champ astral. Elle crée une sorte de vibration médiumnique caractéristique qui ira en s’amplifiant lorsqu’il s’approchera de Itzlapalotl. Il perçoit déjà sa présence. La sensation est incroyable. Il est à New York, pas très loin d’ici.



Dans un autre gratte-ciel de New York, Mona Griffit remercie son amie Daisy Steiberg de lui laisser son appartement, dans lequel elle est déjà entré avec Xoco, générant de lourds sous-entendus de son amie. Daisy s’en va, et Mona va retrouver Xoco dans le salon. Il lui indique qu’il va mieux, que la fièvre est passée. Pour le reste, tant qu’il ne sera pas détruit… Pour répondre à sa question, il ajoute que pour les Indiens Itzlapalotl est un mangeur d’âmes. Pour lui, c’est l’esprit maléfique qui a tué Lucio, son frère. Mona ajoute que Itzlapalotl a également tué son père à elle. Il continue : il doit retourner en Arizona, car plusieurs brujos doivent s’unir pour espérer l’anéantir.



Après avoir lu le tome un, le lecteur se prépare à un nouveau voyage sensoriel, avec une mise en page qui prend des risques, et des dessins s’aventurant vers l’expressionnisme. L’artiste commence doucement dans cette séquence avec le chat et le sans abri : une page sans texte avec des cases rectangulaires dotées d’une bordure, mais quand même une case verticale à gauche avec trois cases en drapeau à droite, et une case de la largeur de la page en bas. Dans la page suivante, la narration visuelle reste dans un format similaire, avec une vue du dessus à la verticale, à couper de souffle pour la dernière case en bas de page. En tournant la page, le lecteur observe que l’artiste joue avec un autre outil visuel : le leitmotiv, en l’occurrence la représentation d’une paire d’yeux, ou d’un œil. Ceux du chat, puis celui du sans abri reflétant le bras armé qui s’abat vers lui, puis l’as de pique enchâssé dans du verre comme un œil, puis une tache sur l’aile d’un papillon obsidienne également comme un œil, puis le regard fixe de deux yeux rouges, puis les yeux de l’idole déjà répétés dans le tome un, puis un gros plan sur l’œil du commissaire, etc. Ce motif se retrouve à intervalle régulier, jusqu’à la dernière page avec un gros plan sur les yeux de Mona Griffit. Le motif récurrent de l’œil prend un sens sinistre quand des victimes subissent une énucléation.



Le lecteur prend patience pour découvrir une construction de page échevelée dont Olivier Ledroit a le secret, se disant que finalement il ne va pas le faire. Il arrive dans le dernier quart du récit et les pages lui éclatent littéralement à la figure : des cases rectangulaires en insert sur des cases plus grandes où l’énergie crépite de partout, un insert mordant sur un autre insert dans une composition miroir opposant symétriquement fidèles et prédicateur, une contraposition de cases bleu acier et de cases orange brasier, une double page où les cases en feu semblent déchirer les cases nocturnes et réciproquement, jusqu’à l’apparition d’une entité infernale s’immisçant depuis l’autre côté dans un déchaînement de fibres charnelles établissant comme une structure entre les cases dans un jaillissement gore. L’artiste réalise également des prises de vue avec un angle inattendu dramatisant la scène : une vague silhouette humaine au travers d’une lucarne avec un croisillon, le reflet informe et inquiétant au bas d’une poche de perfusion, l’extrémité d’une canne désignant une trace de pneu dans la neige, une rame de métro semblant filer de nuit sur les nuages, Mona & Xoco courant pour fuir en vue du dessous, un gros plan sur un quart de la calandre d’une voiture, la réflexion de Mona & Xoco sur la surface arrondie d’une bouilloire, une vue subjective derrière une balle de fusil, un autre plan en contreplongée verticale depuis le sol pour regarder deux policiers contemplant un cadavre (c’est-à-dire la position dans laquelle se trouve le lecteur), etc.



