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EAN : 9782757858615
192 pages
Points (03/12/2015)
3.55/5   31 notes
Résumé :
Les mobilisations collectives et les prises de position citoyennes ont été aussi nombreuses en cette longue année 2015 que l’actualité a été terrible. La récente image d’un enfant échoué sur une plage a soulevé un haut-le-cœur international et accéléré la prise de conscience.
Après la sidération, il nous a semblé urgent de donner la parole à des hommes et femmes publics afin de constituer un recueil de textes et de dessins sur le thème de l’asile et de ceux q... >Voir plus
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Les Éditions Points ont permis, grâce à ce recueil de textes et de dessins, de donner la parole à des hommes et à des femmes publics.

Une vague de réfugiés, fuyant la guerre, la violence et la haine, déferle sur l’Europe, entraînant avec elle une vague d’émotion, de sidération, une vague d’images insoutenables et de récits atroces.

Les textes sont beaux et percutants.

Baignade interdite de Philippe Claudel met à nu une vérité, pas très belle à admettre. Un couple qui regarde l’arrivée de migrants, par mer. Un spectacle grandeur nature, en direct, mieux qu’à la télé, et gratuit en plus ; la plage est à tout le monde. Même si la baignade est interdite, et qu’il est difficile d’accoster, que la mer est grosse, et que personne ne vous assistera. On n’est pas venu pour ça, on est venu pour regarder. Il y a du suspense, du danger. Mais ils ne sont pas comme nous, on ne les connaît pas, et puis, ils sont peut-être dangereux. Pas si sûr finalement, ils semblent tellement petits, ces hommes si frêles flottant sur leurs épaves.

Impuissance, indifférence, paresse, manque d’imagination.

Des images qui nous parviennent sur nos écrans, un petit garçon ; Aylan, que l’on ne peut oublier.

Pourtant ces hommes, ces femmes et ces enfants ont tant à nous apprendre. Comme le dit si bien Laurent Gaudé dans « Regardez-les ».
Ils portent la lumière. Leur courage est aussi grand que leur désespoir.

Après avoir subi, après avoir reçu, ils sauront donner, partager. Le texte de Philippe Delerm est superbe et plein d’espoir : « Subir, recevoir, donner. »

De beaux textes pour parler des migrants, des réfugiés , des exilés , peu importe leurs noms, c’est toujours la même histoire

"La révolte devrait être une action, pas une indignation. Le dire ou l’écrire n’est rien. Certainement pas une mise en danger."
Claude Ponti, un dessin.

Ce n'est pas suffisant de s'indigner, mais c'est un début, la première goutte d'eau pour tenter de rendre l'Océan plus paisible.

Tous les bénéfices de la vente de cet ouvrage seront intégralement reversés au Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés.
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Excellente initiative des éditions Points qui le diffusent et des écrivains qui ont participé, ce recueil est vendu partout au profit du Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés.
Comme les Restos du Coeur, le HCR a été créé dans l'urgence en 1950 et aurait dû disparaitre quelques années plus tard. Oui, sauf que.....
Sauf que les flots de réfugiés fuyant les guerres, les dictatures et les persécutions n'ont jamais cessé. le HCR est un peu l'ancêtre des ONG humanitaires, il a reçu deux fois le Prix Nobel de la Paix, et son action sur le terrain est à la fois immédiate et durable.
En 2015, ce sont 750000 civils qui ont traversé la mer, les montagnes, les déserts, les zones de bombardements, fuyant la mort et la terreur et affrontant tous les dangers pour s'échouer sur nos rivages. Trois mille au moins sont morts noyés ou asphyxiés.
Ils sont 34, les Enfoirés qui ont pris leur stylo pour écrire ou dessiner, de Tahar Ben Jelloun à Claude Ponti, et vous, vous allez l'acheter pour 5 euros, et surtout le lire et lui faire honneur, et c'est vraiment la moindre des choses.
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Des mots et des dessins. C'est peu et c'est beaucoup. A l'initiative des éditions Points, 34 auteurs ont accepté de contribuer à ce recueil mis en vente il y a quelques jours et dont les bénéfices seront intégralement reversés au Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés. Avec des mots, avec des dessins, il s'agit de parler d'asile, d'accueil. Se poser au calme quelques minutes, réfléchir à ce que veulent dire les mots et les images. C'est ce qu'ont fait les 34 contributeurs et c'est ce qu'ils invitent leurs lecteurs à faire à leur tour. Un peu de temps, du recul par rapport à l'actualité, des mots et des dessins pour comprendre un peu mieux ce qu'il se passe autour de nous. Et parler avant tout d'humains.

