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EAN : 9782246800262
320 pages
Grasset (09/01/2013)
3.18/5   65 notes
Résumé :
Antonin Dampierre, la trentaine soignée, est un garçon normal. Ou presque. Il travaille dans une agence immobilière de luxe jusqu'au jour où, ratant une vente à cause de deux ivrognes, il rosse l'un deux à mort. Illumination ! Notre purificateur commence alors sa quête hallucinée dans le Paris des naufragés où il croise la route d'Isolde. Cette héroïne de l'humanitaire parviendra-t-elle à le sauver de lui-même ? La Maison des Anges est un polar du bitume qui nous em... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
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Décidément j'aime mieux Pascal Bruckner en essayiste qu'en romancier.
Le dernier roman de Bruckner nous fait plonger dans les bas-fonds de Paris sans jamais avoir espoir de remonter à la surface!
Antonin est une sorte de anti-héros du début du 21ème siècle.
Deux clochards ayant fort inopinément fait capoter un contrat important pour l'agence immobilière dans laquelle il travaille, Antonin décide de "nettoyer" Paris c'est-à-dire de supprimer les individus qui sont selon lui "irrécupérables".
Se prenant pour un justicier des temps nouveaux, il va "infiltrer" les associations humanitaires pour mieux débusquer ses futures victimes.
Il va ainsi rencontrer une femme très reconnue dans ce milieu, la diva de l'humanitaire, un mélange de Mère Théresa et de Pasionaria.
Son travail de "nettoyage" peut ainsi commencer mais les déconvenues vont vite arriver.
Livre à recommander seulement pour ceux qui aiment l'humour très noir, on navigue dans la provocation et un portrait apocalyptique de notre capitale.
Un héros vraiment pas sympathique et des sentiments peu nuancés...
Une grosse déception au total...
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Agent immobilier à Paris, spécialisé dans l'appartement de luxe, Antonin n'a jamais prêté attention au deuxième visage de la ville-lumière, celui de la misère et de la déchéance humaine, jusqu'au jour où un clochard aviné (présence incongrue dans ce quartier chic telle une verrue sur un beau visage) lui fait manquer une vente. Emporté par la colère, il le roue de coups, le laissant pour mort. Ce geste va être l'élément révélateur de sa vie : il décide d'être l'ange purificateur en débarrassant la ville de ses plaies purulentes. Mais une rencontre va bouleverser sa croisade.

Après avoir récemment parcouru les bas-fonds de New York dans "La Promesse des Ténèbres" de Chattam en compagnie du peuple-taupe, me voilà arpentant ceux de Paris où Bruckner nous parle aussi du peuple des Ténèbres et des hommes-taupes. Similitude des termes mais, ici, le thriller policier laisse place au thriller social.
Avec cet auteur que j'avais déjà apprécié dans "Les voleurs de beauté", l'humour du départ, lorsqu'il nous conte la vie bien rangée (au propre comme au figuré) du héros, fait rapidement place à l'horreur. A travers des descriptions absolument trashs il va nous faire toucher du doigt la décadence humaine, avec ses odeurs, ses maladies, ses pires humiliations.
D'une écriture qui reste toujours classieuse, Pascal Bruckner dépeint l'autre côté du miroir, des hordes de pickpockets roms à la survie de ceux que la société a rejetés, en passant par les organisations humanitaires. Il en profite d'ailleurs pour régler quelques comptes avec certains défenseurs des pauvres plus médiatiques que sincères. C'est un roman fait pour choquer notre bonne conscience, pour nous faire réaliser que détourner les yeux du clochard du coin de la rue, c'est refuser de voir ce que l'on pourrait devenir. Même si je m'attendais un peu à la fin, j'ai trouvé le sujet amené de façon très originale et je terminerai par une phrase du livre tirée d'un poème de Jacques Prévert :
"Je vous salis, ma rue, pleine de crasse."
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Antonin est un jeune homme bien. Maniaque de la propreté, il a une petite amie ravissante et un emploi bien rémunéré dans une agence immobilière huppée. Son patron fonde de grands espoirs en lui c'est pourquoi Antonin cultive le souci de la performance. Un jour, il attend des gens bien nantis afin de leur faire visiter un appartement dans le cadre de son travail. Cette vente est importante pour le jeune homme car elle confirmera son statut de professionnel performant auprès de son employeur. Mais pas de chance, au moment où le couple de richards débarque de l'automobile, un trio de clochards choisit ce moment pour faire du grabuge et gâcher l'impression favorable qu'Antonin s'est acharné à implanter dans le cerveau des deux acheteurs. Il sait que la vente est ratée et développe à ce moment une haine sans bornes pour tous les clochards qui déparent la ville de Paris. Cette haine se mue en croisade qui entrainera Antonin dans une descente aux enfers effroyable parsemée de créatures toute plus répugnantes les unes que les autres et dont l'issue…

Une fois encore, Pascal Bruckner traite du thème de l'itinérance, thème déjà exploité dans un autre de ses livres « Parias » dont l'action se situe en Inde. le contraste entre la haute bourgeoisie et les bas-fonds est sans cesse mis en valeur que ce soit par la description de la vie d'Antonin comparativement à la survie pénible des clochards s'abritant péniblement du froid dans des abris de fortune ou dans le métro.