L’artiste a opéré sa mue et ses illustrations donnent corps à l’angoisse surnaturelle de l’intrigue. Le principe de l’invasion de la Terre par une entité maléfique venue du dehors constitue un grand classique à la saveur affadie par de nombreuses déclinaisons pas toujours inspirées. Les cases prouvent à maintes reprises l’investissement total de Ledroit pour donner à voir ces cauchemars, pour les penser, leur donner de l’épaisseur et de la cohérence, sans se contenter de resservir des visuels convenus et prêts à l’emploi. Certes la vision d’une gigantesque cité dominée par une construction écrasante s’inscrit dans les clichés du genre, mais dans cette case le dessinateur place son rendu à la frontière entre les gratte-ciels de New York et des bâtiments anciens, baignant dans une lumière orangée entre crépuscule et incendie, avec en premier plan un papillon obsidienne étranger à ces immeubles artificiels, tout en étant pleinement intégré à cette sensation de fin du monde. Certes un être humain dont la chair revêt une consistance liquide alors qu’elle semble comme aspirée pour être détachée des os constitue une image classique, mais l’artiste travaille sur la texture, la forme des jets sanguinolents, les giclures, la viscosité, pour sensation d’arrachage insoutenable. Autant de moments fantasmagoriques intenses et originaux.



Le lecteur entretient des attentes un peu limitées concernant l’histoire : une entité maléfique que des individus ont décidé de vénérer et d’aider en espérant en recevoir une forme de pouvoir, totalement aveugles au fait qu’ils se feront massacrer comme tout le monde, quelques meurtres et une enquête menée par deux valeureux héros. Il y a de cela au début : des clochards enlevés certainement pour servir de sacrifice humain, une entité désincarnée très méchante et très mystérieuse, des policiers qui remontent la piste avec plusieurs années de retard, Mona Griffit dépassée par les événements et le pauvre chaman Xoco pas très efficace. Il y a même un vieux sage Morgan Miller qui vient pour les guider, ainsi qu’une société secrète Les enfants de l’aube qui œuvre clandestinement depuis plusieurs décennies. Mais bon, la narration visuelle emporte le lecteur ailleurs, et cela lui suffit. Lorsque l’inspecteur Willy va visiter le lieutenant Vincente Lazzari dans un asile à Seattle, le scénariste intègre deux pages de texte, des rapports de médecins sur le cas clinique de Lazzari, qui occupent un tiers de la page et apporte de la consistance à l’affaire du meurtre d’Ambrose Griffit en 1921.Finalement Morgan Miller ne vient pas leur apporter une solution artificielle, mais évoquer le passé, leur exposer l’histoire de la formation du club des enfants de l’aube, et la récupération d’un vieux coffre du seizième siècle. Plus inattendu encore, l’auteur relie quelques éléments de la mythologie aztèque avec un principe de psychopompe et une métaphore sur la puissance des émotions intenses. Cela participe à construire une identité et une fonction spécifique pour l’entité maléfique venue du dehors qui perd son caractère générique et insipide pour devenir un danger plus incarné.



Venu pour un spectacle apocalyptique, le lecteur est servi par la narration visuelle d’Olivier Ledroit qui gagne en confiance et en inventivité pour finir sur des pages de toute beauté, dégageant un lyrisme teinté de gothisme et de gore, un spectacle intense. Il s’avère que l’intrigue gagne elle aussi en épaisseur pour s’élever au-dessus de la créature générique et devenir l’incarnation d’une vraie malfaisance.
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L'Île des morts, tome 1 : In cauda venenum

Bande dessinée qui nous plonge dans un univers semi-onirique, coincé entre fantasme morbide et réalité...

Il y a du Lovecraft sans sa mythologie dans ce premier volume. les dessins sont noirs, la police atypique, presque hors du temps...

