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EAN : 9781093606232
L'Ogre (21/08/2015)
4.23/5   13 notes
Résumé :
Cordelia la guerre s’ouvre sur la découverte, dans une zone frontalière, d’une Cadillac accidentée, auxquels sont liés de mystérieux rubis et une femme amnésique. Elle entraîne Ziad, Zelda et Durruty dans une enquête policière banale. Parallèlement, dans un temps et un lieu qui semblent similaires, la trame du Roi Lear se met en place et se mêle de plus en plus à l’intrigue initiale sans qu’un lien puisse être, dans un premier temps, établi. La tragédie shakespearie... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Dans un article publié en 2015 chez Médiapart, « Ecrire », Marie Cosnay précise rapidement que le terme de « littérature exigeante » l'agace…
Force est de constater qu'on (oui, nous, le public… voir l'éther…) l'a classée dans ce « genre », à son corps défendant
Rien n'y fait, lire cet article jusqu'au bout est déjà « un exercice en soi » : même après 357 pages de sa première parution chez L'Ogre, son style reste assez déstabilisant. Il faut peut-être accepter de lâcher prise… On parlera alors de poésie…
Car pour ceux, férus de rhétorique, voulant synthétiser, l'auteure pourrait être élue championne de l'anacoluthe, figure de style au charmant nom évocateur, dont wiki nous en donne une définition pouvant habilement ouvrir le débat… Jugez plutôt :
Anacoluthe
« Une anacoluthe (ou anacoluthon) est une rupture dans la construction syntaxique d'une phrase. Il peut s'agir soit d'une maladresse involontaire de style, soit d'une figure de style utilisée délibérément pour prendre des libertés avec la logique et la syntaxe afin de sortir des constructions habituelles du discours écrit ou parlé. Toute anacoluthe, volontaire ou non, produit une perturbation de la compréhension immédiate.
En tant que faute de construction de la phrase, l'anacoluthe se caractérise par une rupture logique dans le propos, une ambiguïté involontaire sans bénéfice stylistique.
En tant qu'audace de style, l'anacoluthe peut se justifier par une formulation inattendue mais puissante. Ce procédé est alors surtout l'apanage de la poésie ou d'un ouvrage à prétention poétique s'autorisant des licences, c'est-à-dire des libertés dans la manière d'écrire ou de versifier. »

On est bien du côté de « l'audace de style », renforçant le caractère ambitieux de cette refonte moderne du Roi Lear dans ce bel objet d'édition, dont je m'emparai dans les meilleures dispositions, prêt à pousser mon petit grain de sable en faveur d'une auteure contemporaine engagée au côté de ceux qui ont tout perdu, jusqu'à leurs racines, cantonnée jusqu'alors dans ces rayons « agaçants » de la littérature exigeante…

Wiki poursuit : « L'anacoluthe était tout d'abord ― par le passé et encore souvent aujourd'hui — analysée comme une faute de raisonnement ou une erreur de grammaire. Son emploi comme figure de style est de ce fait délicat, la langue française étant assez pointilleuse quant « au non-respect de l'ordre syntaxique normal », si bien que se trouve parfois très ténue la frontière entre l'erreur de syntaxe involontaire, l'emploi volontaire mais maladroit de la rupture syntaxique et, enfin, le choix délibéré de l'anacoluthe comme figure de style pour un effet de sens communicable et une expressivité poétique accentuée, s'affranchissant victorieusement des règles communes ; peut-être pour les renouveler ; et en tout cas sûrement pour « [...] transforme[r] en beauté les faiblesses » par « l'alchimie poétique », selon le voeu d'Aragon dans sa préface à son recueil « Les Yeux d'Elsa ».

Bon, je ricane déjà des implications dichotomiques sur les débats actuels, de l'inclusivité coincée dans la gorge des Immortels, du particulier et de l'universel… oui, tout ça… pas le choix…
Me voilà déjà dans le fossé, avec la Cadillac, alors qu'on n'a pas encore vraiment commencé…

Nous avons donc cette histoire du Roi Lear transposée sous forme de roman policier, mais qu'il sera bien difficile de classer comme « polar » (laissons, si vous le voulez bien, cet autre débat, pour une future critique…). On y retrouve comme un air de roman-noir de Serge Quadruppani, pour ce qui est du fond-terreau, couplé à cette forme particulière que l'on nomme poésie…
Diablement efficace quand il s'agît de décrire, de faire ressentir, ce qui est indescriptible, la Mort en premier (les scènes les plus saisissantes, comme la mort de Tom ou celle de Gabrielle), mais assez inopérante dès qu'il s'agit de suivre une intrigue… Pire lorsqu'elle donne l'impression joyeuse de s'affranchir gaiement du déroulé logique de l'histoire… Ellipses-poudre aux yeux sorties d'un grimoire…? Oui, je ricane…

