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EAN : 9782264010827
10-18 (01/11/1991)
3.86/5   51 notes
Résumé :
Peu de temps avant la parution d’En ménage, Huysmans écrivait à son ami Théodore Hannon (lettre du 10 février 1881) :

Je suis très inquiet avec mon damné volume. Il est si différent, si bizarre, si intimiste, si loin de toutes les idées de Zola, que je ne sais vraiment si je ne vais pas faire un vrai four. C’est du naturalisme assez neuf, je crois. Mais dame, le terre à terre de la vie et le dégoût de l’humaine existence ne seront peut-être que peu go... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Le secret d'un couple réussi, c'est de ne pas confondre l'amour et le désir, me disait un jour un conseilleur intéressé. Ainsi, poursuivit-il, le désir est mauvais guide puisqu'il s'essouffle toujours, tandis que l'amour est éternel. Ceci dit, je restais circonspecte car un amour peut être éternel lorsqu'il concerne une boisson (la chartreuse) ou une expérience esthétique (un coucher de soleil sur le lac Léman) mais, dans le cadre d'une situation de couple, un amour aveugle au désir n'est-il pas une relation de prostitution non déclarée ? Un pur amour peut-il finir par susciter le désir ? Je ne le crois, car rien de sexuel ne s'érige en moi lorsque je jette une pensée tendre vers ma bouteille de chartreuse malgré tous les bienfaits qu'elle me procure. Amour éternel, désir spiritualisé, couple défiant toute concurrence – les trois assemblages de termes, ainsi ressassés par le conseiller conjugal de lui-même, commencèrent à me faire tourner la tête, ne trouvant rien là que de l'encamemberrage visant à me rendre tributaire de mots derrière lesquels ne se trouvait aucune expérience réelle. Certains y croient. On peut très vite y croire, croyez-moi.


L'amour se porterait bien mieux si on ne lui demandait rien. Il s'en porterait bien mieux car on cesserait peut-être de le rendre mirobolant pour nous rendre, nous, par contrastes, pouilleux et détrempés. Oh le grand amour : tu le mérites ; non, tu ne le mérites pas ; mais pourquoi ? Que me veut-il ce putain de grand amour ? D'ailleurs, n'aimerais-je pas le découvrir enfin juste pour en être débarrassée ? Ouf, on va pouvoir passer à autre chose. Quelle fatigue, on en viendrait à regretter les jeux de quilles de notre enfance.


André va bien avoir le temps de penser à toutes ces conneries maintenant que, cocufié par sa bonne femme, il s'en est retourné auprès de son ami Cyprien dont l'esprit semble plutôt libre de toute contrainte sur le plan de l'idéologie amoureuse. Pris bientôt par de nouvelles crises juponnières qui lui donnent envie de se la fourrer partout, André recommencera sa chasse à la bonnasse. Ce que l'on choisit, c'est finalement toujours ce qui nous semble plutôt bon, ou ce que l'on connaît déjà. Être choisi par l'autre ? Laissez-moi rire. Les filles, c'est de la merde, se dit André après une ou deux autres déceptions, et retournant à nouveau chez Cyprien, il découvre que celui-ci vit désormais en concubinage avec une femme qui pourrait être sa grand-mère : « Mélie — c'est le nom de ma femme — est une brave fille, […] elle a de sérieuses qualités, […] elle remplit enfin toutes les conditions d'un dernier idéal qui m'était poussé : trouver une dame, mûre, calme, dévouée, sans besoins amoureux, sans coquetterie et sans pose, une vache puissante et pacifique, en un mot ». Et le bestiau démontre ses prouesses sous l'oeil amusé de son homme et sous l'oeil ébahi de l'ami : bons plats ragoûtants, une descente laissant coite la concurrence, une indifférence totale aux idéaux du romantisme, pas garce pour un sou, pas séductrice, émue par la baise autant ou aussi peu que tout le reste. Cyprien révèle le secret d'une vie de couple réussie : à tout homme bien averti, il faut une femme simple qui facilite la vie, une femme qui attendrisse les nerfs et qui rende la sensibilité moins criarde. André finira par retrouver une bonne femme, sa bonne femme en fait, parce qu'elle ou une autre, c'est toujours pareil de toute façon. « Ce n'est pas mauvais d'être vidés comme nous le sommes, car maintenant que toutes les concessions sont faites, peut-être bien que l'éternelle bêtise de l'humanité voudra de nous, et que, semblables à nos concitoyens, nous aurons ainsi qu'eux le droit de vivre enfin respectés et stupides ! »
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C'est en 1881 que Joris-Karl Huysmans publie En ménage. Ami de Zola , il sera invité par lui à rejoindre le groupe des cinq (Alexis Ceard Hennique et Maupassant.
En ménage est avant tout un constat désespéré sur le couple.
André ,l 'écrivain , et Cyprien , l'artiste peintre, sont des amis de bahut . Ils se perdent de vue et se retrouvent à intervalles réguliers . Ce soir là , au retour d'un diner familial, André découvre Berthe sa femme dans les bras de son amant . Patratras! tout son monde de petit confort s'écroule, il s'enfuit et le couple se sépare .
Difficile pour un homme ayant goûté à une vie familiale douillette de se retrouver seul au logis . Il perd le goût d'écrire et se retrouve à roder dans les rues de Paris ou à arpenter les pièces de son petit logis . Mélanie , son ancienne bonne, reprend du service et le gruge deréchef . Jeanne une ancienne maitresse revient pour mieux repartir .
Cyprien quant à lui clame et proclame son aversion du mariage il finira par se mettre en concubinage avec Mélie !
Bigre que ce roman est noir ! Plus noir que cela y a pas ou alors peu ! Que de propos misogynes éparpillés au fil des pages . Ah mon brave monsieur la femme n'est pas là et vous mourrez d'ennui à la merci de crises juponnières dont vous sortez anéantis et si elle est là elle vous inhibe , elle vous coupe l'inspiration , plus moyen de créer , plus de folies ; est- ce pour ces raisons que Huysmans se tournera vers la religion à la fin de sa vie ?
Mon ressenti : une magnifique écriture que je qualifierais de photographique, des descriptions de Paris en plein chambardement architectural un tableau vivant et précis de ces petites gens qui font vivre la ville et l'animent du matin au soir , bref un vrai roman naturaliste Par contre une thématique qui si elle reflète son siècle m'a profondément hérissée le poil ...
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Lire du Huysmans c'est – pour les pessimistes – se remonter le moral. Ce n'était pas mieux avant, et si l'institution du mariage a aujourd'hui du plomb dans l'aile, cela ne date pas d'hier. Dans ce roman, le célibataire Huysmans s'attaque au couple, peut-être parfois en pure théoricien, mais avec son talent habituel, façon Madame Bovary, la plume enduite de vitriol.