Bref, c'est une entrée dans un monde... souterrain.
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Succubes, tome 1 : Camilla

« Camilla » marque le commencement de la collection « Succubes » dont le principe de base est simple : réinterpréter les plus grands moments de l'Histoire en accordant le premier rôle aux femmes, et plus spécifiquement aux filles de Lilith, une société secrète ayant pour objectif d'éloigner les hommes du pouvoir. Nul besoin de remonter bien loin dans le passé pour ce premier tome cependant, puisque que c'est à la période post-révolutionnaire que les concepteurs de la série ont choisi de se consacrer. Le lecteur se trouve donc plongé au cœur d'une France du XVIIIe siècle bouleversée par la chute de la monarchie et par l’avènement du charismatique Robespierre et de son régime de terreur. Rien à redire en ce qui concerne les décors et les graphismes particulièrement soignés qui ne tardent pas à nous mettre dans l'ambiance.



Tout est cependant loin d'être parfait. L'intrigue, d'abord, peine à captiver le lecteur qui ne la suit que d'un œil distrait. Les personnages ne sont également pas des plus transcendants, qu'il s'agisse de Robespierre où de toutes les femmes qui gravitent autour de lui (et que l'on a d'ailleurs parfois du mal à différencier). On pourrait également reprocher la trop grande tendance de l'illustrateur à mettre l'accent, y compris lorsque cela n'est pas nécessaire, sur les formes avantageuses (et souvent exposées) des personnages féminins, une manie qu'on retrouvera (malheureusement ou heureusement, le lecteur jugera....) dans les tomes suivants. Un premier album en demi teinte donc, heureusement la suite se fait beaucoup plus convaincante et captivante à mesure que l'on remonte le cours de l'histoire.
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L'île des morts, tome 5 : Acta est fabula

Pièce de théâtre ?

Moulinée de créatures imaginaires?

Défilé de mode macabre?

Un peu tout ça à la fois ?

J'avoue avoir été dérouté malgré une certaine prédisposition à l'horreur, comme tous les grands anciens fantaisistes.

L'appel a résonné, mais Cthulhu est resté muet.

Trop de références mêlées.
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L'Île des morts, tome 3 : Abyssus Abyssum In..

Troisième volet et tout devient plus explicite. L'auteur lie le tableau (la série de tableaux) réels à la mythologie Lovecraftienne...

La cité engloutie de R'Lyeh demeure des grands anciens...

Graphiquement, c'est très réussi, sombre à souhait, immersif.

Scénaristiquement, c'est parfois difficile à suivre, les trognes des personnages n'étant pas toujours faciles à identifier dans cet univers cauchemardesque.
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Minas taurus, tome 1 : Ordo ab chao

Malgré une narration poussive et peu amène, certains dialogues desservis par un style contemporain décalé, et des graphismes pas toujours convaincants, l'histoire de ce héros énigmatique que l'on découvrira hanté - voire maudit - par les actes commis dans son passé est de taille à susciter l'intérêt du lecteur.



Mais que celui qui viendrait lire Minas Taurus pour le côté antique ou mythologie ne s'attende pas à grand chose, il s'agit plus d'une histoire de repentance et de rédemption (les douze travaux d'Hercule ne sont pas loin) que d'un tableau antique ou historique, bien que la présence de bêtes monstrueuses reprenant et mélangeant divers monstres ou créatures connues (on voit même une entité poulpesque ^^) donne un ton fantastique à l'histoire.
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Minas taurus, Tome 2 : Les dieux seuls le s..

Minas erre en quête d'un endroit où continuer à faire le bien afin de lever la malédiction qui le frappe. Arrivé en ville, il va vite être embauché pour élucider le mystère de la disparition de la fille d'un juge...



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Enquête policière mettant au jour des trahisons, des vengeances et des règlements de comptes, ce second tome de Minas Taurus est bien moins intéressant que le précédent. Les auteurs ont oublié l'essentiel : la rédemption du héros, pour se focaliser sur une intrigue ad hoc (qui vient sur le tapis en mode Maître de jeu novice) insipide.

