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EAN : 9782913661752
220 pages
L' Oeil d'Or (08/02/2016)
3.19/5   8 notes
Résumé :
L’hiver a toujours été ma saison favorite. Sommes-nous déjà en hiver ? Je ne sais pas. Il existe une définition technique qui repose sur les calendriers et la position du soleil, mais je crois que lorsque les saisons s’ écoulent et changent inexorablement, on s’en rend compte, tout simplement ; je crois que l’animal en nous perçoit l’odeur de l’hiver. Sans égard pour le cadre imposé de notre chronologie, l’hiver est une calamité infligée notre moitié du monde, que l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Abel et Morgan fuient leur château dans un chariot tiré par leurs chevaux. Encore un peu protégés par le capiton qui les abrite. Arthur, un de leurs domestiques a préféré rester au domaine. Pour combien de temps ? Très peu puisque les jeeps et autres véhicules militaires les arrêtent et le lieutenant ordonne un retour au château. Peu amène, qui est cette femme étrange qui commande les troupes ?
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En quel lieu étrange me trouvé-je ! L'époque ? Trop d'indicateurs contradictoires pour statuer sur une année, une époque.
Le pays ? Aucune indication.
Qui combat qui ? Nous n'en savons rien.

Malgré toutes ces incertitudes et ce flou (non artistique) qui parcourent ce roman, contre toute attente, je l'ai beaucoup aimé.
Le texte est riche de descriptions minérales, végétales et militaires. J'ai aimé la froideur qui se dégage du texte et des protagonistes. La violence qui existe ne m'a pas atteinte. Impossible d'imaginer le physique des personnages. Aucun amour ou empathie pour eux ; ni colère ni haine. Toute cette ambiance de froideur m'a énormément plu.
Absolument ravie de cette découverte, de cet univers de désolation.
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C'est le deuxième titre de Iain Banks publié par cet éditeur. On retrouve d'ailleurs la même maquette, la même traductrice et le même illustrateur.

Je ferai le même reproche aux illustrations : sans intérêt. Elle n'apportent rien à l'ouvrage, ni en termes esthétiques ni en termes d'enrichissement de l'ouvrage.

Côté traduction, j'ai noté au début quelques phrases dont la lourdeur en français laisse entrevoir une difficulté de passage de la langue de Shakespeare à celle de Molière. Mais le problème a vite disparu et je n'en la retiendrai pas contre cet ouvrage.

Par contre, il m'a barbé au plus haut point. Je vous présente aujourd'hui mon avis sur ce court roman alors que je ne l'ai pas encore fini... et je pense que je ne le finirai jamais. Pourquoi ? Parce qu'il est lent et qu'arrivé à la moitié, je ne suis toujours pas convaincu que Banks avait quelque chose à raconter.

Le récit ce déroule pendant ce qui est probablement une guerre civile. le héros, un châtelain, tente de fuir son domaine avec sa compagne et quasiment tous ses domestiques. Mais un groupe de soldats (rebelles ?) menés par une femme se faisant appeler « lieutenant » les contraignent à faire demi-tour. Les événements qui suivent se déroulent dans le château et les environs. Reprise du château à un groupe de mercenaires assassiné pour l'occasion. Bombardement de la bâtisse. Partie de chasse. le tout entrecoupé de quelques souvenirs des relations étranges que le narrateur entretient avec sa compagne/concubine/épouse (?). On ne sait pas vraiment quel est le statut de cette femme à l'arrière plan.

J'ai déjà eu l'occasion de lire des romans ou nouvelles dont le narrateur passe son temps à faire de l'introspection : Kurt Vonnegut jr : Nuit noire, Philip K. Dick : Ô Nation sans pudeur, Jean-Paul Sartre : le mur ou Armand Hoog : L'accident pour ne citer que ceux qui ont fait l'objet d'une chronique ici. Cela me fait d'ailleurs penser qu'il faut que j'ajoute La nausée de Jean-Paul Sartre dans la liste de mes livres à relire... pour la Nième fois.

