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Critiques de Toni Morrison (1263)
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Délivrances

Lula Ann vient au monde avec une peau tellement noire que sa mère ne parvient pas à l'aimer et l'élève très durement.

Devenue adulte, elle est d'une beauté époustouflante et réussit dans la vie au-delà de toute espérance.

Entrer dans un livre de Toni Morrison, c'est mettre tous ses neurones en position maximale pour saisir toutes les subtilités d'un texte qui va se révéler ardu.

Et là, surprise, une lecture aisée sans prise de tête, mais tout aussi forte et puissante que les autres.

Toujours les mêmes thèmes mais traités ici d'une façon plus contemporaine et moins alambiquée.

J'ai beaucoup aimé cette Lula Ann devenue Bride.

Encore une fois, Toni Morrisson m'a conquise, séduite, émue.

Son écriture intelligente est toujours aussi riche confirme son talent de livre en livre.
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Beloved

Ce livre va me marquer longtemps. 

Quelle tristesse ! Quelle violence ! 

J'avoue, j'ai parfois eu du mal à me plonger dedans vu la dureté du récit. J'ai beaucoup aimé cependant. L'histoire m'a vraiment émue, d'autant plus qu'elle est inspirée d'un fait divers.



Ohio, 1856. Sethe, ancienne esclave qui s'est évadée, vit avec sa fille, Denver dans une maison hantée par le fantôme d'une petite fille. Qui est-elle ? Pourquoi est-elle revenue ? 



Ce roman aborde l'esclavagisme et les nombreuses souffrances endurées par ces hommes, femmes et enfants considérés comme de la marchandise, parfois moins que du bétail. La vie de Sethe est une parmi tant d'autres.



Prix Pulitzer 1988, ce roman secoue. Il est écrit dans un style remarquable, avec un langage direct et poétique. C'était la première fois que je lisais Toni Morrison, qui reçut le prix Nobel de littérature en 1993, et waouh !



Les dernières pages ont fini de me retourner le cœur. C'est un livre poignant. Un classique à ne pas manquer. Je vous  conseille toutefois d'attendre avant de le lire, si vous n'avez pas le moral en ce moment.





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Récitatif

L’unique nouvelle écrite par l’autrice américaine vous mettra dans une position très inconfortable (c’est pas moi qui le dit, au cas où vous croiriez que j’ai viré ma cuti, c’est Zadie Smith dans la postface). Toni Morrison raconte en effet l’histoire de deux petites filles, puis femmes, qui sont très vite identifiées comme de races différentes (la notion de race n’étant pas ici génétique mais sociologique, au cas où vous croiriez de nouveau que j’ai viré côté obscur) mais sans vous dire qui est qui. C’est évidemment tout le jeu de la lecture que de confronter vos propres stéréotypes et vos constructions mentales avec le contenu du récit. Qui est plus susceptible d’être ultra-religieuse? Qui porte des pantalons moulants? Qui aime les saucisses-purée et qui le poulet?



Un exercice hautement intéressant, bien sûr et très intelligemment décortiqué par Zadie Smith dans la deuxième partie de l’ouvrage. Ma collègue le fait lire à ses lycéens et je m’en réjouis. Ça promet des têtes bien faites!
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Jazz

JAZZ de TONI MORRISON

Joe Tram a tué sa maîtresse de 18 ans, Porcas, il pleure toute la journée. Le jour de son enterrement, Violette la femme de Joe poignarde le visage de la morte. Joe n’ira pas en prison, tout le monde sait ce qu’il a fait mais personne ne l’a vu tuer Porcas et la famille de cette dernière n’a pas les moyens d’engager un avocat pour une procédure judiciaire. Alors Joe et Violette vont reprendre leur vie commune et revivre dans les larmes ce qu’ils ont vécu ensemble avant l’arrivée de Porcas. On va remonter aux sources, aux origines de Joe, né en 1873 en Virginie qui rejoindra le Nord comme beaucoup de noirs du sud vers 1917, au moment où d’autres partiront pour la guerre. Il vendra du parfum au porte à porte organisera des réunions et rencontrera Dorval, 16 ans, superbe et fraîche, la suite on la connaît.