Encore une fois, l'antiquité n'est qu'un prétexte avec, pour le coup, le spectre de l'incohérence et de l'anachronisme : "malheur aux vaincus" dans la bouche d'un spartiate, lounge-bars (à p*tes) aux éclairages "rouge tamisé" dignes des clubs les plus sordides ; vocabulaire et dialogues incongrus et bas de gamme ; présence de deux personnages grotesques (véritables Deus ex machina pervers), de femmes lascives à souhaits, de raccourcis hasardeux, d'un héros imbu de lui-même, d'une malédiction devenue le cadet de ses soucis, etc.

Les dessins sont pires que dans le premier opus, on sent vraiment le côté "3D character maker" exporté sur fond photo passé au filtre photoshop "BD" ou un truc dans le style.

Bref, le tome 3 n'est pas sorti, et s'il ne voyait jamais le jour, on comprendrait pourquoi.

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Succubes, Tome 3 : Eanna

Avec ce troisième album de la collection « Succubes », c'est un sacré bond dans le temps que nous font faire les concepteurs de la série. Loin de la révolution française du XVIIIe siècle ou de la cour du sultan Soliman le Magnifique au XVIe siècle, l'action se situe cette fois en Mésopotamie, environ trois mille ans avant JC. L'auteur y découvre le personnage d'Eanna, reine déchue de Sumer à l'origine de la création de la fameuse société secrète des filles de Lilith qui vise à ôter le pouvoir des mains des hommes au profit des femmes. C'est donc à la genèse de cette organisation qu'est consacré ce troisième tome par lequel on peut très bien choisir de débuter la collection, chaque album contenant une histoire indépendante et celle-ci étant la plus éloignée dans le temps.



Un mot sur les graphismes d'abord, aussi soignés que dans les précédents volumes et aussi dépaysants que ceux de l’excellent « Roxelane ». On pourrait malgré tout à nouveau reprocher aux auteurs de trop mettre en avant la plastique, certes irréprochable, de leurs héroïnes sans que cela ne serve l'intrigue. En parlant d'intrigue, nous avons ici affaire à une histoire plutôt basique (la chute d'un roi et la montée au pouvoir d'un usurpateur, la vengeance d'une reine...) mais néanmoins efficace. Pas le temps de s'ennuyer donc, les scènes d'action s'enchaînant relativement vite et de manière cohérente. Les personnages sont également réussis dans l'ensemble même si certains peuvent paraître quelque peu stéréotypés. Un bon album qui peut très bien servir d'introduction à l'univers de la collection « Succubes ».
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L'Île des morts, tome 2 : Mors Ultima Ratio

Deuxième tome. Dessins qui s'affirment, toujours aussi sombre, police de caractère moins artisanale...

Tome sous titré pour moi : "Et c'est là qu'il chercha et trouva la référence à la série de tableaux".

"L’Île des Morts (Die Toteninsel) est une série de cinq tableaux peints entre 1880 et 1886 par Arnold Böcklin.

Elle représente une île au coucher du soleil, vers laquelle se dirige une embarcation conduite par un passeur. À ses côtés dans le bateau, un défunt debout dans son linceul, regarde vers la crique dans laquelle va entrer la barque. Sur l’île, une cour dans l’ombre, des rochers escarpés et de hauts cyprès dégagent une atmosphère de solitude et d’oppression." encyclopédie en ligne célèbre...

Bah oui, j'ai mis du temps à comprendre. Par contre il est à souhaiter que le fameux Böcklin ne soit pas le peintre maudit de la BD...

Cherchons... Ahaha...

"Atteint de ce qu'on appelle à l'époque une « maladie apoplectique » (un accident vasculaire cérébral), il part se reposer près de la mer en Italie : à la Spezia, puis à Florence" même source...

Damned...