En bref : La « magie » n'a pas eu d'effet. Je n'ai pas adhéré à ce récit et je dois dire que si je n'avais pas déjà presque tout lu de ce qui a été traduit en français des oeuvres de Iain M. Banks, je n'approcherai sans doute plus jamais cet écrivain.
Lien : http://livres.gloubik.info/s..
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J'ai tenu jusqu'à la page 45... Pas que l'histoire n'ait pas l'air bien, l'ambiance est intéressante, les personnages aussi, ça commence sur un exode et les chatelains fuient avec les pauvres ; l'armée les arrête, une lieutenant les force à regagner leur chateau et prend possession du lieu avec sa troupe. je m'en suis arrêtée là, je déteste le style, qui est alambiqué, certes très riche d'un point de vue syntaxique et lexical mais ce sont des pages entières de description où il ne se passe rien et ça, vraiment, je ne peux plus!!!!
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En un pays incertain livré à l'anarchie, une guerre oubliée s'émiette en affrontement de bandes de soldats perdus . Un couple d'aristocrates assiste dans le château ancestral au déferlement barbare qui réduit à néant leur monde policé et décadent. Ce chant funèbre d'une civilisation empreint d'un poésie mélancolique me paraît résonner avec notre époque .Combien de peuples sur la terre voient s'effondrer leur culture sous les coups de boutoir conjugués d'une modernité délirante et cupide et de résurgences moyenâgeuses ? Et nous sommes sur la liste, j'en ai peur.
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Critique complète sur le site.

