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EAN : 9782842631413
160 pages
Le Dilettante (24/08/2007)
3.27/5   51 notes
Résumé :
Cela sonne comme un arrêt : la dernière photo. Comme il y a le dernier verre, le dernier jeton ou l’ultime message.

Graff invente la forme neuve de la roulette russe : l’objectif à l’œil, comme le canon tout contre la tempe. On presse : y a-t-il une vie, passé le couperet de l’ultime clic ?

Jeu, set et match ? Neigel, le héros, se cogne à tous les angles d’un deuil amer, celui de M. Un jour à Rome, Méphisto, entendez un sieur Giancarl... >Voir plus
Que lire après Il ne vous reste qu'une photo à prendreVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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A l'occasion du Swap Les cinq sens en éveil, Yuya m'avait offert « Il ne vous reste qu'une photo à prendre » de Laurent Graff, un court roman d'une centaine de pages. Un titre bien mystérieux qui a piqué ma curiosité car j'aime la photographie et m'y intéresse. Je dois dire que j'ai tendance à me méfier des romans trop courts, je crains qu'ils ne soient pas assez profonds ou aboutis. Mais celui-ci a tenu mes inquiétudes à distance et je l'ai dévoré en peu de temps. Ce petit conte philosophique et poétique intemporel m'a attendrie.

On y fait la connaissance du narrateur de ce récit, un quinquagénaire désabusé, affecté par la mort de la seule véritable femme qu'il ait jamais aimée, survenue vingt ans auparavant. Passionné par la photographie pendant sa jeunesse, elle a été pour lui d'un immense secours pour immortaliser ses derniers instants avec sa femme, condamnée par une maladie incurable. Après son décès, inéluctable, il a rangé son appareil photo pour ne plus jamais le ressortir. Puis il est complètement passé à côté de sa vie : il a voyagé, collectionné les femmes, tout eu, tout vu, tout fait, mais sans jamais atteindre le bonheur, perdu à jamais en même temps que sa femme. Jusqu'au jour où son chemin croise celui de Clara. Clara, avec laquelle il une relation calme et rassurante. Clara, qui l'emmènera en Week End à Rome où il fera la rencontre d'un mystérieux individu et de son étrange et grave ultimatum : « Il ne vous reste plus qu'une photo à prendre ».

Cette histoire légère est le prélude à une réflexion plus profonde et plus poussée sur des thématiques universelles telles que la peur de l'oubli et l'angoisse de la mort. La photographie est ici présentée comme une façon de se protéger et de se prémunir contre ces angoisses. L'auteur nous livre, sous la forme d'un jeu en groupe, une étude comportementale. Nous observons les réactions de différents protagonistes face à un ultimatum inattendu. Regroupés autour d'un défi, des individus tous très différents se lancent dans un voyage improvisé afin de choisir ou de trouver leur « dernière photo » à prendre. On aperçoit des bribes de leurs vies et de leurs histoires, on découvre une petite facette de chacun de ces individus tandis que l'auteur leur ménage quand même une part de mystère, un jardin secret qui nous reste clos.

Il s'agit d'un petit roman tendre, intelligent et poétique sur la vie et sur la difficulté d'en profiter pleinement – et pas systématiquement à travers un objectif -, sur le temps qui passe et la nécessité de l'immortaliser. Une lecture douce et sensible, un brin fantastique.
Lien : http://www.livressedesmots.c..
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M. est morte il y a vingt ans et Alain Neigel a arrêté le jour là de prendre des photos. Il s'en portait très bien et n'envisageait pas de reprendre la photographie. Lorsque Clara, sa nouvelle compagne avec qui il va partir en week-end à Rome, le pousse à ressortir son vieil appareil, il finit par acheter une pellicule de 24 poses pour lui faire plaisir. Arrivé sur place, ils profitent de toutes les attractions touristiques possibles, jusqu'à ce qu'un homme lui glisse une carte de visite dans les mains et un message à l'oreille : Il ne vous reste qu'une photo à prendre... Accompagné de quatre autres joueurs, ils vont devoir décider de leur dernière photo : une photo pour résumer leur vie, une photo intime, une photo pour rien, une photo ratée, un souvenir, chacun est libre de son choix.

On referme le livre avec une impression de livre très léger, de manque de substance, un peu déçu au premier abord. Et puis on y réfléchit. Quelle serait MA dernière photo ? Et là on se rend compte que finalement, ce petit livre qui semblait léger, soulève des questions intéressantes pour tout amateur de photographie : vaut-il mieux vivre l'instant ou l'immortaliser sur la pellicule ? Avoir une photo des derniers instants de la personne aimée suffit-il à la faire revivre éternellement ? L'arrivée du numérique a-t-il réellement tué la valeur unique de la photo argentique ? Et cette dernière photo, que révèle-elle sur nous-même ?

