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EAN : 9791021054677
272 pages
Tallandier (05/01/2023)
4.02/5   28 notes
Résumé :
Réalisé par des milliers d’experts de toutes nationalités et adopté par les gouvernements à l’ONU, le rapport du Giec fait consensus. Sylvestre Huet, journaliste spécialiste des questions climatiques, le synthétise et le décrypte afin que chacun puisse y avoir accès.

Canicules à répétitions, incendies incontrôlables, hausse du niveau des océans, ravages dans la biodiversité, sécheresses, inondations et cyclones dévastateurs… Le climat évolue depuis pr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique


Extraordinaire. Limpide, accessible et précis.
À lire absolument.
On comprend les enjeux politiques de coopération pour les 50 ans qui viennent.

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Le Giec est le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat. En anglais, c'est l'ICPP (𝐼𝑛𝑡𝑒𝑟𝑔𝑜𝑣𝑒𝑟𝑛𝑚𝑒𝑛𝑡𝑎𝑙 𝑃𝑎𝑛𝑒𝑙 𝑜𝑛 𝐶𝑙𝑖𝑚𝑎𝑡𝑒 𝐶ℎ𝑎𝑛𝑔𝑒).

À la fin des années 70, les premiers rapports insistants sur le changement climatique attire l'attention des politiques. On prévoit d'organiser pour 1992 un premier Sommet, à Rio de Janeiro : le 𝑆𝑜𝑚𝑚𝑒𝑡 𝑑𝑒 𝑙𝑎 𝑇𝑒𝑟𝑟𝑒.

Problème, il s'agira d'y aborder des questions environnementales et... les politiques n'ont pas de document synthétique qui fasse consensus.

Le G7 ne voulait pas devoir prendre à Rio des décisions qui n'auraient pas été scientifiquement établies. Mais ils ne voulaient donc non plus que les scientifiques travaillent de manière indépendante, hors de leur contrôle. Cela aurait pu les rendre influençables à des aspirations écologistes. C'est pourquoi le Giec a été conçu comme un travaille scientifique mais sous contrôle de l'ONU et des politiques. C'est encore pourquoi les rapports du Giec présentent dans leurs premières pages un "résumé pour les décideurs" (𝑝𝑜𝑙𝑖𝑐𝑦 𝑚𝑎𝑘𝑒𝑟𝑠) : les politiques valident chacune des phrases qui s'y trouvent. Ils s'assurent donc que le travail est impartial - mais ce faisant, ils attestent avoir connaissance des travaux et ne peuvent dégager leur responsabilité.

Le Giec est donc né à la fin des années 80 à la demande du G7 (Mitterrand, Reagan, Thatcher, Kohl + Italie, Japon, Inde).

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6 Rapports ont été remis depuis sa création par le Giec (1990, 1995, 2001, 2007, 2014 et 2022). Les rapports n'ont cessé de grossir en taille (1500 pages en 1990, plus de 7 000 pages en 2022).

Les Rapports du Giec ne présentent pas d'études nouvelles (sur le climat), mais une synthèse évaluative des articles parus sur le climat. C'est un travail de tri, d'évaluation, de qualification et de synthèse. Les scientifiques qui prennent en charge la coordination d'un groupe de travail sont détachés de leur organisme d'appartenance pour mener ce travail à plein temps durant des mois, parfois des années. Pour crédibiliser encore les rapports, un langage codifié est chargé d'évaluer le degré de confiance que l'on peut accorder aux propositions énoncées (très élevé, moyennement élevé, peu élevé, etc).

Il est indiqué d'emblée que "dans la plupart des pays étudiés", "plus on est soucieux de l'environnement et plus on fait confiance au Giec". Ce n'est pas le cas aux États-Unis qui se distinguent : si l'on vote pour les démocrates, on fait confiance au Giec, si l'on vote pour les Républicains, on s'en méfie.

On comprend donc le climatoscepticisme comme un refus d'aller vers ce que la lutte contre le réchauffement climatique impose : la coopération, la réduction des inégalités, la mise en place de politiques communes, etc. En un mot, les politiques de droite (indépendance, libéralisme, création d'inégalités pour générer des flux financier, etc) sont d'autant plus climatosceptiques qu'elles sont à droite. La conclusion de l'ouvrage, dans le Groupe III, qui traite des recommandations, l'énonce clairement : il faut mettre en place des politiques de coopérations et de cohésion sociale sans quoi la lutte contre le réchauffement climatique ne pourra se mettre en place.

