"Dès que j'ai vu maman à la porte de la chambre de Radija, j'ai compris qu'il y avait un problème."
C'est son frère qui lui apprendra la mort de leur père. La mère - divorcée - en étant bien incapable. Long cheminement que ce livre qui se passe en une semaine. Comprendre, accepter, se faire aider....
Car Juliette veut savoir, et aussi voir son père. Pour elle tout est tellement abstrait.
Avec courage et ténacité elle s'interroge et interroge les autres... C'est quoi une mort rapide, c'est quoi " ne plus avoir la force de vivre "...
Un roman pudique et sensible qui va au bout de la douleur pour expliquer l'inexplicable.
Juliette instaure un rituel pour accepter, pour accompagner ce départ. La famille ( son frère, sa mère) est là, soudée pour l'aider. Même l'originale tante Sucette, proche et discrète.
Juliette saura aussi expliquer à ses camarades à l'aide d'une saynète ce qui vient de lui arriver. Pour éviter les sourires apitoyés, les regards appuyés...
Fort et poignant bien sûr..
Une pensée pour Antoine et sa fille , c'est son histoire...
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Tandis que ses parents, récemment séparés, étaient sur le point de divorcer, Juliette apprend la mort brutale de son père. Lorsqu'elle demande à le voir et à connaître les circonstances du décès, la fillette se heurte au silence embarrassé des adultes et de son frère ado. Une entrevue avec un psy va ouvrir la discussion avec son entourage.
Un roman jeunesse formidable sur la mort d'un proche, le deuil chez les enfants et... le suicide
Ces sujets graves sont explorés avec beaucoup de délicatesse, de subtilité, mais sans mièvrerie ni détours, malgré le jeune âge de la narratrice (dix ans). Le lecteur y apprend, en même temps que Juliette, que les parents peuvent s'aimer malgré une séparation, que la dépression est une maladie parfois mortelle dont les proches ne sont pas responsables, que la parole d'un tiers (ici, un psy) peut être libératrice quand les échanges en famille sont trop douloureux.
L'auteur dresse un tableau saisissant des jours qui suivent un décès : la famille à fleur de peau, entre fous rires et larmes, entre paroles douces de réconfort et accusations haineuses, ainsi que l'embarras et la pitié des amis... Le livre s'achève sur de magnifiques bouffées d'espoir : certes, il faut du temps pour que la blessure devienne moins vive après la mort d'un parent, mais OUI, on a le droit de ne pas s'enfermer lors d'un deuil, de vivre, et même de rire et s'amuser...
A découvrir dès 10-12 ans, de préférence en lecture "accompagnée" avec un adulte, surtout si le jeune lecteur est concerné par un de ces sujets.
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Quand Juliette rentre chez elle, sa mère et son grand frère l'attendent pour lui annoncer que son père est mort. Elle met du temps à le comprendre et pour le moment pense seulement qu'il ne fera plus jamais de karaoké ni de Noël avec elle. Mais quand elle veut savoir de quoi il est mort, ses proches restent dans le vague. C'est presque par hasard qu'elle va découvrir qu'il n'est pas mort de mort naturelle. Elle pense d'abord qu'il a été assassiné, mais peu à peu comprend qu'il n'avait plus la force de vivre et que cette mort était son choix. Il lui faudra beaucoup de temps pour l'admettre et pour affronter le regard des autres.
Sur un sujet très difficile, l'auteur nous propose un récit pudique, tendre, drôle parfois et surtout très juste. Les différentes réactions de Juliette sont bien abordées. Quand elle comprend ce qui s'est passé, elle en veut d'abord à son père de les avoir abandonnés, puis à sa mère d'avoir été la cause de ce drame, puis peu à peu elle s'efforce de comprendre les raisons du geste de son père, jusqu'à essayer de le défendre et de l'expliquer aux autres.
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VLEEL 214 Rencontre littéraire avec Isabelle Aupy et Isabelle Rossignol, Éditions du Panseur