Huysmans c'est un Flaubert exacerbé, chez qui la phrase prime le sujet, dans une hypertrophie d'esthétique baroque, avec ses descriptions en dentelle point-décadent et son ornementation outrageante : « se tuméfiait un melon grandi dans de l'alcool », « le luisant d'un chapeau gras », « Sur une petite table, dans un coin, un fromage de Bourgogne, le ventre entaillé, s'effondrait sous l'attaque d'un millier de mouches ». Une telle tournure de style passe sans doute moins bien dans les dialogues qui, trop écrits, ne sonnent pas naturels (notre auteur prendrait cela pour un compliment) et on sent, dans cet autoportrait caché, quel travail tout cela impose : « dans le silence seulement troublé par un clapotis lointain de vaisselles et par le crachement de la plume sur le papier, Désableau en arrêt devant une phrase, hésitant pendant des heures entre un mot et un autre, se prenant le menton, mâchant son favori droit, grognant, se plaignant du vacarme de la bonne dans sa cuisine, du bruit de la petite qui reculait sa chaise. »

Ce qui importe et sauve tout comme toujours, c'est donc le style. Chez notre dandy cynique, Houellebecq classique, dans cet anti-conte de fée conjugal où le récit lève le voile sur l'après « ils furent heureux et eurent beaucoup d'enfants » (zéro mioche en l'occurrence), peu importe l'intrigue qui déroule rigoureusement sa thèse/antithèse/synthèse comme le faisait le « A Rebours ». L'occasion d'épuiser son sujet comme un fruit mûr qu'on dégorge jusqu'à la dernière goutte, et de dépeindre au passage quelques souvenirs d'étude, sinistres à souhait, ou ces tranches de vie parisienne, avec ses modes, ses publicités, ses labeurs et ses plaisirs factices « Des fusées de joie partirent, d'incompréhensibles gaietés saluèrent cette bordée de sottises ».

Et puis une misogynie provocatrice, qui explique probablement que le roman soit si difficile à trouver en Poche, où d'autres macédoines font recette aujourd'hui (la loi du marché faisant feu de tout bois). Car certes, l'homme de l'époque pouvait se targuer d'avoir pour soi,
l'épouse (« il haïssait d'ailleurs la bourgeoise dont la corruption endimanchée l'horripilait ; il n'avait d'indulgence que pour les filles qu'il déclarait plus franches dans leur vice, moins prétentieuses dans leur bêtise »),
la maîtresse (sans la sensualité d'une Nana de Zola),
les filles de joie (« arme spéciale (…) partie de ce régiment de filles dont la tâche, lucrative et morale, consiste à dérider les gens mariés et à les renvoyer plus assouplis dans leurs familles »),
et la bonne de maison (plus proustienne que Mirbeau).