Certains personnages manquent cruellement de relief… ne parlons pas des lieux, dont les descriptions et la mise en place spatiale font penser à ces jeux vidéos d'aventure en deux dimensions (les « point & click » pour les connaisseurs…), rappelant peut-être par là son identité théâtrale, avec un chef-décorateur ne maitrisant pas la perspective…

Le Bien et le Mal y sont grossiers, terriblement manichéens, jusqu'à donner envie d'employer le terme, auparavant détesté, de « gauchiste »… Pas la première, ni la dernière fois, que la Morale aura tout foutu par terre… Pas de souci, on devrait bientôt se retrouver au coin des honnis, en bonne compagnie, avec l'immense Philippe Caubère… de ces gens qui en viennent, par nécessité et sans plaisir apparent, à s'appliquer la phrase de Finkielkraut (ouille ouille), “C'est parce que je suis de gauche que je ne suis plus de gauche”.
Bon j'exagère peut-être à vous parler de tout cela…. pourtant impossible de passer à côté, en ces temps rapidement printaniers, avril et mai 2022 arrivant dès demain… (voir les débats chez les écolos… On coule…) Difficile d'éluder cet aspect du livre, de baver un peu sur le coin de la table.

On pourra en tout cas remarquer une sorte de prophétie divinatoire (oui, oui, pythie, poésie…), avec la présence, au coin d'un feu, d'un gilet jaune, en 2015… « l'homme au gilet jaune » devenant, penchant du texte pour les métonymies, le « gilet jaune », pour redevenir, quelques chapitres plus loin, « l'homme portant un gilet jaune »… dommage de n'avoir pas continué… tant qu'à enlever des mots un peu partout dans les phrases… autant que cela fasse visionnaire…

C'est dur, mais ça reflète ma déception… Se promettre de reprendre un peu plus que le résumé de la tragédie de Shakespeare pour tenter d'y voir plus clair… Et de lire son roman suivant chez le même éditeur, « Epopée », tentative de ravaudage de mon outrecuidance à parler de rhéto à une prof de lettres classiques, qui a aussi traduit Les Métamorphoses d'Ovide !
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C'est un roman tout en images, fortes et souvent cruelles, qui déborde de scènes parfois sordides, à la limite du supportable. Des couleurs, des odeurs, des sons , voilà ce que suggère une écriture très originale, en phrases courtes. le décor se situe dans un imaginaire mêlant ville, côtes, parcs, mais toujours contemporain. Les personnages entrent en scène les uns puis les autres ou les uns avec les autres et s'aiment et se déchirent, se blessent et se pansent.
La guerre est présente, elle rôde, elle menace. J'ai eu du mal à entrer dans ce roman terrible, mais je garderai en moi cette magnifique fresque littéraire, comme on garde le souvenir d'un tableau , non pas une aquarelle, mais comme un grand incendie de mots.
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Tout commence par une voiture, une Cadillac, à demi brûlée découverte dans une zone frontalière, près des Trois Fourches. Une femme a disparu, sans doute cette amnésique que l'on découvre plus loin. Avec elle des rubis, synthétiques. Dans quel but ou pour quelle utilité, laser de puissance plutôt que supports en mécanique horlogère. Enquête policière presque banale, menée par Ziad Zerdouni, Gérard Durruty son chef, Zelda et Ximum, le médecin légiste. Puis très vite interviennent Kent le barbu, et son fils (de la main gauche) Ed dit Prépa Sup de Co Erasmus à Shanghai. L'autre c'est Ed le légitime ou Tom de Bedlam. En plus il y a Glouc et les filles Goneril et Régane. Cordélia est vêtue de blanc, non pas de probité candide et de lin blanc comme diraient certains. Bien entendu, il y a le vieux lion. « La vie est mal fichue. Vingt ans et la vie si mal fichue. La queue d'un dragon. Rien à en tirer sauf un fil de conscience ». Il a jeté un rubis sur la table « Alors ma fille ? » et Cordélia répond « Rien / Rien ne peut venir de rien ».
Tout ce joyeux monde se côtoie, se hait se quelquefois se tue. Albany, dit Al, l'époux de Goneril « c'est bien de savoir son nom, c'est bien de noter ici qui fait quoi et comment ». Cornouailles, le mari de Régane, n'a pas de chance , on « enfonce un couteau entre les omoplates de M. Pétrole ». Régane ramasse son mari. « Elle pense : veuve, je suis veuve, le jeune Edmond est à moi ». Il n'y a que France, le mari de Cordélia qui ne meurt pas encore. On constate bien que Shakespeare n'est pas trahi, c'est bien le seul.
Et « C'est la guerre.les bois murmurent. Un jeune homme, tatouage sur l'épaule, passe d'arbre en arbre ». C'est Tom, l'ex flic, « il s'est fait tatouer un beau dragon sur l'épaule gauche ». Il voit passer Lear dans le bois. « Se jouxtant presque, deux palais cubes et lumières, entre ciel et gazon fleuri » avec « leurs fresques, leurs jardins à cyprès et leurs piscines à remous ». Ce sont ceux de Lear et de Glouc. Et le fleuve. « le silence était total. Plus un oiseau plus un hibou nulle part plus un lion ni un ours ». « le fleuve donc. On ne peut plus dire vague ; ça ne flue plus ; ça ne charrie plus mais se soulève horizontalement ».
Tout cela pour en arriver à la troisième partie. . Et puis « On aurait pu choisir le cyprès mais non , l'ouest en beauté, les pieds à l'ouest et tu as les fleurs qui viennent, c'est Noël ». Il s'agit là, tout de même, d'une écriture très élaborée.
Presque à la fin de l'ouvrage, cet autre passage qui résume l'écriture tout en finesse.
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Extrait de chronique, la suite à lire sur mon blog :
" Un seul coup : entre Cordelia la guerre. Elle est la figure antique et dressée qui pointe du doigt. Elle, monstre. Qui fait tomber les masques. Sous ses pas, le roi est nu. Ni tragédienne ni comédienne : opérante. Cordelia la guerre n'avale pas ; elle crache dans un flot de paroles les non-dits et les inacceptables. Inondations, crues, pluies obliques dans ses pages. Vague qui nous submerge, nous emporte, lame poétique qui tranche et déferle. Avec elle volent les hiboux et les furies. Cordelia la guerre, l'impitoyable. Coup de pied dans la fourmilière, table rase. Sa colère est contagieuse." (...)