C'est un récit assez amusant au début mais qui devient extrêmement dur au fur et à mesure de la lecture pour se transformer en véritable cauchemar. J'ai trouvé que l'auteur poussait un peu trop loin les descriptions de loques humaines et les habitats sordides dans lesquelles elles se réfugient. Et que dire des descriptions d'odeurs, de maladies physiques et mentales qui affligent les pauvres errants les rendant repoussants aux yeux des gens biens. L'auteur décrit aussi la façon d'opérer des bandes de voleurs à la tire qui hantent les rames de métro. Bref, c'est le Paris des bas-fonds, de la misère humaine la plus sordide, de la déchéance sans espoir de réhabilitation qui tisse la trame de ce livre que j'ai lu pourtant sans vouloir quitter avant de connaître le destin du jeune homme bien aux prises avec ses démons et ces créatures monstrueuses dont il a fait son obsession.
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Ce qui m'a touché dans la découverte de cet auteur, c'est le contraste saisissant entre une écriture recherchée, riche et presque élitiste et l'univers exploré.

C'est assez surprenant de trouver des descriptions extrêmement élaborées à côté des phrases qu'on dirait sorties d'un manuel de philosophie.
Tout cela rajoute un charme à l'intrigue et donne envie d'en savoir plus.

Jolie découverte!!

