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Critiques de Tonino Benacquista (1382)
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Porca miseria

Les parents de Tonino Benacquista, Cesare et Elena, ont quitté l’Italie pour s’installer en France. Mais pour eux, ce n’est peut-être pas la vie dont ils avaient rêvé. Pendant que Cesare sombre dans l’alcoolisme, Elena s’enfonce dans une profonde mélancolie. Tonino nait en 1961, en France, contrairement à ses quatre aînés. Il reçoit la langue française en héritage. Malgré cela, il éprouve une certaine retenue face aux auteurs étudiés à l’école, voire de l’incompréhension. Et pourtant il est aujourd’hui lui-même écrivain.



Tonino Benacquista nous invite dans l’intimité de sa famille mais aussi à explorer avec lui la relation qu’il entretient avec la littérature. C’est l’histoire d’un enfant partagé entre une italianité familiale et une francité venue dès la naissance. Un enfant qui n’a pas connu le déracinement, contrairement à ses sœurs et à son frère, mais qui est confronté à ses origines dans le regard des autres. Un enfant pour qui l’école, et surtout l’étude des textes classiques, est un véritable calvaire et pour qui le déclic ne viendra que tardivement.



Et pourtant, Tonino est fasciné par les mots et la fiction. Au point de répondre parfois par de petites fictions lors des examens quand les réelles réponses lui échappent. L’écriture est pour lui vitale, contrairement à la lecture. C’est Une vie, de Maupassant, lue à quinze ans qui se chargera de débloquer la situation. Puis Tonino découvrira la Série Noire et son obsession deviendra certitude : il sera écrivain. Ce qui adviendra avec ses premiers romans noirs puis La Commedia des ratés, couronné par trois prix littéraires. Et si Tonino Benacquista est aujourd’hui une valeur sûre de la littérature (et du cinéma), il nous avoue ici une longue période d’agoraphobie durant laquelle, nous dit-il, il a « soigné la pathologie de ma mère par l’addiction de mon père. »



Ce récit autobiographique est très émouvant car on sent chez Tonino Benacquista une très grande sincérité. C’est aussi un très bel hommage au pouvoir des mots, qu’ils soient écrits ou lus.

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Porca miseria

"Putain de merde" !

Voici à quoi peut se résumer toute une vie.

La vie d'un père immigré qui termine ses journées aviné, chancelant et jurant sous son nuage d'alcool.

Un père rustre, illettré, incapable d'exprimer son amour à sa famille.

Un père dont le comportement quasi suicidaire reste une énigme pour le jeune Tonino qui doit également composer avec une mère dépressive, un frère qui ne lui servira pas de modèle et des soeurs au caractère bien trempé.

La vie de Tonino débute comme celle d'un roman naturaliste, laborieuse et austère. Les livres ne sont pas ses amis. Balzac et Maupassant passent dans un premier temps pour de véritables tortionnaires.

"La guerre du feu" n'embrase pas son lecteur, elle l'aveugle.

Et pourtant, un jour il se mettra à écrire des histoires, jusqu'à flirter avec l'obsession passionnelle et en faire son métier.

Un métier rêvé mais impuissant devant les démons ataviques qui le prennent un jour par surprise.

Le phoenix à l'imagination débordante renaîtra néanmoins de ses cendres avec le soutien de guerriers à l'amitié indéfectible.

Tonino en sort blessé, marqué mais grandi. Il a compris qu'il pouvait revenir sur son passé et le marteler jusqu'à ce qu'il épouse sa conscience avec harmonie.

Nom d'un chien, il m'a touché..





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Saga

Voilà le premier livre non polar de monsieur Tonino Benacquista et c'est plein de vie et de non sens . Une belle tranche des années fric et champagne et caviar en savoir plus.le début des années Mitterand et Berlusconi décrit de manière ludique et drôle. De la vie, de l'amour des rebondissements .

https://unlivrequejaime.lepodcast.fr/saga-de-tonino-benacquista
Lien : https://unlivrequejaime.lepo..
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Porca miseria

J'avais découvert Tonino Benacquista avec son roman : Saga qui m'avait plu.

Aujourd'hui, je renoue avec cet auteur avec : Porca miseria où il nous raconte avec beaucoup de tendresse et d'humour ces jeunes années.

Tonino Benacquista, comme son nom l'indique est italien, ses parents ont immigré en France. Ses frères et sœurs sont nés sur le sol italien.