On comprend aussi d'emblée les controverses au sujet du Giec : est-il politisé ou non ? La réponse est clairement : non, pour ce qui est des données brutes et des connaissances ; mais oui, en ce que tous les rapports engagent les États signataires. Aucun État cependant ne peut suspecter le Giec de compromission puisque tous en signent les "résumés pour les décideurs".

Enfin, on est surpris de lire que le Rapport de 1990 attestait certes un réchauffement climatique, mais comme les valeurs étaient faibles (+0,3°C à +0,6°C), il n'était pas affirmatif sur la responsabilité humaine : il précise qu'il pourrait s'agir d'une variation naturelle de la décennie 1990.

Ce n'est donc qu'à partir de 1995 que la responsabilité humaine (on dit anthropique) du réchauffement climatique est attesté. (1995 est l'année de la COP1 à Berlin).

On comprend donc encore pourquoi il a fallu tant de temps avant que des décisions politiques fortes soient prises (Résolution de l'ONU sur les Objectifs de Développement Durables de 2015 ; Accords de Paris de 2015 ; COP28 de 2023 sur l'arrêt de l'usage des énergies fossiles), alors qu'on lit ici ou là que l'effet de serre est connu depuis 2 siècles, que le rôle du CO2 est connu depuis 100 ans, que des rapports (Bruntland, Stockholm) attiraient l'attention dès les années 70 : c'est que, tout simplement, la certitude de la responsabilité humaine n'est acquise que depuis 1995.

Il n'y a donc pas de fatalisme, de laxisme ou d'inconscience : établir les connaissances a pris du temps ; et il y a urgence maintenant à agir en connaissance de cause : le réchauffement climatique est la conséquence directe de l'émission massive de CO2, et il importe d'arrêter par tous les moyens pacifiques ces productions de CO2. Cela requiert de la coordination, de la cohésion et de la coopération.

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Chaque Rapport du Giec comporte 3 Contributions, réalisée chacune par un Groupe de Travail. le Groupe I synthétise les savoirs sur la physique du climat (les données brutes, d'hier, d'aujourd'hui, de demain). Les donnés sont indubitables.

Le Groupe II rassemble les données sur les impacts, les adaptations nécessaires et les vulnérabilités que le changement climatique met en évidence. C'est un travail plus sociologique que physique. Les données chiffrées en terme de coût sont plus difficile à appréhender.

Le Groupe III vise à proposer des recommandations pour atténuer le changement climatique. Il est cependant interdit au Giec de "donner des conseils". Les contributeurs doivent se limiter à donner des pistes de travail. C'est un travail plus politique puisque, comme indiqué, la lutte contre le réchauffement climatique, parce qu'il nécessite la mise en place de coopérations, de régulations, de coordination, implique une politique "gauchisée". Il s'agit donc de proposer un langage acceptable par tous.

Depuis 1990 et le premier rapport du Giec, les stations météorologiques sont passées de 2 000 à 40 000. Des satellites ont été déployés. Les mesures sont beaucoup plus importantes qu'il y a trente ans.

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Le Groupe I présente donc les connaissances sur le climat. Il faut forcément faire un choix des chiffres, car ils sont nombreux.

2 400 milliards de tonnes de CO2 ont été émises dans l'atmosphère depuis l'ère industrielle, dont 43 % depuis 1990 [!!!]. Cela a fait passer la concentration en C02 de 280 parties par million en 1750 à 410 ppm en 2019. Cela faisait 800 000 ans que la concentration n'avait plus passé 300 ppm. Pour respecter les objectifs de limitation de la hausse de la température à 1,5°C, nous devons limiter l'émission de CO2 à 300 milliards de tonnes sur les cent ans qui viennent, soit environ 15% de tout ce qui a été émis depuis 1850. C'est donc désormais impossible. « Chaque millier de milliard de tonnes de CO2 émis provoque un réchauffement de la température moyenne planétaire estimé à 0,45°C ». Pour la limite à 2°C, il ne reste que 1 000 milliards de tonnes à produire, au plus, soit 40% de tout ce qui a été produit depuis 1850. L'augmentation de température est déjà de 1,1°C (en 2022). Elle restera donc acquise pour les décennies à venir même si on arrête de produire du CO2 demain.

