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EAN : 9782764425565
300 pages
Les Éditions Québec Amérique (04/10/2013)
3.33/5   53 notes
Résumé :
En qui croirez-vous ?

En 1985, dans le paisible village de Sainte-Rose-du-Nord, une femme aimée et respectée de tous est sauvagement assassinée. Un coupable est tout de suite identifié. En dehors de la brutalité du meurtre et de la faiblesse des preuves, c’est une enquête sans histoire qui se solde par une résolution rapide. Mais toute la vérité a-t-elle été faite ? Et comment la débusquer dans une si petite communauté où chacun protège pieusement ses... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Suis-je objective lorsque je commente Marie Laberge? Absolument pas! Mais tenez-vous-le pour dit, je l'assume très bien … Qu'importe les sujets abordés, sa fine psychologie et la force de ses dialogues arrivent chaque fois à me plonger dans l'univers dramatique de ses personnages pour en vivre tous les états d'âme, du plus subtil au plus profond. Je ressens cette émotion difficilement exprimable que ses mots me rejoignent là où mon âme est la plus sensible. le rapport que j'entretiens face à ses écrits est viscéral, oui, c'est le mot juste … ils m'atteignent, me perturbent, me font pleurer parfois, rire aussi et surtout, ne me laissent jamais indifférente. C'est ce qui me plaît avant tout dans la littérature, la force qu'ont certains auteurs, à travers leurs écrits, de laisser en nous une trace palpable des lieux, des personnalités, des atmosphères, bien après en avoir refermé les pages. Marie Laberge y arrive avec grâce …

Dans ce roman policier (son deuxième après « Sans rien ni personne »), elle s'attaque, si je puis me permettre l'expression, à un sujet fort délicat : les abus sexuels perpétrés par les membres de l'église. Elle illustre avec insistance la difficulté d'obtenir justice face aux institutions religieuses ; les victimes se faisant ordonner de garder le silence et de respecter l'ensemble de l'église, de la protéger et de ne pas la salir en dénonçant des agresseurs repentants auxquels le diocèse a déjà pardonné. Elle ne manque pas de rappeler que les gens abusés sont souvent considérés comme des pêcheurs indignes qui ont attiré les prêtres dans la disgrâce. L'Église est ainsi allée dans le même sens néfaste que la psychanalyse en culpabilisant les enfants face aux actes commis à leur égard et en achetant le silence des victimes. En ignorant la maltraitance et les abus, elle a laissé planer le doute et l'incertitude chez elles, en plus d'avoir été complice des gestes violents posés par ses membres.

Ce roman est écrit, comme toujours et pour mon plus grand plaisir, dans un québécois pure laine que les lecteurs non familiers avec ses expressions pourraient avoir du mal à suivre. Loin de sombrer dans le chauvinisme, Marie Laberge reste fidèle à ses racines et fière d'y appartenir. Marie Laberge est une auteure authentique, que je pourrais comparer en ce sens à Michel Tremblay, Réjean Ducharme, Victor-Lévy Beaulieu, etc … Dans ce roman policier, elle allie ses talents de dramaturge à ceux de romancière. L'intrigue est bien ficelée et intelligente. le dénouement final est mené avec brio. Si la plupart de ses romans abordent des sujets controversés, certains sont récurrents, comme l'exclusion sociale. Les dialogues sont savoureux, opposant deux enquêteurs, l'une québécoise, l'autre français. Les chocs culturels qui en résultent de part et d'autre m'ont fait sourire … L'atmosphère est palpable, on se croirait même dans ce petit coin reculé du Québec, à Sainte-Rose-du-Nord. Hommage à la citation de Camus en début de livre. Une autre merveille …