Un roman assez court qui mélange l’histoire individuelle à la grande histoire des États Unis du début du siècle où nombre de noirs pensaient trouver au nord plus de compréhension et moins de ségrégation. Et puis le jazz bien sûr qui fait bouger les hommes et les femmes, leur fait oublier leur misère de vie.

Un beau roman dans le style traditionnel de Morrison qui mélange passé et présent, mixe les voix, pas toujours évident à suivre mais une écriture puissante et envoûtante qui raconte si bien cette vie insupportable et passionnante.
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Délivrances

DÉLIVRANCES de TONI MORRISON

Quand Lula Ann (Bride) est née, le choc a été intense pour les parents, elle était noire, d’un noir »soudanais »! Sa mère, Sweetness, était très claire, lui encore plus et il n’avait jamais voulu croire que c’était sa fille, il était parti et il avait fallu que mère et fille se débrouillent seules. Bien des années passent et Bride guette la sortie de prison de Sophia Huxley après avoir purgée une peine de 15 ans. Sophia la tabasse,( c’est Bride qui l’avait dénoncée pour agression sexuelle)et c’est Brooklyn, avec qui Bride travaille qui vient la récupérer. Bride est directrice régionale dans une société de cosmétiques et gagne très bien sa vie. Bride a un copain, Booker, un type qui ne s’intéresse pas au fric de Bride, ni à sa Jaguar, c’est à elle qu’il s’intéresse, mais elle ne le perçoit pas tout comme sa mère qu’elle ne voit quasiment plus.

Un jour Booker lui dit qu’elle n’est pas sa femme et part…

Un livre qui s’écarte des thèmes récurrents chez Morrison pour plonger dans les séquelles de l’enfance et les freins que constituent cette quête d’amour non satisfaite. Toujours ces mélanges de présent et passé, de personnages qui vont et viennent dans un désordre organisé! Pas le plus puissant ni le plus passionnant, trop de portes ouvertes qui ne se referment pas mais on est habitué avec Morrison. Intéressant néanmoins.
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Un don

On est en Virginie dans les années 1680, Jacob est un négociant qui prête également de l’argent, il est marié à Rebekka qu’il avait recruté par petites annonces. Il est très heureux avec elle, seul problème, tous les enfants qu’elle a portés sont morts à la naissance ou en bas âge. Jacob va rendre visite à d’Ortega, un armateur arrogant et prétentieux qui lui doit de l’argent, il comprend rapidement qu’il est incapable de le rembourser. D’Ortega lui propose alors de solder ses dettes en échange de plusieurs esclaves. Jacob, outré, ne supporte pas l’esclavage et acceptera finalement de prendre avec lui, libre, Florens, la fille de la cuisinière d’Ortega pour aider sa femme. Florens va retrouver chez Jacob, Sorrow une adolescente blanche qui avait été trouvée à moitié noyée dans la Nath River en pays Mohawk et Lina une très jeune indienne que Jacob avait acheté à des presbytériens en prévision de l’arrivée de Rebekka. Le retour de Jacob chez lui sera dramatique et les trois filles vont devoir cohabiter avec Rebekka de nouveau enceinte, un domaine difficile à gérer entouré de baptistes et de presbytériens.

Dans ce climat humide et chaud où l’hiver peut apporter la neige, Morrison mélange les souvenirs des vivants et des morts, le présent et le passé. Pas toujours aisé de s’y retrouver mais passionnant de suivre ces femmes aux origines diverses dans une Amérique en pleine évolution.