Il faut saluer la qualité des contributions et leur diversité qui composent un intéressant patchwork mêlant nouvelles et textes plus personnels, songes, coups de gueule et souvenirs, ponctués par quelques dessins percutants, parfois dérangeants. Déranger, interpeller, argumenter, faire réfléchir. Voilà l'ambition affichée par ce petit livre si essentiel. Nicolas Bedos, comme à son habitude nous renvoie une image de nous-même sans aucune indulgence, Sorj Chalandon, par la grâce d'un souvenir exhumé choisit l'empathie, Mathias Enard s'évertue à nous secouer en pointant du doigt l'hypocrisie de nos sociétés, Laurent Gaudé tisse une ode au rêve d'Europe que nous avons oublié... Chacun à sa manière pose la question de notre relation à l'autre. Pascal Manoukian nous rappelle que Les échoués, avant d'être un roman, sont une réalité quotidienne et surtout humaine. "La droite française devrait penser avec sa tête plutôt qu'avec son Front" nous dit-il... Oh que oui. Valérie Zenatti prend un peu de hauteur en imaginant un dialogue entre une jeune européenne et Joseph Roth près du grand corps de l'Europe endormie et Alice Zeniter nous offre une superbe interrogation sur la notion même de pays. Et bien d'autres encore.

Retenons aussi le très court texte de Jean-Michel Ribes, sobre et efficace. Et laissons-lui les derniers mots. "Heureusement, il y a aussi tous ceux qui savent que les gens qui se noient avant d'aborder Lampedusa ou ce petit garçon immobilisé par la mort sur une plage de Bodrum, c'est notre famille, notre fils. Ils sont tous ce que nous sommes, des humains. Il est urgent de nous accueillir".
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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L'objectif numéro 1 du HCR (Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés), créé en 1950, est de sauvegarder les droits et le bien-être des réfugiés et apatrides. Tout comme les Restos du Coeur, le HCR était voué à disparaître, mais hélàs, il n'en est plus question aujourd'hui, tant le monde traverse une crise humanitaire. Ce recueil est l'un des moyens de récolter des fonds pour mener au mieux cette campagne.34 personnalités du monde culturel se sont exprimées sur le sujet, comme d'autres l'ont fait pour les Restos du Coeur,pour Charlie Hebdo, etc.....
Je ne regrette donc absolument pas la somme modique investie dans ce livre, mais je dois dire que comme pour les autres ouvrages de ce genre que j'ai pu lire, la qualité des textes est variable. Peut-être le délai laissé aux auteurs a-t-il été très court? trop court?
Je mentionnerai donc uniquement les auteurs des textes qui ont particulièrement retenu mon attention: Sorj Chalandon (sur la peur), Philippe Claudel (sur la triste banalisation des naufrages des migrants), Minh Tran Huy (une dernière lettre pleine d'espoir d'un migrant qui ne sait pas encore qu'il s'achemine vers la mort), Lydie Salvayre (sur le langage) et Alice Zeniter. A des degrés divers, ces textes sont empreints d'humanité et/ou de poésie et cela sent le vécu.
N'ayant encore rien lu de Sorj Chalandon ni de Lydie Salvayre, car je résiste aux sirènes de la publicité à outrance, l'envie de les découvrir a surgi de la lecture de ces deux textes courts mais efficaces. Plus fort que la publicité!
Ce qui m'a plu chez Lydie Salvayre - et semble être un thème récurrent chez elle - c'est l'importance du langage lorsque l'on est un migrant, la langue comme instrument de survie: une nouvelle vie dans un nouveau pays signifie l'acquisition d'une nouvelle langue si l'on veut s'y intégrer. La mère de l'auteur, migrante, a créé son propre langage: un joli mariage de sa langue d'origine avec sa langue d'accueil: le "fragnol", mélange de français et d'espagnol,l'a aidée à survivre à l'expatriation.