Encombrement des richesses que ce harem du petit bourgeois, pires entraves possibles pour l'artiste en devenir, même si pour lui il y a la Muse « Vénus que j'admire, moi, la Vénus que j'adore à genoux comme le type de la beauté moderne, c'est la fille qui batifole dans la rue, l'ouvrière en manteaux et en robes, la modiste, au teint mat, aux yeux polissons, pleins de lueurs nacrées, le trottin, le petit trognon pâle, au nez un peu canaille, dont les seins branlent sur des hanches qui bougent ! ».

Toutes y passent. Les fillettes « en tablier courant en avant de leurs mères, les cheveux blonds retroussés sur le front par un peigne et tombant sur le cou en gerbes, les mains poudreuses et les joues barbouillées de récentes larmes ». Aux jeunes femmes « Ces adorables récipients de chairs neuves où les vices transvasés des mères se rajeunissent moralement : une éternelle morte-saison d'idées, un fumier de pensées dans une caboche rose ! ». En passant par les étourdies coureuses dont « Il connaissait assez la vie pour ne pas ignorer que l'intelligence, que la distinction ne sont que de maigres atouts auprès de ces filles qui se toquent du plus affreux goujat parce qu'il a l'oeil polisson ou féroce, qui s'en énamourent jusqu'à la folie pour des motifs qu'elles ne parviennent pas à démêler elles-mêmes. ».

Le peu de sensualité n'y prête pas aux sourires : « Eh bien ! si l'hiver, tu étais enfermé dans des pièces pareilles, pleines de courants d'air, chauffées au coke, éclairées dès deux heures de l'après-midi, par des becs de gaz, pendus si bas, qu'ils vous brûlent et vous font tomber les cheveux, si tu étouffais, l'été, au milieu de tout un monde qui se déshabille pour se mettre à l'aise, tire les nénés de son corsage et les soupèse afin de voir qui les a les plus gros et les plus fermes, si tu avais à supporter aussi trois ou quatre mois de morte-saison, tu verrais qu'il n'y a vraiment pas de quoi rire. »