Lien : http://www.lamarreedesmots.c..
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Patrice, policier français, et Vicky, inspectrice québécoise, travaillent dans une équipe spécialisée dans les dossiers classés. Ils sont sollicités par Jasmin Tremblay qui est convaincu que son patron, Paul, est innocent : enfermé depuis 22 ans, il n'a pas pu tuer sa mère adoptive qu'il adorait. Patrice et Vicky se rendent à Sainte-Rose-du-Nord pour comprendre ce qui s'est passé, qui a pu tuer Émilienne, dévaster sa collection de poupées et laisser un possible innocent en prison pendant si longtemps. « Paul va sortir de prison dans très peu de temps. Pourquoi se mettre à chercher le meurtrier tout à coup ? Qu'est-ce qui presse tant ? » (p. 65) Dans cette petite ville, il y a bien des secrets inavouables qui tournent autour du clergé. « Toute l'Église est une horreur et un foyer malsain où les criminels peuvent violer des femmes pour les confesser ensuite. de leurs péchés à eux ! » (p. 110) Les coupables sont nombreux et Paul n'est manifestement pas du nombre. Il y a bien des vérités à révéler et des victimes à sauver. « Quand on déterre des secrets de famille, Patrice, on n'y va pas avec une pelle mécanique. » (p. 81)

Je ne m'attendais pas à lire une enquête policière. Manque de bol, c'est bien la forme de ce roman et je ne suis toujours pas plus friande de ce genre littéraire. J'ai fini ma lecture pour le plaisir d'une immersion au Québec, pays cher à mon coeur. Je connais un peu le puissant mouvement anticlérical qui existe dans ce pays et qui fait suite à des siècles de domination religieuse sur la société. L'intrigue s'inscrit dans cette histoire sociale et tire à boulets rouges sur une Église qui ne compte plus les scandales sexuels de ses ministres. Sujet délicat s'il en est. L'auteure s'en tire plutôt bien et renoue avec des héros qu'elle a déjà mis en scène dans un roman précédent. Je doute de garder un souvenir marqué de cette lecture : de Marie Laberge, je préfère les romans qui ne sont pas policiers, comme Ceux qui restent, magnifique chronique à plusieurs voix autour d'un suicidé.
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J'avais lu plusieurs autres livres de Marie Laberge, mais je n'avais pas encore tenté ma chance avec ses polars.
Je dois dire deux choses : de un j'ai été très surprise du côté gore du récit et de deux j'ai bien apprécié autant l'enquêtrice, que l'intrigue du roman.

Je m'attendais à quelque chose de beaucoup plus « cosy » vu les autres livres de Laberge que j'avais lu. Les aspects du viol et du meurtre à la hache m'ont un peu déstabilisée, je m'y serais attendu dans un livre de Patrick Senécal ou dans un polars scandinave, mais vraiment pas de celle qui a écrit la trilogie le Goût du bonheur…

Une fois la surprise passée, j'ai bien apprécié les personnages élaborés par Laberge. Son enquêtrice des «cold case» à la SQ, Vicky Barbeau est intéressante et il fallait une femme avec son caractère pour tenir tête au commissaire français Patrice Durand (qui me tapait royalement sur les nerfs par moments).

Pour les petits bémols, j'ai trouvé que certains personnages ne s'exprimaient pas d'une façon convaincante pour l'âge qu'ils étaient censés avoir (Corinne et Yvan devraient avoir dans les 70 ans) … Mais bon, peut-être est-ce pour favoriser la publication du roman en France? Peut-être ai-je des préjugés sur la façon dont les gens des campagnes québécoises s'expriment quand ils ont plus de 75 ans?

Et il faut aussi mentionner que l'intrigue démarre trèèès lentement, les témoins se bornant tous à cacher une partie de la vérité au départ. Un brin plus de vigueur dans le rythme ne m'aurais pas été pour me déplaire.

Bref, j'ai été bien divertie et je vais essayer de trouver les deux autres romans policiers que Laberge à écrit avec ces deux enquêteurs, pour continuer ma lecture.
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C'est la deuxième enquête que Vicky Barbeau fait avec le avec le commissaire Patrice Durand. La première a été racontée dans le roman « Sans rien ni personne. » Au cours de cette enquête, ils doivent refaire une enquête pour meurtre et découvrir le vrai meurtrier.