Lui seul, petit dernier naît en France. Ce qui ne lui évitera pas de ne pas vivre et ressentir le statut de déracinés des siens.

Avec toutes ces questions identitaires qui en découlent, suis-je italien ou français?

Mais rapidement, il va trouver un modus Vivendi à son " italianité".

" L'Italie, c'est celle des autres.Celle de mes parents qui la portent en eux comme un regret ou un remords.. l

L'Italie appartient à ceux qui la vivent, la rêvent et l'oublient, et je ne suis pas de ceux-là. "

Une fois ce débat tranché, Tonino Benacquista nous raconte sa fascination très jeune pour l'écriture et paradoxalement son rejet de la lecture pendant longtemps.C'est en lisant Maupassant qu'il découvre le délice de lire.

J'ai trouvé très émouvant le passage, où l'âge adulte consacré et écrivain reconnu, il nous parle avec beaucoup de pudeur de cette anxiété extrême qui va lui briser sa vie, l'empêcher de se déplacer..

A sa façon, il rend hommage à son père, alcoolique invétéré mais au final peut-être qu'il a aimé ses enfants sans pouvoir leur montrer.

Tonino Benacquista dans ce roman autobiographique se livre sans fard et en toute sincérité.Ce qui m'inspire un grand respect pour ce livre!

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Porca miseria







Années 50, les Benacquista quittent l'Italie, avec leurs enfants et s'installent près de Paris. Tonino, le petit dernier, naît en France. Difficile dès lors, pour lui, de comprendre le ressenti familial en tant qu'émigré. En marge de cette famille, il va se construire à travers les films, la lecture et l'écriture et faire le constat du sort des déracinés.



Une lecture en dents de scie pour moi. Des moments ennuyeux, d'autres lumineux et tendres. Le sujet me parle beaucoup, étant originaire d'une région où les émigrés italiens ont été très nombreux à venir extraire le charbon. J'y ai donc retrouvé les mêmes témoignages et impressions des anciens. Malheureusement, le style est beaucoup dans l'analyse et sans sentimentalisme. Difficile d'avoir de l'empathie envers le héros et sa famille. Famille dans laquelle le narrateur ne se reconnaît pas, il est externe aux scènes de vie et il observe de façon froide son enfance et son parcours, l'alcoolisme de son père, la dépression de sa mère et les difficultés scolaires de ses frères et sœurs.

Il se construit son imaginaire à travers les films et les livres, qui engendrent rêveries, émotion, enseignements, pragmatisme, subversion... Ces passages m'ont davantage touché et j'ai beaucoup aimé les réflexions et conclusions du héros concernant ses lectures imposées romanesques.



"... le livre en main, seul dans ma chambre..., j'entends au loin un bruit étrange, une sorte de grincement métallique difficile à identifier, telle une chaîne aux maillons rouillés qu'on déroule. C'est à moi que ce bruit s'adresse mais il est trop tôt pour en saisir le sens. "



En conclusion, une lecture en demi-teinte pour laquelle il m'a manqué de chaleur humaine mais qui permet de comprendre qu'il n'est pas simple d'être enfant d'émigrés et de se construire dans un pays, même si on y est né. Français en Italie, italien en France !
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Saga

J’ai adoré ce livre !

J’avais hâte de rouvrir mon livre et reprendre la lecture pour connaître la suite de la saga !

Je l’ai dévoré, savouré si je peux dire.

A chaque jour , j’avais « soif » de lire la suite pendant mon moment détente de la journée ! Je recommande totalement !
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Les cobayes

Toni Benacquista est un auteur que j'apprécie dans ses ouvrages par son ton humoristique et critique de notre société. J'ai lu plusieurs livres de sa plume et je retrouve à chaque fois son ton déjanté, allant jusqu'à rendre une situation rocambolesque mais d'une réflexion pertinente sur notre société. C'est un auteur qui aime s'affranchir de la crédibilité pour développer ce qu'il veut dire, et lorsqu'on l'enrobe dans une bonne couche d'humour, ça me plait beaucoup.