Alors pour ceux qui posaient au misanthrope il y a 20 ans, parce que cela faisait chic, mais qui le sont devenus aujourd'hui, sous les cognées du monde contemporain, il reste Huysmans (et quelques autres). En Ménage, n'est peut-être pas son meilleur, mais c'est toujours moins idiot que de nager avec les dauphins ou d'aller voir la baleine bleue et l'aurore boréale, après 12h d'avion et le plateau végétarien de rigueur. Les bucket lists vous donnent envie de vomir ? le boum-boum primaire des autoradios vous a dégouté de la musique ? Les automobilistes, dégouté d'être piéton et les piétons, de conduire. L'homme d'hier vous a rendu féministe ? La féministe d'aujourd'hui a fait de vous un misogyne ? La mondialisation vous a rendu xénophobe ? L'inculture, le désintérêt, l'ignorance crasse où sombre l'Occident ne vous a toujours pas (!) rendu fan du Japon ? Alors pour vous, il y a encore Huysmans. C'est-à-dire d'excellentes raisons d'être horrifié de l'humanité, mais de l'être avec style, et le panache du dandy qui plane au-dessus de la masse.
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« (…) je m'étais forgé un tas d'idées, la solitude, le manque de baisers propres, le silence, le soir, dans le lit, le réveil sans gaminades, tout un idéal de fleuriste! »
André, romancier, est marié à Berthe Vigeois qui ne tarde pas à le faire cocu. Prise en flagrant délit d'adultère, André la laisse retourner chez son oncle où il a fait sa connaissance et lui-même se réfugie pour un temps chez son copain de pensionnat, Cyprien, un peintre bohème. Les deux amis vont se conforter mutuellement dans un célibat choisi ou subi et sur cette base, Joris-Karl Huysmans va laisser sa plume inspirée nous décrire les hauts et les bas des divers états matrimoniaux dont pouvaient disposer, à la fin du XIXe siècle à Paris, les hommes et les femmes.
Dans ce mouvement naturaliste qui animait la littérature de cette fin de siècle, Huysmans plonge à coeur perdu dans les tourments psychologiques de ses personnages, privilégiant le point de vue masculin en bêtifiant souvent les agissements féminins, reflétant ainsi les opinions et idées de son époque.
Je lis Huysmans pour toute cette charge du passé qu'il représente ainsi que pour son écriture stylée et hautement évocatrice. J'ai emprunté un volume qui englobe toute son oeuvre romanesque et je m'en repais lentement, entre d'autres lectures plus contemporaines. Un pur régal!
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Ah ça, c'est du roman noir ! Noir c'est noir, il n'y a plus d'espoir pour nos deux héros, André le littéraire timoré et Cyprien le peintre avant-gardiste et raté. Quant à leurs belles, bien des déboires les guettent en leur compagnie, empêtrés qu'ils sont dans leur rejet des mentalités bourgeoises fin de siècle, mais réfléchissant et agissant toutefois comme de bons machos, qui voient arriver la fin de leur jeunesse et se languissent d'une femme sachant soigner, cuisiner, réconforter, et surtout - la fortune n'étant pas venue - économiser les maigres ressources.
Contemporain et admirateur de Zola, Huysmans se rattachait au courant naturaliste. Pourtant, à la lecture de En ménage, les différences d'approche sautent aux yeux. Huysmans décrit la misère sociale avec une grande efficacité mais ne propose pas de remèdes. Zola est un irréductible optimiste, Huysmanns un incorrigible rabat-joie, même si l'écriture - volontairement ou non - dans les dialogues et les comiques de situations, égayent l'esprit du lecteur. Je pense, notamment, aux scènes où André se retrouve cocu et Cyprien, devenu papa du chat roux et caractériel de sa concubine-infirmière.
Le lecteur patauge dans un XIXe siècle coincé, bourbeux, craintif, adorateur des nouvelles technologies de l'époque et pourfendeur des idées morales et sociales nouvelles. C'est une autre lecture du XIXe, intéressante, où l'on voit la campagne décliner, les usines et les gazomètres envahir l'espace, les quartiers chics cadenassés et mutiques devant les premiers bidonvilles de Paris (prémices des désastres environnementaux et des difficultés toujours présentes d'une juste organisation sociale).
D'une belle écriture inventive, j'ai lu et découvert avec un grand plaisir (et mon dictionnaire à la main) En ménage, que je recommande.
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Citations et extraits (34) Voir plus Ajouter une citation
Je me suis marié, parfaitement, parce que ce moment-là était venu, parce que j’étais las de manger froid, dans une assiette en terre de pipe, le diner apprêté par la femme de ménage ou la concierge ;
J’avais des devants de chemise qui baillaient et pendaient, leurs boutons de manchettes fatigués.
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Et les jeunes filles donc ! Ces adorables récipients de chairs neuves où les vices transvasés des mères se rajeunissent ! Ah oui, parlons-en ! Il faut les voir quand elles remuent du pilon leurs jupes ! Le mouchoir sur les genoux et la moue au bec, elles sont là, se tortillant sur leur chaise, échangeant derrière les entrechats de l’éventail des ricochets de niaiseries sordides, chuchotant comme des galopines en classe, s’envolant tout à coup avec l’affreux bavardage des perruches qu’on lâche ! Puis, c’est le plongeon des graves révérences, c’est le nez qui se fripe et le dentier qui flambe, c’est des oui, maman, c’est des non, ma chère, c’est des patati, c’est des patata, c’est des rires futés, des éclats discrets...
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Tout en rattachant sa culotte qui s’était déboutonnée, Cyprien s’écria :
— Rester, pendant deux heures, dans un coin, regarder des pantins qui sautent, salir des gants et poisser des verres, se tenir constamment sur ses gardes, s’échapper, lorsqu’à l’affût du gibier dansant, la maîtresse de maison braconne au hasard des pièces, si tu appelles cela, malgré l’habitude que tu en peux avoir depuis que l’on t’a marié, des choses agréables, eh bien ! tu n’es pas difficile.
André haussa les épaules et, crachant le jus de tabac qui lui poivrait la bouche, dit simplement :
— Peuh, on s’y fait !
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C’est égal, il y a des gens bienheureux. À table et au lit, ils obtiennent, en guise de fourniture et de réjouissance, en plus de ce qui leur est dû, un peu d’illusion ! Nous, rien du tout. Nous sommes les malheureux qui allons éternellement chercher au-dehors une part mesuré de fricot dans un bol ! Au fond, ce n’est pas réjouissant ce que je dis là. Mais aussi pourquoi André a-t-il des allures de bonnet de nuit. Il me navre à la fin des fins !
Ainsi que ces gens qui, voyant tout à coup sur l’affiche du théâtre où ils allaient acheter du rire l’annonce lamentable d’une relâche, contemplent désespérément les portes, Cyprien et André, après s’être attendus aux joyeuses féeries du vin, regardaient maintenant, atterrés, leurs verres.
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Fortement échaudés, l'un et l'autre, par les femmes, André n'y songeait plus qu'avec une douceur triste, Cyprien les considérait d'une façon ardente et inquiète. Leurs œuvres marquaient cette différence des caractères. Unis dans une commune haine contre les préjugés imposés par la bourgeoisie, ils s'encourageaient mutuellement, méprisant l'opinion de la foule, la défiant, acceptant les insuccès, très à l'écart du monde des lettres et des peintres, régulièrement éreintés par tous les journaux, par tous les confrères qui leur reprochaient leur isolement et leur dédain.
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