Dans cet essai consistant de 2003 JC Guillebaud essaie de fonder une réflexion orientée vers l'avenir dans un moment où notre attention est focalisée sur le présent et le passé. Il aborde de nombreux thèmes (de manière un peu confuse parfois) : réfléchir à notre goût de la transgression , poser les conditions de la liberté dans le contexte du pacte social, tempérer l'obsession de la transparence, repenser le problème du mal en nous , notre rapport au corps, et enfin refonder la démocratie .. Sur ce dernier point je diverge totalement de sa réflexion mettant en cause la laïcité. Là encore , malgré les divergences d'opinion , et le côté un peu fourre-tout du livre il permet de confronter ses penses et celles de l'auteur.
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Les sociétés sans projet deviennent claustrophobes. Conjugué avec l'amnésie et l'inespoir, le" tout tout de suite" rallume la guerre des mots et la chamaillerie procédurale de tous contre tous.
En prétendant rejeter le mal hors de nous-même , en me faisant croire -illusoirement- que j’échappe à son emprise ,il m'encourage à le combattre au-dehors. En me déculpabilisant ,il fortifie en outre cette impavide bonne conscience ,dont chacun sait qu'elle peut être la matrice de l'intolérance et du crime.
Jean-Claude Guillebaud - Entrer dans la douceur