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Citations les plus appréciées
Qui sait offrir un livre, sait s'offrir soi-même.
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Quelques années avant sa mort, Philip Roth s'est vu refuser la correction de la notice Wikipédia à propos de son roman La Tache.



La notice stipulait que le héros du roman, Coleman Silk, était directement inspiré d'un personnage réel, Anatole Broyard. Roth a voulu corriger ce détail, pour la simple et bonne raison qu'il était archi-faux : il ne connaissait pas Broyard, il n'en avait jamais entendu parler.



Mais Wikipédia a refusé de corriger ce point, prétextant que la thèse avancée dans la notice renvoyait à une source vérifiable sur Internet, tandis que celle de Philip Roth, tout auteur qu'il était, ne renvoyait à rien. Aucun article, aucune prise de parole ne corroborait son point de vue, et ce dans toute l'immensité de la toile à bobards.



Le réel valait donc moins que son interprétation, l'original moins que son commentaire, la parole de l'écrivain moins que celle de son critique.
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Des coups de marteau résonnant dans la quiétude d'un fjord : peu de choses sont aussi belles en ce monde. Ici, quelqu'un fixe sa vie avec des clous ! Quelqu'un a foi en cet endroit ! Le soleil scintille sur la blancheur des planches, l'oiseau se balance sur les eaux tranquilles du Pollur et l'été bêle sur chaque versant. P. 153
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Et les larmes coulent le long de l'arbre qu'est devenu son corps.



(Dryopé changée en arbre)
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En homme, il vient. Un homme s'incarnera dans le futur... l'Antichrist est le diable en personne, à la fois incarné sur la Terre et à la fois animé d'un corps d'esprit qui se dissimule.
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C'est à la fois la chose la plus facile et la plus difficile au monde, pour une femme, de rencontrer un homme donné, qui est un étranger pour elle, et dans l'orbite duquel elle n'évolue pas habituellement: c'est-à-dire avec lequel elle ne partage ni amis communs, ni milieu professionnel identique.
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Les mondes mettent longtemps à mourir, plus encore à disparaître tout à fait. Ils cohabitent plutôt, se superposent et traînent dans le temps. Ils se prolongent et s'éternisent, par la voix des témoins qui, de recits en conversations, de souvenirs en affabulations, passent le relais, dans un chant en canon qui se perd en échos interminables.
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Le sauvage doit rester sauvage m’apprend-on dès le début, ne tente jamais de l’apprivoiser. Le dénaturant, tu détruirais son essence et par-là sa raison d’être.

On ne cessera de me le répéter.
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Mais Cornebidouille ne bougeait plus. Ils firent porter la princesse toute pâle dans leur chambre et veillèrent sur elle jour et nuit. On fit venir les plus grands médecins du pays, incapables de se prononcer sur le mal qui la rongeait.

« La peste peut-être... ? Une indigestion... ? Le Coronabidouille... ? »
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Mais j’ai peur qu’on n’ait pas de quoi vivre et payer l’appartement… que je devienne clochard… Ici, on se gênerait à trois. Je ne quitterai pas Paris pour la banlieue ! Et puis toi qui parles toujours de liberté, c’en serait fini s’il y avait un enfant…
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En s'avançant vers son épouse étonnée et ravie, il la prit dans ses bras en se laissant envahir par l'irremplaçable bonheur d'aimer.
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L'odeur d'une friture de singes nains montait dans les arbres qui dressaient dans l'ocre du soir d'insolites hiéroglyphes.
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"Je crois que la peinture c'est cela, on oublie tout, on perd la notion du temps, des autres, des obligations, de la vie quotidienne qui se déroule à côté de soi sans même qu'on la remarque."
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Quand je raconte cette histoire, tout le monde pense que la naissance du bébé est le miracle auquel je fais allusion en cette lointaine journée de blizzard. C'était époustouflant, certes. Mais j'ai assisté ce jour-là à une chose encore plus merveilleuse. Pendant que Christina me tenait la main et que Mme Mina serrait celle de maman, il y a eu un moment – un souffle, un battement de cœur – où toutes les différences d'éducation, de niveau social et de couleur de peau se sont évaporées, tels des mirages dans le désert. Un moment où nous étions tous égaux et où il n'y avait plus qu'une femme qui en aidait une autre.

