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Citations de Tierno Monénembo (125)


- [...] On est à Paris, jeune jeune : ici, planète ou nouvelle maladie, rien n'existe qui n'a pas reçu l'assentiment du beau monde.
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Vous, les Français, vous n’avez pas besoin d’histoire, vous avez besoin de héros !
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[…] – Vous, vous n’êtes pas ici pour la France mais pour vous, n’est-ce pas ? Vous êtes un drôle de type. Qu’est-ce qui peut bien vous attirer en Afrique ?
– Le goût de l’Histoire, justement, monsieur le Britannique. L’Europe est blasée. C’est ici que l’Histoire a une chance de recommencer. À condition que l’on sorte le Nègre de son état animal !
– Et c’est pour cela que vous êtes là, pour sortir le Nègre de son état animal !
– Je crois, en effet, qu’il est temps de lui transmettre la lumière que nous avons reçue d’Athènes et de Rome !
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Il en faut des tas de petits hasards pour tisser une existence, n'est-ce-pas ? (p. 13)
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- Dans ce cas, voici une colle pour vous deux, les mecs : c'est la beauté qui est tragique ou la tragédie qui est belle?
- Ha, ha, ha! Mais c'est la vieille histoire de l'oeuf et de la poule...
- De toute façon, ma chérie, sans les choeurs, les costumes et les rimes, il n'y a pas de tragédie. Et je ne parle pas que pour les théâtres et les opéras. C'est comme ça partout (bistrots, bordels, taudis, cours royales ou champs de bataille) où les gens s'efforcent de cogner et de survivre. Le deuil est une musique chez tous les humanoïdes.
- Alors, qu'est-ce qui vient en premier lieu?
- La beauté, Sam.
- D'abord la beauté et tout de suite après la tragédie. En quelque sorte, la tragédie, c'est la mise en scène de la beauté.
- Oui, mais est-ce que la beauté est tragique?
- Tout tend vers le beau. La beauté est partout, même au coeur de la tragédie. La beauté est appelée à sauver le monde...
- Vous avez trop lu Dostoïevski, Sam.
- «Le beau est un éclat du vrai»! Non, Mambi, c'est Dostoïevski qui a trop lu Hegel.
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Le juge m'a dit qu'il y a trois catégories de coupables : les complices (de zéro à cinq ans), les exécutants (de cinq à vingt ans) et les organisateurs (la perpétuité ou la potence). Mais toi tu es un cas à part. Tu as toujours été un cas à part, Faustin Nsenghimana!
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C'est ainsi que travaille la vieillesse, Monsieur: elle déterre les souvenirs anciens pour mieux enfouir le présent.
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- On a du mal à croire que [le Sahara] fut fertile il y a des millénaires.
- Avec des fleuves, des chutes d'eau et des lacs! C'est ici le début du monde. C'est notre origine à tous. L'oeuf primordial, la crèche d'Adam et Ève. Le jardin d'Éden. Et comme nous l'avons déserté, le sable est apparu. Pourquoi sommes-nous partis?
- Le bon Dieu nous a donné des jambes!
- Oui, mais le voyage s'éternise. Nos pieds ne répondent plus, nos idées s'épuisent. Nous sommes cernés d'impasses. C'est ici qu'il faut revenir pour recommencer.
- Tu es différent de Loïc, tu espère encore. Le dépassement, toujours le dépassement!
- C'est cela qui nous distingue des plantes, des poules d'eau et des biques.
- Et si c'était Loïc qu avait raison?
- Ah non, pas mon abominable rival! On a le droit de faillir, certainement pas de renoncer. Il y a sûrement un objectif à atteindre, un rêve à réaliser.
- Faut-il encore des prophètes?
- Ce sont eux qui nous font avancer. Et pour moi, pas d'esprit de clocher, tous les prophètes se valent : Marx, Proudhon, Moïse et les autres.
- Ah, nous voilà revenus au temps des révélations!
- Pourquoi sommes-nous au Sahara? Rien de mieux que le désert pour révéler aux hommes et pour les révéler à eux. Tu sais ce que disait Nietzsche? «De tous temps, les hommes libres, les véridiques ont habité le désert.»
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«Il est temps, dit-il, de réconcilier les différents organes de notre corps : notre sang arabe, nos veines berbères, notre langue française, nos lèvres de nègre, notre front de Turc, notre pif de Juif...»