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Succubes, Tome 2 : Roxelane

Avec ce second album de la collection « Succubes » ayant pour ambition de mettre en lumière le rôle de premier plan joué par une société secrète de femmes à des moments clés de notre histoire, c'est à la célèbre figure de Roxelane, favorite puis épouse du sultan Soliman le Magnifique, que se sont consacrés auteur et illustrateur. Loin des troubles qui secouèrent la France après la révolution et l'avènement de Robespierre exposés dans le premier volume de la série, le lecteur se retrouve ainsi projeté plus loin encore dans l'histoire (à noter que les différents volumes de cette série peuvent se lire indépendamment les uns des autres et donc dans l'ordre chronologique de son choix). C'est l'occasion de découvrir la vision de l'Orient du XVIe siècle qu'ont cherché à retranscrire ici les auteurs qui se sont montrés particulièrement inspirés. Des froides et rudes régions slaves à l'opulente et majestueuse cour d’Istanbul, c'est un véritable plaisir d'arpenter ces décors dépaysants et bien servis par des graphismes bluffants de réalisme et d'exotisme.



Le sujet traité est lui aussi beaucoup plus captivant que dans l'album précédent puisqu'il retrace l'une des ascensions sociales les plus remarquables de l'époque. D'abord jeune femme de basse extraction puis esclave, membre du harem de la cour d'Istanbul, favorite et enfin épouse du sultan Soliman le Magnifique, le parcours de la jeune Roxelane est en effet des plus passionnant et c'est avec beaucoup d'intérêt que l'on suit ses aventures et son élévation jusqu'aux plus hautes sphères du pouvoir. Si les renseignements dont nous disposons aujourd'hui à l'égard de cet atypique personnage demeurent très minces, les auteurs semblent avoir malgré tout pris un soin particulier à respecter la trame historique originale tout en l'agrémentant de quelques éléments destinés à donner une cohérence à l'ensemble de la série. Une intrigue très dense et complètement maîtrisée, une héroïne attachante, des dessins magnifiques..., voilà ce que vous trouverez en vous plongeant dans cet excellent album, sans aucun doute le meilleur de la collection jusqu'à présent.
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L'Île des morts, tome 4 : Perinde Ac Cadaver

Ainsi que la carcasse, je suis resté froid à la lecture de ce tome quatre. Malgré l'introduction simultanée de l'église et d'une de ses représentante (voir ma citation), je n'ai pas réussi à suivre le fil conducteur, à le raccrocher aux précédents. La fin, hot en couleur, permet de comprendre (enfin supposer) que la mort n'est pas la mort...

La pièce est ! (acta est fabula)

ou

C'est une vraie histoire (acta fabula est)

Sais pas...
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Succubes, tome 5 : Nayeli

Ce tome 5 nous propose un récit qui va nous montrer comment l'Ordre de Lilith s'est installé dans le Nouveau Monde.

Une autre adepte de l'ordre va changer le cours de l'histoire connue. Une différence demeure avec les tomes précédents. Il n'est pas ici question de l'ordre concernant la jeune héroïne Nayeli, car celui ci n'est pas connue. Lilith prend ici peut être les traits de cette divinité locale, Camazotz, adorée par le peuple de Nayeli et dont sa soeur, une sorcière, obtient ses pouvoirs.

Ce récit se lit également à un second niveau puisqu'il aborde la colonisation de l'Amérique du sud par Cortez.

J'ai trouvé que tout l'aspect graphique était bien en dessous des quatres premiers tomes, autant dans les dessins que dans les couleurs.

Cela n'enlève rien à la qualité de la série même si j'ai moins pris de plaisir avec ce tome que je ne n'en avais pris avec les tomes précédents.
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Dossier tueurs en série, Tome 2 : Le Vampire ..

Deuxième tome de cette série dédiée à des tueurs en série américains.

Il faut reconnaitre que les auteurs essayent d'être très complets mais, comme pour le premier tome, c'est le contraire de l'effet escompté qui se manifeste.

C'est à dire que tous les éléments sont énumérés et l'histoire défile sans que les éléments prennent vraiment leur dimension.

Pourtant, il y a quelques bonnes idées narratives comme celle, par exemple, de donner le point de vue et le ressenti de membres de la familles ou d'amis sur le personnage.

En tout cas, c'est terriblement glauque. Je ne connaissais pas le Vampire de Sacramento et finalement, c'était pas plus mal.

