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EAN : 9781093606263
L'Ogre (08/01/2016)
4.25/5   12 notes
Résumé :
« Que parles-tu de fondation ? la pierre seule n’est pas une fondation, la flamme aussi est une fondation, / la flamme dansante et boiteuse, la flamme biquante et claquante de sa double langue inégale ! »
Ces vers de Claudel, prenons-les comme une mesure musicale, une invitation à faire dialoguer entre elles deux aspirations en apparence contraires, l’une portée vers le temps de la grâce, l’autre attirée par le plancher des vaches. Deux régimes de langue, do... >Voir plus
Que lire après Comment rester immobile quand on est en feu ?Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
La poésie est quelque chose qui m'est compliqué.
Je trouve parfois le décalage absolument fascinant, et parfois consternant. Entre l'impression, oui, d'une forme de génie et en même temps d'une ridicule imposture.
La réalité est que soit tout le monde peut le faire, soit c'est réservé à quelques esprits et êtres hors norme. Dans les deux cas, c'est faux et insatisfaisant.

Claro, que je respecte profondément pour ses traductions exceptionnelles de livres massifs et inclassables, propose ici des textes en prose, rarement des rimes, qui parlent un peu de littérature, un peu de vie. En fait, j'en sais rien. Je comprends à la fois rien et ce que j'en veux comprendre. Parfois les mots m'ont fait glisser sur un tissu d'aise, parfois j'avais une impression comme s'ils me tombaient sur le paletot. Et j'avais envie de les épousseter de ma personne. Souffler dessus pour trier ceux qui veulent bien restent en adhérence de ceux qui ne veulent pas bien.

Le titre m'a guedin accroché, dès lors obligé de majoritairement suivre et poursuivre ce courant amoureux. Qui a décliné. Et de la pluie d'étoiles, n'en ont imprégné mon paletot* qu'un peu plus que trois.

* : mot souriant à répéter.
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En ce début d'année, L'Ogre terrifiant nous menace d'un nouveau titre qui dévaste et fait rage. Comment rester immobile quand on est en feu de Claro se lit d'une traite, et plusieurs fois. Manifeste du langage, cri puissant qui te plaque au sol et t'excite à la fois, il te prend par les tripes, t'en met plein la gueule et t'ébranle. Alors, tu remets ça, tu relis, reprends une dose, admires la verve. Transporté, tu fouilles les mots, cherches la structure. Surtout, tu vibres, tu ressens, tu intériorises. Envahi par l'expérience, tu laisses en toi le champ libre à la langue (...)
Suite de ma chronique sur le webzine Un dernier livre.
Lien : http://www.undernierlivre.ne..
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Un ouvrage court, plaisant, puissant, vibrant et intense.
On y lit la poésie, la violence, le désir, la destruction, l'embrasement, la transfiguration.
Un flot ininterrompu de sentiments contraires nous imprègne rapidement.
Deux styles d'écriture dont un sans ponctuation qui m'a bouleversé au début.
Je l'ai lu une fois, j'ai senti beaucoup de choses, j'ai compris que j'étais loin d'avoir compris et qu'il faudrait une dizaine de lectures pour démêler une partie de ce tout.
Je donne donc rendez-vous ce weekend, à cet essai poétique, vibrant et déterminé, pour une nouvelle aventure lyrique.
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Rien que pour l'élan de la lecture que l'auteur en fait (pour ceux, comme moi, qui ont eu la joie de l'entendre en librairie incarner le verbe), forçant la langue à se colluder, à se rompre, reprendre, dans un élan vital, puissant, interroger la facticité de notre rapport aux mots, à la langue, à la pensée vertigineuse qui, pour d'aucuns, s'écrit sous la bannière abstraite du mot "poésie".
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Un opus magnum et dei d'une centaine de pages sorti le 7 janvier aux merveilleuses Editions de L'Ogre que nous avions eu l'occasion d'évoquer - d'invoquer même - Lou et moi, lors de notre Dialogue impromptu autour de Cordelia la guerre de Marie Cosnay et puis lors de mon Dernier inventaire avant liquidation. Dialogue ici encore, entre l'auteur et sa langue, et son livre, et son lecteur. La suite sur le blog : http://ericdarsan.blogspot.fr/2016/01/comment-rester-immobile-quand-on-est-en_39.html


