AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Nada Yafi (Traducteur)
EAN : 9782070405701
513 pages
Gallimard (18/11/1998)
4.25/5   59 notes
Résumé :
Le Caire des années 30, à la veille de la Seconde Guerre mondiale: tandis qu'une vieille nation accède à la modernité, une famille se trouve en butte aux difficultés du quotidien. Sans ressources à la mort du père, la mère, figure omniprésente - vivante incarnation de l'Égypte éternelle - , t ses quatre enfants parviennent à surmonter une suite d'épreuves, leurs permettant alors d'espérer des jours meilleurs.
Mais c'était faire fi de la malédiction qui s'acha... >Voir plus
Que lire après Vienne la nuitVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
A un chouïa près je me retrouve dans la ruelle des morts plutôt qu'au Hofburg.^^ C'est le destin ! Ô rage, ô désespoir ! Je m'appesantis sur ce point pour éviter toute confusion à la lecture du titre et un peu vous éclairer car la nuit c'est souvent utile. Destin tragique, confusion malheureuse, tout hélas est là dans ce monument qu'est Vienne la nuit. Et cette famille écartelée par la misère dont tous les membres sont las, comment ne pas s'attacher à chacun ? Comment ne pas être profondément marqué, imprimé par les différents sentiments que fait jaillir tour à tour Naguib Mahfouz. Soudain, l'espoir ! Ténu, fragile, éphémère, sitôt suivi de son cortège de déceptions, difficultés, privations. Et la faim, la faim surtout, et demain, demain... et que sera demain ?

petit aparté-----------------------------------------------------------------------
C'est la critique de Sachenka du 27 juillet sur l' Impasse des deux palais qui m'a poussé vers Naguib Mahfouz, premier égyptien prix Nobel de littérature. Mais ce livre est beaucoup trop gros pour moi qui lit lentement, à chacun ses vicissitudes, et de plus c'est le premier d'un triptyque. Un petit clic sur Naguib Mahfouz à la recherche d'un livre plus court et je reconnais une couverture, chance : il est disponible à la bibliothèque. Eh bien, au sortir de la triste histoire des frères Grossbart qui voulaient aller en Gypte dépouiller les tombes, me voilà dans les petites ruelles du Caire vers 1930. Mais alors que cette lecture-là m'apparût essentiellement jubilatoire, celle-ci est infiniment plus triste : plus ancrée dans le réel avec sa peinture sociale du quotidien, son cortège de personnages secondaires, les petits boutiques, les gestes de tous les jours et au détour d'une ruelle, une touche de couleur, une senteur, un cri ...
-----------------------------------------------------------------------------------------

Ce pays aux antiques pyramides a su, dans une grande civilisation, peut-être la plus grande, accorder toute son importance à la mort considérée comme le sommet de la vie, un passage vers l'éternité. Mais après des millénaires d'une richesse inégalée, l'Egypte gît depuis des siècles aux pieds de sa splendeur passée. Et la mort au siècle dernier n'y est que calamité : ainsi à la dépouille du père s'ajoute le dépouillement de toute la famille, dans un pays ballotté entre tradition et modernité, une famille sombre dans la précarité... et demain... et que sera demain ?

La magie de Naguib Mahfouz c'est de m'avoir fait entrer tour à tour et tout à la fois dans la tête d'Hassan, d'Hussein, d'Hassanein, de leur soeur Nafissa et même de leur mère. Dans leur coeur aussi, me faisant passer par tous leurs états d'âme. Et le récit aidant je me suis attaché à chacun, aimant chaque qualité, acceptant chaque faiblesse ; qui serais-je pour parler de défaut, moi qui n'ai jamais eu faim ? La faim qui tiraille les estomacs autant qu'elle attise l'égoïsme ou fermente le don de soi, la misère qui ronge les meubles d'abord, les corps ensuite, les coeurs enfin.

Énormément de thèmes sont abordés par autant de petites touches, comme éclairés par des rayons épars du soleil perçants ci et là l'obscurité de ces sombres ruelles, dont la place dévolue à chacun - notamment celle des femmes, mais aussi le rôle des hommes, les attentes du clan - dans un microcosme (la famille, le quartier, l'entourage) tout encore imprégné de longues traditions. Cependant le questionnement central est celui du déterminisme et particulièrement du déterminisme social et l'auteur semble vouloir indiquer sa réponse par une fin qui m'étreint.

Que peut l'Homme face à son destin ? Tragique, poignant, intemporel, universel, à n'en pas douter Naguib Maguib est un grand écrivain et était un grand homme. Vienne la nuit, j'en comprends seulement pleinement le titre en le refermant et j'en suis bouleversé.