Ce miracle-là, cela fait trente-neuf ans que j'attends qu'il se reproduise.
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Les plus opaques des hommes ne sont pas sans lueurs (...) Et il y en a peu auxquels on ne puisse pas apprendre convenablement quelque chose. Notre grande erreur est d'essayer d'obtenir de chacun en particulier les vertus qu'il n'a pas, et de négliger de cultiver celles qu'il possède. (...) J'ai rencontré chez la plupart des hommes peu de consistance dans le bien, mais pas davantage dans le mal.



(p.51).
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Cette amitié gréco-romaine, la philia, donc, laisse place chez Augustin à l’agapè qui est amitié devant Dieu, par Dieu, pour Dieu, avec Dieu. Pour un Grec ou un Romain, l'amitié est une affaire entre deux personnes, en fait : entre deux hommes ; pour un chrétien, elle concerne trois personnes, les deux amis et Dieu en tiers. Et cette trilogie, cette triade, ce trio, ce trépied, c'est en fait l'équivalent d'une autre Sainte Trinité avec laquelle se constitue la communauté.



Dès lors, l'amitié selon Augustin, c'est l'autre nom de l'intersubjectivité chrétienne. On ne peut pas ne pas songer à cette parole rapportée par Matthieu : «Quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là, au milieu d'eux» (XVIII, 20) pour expliquer comment l'abolition de la philîa gréco-romaine par les chrétiens génère la communauté selon Dieu.



Autrement dit : la fabrication sur terre d'une cité de Dieu.
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Cri n°94

Un résistant de l'an deux mille :

Mon père n'avait pas de téléphone. Ni mon grand-père. Ni mon arrière-grand-père. Ni aucun de mes ancêtres. Je n'aurai pas de téléphone.



Mais monsieur, puisqu'on vous l'offre !... C'est gratuit !



Je n'en veux pas.
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La lune semblait pétrie de beurre baratté. Je sentais la sève monter dans les pins, comme le sang afflue vers l'épiderme. Aux phases de pleine lune, tout ce qui est là est doublement là.
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L'extinction des espèces ne résultera que de la mort douloureuse d'un nombre incalculable d'individus. Ce ne sont pas alors des statistiques qui diminueront, mais des vivants qui expireront.

La souffrance peut-elle ne pas être prise en compte ? Derrière la vie, il y a les vivants. Tout est là. Ce ne sont pas des idées qui vont devoir - par nos choix - tenter de survivre à l'effondrement : ce sont des personnes.
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J’aime l’odeur des vieux livres. Bien que « j’aime » soit un peu en dessous de la vérité : les sentir est une vraie manie, une obsession, un vice. En fait, peu importe que le livre soit vieux ou neuf, avant de le commencer je ne peux résister à la tentation de fourrer mon nez dans ses pages, le plus profondément possible, là où elles s’insèrent dans le creux de la reliure. J’établis de la sorte une relation intime avec lui, j’oserais presque dire charnelle, tactile et olfactive à la fois : tandis que les ailes et la pointe de mon nez effleurent le papier et en déchiffrent la texture, mon nerf olfactif perçoit les effluves de l’encre, de la colle, de la fibre, du moisi, et envoie à mon cerveau des messages qui ridiculisent Proust et sa madeleine. Vraiment, je ne m’explique pas comment j’ai pu rester si longtemps sans renifler un livre. À une époque, dans les années dix, on a pu penser que l’e-book marquerait la fin du format papier mais ce ne fut qu’un mirage : celui-ci se refit une santé et connut un nouvel essor dans les années vingt et les heureuses années trente, avant d’amorcer une chute lente mais inexorable. Quelqu’un a dit un jour que le livre électronique gagnerait la partie quand il serait exactement semblable au livre papier : mêmes formes, mêmes textures, mêmes odeurs, mêmes défauts. C’est pour cette raison qu’on ne tarda pas à voir apparaître les coques en cuir, les écrans flexibles laminés ou les arômes synthétiques qui prétendaient reproduire les odeurs naturelles et qui incluaient, car il ne pouvait en être autrement, l’« odeur de vieux livre ». Je me souviens que la première liseuse que nous avons achetée à Leire incorporait un diffuseur qui envoyait différents arômes (herbe fraîchement coupée, terre mouillée, sous-bois, feu de cheminée, draps propres !) pour favoriser une lecture immersive.
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