Une chose qui est très visible tout au long du roman, c'est que la construction me rappelle beaucoup celle de
Sade dans "
La Philosophie dans le Boudoir" où l'histoire devient un décor de théâtre pour exposer les idées philosophiques et politiques de son narrateur.
C'est la même chose ici puisque Juliette (et par extension
Marcela Iacub) porte un discours féministe sur la confiscation du plaisir des femmes par les hommes (ou plutôt la majorité des hommes).
Car ne vous y trompés pas tout les hommes ne sont pas rabaissés dans ce roman, au contraire. Prenons Samuel comme exemple, qui est un personnage machiste et misogyne et qui est donc tout naturellement dépeint de façon négative et pathétique tout au long de l'histoire.
À contrario, Alexandre ou Marc, qui sont des hommes ouvert d'esprit et qui considèrent les femmes d'égal à égal, sont très appréciables et développés de manières intelligente. D'autres personnages masculins sont plus nuancés comme Fédor par exemple.
L'histoire est très bien construite et la philosophie de son auteur passe parfaitement bien exposés sans écraser complètement l'intrigue. Qui quant à elle, bien qu'assez prévisible en ce qui concerne la vengeance de Juliette, m'a assez surprise lors du dernier acte, et c'est tant mieux
À partir de ce dernier acte tout par un peu à vau-l'eau, les réactions de Juliette sont assez détestables et je ne sais pas si c'était une volonté de l'auteur de ne pas trop choquer son lecteur (ce qui m'étonnerais énormément au vu de ce que l'on a reçu avant) ou bien si elle voulait que tout soit résolu mais, tout les personnages (à une exception près) retombe sur leur pâtes. Chaque protagoniste à son "chapitre de fin" et le tout est assez respirable par rapport à l'oppression qu'impose la vengeance de Juliette au reste du roman.
J'ai surtout étais fascinée par l'ambiance érotique que l'auteur instaure dans son récit. Beaucoup de scènes sont suggérées pour ne pas faire une overdose et les scènes plus développés sont magnifiquement bien amenés. Ne soyez cependant pas gêné par le côté très cru de certains aspects de la sexualité si vous voulez lire ce roman.
Enfin bref...Un excellent roman à portée philosophique, une immersion sensuelle d'un des sujets les plus tabous et le plus contrôlés de ce siècle : le plaisir féminin. À travers une plume parfaitement maîtrisée,
Marcela Iacub nous invite à repenser la sexualité à travers une histoire difficile et dérangeante comme l'a fait
Sade en son temps.
Lien :
http://bookymary.blogspot.fr..