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EAN : 9782070124046
152 pages
Verticales (08/01/2009)
3.86/5   7 notes
Résumé :

Ni hagiographie, ni descente en flammes, Vous n'étiez pas là détourne le genre biographique pour passer outre les images d'Epinal associées à Nico (1938-1988) : cover-girl précoce, demi-mondaine dans La Dolce Vita, égérie des films de Warhol, femme fatale du Velvet Underground, maîtresse d'une poignée de célébrités et increvable junkie bien au-delà des années 70. Apostrophant son h... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Livre lu grâce aux lecteurs de la lecture commune pour découvrir cet auteur et merci à eux de faire voyager les livres. Ce texte est donc le premier que je lis et ainsi je découvre cet auteur. Ce texte, récit, biographie, roman nous parle de la figure d'icône, Nico, que je connais par l'intermédiaire du groupe Velvet Underground et par ma connaissance de l'univers d'Andy Warhol et du pop art. J'ai beaucoup apprécié cette écriture poétique et cette façon d'interpeller le personnage de Nico sur des éléments biographiques de sa vie. J'ai trouvé que cette écriture nous permet d'être en plein dans sa vie, son époque et dans les rencontres qu'elle a pu effectuer. Nous sommes avec elle en Allemagne, pendant son enfance, puis son début de carrière de modèle puis sa vie de « rockeuse ». Nous sommes en Allemagne, à New York, à Paris, à Ibiza. Nous sommes dans les différents lieux où elle a vécu. Les pages sur ces différentes addictions sont impressionnantes. Et j'ai beaucoup aimé certaines images récurrentes qui reviennent sans cesse dans le texte. Son rapport à ce chiot qui la suit pendant toute sa vie, la folie de sa mère et sa vie à Ibiza, son rapport difficile à la drogue et l'alcool, les rapports qu'elle a eu avec les différents hommes de sa vie. Ce livre m'a d'ailleurs incité à ré écouter les albums de Nico. Quand une icône, car je crois que l'on peut considérer que Nico a été assimilée à cela, devient un personnage romanesque, mais sa vie était aussi peut être un roman en soit. J'ai beaucoup apprécié le recul que prend l'auteur face à des données biographiques et sa façon d'interpeller le personnage, nous sommes à la fois avec le narrateur mais aussi avec Nico. Certaines pages, grâce à une écriture au cordeau, nous donne l'impression d'être face à des images de cinéma, nous sommes avec Nico enfermée dans sa chambre et qui essaie d'affronter ses fantômes. Merci de m'avoir permis de lire ce texte et hâte de continuer à découvrir l'univers de cet auteur.
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Édité en 2009, ce court ouvrage de 144 pages ressemble à une biographie qui serait en même temps une adresse à Nico, pseudo de Christa Päffgen, petite fille allemande née en 1938 aux premiers souffles du nazisme, devenue cover-girl à quinze ans, actrice pour Fellini dans la Dolce Vita, chanteuse du sulfureux groupe Velvet Underground, amante de quelques célébrités parmi lesquelles Delon (dont elle aurait eu un fils), Jim Morrison, Léonard Cohen et tous ces corps anonymes auprès desquels elle trouvait un peu de chaleur.

Lefranc brosse le portrait d'une jeune femme trop belle, gracile, fragile, pâle et au maintien parfait, le dos impeccablement droit. Née de père inconnu, fille d'une femme psychiquement malade qui mourra en HP à Ibiza. Une jeune femme qui se perd dans des années 60-70 où tout semble possible, toutes les expériences sont à faire. Drogue, alcool, copains de fête, musique pop, seule ou en groupe, elle devient « The Queen of the very bad girls », se terre des semaines dans un appartement de la rue Richelieu, se pique à l'héroïne avec son fils Ari (prétendument fils de Delon). Bouleversée par la mort de son « frère » Lenny Bruce, mort d'une overdose, retrouvé sur le carrelage de sa cuisine, la seringue encore piquée dans son bras. Phil Spector a dit de lui : « Lenny Bruce died from an overdose of police. » (« Lenny Bruce est mort d'une overdose de police »). Acteur, humoriste, il avait été condamné et interdit de scène pour « obscénité ». Guy Bedos lui rend hommage dans un de ses sketches.

Avec empathie, avec sensibilité et poésie, Lefranc réveille le souvenir d'un personnage attachant et douloureux, une vie entre réussite et saccage. Aux censeurs, aux juges, aux ignorants pétris de bons sentiments, il oppose une seule réponse : « Vous n'étiez pas là . » Un bon livre, bien écrit.
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Je n'ai pas trop aimé ce livre car je ne connaissais pas Nico et n'ai pas réussi à m'intéresser à elle malgré l'écriture originale et assez agréable d'Alban Lefranc
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(Auto)destruction / (Re)construction


L'auteur s'adresse directement à Christa Päffgen, plus connue sous le pseudonyme de Nico ; il la confronte à son histoire qu'il est en train de raconter. Il l'interroge et la pousse dans ses retranchements à propos de la mythologie qu'elle a construite, s'inventant des pères et des enfances, arrangeant le récit des évènements et des rencontres qui ont ponctué sa vie en fonction de ses interlocuteurs.