« Nous ne façonnons jamais le monde, disait Lina, c’est le monde qui nous façonne »
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Délivrances

C'est le premier roman que je lis de cette très fameuse autrice que j'apprécie d'écouter. Je n'ai mis qu'une note un peu au dessus de la moyenne pour saluer son écriture, bien que je ne la connaisse pas. J'imagine qu'elle a adapté son style au milieu qu'elle décrit... Car à tout dire, je n'ai pas aimé cette Amérique- là du tout et l'histoire m'a lassée. Je manque peut être de recul, car si le roman est un vrai témoignage d'une partie de cette société que Morison a parfaitement retranscrit tant dans le style que la psychologie des personnages et leurs vies, que cela me plaise ou non, alors effectivement, elle mérite une meilleure note.
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Délivrances

Bride est une jeune femme noire ,née d une mère métisse.

De par sa couleur elle est rejetée par sa mère et donc recherche sa reconnaissance.

Le livre décrit un problème racial et une recherche d identité. Prisonnière de ses souvenirs et de sa culpabilité elle arrivera à trouver un équilibre

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Récitatif

J’ai reçu cet exemplaire de « Récitatif » dans le cadre de la masse critique @babelio

Cela m’a permis de découvrir la plume de Toni Morrison à la lecture de son unique nouvelle.



Je suis encore épatée par cette nouvelle de 59 pages. En effet, on y parle de deux petites filles qui ont été abandonnées et placées dans une institution. Elles vont vivre ensemble 4 mois de leur vie et se recroiseront quelques fois au cours de leur vie adultes.



Ce qui est intéressant, c’est que l’on sait qu’une des petites filles est blanche et l’autre noire mais jamais l’autrice ne nous dira laquelle est blanche et laquelle est noire.

A nous de « choisir » si Twyla est blanche ou noire. Pour ce faire, on va nous parler de sa maman, du quartier dans lequel elle vit, de l’homme qu’elle va épouser, de son enfant. Les mêmes indices nous sont donnés pour Roberta. C'est donc nos croyances, nos préjugés, nos intuitions qui vont décidé de la couleur que l'on donnera à chaque petite fille.



Et c’est là que la magie opère, je n’avais pas remarqué lors de ma première lecture que l’auteur n’avait pas statué. Pour moi, Twyla était noire et Roberta blanche. Ce n’est qu’en lisant la postface que je m’en suis rendu compte et que j’ai relu le livre. Une relecture plus attentive, à la recherche d’indices, de clichés, d’événements qui me permettrait de dire laquelle des fillettes est blanches et l’autre noire. Cependant, malgré mes efforts, je suis encore incapable de trancher.



Si je dois donner mon avis sur cette nouvelle, je dirai que c’est une petite nouvelle qui a tout d’une grande. Je tire mon chapeau à l’autrice pour l’exercice qu’elle a réussi à mener, parler de conflits sociaux/raciaux sans que l’on sache à quelle race appartiennent chacune de ces héroïnes. C’est court mais beaucoup plus profond qu’il n’y parait.
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Récitatif

Une très belle découverte de l'autrice par la seule nouvelle qu'elle a écrite !



Une histoire courte, qui parcourt le siècle, pleine de questionnement pour le lectorat. Elle parle de notre positionnement et de nos stéréotypes. On cherche tout du long les signes, qui des deux protagonistes est une femme blanche, qui est une femme noire, qui a raison ou tort dans ces souvenirs !



Trouver la vérité de l'âme.



Toni Morrison montre bien que les souvenirs peuvent être un leurre et que tout est toujours plus compliqué ...



C'est une vraie performance et la postface montre les qualités littéraires et d'analyse de cette nouvelle si courte et si dense.
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Beloved

Toni Morrison a obtenu le prix Pulitzer avec ce roman. Elle a été prix Nobel de littérature en 1993. Elle est décédée en 2019.