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Sus aux misérables, aux gueux, aux clochards, aux SDF, qui défigurent Paris ! Dans sa dernière fable moderne, La maison des anges, Pascal Bruckner n'y va pas avec le dos de la spatule. Et peu importe si la descente aux enfers de son personnage principal, bien décidé à exterminer la "vermine" de la Capitale, ait un taux de crédibilité très bas. Ce n'est qu'un prétexte pour un romancier très remonté qui a écrit un thriller social suffisamment bien agencé pour que l'on passe au-dessus des ficelles du récit, un tantinet voyantes. Bruckner a des comptes à régler, il déverse sa bile sur la bonne conscience de certain hérauts de l'humanitaire et des défenseurs de la veuve et de l'orphelin quand ces derniers campent sur le bitume. Il use d'un ton de pamphlétaire, excessif au possible, dans une verve quasi célinienne, toutes proportions gardées, car l'auteur est trop poli pour s'abandonner à une verve sans limites. Politiquement incorrect et provocateur, La maison des anges voit son cynisme tempéré par une bonne dose d'humanité qui semble plus ou moins forcée. Si l'on en oublie l'aspect volontairement ambigu du message, le livre peut s'apprécier pour son écriture précise et chirurgicale. Il faut un certain talent pour mener à son terme une intrigue aussi improbable que celle de la maison des anges.
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critiques presse (7)
LaPresse
29 mars 2013
Les sans-abri et miséreux poursuivis par Antonin nous plongent dans un monde de vomi, d'ordures et de puanteur. C'est un roman coup-de-poing, audacieux et qui donne froid dans le dos. La charge est directe et violente.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Actualitte
18 mars 2013
Peinture sans concession de l'extrême pauvreté ? Difficile à dire, tant les personnages sont impossibles à prendre au sérieux très longtemps. Ce qui crée un drôle de déséquilibre avec le réalisme cru de certains passages.
Lire la critique sur le site : Actualitte
LaLibreBelgique
05 février 2013
C’est un roman noir que Pascal Bruckner dédie aux habitants, sans toit ni loi, du ventre de Paris. Trempant sa plume dans l’extrême misère humaine pour en décrire avec une précision dermatologique les moindres stigmates.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
LesEchos
22 janvier 2013
Sous une trame romanesque bien ficelée, l'évocation du Paris des sans-abri et des grands écorchés de la vie. [...] Bonnes âmes s'abstenir.
Lire la critique sur le site : LesEchos
Lexpress
21 janvier 2013
Malgré une écriture parfois un rien relâchée (son péché mignon) et quelques provocations convenues, ce portrait d'un Paris aussi contrasté que les meilleures intentions appuie là où ça fait mal. Et ça fait du bien !
Lire la critique sur le site : Lexpress
LePoint
15 janvier 2013
La maison des anges est un roman à thèse qui interroge le lecteur sur la place des sans-abri dans la ville, questionne le regard des citadins sur les hommes et les femmes invisibles de leurs trottoirs, et sur les névroses de chacun d'entre nous. Un roman qui fait froid dans le dos.
Lire la critique sur le site : LePoint
Lexpress
08 janvier 2013
Enorme ? Oui. Outrancier ? Aussi. Sujet à polémique ? Bien sûr. Et pourtant, le lecteur entre sans effraction dans cette Maison des Anges. Qui a le mérite et la vertu d'appuyer là où ça fait mal, et de mettre en lumière l'ambivalence et l'hypocrisie de tous, des cyniques aux charitables, des bobos aux humanitaires
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (35) Voir plus Ajouter une citation
Il admirait cette grande bourgeoise qui avait dédié sa vie aux déshérités. Quand la plupart se précipitent sur les plages turquoise, voguent sur des yachts, elle côtoyait les bidonvilles, les va-nu-pieds.
Elle était la beauté au service de la bonté.
Elle avait trahi sa classe pour se mettre au service des humiliés, sa famille pour passer à gauche, la gauche pour lui imposer son patronyme extravagant qui fleurait bon le désuet wagnérien, vaguement néonazi.
Elle fascinait, agaçait tous les camps.
Avec ça, tellement à l'aise dans les bas-fonds comme sous les ors des palais.
Elle avait cette grâce des aristocrates pour qui tout le monde, prince ou valet, est un proche.
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Les parents de gauche produisent souvent des enfants conservateurs : ayant chanté la révolte, ils voient les petits obéir au pied de la lettre et faire le contraire de leur enseignement. Ils étaient progressistes, leurs rejetons seront réactionnaires. Ils vantaient la chute des tabous ? Leurs descendants deviennent puritains. Horrifié par l'exemple de son père et sa mère, Antonin décida très tôt d'abandonner la politique et l'amour. La première parce qu'elle rend idiot, le second parce qu'il égare les êtres.
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Le meilleur moment dans l'amour, a dit Clemenceau, c'est quand on monte l'escalier. Mais non, corrigeait Antonin, c'est quand on les redescend ou que l'autre prend congé. Il vantait à Monika les mérites du LAT, un acronyme anglo-saxon : Living Apart Together, vivre ensemble séparés, chacun dans son appartement. Elle détestait ces théories fumeuses où elle ne discernait qu'un refus très masculin de s'engager. Il l’aimait bien mais à petites doses. Il fractionnait son cœur comme des parts de gâteau.
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Sous la surface scintillante de Paris, ses artères animées, existe le réseau complexe des égouts, des lignes entrelacées du métro, des catacombes, des conduites de gaz, de téléphone, d'électricité. Et, sous ce dédale de couloirs, de tunnels, se déploie un madrépore colossal, tout un paysage de gouffres et de pertuis, une véritable termitière, à peine répertoriée sur les cartes, des précipices taillés dans des falaises, de sombres cavernes aux étroits goulets, des lacs souterrains creusés dans le calcaire, le gypse, le grès. paris ressemble aux valises truquées des magiciens ou des contrebandiers, c'est une ville à double, triple fond.
Commenter  J’apprécie          50
Avec le clochard, la compassion n’est jamais loin de la violence, la charité de la haine. On ne pardonne pas à celui qui s’abaisse de vous abaisser en même temps, de vous tirer vers la fange. Dans sa perdition, il suscite en nous une sorte d’horreur sacrée puisqu’une mince frontière sépare la vie courante de l’abjection. Il incarne la fascination du gouffre.
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Au programme :
• Recherche bien-être éperdument On revit quelques uns des meilleurs moments de l'émission où il a été beaucoup question de santé et de bien-être avec notamment les conseils avertis de philosophes, de sociologues, Raphaël Enthoven, Pascal Bruckner, Christophe André, Perla Servan-Schreiber mais aussi ceux de Michel Cymès.

• Très chers parents Des artistes qui rendent hommages à leurs parents, Daniel Guichard, Michel Denisot, Salvator Adamo, Catherine Frot, Bernard Hinault, Elie Semoune... ou qui sont devenus parents et que cette nouvelle responsabilité a inspiré Jamel Debbouze, Daniel Auteuil, Gérard Jugnot et son fils Arthur, Matt Pokora, Miou-Miou et Manu Payet se sont confiés
+ Lire la suite
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