L'auteur nous fait progressivement découvrir l'histoire comme s'il pelait un oignon. Au début, tous les témoins ont quelque chose à raconter mais rien de ce qu'ils racontent n'aide les enquêteurs Vicky et Patrice. Toutes les personnes on dit toute la vérité mais ont caché tous les éléments importants.

Dans les 200 dernières pages, le rythme s'accélère. Peu à peu. Les témoins révèlent de plus en plus d'information. Soit d'eux-mêmes, soit forcés par de nouveaux interrogatoires. Progressivement, on en vient à suspecter de moins en moins de personnes mais sans pouvoir prouver quoique ce soit.

Les deux enquêteurs tournent et retournent les informations que l'on connaît, si bien qu'à la longue, on se demande où on en est rendu. Cela me change des polars où on apprend le tout dans les derniers chapitres. Je me demande si dans la vie courante les enquêtes ne suivent pas ce scénario. Hypothèses et démolitions de celles-ci.

À un moment donné, il ne reste plus que deux suspects et tout ce que les enquêteurs cherchent, c'est la preuve légale de leur implication dans ce meurtre. Mais il reste tellement de pages avant la fin du roman que j'ai fermement cru que le vrai meurtrier nous serait révélé dans les dernières pages. Vous devrez lire ce roman pour savoir si je me suis trompé.

C'est un roman d'une rare violence. Sans vouloir trahir l'histoire à venir, je peux dire qu'à plusieurs reprises, je me suis senti en colère voyant l'impuissance des bonnes volontés bafouée par l'impudence des fautifs.

Après avoir lu ce livre, il est impossible d'affirmer péremptoirement que c'était mieux autrefois. Il y a des choses qui ont changé et c'est tant mieux.

Ce roman frôle le pamphlet à plusieurs reprises. On en est à se demander si ce sont les personnages qui parlent ou Marie Laberge. Heureusement, dans les dernières pages, l'auteur remet les pendules à l'heure par la bouche de Vicky Barbeau.

A ne pas rater, le sublime exercice de flatterie que Patrice sert à monseigneur Rivest Legrand. de même que son interrogatoire alors qu'il ne peut plus articuler et se contente de répondre « Hi » ou « Hon ». Mais il réussit quand même à dire aux enquêteurs ce qu'il veut leur révéler.

Je ne sais pas comment le lecteur français va réagir à ce roman. Par contre, une chose est certaine, les personnes d'une certaine génération vont réagir violemment même s'ils n'ont pas été elles mêmes impliquées.

Avec le temps, je ne serais aucunement surpris si ce roman en venait à faire partie du curriculum de littérature québécoise.
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Une auteure québécoise, bien connue au Québec, qui gagnerait certainement à être davantage lue outre mer.

"Mauvaise foi n'est pas un polar, mais un roman que j'ai écrit avec une intrigue policière», affirme l'auteure.

Je résume brièvement l'intrigue. En 1985, dans un paisible village, une femme généreuse, croyante, humaine et aimée de tous, est sauvagement assassinée. Un homme, le fils de la victime, est rapidement emprisonné, mais vingt-deux ans plus tard, un de ses proches doute toujours de sa culpabilité. Deux enquêteurs, un policier français et sa collaboratrice québécoise se rendent au coeur du petit village de Sainte-Rose-du-Nord au Saguenay et ce qu'il découvriront montre l'être humain dans ce qu'il a de moins glorieux.

Une vérité implacable sur les secrets de famille enfouis au coeur du village et une charge à fond de train sur la duplicité des autorités ecclésiastiques dans la dissimulation de faits dont elles ont été témoins ou, pire encore, de crimes dont elles ont été les complices.