Beloved est paru en 1987. Une nouvelle traduction vient d’être faite par Jakuta Alikavazovic (merci à elle) et lorsqu’on lit la postface qu’elle a rédigée, on sait qu’elle a voulu donner à ce roman, toute sa force, toute sa vitalité, tout ce que Toni Morrison voulait faire vivre. Ce récit est inspiré de l’histoire vraie d’une ancienne esclave : Margaret Garner.

La première fois que j’ai lu Toni Morrison avec « Un don », j’avais écrit : La narration désarçonne, déconcerte, perturbe dans un premier temps et puis l’écriture envoutante de l’auteur nous emporte, nous submerge, nous transporte …. Je réitère car le ressenti à est le même. Il faut prendre le temps de lire, de laisser les personnages, les différentes voix, s’exprimer et les écouter.

Tout se déroule sur une vingtaine d’années, entre 1855 et 1873 dans l’Ohio. Mais rien n’est linéaire, les analepses sont légion. Elles nous éclairent sur le passé, le vécu douloureux de chacun. Rien n’indique ces retours en arrière, c’est au lecteur d’être vigilant pour que tous puissent lui parler, lui murmurer ou lui crier leur douleur, leur peur, leur haine, leurs espoirs …..

Beloved, Bien Aimée, c’est le seul mot qui a été inscrit sur la tombe de la fille de Sethe. Elle a choisi de la tuer pour qu’elle ne subisse pas, comme elle, l’esclavage. Mais la culpabilité ne la quittera pas et rejaillira sur ses autres enfants. Comment vivre avec ce choix atroce ? Dans la maison où elle habite, au 124, un fantôme sembler être présent. « Le 124 était malveillant. ». Et puis, un jour, une jeune femme débarque, elle dit s’appeler Beloved… Cette inconnue est-elle là pour mener Sethe vers la rédemption ?

Le texte parle des esclaves, de ceux qui ont été affranchis ou pas, des difficultés de vivre avec les remords. La maternité et le rôle des parents sont évoqués. Sethe est émouvante. Elle a tué par amour mais son geste la hante, elle pourrait sombrer dans la folie. Il faut resserrer les rangs autour d’elle.

Le style est atypique, parfois des phrases sans verbe, des mots qui se suivent sans ponctuation, des lignes comme un poème. C’est beau et bouleversant, empli de sensibilité. On avance, on recule, on change de protagonistes, ce n’est pas aisé à suivre mais c’est intéressant de combler les blancs, de reconstruire les événements, de se faire une idée globale avant de découvrir la suite et avoir tous les éléments. Il faut faire avec les souvenirs, qui peuvent être déformés …

J’ai eu le sentiment d’un cri tout au long de ma lecture. Toni Morrison s’attache à nous faire comprendre qu’au-delà des faits décrits, il y a aussi ceux qui sont tus, cachés, voire oubliés. Elle réhabilite ces hommes et ces femmes, victimes de l’esclavage, elle leur donne vie, elle leur donne la parole à travers ceux qui peuplent son roman. L’histoire ne s’arrête pas à ce qu’on découvre, elle est sous-jacente, les messages de l’auteur sont forts et nous ouvrent les yeux sur une période de l’histoire des Etats-Unis peu reluisante …


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Récitatif

J'ai reçu cette nouvelle de Toni Morrison via la masse critique de Babelio. J'aime beaucoup le travail de cette autrice, que je trouve d'un grand talent. Je suis curieuse de savoir ce que donne sa plume pour un format plus court. D'autant plus que Récitatif propose vraiment un concept unique.



Cette nouvelle a été créée dans le but de dévoiler l'expérience d'effacer tous les codes raciaux d'une histoire impliquant deux personnages de races différentes. Pourtant, on sent très rapidement que l'on est dans une configuration où cette identité raciale est cruciale pour les personnages. L'une des fillettes est Blanche, l'autre est Noire, mais jusqu'à la fin, on ignore s'il s'agit de Twyla ou de Roberta. Là où le texte est brillant, c'est qu'à aucun moment le lecteur est vraiment capable de déterminer les origines des deux personnages. Pourtant, l'histoire elle-même porte une identité raciale importante dans les propos des protagonistes. Le sujet est évoqué à plusieurs reprises, et malgré cela, impossible de prendre une décision.