Pour cette BD, l'auteur à choisit de parler des labos pharmaceutiques et de tout ce qui gravite autour. Sans aller jusqu'à dire que je suis d'accord avec l'auteur, n'étant pas aussi alarmiste que lui, je dois reconnaitre qu'au vu des nombreux scandales qui émaillent ce secteur d'activité, il y a une réelle interrogation à avoir. Et c'est tout le but de la BD, en faisant une histoire qui bascule progressivement dans une fiction qui ne semble pas crédible mais qui appuie un propos qui l'est beaucoup plus. Et avec quelques jolies pointes d'humour bien trouvées qui parsèment l'ensemble, faisant de la BD un bon mix entre l'humour et la dénonciation sociale. J'ai juste un regret sur la fin, arrivée un peu vite et qui conclut trop facilement le scénario. Je suis frustré de ne pas avoir eu quelque chose de plus développé, qui puisse réellement conclure cette histoire hors-norme.



Niveau dessin, par contre, je suis beaucoup plus mitigé. Je lui reconnais un certain style et un propos très clair, très lisible, cependant je ne suis pas très fan de ce style que je trouve trop carré, trop détaché. Il manque ce truc qui rend le dessin plus vivant. Il n'est pas figé, mais manque de dynamise, à mes yeux. C'est un propos tout à fait personnel, mais je n'en ai vraiment pas été fan.



En somme, une BD qui reste dans la lignée de ce que je connaissais de l'auteur : déjanté et bien trouvé dans les idées, parfois flirtant avec le rocambolesque et ne s'embrassant pas toujours d'une crédibilité parfaite pour servir totalement son propos. C'est drôle, et ça fait réfléchir. N'eut été les quelques points de détails que j'ai soulignés plus haut, j'aurais poussé jusqu'à 4 !
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La Boîte noire et autres nouvelles

Il y a peu je m'étais promis de renouer avec la plume de Tonino Benacquista. Pour ce faire j'ai choisi ce recueil de 5 nouvelles.



La Boîte noire donne le titre au recueil. C' est la boite où tout un chacun a enfoui ses faits et gestes, ses pensées les plus secrètes. C'est "grâce à une nuit dans le coma" et à la prise de notes d'une infirmière férue de psychanalyse que Laurent Aubier aura l'occasion de l'ouvrir ... Jubilatoire



La volière est un texte plein de tendresse, de fidélité à l'enfance. Emouvant à souhait , sans doute ma préférée.



Un temps de blues : un homme à la mitan de sa vie, aura t'il ou non l'énergie de se lever demain matin? A lui de se convaincre qu'il est encore capable du meilleur et que la vie en vaut la peine.



Transfert. Un couple, douze ans de mariage, Madame est convaincue que Monsieur fait une dépression, veut le convaincre de consulter, le harcèle 24h/24 à ce sujet. Il finit épuisé, plus déprimé que jamais à consulter..... Vous avez déjà entendu parler de Transfert? Chute improbable quoique !



Que dire de la dernière nouvelle: la pétition? J'avoue n'avoir adhéré ni au sujet ni à l'écriture . Quand les évènements s'enchainent , que l'imprévu s'en mêle il y a de quoi perdre le Nord. Et si je n'avais rien compris , va savoir?



Rendez-vous presque réussi .





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Saga

Une écriture dense, riche au rythme rapide en continu. Pas de pause vous l'aurez compris. Une overdose bien menée, un peu trop pour moi, j'ai besoin de prendre mon souffle de temps à autre. Le lire d'une traite, faudra se lever de bonne heure, comme toute la France, à 4 heures du matin? :)

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L'Outremangeur

Très beau scénario, autour d’un personnage hors du commun - outre mangeur, mais aussi hors des clous— qui nous mène dans une histoire hors du commun, une année dans la vie de ce flic obèse.

On est assez vit pris par le mystère que produit l’ histoire de ce commissaire acerbe et grognon. Je trouve que le dessin n’est pas tout à fait à la hauteur du récit.

Scénario de Tonino Benaquista.

Je ne suis pas un lecteur de BD mais J’ai trouvé cette BD que j’ai lu deux fois pour 2 euros en été. Ça m’a donné d’en lire d’autres.
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Porca miseria

Tonino Benacquista est un romancier français. Il a écrit de nombreux polars qui ont eu du succès. Dans ce livre, il se risque au difficile exercice de l’autobiographie. Né en 1954, en France, il revient sur son enfance et son adolescence auprès de parents italiens pauvres. Dernier d’une fratrie de trois sœurs, l’auteur revient sur ce qui a fait de lui un écrivain, un français, un homme.