Lien : https://lesfeuillesvolantes...
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Tirage de tête et chef de file, Cordelia la guerre préfigure une nouvelle forme de littérature, frontale et elliptique...La suite ici, ans un dialogue impromptu mené avec Lou : http://ericdarsan.blogspot.fr/2015/10/dialogues-impromptus-autour-de-cordelia.html
et http://louetlesfeuillesvolantes.blogspot.fr/2015/10/dialogues-impromptus-cordelia-cosnay.html
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
C’est la salle centrale du palais, les fresques sur les murs de la rotonde montrent des hommes mourant dans les bras de vieilles vierges bleues, les hommes tombent de croix, de gibets, tombent, tombent.
J’ai fait un rêve, dit Kent le barbu à l’un des hommes qui trépignent par là, hésitent, n’osent pas s’asseoir, contemplent la table dressée sans savoir si c’est pour eux et l’un d’eux pépie : voici mon fils de la main gauche (rires), Prépa Sup de Co Erasmus à Shanghai, etc.
Le rêve : une fille avait commis un acte épouvantable. Je la livrais aux autorités après bonne combinaison d’un code secret. Je la serrais contre moi. Je voulais qu’elle échappe et qu’elle n’échappe pas (Kent).
Le vieux bonhomme a besoin d’aide : Lear bringuebale. Les ombres sont au garde-à-vous. Le vieux bonhomme et le barbu qui soutient le vieux bonhomme avancent de concert. Il pourrait y avoir de la musique, il n’y en a pas. Un homme en livrée fait tinter une fourchette contre la porcelaine d’une assiette.
Prépa Sup de Co Erasmus à Shanghai, dit Glouc (tout bas) à qui veut entendre. Son fils toussote, derrière. Entre le vieux Lear qui le fixe avec mépris et son père qui radote, le fils, Ed alias Edmond, va prendre une décision. N’importe quelle décision, tant il se sent mal (rien ne passe, ne va passer entre ici et ici – la glotte). La vie est mal fichue. Vingt ans et la vie si mal fichue. La queue d’un dragon. Rien à en tirer sauf un fil de conscience. Il entend comme pour la première fois la plaisanterie du père : de la main gauche. Il tourne les talons. On lui ouvre la porte vers le parc.
Il tournicote dans les jardins, les cyprès taillés en pointe, drôles de jeunes gens jamais consolés, il déplie, plie une lettre, la met dans sa poche, la retrouve, s’inquiète, la lit, replie. Il a une fossette sur la joue gauche. Une des filles passe par là, l’aînée de Lear, 1,80 mètre. Elle salue le garçon. Pas mal. Irrésistible même, perdu ainsi dans les allées semées de cyprès et de rosiers en boutons. Un peu mal fagoté c’est vrai. Mélancolique. Elle hésite un moment (Shanghai etc., pense-t-il qu’elle doit penser et il meurt de honte), elle passe. Ils se sont tous arrangés pour être en retard, les prétendants suivent les filles en sage colonne le long des allées ratissées du jardin de la famille du vieux Lear.
Sur la table Lear a, de l’avant-bras, balayé les couverts. Les ombres et les hommes en livrée ont couru pour empêcher que tout ne dégringole. Sur la table Lear a ouvert une carte vieille comme son arrière-grand-père. Les territoires. Sociétés. Pays et possessions. On les joue aux dés. Pas exactement aux dés : Lear jette un rubis minuscule sur la carte. L’Est, qui veut l’Est. La fille qui veut, accompagnée de son andouille de fiancé, s’agenouille, baise la main fripée (énorme, énorme et qui pourrait écraser encore) de Lear.
