AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citations les plus appréciées
Une fois de plus, il imagine ce qui va se passer, il voit clairement la scène. Dans la réalité, les événements ne ressemblent jamais à ce que vous voyez dans votre tête, mais ce travail commence toujours par la visualisation. À cet égard, c’est comme la poésie. Les choses qui changent, les variables imprévisibles, les modifications : tout cela doit être géré sur le moment, mais au départ, il y a la visualisation.
Commenter  J’apprécie          450
L'arrêt est en haut d'une butte plantée de peupliers qui descend jusqu'à la façade de verre brun d'un immeuble administratif de Pôle emploi. Et sur toute la butte, du quai du tramway jusqu'en bas, tout le long du quai, recouvrant l'herbe sur toute la pente comme si les peupliers poussaient dans une décharge, c'est un immense dégueulis de poubelles, depuis des années probablement, parce qu'il y a des sacs plastique carrément décomposés qui s'effilochent dans le vent. Des canettes et des emballages de McDo ou de sandwich grec en polystyrène. Des choses indistinctes qui ont dû être organiques. Même des vêtements, à moitié déchirés. Ça n'a pas d'odeur parce qu'il fait froid et que l'endroit est nettoyé par les rats et les pigeons. Personne ne regarde par là. Paul est le seul à s'effarer, à contempler cette montagne de déchets qui roulent jusqu'au Pôle emploi, se demandant si c'est une négligence de la voirie, une vengeance de la pauvreté ou juste une manifestation du désastre.
Commenter  J’apprécie          442
''On dit que l'amour dure trois ans, que c'est bien assez pour faire le tour complet de l'autre. Toi et moi, ça fait plus de sept ans maintenant, et je n'en peux plus d'être ton satellite."

Cette phrase le hantait.



- chap 1. - p. 19 -

Si l'on ignore le prologue, ce message pourrait être considéré comme l'incipit ;-))
Commenter  J’apprécie          440
J’ai la tension qui dépasse largement la moyenne et atteint la mention très bien à 18. Mon cholestérol est aussi alléchant qu’un camembert baveux et coulant en vitrine d’une crèmerie. Et je ne te parle pas de mon palpitant qui danse Rock around the Clock au moindre effort. Bref, comme dit un pote, quand je reçois mes analyses de sang par courrier, il n’y a que l’adresse de bonne !

(page 9)
Commenter  J’apprécie          440
Leurs visages sereins ne reflètent pas leurs tourments intérieurs. Combien de secrets se cachent derrière ces sourires ? Combien de drames derrière les portes fermées ?
Commenter  J’apprécie          440
Quand le pouvoir est cruel, les mesquineries humaines sont à la fête.
Commenter  J’apprécie          430
Des fleurs s'abreuvaient aux margelles. Des sous-bois vert tendre faisaient des berceaux de fées dans les renfoncements du relief. Des tapis de jonquilles duraient le socle des rochers. L'herbe avait des airs de moquette très Agatha Christie. Il ne faut pas en vouloir aux vieilles dames anglaises. Ici, même la nature fait de la décoration intérieure.
Commenter  J’apprécie          430
Jacques Prévert
Il y a sur cette terre des gens qui s'entretuent ; c'est pas gai, je sais.

Il y a aussi des gens qui s'entrevivent. J'irai les rejoindre.
Commenter  J’apprécie          432
Les civilisations ne laissent pas de testament. Seuls les individus le font. Rome, l'Egypte des pharaons, la civilisation inca ou maya n'ont pas disparu à la suite d'un événement unique, comme un accident ou une éruption volcanique. Le déclin s'était fait progressivement, et il a été nié jusqu'au bout. Une civilisation aussi aboutie que la leur ne pouvait tout simplement pas disparaître. Les dieux s'en portaient garants. Pour peu qu'on respecte rituels et offrandes, et qu'on se plie aux exigences destinées à vivre toujours. Celle-ci était établie pour l'éternité et ne connaîtrait que de lentes évolutions sans jamais réellement vieillir.