Les parents de Tonino Benacquista s’installent en banlieue parisienne. Seul le père travaille à l’usine. Mais c’est le souvenir d’un père alcoolique dont nous parle l’auteur. Sa mère, quant à elle, n’apprendra jamais le français. Elle restera quasiment cloîtrée dans leur appartement. Ce sont les sœurs de Tonino qui vont assumer les tâches administratives et permettre à la famille de s’intégrer dans le quartier.



Il est étonnant de suivre l’auteur dans sa narration, dans cette famille où il est tantôt adulé, tantôt dénigré. Son enfance a-t-elle été heureuse? Il en garde un souvenir plutôt mitigé. Plus surprenant encore est son rapport à l’école. Tonino a longtemps été un piètre lecteur. Il n’aimait pas lire et ne lisait quasiment pas. Etonnant pour un élève qui très tôt se destinait à l’écriture. C’est au lycée qu’il est enfin tombé amoureux des mots grâce à son professeur de français et à Maupassant. Son parcours est assez déroutant par ailleurs.



Avec ce récit, l’auteur se livre avec pudeur et modestie, dévoilant des pans de sa vie très touchants.


Lien : https://carolivre.wordpress...
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Le serrurier volant

Je suis une fan inconditionnelle de Tonino Benacquista que j'ai eu la chance de connaître dans la vraie vie, bien avant qu'il ne devienne cet écrivain et scénariste célèbre. Aussi, je me targue de connaître ses livres... Eh bien, non, je ne connaissais pas encore celui-là.



La forme m'a quelque peu déroutée (roman illustré par Tardi), mais je sais aussi que Tonino aime bien participer à des expériences inédites et qu'il a déjà été plusieurs fois partie prenante dans des BD et romans graphiques (que je n'ai pas lus car je suis plutôt romans).



Dans cet opus, il s'agit pour lui de raconter dans un court récit (142 pages) l'histoire improbable de Marc, un ex-convoyeur de fonds devenu serrurier, cassé dans son corps et dans sa tête par des circonstances quelque peu exceptionnelles de la vie, et qui, malgré un quotidien fade, trouvera des raisons de revenir à la vie, dès lors que le destin remet sur son chemin les "méchants" qui l'ont conduit là où il est.



C'est glauque, c'est triste, c'est noir, cela transpire de désespérance humaine mais, malgré tout, on se laisse facilement embarquer dans le quotidien dudit serrurier et dans la vie de ces gens qu'ils délivrent (ils leur ouvre les portes qui, pour multiples raisons, se retrouvent fermées) alors même que lui reste prisonnier de son histoire. En leur ouvrant leur porte, il découvre (et nous avec) les secrets plus ou moins inavouables qu'ils cachent. Ne dit-on pas que l'on ne sait jamais ce qu'il se passe, chez quelqu'un , chez un couple ou dans une famille, dès lors que la porte est fermée ?



Le scénario que met en place Tonino Benacquista est plein de rebondissements. Les scènes et les décors sont particulièrement bien décrits. Le registre de langue est adapté au contexte et aux circonstances. Cela se laisse lire comme si on regardait une série télé, car comme toujours chez cet auteur, l'écriture est très cinématographique.



Néanmoins, malgré ses qualités scénaristiques, malgré mon engouement pour l'auteur, cela reste un "objet livre" plutôt moyen au regard d'oeuvres beaucoup plus travaillées que j'ai pu lire de lui. Je pense qu'il n'a pas voulu passer à côté de l'opportunité qui lui a été faite de travailler avec Tardi qu'il admirait. Et il a eu raison. Mais je dois objectivement reconnaître que je ne garderai pas un souvenir exalté de cette lecture.