Au final donc, un petit livre vite lu, léger, pas transcendant, mais qui amène quand même son lot de questions. Et moi, je n'ai toujours pas de réponse : Il ne vous reste qu'une photo à prendre. Laquelle prendriez-vous ?
Lien : http://www.tulisquoi.net/il-..
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Lors d'une escapade à Rome, près de la fontaine Trévise, un mystérieux personnage propose un jeu : "Prendre la dernière photo".
Le lendemain un mini-bus vient chercher les candidats et les emmène loin de la ville. Peu à peu on ressent une certaine préoccupation et gravité.
En tout cas ce n'est pas anodin ... et le lecteur en vient à se demander quelle serait sa dernière photo ?
Avec beaucoup de sensibilité, et dans un style simple, Laurent Graff nous fait part de ses réflexions sur l'abondance de photos, sur la mort, sur le souvenir.
Un roman plaisant à lire même si, à mon goût, la fin est un peu trop allégorique.
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Il ne vous reste qu'une photo à prendre est une histoire qui tend vers le fantastique. L'écriture est très simple, très belle, sans fioritures. La dernière photo peut être une fin mais aussi un commencement, c'est ce que je retiens.
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Malgré le sujet qui pourrait paraître anodin, Laurent Graff nous livre une histoire assez profonde et nous plonge dans une réflexion sur nos propres vies ainsi que sur nos peurs, principalement la peur de la mort qui nous pousse à dégainer notre précieux appareil photo, aujourd'hui devenu un compagnon quotidien, et à immortaliser frénétiquement tout ce qui peut l'être...
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Ce cliché ultime restant à prendre était tout autre, avait une valeur très différente. L’enjeu était à la fois personnel, intime, et universel, incluant l’histoire particulière du photographe et le monde dans sa globalité; d’un intérêt intemporel, présent, passé, futur, comme une image unique destinée à nous représenter aux yeux d’une civilisation extraterrestre. La photo, avec toute sa charge de solennité imposée, sera hautement symbolique, humainement déterminante. Elle devra être douée d’originalité, marier l’évidence et la surprise. Elle pourra être anecdotique avec la force édifiante d’une fable; panoramique avec l’intensité sourcilleuse d’une nature morte. Elle sera une tentative de synthèse, une démonstration, une célébration, un hymne. Depuis toujours, l’homme a ambitionné d’écrire Le Livre, de peindre Le Tableau, de composer La Musique, de réaliser Le Film; ce sera La Photo. Moi, Alain Neigel, simple photographe amateur, j’en donnerai ma vision, apporterai mon humble contribution à son édification. J’allais devoir faire un choix, éliminer ce qui ne me paraîtrait pas essentiel, ou pas assez, avec l’envie, l’espoir, l’exigence, de trouver mieux, jusqu’à ce que je décide que ceci, qui était devant moi, que je voyais, serait ma photo. Dans ma chambre d’hôtel, je commençais à y réfléchir. Défilait devant mes yeux, comme un kaléidoscope, toute une théorie d’images convoquées par la pensée.
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Eros se leva et sortit la tête par le toit ouvrant. Au moyen de son téléphone portable, il visionna sur écran le paysage qui défilait, comme s’il ne pouvait pas voir de ses yeux sans passer par un filtre. Je me rappelai le temps où, moi aussi, je m’abritais derrière un appareil photo, préférant à la réalité immédiate, la mise en image de cette réalité, comme une mise à distance, une prise de recul. Combien de fois j’ai porté à mes yeux mon appareil pour me cacher d’un spectacle que je ne savais voir ? Derrière chaque photographe, il y a, en fin de compte, un grand timide qui a peur d’être au monde nu et désarmé. Les appareils ressemblent à des masques, des loups de bal costumé, derrière lesquels on se dissimule. Les photos sont des actes manqués, des paroles sous silence, des baisers refoulés, des sourires figés, des yeux qui se ferment.
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Les photos n'ont plus ce caractère crucial et définitif qu'elles avaient du temps de la photographie argentique. Bonne ou mauvaise, une photo était irrévocable et était décomptée de la pellicule. Le développement du film révélait de manière implacable, dans l'ordre chronologique, images réussies et images ratées ; impossible d'échapper à la sentence et aux statistiques.
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Les photos sont des actes manqués, des paroles sous silence, des baisers refoulés, des sourires figés, des yeux qui se ferment.
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Derrière chaque photo, par-delà le plaisir et la joie, il y a la peur, peur du temps qui passe, de sa fugacité, peur de voir puis ne plus voir,vivre puis ne plus vivre, avoir vécu et n'en avoir nulle trace démonstrative, nul souvenir tangible; derrière chaque photo, il y a la peur de mourir, et la preuve de notre mort
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