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EAN : 9782267029062
360 pages
Christian Bourgois Editeur (12/11/2015)
4.14/5   7 notes
Résumé :
Dans ce volume, Enrique Vila-Matas a souhaité regrouper des nouvelles et des textes courts, inédits pour certains, d'autres étant déjà parus dans des recueils précédents, afin de leur donner une nouvelle visibilité, de faire émerger une autre signification liée à cette nouvelle juxtaposition. Sont ainsi mis en relation des textes issus d'Une maison pour toujours, Explorateurs de l'abîme, Suicides exemplaires, Enfants sans enfants et d'autres inédits en français.
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Par le biais de ses nouvelles, j'aborde pour la première fois l'écrivain catalan Enrique Vila-Matas, suite aux billets enthousiastes d'une amie babeliote.
Dés la première, « La Houle », je suis sous le charme, une prose intelligente et espiègle, d'un humour décalé. Matas joue à entremêler le réel et la fiction, cette fine ligne de démarcation entre la littérature et la vie dont il se délecte, et nous avec.
Il poursuit avec « Villa Mirador », un homme qui devient du jour au lendemain “plus personne”, et se confie au téléphone à notre narrateur, choisi au hasard dans l'annuaire. Non, ce n'est pas de la SF ou du fantastique, beaucoup plus subtil, le charme fou des identités interchangeables.....
Dix-huit récits inégales en longueur, plus ou moins “noirs”, imprégnés de folie, où le suicide est souvent au rendez-vous et l'ombre de Franco s'y reflète de temps en temps. le tout servi d'une intrigue dont la structure aérienne, réjouit, amuse et fait réfléchir. Mes préférés étant, “Dante t'envoie le bonjour”, un bonjour qui va coûter cher, “Le vampire amoureux”, Nosferatu brisé et en extase devant la beauté du mal parfait, “Souvenirs inventés”, sublimes réflexions sur la Vie, le métier d'écrivain et la littérature, et “La modestie”, les mémoires d'un voleur de phrases d'autobus. Mais je ne peux, ne pas mentionner la nouvelle avec Sophie Calle, “ Parce qu'elle ne l'a pas demandé “. Calle, voulant simplement changer de vie, demande à Vila-Matas, « .....toi, tu écris une histoire et moi, je la vis. », une aventure rocambolesque dans les dédales de l'imagination.

Les amateurs d'action doivent ici passer leur chemin. Ces histoires sur la vacuité et le tragique de l'existence ne mènent nul part, pourtant on s'y accroche comme une moule à son rocher. Une première lecture de Vila-Matas qui me fait penser aux tableaux de Magritte ( même les titres des tableaux et ceux des nouvelles sont dans la même veine), tous les ingrédients y sont: l'humour décalé, l'absurde, le trompe l'oeil...inutile de chercher la réalité derrière, elle n'existe pas, derrière c'est l'immense vide de notre condition mortelle......pour autant aucune tristesse.

“....je ne voulais pas faire un pas de plus dans l'abîme du vide et passer de la littérature à la vie. Plus encore, je ne souhaitais pas laisser mon écriture dans ce trou ténébreux qu'on appelle la vie.”
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Découvert un peu par hasard aux détours d'un rayon de littérature espagnole d'une librairie bruxelloise férocement indépendante, comme le gérant la définit, me voici de plus en plus conquise par l'univers de Vila-Matas.

Qui, il faut le dire, ne se renouvelle guère et l'on retrouve les mêmes thèmes, voire les mêmes scénarios d'histoire d'un livre à l'autre. Pour le plus grand plaisir de l'amateur de littérature. Et à celui-ci, je conseillerai de courir découvrir cet auteur. En revanche, l'amateur de grandes aventures ferait mieux de passer son chemin et à l'amateur lectures légères de fuir loin d'ici.

Dans cet opus, l'auteur a rassemblé pour les réorganiser autrement, des nouvelles prises, éparses, dans d'anciens recueils. Elles parlent toutes, comme d'habitude, du métier d'écrire et de l'auteur, à peine déguisé. L'ombre du Docteur Pasavento se camoufle difficilement derrière la plus grande nouvelle 'Ce qu'elle ne m'a pas demandé'.

D'un humour tout à fait décalé, très souvent surréaliste, et qui flirte avec une certaine folie. Une autre manière de nous conseiller de ne pas nous prendre au sérieux. Leçon à suivre, assurément.
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
..... j’ai entendu l’écrivain italien Antonio Tabucchi dire que, dans une certaine mesure, la littérature est comme le message de la bouteille (ou les messages de ce panneau de taverne) car elle aussi dépend d’un récepteur ; en effet, comme nous savons que quelqu’un, une personne indéterminée, lira notre message de naufragé, nous savons que quelqu’un lira notre écrit littéraire, quelqu’un qui, plus que destinataire, sera complice dans la mesure où ce sera forcément cette personne qui conférera un sens à l’écrit. Ce qui permet à chaque message d’avoir toujours des rajouts, de nouvelles significations, de croître, d’entrer en résonance. Et c’est précisément ce que la littérature a d’étrange et de fascinant : ne pas être un organisme statique, mais quelque chose qui, à chaque lecture, est sujet à des mutations, se modifie constamment.
(Souvenirs inventés )
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Je me suis dit qu’en fait cette tension entre littérature et vie avait été dès le départ, à partir de Cervantès, le type de débat développé par le roman. Ce qu’on appelle roman est en fait ce débat.
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En tournant à un autre coin de rue et en me faisant fouetter plus violemment que jamais par le vent, je constatai quelque chose que je soupçonnais depuis longtemps. Nous sommes trop semblables à nous-mêmes, et nous courons le risque de finir par trop nous ressembler. À mesure qu’on avance dans la vie, les mêmes manies, le même personnage insignifiant se figent.
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.....c’est ce qui, très souvent, nous arrive aussi quand nous tirons des conclusions : nous cherchons au loin des causes qui sont en général tout près, en nous-mêmes.
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Je ne sais pas très bien ce qui m’attend, mais j’y vais en riant.

Stubb, dans Moby Dick.
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Videos de Enrique Vila-Matas (12) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Enrique Vila-Matas
En dialogue avec Tiphaine Samoyault Interprète : Manuela Corigliano
Un narrateur en panne d'inspiration se remémore ses années de bohème à Paris. La dèche, la mansarde, les petits trafics d'herbe : l'attirail classique de l'écrivain romantique qui aspire à la gloire d'Hemingway. Paris est une fête, c'est bien connu… En proie au doute, il commence à observer des signaux qui le ramènent invariablement à l'essence de l'écriture. Depuis la mystérieuse chambre 205, du modeste hôtel de passe Cervantes à Montevideo, mise en scène par Julio Cortázar, les symboles se succèdent, reliant Paris à Cascais, Montevideo à Reykjavik et Saint-Gall à Bogota, qui tous témoignent de l'impossibilité de l'écriture à raconter la vie. En revanche, on peut entrer dans l'espace de fiction pour transformer la vie en littérature. de digression en digression, on est happé dans un vertigineux vortex, ébloui par l'intelligence du propos, la générosité de l'auteur envers ses pairs, la finesse de son humour et une autodérision à toute épreuve.
Immense écrivain, Enrique Vila-Matas est traduit dans une quarantaine de langues et s'est vu attribuer les plus prestigieux prix à travers le monde.
À lire – Enrique Vila-Matas, Montevideo, trad. de l'espagnol par André Gabastou, Actes Sud, 2023.
Son : Jean-François Domingues Lumière : Patrick Clitus Direction technique : Guillaume Parra Captation : Claire Jarlan
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