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Porca miseria

Roman extraordinaire lu dans le cadre d’un jury littéraire (prix trophée Elle). L’auteur maîtrise son style qui est fin, fluide et orignal. Malgré quelques passages qui peuvent apparaître comme lourds, le roman demeure tout de même bon, agréable et permet de véritablement cerner les rouages de la stigmatisation envers ceux qui ne nous ressemblent pas. A lire!
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Porca miseria

Magnifique livre dans lequel l'auteur retrace le parcours de ses parents immigrés italiens. Tonino Benacquista interroge son rapport à la langue, son appartenance, et c'est passionnant. Gros coup de coeur pour cet ouvrage riche. J'en recommande la lecture
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Porca miseria

L'intimité d'un auteur, c'est un matériau précieux. Il y puise toute sa vie durant pour écrire, créer, nouer et dénouer, toucher du doigt l'universalité de la singularité. Tonino Benacquista dont j'ai beaucoup aimé nombre de ses fictions nous offre avec PORCA MISERIA un touchant récit d'enfance, récit de vie. Enfant d'immigré, il nous raconte le déracinement et l'enracinement des enfants dans une autre culture. Il nous raconte son chemin vers le pays littérature, écriture et lecture. Il parle d'amour tout simplement.
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Porca miseria

La lecture de ce roman autobiographique m’a offert de belles émotions au travers des confessions de l’écrivain :

- Fils d’émigrés italiens en banlieue française.

- Cesare Benaquista, un père alcoolique, irascible, pleutre.

- Elena Polsinelli, une mère absente, effacée, mais qui prononcera comme une injonction ce qui a été le point de bascule de sa propre vie :  « Ne vous mariez jamais, n’ayez pas d’enfants ».

- Une grande fratrie dont, petit dernier, il sera le seul à naître sur le sol français.

- L’émigration en France où seules la misère et la honte seront une réussite.

- Ses parents ne parviendront pas à trouver leur point d’ancrage, l’Italie regrettée par la mère, la France rejetée par le père…

Pour l’auteur, le narrateur, c’est la France : « Quel autre pays aurait donné à un enfant né de parents illettrés le goût d’écrire ».



Malgré une jeunesse pas vraiment misérable mais quasiment dénuée de liens affectifs, excepté avec ses frère et soeurs, Tonino Benaquista rend hommage à ses parents déracinés; on ressent très fort sa compassion à leur égard.



Certains passages m’ont touchée en plein coeur, entre autres lorsque l’auteur raconte son agoraphobie et ses vaines tentatives d’explications; lorsqu’il s’interroge sur la légitimité de son succès : son mal être est-il le prix à payer pour avoir réussi, là où ses parents ont échoué ? Son parcours atypique de romancier est très émouvant également.



Je viens de découvrir la plume et le talent de Tonino Benaquista en commençant par son autobiographie, il s’agit pour moi d’une porte d’entrée grande ouverte que je franchirai avec joie en lisant l’un ou l’autre de ses romans, car son style, son humour et sa gravité m’ont séduite au plus haut point.



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Nos gloires secrètes

Tonino Benacquista m’enchante, me fait rire, me donne à réfléchir, me pose sur une tranche de quotidien, m’enlise dans une vie.



A travers ces six nouvelles, il virevolte de l’ironie la plus pure à la tendresse, tout en faisant un crochet par l’autodérision. Ses personnages sont de tous les âges et de différentes conditions sociales, mais ça, on s’en fiche, car la chute est spectaculaire et révèle bien des secrets enfouis dans les petits cœurs…



J’ai passé un excellent moment et moi qui détestais les récits courts, je suis devenue une adepte assumée et complète du genre de la nouvelle, grâce notamment à cet auteur ! C’est ma gloire secrète…

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Porca miseria

L’auteur nous raconte son enfance avec émotions, pudeur, humour aussi et il m’a conquise.

Tonino, son frère, ses trois grandes sœurs et leurs parents immigrés italiens, vivent en banlieue parisienne. Tonino est le seul né en France.

Cohabitent avec eux deux autres « personnages » : l’alcoolisme du père, et la dépression de la mère (tous deux engendrés par la nostalgie du pays doublée de la fierté de ne pas y retourner). Malgré cela, les enfants ne manquent de rien, à part d’un peu plus d’attention de leurs parents.

On suit Tonino à l’école, on le voit apprendre, se confronter aux professeurs, passer du temps avec ses camarades de jeu.

Et le petit garçon qui n’aimait pas lire, se met soudain à aimer écrire.

Au départ, n’ayant pas envie de rendre copie blanche, il écrit des petits textes à la place de répondre à ses interrogations de mathématiques ou de sciences. Certains profs l’ignorent, une autre l’encourage. La créativité et l’audace ne le quittent plus.

Jusqu’au jour où il osera pousser les portes d’une maison d’édition.

Si ce roman m’a tellement plu c’est probablement parce que l’on y parle d’enfance (ce que nous vivons et qui détermine ce que nous serons plus tard).