C'était probablement cela que la facétieuse Toni Morrison cherchait à obtenir dans ce dédale énigmatique d'une histoire ordinaire. En effet, les réflexions autour des jeunes filles, car elles se critiquent et donnent des indices sur leurs modes de vie respectifs, questionnent nos préjugés. On sait par exemple que l'un des deux mères est très attachée à la religion, mais elle pourrait aussi bien correspondre à un cliché racial comme à un autre. De même avec l'autre mère qui danse. Cette mère est-elle noire ou est-elle blanche ? Nous sommes pourtant, au fil du récit, portés dans une Amérique où les questions raciales restent centrales. Et Twyla et Roberta ne partagent pas la même opinion, notamment alors que la loi sur la mixité dans les écoles bouleverse les familles américaines.



On retrouve les deux femmes qui se croisent par hasard à des étapes clés de leur vie. D'abord à l'orphelinat, puis jeunes adultes, puis femmes mariées et mères, suivant la route tracée des femmes de l'époque. Toni Morrison a un style acéré et précis, on sent un vrai calcul de sa part dans chaque dialogue, chaque virgule, pour à la fois divulguer des éléments sur leur évolution, leur vie, leurs goûts, mais sans laisser tout voir. L'autrice place le récit du point de vue de Twyla, qui ne manque pas de caractère et n'a pas non plus sa langue dans sa poche.



Bien que ce soit court, le récit est aussi plein d'émotions. L'autrice fait notamment à plusieurs reprises référence à un événement marquant qui a eu lieu quand Twyla et Roberta étaient à l'assistance. Un événement violent dont elles n'ont pas le même souvenir, posant la question de la certitude de notre mémoire. Ainsi, en quelques lignes, l'écriture est capable de nous bouleverser comme de nous choquer, de nous attrister ou de nous révolter. Car la nouvelle s'ancre profondément dans l'histoire de l'Amérique, mais aussi dans une relation étrange entre deux femmes que tout oppose.



Récitatif reflète l'intelligence et la finesse de Toni Morrison. Récit de deux jeunes femmes de couleurs différentes dans une Amérique secouée par le conflit racial, on ne saura jamais laquelle est noire, laquelle est blanche. L’œuvre interroge nos préjugés culturels, nous poussant à nous demander pourquoi telle caractéristique serait associée à une personne blanche plutôt qu'une noire. L'écriture est d'une grande finesse et fait la part à l'émotion dans cette relation atypique qui relie Twyla et Roberta, hantées par un passé dont elles n'ont pas les mêmes souvenirs.



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Récitatif

"Récitatif", une nouvelle de Toni Morrison, une pépite.
Lien : https://www.francetvinfo.fr/..
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Home

Premier livre lu de Toni Morrison, cette auteure américaine lauréate du prix Nobel de littérature en 1993.

"Home" est un roman publié en 2012. Il se déroule dans les années 1950 et suit l'histoire de Frank Money, un vétéran de la guerre de Corée, dans sa quête pour sauver sa sœur.



J'ai apprécié l'écriture lyrique et poétique de l'auteure, ainsi que son exploration profonde des expériences des personnages, en particulier en ce qui concerne les problèmes de racisme et de discrimination.



En très peu de pages, ce livre parvient à aborder plusieurs thèmes.

La discrimination raciale et le maccarthisme dans l'Amérique des années 1950, mettant en lumière les défis, les préjugés et les injustices auxquels des personnes peuvent être confrontées en raison de leur race où de leurs opinions

Mais aussi, la quête de la "maison" ("Home") de son point d'attache, d'un lieu où l'on se sent chez soi, à la fois physiquement et émotionnellement. Cela peut être interprété de différentes manières tout au long de l'histoire.