Côté dessin, c'est inintéressant et sans réelle personnalité. C'est juste une mise en images d'informations, comme souvent dans ce genre de BD.
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Chroniques de la Guerre des Fées, tome 1 : Da..

Ce tome 1 de ce diptyque est plutôt engageant. il nous emmène sur les traces d'Aedlyn qui va participer à une sorte de joute oratoire pour tenir compagnie à Dame Ferg et son frère,seuls dans leur château au milieu de l'hiver.

L'intrigue débute donc tranquillement, nous présentant les personnages principaux qui vont être amenés à vivre de singulières péripéties dans ce huis clos hivernal.

Étant donné la couverture, on se doute de la teneur de ce tome, et nos doutes se confirment très vite, mais l'auteur ne s'arrête pas là. Le scénario est plutôt bien mené même si on a déjà vu ce genre d'histoires. Le fait que la narration soit à la première personne ( nous sommes dans la peau d'Aedlyn), permet au lecteur une bonne immersion, mais malgré les surprises agréables dans l'intrigue, celle ci ne décolle pas et se contente de quelques révélations dont on avait déjà deviné la nature depuis plusieurs pages.

Les graphismes de Kyko Duarte ( un nom que vous connaissez si vous lisez les séries de la bande de Jean Luc Istin, qui déroulent dans les terres d'Arran) sont magnifiques et donnent à eux seuls l'envie de poursuivre la lecture du tome 2.

Malgré ses défauts, cette bd se laisse lire, est plutôt plaisante et le personnage d'Aedlyn n'est pas dénué d'intérêt. Dommage que sa caractérisation ne soit pas plus poussée...
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Rouen, tome 4 : De Napoléon 1er à nos jours

Voici le dernier tome de cette docu-fiction des éditions petit-à-petit dédié à la ville de Rouen. Nous parcourrons donc les rues de cette ville à travers l'histoire, pour ce dernier tome de l'époque napoléonienne à nos jours, voire même un petit saut dans le futur puisque que l'on referme la BD sur l'armada 2019 qui se tiendra cet été!

Les pages documentaires sont intéressantes et nous permettent d'en savoir plus sur notre chef-lieu normand. Les petites histoires sont là pour illustré une époque, elles reprennent les fils conducteurs des trois premiers tomes pour une conclusion heureuse.

Le dessin est très inégal, assez médiocre dans l'ensemble mais ne gâche en rien le plaisir de s'instruire avec cette oeuvre originale qui a su séduire ses lecteurs avides d'en savoir plus sur leur ville.
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Korrigans, tome 1 : Les enfants de la nuit

Pour le Challenge SFFF j'ai emprunté les quatre tomes de "Korrigans" BD que l'on peut qualifier comme de la Fantasy puisque l'on rencontre des Créatures Magiques ainsi que des Monstres.

Mais pour moi, une BD ne me fait même pas une heure de lecture, pourtant j'ai pris mon temps a détaillé les superbes planches de Emmanuel Civiello qui illustrent les bulles de Thomas Mosdi.

L'Histoire en elle même est classique, la Nuit de Samain une charrette transportant une famille est perdu sur la Lande Irlandaise.

Ils tombent dans une embuscade et sont capturés par les serviteurs de Balor, un Démon emprisonné dans une autre dimension.

Sauf Luaine, petite fille sauvé par les Korigans, qui vont payés très cher l'aide qu'ils lui ont apportés.

Donc oui j'ai aimé mais sans plus.
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Succubes, tome 7 : Diamante

La lecture de ce tome 7 me laisse un sentiment mitigé.

D'un côté j'ai bien apprécié la position de l'auteur par rapport à son sujet, mais de l'autre la caractérisation de son personnage féminin principal est très cliché!