C'est là un dénominateur commun de toutes les grandes civilisations : le fait qu'elles semblent avoir été immortelles aux yeux de leurs représentants.
Commenter  J’apprécie          436
« Tu n'as rien de mieux à faire ? »



Les générations sont-elles condamnées à répéter les mêmes phrases ? Apparemment oui. Ces mots entendus tant de fois dans l'enfance, je les énonce à mon tour aujourd'hui pour tenter d'affirmer la même autorité, ou presque. Dire à mes enfants qu'il y a autre chose à apprendre et à connaître dans la vie que le simple divertissement.



« Prends plutôt un livre ! »



Je suis devenue la vieille shnok qui leur dit à peu près ce qu'elle a reproché à d’autres vieux shnoks de lui rabâcher, quelques années plus tôt. C'est fou comme le temps qui passe nous rapproche de nos parents. Nos enfants les vengent, en nous transformant en eux. Implacable enchaînement des générations.



Exactement comme on me demandait, à moi, d'éteindre la télé, je menace de couper le wifi.
Commenter  J’apprécie          432
Il s’envoyait un whisky brun au bon fumet de joie en cendre. Cela le changeait de la vodka. Elle a le goût de la mort. Le whisky a le goût du cercueil.
Commenter  J’apprécie          430
On ne le pointera jamais assez : les réseaux sociaux nous connectent, mais ils ne nous lient pas. Ils nous assemblent, certes, sans jamais obtenir de nous que nous soyons ensemble. Autour d'une rafle élégante, ils articulent les grains de raisin éparpillés que nous sommes devenus pour en faire des grappes suspendues, des communauté en ligne, des réseaux complices ou affins, oui. Mais ils nous unissent toujours en-tant-que-séparés. Ils nous unissent dans la distance physique. Ils nous espacent en nous mettant en contact. Ils objectent toute dimension charnelle ou corporelle, toute présence incarnée au profit des visios, des photos et des messages, bref d'un flux de datas qui contrefait le mouvement de l'échange.

Où se loge le toucher dans un gant à retour de force ? Par où s'infuse l'odeur d'une peau ? Où est la sensation d'une hanche, la chaleur d'une main qui prend la mienne ou qui se pose sur ma nuque ? Où sont les baisers, le goût d'un fruit qui fond sous la langue, le rêche d'un fromage sec, la gouleyance d'un vin ?
Commenter  J’apprécie          4317
Les fibres organiques s'entremêlaient avec les paillettes industrielles. Des tabliers en laine peints par des aïeules avec des pigments de mousse se superposaient avec des tissus colorés à la teinture chimique achetés 2 dollars dans un bazar. Leurs visages étaient ceux de couturières. Des femmes qui avaient rapiécé les vies qu'on leur avait volées, un fragment après l'autre.

Et à présent elles cousaient en plus les vêtements de tout le monde, ici même aux Bouleaux, afin que le reste du continent puisse les acheter le samedi - jour de labeur pour la couturière - dans les rues branchées des grandes villes, ornés d'étiquettes destinées à justifier leur prix exorbitant, enveloppés dans du papier de soie, puis déposés dans des sacs ornés de lettres dorées en relief que les acheteurs rapportaient à la maison tels des chasseurs-cueilleurs fous ayant oublié depuis belle lurette l'art de la chasse et de la cueillette et ne sachant plus que consommer.

Chaque fois que je vois une étiquette de vêtement "Fabriqué en UE", le visage d'une femme des Bouleaux m'apparaît.
Commenter  J’apprécie          436
Et si nous avions perdu le réflexe de nous fier à notre corps ? Pourquoi ne sommes-nous plus attentifs aux informations qu'il nous envoie ? Depuis notre naissance, on nous a appris à percevoir la douleur comme un signe de faiblesse. Nous sommes persuadés qu'il n'est pas légitime qu'elle s'exprime. Nous créons donc une dissonance cognitive entre nos ressentis et notre manière d'appréhender le problème. Autrement dit, nous sommes devenus aveugles et sourds aux messages d'alerte que nous envoie notre corps. Un peu comme si notre téléphone sonnait et que nous coupions la communication sans même savoir qui souhaite nous joindre. La maladie ne serait-elle pas un message que notre corps a du mal-à-dire ?