Un recueil à lire donc, ne serait-ce que pour le soutien au HCR et par solidarité pour les migrants.
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Le lendemain de l'émoi médiatique provoqué par l'image du petit garçon syrien Aylan Kurdi, échoué sur les côtes turques à l'instar de tant de migrants qui perdent leur vie en Méditerranée, 34 auteurs dont 25 écrivains ont accepté de contribuer bénévolement, par des nouvelles ou des dessins, à la cause noble que ne semble désormais défendre plus guère que le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (UNHCR) auquel sont dévolus les bénéfices de cette initiative éditoriale méritante. Parmi les auteurs (et les dessinateurs) figurent des noms illustres : Olivier Adam, Tahar Ben Jelloun, Sorj Chalandon, Philippe Claudel, Mathias Enard, Laurent Gaudé, Alain Mabanckou ; pas tous relevant de la littérature migrante, donc, mais apportant leur pierre à l'édifice de la littérature de la migration. A l'exception de la nouvelle de Nicolas Bedos intitulée "Embarcation de fortune" (pp. 29-57), les autres textes sont courts, même très courts. Ils témoignent néanmoins de l'admirable variété de thématiques et d'approches que la problématique migratoire inspire ou évoque ou suggère. Certains sont mémorables.
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Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
[…] Honte à ceux qui ne voient que des guenilles.
Regardez bien. Ils portent la lumière
De ceux qui luttent pour la vie.
Et les Dieux (s’il en existe encore),
Les habitent.
Alors dans la nuit,
D’un coup, il apparaît que nous avons de la chance
Si c’est vers nous qu’ils avancent. […]
Regardez-les,
Ils ne nous prennent rien.
Lorsqu’ils ouvrent les mains
Ce n’est pas pour supplier,
C’est pour nous offrir
Le rêve d’Europe
Que nous avons oublié.

Regardez-les, Laurent Gaudé.
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Il a vingt ans, il sent au fond de lui les forces vives qui reviennent. Il a tellement subi, tellement reçu. Il voudrait enfin pouvoir donner. Il ne sait pas encore quoi, il ne sait pas encore comment. Subir et recevoir ce n’est pas vivre. Il voudrait enfin pouvoir donner. Il sera médecin peut-être, ou infirmier, ingénieur, écrivain. Il construira des ponts ou des romans. Il sera libre. Il est déjà libre : il rêve de donner.

Subir, recevoir, donner. Philippe Delerm.
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Sa solitude faisait sa force. Il n’avait plus rien à perdre : la mort avait déjà tout emporté en quelques secondes. Être utile, faire de son deuil son blason, sa cuirasse et son destin, comme les héros de westerns américains.

« Aidez-nous à retourner chez nous ! », Tahar Ben Jelloun.
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Leïla est un pays. Un pays qui n'était qu'à moi. Je ne veux pas d'autre identité. Ma terre d'accueil, c'était son corps et les vallées de son corps. Je ne demandais pas plus de terre que ce que je pouvais en travailler, juste la parcelle de son corps, et son ventre et ses seins.
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Habib écrivit sur un carton d’emballage ; « Aidez-nous à retourner chez nous ! ». Puis sur un autre : « Jugeons Bush et Bachar ! » « Oui ! dit une dame qui se tenait à côté de lui, oui, on peut toujours rêver. »

« Aidez-nous à retourner chez nous ! », Tahar Ben Jelloun.
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