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Le Père Manolo avait raison : "Ne croyez pas, bande d'idiots, que le bon Dieu, il vous fait vivre pour votre plaisir à vous ! Il peut autant vous rappeler à lui dans les moments où vous baignez dans le bonheur et la santé que vous forcer à exister au milieu des charbons ardents. Cela dépend de son bon vouloir à lui !" (p.37)
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C'est un drôle de moment, la guerre ! Des nègres résistants, des Français traitres de la patrie, des Allemands amoureux de Berlioz, de Baudelaire et du beaujolais, des gendarmes du côté des proscrits. Qui était la victime ? Qui était le bourreau ?
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Le cuisinier et l'interprète, les deux hommes essentiels des colonies ! De leur art dépendait la vie du Blanc. [...] Ces deux-là, il fallait les sélectionner, les complimenter matin et soir, les gratifier pour un rien, surtout l'interprète, le poison des mots étant, dans ces contrées, souvent plus redoutable que celui des mets.
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Ce que j'aime dans la poésie, c'est qu'elle ne cherche pas à prouver quoi que ce soit. Et c'est bien cela qui a tué la pensée : l'obsession de la preuve. La philosophie, elle s'arrête avec les Grecs. Ils savaient penser, eux. Et tu sais pourquoi ils savaient penser ? Parce qu'ils recherchaient les questions et non pas les réponses. Dans notre monde à nous, il n'y a plus que les réponses, toutes les questions sont mortes.
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[…] Blancs tremblant de trouille, rongés par le Pernod et jaunis par le palu.
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[…] Chacun dénigrait chacun et couchait avec la femme de l’autre. On brûlait son ennui à la belote et sa malaria au Pernod. On était aux colonies, on ne s’aimait pas beaucoup, mais il fallait se serrer les coudes pour survivre aux hostilités du dehors : les Nègres et la jungle, la vermine et l’ennui.
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[…] – Vous qui avez vu ces Nègres de près, pensez-vous qu’il soit possible de les sortir de la jungle où la génétique les a emmurés ?
– C’est une race primitive, j’en conviens, bien plus proche du singe que de nous, mais c’est une race jeune. Le cœur commence à naître, l’esprit naîtra par la suite. L’évolution mon cher Jules, l’évolution !
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Au temps de votre oncle, il était juste assez grand pour porter des culottes courtes, ce colonel Melun, mais peu après, il avait fait ses classes à Diên Biên Phu et en Kabylie. Et il y en avait là-bas aussi, des tirailleurs, comme il y en avait déjà dans les tranchées de 14 et dans les cuirassés de Froeschwiller en 1870. Le colonel avait longuement côtoyé ces braves Africains, ces chairs à canon, pour mesurer leur loyauté et leur courage. Cela lui faisait mal au coeur qu'on les eût à chaque fois renvoyés dans leur brousse avec un coup de pied au cul, les poumons en sang et les jambes en moins ; abrutis, sous-gradés, absents des citations et des monuments aux morts, et avec ça, un pécule inférieur de dix fois à celui de leurs collègues blancs.
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Vous comprenez, me disait il en levant un poing rageur, c'est la seule manière de se venger de ces salauds. Leur objectif, c'est de vous anéantir. Pour cela, ils commencent par vous effacer de la mémoire des hommes. Et hop ! Vous n'existez plus pour personne, vous n'existez plus dans votre tête. C'est la pire manière de tuer.
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-Explique-moi !
-Que veux-tu savoir ?
-Où suis-je ? Une prison, un lupanar, un harem ?
-Tout cela à la fois !
-Et pourquoi ?
-Pour nous apprendre à vivre !
- On ne peut rien apprendre enfermé dans une cage.
-Ne me parle pas de liberté ! Les chaînes seront toujours là. Longues ou courtes, visibles ou invisibles.
-Je m'évaderai
-Ils te rattraperont. Impossible d'éviter celles que l'oeil ne peut pas voir.
-Je les briserai toutes, même celles que mon oeil ne peut pas voir.
-Avec tes songes ?(p. 43)
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Un mineur? Mais c'est un petit bout d'homme comme toi qui crâne comme un éléphant mais qui sent encore le lait de sa mère. (p.131)
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