Le Giec propose 5 scénarios selon les réductions de CO2 qui sont décidées. Seuls les deux plus stricts peuvent limiter la température à 2°C. Mais depuis 2015, c'est le pire scénario qui est suivi. Il prévoit une augmentation de température de près de 5°C en 2100. Les scénarios intermédiaire prévoient +3°C. Il faut voir que c'est l'Arctique qui se réchauffe le plus vite et que +2°C en moyenne, cela signifie +15°C au pôle nord. Cela veut dire que la mémoire de la planète qui est gelée dans la glace disparaît pour toujours. Ailleurs, dans les grandes villes, cela peut dire également +15°C (pas d'aération, pas de vent, des murs en pierre qui retiennent la chaleur, des transports polluants, etc.). Donc 55°C au lieu de 40°C, des périodes de canicule de 2 mois au lieu de 15 jours, etc.

L'époque glaciaire, il y a vingt mille ans (mammouths laineux et Europe sous la glace), avait une température inférieure à 1850 de -4°C. Autrement dit, les +3°C « plausibles », c'est, vers le haut, ¾ de l'écart vers l'époque glaciaire vers le bas. On n'a aucune idée de ce à quoi pourrait ressembler une économie humaine avec un tel écart.

En effat, le CO2 s'accumule dans l'atmosphère sur une fenêtre de 100 ans : ce que l'on produit demain, après-demain, etc, s'ajoute à ce qui est déjà dans l'atmosphère et aggrave le réchauffement. On n'a toujours pas atteint de pic de production. La chaleur s'accumule car le CO2 retient le rayonnement de chaleur du sol qui a été chauffé par le soleil dans la journée. Cette chaleur, qui, normalement, s'échappe vers l'Espace, est retenue dans le CO2 qui rayonne à son tour dans tous les sens, et entre autres, vers le sol et les océans. Ce qui se réchauffe, c'est la lithosphère qui fonctionne comme un système fermé (sol, océans et eaux, glaciers et cryosphère (banquise, etc), atmosphère jusqu'à 8-15 km de haut, soit l'altitude de la vapeur d'eau (nuages)).

Les glaciers n'ont jamais été aussi mince depuis 2 000 ans. La rétractation estivale de la banquise n'a jamais été aussi importante depuis 1 000 ans.

Les océans se sont réchauffés jusqu'à 700 mètres de profondeur. Ils absorbent 90% de la chaleur supplémentaire. le niveau des océans a cru de 20 cm. Dans le pire scénario, il monte d'1 mètre (les Pays-Bas sont submergés). L'oxygène jusqu'à 1 000 mètres de profondeur se raréfie.

On ignore encore comment va se comporter le pergélisol (Permafrost) au Canada et en Sibérie [ce qui est dingue, c'est que le Canada pollue par habitant comme 3 Européen alors qu'ils ont un sol couvert de pergélisol]. On ignore ce qui se passera[it] s'il était relâché massivement. Ce serait irrémédiable pour des siècles.

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Le Groupe II présente les effets du réchauffement.
Par exemple : l'élévation du niveau des eaux dans les delta (Mississipi et Nil) va provoquer le déplacement de millions de personnes : dans un autre endroite aux États-Unis et, pour les Égyptiens, étant donné qu'il y a le désert de Libye à l'est, Israël à l'ouest et le Soudan (chaud et pauvre) au sud, vers le nord (l'Europe). 3 milliards de personnes sont considérées comme particulièrement vulnérables (exposées et peu de possibilité d'adaptation (pauvreté, inégalité, corruption, etc.). C'est pourquoi la lutte contre le réchauffement climatique passe par la coopération et la cohésion et les Objectifs de Développement Durable.

Les inondations seront plus nombreuses, plus fortes (inondations des villes), et déstabiliseront les économies (milliards de coût).

Les mégafeux comme en Australie en 2019-2020 vont se multiplier. Ils aggraveront le réchauffement car ils dégagent beaucoup de CO2 (celui d'Australie a dégagé autant de CO2 que l'Allemagne en un an).