Celle qui fut mannequin, demi-mondaine dans La Dolce Vita, icône et égérie des films de Warhol et du Velvet Underground, chanteuse disparaît derrière ceux qu'elle inspira et ceux dont elle fut la maîtresse.

Un roman fragmentaire qui redonne vie et voix à cette femme que la drogue, le sexe, l'alcool et le mensonge semble avoir effacée des mémoires.

Lecture de Vous n'étiez pas là par Alban Lefranc, musique de Franck Williams
Lien : https://www.youtube.com/watc..
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Nico : archéologie d'une icône malgré elle du vide roi et de l'oubli triomphant de l'histoire.

Sur mon blog : http://charybde2.wordpress.com/2014/09/25/note-de-lecture-vous-netiez-pas-la-alban-lefranc/
Lien : http://charybde2.wordpress.c..
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Avançons donc dans la genèse de vos prétentions.
Vous ne voulez pas de biographie, c’est une chose entendue. Vous aviez prévu les tombereaux de merde dans les journaux autorisés, les journaux qui savent, ironiques et subtils, mâles condescendants dès qu’ils ne rampent plus : "Elle ne se lavait plus les dernières années", "C’est toujours ému qu’on se rendait à son concert annuel parisien, le soir, au coin de son harmonium essoufflé" ; "Elle ne mangeait plus que des yaourts" ; "On se contentait de verser une petite larme quand elle se levait gauchement pour interpréter gauchement All Tomorrow’s Parties".
Vous étiez sûre au moins qu’on ne vous enterrerait pas sous les hommages comme Fassbinder ; pas de danger, avec vos quelques albums, de voir vos anciens ennemis tirer viager de vous.
Vous ne croyez pas aux origines, au sang qui ne saurait mentir, aux traces, aux reconstitutions. Mais il faut. Personne n’y coupe. On raffole de psychologie collective, de petits faits vrais, on cloue beaucoup ; le fascisme a perdu la guerre mais gagné la paix. Alors vos traces envahissent le monde : pas un pouce de terre dont vous ne veniez pas, un peu, aussi, à votre humble façon. Alors vous avez de nombreux sexes et de nombreux corps.
Une folle troupe hirsute d’enfances court sur votre peau. Je vous en propose plusieurs, je sais que vous les aimez toutes.
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Vous ne manquez jamais, surtout auprès des journalistes britanniques, de rappeler la splendeur nazie de cette année-là, vos cuisses vives, les joies de l’éducation au grand air. À condition de n’être ni juif, ni communiste, ni social-démocrate, ni homosexuel, ni tzigane, ni asocial, ni pas mal d’autres attributs en constante inflation, la vie est splendide cinq ans après l’arrivée du Führer, et rien ne prouve qu’il y ait eu un jour dans nos rues maintenant sûres des Juifs, des communistes, des sociaux-démocrates, des homosexuels, des tziganes ou des asociaux. On est entre soi enfin, on respire, on a tout le temps de se reproduire. Des énormes quartiers de viande saignante ont retrouvé le chemin de nos tables dominicales, la cour de l’immeuble est propre, les voisins toujours serviables, nous ne sommes plus la carpette de la SDN. La grande crise, les brouettes de billets, les parasites sociaux, la faim et les batailles rangées dans les rues ne sont plus que de très vagues souvenirs, reliques enfouies d’un temps qu’on n’est plus très sûrs d’avoir vécu nous les Allemands (quand était-ce donc ? sommes-nous bien sûrs d’avoir vécu cela ? plus aucun film ni aucun livre n’en témoignent, et on a enfermé les vieux à la cave), maintenant que nous dominons l’Europe et le monde bientôt.
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tout à la fois fleur bleue et fort peu maternelle, que cherchiez-vous ? des hommes-tombeaux, des hommes où vous enfouir, des hommes où mourir un peu, auprès desquels il ne soit pas nécessaire d'exister tout à fait...
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quand était-ce donc ? sommes-nous bien sûrs d'avoir vécu cela ? plus aucun film ni aucun livres n'en témoignent, et on a enfermé les vieux à la cave
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Vous ne vous souvenez de rien. Vous n'avez rien vu. Plus tard, vous inventerez tout pour être sûre de ne rien voir, de ne rien laisser surgir.
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Videos de Alban Lefranc (13) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Alban Lefranc
A l'occasion du salon "Les Correspondances" à Manosque, rencontre avec Alban Lefranc autour de son ouvrage "L'homme qui brûle" aux éditions Rivages. Rentrée littéraire automne 2019.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2347439/alban-lefranc-l-homme-qui-brule
Notes de musique : © mollat
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