Une tension dramatique malsaine s'installe dans le tutoiement perturbant que le narrateur adresse à sa silencieuse compagne — miroir, reflet, pâle ombre de lui-même —, accrue par l'ambiguïté de la relation du couple avec le lieutenant ambivalent. La cruauté d'Un chant de pierre se réverbère en échos multiples et mêlés — réminiscences gothiques, sadiennes et gracquiennes. Noires, assurément.
Lien : https://lesfeuillesvolantes...
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Retenir, comme la terre ; coopérer, comme le fermier ; observer et attendre, comme le chasseur. Mes plans doivent rester dissimulés sous d’autres apparences, tels ces traits géologiques qui ne font qu’affleurer à la surface du monde. C’est là, sous l’arche palatale et durcie de la pierre souterraine, que se décident les vraies destinées des histoires et des continents. Enterrés sous la frontière indéfinie que pressent et tourmentent les mouvements d’en deçà, obéissant à leurs propres trajectoires, à leurs propres règles, gisent les pouvoirs confinés qui donneront sa forme au monde ; crispation aveugle et rude de chaleur et de pression fluides et ténébreuses, retenant, domptant son propre contingent de puissance rocheuse. Et le château, tiré du roc, ciselé dans cette dure-mère par la chair et le cerveau et les os et par les forces contraires des intérêts des hommes, est un poème gravé sur cette puissance ; un courageux, un délicieux chant de pierre.
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Sans doute devrais-je entreprendre quelque chose de plus dynamique, m’affirmer : m’enfuir, essayer d’acheter le silence des soldats restés au château, organiser la résistance de la domesticité, fomenter une révolte des réfugiés… Mais je crains de ne pas avoir le tempérament qu’exigent ces actions d’éclat. Mes talents sont d’une autre espèce. Si la lutte n’exigeait que quelques commentaires ironiques, je partirais à l’assaut et, qui sait, en sortirais victorieux. Pour l’heure, je ne vois qu’une multiplicité de choix, de possibilités, discutables à l’infini – trop d’objections, trop d’alternatives. Perdu dans un palais des glaces stratégique, je vois toutes les solutions et n’en perçois aucune ; je perds mon chemin dans ces représentations. Le fer de l’ironie corrode les intentions et contamine les âmes des hommes de même métal.
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Autour de nous, nos compagnons de débâcle piétinent la route grasse de boue en marmonnant. Nous sommes, ou nous étions, un flot d’humanité, une hémorragie de bannis, artérielle et vive dans ce paysage paisible ; pourtant quelque chose désormais nous retient. Le vent retombe de nouveau et, lorsqu’il se retire, je flaire la sueur des corps sales et le fumet des deux chevaux qui tirent notre berline improvisée.
Tu lèves la main derrière moi et me prends le coude, que tes doigts serrent.
Je me retourne vers toi et chasse de ton front une mèche de cheveux d’un noir de jais. Autour de toi sont entassés les sacs et coffres que nous avons songé à emporter, remplis de tout ce qui, pensions-nous, pouvait nous servir sans induire d’autres en tentation. Quelques objets de prix sont cachés dans le chariot et sous son armature. Tu es restée assise, dos à moi dans cette voiture découverte, regardant vers l’arrière, t’efforçant peut-être de distinguer la maison que nous avons quittée ; à présent, cependant, tu pivotes sur le siège et essaies de voir au-delà de mon corps, un pli soucieux troublant l’expression de ton visage comme un défaut dans un front de marbre.
— Je ne sais pas pourquoi nous nous sommes arrêtés, te dis-je.
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Du geste, elle désigne les alentours.
— Et j’ai toujours eu un faible pour les châteaux. Vous pourrez me faire faire une visite guidée, si vous voulez. Enfin, soyons francs : si je veux. Et tel est le cas. Ça ne vous ennuie pas, Abel, n’est-ce pas ? Non, bien sûr que non. Ça vous fera le plus grand plaisir à vous aussi. Vous devez avoir des tas d’histoires merveilleuses à me raconter sur ces lieux : ancêtres fascinants, visiteurs de marque, anecdotes excitantes, legs exotiques de terres lointaines… Ah ! Et si ça se trouve, vous avez même un fantôme !
Elle se rassied ; la fourchette dans sa main virevolte, une baguette magique.
— Est-ce le cas, Abel ? Avez-vous un fantôme en ces murs ?
Je me rassieds.
— Pas encore.
Elle s’esclaffe.
— Ah, nous y voici. Ce qui vous est vraiment cher n’intéressait pas les pillards. Les lieux eux-mêmes, leur histoire, la bibliothèque, les tapisseries, les coffres anciens, les vieux costumes, les statues, les immenses et lugubres tableaux… rien de tout cela n’a été détruit, à quelques babioles près. Vous pourriez peut-être, tant que nous sommes au château, inculquer quelque éducation à mes hommes, leur donner le goût des belles choses. Rien qu’en vous parlant, j’ai déjà aiguisé ma perception esthétique, j’en suis sûre.
Elle repose la fourchette sur le plateau d’argent, avec bruit.
— Vous comprenez, le problème, il est là : les gens comme moi, on a tellement peu l’occasion de parler à des gens comme vous, de passer du temps dans des endroits comme celui-ci.
Je hoche lentement la tête.
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— Quoi qu’il en soit, nous resterons.
— Et si l’on nous attaque avec des blindés ?
— Dans ce cas nous partirions.
Elle boit un peu de champagne qu’elle fait tourner un moment dans sa bouche avant de l’avaler.
— Abel, sachez cependant que les blindés se font rares de nos jours par ici, de même que ce qui ressemble de près ou de loin à une armée organisée, rebelles ou autres. La situation est particulièrement instable, après toute cette mobilisation, ces mouvements de troupe, cette usure et (elle esquisse un geste de la main, aérien)…Cette déroute généralisée, j’imagine.
Elle penche la tête sur le côté.
— Abel, quand avez-vous vu un tank pour la dernière fois ? Ou un avion, ou un hélicoptère ?
Je réfléchis quelques secondes puis hoche la tête, acquiesçant.
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Vidéo de Iain M. Banks
Hélène Collon, c'est LA traductrice de Philippe K.Dick, qui vient d'achever la nouvelle traduction d'Ubik paru aux Éditions J'ai Lu dans la collection « Nouveaux Millénaires ».
Hélène Collon est avant tout une grande lectrice qui porte haut les couleurs de la science-fiction avec l'imagination comme horizon.Embarquement immédiat pour un cours magistral de SF !
NB : Hélène Collon a reçu le grand prix de l'imaginaire de la meilleure traduction en 1994 pour L'Homme des jeux de Iain Banks.Elle a également été lectrice à de nombreuses reprises pour le Centre national du livre, qui se fie à son regard acéré.
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