NB. Je vous conseille vivement la lecture de la critique d'Ambages qui à mon avis tout comme ce livre mérite une bien plus grande audience, elle vous donnera un ressenti féminin et je l'espère saura achever de vous charmer.
Commenter  J’apprécie          342
Magnifique roman !
Une famille dans l'Égypte des années 30 se trouve confrontée à la misère suite au décès du père.
Deux garçons à la fin de l'adolescence, étudiants, un aîné parti de la maison qui navigue dans des eaux troubles, une soeur qui ne se mariera pas et leur mère, femme forte luttant courageusement contre les epreuves.
Naguib Mahfouz est un grand auteur. Il donne la parole à chacun des personnages. Tous s'expriment avec honnêteté, au moins dans leur for intérieur, sur leurs envies, amours, ambitions et avec lucidité face à ce qu'ils peuvent espérer de la vie. La culpabilité, le sacrifice, le qu'en-dira-t'on, l'estime de soi, l'amour fraternel, la situation des femmes...tellement de thèmes sont abordés dans ce roman de manière fine et authentique. Brillant !
Commenter  J’apprécie          210
En rentrant du Caire, je me suis plongé dans mon premier roman de Naguib Mahfouz, le Prix Nobel de Littérature égyptien. C'était « Vienne la Nuit », l'histoire d'une famille de la classe moyenne cairote dans les années 30, les Kamel Ali, qui glissent peu à peu dans la pauvreté suite à la mort du père qui était fonctionnaire. Les quatre enfants suivent des chemins différents. L'aîné, Hassan, tourne mal, mais son implication dans les trafics de drogue ramène de l'argent à la maison. Les deux autres frères, Hussein et Hassanein, s'enfoncent dans le sacrifice ou la gêne. le personnage le plus marquant est leur soeur Nafissa, vieille fille sans charme, qui sombre en se donnant par plaisir à des hommes de passage. Ce qui m'avait le plus marqué c'était la tendresse que Mahfouz transmet pour chacun de ses personnages, tout en décrivant avec réalisme leur déchéance.
Lien : http://www.lecturesdevoyage...
Commenter  J’apprécie          90
Point de salut pour les pauvres! "Vienne la nuit" (en arabe, "Début et fin") est le premier grand roman de Naguib Mahfouz, qui reprendra le thème de la famille et de l'évolution d'une fratrie dans sa trilogie, avec un style plus abouti et une analyse plus subtile des caractères. J'ai pourtant un faible pour ce roman aux personnages bien dessinés et sa critique finalement très moderne d'une société qui rejette impitoyablement ses déclassés, ceux qui baissent les bras et glissent dans l'illégalité tout comme celui qui se bat pour se frayer un chemin parmi une élite qui ne l'acceptera jamais. La scène finale est bouleversante.

A noter que ce livre a fait l'objet de deux très beaux films: d'abord en Egypte, avec un tout jeune Omar Sharif, puis au Mexique, une étonnante adaptation dirigée par Arturo Ripstein
Commenter  J’apprécie          40
Le Caire des années 30,à la veille de la Seconde Guerre Mondiale:tandis qu'une vieille nation accède à la modernité,une famille se trouve aux difficultés du quotidien.Sans ressources à la mort du père,la mère,figure omniprésente et ses quatre enfants parviennent à surmonter une suite d'épreuves,leur permettant alors d'espérer des jours meilleurs.Mais c'est sans compter la malédiction qui s'acharne sur cette famille.
Commenter  J’apprécie          30

Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Puis ce fut la fête, la première fête véritable depuis deux sombres années; l'humeur était radieuse, nombreuses les louanges adressées au Seigneur. [...] Ils se prirent également à penser à l'avenir, proche et lointain à la fois, et ils eurent tôt fait d'oublier leur bonheur sans s'en rendre compte. [...] Hussein fit pour la première fois l'expérience de cette loi simple que le bonheur était passager et qu'il habitait dans les esprit moins longtemps que la tristesse et le regret.
Commenter  J’apprécie          190
Une autre année s'écoula. La vie poursuivi son cours, imperturbable : chaque membre de la famille allait son chemin, avec ses heurs et ses malheurs. Si le père avait pu revenir parmi eux, il aurait été fort surpris des changements qui avaient affecté les corps, les esprits, la santé, les regards.
Commenter  J’apprécie          160
L'homme qui portait la glace à l'arrière était de petite taille, et la glace était donc penchée. Elle y vit se balancer le reflet du plafond, comme si un tremblement de terre avait saisi la maison. Pour quelle étrange raison cette vision lui rappela-t-elle le cercueil de son père ?
Commenter  J’apprécie          130
C'est une chance dont je ne pouvais rêver. Je ne vais pas la laisser échapper. J'ai le droit de te retenir quelques moments après ta disparition délibérée, qui m'a bien tourmenté. Pourquoi cette disparition. Ou plutôt, dis-moi, comment as-tu trouvé ma lettre ?
Commenter  J’apprécie          80
Mais elle s'avouait une vérité et refusait d'en reconnaître une autre. Il lui plaisait, également, d'apparaître à ses propres yeux comme une martyre, victime de la misère et du désespoir.
Commenter  J’apprécie          100

Videos de Naguib Mahfouz (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Naguib Mahfouz
Vidéo de Naguib Mahfouz
autres livres classés : littérature egyptienneVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (149) Voir plus



Quiz Voir plus

Petit quiz sur la littérature arabe

Quel est l'unique auteur arabe à avoir obtenu le Prix Nobel de littérature ?

Gibran Khalil Gibran
Al-Mutannabbi
Naghib Mahfouz
Adonis

7 questions
64 lecteurs ont répondu
Thèmes : arabe , littérature arabeCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..