La famille et les liens familiaux puisque le roman tourne autour de la relation entre Frank et sa sœur Cee et qu'il examine la force des liens familiaux et comment ils peuvent influencer nos vies.

Et enfin, la réconciliation avec le passé car Frank Money, le personnage principal, revient dans sa ville natale du Sud après la guerre de Corée. Le roman explore comment il doit faire face à son passé et aux traumatismes de la guerre.

Un très bon moment de lecture !
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Récitatif

Récitatif est la seule nouvelle écrite par Toni Morrison.

Et le moins qu'on puisse dire est qu'elle marque son lecteur (sa lectrice en l'occurrence).



Twyla et Roberta, deux fillettes de race différente, se rencontrent dans un foyer. Cependant, elles ne sont pas orphelines. Non, la mère de Roberta est malade et celle de Twyla aime danser toute la nuit.



Des années plus tard, elles se recroiseront à plusieurs reprises et auront l'occasion d'échanger autour de leurs souvenirs du foyer, souvenirs parfois divergents.



Ce qui est frappant dans Récitatif, c'est qu'à aucun moment nous ne saurons qui est la fillette noire et qui est la fillette blanche. Et pourtant, naturellement, nous voulons savoir, nous cherchons à déchiffrer les indices. Avant de revenir à l'essence du texte : "un récit concernant deux personnages de races différentes pour qui l'identité raciale est cruciale".



À cet égard, la postface de Zadie Smith est très intéressante. Elle fait une relecture du texte approfondie et nous offre son regard d'écrivaine et de lectrice. Un addendum passionnant.
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Récitatif

Une nouvelle de Toni Morrison qui narre l'histoire de deux jeunes filles Twyla et Roberta confiées par leur mère respective dans un foyer pour orphelins; elles ont huit ans, une est noire et l'autre blanche. Inséparables avant d'être séparées par la vie, chacune va poursuivre son existence. Leur chemins se recroiseront de façon inattendue à plusieurs reprises.

Toni Morrinson casse les codes des catégories: pauvres, riches, blanche, noire, un jeu de piste qui ne répond pas à nos questionnements. La post face nous ouvre des portes heureusement sur ce choix d'écriture bien réfléchi.

A découvrir, car la simplicité de la nouvelle cache une densité cachée qui appelle à la réflexion.
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Sula

SULA de TONI MORRISON

SULA et NEL sont deux petites filles noires qui grandissent dans les années 20 à Medallion dans l’Ohio. Elles sont issues de familles fort différentes, l’une assez conventionnelle par rapport à sa communauté, l’autre libérée de toute obligation sociale. SULA est la fille d’Hannah, petite fille d’Eva qui s’était retrouvée seule après le départ de son mari avec 1.65$, 3 betteraves et 3 enfants qu’elle confiera à la voisine pour la journée. Elle reviendra les chercher 18 mois plus tard, une jambe en moins, le portefeuille bien garni. NEL est la fille d’Helene et se mariera avec Jude, pendant que SULA disparaîtra pendant 10 ans. Leurs retrouvailles seront compliquées…

Intéressante histoire que celle de ces deux filles aux parcours opposés, l’émancipation débridée de SULA, le mariage traditionnel de NEL, le choc du retour après tant d’années sans nouvelles. Il y des personnages forts dans ce livre, Eva, bien sûr sans laquelle rien ne serait arrivé et Shadrack, survivant de la guerre qui célèbre la « journée nationale du suicide»!

Un des livres de Morrison où se fait sentir dans le style toute l’influence de Faulkner, il faut souvent deviner derrière les mots, les portes s’ouvrent et beaucoup ne se ferment jamais.