- Chap 3 - Comprendre le sens de la maladie - p.43 -
Commenter  J’apprécie          430
Je n'ai que d'excellents souvenirs de ces périodes, notamment des deux premières saisons (...), où le temps passait comme le temps devrait toujours passer : avec une lenteur extrême, des jours qui s'étirent et se traînent, longs et lents et libres comme des étés d'enfant.
Commenter  J’apprécie          434
[j'adore la chute^^]

Je vous dis, moi ça m'étonne pas. Si la gosse est en bonne santé, c'est qu'il lui a fait du bien. Faut écouter ce que la môme elle essaye de vous faire comprendre. Moi, mon taureau il me le disait, que ce grand gars, tout simplet qu'il est, il lui avait changé la vie. Ceux qui ont été guéris, s'ils pouvaient témoigner, tous, et on s'en fout que ce soit des taureaux ou des gamines, ils disent qu'il faut pas punir ce type, que l'Ours il les a sauvés. Moi je veux bien y rester des heures dans vos bureaux, et j'ai pourtant pas que ça à foutre, mais je veux bien y rester dans cette gendarmerie, y rester autant qu'il faudra pour vous expliquer. Parce que mon taureau, si je l'avais repris disons à la moitié du temps, je suis sûr qu'il en aurait pas sailli une, de vache, et que le mal des onglons lui serait revenu. Il faut laisser les choses aller jusqu'au bout, je vous dis. Il faut de la patience. Je comprends que ça choque, une petite dans la montagne avec un simplet et des bêtes, mais moi je dis qu'il faut faire confiance, laisser l'Ours continuer ce qu'il a commencé, parce que peut-être il leur fallait encore du temps, à lui et à la gosse. Mon taureau, vous voyez, il l'a gardé autant que ça lui a semblé nécessaire, j'ai pas cherché à le reprendre avant la fin, je l'ai laissé finir. Et quand Albert m'a dit que c'était bon, là je suis revenu, mais pas avant. Et c'était le bon moment, il était guéri totalement. Vous comprenez ce que je vous explique ? Vous le voyez le lien entre mon taureau et la gamine ? Vous comprenez ou vous voulez que je recommence ?
Commenter  J’apprécie          4219
Nous pouvons évoquer de la même manière la souffrance et les dommages irréversibles causés à ceux qui travaillent avec l'amiante. Aujourd'hui encore, le monde occidental exporte ses bateaux destinés à la casse afin qu'ils soient démontés par exemple en Inde. Des bateaux remplis d'amiante. Et ceux qui n'ont pas d'autre choix que d'accepter ce travail n'ont souvent même pas accès à de simples masques en papier. Beaucoup meurent d'asbestose.

Les fibres microscopiques de la poussière d'amiante sont aspirées dans les poumons, où elles ne tardent pas à former une couche épaisse empêchant une respiration normale. Les victimes ont l'impression de suffoquer peu à peu : un travailleur de la mine de Wittenom en Australie a dit qu'il avait l'impression d'avoir "les poumons remplis de ciment mouillé".

Cela se produit encore et ne cessera jamais. L'être humain se lance constamment dans de nouveaux projets sans chercher à savoir si sa dernière invention en date ne recélerait pas par hasard une ombre cachée.

Le risque existe toujours. Et, parfois, l'ombre cachée génère une catastrophe majeure.
Commenter  J’apprécie          424
La nuit était tombée à la vitesse des emmerdes.

C'était une des expressions préférées d'Hugo, considérant que les emmerdes vous tombaient dessus plus vite que la lumière, et à fortiori bien plus rapidement que le bonheur...



- Chap 4 - p.48 -
Commenter  J’apprécie          422
La poésie est un contre-pouvoir. Ce n’est pas anodin qu’elle soit un secret si bien gardé. Emparons-nous de ce feu.
Commenter  J’apprécie          422
La brume frémissait s'ouvrait en grands tourbillons et déchirures, mouvante , changeante.
Commenter  J’apprécie          420












{* *}