Lien : http://ericdarsan.blogspot.f..
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Ah, la scène est morte, l'instant s'absente, par la nuque
je t'accroche, ton omoplate je mords, ton visage,
j'efface, à coups de baisers crus et tors, ton dos plie, je
trousse ta peau, j'écarte et renifle, j'immisce et dégage
et insère et signe et sue et m'attelle au-devant de toi
qui décline et me rappelle d'une voix que je qualifierais
de désespérée si je n'étais à ce point accaparé par la
virulente pénétration, étends-toi de tout ton long
étends-toi et laisse tes bras se tendre à angle droit
afin que tes doigts touchent la bordure coupante
du monde, écarte aussi les jambes, et que tes pieds
désignent tous deux chacun une direction où n'aller
qu'imparfaitement, ouvre la bouche, respire goulûment
au cas où autre chose que de l'air viendrait t'apprendre
la déglutition, prends prétexte ferme les yeux si ça peut
t'aider à mieux voir l'amour entier
je veux bien
attendons que la lumière décline
ça ne saurait tarder
j'entre dans l'attente
me plante devant toi à équidistance de tes pieds
mon sexe prêt à prolonger la droite qui scie
en deux le triangle que forment les jambes divergentes
de ta folie avec la base du pied du lit
je peux désormais tout faire et ne rien faire
mettre les choses au point
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tous ces noms propres quelle clé leur donner à quel
portemanteau accrocher leurs prétendus idéaux on n’a
pas voulu imposer de plan de page ni disposer de ronds
de serviette on est comme ça et c’est là une orientation
générale on leur dit adieu et surtout bonne chance hein
le temps ne presse pas mais décrire quoi et comment
et où et si c’est possible éviter de décrire pour mieux
souscrire à des emprunts moins criants à quoi bon la
couleur du mur et la hauteur indéniable du plafond
à quoi bon tant qu’on y est le bois des planchers le
grincement des mêmes planchers et la vue offerte
gracieusement par les perspectives que ferait-on des
nuances de l’adjectif ou du dégradé du substantif et où
mettre la chaise et quelle cascade de compliments asseoir
dessus il faut instaurer une nudité qui fasse décor et
s’y tenir autrement favoriser le mépris des détails sans
nulle fainéantise mais par principe puisque le principe
comme le client porte couronne face à l’intrigue à ses
fesses serrées et à son ombilic où brille un diamant de
là une grande méfiance on a trop conçu et soupé des
rebondissements par lesquels s’égarer sans plus-value
morale alors qu’inventer qu’ourdir coucou les trois
mousquetaires règnent en führers sur les chapitres de
notre négligence à nous de confesser que nous fûmes
en notre préhistoire leurs souples gitons mais c’est fini
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dans l'évier survit la goutte au ventre gonflé d'ennui
il s'écoule des siècles puis une seconde
l'os du père à la mâchoire immense
source de métaphores ou de fureurs
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...réfléchis un peu sur le comptoir tu poses ton
verre ou ton coude ton porte-monnaie ton estime etc
mais en fait tu sais très bien que c'est le comptoir qui
s'impose à ton verre ton coude etc...
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on a quitté les cavernes de l'être pour se recroqueviller
dans le dé à coudre du dire comme c'est facile un swing
puis un autre c'était donc ça s'évader il suffit lâchons les
chiens nos plaies ont soif et la prairie n'est plus qu'un
synonyme la pluie une ponctuation quelle audace on
s'époumone et la suie enrobe tout en son silence
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Vidéo de Christophe Claro
Pourquoi l'échec serait-il forcément négatif. N'y aurait-il pas un peu de plaisir coupable à échouer ? Avec ce nouvel essai, L'échec paru aux éditions Autrement, Claro pose la question de Comment échouer mieux. "Seul l'exercice de l'échec permet d'élargir le champ des possibles. Si, comme le disait Beckett, il importe d'échouer mieux, c'est sans doute parce que créer ne veut pas dire réussir, mais plutôt soutirer à l'obscurité un aveu de lumière. Au risque, consenti, d'aboutir à une impasse – c'est là non une malédiction, mais une chance". Pour ce faire, Claro aborde entre autres Kafka, Pessoa, Cocteau et Hitchcock, des grands noms qui ont un point en commun, celui d'avoir échoué. Avec beaucoup d'humour et une grande sensibilité, l'auteur nous invite à réfléchir et à repenser nos limites ainsi que nos faiblesses et les regarder avec un nouveau prisme pour que ces derniers nous aident à avancer.
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