Très beau.
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Récitatif

Comment poser des mots sur un tel chef-d’œuvre ? Une nouvelle en noir et blanc où l’autrice créer une relation si forte avec le lecteur que j’en ai été bouleversée. Elle nous amène sur un chemin qui peut être déstabilisant, où on ne cesse de chercher le moindre indice sur Twyla et Roberta. Mais la question fondamentale n’est pas là. Et c’est le cœur de cette nouvelle à la fois vertigineuse et profonde. Grâce à une écriture sublime et très habile, Toni Morrison permet de nous questionner sur nos représentations en prenant soin d’effacer toute trace de détermination raciale et place le lecteur en tant qu’acteur de la société face aux questions de notre époque sur l’identité. Je ne peux que vous recommander cette fascinante ode à l’humanité !
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Beloved

Une maison hantée par un bébé malveillant, sacrée entrée en matière ! On apprend pourquoi et c'est dur et extrêmement violent.

D'ailleurs tout est dur, jusqu'à la sexualité des esclaves au Bon Abri, c'est cru, c'est sale, c'est affligeant.



Assez rapidement j'ai eu l'impression de me perdre, obligée de souvent revenir en arrière pour savoir qui est qui et de quel moment on parle. Sans compter tous les Paul et les liens de parenté… Je me suis dit que mon esprit n'était peut-être pas assez affûté pour comprendre Toni Morrison. Beaucoup de flash-backs et de digressions obscures m'ont égarée. Pourtant hors de question pour moi de lâcher l'affaire, il y a trop longtemps que ce livre m'appelle. Heureusement j'ai fini par me faire à cette narration particulière.



Ancien esclave au Bon Abri avec Sethe, Paul D. débarque chez elle vingt-cinq ans plus tard.

Au fil des souvenirs cachés de Paul D. et de Sethe, on entrevoit des souffrances subies inimaginables. Comme si les esclaves noirs avaient été victimes de choses dont nous n'avons absolument pas idée, que ce que nous savons de leurs souffrances est infime par rapport à la réalité. C'est glaçant tant la cruauté était sans limite.

Sauf que Sethe ne veut pas se rappeler, pas y penser, pas en parler. Elle veut juste que ça reste enfoui au plus profond d'elle. Alors que Paul D. en parle, comme ça, juste parce que c'est là, que ça a existé.



Un jour, arrive chez Sethe et Denver une étrange petite personne qui dit s'appeler Beloved. Paul D. la voit d'un très mauvais œil mais elle est fragile et faible et reste à demeure chez ces deux femmes qui se prennent d'une espèce de passion pour elle. Je me suis beaucoup demandé si c'était une grande enfant ou une petite adulte. En tout cas elle sait beaucoup de choses sur Sethe et puis son nom est ce qui est gravé sur la tombe du bébé assassiné.



Au fil des souvenirs évoqués, on apprend la tragédie de ces gens, de cette famille.

Toni Morrison raconte ici l'histoire terrible des noirs en Amérique et de l'esclavage. Il est aussi question de confiance et de trahison, de la condition des femmes noires, de la brutalité de beaucoup d'hommes et de la lâcheté de certains autres, à moins que ce ne soient les mêmes. Mais aussi de l'amour maternel capable de tout jusqu'à l'abnégation absolue, et on oscille entre surnaturel et folie, et peut-être est-ce la même chose. C'est un roman extrêmement déroutant. L'écriture est belle et ce qui est raconté est très fort, pourtant je ne saurais pas dire si j'ai aimé. Peut-être avec le temps laissera-t-il en moi une empreinte que je ne connais pas encore.



J'ai trouvé cette histoire oppressante et malsaine, le contexte terrifiant. Et comme souvent je me demande pourquoi l'humanité est si féroce.
Lien : https://mechantdobby.over-bl..
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Paradis

Une lecture difficile sur le fond et la forme, et pourtant, si on arrive a rentrer dedans, qui est très prenante.



Morrison est une écriture très exigeante. J'aimerais la lire dans le cadre d'un cours de littérature pour mieux comprendre les différentes couches de sens.
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