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Le Groupe III propose des moyens de lutter contre le réchauffement.
Les progrès sont : le taux d'accroissement des émissions a ralenti mais atteignent les 60Gtonnes (60 milliards de tonnes) par an : en 5 ans, on a consommé tout ce qui pouvait l'être pour respecter les 1,5°C. 24 pays ont déjà diminué leurs émissions. Il faudrait diminuer de 5% par an pour arriver à 0 en 2100, soit autant que la Covid tous les ans. le charbon a tendance à s'arrêter, mais il y a 2 000 centrales à fermer (2 à 3 par semaine pendant 15 ans) : si on les laisse marcher la durée prévue, on dépasse les 2°C. On déforeste moins qu'avant. Il faut électrifier les transports et ne plus utiliser les moteurs thermiques. Il faut construire des bâtiments à zéro énergie et boiser les villes. Des tarifications et taxes carbones ont été mises en place. Elles ont évité l'émission de 6 milliards de tonnes. Mais il en faut plus et plus chères. Les populations sont de plus en plus sensibilisées. le coûts des énergies renouvelables sont désormais compétitives avec les hydrocarbures. Il faudrait diminuer de 63% les émissions d'ici 2050 par rapport à 2019 pour respecter les 2%. Des technologies sont nombreuses (hydrogène, captage du CO2, énergies vertes, nucléaire, etc).
Comment faire ?
La conclusion pointe que le frein principal est : le capitalisme (ou la volonté de faire du profit en faisant du réchauffement une source de revenu). On rejoint le début : c'est à gauche qu'il faut porter son attention si l'on ne veut pas anéantir la vie sur la Terre.

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En somme, nous avons vingt ans pour arriver à une émission 0 dans le monde et cela veut dire que l'Europe devra faire le double (triple, quadruple ?) d'effort : car l'Amérique du Nord et la Chine sont les émetteurs principaux de CO2 (l'impact diplomatique impliquera forcément les populations) et les centrales polluantes devront être remplacées dans les pays du Sud (et là encore, cela signifie une adaptation de l'économie européenne pour cela). Vaste programme, à l'heure où les populations s'apprêtent à se prononcer sur le projet européen.
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C'est un livre intéressant qui reprend le dernier rapport du GIEC afin de l'expliquer dans les grandes lignes.
On y retrouve bien sûr les raisons du changement climatique, l'évolution possible des émissions des gaz à effet de serre, les conséquences du réchauffement climatique sur les océans, la banquise… mais aussi les solutions pour réduire les émissions des états.
Malgré un objectif de présenter le rapport du GIEC dans un petit ouvrage, le livre n'est pas très agréable à lire. D'abord à cause de son format réduit qui ne permet pas de bien lire les nombreux graphiques présent dans l'ouvrage ; Des graphiques très intéressants mais vraiment trop petits.
Les explications sont plutôt claires mais j'aurai aimé une analyse un peu plus concise .- mais là encore je trouve que c'est le format « livre de poche » qui manque de praticité. Un format « album » aurait permis de proposer un texte plus aéré et des graphiques commentés plus lisibles.
Bref, c'est un ouvrage intéressant, original par son point de vue qui présente les travaux du GIEC ; mais il méritait un format plus en adéquation avec la qualité des textes ; un format plus grand et qui aurait sublimé les graphiques tous détaillées et remarquables.
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Très bon livre qui accompagne le citoyen curieux à la compréhension des enjeux du réchauffement climatique.

Dans le positif, on retiendra une excellente introduction (avec un vrai esprit critique, posant les bonnes questions et une bonne analyse), une grande pédagogie (avec des schémas explicatifs), un vrai travail sur les sources (mentionnées, commentées) et, tout du long, un analyse critique, avec du recul des forces et faiblesses du rapport du GIEC (ex : le rapport a un "mandat" qu'il ne peut pas dépasser, donc il n'y a pas de recommandation politique par ex).

Mais surtout, c'est une lecture "eye opener". Les vérités et constats sont implacables et on n'est pas dans de la science-fiction à horizon "l'an 3501", on se parle de conséquences concrètes en 2030 (donc demain...) et 2050.
Ca fait froid dans le dos et incite à prendre les mesures les plus urgentes dès à présent (je vous incite à faire votre bilan carbone sur "Nos gestes climat" et à découvrir les suggestions d'action pour le réduire).

