J'ai fini ce matin
le Désert des Tartares de
Dino Buzzati et n'est-il pas étrange que je pioche au hasard dans mon immense pile de livres à lire, un autre écrit-réflexion sur le sens de la vie. Ou son absurdité.
Ce doit être dans l'air, par sympathie pour ce dimanche froid et pluvieux (que je vais m'empresser de réchauffer avec un tome de romantic fantasy!)...
Super image que le choix du titre, le Sunset Limited, ce train légendaire reliant New Orleans à Los Angeles, comme un dernier voyage pour en finir.
Au fil de dialogues géniaux et sans pitié, occasionnellement adoucis par l'humour de Black, celui-ci essaie de sauver, une deuxième fois, la vie de White qui se contente de résister. Alors que Black se dévoile, partage sa foi et sa philosophie, malgré l'espoir de tous les lecteurs je suis sûre, il pousse White dans ses retranchements pour finalement le faire exploser dans un retournement choquant et particulièrement violent où il expose sa propre philosophie. Je relirai probablement ce court tome avec en tête une question récurrente: n'est-ce pas finalement lui-même que Black confronte à ses propres questions ?
Je sais que
Cormac McCarthy, on aime beaucoup ou pas du tout. Et ce roman sous forme de pièce de théâtre (comme l'indique le sous-titre) est un autre exemple de la magie de ses mots et de son style sans concession et sans pitié (je me répète, c'est l'âge). Pas de superflu, même la ponctuation est écrémée, pas noms, pas de descriptions hormis quelques détails des lieux et de mouvements. Oui, son style dur et violent me fait rêver (poésie des paysages de fin du monde de The Road et rythme sanglant de l'inhumanité de la conquête de Blood Meridian) et souvent beaucoup (trop ?) réfléchir.
Maintenant, reste à me procurer l'adaptation de HBO par et avec Tommy Lee Jones, accompagné de Samuel L. Jackson dans un huis clos ma foi alléchant.