Une autre explication serait que, comme j’ai lu plusieurs livres de cet auteur, j’ai été intéressée par les passages où il évoque la genèse de ses futures publications.

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Porca miseria

Combien de fois avez-vous repensé à votre vie en imaginant un détail différent qui aurait pu tout changer ? Accepter un job à l'étranger ? Dire oui au lieu de non ? Avoir choisi cette personne au lieu de celle-là ?



Dans ce roman de Tonino Benacquista, l'auteur ouvre son cœur, raconte son histoire intime, les traces sombres de son passé qui le marquent, le hantent et le dévorent de l'intérieur.



Ce livre est génial autant que déroutant.

Génial par son écriture qui vous donne l'impression d'être dans un café et que l'auteur vous compte ça vie. C'est plein d'anecdotes, de détails, de respirations. Le rythme est parfait, des chapitres courts et un fil qui se déroule délicatement pour vous amener au vrai sujet : la souffrance héréditaire.

Et c'est là que le livre devient déroutant car - sans trop divulgacher la fin - on passe d'une sensation de réussite, d'émancipation, de vie choisie à une malédiction, une fatalité transmise.



Et en terminant ce livre, on peut enfin le reprendre pour cheminer avec l'auteur sur cette quête de racines, de source de son mal être dans son passé pour enfin s'en libérer. Quête qui semble interminable et qui amène l'auteur a repenser son histoire en espérant un présent different.



Ce livre dépeint magnifiquement les traumas transgénérationnels et invisibles. La part que nos parents nous transmets indirectement. La thérapeute que je suis est en émoi devant ce livre car il décrit parfaitement ces souffrances.



"Comment aurais-je pu vous donner confiance en la vie, cette ferce, que j'ai tant maudite ? J'ai essayé, Dieu sait si j'ai essayé, mais je n'ai pas su. Vous avez dû faire dans moi. Sans ma sagesse, sans ma tendresse, sans ma protection. Pardonnez-moi."



J'ai beaucoup aimé ce livre, il est familier, simple et se relie facilement à un moment de notre vie. Je me suis sentie proche de l'auteur, comme une connaissance avec qui on est prêt à partager un peu d'intime.



Je pense aussi que je vais lire d'autres livres de Benacquista. Si vous en avez un en particulier à recommander, je suis preneuse.



Et vous, l'avez-vous lu ?

Si oui, qu'en avez-vous pensé ?
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Romanesque

Cette histoire est un conte qui nous narre l'histoire d'amour d'une jeune glaneuse et d'un braconnier. Tout débute au moyen âge, dans une clairière et le coup de foudre est immédiat et éternel ! les deux tourtereaux s'aiment d'amour et d'eau fraîche et n'ont que faire des règles sociales...Mais les braves gens n'aiment pas qu'on suivent une autre route qu'eux! Et moins encore si c'est pour illustrer le droit à la paresse et la volupté ! Alors,défilent le clergé, les médecins, poètes, spécialistes de l'occulte, j'en passe et des meilleurs, pour les remettre sur le droit chemin. Bien qu'ayant acceptés de se soumettre au mariage,cela ne suffit pas ! Cet entêtement à s'aimer trop et trop bien et surtout en toute indépendance va les condamner à être envoyer outre tombe par les Hommes,puis renvoyer sur terre en étant séparés, par Dieu,puis par le diable!

Balottés du moyen âge à la renaissance puis au XXI siècle leur lien reste indestructible. Elle se retrouve en Orient,lui aux Amériques mais chacun n'a qu'un objectif,se retrouver.

J'ai le sentiment que Tonino Benacquista s'est amusé comme un fou avec ce conte,renouant avec l'Italie au point que j'ai souvent eu l'impression d'assister à une pièce de la Comedia del Arte ! Mais au delà de la distraction il s'est emparé sans scrupule de ces deux amoureux éperdus pour interroger la naissance des légendes,l'importance de la transmission orale,mais aussi La valeur e l'écriture et de son usage.

J'ai aimé cette ambiance qui mêle le conte à l'aventure, la romance à la satire de nos institutions. Cependant, ce qui aurait pu m' être jubilatoire est progressivement devenu ennuyant car beaucoup trop long à mon goût...à moins que l'auteur n'ait eu une proposition de Netflix pour une série en plusieurs saisons!?
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