Pour améliorer encore plus le bouquin, je me suis noté les points suivants :
1) traduction améliorable, avec certains passages peu compréhensibles (ça sent le mot à mot)

2) la structure et la progression est parfois peu claire, on passe d'un sujet A à B, puis on revient à A, puis C, puis on revient à A puis B. L'auteur a sûrement voulu respecter la progression du rapport du GIEC mais je trouve que ça aurait mérité un vrai traitement par thème, car il y a beaucoup de redites

3) Style parfois peu agréable, avec des listes d'impact (ex : "avec des conséquences sur les milieux aquatiques, forestiers, urbains, agricoles, maritimes, etc.) ou des recommandations un peu "yakafokon" (trop généralistes, il faudrait des exemples concrets)

4) Schémas et illustration trop petits, c'est très dommage. Un ouvrage de plus grande taille aurait été apprécié

En clair, on sent que l'auteur a voulu coller au texte, mais peut-être que ce rapport est "mal rédigé" dans sa source, ce qui en fait une lecture parfois rébarbatives.

Cela dit, cela reste une lecture extrêmement intéressante, qui mériterait d'être connue et diffusée dans toute la population.
Rien n'est plus important, il en va de la survie de l'humanité, oui, oui...
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Tout simplement le rapport du GIEC à la portée de tous. Un livre pour comprendre la crise écologique et l'urgence qu'il y a à agir ! A mettre entre toutes les mains. La lecture est plutôt agréable car accompagnée de beaucoup de schémas et les points très importants sont mis en évidence et très vulgarisé pour qu'on puisse facilement les retenir. La structure du livre est faite de sorte qu'on puisse approfondir certains chapitres et survoler d'autres, selon notre choix.
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Excellente synthèse concernant un sujet extrêmement complexe et touffu, le rapport original étant quasiment inaccessible pour un humain "normal" non spécialiste. Facile à lire et à comprendre. le lecteur peut enfin comprendre, argumenter, si besoin aller chercher dans le texte original une précision ou un développement. Il peut y trouver à son niveau des moyens d'action. Merci à l'auteur pour ce travail salutaire et, malgré le sujet, stimulant et réconfortant.
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critiques presse (1)
LeJournaldeQuebec
27 mars 2023
Des arguments, partagés par l’ensemble de la communauté scientifique mondiale, pour convaincre les climatosceptiques qu’il est grand temps d’agir.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
Citations et extraits (208) Voir plus Ajouter une citation
Tous les êtres humains n’ont pas la même réponse à la question : « Dans quelle société voulons-nous vivre ? Cette diversité d’opinions traverse les communautés scientifiques. Les fortes inégalités sociales ne relèvent pas seulement du constat, elles sont pour certains économistes indispensables au fonctionnement de la société – c’est au cœur de l’ultralibéralisme aujourd’hui dominant – tandis que d’autres les considérèrent comme des tares à réduire ou à éradiquer. Des économistes défendent le marché capitaliste comme instrument principale de la conduite des sociétés, parfois en véritables extrémistes si l’on songe à ceux de l’Université de Chicago. Leurs émules actuels s’élèvent contre l’intervention de l’État, toujours qualifiée d’inefficace et liberticide, tandis que d’autres soutiennent la nécessité de régulations étatiques fortes et de planifications collectives pour affronter le changement climatique. Ces oppositions d’idées et d’opinions sont à l’œuvre jusque dans les discussions du Groupe 3 lorsque les économistes se demandent comment obtenir la privation volontaire de l’énergie fossile afin d’éviter un dérapage climatique. Tout mécanisme de marché orient nécessairement les acteurs économiques vers ces sources, lorsqu’elles sont les moins chères et les plus disponibles. Or le courant dominant en économie, comme la plupart des forces politiques au pouvoir, croient aux vertus du marché capitaliste et ne se rallient qu’à contrecœur à l’outil des taxes, honnissant toute planification et intervention étatique.
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comment promouvoir la sobriété comme moyen majeur d’une politique climatique et ne rien dire de l’industrie publicitaire ? Cette manipulation géante des esprits émerge après la Seconde Guerre mondiale, lorsque les grandes entreprises américaines se demandent comment donner suite aux commandes militaires pour booster la croissance de leurs activités et profits. C’est là qu’elles ont développé la forme actuelle de la publicité que l’on peut qualifier d’arme de destruction massive de l’autonomie matérielle et de pensée des couches populaires. Cette publicité de masse a colonisé l’imaginaires de populations. Elle vise à créer une frustration permanente de consommation et à vider les bourses des ménages encore plus vite qu’elles ne se remplissent. C’est ainsi que des consommateurs se croyant avertis font la queue à cinq heures du matin pour acheter le dernier téléphones portables, alors qu’ils en ont un dans la poche acheté un an plus tôt. Or, le mot advertising n’est jamais mentionné dans le « Résumé pour décideurs » qui pourtant affirme la nécessité de « changements socioculturels et de comportements pour agir sur la demande ». En revanche, on le trouve dans le « Résumé technique » et dans le rapport complet qui pointe l’effet néfaste de la publicité et de la volonté d’imiter la consommation des plus riches. Les experts ne peuvent que s’arrêter là, il ne leur revient pas de faire une quelconque recommandation sur ce qui pourrait permettre d’éradiquer la publicité comme les grandes fortunes.
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Au printemps 2023, gouvernements, journalistes, décideurs économiques ou citoyens, tous auront été destinataires du 6eme rapport de synthèse du Giec sur le changement climatique. L’ambition de ce livre est de vous permettre de le comprendre sans devoir lire les milliers de pages sur lesquelles il s’appuie.
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Les changements de comportements individuels sont insuffisants pour atténuer la menace climatique à moins qu’ils ne soient intégrés dans un changement structurel et culturel.
Cette phrase du rapport signifie que les experts sont persuadés de l’inefficacité d’une stratégie d’atténuation de la menace climatique fondée sur les « petits gestes du quotidiens » individuels — dite parfois du Colibri en référence à la légende du petit oiseau qui apporte sa minuscule contribution pour éteindre un incendie de forêt. L’efficacité de tels gestes, soulignent-ils, provient de ce qu’ils sont insérés dans un cadre collectif : impossible de troquer sa voiture pour le métro si ce dernier n’a pas été construit par la collectivité, ou pour son vélo en l’absence de pistes cyclables.
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Les scénarios