Depuis le tome précédent, j'ai remarqué que l'auteur s'éloigne de son sujet de départ ( le combat de l'ordre de Lilith) mais sans l'oublier. En effet, celui ci est bien présent en toile de fond, mais ne constitue pas l'intrigue principale, qui elle, se recentre autour de Diamante, femme de la haute bourgeoisie, qui vient de perdre sa soeur. Elle est bien approchée par l'Ordre mais le meurtre de sa soeur ainsi que celui d'autres filles ne concerne pas l'Ordre et là où on pouvait y voir une implication de cette confrérie cherchant à lui nuire, n'est en fait qu'une série de meurtres sordides orchestrés par un malade. C'est donc ce point là que j'ai apprécié, tout comme dans le tome précédent. L'auteur ne développe pas coût que coût son sujet, et ne prend ainsi pas le risque de l'étouffer dans l'oeuf. Il prend même le contre pied en choisissant de développer son univers autrement.

Par contre, là où j'ai été déçu, dans une moindre mesure tout de même, c'est bien dans le personnage de Diamante, une femme qui vit avec ses ressentiments, sa colère. Le fait qu'elle fasse de sa femme de maison son souffre douleur sur laquelle elle crache tout ce qu'elle n'a ni pu ni su régler avec sa défunte soeur, illustre bien sa personnalité en double teinte. Son comportement est dicté par la douleur. Jusque là rien de particulier sauf que l’auteur choisit la voie facile des événements qui la touche pour régler enfin son problème. Les relations avec sa femme de maison, et sa mère, s'arrangent du jour au lendemain, c'est le changement radical, qui sent la facilité et le réchauffé.

Ceci étant dit, l'auteur ne se fout pas de son lecteur, proposant une histoire passionnante autour du personnage du Marquis de Sade, les soupçons pesant sur lui, donnant un rythme et un souffle à l'intrigue. Il en profite pour dresser un portrait de ce personnage assez atypique qu'il défend à coups de principes plus ou moins clairs. La réflexion qui en découle a le mérite de susciter un intérêt.
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Succubes, Tome 3 : Eanna

Eanna, troisième tome de la série Succubes, met en vedette la reine de la cité antique de Mésopotamie, Ur. Des scènes majestueuses, un décor envoûtant, les éléments d'une intrigue captivante prennent place. Scénaristiquement, on tombe légèrement dans les grands clichés : attaque initiale, trahison, mauvais traitements, esclavage et abus en tous genres, puis renversement de situation sommaire avec finalement peu d'action pour le justifier. Le dessin très réaliste aide malgré tout à faire passer cette pilule et charme véritablement à chaque page, même si les femmes, qui sont pourtant les héroïnes ici, sont parfois difficiles à reconnaître entre elles et même au fil des pages (changement de couleurs de cheveux dans une même scène pour simple exemple).

Malgré tout, le thème est parfaitement respecté ici (contrairement à la série Sorcières, je pense, qui fait également la part belle à des héroïnes...) : les femmes y ont tout des succubes et on devine la création d'une société secrète en ce sens à la fin de cet opus. Question fondamentale pourtant : cette série a-t-elle pour unique but de dévoiler le plus possible de l'anatomie féminine ? Le moins compréhensible, c'est la raison pour laquelle on fait "évidemment" apparaître Lilith, "la première d'entre toutes les femmes", sous la forme d'un ange certes, mais forcément nue... Autant lire les autres tomes pour découvrir s'il y a un lien, j'imagine.
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Une place au paradis

De par son sujet, cette BD ne peut qu'atteindre son but : toucher, émouvoir, mettre en colère.

Le postulat est assez bien vu ; au de la de l'horrible quotidien de Mélanie et de sa fille face à un homme violent, l'auteur nous dévoile le début de la relation de Mélanie et Romain, lorsque tout était beau et que cette relation semblait idéale.

Les relations avec les voisins, les relations, la façon dont le mari violent isole sa compagne, la rabaisse continuellement sont bien vus et je salue la volonté de l'auteur d'être complet dans son récit.

Mais je n'ai pas adhéré pour autant. J'ai trouvé le récit relativement convenu et, surtout, je n'ai pas du tout aimé le dessin...C'est très personnel mais ça m'a fait penser à du Bill Plympton... et je n'aime pas du tout Bill Plympton. Chacun ses gouts, n'est ce pas?
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