En échange, ma fille, dis-moi comme tu m’aimes.
On sait la suite, je vous aime père comme les mots ne peuvent pas dire, je vous aime plus que et plus que.
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Sur les parvis des maisons de l’emploi pour tous c’est chaque jour de chaque semaine qu’on tente les immolations. On entre en immolation après qu’on est entré en pauvreté avec élan de poursuivre jusqu’aux enfers la pauvreté. On va vous les enlever les 600 euros pour l’entourloupe d’avoir reçu les allocations chômage alors que vous travailliez, 600 euros que vous n’avez pas déclarés, ce non-variable-là (n’avez pas déclarés) s’appelle fraude aux Assedics et nous poursuivons fraude aux Assedics. En face, petit sourire (paie pas de mine). On se retire de la maison de l’emploi pour tous, s’organise, premier mail, deuxième mail, troisième mail, je prendrai feu ferai feu ferai le feu. Les milices anti-incendiaires sont composées de privés sans emploi qui à la maison de l’emploi pour tous revêtent le costume et tentent de repérer les malheureux qui. On inonde les parvis. Ça miroite un moment, c’est assez beau sous les lumières de mars. C’est un boulot tranquille, en fait.
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Ciel tavelé de morceaux gris, du milieu s’échappe quelque lumière en flaques, aux Trois Fourches, le Grec a dit qu’ils n’ont rien entendu, il a bien fallu que quelqu’un appelle les pompiers, dit Ziad à Durruty. Trois bouffées de Ventoline. Des cônes fauves surmontés de poignées de fumée se dressent sur la route des cimes. Les pompiers se hèlent, ici pas de curieux à écarter, il est 17 heures le 31 mars (Ximun devait venir songe Ziad, puis ne songe plus, gêné par l’odeur). Durruty : Ximun ne trouvera rien, pas la peine qu’il se dérange, à quelle vitesse sur ce sentier de montagne et de contrebande roulaient-ils, ils étaient deux, on a vu les tignasses avant qu’elles ne s’enflamment, demain c’est avril, toujours ce froid, le vent. Désespoir de Durruty, le désespoir de toujours, rien de neuf.
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Il tournicote dans les jardins, les cyprès taillés en pointe, drôles de jeunes gens jamais consolés, il déplie, plie une lettre, la met dans sa poche, la retrouve, s’inquiète, la lit, replie. Il a une fossette sur la joue gauche. Une des filles passe par là, l’aînée de Lear, 1,80 mètre. Elle salue le garçon. Pas mal. Irrésistible même, perdu ainsi dans les allées semées de cyprès et de rosiers en boutons. Un peu mal fagoté c’est vrai. Mélancolique. Elle hésite un moment (Shanghai etc., pense-t-il qu’elle doit penser et il meurt de honte), elle passe. Ils se sont tous arrangés pour être en retard, les prétendants suivent les filles en sage colonne le long des allées ratissées du jardin de la famille du vieux Lear.
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Un ciel couleur de fleuve, profond et boueux, un petit oeil de lumière rond, bille couronnée de nuages en miettes.
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Vidéo de Marie Cosnay
avec Marie Cosnay, Agnès Desarthe, Lucie Taïeb, Geneviève Brisac. Modération : Francesca Isidori.
Samedi 19 septembre 2020 / 16 h
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