SSP1 : Développement Durable. Forte coopération internationale, priorité donnée au développement durable, amélioration des conditions de vie et préférences des consommateurs pour des biens et services respectueux de l’environnement, peu intensifs en ressources et en énergie.

SSP2 : Poursuite des tendances. Les tendances sociales, économiques et technologiques actuelles se poursuivent, le développement et la croissance progressent de manière inégale selon les pays et les régions. Les institutions nationales et internationales œuvrent à la réalisation des objectifs d’un développement durable qui progresse lentement. L’environnement se dégrade malgré un développement moins intensif en ressources et en énergie.

SSP3 : Rivalités régionales. Résurgence des nationalismes, développement économique lent, persistance des inégalités et des conflits régionaux. Les pays sont guidés par des préoccupations en matière de sécurité et de compétitivité. Ils se concentrent sur les problèmes nationaux voire régionaux et sur les enjeux de sécurité alimentaire et énergétique. Faible priorité internationale pour la protection de l’environnement, qui se dégrade fortement dans certaines régions.

SSP4 : Inégalités. Développement marqué par de fortes inégalités entre et à l’intérieur des pays. Dégradation de la cohésion sociale et multiplication des conflits. Fossé croissant entre une élite connectée et mondialisée, responsable de la majorité des émissions de gaz à effet de serre, et un ensemble fragmenté de populations à faible revenu, peu éduqué et vulnérable au changement climatique. Le secteur énergétique se diversifie entre sources d’énergie fortement carbonées et décarbonées. Les politiques environnementales se concentrent sur les enjeux locaux.

SSP5 : Développement conventionnel. Développement adossé à l’exploitation forte des énergies fossiles et marqué par des investissements élevés dans la santé, l’éducation et les nouvelles technologies. Adoption de modes de vie intensifs en ressources et en énergie à travers le monde. La croissance économique et le progrès technologique sont élevés. Les problèmes de pollution locale sont bien gérés et d’adaptation est facilitée notamment grâce au recul de la pauvreté.
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