Je trouve que la grande force de Marie Laberge réside dans la construction de ses personnages: vivants et presque taillés au couteau, ils sont tellement présents et vrais que lorsqu'on tourne la dernière page du roman, on ne peut s'empêcher de les regretter, comme si on venait de perdre une personne que l'on a côtoyée de très près.

J'aime moins, par ailleurs l'écriture, à l'américaine que Laberge utilise dans son roman. de toutes petites phrases, toute courtes, toujours au présent de l'indicatif comme si le subjonctif était une maladie honteuse dont il faut se tenir loin. Cela donne à son texte des allures de roman "traduit", ce qui n'est évidemment pas le cas.

Retenons toutefois que " Mauvaise Foi" est un excellent thriller psychologique qui vous tiendra en haleine, page après page, jusqu'à la fin du livre.



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Citations et extraits (25) Voir plus Ajouter une citation
Elle déteste quand il réduit le débat à la religion ou a son passé catholique. Et elle le lui dit : "Rien dans cette affaire n'est une condamnation de la foi. Il y a des hommes, et c'est tout. Des hommes et leur appétit de pouvoir. Des hommes et leur perversité envers des enfants confiants. Il y a la religion qui sert de cachette à ceux qui ont l'esprit tordu et qui s'inventent un dieu vengeur pour assouvir leurs instincts tortionnaires. La manipulation n'est pas un fait religieux, c'est une tendance humaine qui n'épargne pas les religieux. Le notaire était un homme honorable, respectable et réputé pieux : ça ne l'a pas empêché de détruire son fils et d'en faire un prêtre malgré lui. Etre asservi à des désirs pervers n'est pas une conséquence directe de la foi, mais des règles que des hommes ont édictées au nom de la foi. Et c'est pareil partout, quelle que soit la religion, : on prêche l'amour, la charité, la tolérance, et on écrase le plus petit espoir d'être quelqu'un. Et de se croire sauvé. Et on envoie des enfants de dix-sept-ans bardés de bombes se faire exploser au milieu d'une foule. Que ce soit la mosquée, l'église ou la synagogue, il y a toujours eu des outrages et des martyrs, et ce sont des hommes qui les ont fait subir à d'autres hommes en proclamant que l'ordre venait de dieu, leur dieu, peu importe son nom. Mais le seul dieu de ces personnes, c'est le pouvoir. L'envie, l'appétit de pouvoir et l'orgueil." p.293 et 294
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L’indignité des femmes… sans trahir le secret de la confession, je vais vous avouer une chose : dans tout mon ministère, la peur viscérale des femmes, de l’attrait des femmes, de leur séduction, de leur potentiel de vice et de péché m’est apparue avec une clarté… éprouvante. On leur en a mis sur le dos, des abus, des crimes et des péchés. Leur faute ! La faute de leur beauté, de l’attirance démoniaque, du désir qu’elles suscitaient.
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« Toute l’Église est une horreur et un foyer malsain où les criminels peuvent violer des femmes pour les confesser ensuite. De leurs péchés à eux ! » (p. 110)
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Il lui fait un long discours sur la sexualité déviée parce que déniée. Il s'enflamme en énumérant tous les scandales sexuels que l'église a non seulement camouflés, mais invités à proliférer par son silence. Il a long à en redire sur la contrition et l'absolution, sur la vertu réparatrice du pardon : pour lui, le pardon ecclésiastique revient à une forme de renforcement positif du crime. Celui qui pardonne, qui efface, laisse le danger en place. p.114
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- Le diocèse fera son devoir et je ferai le mien. Le diocèse a longtemps cru que son autorité était supérieure à celle de la justice.
Ils ont magouillé, acheté le silence des victimes, ils ont traficoté des ententes ignobles, sans égard pour leurs ouailles. Eh bien! C'est terminé, Vicky. Le règne des corrompus qui instaurent la morale est terminé!
- Je ne vous savais pas si anticlérical.
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Une émission présentée par Guillaume Erner, en partenariat avec France Culture.
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